[Event 1 - Bal de fermeture] Salle du haut

Messages : 1033 Date d'inscription : 24/06/2012

Salle du haut

L’accès à la salle du haut se fait par un couloir bordé par une grande vitre de plexiglas à travers laquelle on peut apercevoir la salle du bas. Une fois le bout du couloir atteint, on entre dans un petit hall où sont disposées quelques tables pour les clients du bar qui se trouve juste en face, puis passé celui-ci apparaît la grande salle.

On y trouve un espace très ouvert autour d’une unique table centrale, garnie de boissons et de gourmandises du plus haut-de-gamme. Sur les murs, les ardoises qui affichent habituellement les tarifs ont été remplacées par des tableaux d’art moderne plus ou moins fantaisistes, comme pour cacher le temps d’une soirée le fait que les lieux en aient après votre argent – ce qui n’empêchera sûrement pas le barman de vous le réclamer si besoin. Et comme dans la salle d’en bas, une estrade somptueusement décorée a été installée contre un mur, sur laquelle des musiciens jouent des airs de musique tirant entre le classique et le jazz moderne. Un grand pupitre y est également installé en plus de ceux que les musiciens utilisent pour poser leurs partitions, suggérant que des discours vont s’y tenir.

Dans le fond de la salle, pour ceux qui voudraient s’isoler un instant, on trouve également quelques pièces plus retirées avec des tables à disposition, ainsi que des tables de jeux. Certaines donnent aussi sur des balcons sur lesquels il est possible de prendre l’air un moment. L’une de ces pièces est inaccessible – on vous fera comprendre si vous le demandez qu’elle est réservée d’avance par Kleos. Une autre, la plus grande, est celle que les Hussards utilisent généralement pour accueillir les riches clients voulant quérir leurs services, et il semble que, comme son équivalent d’en bas, elle ait conservé cette fonction pour le temps de la soirée.

(Présentation ici)

Un gracieux volatile vient se poser près de la grande table.

Naturellement, il n’est pas entré par hasard. Il avait son ticket comme les autres, qu’il a sorti de sa besace avec son en bombant son torse de petite chouette, puis en redressant ses lunettes finement décorées qui pendent au-dessus de son bec par pure coquetterie — et parce qu’il n’a pas trouvé de masque à sa taille. Il s’est présenté galamment au garde, qui l’a dévisagé quelques instants, dû se dire qu’il était propre sur lui et qu’il parlait bien, mais finalement hésiter un peu à l’idée de faire rentrer une telle créature qui risquait de poser ses salles pattes sur le buffet. Cette réserve, notre marabout l’aura anticipée, car après tout c’est toujours la même, et pour cela il aura préparé une élégante parade. Une parade qui débarquait, juste derrière lui, en masque vénitien et en longue robe qui, quoi qu’un peu trop gothique et exagérée dans le style, allait assez bien avec son apparence et avec ses manières. Surtout, une parade dont peu de hussards ignoraient qu’elle était au-dessus d’eux dans la hiérarchie. Et que donc, si elle avait un accompagnateur, il devait être bien reçu.

Nous ne reviendrons pas sur comment Érasme a convaincu une personne si importante de l’accompagner, car après tout ce n’est ni sa première fois, ni ce qui importe car ils ne vont pas passer la soirée ensemble. On peut par contre raconter comme il a obtenu son ticket, car cela tient en quelques mots : il a attendu que quelqu’un tourne le dos à son précieux sésame et lui a chipé. Point la méthode la plus fourbe ni la plus élaborée, ce qui est un comble pour un escroc qui se vante d’avoir érigé le mensonge en art, mais il faut parfois savoir être efficace. Et puis, de toute façon, à qui demandera, il racontera que c’est un proche de Mün Kleos en personne, qui le lui a offert en remerciement de précieux conseils.

Convaincu que tout cela se tient bien et qu’il va passer une exquise soirée, Érasme s’est donc posé sur la grande table. Pour paraître distingué en dépit de son absence de chaussures, il s’est évidemment placé sur le bord, excusé auprès du membre du personnel dont il a croisé le regard, et aussitôt lancé dans une salve de compliments à l’égard du bon goût de la décoration. Il ne sait pas exactement ce qu’il va faire ensuite, car il voit dans cet étage autant de possibilités qu’il y a de meubles ou d’épaules sur lesquels il pourrait se poser, mais pour l’instant, la table lui convient bien. Elle est centrale, elle attire l’œil, c’est parfait pour attirer les conversations et ne pas louper une miette qui va se passer.

Hélas, pour l’instant, les miettes, il n’y en a pas beaucoup à grignoter. C’est normal, on met tout en place, il ne s’est encore rien passé. Il va falloir qu’il arrange cela, si personne ne se dévoue. Créer un petit scandale, ce serait amusant, par exemple. Mais encore faut-il trouver des braises encore chaudes, pour pouvoir les attiser, et cela prend du temps. Un temps qui ne doit pas être perdu à se contenter d’observer, il le sait.

Alors, sitôt que quelqu’un entre dans son champ de vision, sans doute pour profiter du buffet, il lève son aile gauche, le salue, et lance la conversation d’un classique :

« On a l’eau à la bouche, n’est-ce pas ? »

Il n’a guère de bouche qui peut avaler de ce qui se trouve ici, mais ce n’est pas très important et tous ceux qui s’échangent des banalités le savent.