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Les factions principales

Folie d'Esquisse
Messages : 1044
Date d'inscription : 24/06/2012
Folie d'Esquisse
Ven 6 Sep - 21:02

Les factions principales



__–Ce sujet n’a pas pour vocation d’être une liste exhaustive des différentes entreprises, gangs, sectes et autres : elle serait impossible à réaliser, les Câbles étant infestés de centaines d’organisations, qui vont du gang de quartier d’une petite dizaine de membres, à l’entreprise installée en Ville et à la Frontière qui emploie des milliers des personnes. La liste ci-après revient d’abord en détail sur quelques grands noms, qui ont été sélectionnés pour leur importance et pour les possibilités de jeu qu’elles ouvrent. Il est tout à fait possible d’en créer et d’autres, plus mineures, apparaîtront au fil des aventures, vous en trouverez un recensement ici.
__–Il sera bien plus facile de participer aux missions, d’y avoir un rôle actif, si vous êtes dans les factions de la première liste, que si vous êtes dans une entreprise comme KEE, qui en dépit de son importance, comparable à celle de Disney, n’a pas trop de raisons d’envoyer des personnels dans des opérations risquées à forts enjeux politiques. (Du moins, les rumeurs sur les commandos de la mort de Disney n’ont jamais été prouvées.)

__–Le grand absent de cette liste, mais qu’il ne faudrait surtout pas oublier, est le service public. Et en premier lieu la police, décrite ici en surface et ici en détail. En fonction du service, cette faction peut être très intéressante à jouer, ou pas du tout. Entre jouer un membre de la DANGER, affecté sur les missions les plus dangereuses, ou d’une ERE qui va surveiller tout ce que fait tout le monde, et jouer un flicaillon qui fait la circulation ou un membre du service des archives, il y a certains postes plus faciles à incarner en tant que joueur  – et plus facile à intégrer au scénario côté MJ… Les autres services publics sont dans le sujet sur la Ville.
__–Bien sûr, je présente des grands noms, mais ils sont autant à prendre comme des factions faciles à rejoindre que comme des inspirations, pour créer la vôtre, si vous le désirez. Le marché de la sécurité n’est pas occupé que par la COSHA, les cyantifiques ne comptent pas que trois branches, les Conteurs ne sont pas les seuls guérilleros révolutionnaires.
__–Enfin, cette liste n’est qu’à titre indicatif : si vous voulez absolument jouer quelqu’un d’une faction autre que celles présentées comme principales, surtout, faites-vous plaisir. Ce sera mon travail de vous intégrer en jeu, mais ça, c’est mon travail, pas le vôtre.



Table des matières



Sommaire
Entreprises privées principales :
COSHA
Groupe Volta
ValMater
Autres grandes entreprises :
Skélovo
Nutrengyne
KEE et Dragotopia
Wang-Lear
Miluco
UnivEx
Groupe Stanislas
Synsisto
Gangs principaux :
Le Trigramme
La Famille Sarasvati
La Griffe de l’Ombre
Gangs territoriaux :
Les pirates de l’Inspiration
SX⁴nal
La Ceinture noire et ses descendants
Les Vêtérans
Les Conteurs
Sectes :
L’ESPOAR
Les Sorteurs
Les Cyantifiques
L’Église stellaire





Entreprises privées principales



__–Le terme de « principales » ne doit surtout pas vous abuser : si ces trois sont dans cette liste, c’est uniquement pour des questions de jouabilité. Ces trois compagnies sont certes très puissantes, mais certaines (comme le Groupe Volta) sont clairement moins riches que d’autres. L’entreprise la plus riche de l’Esquisse, à savoir Synsisto, n’est même pas dans cette liste.
__–Le critère discriminant est ce qu’être membre de cette entreprise vous permet de faire. En effet, elles trois ont des postes très variés en leur sein et sont présentes à la Frontière comme dans la Ville, aussi ce ne sera jamais un problème de justifier votre présence dans les missions, où qu’elles se déroulent.




COSHA



Les factions principales Wsbi

__–La Compagnie de Sécurité des Hussards Azur est la plus grande et la plus puissante des sociétés militaires privées. Elle est autant un symbole de réussite, avec son omniprésence et son poids médiatique énorme que de toute la perversité, la corruption et l’aliénation que produit le capitalisme. Quand on parle de la Compagnie, c’est d’elle qu’on fait mention.
__–La COSHA fait commerce de troupes de combattants et d’experts consultants avec la municipalité et d’autres compagnies privées. La BCE (Banque centrale esquisséenne) et l'Hôtel de Ville eux-mêmes ont leurs destins intimement liés à la COSHA, celle-ci ayant conçu une partie de leurs systèmes de sécurité et s’occupant désormais de les faire tourner. De fait, la COSHA est la grande adversaire politique de la police, tombée en disgrâce et ayant perdu au profit de la Compagnie le privilège d’assurer la sécurité de ces deux bâtiments clefs.
__–Même si elle n’ypossède pas de concession, la COSHA est très bien installée à la Frontière. Laboratoires secrets, terrains d’entraînement, casernes, la Compagnie est invisible sur la carte, mais y est bien présente. Elle peut y déployer des troupes et a en permanence de nombreux conseillers détachés auprès de compagnies concessionnaires ou de communautés urbaines.

__–La Compagnie est suspectée depuis un certain temps de nombreuses activités illégales : fraude fiscale, trafic d’êtres humains, expériences médicales illégales, de nombreux meurtres et règlements de compte ainsi qu’une participation dans certains attentats ou dans le financement de certains groupes considérés comme criminels ou terroristes. Rien de prouvé jusqu’ici cependant, tous les inspecteurs de police ou indépendants ayant travaillé sur ce sujet ayant mystérieusement disparu…
__–Si elle a le bras très long, la Compagnie est loin de détenir dans le creux de sa main l’intégralité du marché de la sécurité, ou même de tirer toutes les ficelles en Ville. Aucun de ses concurrents ne lui arrive à la cheville, mais ils sont nombreux et souvent préférés : les autres grands groupes préfèrent souvent faire appel à des boîtes de sécurité plus petites, justement pour ne pas donner trop de pouvoir à une COSHA déjà énorme. D’autres entreprises de sécurité se spécialisent dans certains domaines, occupent des niches laissées vierges par la COSHA, comme la sécurité informatique, les équipements (caméras et détecteurs biométriques, tourelles automatisées, drones, etc) ou l’architecture sécurisée – soit la construction de forteresses.

__–La culture d’entreprise dans la Compagnie est tiraillée entre deux tendances politiques assez contradictoires. Tout d’abord, la tendance dite historique, qui date du temps où la COSHA était une entreprise moins importante. Il se caractérise par ses orientations carrément fascistes. Le secteur des entreprises paramilitaires, en règle générale, est particulièrement machiste, raciste, autoritaire, avec un culte de la violence et de l’agressivité. Les membres de cette tendance historique sont typiquement tatoués de symboles de sectes esquisséennes d’extrême-droite. Le fascisme esquisséen, très minoritaire, prend surtout la forme de micro-sectes ésotériques. Si cette tendance est dite historique, elle attire beaucoup de jeunes, qui voient dans les réseaux mafieux et sectaires fascistes internes à la Compagnie un moyen de s’intégrer et d’être soutenus dans leur carrière. Les jeunes sont aussi les plus aisés à embrigader et formater.
__–La tendance dite moderne, qui est ultra-majoritaire au sein des cadres dirigeants et de couches plus spécialisées et élitistes de la Compagnie, comme Crevette, est beaucoup plus marquée idéologiquement par le néolibéralisme. Elle essaye vraiment de faire de la COSHA une entreprise respectable, comme les autres, donc qui a des coachs en bonheur, un bar à jus, des formations sur la diversité et l’inclusivité et de jeunes cadres dynamiques en polo et veste sur l’épaule au sourire éclatant, plutôt que des gros bourrins tatoués de partout et couturés de cicatrices qui prennent des drogues de combat. Il y a ainsi une vraie scission idéologique et sociologique entre le gros des troupes de la Compagnie et ses cadres dirigeants, troupes d’élite et effectifs non-combattants.
__–Le paradoxe de la COSHA est que sa base de recrutement, pour la majorité de son personnel, est bel et bien les personnes les plus avides de violence voire les repris de justice, qui vont être recrutés par des réseaux semi-mafieux dans des prisons, des sectes et organisations fascistes. Ils constituent une chair à canon sacrifiable à loisir, à la fois détestée et indispensable aux cadres de la Compagnie, qui essaye bien de recruter parmi d’autres couches, mais avec des succès mitigés.

__–En somme, la COSHA est une entreprise immense, où l’on peut trouver une grande variété de profils, du super-soldat cyberpunk traité comme un bien à très haute valeur ajoutée au troufion mal considéré, mal payé, considéré comme jetable et probablement dans une secte inspirée de l’ésotérisme nazi, du scientifique au médecin, du cadre supérieur néolibéral au pilote de camion qui s’en fiche de toutes ces histoires… sans parler des milliers de sous-traitants dans tous les domaines possibles et imaginables, de nettoyage à la réparation en passant par l’informatique.




Groupe Volta


__–Créée par le cyantifique Volta, cette compagnie est indispensable au bon fonctionnement de l’Esquisse, vu qu’elle dispose d’un quasi monopole sur la production d’électricité.
__–En termes de culture d’entreprise, elle est peut-être la plus vivable de toutes : créée par un cyantifique, elle a hébergé de nombreux ressortissants de cette communauté pendant un temps, ce qui a profondément impacté les relations sociales en interne. Les valeurs de partage et de désintérêt pour la propriété privée constitutives aux cyantifiques faisaient que les employés étaient bien payés, disposaient d’une bonne couverture médicale, de crédits avantageux alloués par une banque interne au Groupe pour l’achat de maisons ou de véhicules, de parts de l’entreprise, etc. Elle gagna aussi de nombreuses années de suite le concours de l’entreprise la plus inclusive envers les altérés et les minorités LGBT+.
__–Cependant, la disparition de Volta, totalement inexpliquée, il y a deux ans, a causé une crise interne. De nombreux cadres supérieurs et actionnaires non-cyantifiques, irrités de la politique du fondateur, jugée trop peu capitaliste à leurs yeux, ont pris le contrôle de la boîte. Depuis, les coupes budgétaires s’accumulent et les conditions de travail empirent pour les employés. Les cyantifiques sont de plus en plus placardisés, les salaires ne suivent plus l’inflation, les augmentations se font plus rares, les heures supplémentaires sont moins payées, les suppressions de postes se multiplient, de plus en plus de secteurs qui étaient internes sont démantelés et transférés à des sociétés de prestation.

__–Une de ses deux installations principale est la Centrale Blodgett, située en Ville, qui redistribue l’électricité dans toute la Ville. C’est un immense bâtiment, très hautement sécurisé – par une compagnie concurrente de la COSHA –, qui est un des employeurs les plus importants de la Ville. On y trouve aussi les bureaux du Groupe, ainsi que des locaux, d’où ses nombreux employés qui sillonnent la Ville pour entretenir les réseaux électriques vont chercher leur matériel.
__–Elle est alimentée par le second projet pharaonique de Volta, la station qui porte son nom, nichée au sommet du Kinébômonchapô des Monts Vêtus. Cette énorme cicatrice de métal posée à même la roche produit toute l’électricité urbaine. Lors de sa construction, ce qui était autrefois le sommet d’une majestueuse montagne parée de tissus, laines, fils, étoffes et plumages est devenu un paysage de pierre nue. Considéré comme une gêne par ses architectes, l’écosystème de vêtements est maintenu éloigné de la Station Volta par des incendies réguliers, qui font monter une bien sinistre fumée des Monts Vêtus quand ils ont lieu. Toutes les plus petites montagnes avoisinantes deviennent grises suite aux retombées de cendres.
__–Si cet endroit a été choisi pour être défiguré de la sorte, c’est parce que le sommet du Kilébômonchapô est fréquemment frappé par la foudre. L’énergie ainsi produite se répandait et se diffusait autrefois dans le réseau de textiles des Monts Vêtus, formant une électricité statique qui participait à la vitalité des nombreuses espèces peuplant les montagnes. Depuis l’installation de la station, cette foudre est capturée, conditionnée et envoyée dans la Ville. Cette captation exclusive se fait au détriment d’un écosystème qui devient de plus en plus moribond, années après années.
__–La Station Volta elle-même est entièrement contrôlée et opérée par des machines. Aucun vivant n’a le droit de pénétrer ses murs. Les robots qui y servent défendent leur installation avec une férocité rarement vue, même dans les programmes des robots-gladiateurs les plus violents. Le mystère est total sur ce qui se déroule à l’intérieur – bien que le procédé permettant de récupérer de la foudre et la transformer en électricité soit connu. Le Groupe Volta lui-même, qui possède le Kilébômonchapô, ne semble pas pouvoir envoyer ses membres dans sa propre station. Ses porte-paroles disent qu’ils n’en ont pas besoin, vu que même la maintenance y est automatisée. Pourquoi faire le déplacement dans les territoires dangereux de la Frontière pour inspecter une installation qui n’a jamais manqué une de ses livraisons de foudre ?

__–Si le Groupe Volta occupe un secteur économique assez spécialisé, est en pleine crise interne et que sa survie est menacée autant à l’intérieur qu’à l’extérieur, par d’autres entreprises comme Skélovo, par exemple, c’est une faction très intéressante à jouer. En effet, même s’il en perd, le Groupe Volta dispose encore d’emplois très variés.
__–Les techniciens sont amenés à se déplacer en personne pour régler bien des problèmes et peuvent, malgré eux ou non, se retrouver mêlés à de nombreuses affaires. Les agents de sécurité, physique comme informatique, sont très souvent mobilisés, vu que les assauts, légaux ou sous faux drapeau (une boîte concurrente va payer un gang pour détruire une installation du Groupe Volta et ainsi lui faire perdre des points en bourse, par exemple) sont de plus en plus nombreux. Enfin, les cadres dirigeants sont amenés à négocier avec virtuellement tous les acteurs des Câbles, de la Mairie aux groupes terroristes de la Frontière.

__–En somme, vu la place absolument centrale qu’occupe le Groupe Volta dans l’économie et les menaces considérables qui pèsent sur lui, vous ne vous y ennuierez jamais, même si elle a l’air d’une faction moins active dans le jeu politique à première vue.
La Station Volta :





ValMater



Les factions principales 223x

__–ValMater est la plus grande entreprise minière de l'Esquisse connue, ainsi que la plus importante à la Frontière en raison de l'étendue de ses concessions, qui couvrent une majeure partie des Monts Vêtus et de ses bois alentours.
__–La principale mine exploitée par ValMater est celle Kalgoorajás, près des Monts Vêtus. C'est une grande mine de plastique concentré à ciel ouvert, qui alimente toute la Ville, tant en plastique lui-même qu'en pétrole après transformation. C'est une exploitation gigantesque, où se trouve un immense cratère de plusieurs dizaines de kilomètres, entouré de machines et d'employés qui travaillent en continu, de locaux sécurisés et de camions qui vont et viennent depuis l'Autoroute de la Soie. La cacophonie y est permanente et l'écosystème irrémédiablement dévasté, en particulier sa forêt, mais c'est une situation qui, dans l'ensemble, rend la Ville complètement indifférente. Après tout, c'est loin et l'Esquisse compte bien assez de terres sauvages. Certes, pour les employés qui doivent vivre sur place, c'est une autre paire de manches, mais eux aussi sont trop loin pour que l'on s'intéresse à leurs maladies et à leur taux de décès.
__–Vous aurez sûrement aussi entendu parler de la ville de Tombale. ValMater y a découvert, il y a quelques années, que cette zone très particulière (entre les Monts, les Traits et la forêt) regorgeait de minéraux et de pierres précieuses, parfois complètement apparentes. On y trouverait notamment de l'orange (un équivalent de l'or, nettement plus rouge), de la minutite (utilisée à la place du quartz ou pour ses propriétés esquisséennes particulières), de l'émerhodium (une terre rare aux propriétés indispensables dans l’industrie) et du cacao, à l'état de fines graines pour certaines, à l'état de petites pierres à déloger pour d'autres. La forêt, qui est aussi dangereuse que celle du Conteur, les guérilleros en moins, ainsi que l’éloignement, rend peu envisageable d'y miner de façon industrielle. C'est pourquoi ce sont toutes sortes d'orpailleurs et de cowboys du dimanche, qui y viennent avec leurs filtres, leurs pelles et leurs pioches. Ils passent leur temps dans les abords de la forêt, du grand cratère de la Fromalune et des plaines alentours pour essayer d'y trouver un caillou qui n'a pas été retourné.
__–ValMater n'a en fait que peu d’employés à Tombale : elle vend à la place des contrats d’exploitation à ces individus, puis récupère leurs trouvailles et leur donne une commission en fonction de la rareté du minerai et de son cours. Cela dit, elle y dispose quand même d’une petite force armée, qui traque avec plus ou moins de succès ceux qui essayeraient de miner illégalement. Au fil des années, évidemment, les zones les plus proches de Tombale ont été ratissées, alors il faut s'enfoncer de plus en plus profondément : horizontalement, en s’éloignant toujours plus ou en se risquant dans les bois, ou verticalement, avec des équipements miniers toujours plus chers. De petites coopératives se sont même créées dans le cratère pour mettre en commun le matériel. C'est pourquoi on trouve un peu partout des cabanes, voire des petits villages, qui témoignent de cette avancée. Pour continuer à attirer des orpailleurs, le service médiatique de ValMater joue beaucoup sur l’image de la « ruée vers l'heure » (en référence à la minutite), vend une vie d’aventure et d’enrichissement facile. Elle a même produit de nombreux films de western qui s’y déroulent – mais n’y sont pas tournés.
__–À l'autre bout de l'Esquisse, le long de l'Inspiration, on trouve également AquaMater, un canal qui détourne le flux de l’Inspiration tarie pour augmenter celui de l’Inspiration et ainsi, alimenter le projet Reconquête. Il a été conçu en collaboration avec UnivEx, contre un pourcentage des profits de l’entreprise.
__–ValMater a aussi un discours écologiste important : c’est une entreprise extrêmement polluante, mais elle s’en défend en amenant le fait qu’elle a acheté sa grande concession au traits (ouest), concession qui couvre une grande partie des Monts Vêtus, pour protéger cet espace, que jamais aucune exploitation n'y sera prévue et que les terres seront toujours administrées en partenariat avec les populations locales. C’est la Réserve Naturelle de Janković (du nom de Bartol Janković, fondateur de ValMater que les discours de l'entreprise dépeignent comme un grand philanthrope). Destination de vacances prisée, elle propose séjours dans des petits villages typiques (ou, du moins, ce que ValMater considère comme typique), avec randonnées, ateliers tissages traditionnels avec des habitants des Monts, sources chaudes (pas très typique, mais les touristes adorent), boutiques de souvenirs hors de prix et zoo peuplé d'Objets « protégés » dans des petits enclos. La plupart des employés sont des habitants des Monts, qui ont tendance à voir l'endroit comme une insulte à leur culture, mais qui travaillent là par dépit pour nourrir leur famille. La Réserve est régulièrement attaquée par les Vêtérans, nom que se donnent les résistants des Monts Vêtus. Elle est donc particulièrement militarisée.

__–En termes d'organisation, la majeure partie des cadres de ValMater, ses ingénieurs ainsi que toutes ses fonctions support (RH, compta, informatique, etc), se trouvent en Ville. Rares sont ceux qui ont un jour mis les pieds à la Frontière. Pour gérer les choses dans leurs domaines, les dirigeants nomment des administrateurs, qui sont chargés de superviser la part de concession ou l'exploitation dont ils ont la charge. C'est une tâche ingrate, souvent confiée à des « derniers de promos » de grandes écoles.
__–Ceux-ci déchantent très vite lorsqu'ils passent d'une vie dorée en Ville à une maison en bois à peine stable au milieu des Monts et se rendent compte que les moyens donnés pour remplir leurs objectifs sont largement inférieurs à ce dont ils auraient besoin, qu'ils ne peuvent pas se reposer sur grand-monde, que les milieux et populations sont souvent hostiles et méconnus, et bien sûr que personne ne prend bien au sérieux un jeune citadin. La situation est plus ou moins difficile selon les concessions, entre la situation relativement tranquille et ennuyeuse autour d'AquaMater, le caractère très carré et militarisé de Kalgoorajás, qui concentre le plus de capital fixe de l’entreprise et la pagaille totale autour de Tombale et de la Réserve. Si tant est qu'ils ne soient pas virés sur un caprice de leurs chefs, ou bien assassinés sur une revendication de leurs administrés, les administrateurs sont souvent traumatisés lorsqu'ils rentrent au bercail.
__–Enfin, cette expérience unique est très peu valorisée, vu qu’à leur retour et après une promotion, ils se retrouvent à manier la langue de bois, manipuler chiffres abstraits qui ne représentent pas du tout les réalités du terrain et gagner de l'argent sur toutes sortes de magouilles administratives et financières…
__–Si vous souhaitez jouer un personnage qui travaille à ValMater, vous pouvez tant incarner un administrateur local en quête d'autorité et de résultats, un de ses employés locaux qui tente de faire son travail avec les moyens du bord, un membre d’une milice de l’entreprise ou encore le chef bien au chaud en Ville qui attend son rapport hebdomadaire. Vous pouvez aussi jouer un technicien (qui comme à Volta devra aller régler les problèmes en personne), un ingénieur, un communicant, un chercheur, un juriste, un convoyeur qui fait des allers-retours permanents… ValMater étant une entreprise centrale à la Frontière et très puissante en Ville du fait de sa richesse, on la retrouvera impliquée dans beaucoup d'intrigues.

__–En somme, ValMater sera incontournable pour toutes les intrigues concernant la Frontière, où elle est au moins indirectement impliquée. Et comme son siège et la majorité de ses employés sont en Ville, elle peut y jouer un grand rôle aussi. Cela dit, plus encore que pour la Volta, réfléchissez bien à quelles possibilités de jeu vous seront ouvertes en fonction de votre poste. Si vous voulez jouer un mineur à la Frontière ou un cadre qui ne quitte jamais la Ville, votre personnage aura du mal à participer à tout ce qui se passe…




Autres grandes entreprises



__–Si je ne peux décemment pas vous conseiller de jouer un employé de ces entreprises, elles sont assez incontournables pour que vous les connaissiez au moins en surface. Elles seront en outre régulièrement incluses dans les intrigues à venir.




Skélovo


__–C’est l’entreprise propriétaire l’Étoile. Elle en a hérité sans que nul ne sache vraiment comment : tout le monde sait que l’Étoile a été découverte par des cyantifiques et il n’y a à ce jour aucun cyantifique enregistré comme employé de Skélovo. Celle-ci maintient un secret absolu sur ses affaires et a toujours refusé de rendre des comptes. La municipalité n’a jamais vraiment voulu s’y opposer. La question est de savoir si Skélovo fait chanter celle-ci ou si les pouvoirs publics sont complices dans ce qui s’est passé. Le fonctionnement de l’entreprise est très sectaire. N’y entre pas qui veut et ses membres sont soumis à une obligation – ou un culte, c’est selon – du secret et de la dissimulation. Nombreux sont les employés à avoir peu à peu coupé leurs liens avec leur famille et leurs amis après avoir rejoint Skélovo. Rien d’illégal jusqu’ici cependant. Ou du moins, rien de découvert par la police.
__–Cela dit, l’Étoile ne demande pas vraiment de gestion : elle est nichée au-dessus de la Ville et c’est à peu près tout. Les activités principales de l’entreprise sont la production et commercialisation des astrettes, qui permettent de se connecter à la SX et la gestion du réseau de fibres optiques et de miroirs qui amène les signaux à l'Étoile.
__–Il est de notoriété publique que Skélovo tente de s’emparer du Groupe Volta en profitant de ses difficultés financières. Celui-ci est arrivé à se maintenir suffisamment pour éviter que ses actions ne soient détenues en majorité par Skélovo, mais qui sait pour combien de temps…




Nutrengyne


__–Nutrengyne est l'entreprise qui possède et exploite la Lune agricole. Comme expliqué dans la partie dédiée aux espaces agricoles, l'entreprise a une autorité très forte sur ses terres, pour ne pas dire qu'elle est la seule à savoir ce qui s'y passe et a un droit de vie et de mort sur ses employés. Point d'inquiétude à avoir cependant, car Nutrengyne a fait de ses territoires un petit paradis ! De grandes maisons chaleureuses et déjà meublées, des villages accueillants, des commerces de proximité, des animations régulières : Nutrengyne, avant d'être un travail, c'est un lieu de vie, une communauté, peut-être même une grande famille, qui vous ouvre les bras, dans un environnement totalement sécurisé. Du moins, c'est ce que les très nombreuses vidéos promotionnelles et visites guidées mettent en avant, tant à destinations des paysans désabusés de la Ceinture verte que des citadins qui idéalisent la vie à la campagne.
__–La réalité, elle, est très proche des vidéos promotionnelles, et c'est un peu tout le problème. On vit dans des maisons Nutrengyne, on achète du pain Nutrengyne dans des magasins Nutrengyne, on paie avec une monnaie Nutrengyne, on joue à des jeux Nutrengyne, bref, l'entreprise possède tout et contrôle tout, y compris ses habitants, qui sont fliqués en permanence, soumis à des règles strictes sur leurs activités, leur tenue, leurs moeurs et leurs fréquentations. Les caméras sont dans toutes les rues, dans tous les bâtiments, mais aussi dans les yeux des mascottes présentes dans tous les villages, qu'il s'agisse de Topi le joyeux topinambour qui vient vous chercher si vous oubliez les afterworks, de Zinzinc le coq de cuivre qui vous réveille aux aurores, ou encore de Nylo, la patatennis sportive, qui vient vous donner des conseils si vous n'êtes pas assez productif.
__–Dans les zones les mieux contrôlées, il est quasiment impossible de se réunir en secret, les communications vers la Ville sont filtrées, les habitants gagnent de bons points en se dénonçant mutuellement et ceux qui essaient de s'enfuir ne sont jamais revus. Cela, évidemment, sans qu'aucun contrôle ne soit jamais opéré, car la Mairie n'a aucune présence sur le territoire et se satisfait totalement de ne pas avoir à le gérer. La situation peut cependant être différente dans des zones où l'entreprise consacre déjà tous ses moyens à repousser les gangs de la région, comme le Trigramme ou les héritiers de la Ceinture noire.




KEE et Dragotopia


__–KEE, pour Kléber Eldeman Entreprise, c’est avant une belle histoire, celle de son fondateur, un Terrien fraîchement arrivé dans l’Esquisse, qui à partir de rien et grâce à son génie créatif, bâtit un des plus grands empires du divertissement des Câbles, pour faire rêver petits et grands. (Il fut adopté très jeune par un riche couple ayant fait fortune dans l’exploitation minière.)
__–Une belle histoire pleine de rebondissements, où on suit monsieur Eldeman combattre et vaincre des dragons qui menaçaient la Ville, puis transformer ces anciens monstres de métal en attractions pour le bonheur des familles. (Les draglisseurs, des vouivres immenses aux os d’acier, créatures impressionnantes mais placides, furent traquées et éliminées, puis leurs squelettes utilisés comme circuits de montagnes russes.)
__–Une histoire, enfin, où notre héros arpente un donjon plein de mystère et de danger, pour y trouver son trésor… (KEE s’est arrogée une concession sur tout le Labyrinthe, qu’elle démantèle pour ses matières premières, tout en en laissant une partie intacte, mais très aménagée pour servir de parc à thème.)

__–En bref, Dragotopia, le parc d’attractions huppé au vents-craie (sud-est) de la Ville, ce sont plusieurs mondes qui existent en parallèle, séparés uniquement de quelques centimètres de mur. Sa partie la plus visible est le parc d’attractions lui-même, où ceux qui peuvent se le permettre jouissent d’un espace de détente socialement assez homogène.
__–Derrière les décors en toc, on trouve un village minier qui exploite le Labyrinthe, le démonte couloir après couloir, dans des conditions de travail effroyables au vu de la dangerosité du milieu. Elderman espère arriver au centre, mais plus ses employés avancent, plus la progression est difficile et les Objets agressifs et dangereux.
__–Enfin, le troisième, c’est tout le dispositif de sécurité qui entoure le parc, le protège de la Frontière et qui intervient aussi dans le Labyrinthe. Murs, miradors, patrouilles terrestres et aériennes, la concession de KEE est très fermement gardée. Elle l’est d’autant mieux, que ses accords avec les terroristes du Désert de Craie et les différents gangs de cette région sont nombreux…

__–Enfin, KEE touche à tous les secteurs du divertissement : elle possède des studios de cinéma et de jeux vidéos et a acquis la propriété du Château de Verre, dans l’Univerre, pour en faire un autre parc… Son influence serait d'autant plus étendue qu'elle fricote avec l'une des mafias de la Ville, la famille Sarasvati.




Wang-Lear


__–C’est la principale entreprise textile de l’Esquisse. Elle a sa marque de vêtements, bien sûr, mais elle est loin d’être hégémonique dans ce domaine. Là où elle brille particulièrement, c’est dans la production de matière première. Sa concession (la vallée des jeans Wang-Lear, dans les Monts Vêtus) est une immense zone de chasse, où de nombreux aventuriers partis faire fortune à la Frontière se retrouvent à traquer les Objets-vêtements. Plusieurs espèces de chandails, chaussettes et jupes ont ainsi été traqués jusqu’à la quasi-extinction. Toutes les prises sont acheminées aux Piémonts, en théorie une ville appartenant au Groupe Volta, mais où Wang-Lear et ses hommes de main font la réalité de la loi et organisent l’activité économique.
__–Cela dit, le rôle productif de sa concession est en vérité relativement annexe, bien que les destructions sur l’environnement soient considérables : le gros de sa production a lieu dans les espaces agricoles, Lune Nutrengyne comprise et dans des pôles urbains. Là, des Objets-habits sont élevés en batterie, dans des conditions effroyables, puis traités dans des usines. Les conditions de travail y sont souvent très dures, avec une surexposition à des produits chimiques de traitement du tissu dangereux pour la santé.




Miluco


__–Miluco, à l'origine, est un fabricant d'armes assez confidentiel, qui se spécialise dans la fabrication d'explosifs et de missiles de grande envergure, qui sont généralement commandés par des entreprises de construction ou de sécurité qui ont un besoin spécifique et ponctuel qui nécessite un artisanat de pointe, comme créer un énorme trou quelque part ou détruire un grand bâtiment. L'entreprise s'est cependant fait connaître du  grand public pour une toute autre activité…
__–Il y a une dizaine d'années, en effet, Miluco a entrepris ce qu'elle seule pouvait réaliser : faire tomber la grande Fromalune, jusque là exploitée uniquement par de vieux clans de fromineurs qui avaient le monopole sur cette denrée de luxe. Après quelques essais et sous une foule en émoi (car évidemment l'opération a été assortie d'un grand plan de communication qui vendait au passage Miluco comme le sauveur d'une Esquisse en proie à la peur de cet astre imprévisible), l'exploit a finalement été réalisé, au grand bonheur de la Ville qui a pu enfin se régaler sans crainte. La Fromalune, qui s'est échouée dans son second cratère connu, est désormais exploitée par Miluco, qui a développé une infrastructure très sécurisée aux alentours de sorte à en avoir le monopole.
__–Pour assurer la pérennité de son marché, justifier que son prix reste très élevé, mais aussi se donner une image d'entreprise éthique et engagée, Miluco prend soin de ne pas trop tailler le fromage et de préserver son écosystème autant que se peut. Ainsi, le fromage peut,repousser et le produit ne pas perdre de sa précieuse saveur. Il ne s'agit cependant que de mesures temporaires, en attendant que le département R&D ne trouve comment industrialiser le procédé et créer ses propres fromalunes artificielles, ce qui a toujours échoué jusqu'à présent…
__–Bien que le fromage soit au centre de la communication de Miluco (qui en a fait son logo), l'armement reste la principale activité de l'entreprise. Elle reste simplement très discrète sur le sujet.




UnivEx


__–À l’origine, c’était une petite entreprise, basée sur un concept aventureux et innovant,qui a attiré l’attention de nombreux fonds d’investissement, publics comme privés. Ce concept ? Faire reculer l’Univerre par un savant contrôle du cours de l’Inspiration et ainsi, créer d’immenses espaces cultivables et exploitables, ainsi que détacher une manne colossale de cristaux, utilisables dans toute l’industrie, notamment la fabrication d'astrettes.
__–En très peu de temps, UnivEx a reçu des fonds considérables, contracté un partenariat avec ValMater et Stanislas pour l’expertise technique et la construction d’un barrage, puis obtenu une concession gigantesque à la Frontière. Son projet a pu être lancé. Il se base sur la transformation de l’eau de l’Inspiration en incohérence liquide de synthèse, une substance trouvée naturellement dans l’Univerre qui peut détruire le cristable. Cela dit, l’incohérence liquide synthétique ne le détruit pas, elle le neutralise, ce qui demande une irrigation régulière de la terre. Un immense barrage avec lac de retenue a été bâti à l’entrée, puis des canaux qui acheminent l’incohérence toujours plus loin.

__–Le succès, les premiers temps, a été total : déjà sur l’aspect médiatique, qui présentait UnivEx comme des sauveurs ayant réussi à repousser un des dangers majeurs de l’Esquisse grâce au génie technologique humain. Génie civilisateur ensuite, vu qu’après la phase de construction, qui a mobilisé de nombreux employés ensuite remerciés, tous les lots ainsi libérés ont été vendus à des grands agriculteurs et éleveurs, qui avaient là des espaces vierges pour faire paître leurs Objets, ainsi qu’un cours d’eau pour acheminer les productions en Ville. Si les titres de propriété ont été tous vendus, l’exploitation n’a encore que très timidement commencé, vu que les moyens pour sécuriser l’Inspiration et mettre sur pied une flotte fluviale de fret sont encore très limités. Elle arrive à point nommé, cela dit, vu que la désertification au craie de la Ville menace les exploitations de plus en plus d’agriculteurs.
__–La Reconquête a aussi permis de libérer de son carcan de verre le Château de Verre et ses habitants. Ceux-ci, prisonniers depuis des siècles, se sont jetés dans les bras de leurs bienfaiteurs et se sont aussitôt adaptés aux bienfaits de l’économie de marché que leur a apporté UnivEx. Ou plutôt, la réalité est qu’ils vivent parqués dans une réserve indigène, bien entendu située loin de leur château, qui a été vendu à KEE pour en faire un immense parc d’attraction. Pour ceux qui ont connu les Vagues, si le Dessein existe, il n’a pas encore été manifesté par ceux qui en détiendraient le secret. Peut-être par peur de voir ce qu’en ferait une société capitaliste…
__–Cependant, tout le projet Reconquête pourrait bien s’achever avant d’avoir pu porter des fruits. Pour commencer, il est de plus en plus établi que la désertification a été aggravée par la redirection du flux de l’Inspiration tarie vers le cours d’eau principal. Ensuite, l’Univerre a réagi avec violence à l’attaque perpétrée contre lui, en s’étendant avec une vitesse encore jamais vue sur les côtés de la Reconquête. Cette avancée, notamment, se rapproche dangereusement de l’Inspiration, ce qui pourrait couper l’alimentation en eau, donc la neutralisation du cristable…




Groupe Stanislas


__–Le groupe Stanislas est une des plus grandes entreprises de la Ville et aussi l'une des plus anciennes, qui a racheté au fil du temps de nombreuses entreprises dans de multiples secteurs, que ce soit autour de son activité historique ou dans des secteurs éloignés comme le divertissement. Pour le grand public, cependant, Stanislas, c'est avant tout l'une des plus grandes société de construction, qui a réalisé (et réalise toujours) parmi les chantiers les plus importants de la Ville, mais aussi à la Frontière, où il construit des routes, des locaux pour d'autres entreprises, des infrastructures et des réseaux de communications, comme des lignes téléphoniques. Si ses cadres dirigeants sont tous issus de la même famille ou d'écoles privées prestigieuses que l'entreprise parraine elle-même, le groupe emploie énormément de monde un peu partout dans l'Esquisse, à tous les échelons.
__–Contrairement à ValMater, qui n'a que ses cadres en Ville et se repose essentiellement sur ses concessions, le groupe Stanislas est principalement situé en Ville et n'envoie ses salariés à la Frontière que dans le cadre de grands chantiers, qui peuvent durer quelques mois ou quelques années. Lorsqu'un chantier est trop éloigné de la Ville, l'entreprise fait pousser un petit village de maisons champignons géantes, qu'elle laisse à l'abandon ou revend lorsqu'elle s'en va. Certaines villes de la Frontière sont d'ailleurs purement nées à partir d'un chantier du groupe. Les conditions de vie y sont souvent assez difficiles et la survie des salariés souvent moins importante que la sécurité du matériel : il n'est pas rare de voir une grue fortifiée à côté de maisons-champignons sans surveillance et des salariés obligés d'organiser eux-mêmes des rondes pour éviter de se faire attaquer par des Objets – évidemment ça ne compte pas dans le temps de travail. Bien que le groupe ne laisse pas ses salariés sans matériel, il arrive souvent que les quantités soient sous-estimées et que des choses disparaissent dans les caisses, ce qui pousse parfois à travailler avec les moyens du bord. Il n'est pas rare non plus que des partenariats soient mis en place avec des gangs locaux pour pallier ces manques par l’exploitation sauvage ou le pillage.
__–En Ville, si ce genre d'incidents peuvent arriver et que la prévention des accidents de travail ou la prise en compte de la pénibilité n'est pas le premier problème du groupe, les conditions sont quand même nettement plus favorables. Le groupe jouit d'une assez bonne image : stabilité de l'emploi, perspectives de carrière, voyages et vacances à travers l'Esquisse… Cette bonne image, du groupe familial et connue de tous, est au cœur de la culture d'entreprise. Imaginez l'entreprise aseptisée, au PDG paternaliste, qui promeut le vivre-ensemble, la diversité, la fierté de bâtir l'Esquisse. Cela évidemment n'empêche pas les critiques de relever tous les scandales financiers qui se sont accumulés avec les années : la famille Stanislas qui paie autant d'impôts qu'un smicard, détournement de fonds publics, corruption, morts suspectes dans les chantiers…




Synsisto


__–« Synsisto, le monde se tisse devant vous. »
__–La tête monopolistique du marché de l’électronique de l’Esquisse. Du simple écran au plus complexe des Cocoros, vous pouvez être sûr que Synsisto a un pied dedans, voire deux. Mais avant d’être un empire commercial, Synsisto, c’est surtout une histoire, un savoir-faire.
__–L’entreprise était à l’origine un élevage des plus humbles de tisséclairs, sorte de ver originaire des monts vêtus produisant un fil conducteur. Il est tout aussi vrai qu’il était aussi le premier. Son illustre fondateur, Titouan Clavier, un ancien ingénieur terrien, en a tout de suite compris l’intérêt et a cherché une façon de créer des homologues aux circuits électroniques : les fulguréseaux (FR). Ces briques de base sont maintenant utilisées à bien plus grande échelle dans la création de TAS (tissus analytiques stabilisés), à la base de l’électronique au sens large du terme. Techniquement, le principe n’a pas beaucoup changé. Des vers sont élevés à la manière des vers à soie terriens, avant d’être sacrifiés pour leur cocon. Les fils sont raffinés, tissés dans de grands pans de tissus imprimés, découpés, stabilisés dans du cristal, intégrés dans la machine correspondante et envoyés au client avec un mot de remerciement du P-DG. Le résultat est un bloc cristallin translucide, dans lequel s’illuminent d’innombrables fils de couleur sous l’action de la foudre qui les traversent. Et si la lumière ça n’a jamais été votre truc, une version opaque existe aussi. Et on dit merci qui pour les prix concurrentiels de ces bijoux de technologie ? On dit merci au service carcéral et sa main-d’œuvre pas chère !
__–Eh oui, si les pubs vendent cette idée de minutie et de travail de haute ingénierie, la réalité est que la main d’œuvre est très importante pour faire tourner les tisseuses. Que ce soit l’élevage des vers ou l’assemblage de l’électronique, Synsisto a besoin de personnel. Et quoi de mieux que d’être le premier fournisseur d’emploi de l’établissement correctionnel du Beau-Lissandre, quand même les traîne-misère sont trop chers au goût des investisseurs ? Mais plus que ça, le Beau-Lissandre est un partenaire de Synsisto qui s’est lancé tel son fondateur sur de nouveaux chemins de la technologie : Les Cocoros. Alors que les détenus ne faisaient encore que travailler à longueur de journée sur les produits de l’entreprise, ils en sont devenus les produits. Depuis cette innovation dans ses chaînes d'approvisionnement, Synsisto semble se désintéresser de l’innovation des fulguréseaux, qu’elle laisse à ses filiales, pour se concentrer sur ses bien plus rentables Cocoros.
__–C’est lors de ses présentations biannuelles que son P-DG présente dans un cadre très épuré et à grand coup d’humour leurs derniers produits. Il en profite aussi pour faire passer des messages anti-altérés qui frisent l’incitation à la haine, au mieux. De nombreuses menaces et actions ont déjà été prises par des groupes d’altérés ou affiliés contre cette pratique. Plusieurs d'entre elles ont même mené à la mort du P-DG en place mais malgré cela, rien n’arrête la machine qu’est Synsisto. C’est comme si une volonté supérieure se délectait de ces tensions et en profitait pour intensifier la haine et justifier les actes de la compagnie.



Dernière édition par Folie d'Esquisse le Ven 6 Sep - 21:23, édité 1 fois




(Merci à Ara' pour la super signature ♥)
Folie d'Esquisse
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Folie d'Esquisse
Ven 6 Sep - 21:02

Gangs principaux



__–Comme avec les entreprises privées, les trois gangs qui suivent sont cités comme les plus importants surtout pour leur étendue géographique, pas tellement pour leur richesse ou leur puissance.




Le Trigramme


__–Le Trigramme (parfois appelé Zhèn-Xùn-Kǎn ou juste ZXK), est une organisation relativement ancienne, l'une des rares à avoir existé en même temps que la Ceinture noire et à avoir survécu après son extension. Son influence et son pouvoir d'action ont mystérieusement décollé après le fameux massacre de la Ceinture noire…
__–La principale activité de ce groupe criminel est le trafic : drogues, explosifs, armes, médicaments, êtres humains. Évidemment, ce n'est pas le Trigramme lui-même qui fabrique, cultive ou récolte ces produits, mais plutôt les paysans qui ont « adhéré » à leur organisation. La plupart viennent des zones agricoles, mais les Vêtérans, les Conteurs ou tout autres producteurs locaux sont aussi dans leur réseau. Ce sont donc eux qui prennent le risque, en échange d'un revenu – versé au moment de la collecte – qui est un complément de revenu très valorisé. Cela dit, ce reversement dépend des rapports de force : là où le Trigramme est puissant, il peut forcer les locaux à participer à son trafic, là où il est plus concurrencé par d’autres pouvoirs, il doit gagner les cœurs des producteurs en passant par leur porte-monnaie.

__–Le Trigramme est un groupe bien organisé, très hiérarchique, qui possède différentes branches. Il est très bien implanté dans les territoires agricoles et en Ville, vu que c’est son principal marché. Cela implique une participation intense dans les guerres de gangs et des affrontements réguliers avec la police, ce qui en fait une organisation considérée comme un ennemi public.
__–Tous ses membres doivent se faire tatouer un trigramme, soit des initiales en trois lettres, qui servent aux membres à s’identifier et à les faire, en quelques sortes, sortir de la société. Le stigmate associé à avoir un trigramme, ce qui veut dire avoir été dans un gang violent, rend virtuellement impossible aux anciens membres de trouver un emploi légal. De fait, se faire retirer un tatouage est une activité très encadrée par la police. Par ailleurs, il faut des appareils spécifiques pour en retirer, très difficiles à reproduire et donc la production et commercialisation est très contrôlée. Les méthodes plus artisanales sont bien plus dangereuses.

__–Pour les paysans, qui ne sont pas membres mais dépendants du Trigramme, le gang offre de meilleurs revenus, une forme de sécurité contre les autres gangs et même des perspectives d'avenir, puisqu'il est possible d'intégrer le gang et de monter les échelons d'un système pyramidal en recevant une part des transactions effectués par les paysans qu'on a converti.
__–Il résulte de tout cela que le Trigramme est une organisation puissante et en pleine croissance, dont les pouvoirs publics se méfient de plus en plus et qui peut leur opposer une résistance sévère, obligeant souvent à négocier avec eux plutôt qu’à se livrer à des affrontements directs..
__–Du fait de cette position de force, les membres du Trigramme ne se cachent que rarement. Sur les territoires et dans les quartiers où ils sont influents, ils affichent leurs tatouages et signes distinctifs avec fierté. En outre, cette identité se manifeste de façon concrète par des délires mystiques et un symbolisme appuyé. Imaginez les sous-branches du gang qui ont chacun leur logo et leur hiérarchie très précise de titres, les rituels étranges et parfois très violents, les tatouages à base de nano-technologies, les armes spéciales… Impossible d’entrer dans les détails, chaque branche ayant ses propres conceptions de la chose.

__–En somme, c’est le gang qui offre les possibilités les plus vastes, vu qu’il a des tentacules partout, des intérêts à défendre dans tous les lieux de l’Esquisse et qu’il envoie régulièrement des hommes de main s’assurer que la situation ne dégénère pas…
__–Si vous jouez un membre du Trigramme, vous pouvez tant incarner un ancien paysan en bas de la pyramide qui supervise le travail de production des biens (drogues, autres produits illégaux…) qu'un collecteur qui vient la récupérer en usant de la force si nécessaire, un commerçant qui se charge de revendre partout dans l'Esquisse, un gestionnaire qui assure la logistique entre tous ces gens, un gros bras qui la sécurise, un chef de branche du gang qui fait la guéguerre avec ses concurrents pour essayer de monter en prestige, un grand chef qui doit s'assurer que cette guéguerre ne détruise pas le clan et que ses conseillers sont fiables, ou encore une personne qui occupe un rôle un peu plus technique ou spécialisé (cyber-tatoueur du clan, responsable des échanges cryptés, relations publiques, ambassadeur auprès d'un gang de la Ville, grand gourou du rituel d'intégration…). Les possibilités sont variées !

Trivia : Le Trigramme/ZXK tient son nom d'un de ses premiers moyens de communication. Avant d'être connu sous ce nom, le gang utilisait en effet un langage codé basé sur les huit trigrammes du [https://fr.wikipedia.org/wiki/Ba_gua]Ba gua[/url], apposés sur des paquets, des véhicules, ou encore tagués à même les maisons des paysans. Il permettait de recenser ce qui devait être cultivé, quand cela devait être livré et quelle branche du gang devait toucher sa commission ; bref, une sorte de code de transaction.




Famille Sarasvati


__–Considérés comme l'une des grandes familles mafieuses de la Ville et comme l'une des plus grandes baronnies de la Ceinture verte, les Sarasvasti ont réussi, par ce qui ressemble à un mélange de menaces, de magouilles à la limite de la légalité et de conflits d'intérêts évidents à s'accaparer de très larges bandes de terres au craies (est) de la Ville. Ils s'y comportent très concrètement comme des seigneurs qui voient les paysans qui travaillent pour eux comme leur propriété. Une propriété dont ils prennent un certain soin, avec de meilleurs équipements et un salaire un peu plus décent qu'ailleurs qui peut grandement évoluer pour ceux qui font preuve de loyauté. Ils ont également un positionnement un peu différent de Nutrengyne et de la plupart des paysans de la Ceinture Verte, en privilégiant les cultures plus rares et exigeantes mais plus chères à la vente –incluant toutes sortes de produits illégaux.
__–Pour assurer leur sécurité (et repousser tout gang qui tenterait de saper leur influence), les Sarasvasti peuvent compter sur les entreprises qu'ils possèdent, mais aussi sur la police urbaine, puisqu'ils possèdent officieusement un commissariat en Ville. Officiellement, évidemment, et sur tous les reportages télé que vous verrez, il n'y a jamais aucun crime dans le domaine Sarasvati, seulement des gens qui ont décidé de partir soudainement…
__–Il est de notoriété plus ou moins publique que cette famille est très liée à KEE : c’est grâce à elle que Dragotopia n’a jamais été attaquée par tous les desperados et groupes terroristes de la région. Cela explique aussi pourquoi tant de membres de ce gang ont des billets invités pour le parc…
__–En somme, comparé au Trigramme, la famille Saravasti insiste beaucoup plus sur la respectabilité et mêle en permanence les activités légales et illégales, alors que le Trigramme se soucie peu de ces choses et est considéré comme un ennemi public. Si vous préférez jouer quelqu’un avec une approche plus subtile, qui fréquente plus dans la haute société, plus costume trois-pièce que marcel, baggy et colt dans le slip, ce gang est fait pour vous. Même si vous jouez un simple porte-flingue, on vous demandera de porter un complet-veston ou un tailleur.




La Griffe de l'Ombre


__–Fondée par d'anciens combattants d'élite de la COSHA, la Griffe est un groupe petit mais surentraîné, efficace et très organisé, qui réalise des opérations limitées, mais toujours impressionnantes, au profit de ceux capables de se payer ses services.
__–L'organisation recrute principalement parmi la crème de la crème des compagnie de sécurité privées, qui trouvent qu'ils ne sont pas assez libres de faire ce qu'ils veulent, les déçus de la police urbaine (et particulièrement de la DANGER) qui veulent plus de budget et de sang, et parfois parmi les meilleurs flingueurs d’autres gangs. Leur cheffe actuelle, Vektress, est connue pour être particulièrement sans pitié avec les membres qui ne sont pas à la hauteur (si elle ne les tue pas toujours, elle les torture ou a minima les humilie publiquement), mais aussi charismatique et adulée, notamment parce qu’elle laisse une extrême liberté à ses membres sur leurs exactions, tant qu'ils remplissent leurs missions.
__–Outre une absence totale de morale et un profond sentiment d'impunité, les membres de la Griffe ont en commun une identité marquée, qui mélange altérations dangereuses et imprévisibles, prothèses ultra-avancées qui brillent dans tous les sens et armes aussi improbables que mortelles. L'efficacité et la puissance leur importe souvent autant que le fait d'avoir un style remarquable, des punchlines iconiques, un mouvement signature et une belle pose de victoire. Ainsi trouve-t-on en grande proportion dans leurs rangs des cyber-ninjas, des cowboys et de faucheurs mystérieux aux noms à coucher dehors.

__–Bien qu'étant un très petit gang relativement aux deux précédents (une cinquantaine de membres purement combattants, environ deux cents qui s'occupent de la logistique, communication, etc), la Griffe est connue de tous, particulièrement du fait d'une présence médiatique très importante et de coups d'éclat qu'ils revendiquent haut et fort. Vous suivrez leur actualité sur leurs réseaux sociaux, verrez leurs clips de promotion sur tous les téléviseurs, écouterez leurs interviews dans la SX et pourrez même vous procurer leurs produits dérivés (posters, figurines, NFT…), produits en collaboration avec des entreprises du divertissement, ou aller au fameux Bar de la Griffe noire, près du Nouveau Kleos, une sorte d’établissement à thème où des acteurs déguisés en membres célèbres du groupe se produisent, pendant que des serveurs en tenue de mercenaires apportent frites et burgers aux familles.
__–Le caractère très stylisé de ses membres, parfois franchement clownesque, est donc autant l’expression d’une liberté propre, qu’une tactique commerciale. Grâce à cette communication travaillée et à cette image cool et branchée, la Griffe jouit d'une certaine réputation qui fait souvent oublier tous ses actes de barbarie et son racisme profond envers les altérés.
__–Du fait de sa notoriété et de sa soif de violence, la Griffe choisit ses missions avec soin. Ses prix sont élevés, elle n'accepte que les missions qui l'intéressent et impose d'avoir un maximum de liberté sur les moyens. Dans les faits, elle est souvent appelée par d'autres gangs qui ont besoin de régler rapidement un compte avec un concurrent qui est trop bien entouré pour être éradiqué autrement. Il arrive évidemment que la Griffe décide elle-même, purement pour le fun et par goût du défi, mais aussi pour sa communication et remplir ses caisses d'argent pillé, de lancer une opération sur une cible de son choix. Évidemment, elle cible plus souvent des personnes qui la critique, ou qui font un trop grand étalage de leurs richesses ou de leurs défenses. Il peut y avoir un côté Robin des Bois dans leurs opérations, toujours pour la communication.
__–Officiellement, la Mairie et les compagnies de sécurité privée refusent toute association avec ces criminels, mais officieusement, on sait qu'elles y font appel de temps en temps, que ce soit pour des opérations qui seraient plus compliquées à justifier par des moyens légaux ou en leur nom propre, pour du conseil tactique sur des opérations à la Frontière (qu'elle connaît extrêmement bien), ou même pour faire diversion. Et bien sûr, au vu de l'origine de leurs membres, on sait que certaines affinités sont restées…




Gangs territoriaux



__–Ces gangs sont également jouables, mais moins recommandés, car ils existent presque exclusivement dans une zone géographique précise. Justifier leur présence ailleurs sera donc une gageure.




Les pirates de l'Inspiration


__–Comme évoqué, l'Inspiration est parcourue par les navires marchands qui échangent des biens manufacturés et des matériaux de construction de la Ville contre des récoltes au traits (ouest) et des produits récupérés par divers petits exploitants au craie (est) (cristable, objets du désert, cultures, élevages…). Ces bateaux sont à toute étape de leur trajet susceptibles d'être attaqués par des pirates.
__–Il est difficile de prédire où et quand ont lieu les attaques. Les pirates vivent dans des petits campements temporaires qui réapparaissent plus loin lorsqu'ils sont détruits. Ils profitent de l'effet de surprise pour rapidement bloquer le fleuve des deux côtés et réclamer une rançon pour l'équipage, les biens eux-mêmes les intéressant souvent moins qu'une bonne liasse de ₱oèmes. C'est avec ces liasses, justement, qu'ils s'achètent un équipement qui rivalise avec celui d'une compagnie de sécurité privée : armes lourdes esquisséennes et imprévisibles… Si certaines entreprises investissent dans une escorte lourde pour sécuriser leur marchandise, d'autres comptent sur le fait qu'une potentielle rançon sera toujours moins élevée que le coût de la sécurité, ou négocient avec des pirates directement, pour assurer leur protection contre d’autres pirates…
__–La piraterie elle-même a souvent lieu loin de la Ville, cependant elle joue un rôle très important dans les réseaux de pirates. Déjà, parce que c'est là qu'ils ont leurs taupes, qui les informent de tous les départs et des coups intéressants, mais aussi parce qu'ils y dépensent leur argent, y vendent les marchandises qu'ils gardent ou envoient les leurs négocier les rançons avec les entreprises. Le port lui-même est aussi le terrain de trafics, de corruption et de conflits avec des gangs locaux.
__–Enfin, on sait que les pirates sont pour l'essentiels d'anciens marins ou membres d'escortes, des cultivateurs de pommes de mer qui ont vu leurs affaires anéanties par la pollution de l'eau et l'augmentation du trafic, de frontaliers qui trouvent l'affaire plus lucrative que de se faire payer une misère dans un champ… Bref, beaucoup ne pensent pas tant être des criminels que des robins des bois, même si ce discours est teinté d'hypocrisie.




SX⁴nal


__–SX⁴nal, à prononcer ès-ix-ca-nal, ou juste canal (mais mal le prononcer est passible de bolossage immédiat et sans pitié, vu qu’il vous identifie instantanément comme un n00b) est l'un des plus grands et plus célèbres forums de discussion dans la SX, dont presque tout citadin a déjà entendu parler voire a déjà fréquenté, bien que peu s'y rendent régulièrement. On vous le décrira comme un endroit particulièrement mal famé, où se côtoient les ados rebelles, les opinions politiques nauséabondes et les criminels de tout poil, mais aussi une grosse sous-communauté de pirates informatiques qui fait particulièrement parler d'elle.
__–Pour se rendre dans le SX⁴nal, on peut emprunter l'un des nombreux raccourcis situés un peu partout dans les zones publiques de la SX ou s'y faire relier via un hub. Comme tout forum SX, le SX⁴nal est un forum au sens romain du terme. Imaginez une place rectangulaire, autour de laquelle sont posés plusieurs bâtiments infiniment grands. Tout y respire la grandiloquence et la prétention, mais aussi le désordre le plus complet : en dépit du DSIN qui a été posé pour limiter ce qui est possible, vous trouverez un peu partout des tags relativement vulgaires, laissés par des petits malins qui auront trouvé un moyen de contourner les règles, quand ce n'est pas des pièges plus ou moins mortels, pour troller les n00bs, ce qui représente un des cœurs de l’activité du lieu.
__–Si vous pouvez vous asseoir autour d'une table et rejoindre une discussion orale, de nombreux échanges ont lieu en asynchrone entre des interlocuteurs anonymes, comme sur… un forum, en fait. C'est pourquoi, dans les grandes pièces qui correspondent chacune à un thème, vous croiserez des dizaines de drones qui viennent poster des messages sur des tableaux qui semblent infinis, qui les trient et qui copient les nouveaux messages pour les rapporter à leur propriétaire. De surcroît, le DSIN est configuré de sorte à ce qu'il vous suffise de quelques mots, d'un incantatoire basique ou d'une télécommande pour réaliser toutes sortes de tâches. Pour un habitué, la navigation sera donc aussi rapide que sur un forum en ligne terrien.
__–Enfin, pour poster et lire les échanges sur le forum, il n'est guère nécessaire de s'y rendre en personne. Certains le font, directement ou via une astrette virtuelle, mais il est courant de simplement envoyer son drone dans l'entrée la plus proche. Par ailleurs, bien que certains utilisateurs signent leurs messages, il n'y a pas de système de compte au sens strict, donc l'anonymat est la norme (à moins de guetter les messages postés).

__–De tous les bâtiments du forum, le plus petit est paradoxalement le plus connu. Originellement créé pour partager des records en tout genre de la SX, il a changé d’usage au fil du temps, pour devenir une archive et un hall des hauts faits autour du piratage SXéen. Vol de données ou d'objets confidentiels, tags dessinés dans les sous-espaces les plus privés d'une grande entreprise, sabotages des activités d'un gang SX, balade en tank dans les locaux SX de la Mairie, etc ; ni les cibles ni les types d'actions possibles ne manquent, tant que c'est assez spectaculaire pour être partagé.
__–Ces hauts faits, quand ils sont partagés, produisent souvent un effet boule de neige : une personne frime au sujet d'une action, d'autres veulent imiter, l'un d'entre eux arrive à aller encore plus loin… Et c'est ainsi que des raids incontrôlés peuvent arriver. Tout comme les partages isolés, ceux-ci s'encombrent rarement de la moindre éthique et viseront autant une entreprise qu'un hôpital, pour peu que ce soit marrant de le faire (et ne croyez pas qu'ils ne s'attaquent qu'aux cibles difficiles). Ces attaques peuvent être dévastatrices, car la communauté est très grande et qu'il suffit parfois de partager une faille ou un code pour que des milliers de personnes s'en saisissent en quelques minutes. Même si la plupart des attaquants ne font qu'imiter, peu d'entreprises ont les reins assez solides pour encaisser cela.
__–Entre deux pavanages et débordements chaotiques, c'est aussi l'endroit où nombre de coups se sont préparés. Certains gangs recrutent directement parmi les utilisateurs actifs, tout comme les entreprises recrutent d'autres utilisateurs pour s'en prémunir – ou aller attaquer une rivale. C'est pour cela, donc, que beaucoup de pirates ne sont actifs sur le forum que pour poster leur CV, en quelques sortes, la liste de leurs accomplissements et la notoriété qu’ils se taillent servant ce rôle. Cela dit, le caractère tout à fait anonyme et extrêmement protectionniste de cette communauté en fait un lieu très difficile à espionner. Débusquer les traîtres et les indics est une activité à plein temps, le harcèlement qu’ils subissent ayant mené à des meurtres au mieux, des suicides au pire.

__–Enfin, commentaire qui peut être répété sur virtuellement tous les gangs mais en particulier ici, le SX⁴nal est certes le forum du genre le plus important, mais il est loin d’être le seul. Cette multiplicité cause d’ailleurs des guerres entre communautés, qui organisent des raids, se sabotent les uns les autres, harcèlent les membres adverses, ou se livrent à des compétition sans merci sur divers jeux SXéens.




La Ceinture noire et ses descendants


__–Bien que certains groupuscules s'en revendiquent, la Ceinture noire n'est aujourd'hui guère que l'ombre de ce qu'elle était quelques années plus tôt. Il s'agissait en effet de l'une des organisations criminelles majeures de la Frontière, qui a fait trembler la Mairie avant de subir une répression qui a eu peu d’équivalents en termes d'intensité.
__–Les premiers membres de la Ceinture noire étaient des paysans de la Ceinture verte, que le désespoir et les dettes ont poussés à fuir leurs terres. Au fil de leur errance, ils ont fini par se regrouper en petites communautés, voire en villages, qui avaient en commun leur désespoir, mais aussi leur haine, et le fait de ne plus rien avoir à perdre. Ainsi naquit un mouvement paysan qui n'avait ni plus ni moins que l'ambition que de s'affranchir des barons, des riches propriétaires et de toutes les formes d'esclavage auxquels ses membres ont été soumis. Il ne s'agissait pas que de belles paroles, mais bien d'un mouvement armé, qui a profité d'un terrain qu'il connaissait bien et de forces de police locale mal organisées pour s'approprier des terres (avec leurs machines) et les défendre. La Ceinture noire était un mouvement particulièrement organisé qui a pris par surprise tous les barons qui lui avaient ri au nez. Elle bénéficiait d'un soutien important au-delà même des espaces agricoles, notamment d'autres groupes auxquels ils échangeaient de la nourriture contre des armes.

__–Cela ne pouvait pas durer. Non seulement la Ceinture commençait à réunir un peu trop de partisans, même en Ville, mais ses pillages menaçaient l'approvisionnement en nourriture de la Ville et la Mairie voulait éviter qu'une pénurie les oblige à négocier d'égal à égal avec une bande de brigands. Il fut donc décidé de bombarder, purement et simplement, toute terre qui était soupçonnée d'allégeance avec la Ceinture Noire. Cette opération fut organisée et perpétrée par la DANGER. Cela lança d'ailleurs la carrière du général Raphaelle, son actuelle dirigeante. Peu de paysans auraient cru la Ville assez folle pour détruire des hectares entiers de terres qui promettaient d'être rentables pour de longues années encore et qui regorgeaient de machines fonctionnelles. C'était une hérésie qui coûterait plus cher que les quelques droits que les paysans demandaient. Hélas, il était plus important pour la Mairie de faire comprendre à ses paysans – et à tous leurs partisans – qu'ils étaient remplaçables et que leur mouvement n'était jamais qu'une goutte d'eau dans l'immensité de l'Esquisse.
__–Au lendemain de cette répression sanglante, les choses n'ont finalement pas changé en mieux pour les paysans de la Ceinture Verte. Pire, la surveillance, largement organisée par des compagnies de sécurité privées, est toujours plus intense et brutale. Tout rassemblement de paysans est étroitement surveillé et tout soupçon de rébellion écrasé dans l'œuf, bien que de l'eau commence à couler sous les ponts. Ce n'est pas pour autant que tout mouvement de résistance a disparu. Tous les membres et partisans de la Ceinture noire originelle ne sont pas morts. Surtout, la Mairie n'a jamais réglé le problème initial, puisque bien des paysans continuent à fuir lorsqu'ils ne peuvent plus supporter leur misère… Cela étant, les héritiers de la Ceinture Noire sont souvent plus petits, plus discrets et plus timides dans leurs revendications.

__–Parmi les successeurs (qui s'en revendiquent clairement ou non), on trouve notamment :
__–— Les Ceinturions, un groupe assez armé et plutôt violent, qui agit très localement (généralement aux frontières de la Ceinture et parfois de Nutrengyne), avec une organisation relativement chaotique. Leurs membres sont pour certains des paysans qui ont fui leurs terres, mais aussi des vagabonds qui viennent de part et d'autres de la Frontière. Ils correspondent à une vision plus classique des brigands qui pillent et s'accaparent des champs et sont parfois plus craints par les paysans que par les exploiteurs qu’ils disent combattre.
__–— Le Mouvement pour la Défense des Droits des Agriculteurs (le Moddag), que beaucoup de paysans appellent plutôt le Mouddag. C'est un organisme qui a été créé par la Mairie avec d’anciens membres de la Ceinture noire repentis et réhabilités, pour lui donner une crédibilité. Le Moddag sert à montrer que les pouvoirs publics se soucient des problématiques des exploitants agricoles de la Frontière. Il a des porte-paroles qui sont supposés faire des rapports à la Mairie, mais sans aucun financement de sa part, ce qui fait que ce sont les paysans qui  doivent se débrouiller pour montrer des dossiers et des réunions en Ville pour éventuellement avoir une chance d'être peut-être entendu par quelqu'un. Il est souvent moqué par les paysans et brandi comme excuse par la Mairie pour justifier d'écraser tout autre mouvement de contestation.
__–— L'Ardillon, du nom de l'ancien fief aujourd'hui en ruine de la Ceinture Noire, qui est le successeur le plus proche des valeurs et du combat initial de son ancêtre. Il est plus à voir comme un mouvement socialiste assez radical (dans les idées), qui essaie avant toute chose de diffuser ses idées et d'organiser une solidarité entre paysans. Ils sont souvent dépeints comme une secte ou comme un mouvement radical et avide de sang.





Vêtérans


__–Les Vêtérans sont les habitants originels des Monts Vêtus. Aux yeux de la Ville,  il s'agit d'un groupe uni, organisé, extrêmement dangereux et hostile, qui vit de pillage, de trafic d'armes et de drogues.
__–Dans les faits, les Vêtérans sont avant tout des familles ou des villages entiers éparpillés et agissant indépendamment des autres. Ils forment une société très militarisée, où même les enfants portent une arme, mais ils sont avant tout une société indépendante : on y trouve des médecins, des éducateurs… Ils cultivent quelques plantes et chassent, loin du Kilébomonchapô où la biodiversité est quasi inexistante, divers types d'Objets (oiseaux, mammifères, réfrigérateurs…) pour leur viande et les matériaux qu'ils peuvent en tirer. Ils font aussi régulièrement de la contrebande avec le monde extérieur, à base de drogues et de la chasse de spécimens rares, contre des armes, des véhicules, du carburant, des produits manufacturés, bref, tout ce qu’ils ne peuvent pas produire eux-mêmes.
__–Les Vêtérans sont animés autant d'une simple volonté de survivre avec indépendance que d'une certaine colère, sinon rage, envers les entreprises des Monts. Celles-ci, principalement ValMater, le Groupe Volta et Wang-Lear, les traquent, tuent à vue et détruisent leurs milieux de vie – du moins, c’est la politique officielle, dans les faits de nombreux employés font du commerce avec eux. Les Vêtérans ont vu une montagne que leurs ancêtres considéraient comme sacrée être ravagée par les installations de la centrale Volta, ou ont été chassés par les installations de Wang-Lear. Ils attirent en outre de nombreux survivants du système colonial : les proches de personnes mortes sur leur lieu de travail, des employés réduits à l’indigence et au désespoir. On trouve enfin des aventuriers anti-systèmes ayant fui la civilisation, pour rejoindre ce qu’on peut considérer comme des résistants au capitalisme – même s’ils y sont relativement bien intégrés, de part leur présence importante dans le trafic de drogues.
__–Leurs deux cibles principales sont la Vallée des Jeans, soit la concession de Wang-Lear, et la Réserve de Janvokić. La première est très peuplée en exploitants qui traquent les tissus prisés, ravagent et pillent la montagne. La seconde est, du fait de son statut de destination touristique, bien plus défendue, mais les personnes qui y séjournent sont bien plus solvables que des sortes d’orpailleurs sous contrat mal nourris… C’est donc leur plaque tournante pour la vente de drogues et la capture d’otages. La relation entre les Vêtérans et leurs ennemis est, de fait, très particulière : ils échangent avec eux, ont besoin de la ponction qu’ils réalisent sur leurs adversaires pour s’enrichir, passent des accords avec eux, mais ont un discours très véhément et radical, souvent plus que les faits.

__–Cette lutte contre les compagnies se matérialise par du sabotage, des attentats, prises d’otage et pillages de convois ou petits avants-postes, ou encore par cacher et soutenir des bandes de criminels qui opèrent en dehors des Monts Vêtus, contre paiement bien entendu.
__–Les Vêtérans exercent un excellent contrôle sur la géographie complexe des Monts. Tout véhicule qui passe dans leurs vallées et cols est surveillé de loin par des éclaireurs, des chaplumes apprivoisés qui retournent à leur maître dès qu'ils repèrent un véhicule, des drones volés à quelque entreprise locale, voire des sismographes artisanaux qui détectent le moindre tremblement dans la montagne.
__–Leurs tactiques sont également variées : provoquer des éboulements pour détruire ou détourner un convoi dans une embuscade, déclencher une attaque de meutes d’Objets, etc. Ils sont aussi experts pour ce qui est de masquer leurs traces. En bref, ils représentent une menace considérable pour qui n’est pas un groupe très bien armé – ou ayant passé un accord avec eux. (D’ailleurs, souvent, les Vêtérans préfèrent proposer leurs services de protection, ce qui est rien de moins que du racket, plutôt que de livrer à une attaque risquée et coûteuse en vies.)
__–Enfin, les communications étant très compliquées dans les Monts, les communautés de Vêtérans sont relativement isolées et autonomes. Où se trouve leurs villages, quels sont leurs nombres, sont des informations très jalousement gardées par les différentes communautés. Cela rend très difficile l’émergence à court terme d’actions militaires coordonnées au-delà de la petite guerre, rendant très improbable de faire autre chose que ralentir la poussée inexorable des compagnies urbaines…




Conteurs


__–Les Conteurs sont les habitants de la Forêt du Conteur, tel que désignés par la Ville, ou du moins ce qu'il en reste après des dizaines d'années de déforestation. Ils vivent retranchés au cœur de la Forêt, avec un mode de vie dont on sait bien peu de choses. Les Conteurs vivraient principalement de chasse, de cueillette et de ce que produisent des petits potagers, pour des raisons autant religieuses que tactiques : la Forêt est leur principale défense, la déboiser rendrait leurs zones d’habitation plus visibles.
__–Pour ce qu'on a pu en comprendre, ils semblent extrêmement attachés à la Forêt, avec laquelle ils entrent en communion lors de cérémonies dans lesquelles leur chaman local consomme quelque baie hallucinogène qui permet de fusionner sa conscience avec celle de l’Esquisse. Les Conteurs écrivent peu, mais ils peignent, dansent, chantent et ont dans l'ensemble des pratiques culturelles très développées.
__–Du fait de leur relation très particulière, presque symbiotique à la Forêt, les Conteurs n'apprécient évidemment pas de voir leur domaine rasé un peu plus chaque année et sont devenus très agressifs envers toute personne qui le pénètre. Pour ce faire, ils ont des liens avec diverses organisations hors-la-loi, qui les fournissent en armes et technologies modernes, contre des drogues qu’on ne trouve que dans la Forêt du Conteur, ou une assistance armée lors de certaines opérations. Les Conteurs sont en effet des guerriers redoutables, rompus à la guérilla et dotés d’une organisation militaire, ce qui les rend souvent bien supérieurs à des gangs. Ils disposent en outre d’armements esquisséens, qui peuvent prendre l’apparence d’armes biologiques (ou tout à fait mécaniques, mais qui poussent dans les arbres).
__–Pour le moment, s’ils sont considérés comme une menace majeure, elle n’est jamais située qu’aux franges du front pionnier agricole, aussi les locaux sont-ils laissés sans protection contre les attaques. Si les Conteurs auraient pu séduire, pour leur discours écologiste et de défense de leur mode de vie, ainsi que leur organisation sociale égalitaire et libérée de l’emprise des compagnies privées, leurs exactions nombreuses contre les agriculteurs voisins de la Forêt (raids, massacres de familles, mutilation et mises en scène macabres des corps, etc) fait qu’ils sont particulièrement haïs.




Les principales sectes



__–Pour les sectes, la distinction entre des factions aisées à jouer et d’autres plus limitées, qui existe pour les entreprises et les gangs, n’a pas lieu d’être. En effet, l’appartenance à une secte sera toujours, pour vos personnages, une seconde affiliation, une sorte d’identité secrète sur laquelle se superpose une identité civile. Cela veut aussi dire que, dans la plupart des missions, vous aurez des objectifs secondaires spécifiques, uniques à votre affiliation…




ESPOAR


__–L’Esprit Solidaire pour la Protection des Objets Animés et leur Recensement, une très ancienne association promouvant l’intégration et le respect des Objets, a connu une histoire compliquée lors de la croissance démographique et de l’apparition du capitalisme esquisséen. Plus le régime politique et économique de la Ville a évolué, s’est précisé, densifié et complexifié, plus l’ESPOAR s’est radicalisée. Elle est passée d’une association ouverte, diffusant un message d’harmonie assez simpliste, à une secte ésotérique pratiquant l’éco-terrorisme. Dialectiquement, plus le niveau de violence et de répression des autorités urbaines a crû, plus l’ESPOAR a pris un visage offensif et hostile.
__–Elle est divisée en cellules autonomes, présentes à la Ville comme à la Frontière, qui forment de petites sociétés secrètes, avec des rendez-vous secrets et des signes cabalistiques connus des membres seuls. Une cellule va compter une dizaine de membres par village ou quartier. Chaque cellule est dirigée par un ou une protokentarque, nommé à vie. Tous les membres sont sur la ligne de succession, pour qu’il n’y ait jamais de vacance du pouvoir.

__–Chaque cellule varie considérablement, mais elles comportent des éléments communs : rituels nombreux, poignées de mains secrètes, symbolisme mystique et alphabets secrets, ou encore l’usage systématique de titres ronflants d’inspiration byzantine, aux significations très variables. Pour donner quelques exemples, on a des parakoimomènes, des sébastocrates, des protospathaires, des spatharocubicoulaires, des stratopédarches, des logothètes, etc. Le but de ces titres, ainsi que du cérémoniel complexe, pétri de symbolisme ancien comme new age qui les accompagne, est de créer des distinctions, d’isoler les membres de l’ESPOAR du reste de la société et de créer un sentiment d’appartenance singulier. Il n’y a absolument aucune corrélation entre position sociale et place dans la secte. Il arrive fréquemment que les protokentarques soient des gens très humbles, avec sous leurs ordres des notables locaux importants. (C’est cela dit moins par souci égalitariste, qui est inexistant, les cellules sont au contraire très stratifiées avec une étiquette ritualisée à l’extrême, que par souci de créer une société parallèle, aux valeurs et hiérarchies qui lui sont propres.)
__–Concrètement, l’action de l’ESPOAR a deux volets, un communautaire et un activiste. Pour le volet communautaire, une cellule de cette secte va agir comme un pivot de la vie sociale de ses membres. Par exemple, dans un quartier, si vous êtes plombier et que votre médecin et le propriétaire de votre immeuble sont avec vous dans la cellule locale, vous aurez des soins et un logement gratuit. En échange, vous irez réparer leurs fuites gratuitement. Et si jamais un membre de la cellule est agressé, par un gang, la police ou autres, il aura une dizaine de personnes, parfois à des rangs sociaux très élevés, qui vont lui tomber dessus.

__–Le volet activiste consiste, purement et simplement, en des actes terroristes, plus ou moins orientés pour la libération des Objets et bien souvent pour les gains propres de la cellule. Si un patron de l’industriel se fait assassiner chez lui, ou une grande ferme attaquée et pillée, c’est peut-être pour la libération animale, mais c’est aussi pour piller les coffres…
__–Leur présence est très inégale et il ne faut pas la surestimer. Elle se cantonne bien souvent à une poignée de personnes. À l’échelle de toute l’Esquisse, le recensement est impossible à faire, d’autant plus que les protokentarques se réunissent assez rarement et que tous ne sont pas toujours présents, ce qui entretient des mythes, au sein de l’ESPOAR comme des médias généralistes, sur leur nombre, qui serait immense et la menace absolument réelle qu’ils représenteraient. Impossible à dire ce qu’il en est, même pour les membres de l’ESPOAR eux-mêmes…
__–Cela dit, outre ce volet très radical, il existe une idéologie ESPOAR assez compatible avec la jeunesse et des personnes sensibles aux questions environnementales et de bien-être animal, qui vont condamner les actes, dire qu’ils desservent le mouvement, mais parfois soutenir le fond, qui reste un vrai combat écologiste.




Sorteurs


__–Les Sorteurs veulent trouver un moyen de quitter l’Esquisse. Cette secte, car elle est à présent considérée comme telle, fait peu parler d’elle, mais elle est très répandue. Elle est surtout présente dans les milieux populaires, vu que dans le cas de ceux en bas de l’échelle sociale, il est bien rare que leur situation dans l’Esquisse soit meilleure que ce qu’elle était sur Terre.
__–Les Sorteurs sont considérés comme des dangers publics et traqués par la police, mais leur organisation est bien plus ouverte et massive que l’ESPOAR, par exemple. Certains quartiers pauvres revendiquent ouvertement appartenir aux Sorteurs, affichent ostentatoirement leurs symboles et sont prêts à se défendre par les armes contre les incursions des forces de l’ordre. Souvent, les structures sociales de ces quartiers vont être noyautées par des membres de la secte à proprement parler : clubs de sport, bars, écoles, leurs gérants vont souvent être plus ou moins secrètement affiliés à la secte.

__–En termes d’organisation interne, elle est aux antipodes des Brises, vu qu’elle a un fonctionnement très fluide et basé sur l’informel, plutôt que sur quelque procédure que ce soit. On y entre par cooptation, puis elle agit comme une sorte de club privé, avec réunions secrètes, messages cachés et réseau d’entraide classique.
__–Parmi ses membres comme parmi sa surface de sympathisants, on trouve des personnes qui cherchent effectivement un moyen de sortir et d’autres qui n’adhèrent pas vraiment à ce projet, ou n’y croient pas trop, mais soutiennent le message contestataire de refus de l’autorité et de solidarité locale diffusé par les Sorteurs. Ceux qui cherchent réellement un moyen de sortir explorent diverses pistes, mais toutes tournent autour d’amasser des fonds et solidifier son emprise sur autant de personnes et de territoires que possible. Ceux qui parlent le plus de sortir, en fait, sont ceux qui font le moins de recherches et le plus d’opérations politico-militaires de guerres de territoire contre des gangs, autres sectes et forces de police, de recrutement de membres – qui payent une cotisation – et d’actions de déstabilisation, pour briser les liens sociaux qui ne sont pas sous l’emprise des Sorteurs…




Cyantifiques


__–Les scientifiques sont partout, dans cette société technologique que sont les Câbles. Cependant, rares sont ceux qui revendiquent l’étiquette de « cyantifiques ». Ils sont des cas un peu à part. En effet, bien peu de scientifiques s’intéressent à la cyance en tant que telle et à l’étude de l’Esquisse. La plupart ne font que transposer des savoirs terriens à cette nouvelle réalité et inventent des nouvelles technologies et des armes. Les personnes travaillant dans la recherche, fondamentale ou appliquée, ne se considèrent plus comme des membres à part de la société, distincts des Dessinateurs.
__–Les cyantifiques proprement dit ont gardé leurs spécificités culturelles : changer de nom, se considérer comme autochtones et rejeter leur passé terrien. Cependant, comme tout groupe qui est en déclin, il s’est radicalisé. Les cyantifiques forment une organisation recluse sur elle-même, ayant ses rituels et ses arcanes, ses lieux de rendez-vous secrets, ses réseaux. S’ils ne subissent pas de discrimination au grand jour et officielle, ils sont considérés comme une dérive sectaire par les pouvoirs publics et suscitent bien souvent la méfiance de leurs congénères. Certains sont célèbres, comme Volta, mais ils sont bien rares. Depuis la disparition de celui-ci, les cyantifiques ont en outre perdu une figure médiatique et une sorte de chef spirituel, le seul qui pouvait faire la médiation entre eux et le reste de la société et les présenter sous un jour unilatéralement positif.

__–Les cyantifiques sont séparés en de nombreuses tendances. Pour n’en citer que les trois plus répandues : les intégristes, qui refusent radicalement la société des Dessinateurs et veulent la voir s’effondrer, les voltaïques, qui veulent s’intégrer à la société dessinatrice autant que possible, ou encore les rebelles,  qui s’opposent à la fermeture des cyantifiques au reste des Dessinateurs, mais ne voient pas en le capitalisme de Volta une bonne manière de s’intégrer à la société des Câbles et portent un message politique comparable à l’anarchisme libertaire.
__–Ces tendances ne sont, cependant, en rien des partis ou des organisations construites, mais plutôt des mouvements flous d’idées et de positions, qui fluctuent au cours de la vie d’un individu. Il peut y avoir plusieurs groupes d’intégristes qui, bien que partageant globalement les mêmes idées, ont des différences idéologiques et organisationnelles structurantes, qui justifient une haine féroce entre eux.

__–Les cyantifiques ont toujours eu une présence importante à la Frontière. C’est là, après tout, que l’Esquisse se rencontre dans sa forme brute, encore relativement inaltérée. Dans les communautés isolées, ces savants peuvent même être des personnages assez considérés, capables de résoudre bien des petits problèmes que la communauté des Dessinateur rencontre.
__–Cela dit, un des lieux emblématiques des cyantifiques, l’Eaubservatoire, qui devrait se trouver vers les Monts Vêtus, a virtuellement disparu. Il n’en est fait mention nulle part, dans aucune source, depuis des années. Certaines autorités ont bien tenté de capturer et torturer des cyantifiques pour leur faire cracher son emplacement, sans aucun succès. Personne, pas même les membres les plus avancés de cette secte, ne semblent savoir ce qui est advenu de la citadelle de leur peuple. Les versions, chez les cyantifiques, varient : certains disent qu’il a été perdu pour de bon, d’autres qu’il s’est déplacé dans un endroit plus clément, d’autres que seuls les membres les plus sûrs peuvent encore y avoir accès, car le salut de toute l’Esquisse s’y trouverait. Qui sait ce qu’il en est réellement…




L’Église stellaire


__–L’Église stellaire est une organisation pyramidale qui a pour objectif de construire une société parallèle indépendante dans la SX, sous couvert d’offrir une nouvelle vie aux rejetés du système. Elle trouve ses racines dans les cercles étudiants les plus élitistes des universités privées, en quête de moyens supplémentaires de se distinguer de la masse. Elle prône maintenant l’indépendance de la SX des mains incompétentes de la population commune.
__–Cette secte entretient donc une relation complexe avec les dirigeants de la ville : ouvertement communautaristes voire séparatistes, ses membres se fichent pas mal de la loi, mais par connexions familiales – ses pontes étant des fils à papas de cadres supérieurs, ou des cadres supérieurs eux-mêmes –, elle bénéficie du soutien et des dons de nombreuses grandes entreprises.  
__–De fait, l’Église stellaire a pignon sur rue. Elle dispose de beaux et grands bâtiments et ses figures les plus en vue sont des personnalités médiatiques. Elle se présente à la fois comme une religion tout à fait légitime et un contre-pouvoir ouvertement opposé à la Mairie. Celle-ci ne réagit pas vraiment : liens personnels entre membres du culte et du pouvoir étatique et le fait que l’Église ne constitue pas une opposition sérieuse au capitalisme, font qu’elle n’est pas vue comme une vraie menace existentielle au système en place. (Ce qui est une analyse fondamentalement correcte.)

__–En haut de l’échelle de l’église se trouvent les technos-gourous. Cerveaux et visages du culte, ils ne vivent plus que dans la SX où ils se sont exilés pour régner. Pour accentuer cette césure, ils ont adopté un corps robotique, symbole du renouveau que leur a apporté la SX à eux et leurs suivants.  Ils sont le but à atteindre, l’ultime transcendance SXéenne. De par leurs connexions et leurs talents d’orateurs, ils sont des personnalités médiatiques prisées, souvent invitées pour donner leur avis et propager leur discours et leurs manipulations. Rares sont ceux qui peuvent rejoindre leurs rangs : outre le corps robotique, équipement hors de prix, il faut des années, si ce n’est des décennies à péniblement monter les échelons et gagner la confiance des anciens. Aucun n'a moins de soixante ans.
__–Tout en bas se situent les nouvelles recrues, dont beaucoup sont des étudiants très précarisés, qui trouvent dans les riches mécènes à la tête du culte un moyen indispensable de survivre. En échange, ils forment une clientèle fidèle, prompte à faire des basses œuvres, comme s’organiser en milices pour défendre les intérêts de leurs patrons. Les plus loyaux et utiles sont rapidement repérés par des étudiants plus âgés et accèdent à des privilèges (meilleurs logements, remboursements de prêts étudiants, etc) en échange d’un endoctrinement bien plus avancé, de « cours de soutien » entre cultistes…. Très rares sont ceux qui dépassent le rôle de simple lieutenant des gourous, ou qui ont même la chance de les rencontrer. Cependant, après ces années d’études et de service, l'Église les place dans des entreprises tierces ou les incorpore dans sa propre bureaucratie.

__–L’Église stellaire est très reconnaissable par les altérations corporelles considérables qu’elle fait subir à ses membres. La cybernétique est très encouragée, s’endetter auprès de l’Église pour modifier son corps étant une pratique courante. Cela dit, ces augmentations sont souvent simplement cosmétiques, ceux qui se contentent de combattre dans l’Esquisse ne monteront jamais bien haut. Les étudiants les plus valorisés sont bien sûr ceux qui étudient la SX, vu que c’est là que l’Église stellaire a ses activités principales. Le reste (intimidation, racket, ratonnades, lobbying, corruption et détournements de fonds) n’étant que des moyens pour atteindre cette autonomie dans la SX.
__–Dans la SX, justement, l’Église est un obstacle sérieux pour la police et les diverses entreprises privées qui ne sont pas déjà noyautées par des membres de l’Église stellaire. Son objectif, plus ou moins avoué, est de représenter l’autorité suprême de la SX, celle capable de définir toutes ses règles, pour la purger de ses souillures et faire atteindre une illumination mystique à ses membres… Ce qui implique de s’en prendre à tous les concurrents au contrôle de la SX. Cela dit, elle a des relations assez troubles avec toutes les factions illégales, sectes et pirates qui la peuplent. Si l’Église condamne régulièrement les crimes perpétrés dans la SX, elle en commet elle-même en belles quantités pour arranger ses propres intérêts…








(Merci à Ara' pour la super signature ♥)
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