[Diablo] Discussion philosophique..... ou tentative de.

Anonymous
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Dim 17 Aoû - 2:06
Parfois, entre deux voyages spatio-temporels, on pouvait aussi faire une minuscule escale dans la réalité. Rêver simplement de la base militaire et de sa splendide salle de bain complètement loufoque. Rêver qu'il n'y a pas tout ce monde, tous ces évènements qui créent des hauts et des bas. Faire cette pause qui ne peut être l’œuvre que d'un songe.

Toutes les baignoires étaient remplies, prêtes à être utilisées. Pourtant, Ambros ne les utilisait pas malgré l'urgence sanitaire que représentait sa situation. Il ne faisait rien et contemplait l'eau comme s'il pouvait y voir des choses philosophiques, des souvenirs flottants, des poissons... Bref, autre chose que sa tête à moitié couverte de loque. Autre chose qu'un idiot complet à chaque fois incapable de comprendre qu'il rêvait (bon, ça c'était logique)

Il entendit un bruit derrière lui et se retourna. Encore quelque chose qui venait mettre sa tête -trop remplie pour lui- sans dessus-dessous ? Encore quelque chose venu lui annoncer que son ami était mort, puis qu'il était revenu, puis qu'il avait changé ?

Il en avait assez. Plus de changement, juste cette fois.
Il s'assit par terre et cala ses deux bras sur le rebord de la baignoire. Désireux de regarder encore la surface parfaitement immobile le plus longtemps possible ? Sans doute.
Anonymous
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Dim 17 Aoû - 2:19
Diablo arriva. Et Diablo se noya. Aucune idée de comment il avait réussi à faire le chemin inverse mais le revoilà dans la baignoire… pleine. Donc il était plus ou moins en train de mourir là de suite. Le diablotin s’extirpa du piège aqueux avec un couinement d’agonie, avant de se laisser tomber sur le carrelage comme une bonne vieille serpillère. Kahaüz lui manquait déjà.

Et il se sentait nauséeux et vaguement perturbé. Bon ça ne changeait pas de d’habitude mais vraiment, il avait du mal à mettre ses idées en place. Diablo battit des cils comme une demoiselle en fleurs, chassant les gouttes d’eau. Qui glissaient ensuite dans ses yeux et sur son visage. Mauvaise manœuvre. Il voyait flou. Et voyait vaguement une forme. Diablo lança une tentative de communication.

« …baignoire. »
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Dim 17 Aoû - 2:35
Il voulait faire le vide total, et pourtant une voix avait sifflé dans le silence presque impénétrable de la pièce. Baignoire. Ah oui. C'était ce qu'il regardait, ce contre quoi il était calé. Une jolie baignoire rose saumon. Et la dernière fois qu'il en avait vu une il avait fini assommé bêtement à côté de la porte à cause de Williams... Un succès sur la longue liste qui lui collait à la peau.

Il roula sur le côté et vit qu'il y avait effectivement quelqu'un avec lui. Forme inconnue étalée par terre. Un être humain normal se serait demandé si ça allait bien, mais bon. Ambros n'avait pas beaucoup d'empathie pour les gens, tout comme les gens n'en avaient pas vraiment pour lui dans de nombreuses situations.. même Max, qui devait s'en foutre éperdument au final.

Il souffla et reprit sa contemplation du vide. Il n'avait rien à dire.
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Dim 17 Aoû - 2:42
Diablo souffle. Cela va mieux. Un peu. Soupir sur la droite. Soupir de vie. Il n’est pas seul. Il se sent soulagé, un peu. Péniblement, il roule sur le côté et fixe la forme. Il cligne des yeux. C’est bon, ça va mieux, il peut voir. C’est… le blessé. Inconnu. Il semble aller mieux. Enfin. Non. Mais il est conscient. C’est un progrès.

Lentement, Diablo se redresse sur ses coudes et rampe dans sa direction. Les jambes un peu tremblantes, finalement, il se hisse sur ses pieds avec l’aide de la baignoire (baignoire salvatrice et tueuse, un sujet complexe). Toujours appuyé contre cette dernière, il regarde Ambros.

« Votre tête… heu… le sang… le… ça va mieux ? Vos blessures. »

Peu importe les détails, au fond.
Tout ce qui importe est de savoir s’il va un peu mieux. Il doit aller mieux. Oh bon sang, oui. Au moins une personne bien dans tout ce chaos.
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Dim 17 Aoû - 3:01
Tandis qu'il était encore immobile, la forme allongée s'était plus ou moins relevée après être venue le rejoindre. Et en plus, on lui demandait si ça allait mieux, le monde avait vraiment décidé de se retourner. Pas encore, pitié. Pas encore. Ambros avait sérieusement envie d'oublier tout ce qu'on venait de lui raconter, de ne pas répondre et de jouer l'huître. Mais bon, si la question ne portait que sur le physique, il n'avait pas besoin de dire que l'intérieur était en bien plus piètre état.

« Oui oui.. partira vite. »

Bon, détail significatif ; l'oreille ne reviendrait pas. Heureusement qu'il lui en restait une. C'était amplement suffisant pour entendre, et puis il ne craignait pas trop la douleur. Il se retourna vers l'adolescent cornu et lui lança un sourire timide. Tout allait parfaitement bien, oui, il fallait juste parler d'autre chose.

« Tu fais quoi ? »
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Dim 17 Aoû - 3:14
Diablo s’accroche à la baignoire et les yeux de Diablo s’accrochent à Ambros. Il a cruellement besoin d'entendre que ça va bien, pas que tout va bien, mais qu’il n’est pas blessé… plus que de raison. Depuis quand une blessure était-elle moins importante qu’une autre ? Dieu. Plus rien ne va. Un sourire. Diablo essaye de sourire aussi, lâche prudemment le bord, essaye d’être fort et d’être grand, ou au moins de tenir sur ses jambes.

Je me noie.

Non, bien sûr qu’il n’a pas répondu ça. Il l’a juste pensé. Diablo se mord les lèvres, n’est pas sûr qu’il peut. Se sent particulièrement intrusif, pour le coup.

« Je te soigne. »

Il trottine jusqu’à pile de serviettes et revient, la trempe dans ce qui n’est que de l’eau tiède, pour une fois. Et l’applique avec la plus grande douceur sur la joue d’Ambros.

« Enfin je te nettoie. J’essaye. Haha. »

Tremble pas Diablo, de corps et d’esprit.

« C’est pas bon de rester comme ça… »

Et il continue, s’attendant au retour de bâton, mais ne pouvant juste pas le laisser comme ça.
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Dim 17 Aoû - 3:34
Il venait de lui poser la question, et pourtant il avait le désir de redemander. Qu'est-ce que tu fais ? Il était pris entre ces deux vents contraires - l'un le poussant au rejet total et l'autre à l'abandon de toute forme de résistance - qu'il était bien entendu incapable de comprendre, d'autant plus quand il s'agissait de vents au milieu de l'ouragan interminable.

Après avoir serré les poings, il attrapa lui-même la serviette. Seuls les gamins avaient besoin qu'on les aide pour ça, un être dénué d'amour-propre tel que lui pouvait s'en rendre compte malgré la situation.

« C'est bon, j'vais le faire. Je suis plus... bref. »

Il y alla à la vite fait bien fait, tâchant de ne pas croiser le regard de l'adolescent. Tâchant de ne pas lui demande de quoi il se mêlait. Il s'était relevé et déplacé dans un coin au passage, il avait cruellement besoin d'éloignement physique. D'éloignement tout court, en fait, et pourtant ce gars était là.

« Au fait, tu es ? »

Il n'avait vraiment rien de moins con à dire. C'était pas la situation la plus agréable.
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Dim 17 Aoû - 3:50
Diablo pince les lèvres. Diablo désapprouve. Il se nettoie trop vite, trop fort, pas assez longtemps. Il doit rester du sang, de la boue, des saletés. Cela va s’infecter. Ses doigts se crispent sur sa combinaison. Il en a besoin. Agir. Aider. Faire quelque chose. Servir à quelque chose. C’est vain, dit une petite voix. Diablo tremble un peu, mais ne l’écoute pas. Enfin il essaye.

« Pas important. »

Pas d’hésitation. Une réponse par réflexe.
Diablo bat des cils. Cille.

« Di-Diablo. »

Non Diablo ne tremble pas, ne te recroqueville pas, ne recule pas. Où est Kahaüz. Où est Kahaüz. Il voudrait avoir sa grande silhouette comme bouclier. Il se sent nu et perdu. Il est en train de glisser encore sur cette affreuse pente.

Panique.

« …toi ? »

Timide. Diablo veut reculer. Diablo veut. Il ne sait pas. Se rouler sous une serviette, ne plus bouger.
Kahaüz…

« Ça ne va pas, hein. »

Pas vraiment une question. Pas forcément que pour Ambros. Juste. Des mots. Le gouffre.
Diablo glisse.
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Dim 17 Aoû - 4:08
Il s'appelait Diablo, drôle de nom - mais ce serait malvenu de la part de quelqu'un qui s'était renommé aussi. Puis vint le moment de la réciprocité où Ambros souffla son propre nom dans une expiration peu convaincue.

Puis, il tressaillit. Il était trop bête pour imaginer autre chose qu'une vulgaire affirmation à son encontre.

« Non, c'est vrai. »

En plus il avait répondu... et choisi le vent de l'abandon total. Il en avait besoin, et puis cela sonnait trop beau pour ne pas être un cadeau de ce même monde qui le malmenait ou un doux rêve (il ne savait pas à quel point il tapait juste!). Ce n'était pas comme s'il attendait quelque chose en particulier ou qu'il espérait une aide qui allait plus loin que le coup de serviette, il n'était pas devenu mielleux. Il avait vu des morts droit dans les yeux et failli y passer, alors ça paraissait presque trop beau.

Il s'approcha du cadavre de la banane mobile et s'assit sur un siège. Pause... Aucun mot ne sortait. Il voulait juste chialer comme un gosse, ce qu'il était au final.
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Dim 17 Aoû - 4:21
Ça. N’allait. Pas.
Ha. Haha.
Diablo tremble, noue ses doigts entre eux, nerveux. Clos ses yeux. Si seulement Kahaüz était là. Il veut s’appuyer. Même s’il sait qu’il n’oserait jamais que ce n’était probablement pas une bonne idée et qu’il le rejetterait probablement. Mais il tremble, il glisse… à l’intérieur, et à l’extérieur. Il doit se reposer contre quelque chose. Dans tous les sens du terme.

Mais il n’y a rien. Qu’un inconnu. Qui ne veut pas. Qui le rejette. Comme des centaines d’autres silhouettes. Passé lointain. Passé coloré. Présent ? Futur, probablement. Il finirait par se faire abandonner. Avoir mal, de nouveau. Il n’aurait jamais dû suivre Kahaüz. Mais c’était trop tard. Bien trop tard.

Diablo rouvre les yeux, tremble, sent un sanglot monter dans sa gorge. Non. Respire. Avance. Ravale. Encore. Toujours.
Le diablotin souffle et rejoint lentement Ambros. Au moins il a un nom. Il peut l’enfermer dans une petite boîte, l’observer. Il n’a pas toujours de nom. Laborieusement, Diablo grimpe à son tour et s’affale sur un siège. Il ne devrait pas. Mais il ne peut pas juste rester seul. Il a besoin de quelqu’un. N’importe qui. Et il ne veut pas…

« Pas seul. »
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Dim 17 Aoû - 4:36
C'était beaucoup trop niais.

« Si. »

Bien sûr qu'il était seul. Sa relation avec Max était purement unilatérale, il ne fallait pas se faire d'idée, et il connaissait bien trop peu Striky. Dans ce monde digne des plus belles peintures, il avait beaucoup de gens à cogner mais peu à prendre dans ses bras. Bon, pas comme s'il était bisounours non plus, et il avait tendance à attirer les embrouilles vers lui. Pour cette dernière raison, il était bien seul aussi.

« Mais c'comme ça. »

Il attrapa la tablette de chocolat qui se trouvait dans la cabine de pilotage - enfin là où il devrait y avoir un volant - et tenta de la mâcher sans succès. Ainsi résigné, il mit la tête sur la paume de sa main et contempla à nouveau le vide. C'était parfois mieux que de remplir l'espace avec des réflexions trop intelligentes ou des pensées douloureuses. Il avait envie d'aller courir dehors ou se baigner, des trucs cons impossibles ici.

Et il se leva. Direction la porte. Manquerait plus qu'une conversation philosophique commence, il devait fuir au plus vite et aller se jeter dans le feu de l'action.
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Dim 17 Aoû - 4:47
Si.
Oh, bile amère dans la gorge et le cœur. Diablo ferme les yeux et tremble. Encore. Il ne s’arrête plus. Le petit organe qui pompe son sang se serre, serre. Non. Diablo voudrait dire quelque chose, faire quelque chose. Prouver que non ce n’est pas comme ça, que l’on peut changer les choses. Mais les mots ne sortent pas. La pensée qu’il le peut non plus. Qu’on le peut. Il n’y a plus rien. Juste plus rien. Et plus d’Ambros non plus.

Le regard de Diablo accroche son dos jusqu’à ce qu’il disparaisse, puis il baisse la tête, contemple ses pieds. Contemple rien, le vide. Le néant. Le gouffre. Il tombe. Il est tombé.

Comme ses larmes.
Diablo éclate en sanglots. Et pleure, pleure, pleure. Encore et encore. Gros, vilains sanglots, éclats. Peur. Douleur. Tristesse. Diablo s’irrite les yeux et le cœur, rend humide sa peau à force de sanglots. Puis se roule en boule et ne bouge plus. Ce serait bien de se dire qu’il dort. Qu’il est soulagé. Que tout a juste coulé.

Mais non, ce n’est pas le cas.


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