« Il viiiiiit ! » hurle un laborantin devant sa toute nouvelle création, une gelée mutante changeant de couleur selon son humeur, avant de se rendre compte que cette gelée avait les capacités intellectuelles d’une laitue radioactive et de pleurer de désespoir. Mais passons sur cet incident typique du laboratoire. Ce rendez-vous des fous plus ou moins scientifiques est envahi de néons de toutes les couleurs et de tuyaux entortillés qui explosent à tout bout de champ, dégageant des fumées multicolores plus ou moins nocives pour la santé. Il s’agit d’une immense salle remplie de machines les plus rocambolesques – et ratées –, avec en son centre le projet le plus incroyable qui soit : un début de montgolfière.

Elle est apparue comme ça, un jour. Elle a surgi du sol et elle est là. Gigantesque. Énorme. Sublime. Des meubles entassés n'importe comment formant une sphère parfaite flottant jadis à quelques centimètres au dessus du sol, et désormais à des centaines de mètres au dessus du sol, prison volante et lugubre. Désormais, les meubles s'entassent, se cassent et se disputent dans des craquements sourds et sinistres. Désormais, les anneaux autrefois si calmes bougent dans un sens anarchique et changent de formes. Désormais, certains meubles affichent un nom en lettres énormes : Volesphëra.