La rencontre des robots [Sydonia / Zoé]
Qu'est-ce qui est jaune et qui traverse les murs ?
Personnages : Al, Sydonia, Even, Dylan et Al'
Messages : 3241
Date d'inscription : 10/06/2012
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Eelis
Hier à 20:11
Quand elle n’était pas occupée à se balader un peu partout en Ville ou au-delà pour des raisons plus ou moins farfelues, Sydonia s’occupait assidûment de l’Hôtel. Si l’on pouvait lui reprocher (tout à fait à raison) de raconter n’importe quoi, d’avoir envoyé plus d’un Dessinateur au casse-pipe et d’enfreindre tous les principes de l’ESPOAR avec la carte de sa taverne, son efficacité dans la gestion des affaires ne pouvait elle, guère être critiquée. Enfin, si, il y avait bien le travail gratuit récurrent de la part de nouveaux Dessinateurs naïfs, mais ce détail mis à part, Sydonia tenait bien ses comptes, savait toujours précisément à qui était attribuée quelle chambre et retenait du premier coup les boissons préférées de chaque client.
En vertu, donc, de cet équilibre entre roue libre totale et rouage bien huilé, l’Hôtel continuait d’être un lieu incontournable en Ville en dépit de l’existence d’une concurrence certaine. Bon, si l’on était honnête, l’Hôtel jouissait aussi beaucoup de sa position, du fait d’avoir été le premier et surtout d’être le seul bâtiment dans le coin qui avait la structure, la taille, la capacité et même le stock de lits d’un hôtel. Ajoutez à cela que les lieux alentours s’étaient adaptés en conséquence et ainsi renforcé le caractère incontournable du lieu, et peut-être bien que l’Hôtel était une machine assez solide pour continuer à tourner même avec un rouage central légèrement défaillant.
Du moins, en temps normal.
Or, quiconque a passé plus d’une semaine dans l’Esquisse — ou à défaut avait écouté parler des Dessinateurs dans une taverne — sait qu’il y a rarement des temps normaux… Ou bien, car je vous vois venir au fond, cette personne a, pour me donner tort, changé sa définition de la normalité en “superposition de situations chaotiques”.
Ce jour-là, l’Hôtel devait gérer trois évènements. Le premier était une nuit qui se faisait un peu trop longue et qui poussait les Dessinateurs perdus à se réfugier dans des lieux ouverts et lumineux — dont l’Hôtel faisait partie — et les clients de sa taverne à se refiler leur anxiété comme une épidémie. Le second était un certain Cirque Zigouigoui, qui avait ramené en Ville des Objets particulièrement dangereux et “oublié” de fermer leur cage, ce qui avait contraint bon nombre de personnes à fuir pour se réfugier dans des lieux fréquentés et si possible où ils pourraient passer la nuit. Le troisième était un énième incident de canaux dans le quartier du Centre, qui avait privé d’eau des rues entières et saccagé quelques habitations au rez-de-chaussée, et quel meilleur endroit que l’Hôtel pour prendre une bonne douche et passer la nuit, surtout avec ces Objets dangereux qui rôdent ?
En conséquence, l’Hôtel était frappé d’un tel coup de chaud qu’il avait plus que besoin d’une tavernière au sang-froid à toute épreuve et au sourire imperturbable pour gérer le flux d’arrivées, faire le compte des trocs réalisés et s’assurer que tout le monde aurait un endroit pour dormir — quitte à être trois personnes par lit. Elle avait pour l’épauler toute une équipe d’intérimaires qu’elle recrutait à la volée sur base d’un entretien qui durait moins de cinq minutes, son fidèle canard géant de compagnie qui mordait les tirent-au-flanc, trois hussards qui “faisaient la sécurité” en créant la plupart des problèmes qu’ils essayaient de résoudre, deux magendarmes qui profitaient de l’afflux de témoins pour faire avancer leurs enquêtes, une cy-anti qui distribuait ses affiches et ses hypothèses sur l’origine de tous ces problèmes…
Et puis, soudainement, tout s’arrêta.
À moins d’une minute d’intervalle, on annonça le retour du jour, la capture des Objets évadés et… Bon, le problème de canalisations n’était toujours pas réglé, mais une bataille de pistolets à eau avait été lancée.
Dernier clou dans le cercueil, on annonça qu’un stand de crêpes avait ouvert à deux rues d’ici.
En conséquence, la foule se dispersa et le calme tomba brutalement sur l’Hôtel.
Soudainement désœuvrée, sinon pour tout le nettoyage à faire et les quelques clients qui finissaient leur consommation, Sydonia se laissa choir dans son fauteuil, dans un soupir rare.
Des crêpes… Il faudrait qu’elle envoie quelqu’un voler la recette, à l’occasion.
En attendant, la tavernière regardait son comptoir bardé de post-it, son tas d’objets à trier, son thé à peine entamé mais déjà froid, le plafond de l’Hôtel et son chandelier qui se balançait tendrement d’avant en arrière…
Des pas foulèrent le pas de la grande porte. Sydonia enfila son plus beau sourire et se redressa d’un geste vif.
- HRP:
- Voilàà, désolée pour l'intro un peu longue, je voulais ouvrir la porte à plusieurs possibilités et tonalités ! Zoé peut totalement être la personne qui vient d'arriver, avoir été là pendant le coup de chaud, arriver après ce nouveau client (qui viendrait annoncer un nouveau problème ou rien du tout, selon si tu veux une ambiance agitée ou au contraire garder ce côté "calme après et sans doute aussi avant la tempête")... Puis n'hésite pas si tu voudrais que je modifie quelque chose.
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