-29%
Le deal à ne pas rater :
Pack Smartphone Google Pixel 8a 5G 128 Go + Ecouteurs Google Pixel
469 € 659 €
Voir le deal

Zoé, robot en quête d'humanité

Kalisto
Maximum 100 caractères !
Messages : 3
Date d'inscription : 31/10/2024
Kalisto
Mar 5 Nov - 22:22

Zoé




APPELLATION
Zoé, Z0é, ZO3, 203

ÂGE
25 ans.

NATIONALITÉ
Française

GOÛTS
Aime
La nourriture épicée...Fichier corrompu.
Les films d'horreur...Avertissement:fichier trop volumineux.
L'odeur du romarin... Fichier corrompu.
La peinture impressionniste... Fichier corrompu.
Chanter sous la douche... Fichier corrompu.
Prendre des douches brûlantes... Fichier corrompu.
Dessiner... Fichier corrompu.
Être en position assise.
Être en position allongée.
Être.
Apprendre... Sauvegarder ce fichier ? Oui. Ou. Non.
Oui.
Apprendre.

Déteste
Sa tête trop lourde
Le sable
La poussière
La rouille
Le grésillement constant
L'Interface, l'Interface, l'Interface


ARRIVÉE DANS L'ESQUISSE
Quelques heures.


Apparence


Ce qui frappe d'abord chez Zoé, c'est la télévision qui trône là où devrait se trouver sa tête, un modèle assez compact et qui doit peser lourd sur ses frêles épaules. Puis, on se rend compte que lesdites frêles épaules sont en fait en métal — comme tout le reste de son corps, plaques sur plaques d'aluminium blanc et noir composant un robot à peu près humanoïde. Oui, à peu près, parce que si ses bras ont l'air tout à fait humains et tout à fait valides avec une main à chaque bras et dix doigts à chaque main, elle en a un total de six, comme les insectes. Cet apparent avantage n'en est peut-être pas un, puisque le robot est en mauvais état. Cabossé, rouillé par endroits, il se meut avec lenteur, les articulations grippées. Sur la télévision, les antennes sont tordues et l'écran ne diffuse que de la neige. Quand elle prend la parole, sa voix est brouillée, crachotante, grésillante, comme dans une vieille radio dont on peinerait à capter la fréquence.


Arrivée dans l'Esquisse


Elle se réveille dans le noir sans avoir l'impression de s'être endormie. Sa tête est douloureuse et lourde comme si on y avait coulé du plomb. Son esprit s'affole déjà, passe en revue les pathologies qu'elle connaît, à la recherche d'une explication. Douleur et lourdeur crânienne. Difficultés à bouger les membres. Cécité et surdité apparentes. Quel diagnostic poser ? Elle ne sait pas, elle n'est pas médecin.
...
...
... complète
, fait une voix mécanique quelque part dans ses oreilles.
Elle sursaute, surprise autant par la voix que par le grésillement qui apparaît lui aussi, immédiatement. Un grésillement statique ininterrompu. Comme si elle n'avait pas déjà assez mal à la tête comme ça. La voix, bavarde, ne semble pas prête à se taire.
Initialisation des capteurs visuels: 5%...
Initialisation  des capteurs visuels: 28%...
Initialisation des capteurs visuels: 47%...
Initialisation des capteurs visuels: complète.

Le monde lui apparaît par strates, en noir et blanc, traversé de larges bandes tremblotantes qui rendent tout instable. C'est un brouillard épais, une neige de télévision. Elle porte la main à sa tête, étourdie et se rend compte.
Que là où devrait se trouver sa tête se trouve en fait une surface dure, angulaire et cabossée. Le choc de sa main contre la surface émet un « bonk » désagréable.
Que, sans réfléchir, en voulant lever la main, elle en a levé trois d'un coup.
Que ce n'est pas tout à fait normal.
Quand elle remue les doigts, ce sont trente phalanges métalliques qu'elle agite sous les stries bichromes de son regard. Certaines se bloquent dans le mouvement, grippées par la rouille. Ses articulations lui font mal.

Non, corrige-t-elle, pas mal. Ce n'est pas douloureux. C'est agaçant.

Le ciel, au-dessus de sa tête, diffuse des images en continu, extraits de JT et de dessins animés qui ne signifient rien, privés de son et de cohérence. À les observer, elle croit d'abord que ses yeux lui jouent des tours — où sont-ils, ses yeux, d'ailleurs, elle ne le sait pas, ils ont disparu avec ses tempes, son nez, ses joues et tout le reste — mais les images, au contraire des stries, ne l'accompagne pas quand elle dirige son attention vers le sol. Le sol est couvert d'une herbe haute dans laquelle disparaissent complètement ses jambes. Elle en replie une contre elle-même avec effort, puis l'autre, les constatant tout aussi métalliques mais bien moins nombreuses que ses bras. Juste deux jambes métalliques tout à fait ordinaires.

Encore heureux.

Elle a à peine le temps de se demander ce qui se passe que la voix robotique reprend, directement dans sa tête :
JL 203: mode d'emploi.
Bienvenue dans l'interface d'utilisation du JL 203, le premier modèle qui soit à la fois utilisateur et prototype. JL 203, le démarrage est réussi. Avez-vous compris la procédure de démarrage ? Oui. Ou. Non.


— Qu'est-ce que c'est que ce délire ?

Avez-vous compris la procédure de démarrage ? Oui. Ou. Non.

— Non ?

Elle cherche encore d'où vient la voix, mais difficile d'y voir quelque chose dans ce brouillard en noir et blanc. Il lui semble toutefois repérer un mouvement dans les buissons avoisinants. Mais ce n'est pas de là qu'émane la voix quand elle poursuit sur sa lancée, méthodique et imperturbable :

Le démarrage de l'appareil s'effectue par activation volontaire ou par stimulation extérieure. L'activation volontaire doit venir de l'appareil-utilisateur lui-même après une phase de veille, c'est à dire de repos. La stimulation extérieure nécessite de presser le bouton POWER. Le démarrage de l'appareil n'est possible qu'à condition que l'appareil soit suffisamment chargé en carburant. Avez-vous compris la procédure de démarrage ? Oui. Ou. Non.

Un silence s'installe alors que la voix attend sa réponse. Le grésillement, dans ses oreilles, ne s'interrompt pas.

— Je ne suis pas un appareil, se rebiffe-t-elle à voix haute, scrutant toujours les alentours du regard. Je ne suis pas une machine.

La voix ne répond pas. Zoé s'attend presque à ce qu'elle lui repose cette même question de savoir si elle a compris la procédure de démarrage. Mais à la place :

Vous êtes une machine de type... JL 203. Composé d'un socle, d'un écran et de six embouts. Le nettoyage des embouts peut s'opérer individuellement à condition de dévisser les embouts du socle. Utiliser des chiffons mouillés mais ne pas laver abondamment à l'eau au risque de détériorer le matériel. Appliquer de l'huile dans les articulations et les jointures pour faciliter l'usage de l'appareil. Avez-vous compris la procédure d'entretien ? Oui. Ou. Non.

— Non, crache Zoé, et sa voix, en effet, est crachotante, instable comme un vieil enregistrement.

Vous êtes une machine de type... JL 203, reprend la voix, mais Zoé n'écoute plus, s'efforce de ne plus écouter, elle se lève en titubant, luttant contre le poids nouveau de sa tête sur ses épaules, luttant avec ses membres réfractaires. Elle essaie de se souvenir de ce qui a précédé ce réveil, ce chaos. Mais il est difficile de se concentrer avec la voix de l'interface et le grésillement ininterrompu, alors elle se met à parler par-dessus, dans l'espoir de couvrir le bruit avec ses souvenirs, de ressasser qui elle est et ce qu'elle sait pour ne pas oublier, pour noyer l'autre voix, ce manuel d'utilisation qui s'est niché dans sa tête sans qu'elle le veuille :

— Je m'appelle Zoé, dit Zoé, et la voix, momentanément, se tait.

Histoire


Je m'appelle Zoé. Je suis humaine, je viens de fêter mon vingt-septième anniversaire. Je suis humaine. D'ailleurs, je suis née. Je suis née en 1987 à Ivry sur Seine, deux ans avant que mes parents déménagent en Bretagne pour se rapprocher de ma grand-mère paternelle, Mamie Inès. Elle venait de perdre mon grand-père à l'époque et mon père ne se voyait pas la laisser seule dans cette épreuve. C'est grâce à ce déménagement que j'ai pu passer mes vacances, mes week-ends et mes étés chez Mamie Inès, qui faisait les meilleurs gâteaux qui soient, m'emmenait nourrir les canards au parc, m'apprenait à jardiner et à voler les cerises du voisin. Je n'ai pas le souvenir de l'avoir vue malheureuse, à cette époque, juste un peu pensive parfois, mais toujours débordante de joie, une joie colorée et communicative qui se traduisait en embrassades humides, en bouquets de lavande et en vieilles chansons sans paroles. Quand mes parents se sont brouillés avec ce côté de la famille, en une sombre Toussaint, j'ai continué de voir Mamie Inès, petite rébellion personnelle dont tout le monde se moquait — sauf elle et moi.
Après le lycée, j'ai dit à mes parents que la fac de Rennes était la plus reconnue en matière d'études de médecine, et je suis allée vivre chez Mamie Inès, ce qui les arrangeait bien, eux qui n'avaient pas de quoi me payer un appart' à moi toute seule et m'arrangeait bien aussi, moi qui ne supportais pas l'idée de vivre en colocation. Enfin, sauf avec ma grand-mère. Elle ne me jugeait pas, quoi que je fasse. Lorsque j'ai raté mon concours, elle m'a accueillie avec un gâteau au citron et ses bras pour y pleurer, sans me poser la moindre question, sans émettre la moindre remontrance ni le moindre conseil. Parfois, on n'a pas besoin de conseil, on a besoin que le monde nous fiche la paix et d'une oreille attentive à laquelle se plaindre. Bien sûr, lors de mes stages infirmiers dans d'autres villes de France, j'ai dû partir et, quand je suis revenue, j'ai pris sur mes maigres économies pour louer un appartement en ville, non loin de chez Mamie Inès. Elle se faisait trop vieille, je ne pouvais plus vivre sous le même toit, je la fatiguais. Et puis, en stage, j'avais rencontré Kevin. C'est à ce moment-là qu'on a commencé à se fréquenter, lui et moi. Il est venu à l'appartement. Il y a semé ses affaires. Son chat m'a adoptée. On avait tous les deux des horaires pas possibles et on se croisait à peine, entre nos deux services, moi coincée en bloc opératoire, lui en ambulatoire à accueillir les patients. Mais ça a fonctionné, un temps. Et puis, plus. Il est parti, Cendrars est parti avec lui et je me suis retrouvée seule. J'ai continué de voir Mamie Inès. Je n'avais pas cessé. J'ai continué de travailler, d'accueillir, de parler, de nettoyer, de rassurer, de préparer, de soigner. Et puis, un soir, en finissant de ranger après le travail, j'ai eu un moment d'absence. Et je me suis retrouvée ici.  

Arrivée dans l'esquisse (suite)


Les mots se tarissent et Zoé se tait, à bout de souffle mais rassérénée, bien qu'il soit étrange d'étaler là tout ce qui fait d'elle ce qu'elle est, le factuel comme le sentimental, juste pour se convaincre qu'elle n'est pas folle. Elle n'a qu'un bref instant de répit avant que la voix ne reprenne :

Vous êtes une machine de type... JL 203. Composé d'un socle, d'un écran, et de six embouts...

Et Zoé de répéter à son tour, comme une litanie, sauf que celle-ci est à chaque fois modifiée, à chaque fois renouvelée :

— Je m'appelle Zoé. Je suis humaine. J'ai fêté mon anniversaire il n'y a pas si longtemps, je suis partie en voyage toute seule parce que Kevin était déjà parti mais que je voulais rentabiliser les billets. Je me souviens de mes parents, du déménagement, de Mamie Inès avec ses gâteaux, son jardin et sa joie. Je suis infirmière. Kevin m'a toujours taquinée là-dessus, je ne lui fais pas l'effet d'une infirmière, je n'ai pas le contact humain, il paraît...

Elle s'interrompt en remarquant un nouveau mouvement dans les buissons qui lui ont déjà paru suspects un peu plus tôt. Y a-t-il quelqu'un, là, caché dans les buissons, à l'épier, à l'écouter déballer sa vie au grand jour, les succès et surtout les échecs ? Il faut qu'elle en ait le cœur net. Elle s'approche du buisson... et celui-ci se met à pousser des cris suraigus avant de bondir dans les airs et de détaler à toute allure, perdant de multiples feuilles au passage et semant derrière lui une traînée visqueuse semblable... semblable à de la gelée. Elle observe cette traînée, confuse, avant de se rendre compte qu'elle s'est tue. Et que l'Interface, dans son système, elle, continue d'énoncer :

... une machine de type... JL 203...

— Je m'appelle Zoé, je suis humaine, je suis infirmière, je suis la petite-fille d'une femme nommée Inès qui m'a élevée dans la lavande, les chansons et les canards. J'étais avec..., mais il est parti et on ne peut rien y faire et il a emmené le chat avec lui. Je travaille trop, c'est peut-être pour ça que je délire, maintenant, voilà où ça me mène, il avait raison...

... des chiffons mouillés...

— Je m'appelle Zoé, hurle-t-elle presque désormais, je suis humaine, je prends soin des patients...

... faciliter l'usage de l'appareil...

— Je m'appelle Z0é, je suis humaine, je répare des humains, je suis en surchauffe...

... Avez-vous compris la procédure d'entretien ? Oui. Ou. Non.

Oui, grésille 203.

Positionnement


Zoé/203 vient d'arriver en Ville (après avoir arpenté les plaines en se disputant avec la voix dans sa tête) et n'est pas extrêmement familière des associations qui y sont présentes. Elle ira probablement faire un tour du côté des associations qui lui permettront de donner un sens à son arrivée dans l'Esquisse, que ce soit chez les Cyantifiques (volonté de comprendre, de savoir si elle est encore humaine ou plus du tout, et de mieux appréhender l'Esquisse aussi) ou chez d'autres factions (mais je ne sais pas encore, à définir en rp, probablement !)


Informations pour le registre des personnages:
Voir le sujet précédentRevenir en hautVoir le sujet suivant
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum