Loan Drake .:. Je mettrais un titre quand j'aurais une idée.

Description

Au fond, il n’est pas bien méchant. Pas du tout, même. C’est juste qu’il est facilement irritable. Il est susceptible, à fleur de peau, s’énerve vite lorsque sa fierté est atteinte. Il pourra vouloir votre mort si vous portez atteinte a l’honneur qui l’élève. Il est extraverti, réagit au quart de tour, parle fort et avec de grands gestes. C’est un amateur de théâtre, voyez-vous, et pour cela il en fait peut-être un peu trop.

Cela dit, il ne s’énerve ainsi que contre les gens, et l’étrange nature de l’Esquisse ne l’énerve absolument pas, au contraire. D’une nature solitaire, vagabond, Loan est l’esprit de la liberté. Il va partout où le vent l’emporte, sans jamais repasser deux fois par le même chemin. Il aime le calme, la sérénité. Curieux de tout, il passerait ses journées à fouiner, à chercher ce qui pourrait bien le surprendre. Il se délecte du hasard, de l’invraisemblable, l’inconnu ne l’effraie pas. Ce qui est étrange et improbable n’est que ce qu’il aime. Il court, il saute, il tourne, il tente de voler, il rit. Il se faufile partout où il peut, cherche, fouine. Il ne s’ennuie jamais. Les changements, l’instabilité, la démence sont son quotidien et il adore ça. Ses yeux s’illuminent facilement, les sourires qui fleurissent sur ses lèvres sont profonds, chaleureux. Et Dieu sait qu’il sourit. Et quelques fois, lorsque la fatigue le prend, il s’allonge dans l’herbe mauve à la menthe et observe le ciel, des heures durant, s’amusant de découvrir ce qu’il va bien pouvoir lui montrer. Il n’a pas de chez lui, se moque d’avoir un toit, il dort à la belle étoile et si il ne doit pas se réveiller car dévoré par des objets, tant pis.

Lorsqu’on le connait bien, Loan est quelqu’un d’adorable. Amical, attentionné, parfois même câlin, il sera prêt à donner jusqu’à sa propre vie pour les gens qu’il aime réellement. Rares sont ceux qui ont pu briser son masque de gamin rebelle et révolté, pour découvrir ce qui se cache au fond de lui. Il n’est pas quelqu’un de foncièrement compliqué à cerner, il est juste un être tendre qui se défend et se cache derrière une carapace quelque peu hautaine, parfois. C’est pourtant quelqu’un de gentil et attentif, pour peu qu’on s’approprie son affection.

La tendresse aussi fait partie d’un de ses traits de caractère. N’allez pas croire qu’il sera tendre avec vous, que vous aurez droit à des câlins et des caresses, si vous n’êtes pas une adorable boule de poils ou de plumes, qui pousse des petits bruits tous mignons et qui le regarde de vos grands yeux scintillants. En effet, Loan a un énorme faible pour les animaux, en particulier les petits, comme les oiseaux, les lapins, les chatons. Plus original, il aime aussi les pandas et les koalas, et en avait une farandole de peluches chez lui, avant d’arriver sur Esquisse. Il a bien du mal à trouver le sommeil maintenant qu’il ne les a plus.





Non, la première chose que découvrit Loan en ouvrant les yeux, ne fut pas l’étrange ciel rose et couvert d’images en tout genre. Ce fut plutôt deux grands yeux d’un vert éclatant, qui semblaient le dévisager avec une curiosité un peu malsaine. Le regarde flou, il papillonna des paupières, et se redressa péniblement, le dos endolori et douloureux, comme s’il venait de faire une mauvaise chute. Les yeux le fixaient toujours. Deux grands yeux brillants, intégralement verts, sans pupille, sans blanc, sans paupières. Des yeux dignes d’une peluche effrayante qu’on trouverait dans une brocante de bas-quartier. Assis dans l’herbe orange qui sentait étrangement le feu de bois, Loan observa le propriétaire de ses yeux si hallucinants. Ca aurait pu être un simple lapin. S’il n’avait pas été bleu. Et qu’il n’avait pas eu des pattes de cerfs, aussi. Ou des boucles d’oreille. Merde, il n’avait pourtant rien fumé, pour faire un tel rêve. Lentement, Loan tendit la main vers cette créature qui semblait inoffensive. Grand mal lui fasse, le lapin –si c’était bien un lapin ?- rugit soudainement, montra les dents, deux rangées de dents acérées, une vraie mâchoire de requin, qui ne tardèrent pas à se refermer sur sa main. Hurlant de douleur, Loan se releva brusquement en tâchant de s’en dégager. Quand la terre se mit à trembler.

Le lapin bleu avait enfin lâché sa main qui pissait le sang, et Loan put se retourner, juste à temps pour apercevoir une horde de créatures semblables à son agresseur, de toutes les couleurs, qui lui montraient les dents, claquaient des mâchoires, le dévoraient déjà du regard. S’il restait là, il allait certainement se faire bouffer. Mourir dévoré par ces bestioles qu’il adorait, pourtant. Un vrai comble. Alors il n’écouta que son instinct et se mit à fuir, sans savoir où aller, juste le plus loin et le plus vite possible. Le paysage défilait, les arbres étaient immenses, aux feuilles roses, violettes, aux branches en sucre d’orge. Le ciel rose afficha un visage qui ricanait. Il se mit à pleuvoir de l’eau savonneuse qui lui brouilla la vue et lui piqua les yeux.

Finalement il croisa un troupeau de carottes volantes. Il vit l’une d’elle filer à toute allure dans les cieux, suivie de ses compatriotes qui fuyaient à l’approche des lapins affamés. Ni une, ni deux, Loan sauta sur l’une d’elle, et le voilà parti loin du sol, agrippé à un légume. Un coup d’œil au troupeau, et il aperçu que celui-ci avait fait une proie, l’une des carottes les plus jeunes, qui saignait son jus orange pendant qu’elle était dévoré par ces créatures. Loan aurait presque juré l’avoir vu pleurer, mais il préférait que ce soit cette carotte plutôt que lui.

Sur son destrier volant, Loan rassembla peu à peu ses idées. Il arracha le bas de son t-shirt pour panser sa main blessée, puis observa le paysage. La douleur qui tambourinait dans sa main lui faisait bien comprendre qu’il ne rêvait pas, alors bon sang, où était-il ? C’était un endroit magnifique mais terriblement intriguant. Et cette immense plaine dans laquelle il a atterrit ne semblait pas avoir de fin. Mais il n’eut pas le temps de s’émerveiller d’avantage, que la carotte qu’il chevauchait prit soudain conscience de sa présence et se mit à remuer dans tous les sens, jusqu’à le faire tomber. Une chute interminable, jusqu’à ce qu’il ne se retrouve dans un ruisseau d’eau pourpre qui eut au moins l’avantage d’amortir un tant soit peu sa chute. Il en sortit et s’étala sur la berge, reprenant son souffle. Il se pencha pour boire cette eau, bien qu’elle ne fut pas très rassurante, et croisa brusquement son reflet qui le surprit. La couleur brune de ses cheveux semblait avoir été aspirée par la palette colorée de cet endroit, et sa crinière était incolore à présent. Seul un éclat argenté luisait faiblement. Loan se les tripota un moment, puis se releva. Quoi qu’il lui en coûte, il devait à présent survivre, oui, mais aussi chercher, fouiner, découvrir où il était et pourquoi. Ce qui rapidement devint un jeu.