[Bâtiment Bleu - 1er] Couloirs

Vesa ne répondit pas que comme elle était juste derrière ce n'était pas la peine de lui éclater les tympans, mais elle n'en pensait pas moins. Avisant les deux cyans elle renchérit à Agate.

-Et perso je suis nulle en mécanique, alors comptez pas sur moi pour m'occuper de ça. En plus bon, je veux pas dire mais pourquoi ce sont TOUJOURS les femmes qui s'occupent de ce genre de chose ? Pardon je disgresse.

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Bon, comme c’est le bordel et qu’il y a plein de dialogues, pour une fois, on va les remettre dans l’ordre, depuis l’arrivée de Crevette.

« Alors, ça traînasse dans les couloirs comme les trois mous du gland que vous êtes ? Après vous faites ce que vous voulez, tant que vous m’laissez passer. Ça veut dire bouge ton cul, ça.
- Eh ben, c’est clairement pas l’amabilité qui vous étouffe, vous. »

Si Dalton s’était bien écarté, ce ne fut pas sans jeter un regard au ciel - le genre qui voulait dire "Ah, ces jeunes et leurs manières…"

Quoi qu’il en soit, il se montra, avec Averroès, plus attentif au rapport de Médor… un rapport certes essentiellement vide, quoi que complété d’une question essentielle :

« Mais d'ailleurs, il a fait quoi exactement ce chat pour qu'on le cherche partout ? Lui aussi il a mangé des gens ? Ou c'est juste pour le plaisir de la chasse à courre ?
- C’est pas vous qui devriez avoir la réponse à cette question ? le questionna Averroès, un peu déstabilisé.
- Mais qu’est-ce que ça peut me foutre ce qu’il a fait, c’est un Objet, on le trouve et on l’bute, c’est pas plus compliqué que ça. Bon bref. J’ai fait ces quatre pièces, nada. Il reste quoi ? Scanner et dortoir numéro un ? »

Crevette avait parcouru tous les dortoirs, à l’exception du premier. Médor avait quant à lui fouille le laboratoire 4, la salle des collections et la salle d’étude. Les deux cyantifiques n’ayant qu’une idée vague de ce qui se passait en bas, ça laissait… beaucoup d’endroits où pouvaient encore être l’objet.

« Ça, vous l’avez fouillé ? »

Averroès pointa du doigt le fond du bâtiment bleu, qui regroupait, comme indiqué sur le plan la chambre noire et la salle informatique. Il bougea ensuite vers le couloir qui abritait les bureaux et, en face, la salle blanche. Dalton, lui, pointa le bout du bâtiment vert, qui contenait également le salon et la buanderie. Clairement, il restait du boulot.

« D’ailleurs, vous avez quelqu’un pour fouiller le toit et le rez-de-chaussée ? Il était ici hier et cette nuit, mais il a pu fuir n’importe… »

C’est à ce moment-là que la voix d’Agate se fit entendre. Les deux cyantifiques se tournèrent vers elle.

« Je vous dérange ? Ouais, on aurait besoin de votre aide dans la buanderie, j’ai pas trop compris comment votre machine fonctionne. Et aussi, vous voulez qu’on le lave ça, ou c’est important ce qui est marqué dessus ?
- Et perso je suis nulle en mécanique, ajouta Vesa, alors comptez pas sur moi pour m'occuper de ça. En plus bon, je veux pas dire mais pourquoi ce sont TOUJOURS les femmes qui s'occupent de ce genre de chose ? Pardon je disgresse. »

Puisqu’il était le plus proche, c’est Dalton qui accueillit les nouvelles arrivantes.

« Oulah, si vous parlez bien de la machine… »
Il se tourna vers son collègue, qui fut pris d’un mouvement de recul.
« Euh… moi j’ai aucune idée de comment ça fonctionne. Quelqu’un avait essayé de m’expliquer une fois, mais il y avait trop d’étapes. Je crois que même Curie avait laissé tomber en voyant le nombre de leviers…
- Ouais… »

Les deux cyantifiques se regardèrent comme deux étudiants parlant d'un cours de mathématiques où la moyenne de la classe était de 4. Si le ménage était considéré comme une affaire de femmes hors de l’Esquisse, ici, il semblait surtout s’agir d’une affaire d’experts, au moins pour ce qui était du linge dans le laboratoire (connaissant leur tendance au chaos, ils avaient probablement une machine complètement différente par lieu, et chacune devait nécessiter une formation de plusieurs jours).

« Bon… »
Le blond au chapeau porta sa main à son menton.
« Je m’en suis jamais servi non plus, mais… (il reprit un ton plus fanfaron, puis commença à faire quelques pas vers le fond du couloir) Vous avez peut-être de la chance, parce que l’un des concepteurs de cet immondice technologique était insomniaque. »
Il se reprit.
« Enfin, c’est peut-être pour ça que le résultat est aussi horrible, mais puisqu’il ne dormait jamais, il passait son temps à me parler de sa machine à laver quand on faisait la bringue. Et j’en ai retenu quelques trucs, probablement ! »

Absolument pas rassuré par cette proposition, Averroès se contenta de compléter par un :
« Si vous repérez l’Objet, préviens-nous… »
Parce qu’à défaut de laver les vêtements, une inondation pouvait attirer l’attention de leur cible.

Quoi qu’il en soit, tandis qu’Averroès se retournait vers Crevette et Médor (si ils ne s’étaient pas barrés entre deux lignes de dialogue), le chapeauté invita les deux Dessinatrices à le suivre. Au passage, son regard s’arrêta sur la fameuse blouse qu’Agate avait ramené, puis s'y plongea comme s'il ravivait un profond souvenir.

« Pour ça, par contre, aucune idée. On pourra toujours s'en servir de serpillère. » posa-t-il finalement, avant de reprendre son chemin.

__–Oh non, il va faire crier papa le monsieur au chapeau rigolo…
__–« T’as cru je t’avais demandé ton avis ? T’as pas des chaises longues à aller tester ? »
__–Bon par contre le grand monsieur tout noir il dit des trucs qui font plaisir à papa ! Il reste pro quoi.
__–« Pas encore. Et non pour le RDC et le toit. Il y a trop de gens dans le premier pour que ça risque et personne sur le toit, on s’en fout un peu. D’abord l’étage. On peut pas tout faire et y’a clairement trop de traîne-culs ici pour faire un travail correct ! »
__–Il a dit ça très très fort pour être sûr qu’on l’entende bien, vous avez compris…
__–« Ben tiens, toi et Jacky la branlette, vous voulez pas nous aider ? Au moins faire les deux pièces du fond – papa montre du doigt les pièces qu’a indiqué le grand monsieur – pendant qu’on s’occupe du du bâtiment vert ? »

Résumé :

__–De son côté, Agate se demandait très sérieusement s’il y avait moyen de trouver un pasteur dans cette Esquisse, ou à tout le moins une Bible. Elle devait avoir sérieusement péché, pour que l’Éternel lui envoyât Dalton, entre tous les cyantifiques, comme service après-vente.
__–Mais, comme il y avait déjà Crevette qui avait fait étalage d’à quel point elle pouvait être désagréable, Agate sentit le besoin de rehausser le niveau.
__–« Oui… En fait, vous savez quoi, vous allez plutôt m’aider à tout laver à la main, au moins on ne risquera pas de faire exploser le bâtiment. Vesa, tu veux nous aider ? Je peux pas saquer l’autre gamine —
__–– L’autre gamine elle t’entend très bien et elle t’emmerde, sale rousse !
__–– Va te faire foutre ! Je disais, je peux pas la saquer, mais elle a raison, il faudrait quelqu’un pour vérifier si on ne va pas se faire attaquer dans le dos. »

Résumé :

-Ne crie pas Agate, la tension risque de précipiter l'accouchement avant que tout en soit bien

Vesa fit un grand sourire à Dalton, du genre Email Diamant(tm) avec option retouche, et le prit gentiment par le bras pour le diriger vers Agate et la...machien du démon à linge

-Faites attention avec Agate, surtout, pas de frayeur ou de stress. Si elle perd les pédales pas grave, ce sont les hormones, veillez à sa sécurité.

Elle regarda ensuite Agate avec un sourire du genre "par pitié tais toi j'en ai marre de ces conneries...".Et en post sciptum des horreurs indéchiffrable parce que c'est un sourire et pas de la tépathie "Alors si quelque chose pouvait aller normalement merci j'ai pas envie de m'occuper de ton accouchement, surtout que j'ai toujours les mains qui tremblent et que l'odeur du sang me donne faim. D'ailleurs ton gamin tu le préfère cuit au four ou à la brochette ? En plus j'ai une recette spéciale viande tendre, tu m'en donnera des nouvelles"

Maintenant, je vais aller voir le bâtiment vert, La merdeuse tu me suis pas, et si il y a un danger je vous préviendrais, ça marche ? Bien. Agissons comme des personnes respon..sables...

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Puisque le groupe, et avec lui le duo de cyantifiques, semble se couper en deux activités, autant les prendre une par une.

Plus compétent pour la chasse aux Objets que pour le linge, Averroès répondit à Crevette :
« Bof. Le toit n’a peut-être personne actuellement, mais peut-être que ce sera pas toujours le cas, et s’il a deux neurones votre Objet attendra qu’il n’y ait plus de bruit au premier pour y revenir, et tant pis pour vos efforts. Pareil pour le rez-de-chaussée, il n’est pas totalement occupé donc c’est facile de s’y cacher, et vous ne surveillez pas les escaliers donc il peut remonter dès la fin de votre fouille. Même avec si peu d’effectif, il vaut mieux les répartir dans l’espace et sécuriser des zones de sorte à limiter les déplacements possibles, par exemple en condamnant temporairement des escaliers et couloirs qui mènent à des zones déjà fouillées. »
Il se reprit.
« Enfin, peut-être que ça ne vaut pas le coup d’y mettre tant d’effort s’il paraît peu dangereux, et puis vous faites comme vous voulez. Je vais m’occuper du fond du bâtiment bleu, et Dalton peut vous aider avec le vert, puisqu’il sera à côté. »

Il tourna la tête vers son collègue, l’air de dire “Hein, Dalton ?”.

Ledit Dalton, pendant ce temps-là, était d’ailleurs occupé à rassurer Agate sur ses compétences en mécanique, tout en se laissant porter par les bras de Vesa tel un client entrant dans un club d’hôtesses.

« Mais non, on ne va quand même pas faire exploser le bâtiment ! Enfin Wilkins pourrait sûrement, mais je tiens trop à la vie pour prendre des risques. Laissez-moi essayer de dompter la bête, et si ça ne marche pas, je le jure sur mon chapeau, je le ferai à la main avec vous. »

Il avait prononcé cette dernière phrase avec le ton exact de la personne qui a l’intention de disparaître avant d’honorer sa part du marché. Un ton qui était cela dit son ton de parole ordinaire.

« Comme l'a dit votre collègue, le stress c’est mauvais pour la santé, alors vous devriez me faire confiance. »

Il lança à son tour un regard vers Averroès, l'air de dire "N'est-ce pas que je suis fiable ?".
Curieusement, les deux fois où leurs regards se croisèrent, ils eurent l'air de s'approuver mutuellement, quoi que discrètement avant de se détourner.

__–Papa soupire très fort et se passe la main sur le front, comme il fait quand il est très fatigué, mais il est pas vraiment fatigué parce que c’est le matin, du coup ça veut dire qu’il est pas content du tout mais qu’il est tellement pas content qu’il crie même plus.
__–« On dirait que je demande des trucs compliqués, mais non pourtant, à chaque fois je baisse la barre d’un cran mais vous arrivez encore à me décevoir, c’est pas possible à un moment, là…On est dans un putain de couloir. À une putain d’intersection. Si la saloperie passe, on la verra. Mais écoute, comme j’vais aller m’occuper des deux salles du fond, si tu veux, vas-y, va surveiller l’escalier et on s’retrouve dans cinq minutes. Enfin, si ça veut dire quelque chose pour toi, d’après ce que j’ai compris le temps c’était pas une valeur sûre ici. »
__–Ah mais si moi j’ai compris, en fait c’est simple, d’abord y’a — Ah non tu vas pas t’y mettre, plus tard si tu veux mais là papa travaille. Oui bon rooh. Bah du coup c’est parti la salle informatique ! Peut-être qu’ils ont des consoles de jeu ???
__–Ah non. Papa s’arrête. Il a oublié un truc ?
__–« Ah, oui. Et, Vesa ? Va bien te faire foutre. »
__–… D’accord… Je, euh… Je suis désolée… Enfin, on est partis, elles vont plus se dire de gros mots maintenant…

Résumé :

__–De son côté, Agate réussit à être calmée par les paroles de Vesa, bien qu’elles oscillassent entre attention appréciable et paroles assez paternalistes. Elle était enceinte, pas une petite chose fragile. Mais enfin, elle avait un rôle à tenir, aussi se laissa-t-elle amadouer par la mièvrerie de sa compagnonne. Pourtant, ce n’allait pas être Dalton qui allait participer à la calmer. Là encore, après une profonde inspiration et expiration, elle décida de passer outre.
__–« C’est bien, allez venez. »
__–Retour en salle des machines à laver.

Résumé :

Bon... Ça commençait à beaucoup de monde pour si peu d'espace, beaucoup de blabla difficile à suivre, et Médor était en train de se demander, après tout ce temps, le but réel de la chasse au Chat Méchant.

Elle n'avait rien fait, cette créature en fait. Rien de répréhensible, rien d'aggressif. Son seul méfait, à écouter Crousticapt'... C'était d'être potentiellement hostile. Parce que c'était un Objet.

Un frisson parcourut l'épaisse fourrure du Dessinateur. Il connaissait ce frisson maintenant. Il connaissait fort bien ce mélange de sensations mixte et si instable. Colère sourde et tristesse à la fois. Un peu d'abattement aussi.
S'il restait là, dans cette situation, ça allait mal tourner.

Quoi qu'il fasse, et même si du temps était passé, qu'il avait commencé à créer quelque chose avec cette attachante idiote de Adeline, qu'il avait passé du temps à part entière avec tous les autres survivants, il y avait fort peu qui le différenciait de ces... choses, les Objets, et beaucoup trop qui le séparait de ces comparses. Il n'était pas assez humain, et seul son civisme porté à bout de bras le séparait d'une peine de mort en sursis. Cette adorable gamine-Commando des Enfers ne sourcillerait pas un instant à lui trancher le bide s'il ne serait-ce que posait un croc sur un camarade; et ce n'était pas comme si ce n'était pas déjà arrivé, n'est-ce pas ?

Avait-il seulement sa place dans leur joyeuse bande de Branquignols ? L'aurait-il un jour, tant qu'il pourrait exploser à tout moment ?

C'était injuste. La guerrière en couche-culotte pouvait agiter son arme sous les naseaux de tout le monde, menacer, insulter et être parfaitement imbuvable, on ne lui dirait jamais rien. On pourrait sûrement même la laisser blesser quelqu'un pour une excuse à la con. Médor en faisait la moitié devant témoin et il risquait d'être catalogué comme un danger à régler. Du genre définitivement.
Alors oui, il était déjà parti en roue libre à plusieurs moments sans trop de conséquences pour sa pomme, mais il était avec Adeline, qui n'avait pas de sens commun, et qui avait l'air bien paumée. A part elle, il n'y avait eu que quelques Cyantifiques qui avait eu vent de l'Incident, et il n'en avait pas fait grand cas non plus ; mais qui écoutait l'avis de ces individus dans le groupe ? Qui leur faisait assez confiance pour mettre totalement de côté le peu d'instinct de survie primitif qu'il pouvait cacher dans sa caboche si Médor se reprenait à être sensible de la mâchoire ?

Je... Je vais sécuriser les escaliers si ça vous tente. Dire aux quidams de rebrousser chemin et empêcher les gens de passer, ça devrait être dans mes cordes canines.

Et il alla se poster devant les-dites marches.

Résumé:

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L’esprit de synthèse qui s’était soudainement emparé du groupe des couloirs s’était aussi abattu sur le cyantifique baraqué.

À toute la tirade de Crevette, Averroès se contenta d’un calme :

« Si. Je sais que c’est pas longtemps. »

Qui adressait, ainsi, la question des cinq minutes. Et alors qu’il allait sans faire de chichi abdiquer à la proposition de Crevette, Médor le prit de court. Averroès lui adressa un air mi-désolé, mi-circonspect, et se reprit donc :

« Bon eh bien, je reste là. »

Il tourna la tête vers le bâtiment vert où son collègue s’était engouffré en meublant la conversation à sa manière. Puis balaya du regard le long couloir, l’air d’espérer qu’un Objet se pointe.

Précédemment :

__–Quand papa retourne aux couloirs, il regarde monsieur Averroès et le loup trop mimi qui discutent. Les deux glandus, là.
__–« J’vais au toit, restez là à surveiller les environs et rien foutre, c’est encore ce que vous savez faire de mieux ! Bande de couillons… »
__–C’est pas très gentil, je suis désolée, il est grognon ce matin… Un peu comme tous les matins, je crois. Du coup on arrive sur le toit  ! C’est bien parce qu’il fait très noir en bas et j’ai peur quand il faut trop noir.

résumé :

Il ne se passait pas grand-chose, étonnamment. Il pouvait entendre Crousticapt' bougonner dans son coin, des quidams circuler dans diverses parties en haut et en bas, leurs voix se déformant au travers des nombreux couloirs et portes.

Le Dessinateur s'étira longuement avec un bâillement, puis s'allongea tout à fait tout le long de l'entrée de l'escalier, comme ses gènes canins lui dictaient. Il n'y avait plus qu'à attendre que la fillette commando revienne lui casser les oreilles avec ses prétentions militaires et son manque total d'empathie.

Résumé:

Précédemment :

__–« Alors vous deux, vous avez vu un truc passer ? Genre un chat ou quelque chose du genre ? »

Hé mais regardez qui est de retour, fidèle aux prédictions.

Bougonna entre ses mâchoires Médor. Avec une nonchalance fort calculée, il s'étira de tout son long, ouvrit la gueule dans un grand bâillement sonore, daigna enfin tourner la tête vers son interlocutrice, et lui répondit :

Non mon Capitaine.

Et après avoir fait un tour et demi sur lui-même, il s'assit.

Tss, il prenait vraiment des habitudes de clebs depuis quelques temps, c'était à surveiller pour que ça ne devienne pas une habitude.

Résumé:

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Quand Crevette avait mentionné finalement aller sur le toit quelques instants après une longue tirade qui expliquait pourquoi c’était une idée stupide d’y aller, Averroès avait haussé les épaules et l’avait laissée faire, visiblement peu sensible au phrasé quelque peu agressif de la Dessinatrice.

Il avait ensuite regardé Médor, l’air de vouloir engager — ou réengager — une conversation sans pour autant lésiner sur le couloir qu'il continuait à surveiller. Pour finalement oser un…

« Si vous… »

… qui se perdit lorsque Crevette réapparut.

Et puisque Médor avait répondu directement à sa question, il se contenta de préciser :

« Rien depuis le toit, rien depuis le sas, et rien depuis le rez-de-chaussée. Et vous ? »

__–« La cible est plus agile que prévu. Elle doit être au rez-de-chaussée, dans le labo n°2. On descend et on finit d’explorer cette aile ? De mémoire ça a pas encore été fait. »

Je monte l'escalier. J'y vois Crevette, un chien-loup qui est probablement Médor, et l'homme robuste de la veille... Je vais laisser Rosalina parler.

Précédemment :

__–Une fois arrivée, Rosalina eut le bonheur de constater la présence d’Averroès et d’une Crevette qui n’avait nul cadavre de chat planté sur son sabre et ne semblait pas particulièrement agressive.
__–« Excusez-moi. J’ai eu vent que vous cherchiez un chat. Celui-ci semble parlant. Est-ce que je peux vous demander de… ne pas le tuer ? Il me semble qu’il serait plus effrayé par la tournure des événements qu’agressif. »
__–Enfin, le bonheur. Il ne fallait surtout pas révéler à Averroès qu’un de ses collègues était là.

Résumé :

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À l’idée d’aller explorer le rez-de-chaussée bleu, Averroès hocha la tête, prêt à suivre Crevette dans l’aventure.

Cependant, cela n’avait strictement aucune importance puisque Rosalina et sa clique venaient de débarquer et de demander de faire strictement l’inverse.

« Des Objets qui parlent, ça arrive. Certains savent même supplier pour leur vie, se contenta-t-il de répondre dans un premier temps, sans ciller, avant de laisser retomber légèrement ses épaules et d’ajouter : Enfin, c’est peut-être l’un des vôtres, autant se laisser le bénéfice du doute tant qu’il n’attaque personne. »

Il jeta un coup d’œil aux couloirs, puis se retourna vers Médor et Crevette.

« Vous comptez continuer à le chercher ? » leur demanda-t-il enfin.

__–…
__–Papa se passe sa main sur son visage et soupire un coup.
__–« Bon ben si j’sers plus à rien, démerdez-vous avec votre greffier. Si on m’cherche, j’suis… j’en sais rien, moi… Elle est où Isolde ? Pas que vos conneries m’intéressent hein, mais ’faut pas laisser les gens seuls. »
__–Oh ben non alors, moi je voulais le revoir !

Je retrouve Crevette avec l'homme hâlé et baraqué d'hier, ainsi qu'un loup qui me semble être Médor. Ce dernier ne semble avoir cure de ce qui se passe. A l'annonce de Rosalina sur le chat qui parle, l'inconnu dit que les Objets peuvent parler, même parfois supplier pour leur vie. Mais le chat peut aussi être un Dessinateur, donc il conseille de laisser à l'animal le bénéfice du doute tant qu'il n'attaque personne... Ce qu'il dit est sans doute techniquement vrai dans ce monde, mais je me demande ce qui me différencie d'un Objet, à ce stade. Surtout quand on considère le fait que je ne parle pas. Quant à Crevette, je m'attendais à la voir s'énerver davantage, mais... Elle en a clairement assez, mais au moins elle ne nous crie pas dessus et n'essaie pas de m'attaquer.

"Isolde a fait un malaise. Elle est à l'infirmerie avec le Triaire."

Après avoir écrit ça, je lui montre brièvement mon carnet.

Résumé:

__–Si la crevette ne voulait plus tuer le chat, c’était déjà cela de gagné.
__–« Fort bien. Crevette, André, maintenant que vos objectifs ne s’opposent plus et que vous êtes d’accord pour faire un usage aussi modéré que possible de la violence, est-ce que vous pourriez chercher ce chat ? Comme l’a si bien dit madame, il ne faudrait pas se promener seul. »
__–Et il fallait éloigner l’autre cyantifique. Aussi Rosalina prit-elle les devants, avant que celui-ci ne se décidât à les rejoindre.
__–« Monsieur Averroès, je suis ravie de vous voir, j’aurais besoin de votre expertise. Tantôt, j’ai senti comme une sorte de tremblement, au rez-de-chaussée, vers la serre. Est-ce que vous sauriez de quoi il en retourne ? »
__–Quant à Médor, il suivrait qui il voulait. Ou irait faire sa sieste dans un dortoir proche.

Résumé :

Médor regarda à gauche, regarda à droite.

Donc vous n'avez plus besoin de moi ?

Pas comme s'il avait servi à quoi que ce soit depuis le début de cette chasse au félin.

Je vais rester là encore un moment, au cas où.

Et sur ces précisions que certainement personne n'avait écouté, le Dessinateur se recoucha en travers de l'escalier.

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Peut-être parce qu’il découvrait le bonheur simple de voir son nom prononcé correctement du premier coup, ou parce qu’on lui demandait pour une fois de parler de cyance plutôt que de taper quelque chose, ou juste parce qu'il était généralement sympathique, Averroès accueillit plutôt favorablement la proposition de la présidente par interim.

— Un tremblement, de terre vous voulez dire ? Ça fait combien de temps ?

Il égara son regard dans les couloirs pour accompagner ses quelques instants de réflexion. Ses sourcils se froncèrent quelques instants, puis reprirent une forme plus décontractée, quoi que toujours sérieuse, lorsqu’il retrouva le chemin du visage de Rosalina pour conclure :

— C’est rare qu’on en ait ici, même depuis la Tempête. En tout cas ça peut être anodin comme ça peut être très mauvais signe. Il faut que je regarde pour vous dire.

Ce faisant, il commença à faire quelques pas pour aller accomplir la quête que la Dessinatrice lui avait donné — en sa compagnie, ne tarda-t-il pas à constater. Tandis qu’ils passaient le barrage formé par Médor, retrouva sa canette dans ses poches, non sans marmonner brièvement un discret :

— J’espère qu’il a pas fait de connerie…

Avant de soupirer et de commencer son coup de fil.

(Suite dans les !)

__–Maiiiis euuuuh moi j’ai pas enviiiie d’être avec le monsieur libellule ! Bon enfin papa il s’en fiche parce qu’il est super courageux. Par contre on lui a fait peur au chat, je sais pas si c’est une bonne idée que papa il vienne du coup…
__–« Bon ben allez l’insecte, on s’bouge le fion. Passe devant par contre, s’il me voit il va faire dans ses poils. »