[Bâtiment Bleu - RDC] Couloirs

Pour le coup ça allait pas vraiment. La femme était partie dans un sens comme prévu pour le perdre, mais par contre pas de trace du gamin. Et sa tentative de conciliation était tombé dans le vide.

« Isolde, elle m'aime plus que toi ! Elle me conte des histoires le soir et elle serait fâchée que tu cours après nous ! »,

Et un problème de réglé. Par contre pourquoi faire ça ? Est ce que c'était un piège depuis le début ? Surement pas la femme ne se servirait pas d'un enfant quand même. Une initiative du gosses pour la sauver ? Mais ça irait à l’encontre de ce qu'ils devaient avoir préparé.

Et il connaissait Isolde ? Il pouvait peut être utilisé ça à son profit. Bon le fait que la jeune femme l'aime moins il s'en moquait vu qu'il ne ressentait rien et qu'elle lui fasse des reproches sur son attitude aussi mais parce que la la situation exigeait son comportement.

Mais sa proximité avec le gosse...Cela valait le coup d'essayer de parler avec l'enfant. Ils avaient un point commun, et si le petit comprenait qu'il protégeait Isolde il comprendrait l'intérêt d 'établir des bases solides non ? (spoiler : non, et en plus d'où tu veux avoir des bases solides en pourchassant un gosse qui n'en est pas un en fait, sérieux ?)

suite au couloir RDC vert

Résumé:

Fuyant le Triaire, Rosalina parcourut tout le couloir, jusqu’à arriver en face d’une grande porte. Sans réfléchir plus que cela, elle tenta de l’ouvrir.

Arrivant par la porte coupe-feu qui séparait ce bâtiment du fameux "bâtiment vert", Al marcha dans le couloir, à la recherche d'une forme d'agitation. Ce gamin avait mentionné le premier étage, non ? Ou alors peut-être le toit ? Cela voulait dire qu'il avaient déjà avancé si loin dans l'exploration. Et qui ça, ils ? Ils semblaient être deux, peut-être trois, mais le nom "Gwenya" (quelque chose comme ça) ne lui disait strictement rien.

Grinçant légèrement des dents devant tant d'inconnues, il marcha lentement vers l'escalier adjacent à la porte principal, tout en regardant autour de lui.

Résumé:

     Une fois entrée, et avoir commenté brièvement la décoration ; « C’est moche ici putain. » Agate se dirigea vers les bruits de pas.
     Et elle tomba sur un roukmoute gringalet à lunettes, qu’elle arrivait même à égaler en taille – voire aurait légèrement pu dépasser si elle n’était pas courbée de fatigue. Ça éliminait la possibilité de pilleurs dangereux. C’était déjà ça.
     « Salut gamin. Tu sais où on peut trouver de la bouffe ici ? »
     Agate avait essayé de mettre un peu d’assurance dans sa voix, mais avait à peine réussi à sortir une bouillie audible, tant son état de déshydratation était prononcé et sa langue pâteuse. Elle était à vrai dire à deux doigts de s’effondrer dans les bras de cet inconnu, c’était franchement pitoyable.

Résumé:

Oh ciel.

Par une loi de l'Esquisse dont Al n'avait à ce jour pas encore percé le secret, leur groupe avait un fort taux de turnover, ou plus exactement de "Attendez cinq minutes devant l'entrée, un énième nouveau aura débarqué avant que vous rentriez". Une assez triste réalité, où l'on n'avait guère le temps de se faire aux différents visages que d'autres débarquaient déjà, toujours avec les mêmes questions, et toujours loin de se douter de ce qui les attendait.

L'inconnue qui venait d'aborder Al partait donc avec de mauvais points, tant il se voyait déjà lui expliquer la nécessité de la survie avant qu'elle n'aille glander quelque part dans un couloir. Certes, elle semblait plus âgée. Certes, elle semblait avoir du muscle, malgré sa bidoche ronde comme si elle attendait un môme et son allure un peu courbe.

Mais quand bien même il lui aurait accordé le grand sourire heureux de voir une nouvelle tête, le deuxième mot employé par la femme aux cheveux roux à peine plus longs que les siens en l'aurait aussitôt recouverte d'une grimace tel qu'il en avait le secret. "Gamin" ? Vraiment ? Il était quelque peu vexé d'être mis dans le même sac que des gosses deux fois moins hauts que lui.
Et en plus elle demandait encore de la bouffe, comme s'il n'y avait pas déjà assez de goinfres avec la personne d'Adeline.

Il soupira. Puis daigna tout de même désigner le couloir qui partait vers le bâtiment vert.

« Par là. Grande porte en face de la porte coupe-feu. »

Ces mots étant dits, il s'esquiva, considérant qu'elle allait se précipiter jusqu'au réfectoire, probablement pour être déçue quelques instants plus tard à la vue des denrées qu'il contenait.

Résumé:

     Hé bien, ça c’était quelque chose.
     Agate eut un petit moment d’incrédulité, regarda le roux qui déjà s’éloignait sans lui prêter plus d’attention qui cela. De tout ce qui aurait pu attirer l’attention chez elle, elle n’aurait su dire quel était l’élément qui viendrait le premier à la tête de quiconque l’apercevrait – ses menottes, son ventre, son état physique –, mais s’il y avait bien une chose à laquelle elle ne s’était pas préparée, c’était à être ignorée.
     Qui plus est d’une manière aussi peu courtoise. Enfin, au moins il lui avait dit ou trouver à manger. Pour le moment plus intéressée par cela que par des questions profonde sur la nature de l’Esquisse et de ses habitants, elle poussa d’un coup de poignet la porte coupe-feu.

Résumé:

Fiou ! Partie.

Soulagé de ne pas être entraîné malgré lui dans une autre aventure, Al regarda du coin de l'oeil la nouvelle arrivante partir, remarquant au passage qu'elle avait des menottes aux mains. Peut-être un fétichisme étrange, ou un hasard de l'arrivée dans l'Esquisse.

Quoi qu'il en soit, il tentait tant bien que mal de se convaincre que cela était pour le mieux. Il y avait probablement d'autres personnes dans le réfectoire ou aux alentours. Lui, en attendant, il pouvait tranquillement explorer le....

Un bruit strident se fit entendre, depuis l'autre côté de l'étage. Un choc, ou quelque chose qui était tombé. Ou potentiellement un Obj...

Grmblbl. Ne. Pas. Aller. Voir.

Et si c'était vraiment quelque chose de dangereux ?

Serait-il coupable de l'avoir ainsi ignorée ?

Non. Si c'était un Objet. Il ne pouvait rien y faire. Il n'avait pas d'arme, pas de force, pas de courage.

Elle non plus n'en avait pas.

Grmmmmblbllblbl.

Juste un coup d'oeil pour vérifier.

Résumé:

Précédemment:

Les Couloirs semblaient vide. Parfait ! Cela faisait moins d'abrutis à supporter.

Paresseusement, le Dessinateur se dirigea vers la porte de sortie, qui menait au dehors, son but.

Porte à plusieurs reprises empruntée avec sa nouvelle comparse, barrière à ce cher extérieur départ de leurs folles aventures.
Cette Plaine immense, étrange, vide et fourmillant de secrets à la fois. Le Camion qui l'en avait arraché. Des bribes de souvenirs fatalistes.

Mais pas le plus important, qui frappa le quadrupède Dessinateur comme une massue : il n'était pas en capacité réelle d'ouvrir cette foutu porte.

Serrant très fort les dents à défaut de les planter dans un matériau souple et dechiquetable, Médor posa son dévolu sur l'escalier qui se présentait à lui.

Résumé:

Personnages : Lucas et Isolde Messages : 281 Date d'inscription : 14/04/2019

Vient de [Bâtiment Vert - RDC] Couloirs

Rosalina n'aurait pas emprunté l'escalier alors que l'ennemi y descendait. Le deuxième bâtiment n'était pas l'objet de sa fuite, sinon il l'aurait croisée. Elle devait être à quelque part dans ce bâtiment. Ce grand bâtiment aux multiples portes. C'était décourageant.

La tignasse bleue du garçon était pointée vers le sol alors qu'il se désolait sur son dort. Comment allait-il trouver Rosalina quand il n'avait aucune idée d'où elle se trouvait?

Des voix pouvaient être entendues d'une des deux pièces à l'entrée. Peut-être que quelqu'un avait vu l'Africaine? Le garçon trottina jusqu'à la pièce et et y entra sa tête tout en restant derrière la porte.

« Coucou ! Quelqu'un a vu... Oh. »

Suite vers Salle de réunion

Résumé:

Vient de [Bâtiment Vert - RDC] Couloirs Oui j'ai C/C le post précédent et j'ai modifié

À force des allers-retours, il commençait à bien connaître le Laboratoire. C'était la première fois depuis la Base qu'il pouvait attribuer le mot "familier" à quelque chose. Et ça avait un goût amer.

Regardant à droite à gauche en essayant de repérer l'infirmerie - dont il avait découvert l'existence hier, mais sans y être allé personnellement -, il entendit du bruit qui instinctivement attira son attention. Un des cyantifiques venait d'entrer dans la salle de réunion, et visiblement pas seul. Il allait se passer quelque chose ?

Gardant le questionnement en tête, Al en revint à son objectif principal. Il savait que les pièces proches de l'entrée étaient le stockage, la salle de réunion et la salle de diffusion. Donc ce qu'il cherchait se trouvait dans le long couloir qui se trouvait derrière. Couloir qui menait probablement jusqu'au grand Laboratoire. Il entreprit donc d'ouvrir les portes par ordre de proximité avec le bâtiment vert.

1ère porte. Une sorte de serre ? Oh. Avec un arbre vert. Il n'avait fait qu'entrouvrir, mais c'était intéressant.

2ème porte. Une salle un peu glauque avec... un lit ! Sans réfléchir davantage, il entra.

Suite vers L'infirmerie

Résumé:

Arrive de l'extérieur

Quand j'entre à mon tour dans le bâtiment il n'y a plus personne. Par contre j'y sens des odeurs en pagailles, plus qu'à l'extérieur, qui agressent mon nez encore peu accoutumé, et me pousse à éternuer. Secouant la tête, je cherche des gens, et entend des voix dans une salle non loin. Bon, ben faute de mieux...

Vers la salle de Réunion

Armé de son traversin récupéré dans l'infirmerie, Al se dirigea vers les couloirs du bâtiment vert après avoir jeté un autre bref coup d'oeil aux alentours.

Vient de : https://www.esquisse-rp.com/t2256p50-batiment-vert-rdc-couloirs

Retour à la case départ. Ou, du moins, retour au même emplacement que quelques minutes plus tôt. Al finirait par connaître ces putain de couloirs par coeur (et pourtant qu'est-ce qu'il les aimait, ces couloirs normaux, qui lui faisaient oublier cinq jours d'atroce vagabondage dans un camion).

À l'instant où il allait se diriger vers la salle de réunion pour voir ce qui s'y tramerait potentiellement, il entendit des bruits de pas émanant de l'étage supérieur. Au vu de sa position sur le plan des couloirs, il était idéalement positionné pour... eh bien, pour être dans l'angle mort de toutes ces charmantes personnes, dont certaines qu'il ne reconnaissait pas. Il tiqua évidemment sur la présence de Crevette, qui au moins était toujours vivante.

À l'instant où le héros qu'était Al allait se précipiter alors suite pour courir aux nouvelles, où ses enjambées grâcieuses allaient franchir le gouffre sans profondeur - et aussi long que quelques mètres - pour rejoindre l'Intrigue qui l'attendait au-delà, il fut de nouveau coupé dans son élan par d'autres bruits de pas.

Cette fois, c'était deux adultes (ils existaient donc ! Al était presque choqué d'en voir autant), une noire et un blanc, qui avançaient vers la salle de réunion et s'y engouffraient. Mais quel était donc cet attroupement de personnes sensées dans une salle qui manifestement pouvait accueillir un échange constructif ?

Ni une ni deux, en tout bon fervent adepte d'avancées scénaristiques, Al s'avança à son tour vers la Porte, symbole de cette nouvelle épreuve qui l'attendait, des nouveaux choix qui se présentaient à lui...

Et tendit l'oreille pour espionner la discussion.

...

Non mais c'était juste pour savoir si cela valait le coup de se déranger pour ça, hein ?

Pour des raisons d'acoustique esquisséenne (ce monde avait bien choisit son moment pour être cohérent), Al ne put capter qu'une partie du discours, mais c'était assez pour comprendre qu'il y avait une discussion avec les cyantifiques. Et qu'il fallait qu'il y soit.

Ni une, ni deux, Al céda aux sirènes du destin, et se précipita vers la cuisine pour aller chercher son hamburg..

Enfin, aller chercher Agate. Bien sûr. Heheh.

Résumé:

Oui ? Personnages : Mérovée Messages : 21 Date d'inscription : 22/01/2020

Mérovée a l’impression d’avoir fait des kilomètres depuis qu’ils ont quitté la salle de réunion. Gardant une main contre le mur pour ne pas perdre l’équilibre, il se laisse conduire par les mains fermes de sa guide.

Un sourire à Crevette et je sors de la salle de réunion, me faufilant entre Vesa et l'homme... Marvoe? Bref. Je m'arrête une seconde dans le couloir, avant de trouver la porte vers la sortie. Donc le grand machin en métal, là c'est un "camion". Eh bien sortons dehors et allons fouiller et chercher cette trousse de soins!

Spoiler:

Bon, heureusement qu'il tenait encore sur ses pieds parce que le bougre c'était vraiment pas que de la gonflette. Vu son état c'était bien d'avoir réussit à tenir jusque la, un vrai ütti. Bon concentre toi Vesa, le travail d'abord.

Tout en marchant précautionneusement la jeune fille commençait à préparer tout ce qu'il faudrait faire. Il avait beau n'être atteint que de manière superficielle ses carences n'allaient pas améliorer les choses. Normalement elle n'aurait pas besoin de faire d'interventions cutanées mais si c'était le cas le matériel serait suffisant et en bon état avec de la chance.

Effie se faufila entre eux, filant chercher le saint graal. Elle était sympa et volontaire cette petite vampire. Mais il fallait encore voir les quantités de sang dont elle avait besoin et si elle reconnaitrait la viande salée dans sa besace.

"Mérovée, vous êtes toujours conscient ?" Vesa parlait d'un ton doux, veillant à ne pas trop brusquer le guerrier. Elle passa un bras autour de sa taille pour soutenir le blessé. Pas question qu'il tombe. "Parlez moi, c'est important. Dites n'importe quoi si vous voulez mais vous devez rester conscient." Hmmm d'ailleurs ce prénom, elle l'avait déjà entendu quelque part mais ou ? Bah, sans importance.

Ils arrivèrent devant l'infirmerie. Bon, pour le moment tout allait bien.

Résumé:

Quittant le Camion Je reviens à l'intérieur du laboratoire... Et me sens un peu con, parce que j'ai aucune idée d'où est l'infirmerie... Plus qu'à procéder dans l'ordre. Devant moi, je sais, c'est la salle de réunion... La salle à côté... Nan, ca pue pas le désinfectant. Et y a personne aussi. Je continue dans le couloir, jusqu'à arriver aux portes vers l'autre aile... Et commencer à entendre des voix. Je les suis donc, passant la tête à travers la 1ère porte... Nan, toujours pas. Et celle d'ensuite...? Ah, oui, c'est là, l'infirmerie!

Spoiler:

C'était un énième aller-retour depuis le réfectoire. Un énième moment, un peu trop long, à n'entendre que ses propres pas fouler le sol de ce couloir de la mort. Il pourrait en profiter pour sortir et prendre l'air, mais le ciel asoleillé de l'Esquisse ne lui faisait pas le même effet que l'azur. Et puis il n'avait pas envie de tomber sur un pamplemousse géant ramené là par un nouveau imprudent.

Il se hâta donc vers la salle de réunion...
D'où sortait Crevette, une personne qu'il n'avait pas tellement envie de croiser. D'abord parce que c'était une petite fille, et que l'Esquisse a prouvé que ce sont les pires, ensuite parce qu'elle l'avait abandonné avec Agate au refectoire, enfin parce qu'elle avait toujours l'air de vouloir se servir de l'une de ses armes. Surtout en cet instant.

Al retint donc tout commentaire sur ce dernier point, et se contenta d'aller à l'essentiel.

« Dis. Qu'est-ce que vous faites à l'intérieur de cette pièce depuis tout à l'heure ? »

Résumé:

     Encore ce roux.
     « Ah, tu tombes bien, toi. Comme quoi, tout arrive. »
     Elle allait devoir expliquer. Cette mission la gavait déjà avant même qu’elle n’ait commencé, mais il fallait bien qu’elle s’en acquitte.
     « Les cyantifiques ont organisé une réunion. Il y a trois d’entre eux, un à l’air sérieux, un avec un chapeau et un autre roux que j’aimerais bien fumer. Plein de Dessinateurs sont présents, et une d’entre elle, qui s’appelle Rosalina… quelque chose, en avait jusque là que tout le monde se fasse marcher dessus par les blouses blanches, alors elle a voulu organiser un truc, pour montrer que l’union fait la force, ou quelque chose du genre. Ça discute de savoir si oui ou non on veut sortir de l’Esquisse et de comment s’y prendre. Me demande pas de t’expliquer à fond, ça m’emmerderait trop. Prend ça, elle lui donna quelques papiers, trouve un crayon, file-en à ceux que tu croiseras. Ce sont des bulletins de vote. Quand ce sera fini, tu iras les apporter à la salle de réunion. Et tant qu’à faire, ramène-y les gens. »
     Il y avait encore des trucs à expliquer et déjà elle en avait plein de cul. Mais il fallait bien finir.
     « Alors, dessus, ouvre bien tes esgourdes : tu dois écrire OUI si tu veux sortir de l’Esquisse, NON si tu ne le veux pas, et OUI? Si tu ne le veux pas mais veut bien aider ceux qui le veuillent. J’espère que t’as saisi parce que je ne me répéterai pas. »
     Et voyant qu’il ne s’empressait pas de retourner au réfectoire, elle lui lança un :
     « Bon ben tu te bouges oui ou merde ? »

Résumé :

Il ne s'attendait pas à grand chose, et pourtant Crevette s'était mise à lui balancer tout un tas d'informations à la figure - vous savez, ce genre de moment où pour chaque mot vous auriez trois questions à poser. La logique aurait voulu qu'il lui serve un café et lui demande d'expliquer tout depuis le début, mais elle ne semblait clairement pas disposée à cela, et puis faire du café dans ce laboratoire était probablement une quête en soi. D'autant qu'il suffisait probablement de passer la porte derrière elle pour rattraper le train en route.

Il tenta de survoler en vrac les papiers, mais la gamine le pressa comme un vendeur chargé de traiter encore une dizaine de clients alors qu'il avait dépassé l'heure de fin de service. Ce n'était donc pas le moment de l'embêter avec les coupons de réduction, mais lui aussi avait une tâche cruciale à accomplir :

« Ils sont deux dans le réfectoire, dont un qui dort. Je ne sais pas pour le dernier, mais l'autre a bientôt fini de faire à manger. »

Même si elle était conviée, Crevette avait probablement son propre stock de nourriture, parce qu'elle trimballait sur elle tout un équipement - elle avait dû prendre cette habitude chez les scouts ou quelque chose comme ça. Mais ce qui était important, c'est que si Crevette sortait de la pièce et donnait des papiers aux gens, elle allait aussi croiser du monde, et pourrait donc faire son travail à sa place.

« Pour ces histoires de papier, je le ferai quand on aura prévenu le monde, et surtout quand j'aurai compris de quoi il retourne. »

Notez le "on" discrètement placé pour sous-entendre qu'il faut s'allier entre larbins. Au fond ils étaient tous deux des jouets du destin forcés à travailler pour une femme caractérielle (pourquoi forcément caractérielle ? Parce que si Rosalina avait réussi à faire travailler Crevette pour autre chose qu'elle-même, il fallait bien qu'elle soit encore pire qu'elle).

Résumé:

     « On » ?
     « On ? »
     Crevette plissa des yeux.
     « Il n’y a pas de « on » qui tienne, binoclard ! Tu fais ce que je dis et tu la boucles, sinon je me fâche ! »
     Et après avoir dit cela comme Tybalt aurait dit à Malvolio de regarder sa propre mort en la présence de son épée au côté, qu’elle ne ressentit pas le besoin de dégainer, mais son bras gauche était atteint d’une certaine fébrilité très bien perceptible, elle soutint le regard d’Al jusqu’à ce qu’il le baisse, et partit en direction de l’infirmerie.

Résumé :

Si elle le prenait comme ça...

« Oui chef. » répondit-il en faisant semblant de baisser la tête et de se soumettre.

Puis dès que Crevette eut le dos tourné, il ouvrit la porte de la salle de réunion et y entra. Même lui n'était pas dénué de fierté au point de s'exécuter dès qu'une mioche lui aboyait dessus. Plutôt crever que de faire ce qu'elle demandait !

(Enfin non, il ne voulait pas crever, c'est pour ça qu'il avait fait semblant)

Crevette entra dans l’infirmerie.

Résumé :

Précédemment :

     Une fois dehors, Crevette envoya Effie rouler contre le mur, s’assura que la porte de l’infirmerie était bien fermée, et commença à chuchoter :
     « Alors écoute. Que tu refuses que je tue un cyanti, soit. J’admets, et ça me fait souffrir de le dire, ce n’était peut-être pas la chose la plus utile à faire. Mais là. Tu bois du sang pour vivre, ça peut en choquer, mais on s’en fout, c’est pas comme si tu avait besoin de rendre exsangue un humain à chaque casse-dalle. Là, on parle d’une cannibale. L’autre blondasse, entends-moi bien, je la vois ne serait-ce que regarder d’un peu trop près qui que ce soit, je la pourfend direct. Et je ne sais pas ce qu’elle a marqué, mais je vais le réécrire pour en faire un NON. Hors de question qu’un danger public qui se taille des tranches de viande humaine nous suive. Ou alors avec un bâillon et poings liés. Et encore. Plutôt entre quatre planches, à choisir. »
     Elle eut un instant d’hésitation.
     « Mais allez. Vraiment pour toi, je vais lui accorder le bénéfice du doute. Si tu ne me convainc pas là tout de suite qu’il faudrait lui foutre la paix, dès la première occasion elle se retrouvera avec un carreau d’arbalète dans le dos. Surtout qu’elle a l’air instable et prompte à nous sauter à la gorge sur un coup de sang. Et j’aime pas sa gueule. »
     Quelque esprit de corps s’était réveillé en Crevette. Il y avait des blessés, des personnes inaptes au combat, des enfants à protéger. Rosalina avait décidé de faire de la survie une affaire collective, ce qui était loin d’être idiot, il fallait donc protéger ce groupe, même contre son gré. Laisser une psychopathe anthropophage en liberté lui semblait être une menace directe à cette survie qui était son seul objectif clairement défini.

Résumé :

J’avoue que me faire attraper par le col alors que je suis pas très stable en patins, c’est pas une expérience très appréciable. Je disparais donc de l’infirmerie avec un « Gheeeeéééééé ! » particulièrement éloquent, et manque de me manger le mur, parce que NON, je suis pas encore particulièrement à l’aise avec des roues aux pieds. Et que sur l’étang ou j’ai appris à glisser, il y avait pas de murs. Bref, donc je réussit à freiner assez pour m’arrêter en douceur avec les mains. Et écouter le discours chuchoté de Crevette.

Un discours qui me rappelle que si j’ai l’habitude d’un monde ou les humains savent qu’ils ne sont pas au sommet de la chaîne alimentaire (même s’ils le vivent pas forcément bien), c’est pas vraiment le cas ici. Sachant qu’elle n’a pas tort non plus. J’ai choisi de me faire connaître comme vampire, parce que je sais que le sang ça se reconstitue. Les membres et les organes, de suite moins. Pour autant, est-elle un véritable danger ? Crevette ne l’aime pas de base, ça je le sais et elle l’admet. Moi je suis consciente de ses compétences de combattante. La question revenant à une gestion des bénéfices risques.

Alors que j’analyse un peu tout ça, les yeux baissés, je surprend un mouvement de la part de Crevette, et par réflexe, je l’attrape à mon tour par la peau du cou. Je sais pas ce qu’elle voulait faire mais au cas où ce serait bien qu’elle aille pas de suite tirer sur les gens

« Doucement, laisse moi finir de réfléchir d’abord. Si tu la tue d’emblée comme ça, c’est TOI qu’on jugera dangereuse, quoi que tu dise. Et j’avoue que tu m’as traîné trop vite hors de la salle pour que je sache si elle était consciente de ce qu’elle mangeait ou pas. La viande séchée, c’est pas facile à identifier, et sans mon odorat plus habitué, j’aurais pas reconnu, moi. Après si elle est vraiment anthropophage, il faudrait savoir si elle y est accroc, auquel cas, oui, risque majeur et absolu, ou si, comme moi, elle peut louvoyer. Pour te donner un exemple, je suis pas ‘obligée’ de boire du sang toutes les semaines, si je décide de vider un humain de son sang, je peux tenir plus longtemps. Mais c’est mal élevé. »

Mal élevé n’est pas le bon mot. Une sorte de tabou que j’ai assimilé, en même temps que les recettes de cuisine de Maman, les leçons de Papa, et les jeux avec mes frères et sœurs. Que j’ai déjà brisé, ce pourquoi j’ai été punie. Et j’ai bien retenu la leçon. On ne tue pas si on peut éviter, et pas plus que nécessaire. C’est pour ça que la question de savoir comment Vesa respecte les Règles de la Chasse est primordial.

Pour truquer son vote, si c’est anonyme et qu’une majorité de « oui » et « oui avec un point d’interrogation » l’emporte, quel que soit son vote, elle restera avec le groupe, non ? Et si c’est pas anonyme, elle saura que ça vient de toi. Montre ? Aye, je confirme, » Reprends-je en regardant le bulletin. « Ce serait plus mal écrit, tu pourrait peut-être prétendre lire ‘non’, mais je crois que tu es bien trop franche pour pouvoir jouer les innocentes et les ingénues. Maintenant, j’ai aucune idée de ce qu’elle a écrit, c’est pas une langue que je connais. Mais modifier directement son bon, c’est une mauvais idée. Trop dangereux pour toi. Je te l’ai dit. Il y a trop de danger déjà existant autour, et là Vesa en est potentiellement un de plus, ne crée pas de situation qui t’en rajouterai plus que tu ne peux gérer. A voir par contre si on devrait pas prévenir le reste du groupe, ce qui nous déchargerai de toute responsabilité, pauvres enfants que nous sommes… »

Je bats exagérément des cils en parlant, signe que non, je ne parle pas sérieusement en nous qualifiant ‘d’enfants’. Mais bon, je suis consciente qu’aux yeux des adultes, ça les rassurerait d’être tenus au courant, mine de rien. Et que Crevette a déjà assez de responsabilités à porter ‘seule’, et qu’elle fatigue, chose que je préfèrerait éviter. Au reste du groupe de décider en âme et conscience de ce que Vesa doit faire ou non.

« Par contre, si on fait ça, je soutiendrai qu’elle doit avoir une chance de répondre de ses actes. Parce que bon, si ils décident de la chasser pour cette raison, il y a des chances qu’ils décident de faire la même pour moi… »

Ou d’essayer de me planter un pieu dans le cœur… Et bizarrement, j’suis pas d’accord.

Spoiler: