Tous à la plage, joyeux carnage ! ♥ [LIBRE]

Un ciel bleu, un soleil de plomb, des glaces et des maillots de bain : Bienvenue en été. Et en pleine canicule, accessoirement. On crève. Heureusement, y a une belle piscine extérieure, des transats, des jouets aquatiques et un bar à friandises glacées. De quoi bien se rafraichir. Et si ça ne suffit pas, y a la plage juste à quelques mètres. Quelques pas sur la terrasse de bois et pouf, on peut piquer une tête dans les vagues. Sauf que y a pas un chat. Et que c’est un peu mortel.

Play fait la moue.
Vraiment pas fun.

Un matheux sauvage apparaît soudainement sur la plage, armé de sa fidèle calculatrice et paré à vous témoigner de son ennui profond pour cet endroit. Pas question de faire prendre une douche à sa belle Roxie, de se dévêtir, de manger une glace (il ne dit pas non contre une cannette, cependant) ou d'aller jeter le ballon. Al préfère s'asseoir sur un transat et attendre que quelqu'un lui donne un phénomène physique intéressant à analyser. Ou plutôt, que le seul gamin présent s'y colle, et surtout sans l'inviter dans ses petits jeux.

Oh. Oooh. Voilà enfin une bonne âme en quête de fraîcheur. Play commençait à désespérer. Et… l’âme rouquine en question le snobe totalement. Baf, pas grave. Ça n’allait pas durer. Tel un chat, le gamin se lève et contourne le transat. Et, une lueur perfide dans les yeux, il donne un bon coup de pied dans le dit transat à roulettes. Qui, paix à son âme, plonge droit dans la piscine. Avec son occupant. Play ricane et les yeux clos, savoure les fraîches éclaboussures.

Il a fait l'erreur de ne pas tourner la tête pour suivre ce gosse des yeux, et l'a payé de sa tranquillité. Mais garder son sang-froid est toujours la meilleure solution, et ainsi Al s'extirpe de l'eau sans un mot. Il avance froidement vers le transat le plus proche et s'y allonge comme si de rien n'était.
Enfin, jusqu'à constater que Roxie n'a pas apprécié le petit voyage dans la piscine ; il n'est plus face à un plaisantin, c'est un assassin. Il lui lance un regard noir..

Éclaboussures. Le type s’extirpe de la piscine. Play rouvre les yeux et le suit du regard. Pas un mot. Et voilà qu’il retourne à son transat. Enfin, un autre transat. Tch. Pas drôle. Ha, quoique. Joli regard noir. Les yeux brillants, Play décampe. Et revient avec un ballon dans les mains. Qu’il lance droit sur le visage du rouquin.

▬ Y a que les vieux qui restent sans bouger en été !

Et hop, il redécampe. Pas fou, quand même. Armé d’un dauphin gonflable, il se prépare à l’assaut. En se jetant avec au milieu de la piscine. Hehe.

« Ce n'est pas parce que le corps ne bouge pas que le cerveau n'est pas en ébullition pour résoudre l'une des grandes énigmes mathématiques de ce siècle. » répond froidement Al. Ensuite, il pose Roxie sur le côté - mieux vaut qu'il évite de la toucher tant qu'il est mouillé - et se masse le bras gauche avant d'attraper une frite en mousse et de la pointer vers son adversaire.
« 5 * 28 + 2 ? Si tu réponds faux, même la poussée d'Archimède ne pourra pas te sauver de la noyade. »

Play fixe Al sans émotion. En silence. Puis laisse tomber d’une voix atone :

▬ 142.

Les jambes des deux côtés sa fière monture, les orteils pataugeant dans l’eau, le sale mouflet s’autorise un petit sourire supérieur. Avec une petite moue, il rajoute :

▬ Suis-je donc sauvé de la noyade, ô grand mathématicien ?

Flop flop. Play gagne rapidement l’autre bord, s’empare à son tour d’une frite et retourne à sa position stratégique : pile au milieu de la piscine. Et là, il s’arme comme un chevalier en plein tournoi de joute.

▬ Approche si t’es un homme !

Merde. Il a trouvé la bonne réponse et a par la même occasion manqué une occasion de se taire. Loin d'être intimidé par les menaces du gamin, Al prononce un « C'est exact. Mais tu vas devoir jouer au dresseur de dauphins tout seul, petit. » froid et le salue avec un sourire feint avant de quitter totalement l'espace de la piscine pour regarder la plage de plus près. Techniquement, ce gamin ne devrait pas résister à l'envie de lui faire une sale coup supplémentaire, il suffit de l'attendre avec un plan bien préparé..

Dresseur de… L’est con ou quoi ? Depuis son destrier, Play observe Al faire sans émotion. Hm. Louche. Il s’est pas éloigné. S’il voulait juste se la jouer détaché et pas répondre, il ne serait plus là. En lui tournant de nouveau le dos, en plus. Soit c’était un coup fourré. Soit il était du genre bêbête. Flop flop. Play regagne le bord et s’éloigne sur la pointe des pieds. Qu’il l’entende ne changerait rien. La sentence glacée tomberait.  

Plof. Les miracles du bar à glaces. Et voilà un bon granita bien froid et dégoulinant sur la tête. Rafraîchissement express.

Ziza arrive sur la plage. En quelques minutes, elle dépose ses affaires et se met en maillot. Cet endroit est vraiment génial quand il fait beau. Elle s'apprête à filer dans l'eau quand elle aperçoit un garçon renverser un granita sur la tête d'un autre type. Ça pourrait être drôle. Mais le garçon roux n'a pas l'air d'apprécier. Ziza ne veut pas s'en mêler et se diriger vers la piscine pour nager quelques brasses. L'eau est fraiche, ça fait du bien. La jeune fille jette un coup d'oeil discrètement aux deux garçons...

Aussitôt après avoir senti le coulis glacé, preuve que l'enfant est bel et bien vicieux à souhait, il se retourne et l'attrape par le bras. Il lui arrache son gobelet des mains et le traîne avec lui jusqu'au bar glacé.
« Tu manques clairement de technique. Pour obtenir un maximum d'effet, il fallait jeter le gobelet plus fort et prendre le plus grand verre. »
Il s'empresse d'appliquer son raisonnement avec une taille XXL, se retourne et remarque une nouvelle présence qu'il notifie à son interlocuteur.
« Tiens. Montre que tu sais faire les choses correctement. »

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(juste ignoble de pas pouvoir détailler le pourquoi du comment t_t)(donc oui, Al lui jette bel et bien le gobelet - pas que le contenu - dans la figure selon une trajectoire rectiligne uniforme, il aime les choses bien faites)(j'ai considéré que play avait seulement gardé le gobelet dans les mains mais si il l'avait mis ailleurs je modifierai)
(pardon Ziza... /fuit)

PUTAIN C’EST FROID.

Résume globalement la pensée de Play à cet instant. OK, il s’attendait à une contre-attaque, mais franchement, refaire le coup du granita… manque d’originalité. C’est glacé, en plus. Il avait pas fait trempette avant, lui. Pis c’est quoi ça, il lui propose de changer de cible ? SÉRIEUX ?

Play fixe en silence Al. Puis se dirige vers la piscine et s’accroupit devant. Il agite la main vers Ziza et commence une sorte de référendum à voix basse.

▬ T’sais, le mec là-bas, il sait pas s’amuser… ça te dit de le décoincer un peu ?

Toujours observant la scène à distance Ziza est témoin de la contre-attaque du matheux... Mais voilà que le garçon aux cheveux blancs s'approche d'elle.
- T’sais, le mec là-bas, il sait pas s’amuser… ça te dit de le décoincer un peu ? demande-t-il à voix basse.
- Hum... Pourquoi pas ? Mais on ne l'embête pas trop quand même, hein ?
Cette réponse résultait d'une rapide évaluation de la situation : soit elle acceptait et ils étaient à deux contre un, soit elle refusait et elle se mettait les deux à dos...

▬ Bien sûr.

Sourire brillant et parfaitement innocent. Play échange quelques mots avec sa nouvelle camarade puis lève un doigt.

▬ On va commencer par ça : je le distrais, et toi, tu te charges du reste.

Histoire de tâter la température, tout ça. Le gamin saute aussitôt sur ses pieds et court vers Al. Il s’arrête. Esquisse un petit sourire. Et bondit à son cou, s’agrippant comme un koala.

▬ J’espère que t’es pas trop nul avec les filles. Serait bête que ce soit ton premier.

Smack. Et hop, un p’tit bisou mouillé sur la bouche.

Et maintenant, fuyons.

Après s'être assurée qu'ils n'allaient pas trop embêter Al, Ziza observe le garçon passer à l'action. Sous ses yeux ébahis, elle assiste au viol de la bouche de Al... Le pauvre, et dire qu'elle allait l'embêter encore plus... Bref, à son tour...

La petite fille se dirige vers sa future victime en mode ninja, et en quelques mouvements elle subtilise la calculette du rouquin matheux. Maintenant, courir. Vite... En le narguant un peu au passage...

- Je t'emprunte ça ! Tu es assez intelligent pour t'en passer, non ?

Les. sales. gosses. Il s'attendait à être spectateur, le voilà victime. Lorsqu'il voit Roxie fuir au loin.. son sang fait moins d'un tour, la guerre est déclarée !
« Simple. Il y a 100% de probabilité que tu aies mal aujourd'hui et une espérance de 40 bleus. »
Et il se précipite sur le sable pour rattraper la gamine.
« Roxiiiiiiie ! » dit-il en courant, bras gauche devant et prêt à égorger tout ce qui lui tombera sous la main. Même une fillette. (dommage qu'il ait une endurance zéro)
« Au voleur ! » rajoute-t-il pour inciter le nouvel arrivant à intervenir.

Ça commence bien. A peine je pose un pied sur le sable que je suis témoin d'une scène des plus insolites. Un gamin aux cheveux blancs se jette sur une espèce de grand échalas roux pour l'embrasser. Peut-être qu'il faut appeler la police...
Le rouquin est ensuite délesté d'un objet plat et rectangulaire par une gamine. Soit c'est un livre, soit c'est une calculette. Beurk. Que ce mec se débrouille tout seul. Je ne parle pas aux scientifiques.
Et en plus, il a le culot de me demander de l'aide. Non mais et puis quoi encore ... Déjà, on dit s'il-te-plaît. Pfeuh.

Mais qu’est-ce qu’il déblatère, le rouquin ? Baf, peu importe. Faudrait déjà qu’il l’attrape. Pour l’instant, l’important, c’est cette fille et « Roxie ». Play lève le bras en l’air et beugle quelques encouragements.

▬ Run for your life !

Enfin… en quelque sorte. Bon. La suite. Il avise du coin de l’œil le nouveau participant mais ne s’en préoccupe pas plus que ça. Question de tactique. Les achever un à la fois, tout ça. Play tape dans ses mains et ramasse ensuite divers objets avant de courir après Ziza et Al. Et d’en lancer tout plein sur le chemin de ce dernier. Dont, entre autres, un canard en plastique, un ballon gonflable,  deux canettes de soda, et une bouteille de crème solaire. Allez savoir où il avait trouvé tout ça. Et comment il pouvait en transporter autant.

La perfidie n’avait pas besoin d’être logique.

Il a donné un nom à sa calculette ? Ziza trouve ça mignon, ça lui fait penser à ses peluches et étoiles de mer. Et voilà qu'il court à la poursuite de sa bien aimée, que c'est romantique ! Ça le serait encore plus s'il arrivait à courir plus de dix mètres sans s'essouffler... Sous les encouragements de Play, Ziza essaye de creuser l'écart avec ses petites jambes, pendant que son allié piège le parcours du preux chevalier matheux. Il y a bien longtemps que la jeune fille ne s'était pas autant amusée, autrefois c'était plutôt elle la victime... Eh puis d'abord, il n'avait pas qu'à la mêler à leur dispute, elle serait restée sagement dans la piscine et il n'aurait eu qu'un gamin sur le dos.

Ziza slalome dans le sable, essayant de passer par dessus les rochers et autres obstacles naturels prêts à faire tomber l’adolescent à sa poursuite...

« Fffh, fhhhh, pffffsht... »
Multipliez cette réplique par dix ou vingt et vous aurez un aperçu du calvaire enduré par Al lors de sa course poursuite en sandwich entre les deux mômes. Si cela n'avait été pour l'amour de sa vie, il aurait volontiers été tanner l'autre qui regarde le spectacle sans daigner l'aider.
Il perd son souffle et trébuche bêtement sur l'un des projectiles de Play. C'est inutile, il n'a pas l'endurance pour rattraper ces sales mômes. Mais eux... n'ont aucun intérêt à le distancer de trop. Ce ne sont que des gamins.
Al se relève, s'essuie en toute dignité et rejoint Ervin. Si la situation n'était pas aussi critique, il l'aurait abordé avec politesse.
« Je propose un deal.. commence-t-il en tout sérieux. Aide-moi à retrouver Roxie et je ferai ce que tu veux, pitié ! »

« Je propose un deal.. Aide-moi à retrouver Roxie et je ferai ce que tu veux, pitié ! »

Je hausse un sourcil. Roxie ? La calculette ? Et pis quoi encore ? Je discute quelques minutes avec lui pour montrer mon désaccord. Je ne bougerai pas de ma serviette.

« Non, c'est non. C'est pourtant simple à comprendre ! »

Il finit par s'éloigner, enfin ! Et le voilà qui retourne attaquer le petit con aux ch'veux blancs même si ça servira à rien. De mon côté, c'est plutôt la gamine à la calculette qui m'intéresse.

« Hé, gamine ! »

Je lui fais signe de s'approcher.

« Dis donc, j'arrive pas à croire qu't'aies réussi à voler la calculatrice de l'autre idiot. C'est son trésor, l'objet qu'y chérit le plus au monde ! T'as bien choisi, là, tu pouvais pas plus le faire chier qu'avec ça ! » je ricane.

Ervin n'est décidément pas une mince affaire. Après avoir parlementé avec lui, il change finalement de cible et se dirige vers le gosse aux cheveux blancs. Ce n'est pas un adversaire à prendre à la légère, son imagination étant au service de son vice. Al part se procurer un pistolet à eau -qui traînait dans un coin, bien entendu- et mitraille ensuite le gamin tout en essayant de focaliser sans attention pour qu'il ne regarde pas où il marche.
Il sera le premier des deux à payer. La gamine viendra par la suite.

Tiens, le chevalier a abandonné sa demoiselle en détresse ? Pathétique, Ziza s'attendait à mieux de sa part... Elle ralentit et observe le rouquin demander de l'aide à un parfait inconnu. Elle n'entend pas tout, mais il lui semble percevoir un "non". Le matheux n'est décidément pas fait pour la diplomatie.
- Hé, gamine !
Ziza est surprise, elle s'approche avec prudemment du jeune homme.
- Dis donc, j'arrive pas à croire qu't'aies réussi à voler la calculatrice de l'autre idiot. C'est son trésor, l'objet qu'y chérit le plus au monde ! T'as bien choisi, là, tu pouvais pas plus le faire chier qu'avec ça !
La jeune fille rougit, elle ne voulait pas trop l'embêter non plus...
- On voyait bien qu'il était scotché dessus, même à la plage... Et puis, j'ai eu de l'aide. répondit-elle en désignant le garçon aux cheveux blancs.
- Tu veux nous aider à l’embêter ? demanda-t-elle au jeune homme.

La gamine s'approche, finalement. Je pensais qu'elle allait flipper.

« On voyait bien qu'il était scotché dessus, même à la plage... Et puis, j'ai eu de l'aide. »

Et la fillette de s'pencher vers moi.

« Tu veux nous aider à l’embêter ? »

Mais qu'est-ce qu'ils ont tous à vouloir m'embaucher, là ? Qu'est-c'que j'ai fait de mal ?

« Euh ... Ça dépend. Qu'est-ce qu'y faudrait que j'fasse, concrètement ? »

Play reste sur place et se laisse arroser.

▬ T’es pas un peu grand pour jouer avec ça ?

Nouvelle rasade. Bouge pas.

▬ Ou alors, t’es en manque d’attention ?

C’est qu’il s’acharne… Le gamin esquisse un petit sourire.

▬ Tu veux un autre bisou, peut-être ?

Intérieurement, le petit glousse. Avant de se faire de nouveau arroser. Il s’essuie et soupir.

▬ Tu t’y prends mal.

Play attrape un autre pistolet, et charge son réservoir… avec une bonne cannette. Il détale vers sa camarade et son interlocuteur. Il se place d’ailleurs juste à côté de lui. Sourit innocemment. Et tire une bonne rasade de soda sur Roxie. Si l’eau ne l’avait pas achevé, probablement que le soda venait de s’en charger. Il parachève son œuvre en collant l’arme et Roxie dans les mains de l’inconnu. Avant de prendre la main de Ziza et de détaler avec elle.