Dortoir 5

Sitôt que vous ouvrez la porte, la première chose qui vous frappe est la résistance du battant, qui semble freiné par quelque chose, et un bruit graveleux émanant de ses frottements avec le sol. L'adjectif n'est pas employé au hasard puisque vous constatez, une fois la porte correctement ouverte, que le sol est couvert d'une épaisseur de gravier sur toute sa surface. En posant le pied dessus, vous pouvez constater qu'elle est relativement profonde, un peu moins d'une dizaine de centimètres ; au vu de l'étendue du lieu, ça représente une bonne quantité de caillasse, vous pouvez le confirmer en voyant la centaine de sacs de toile empilés sur le bord de la pièce, qui ont dû servir à transporter tout ça.

Si encore, cela n'était qu'une inoffensive lubie de l'architecte responsable des lieux... mais il semblerait que ce dernier en ait également été le décorateur. L'endroit est un dortoir, mais en lieu des matelas et des coussins, ce sont des sacs de sable, et encore des sacs de sable, posés sur des structures de fonte enfoncées dans la masse de gravier. De quoi vous rappeler les douces nuits que vous avez passées dans le camion.

Mais hauts les cœurs ! Au milieu de toute cette morosité et ce sens du confort très douteux, vous pouvez apercevoir le dispositif qui viendra égayer vos insomnies : l'architecte-décorateur de l'endroit ayant manifestement confondu le dortoir avec une cour d'intérieur, il a tout de même décidé de persévérer dans sa confusion au point d'ajouter un toboggan et une balançoire au centre de la pièce. Le toboggan est d'ailleurs juste à la hauteur des lits les plus élevés, pour les amateurs de sensations fortes qui voudraient piquer une descente matinale après le réveil !

État de la fouille : Entamée.
Objets trouvés : Triangle réglable.