Dortoir 1

Messages : 1042 Date d'inscription : 24/06/2012

Si les autres dortoirs du Laboratoire semblaient subvenir aux besoins essentiels en matière de confort, celui-ci n'arrive clairement pas à ça. Parfait exemple d'une situation où les concepteurs ont préféré la quantité à la qualité, cet endroit comporte plus d'une vingtaine de lits, rangés dans des sortes de longs casiers où une personne adulte trouverait à peine la place de s'allonger. S'il n'y avait pas les draps et les taies, on aurait plus certainement cru à un entrepôt.

Les armoires du fond de la pièce sont exactement dans le même ton. Pas de grandes portes abritant des penderies ou des étagères, mais à nouveau des casiers sur des casiers, dans lesquels tout a été entreposé avec cette compacité dont seuls sont capables les caissiers et les champions de Tetris. Certains sont fermés, d'autres ouverts, et d'autres ont carrément la serrure éclatée. L'un d'entre eux est couvert d'étiquettes diverses indiquant qu'il ne faut pas l'ouvrir, et naturellement, il est ouvert - depuis le passage des explorateurs de la veille.

Un bon point malgré tout : la lumière ne fait pas défaut. Les fibres lumineuses du plafond se séparent en plusieurs branches pour créer des sortes de lampes de chevet pour chaque lit, et au vu de leur nombre, la densité de lumignons au mètre carré vient compenser leur faible luminescence. En revanche, si vous comptiez dormir ici, vous pouvez considérer que cela s'ajoutera au manque de confort, puisque vous aurez aussi le droit à la lumière en pleine figure. Non, définitivement, celui qui a conçu cette pièce n'avait sûrement pas pour projet de s'en servir lui-même.

État de la fouille : Terminée
Objets trouvés : Lame noire, Chaussures de sport, Bidon d'huile, Pelle à tarte titan, Pavé sur la plage

En ouvrant les yeux, elle eut l’impression que cela faisait une éternité qu’elle avait dormi.
Alev n’avait même pas été dérangée par les lumignons tant elle s’était sentie épuisée la veille. Physiquement, comme mentalement.
Elle avait eu besoin de ce sommeil réparateur, mais elle avait l’impression d’avoir perdu du temps. La culpabilité guettait au fond de son esprit, mais elle la fit taire d’un clignement des yeux. Alev devait se convaincre qu’elle en avait eu besoin, et qu’il n’y avait pas de perte de temps quand on voulait prendre soin de soi.

Elle écarta le drap de son corps, se mit en position assise une minute durant. Elle n’avait aucune notion du temps passé à dormir, ni d’à quel point la journée avait été écoulée. Elle n’avait pas souvenir d’avoir vu quelqu’un dormir ici auparavant : soit elle avait passé la nuit dans ce dortoir seule, soit elle avait été plongée dans un sommeil si profond qu’elle n’avait remarqué aucun individu. Mais la sensation d’être reposée était un vrai plaisir.

Et bien, que faire, maintenant ? Elle pouvait quitter le dortoir et chercher quelqu’un qui pourrait lui expliquer la situation, ou prolonger cet instant de solitude, le temps de se réveiller complètement et de respirer encore un peu. Alev choisit cette seconde option, en partie car elle n’avait aucune envie de prendre le risque de rencontrer l’un des cyantifiques sur son chemin. Son attention se porta sur les casiers, répartis en des nuances d’états déplorables selon là où se posaient ses yeux. Et même s’ils paraissaient à l’abandon, peut-être l’un d’eux recelait-il quelque chose d’important. Elle finit par se redresser pour se diriger vers l’un d’eux et l’ouvrir.

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Le tiroir qu’elle avait ouvert était vide. Elle considéra un instant les longues lignées de casiers en se demandant comment ils avaient bien pu finir dans un tel état. Elle se souvint que les cyantifiques avaient dit, deux jours plus tôt, que cet endroit avait été habité par leurs pairs. Elle qui, sur Terre, s’était imaginée jadis que les scientifiques étaient des personnes ordonnées et méticuleuses, ne pouvait s’empêcher de se dire que les clichés ne tenaient jamais longtemps.

Elle songea qu’elle n’avait pas assez essayé, et examina un autre tiroir.

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'Dortoir 1' : 4

En ouvrant un autre casier, elle tomba nez à nez sur un bidon d’huile. Que faisait une chose pareille dans un dortoir ?! L'électrochoc finit par la réveiller - du moins mentalement. Elle souleva le bidon et le posa au sol, près d’elle. Elle songea qu’elle devra trouver à quoi cela pouvait bien servir, à part dans un plat cuisiné.

Elle soupira, puis ouvrit un autre casier.

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Le troisième casier s’ouvrit une grande pelle à tarte. Le destin lui proposait peut-être d’arrêter ses recherches et de faire une pause repas. Mais elle n’était pas tellement d’humeur à manger, même si l’odeur de la pelle à tarte d’une taille ridiculement grande était tout de même alléchante.

Abandonnant la pelle à tarte sur un casier vide, elle ouvrit un quatrième casier.

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'Dortoir 1' : 2

Le quatrième casier offrait un livre épais, qu’Alev feuilleta. Il y avait des photos et des dessins de plages terriennes. Elle ressentit comme une sensation de mal de pays en observant ces images si familières… Elle posa le livre près de la pelle à tarte, prit une inspiration…

Puis ouvrit un autre casier.

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Il semblerait que les casiers étaient tous vides. Alev se saisit de la pelle à tarte, qu’elle attacha à sa ceinture, prit le bidon d’huile et le livre dans chaque main, puis quitta la pièce.

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