Épreuve 6 - Équipes B et C [ ♥ ♠ ]
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Date d'inscription : 24/06/2012
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Folie d'Esquisse
Sam 23 Mar - 23:50
Épreuve n°6 - Extrapolation
Nous sommes tous les jours entourés de détails qui nous paraissent insignifiants. Des évènements a priori décorrélés et imprévisibles s'entrechoquent parfois pour donner de curieuses coïncidences.
Alors que vous faisiez vous aussi partie de cette masse grouillante qui continue à vivre dans l'ignorance la plus totale, vous commencez à ouvrir les yeux sur ces indices du quotidien qui, de fil en aiguille, esquissent les traits d'une gigantesque conspiration. Quelle est la force mystérieuse qui l'oeuvre dans l'ombre ? Et surtout, que va-t-il se passer, maintenant que vous savez ? (parce que bien sûr, ça ne peut être que la vérité, n'est-ce pas ?)
Alors que vous faisiez vous aussi partie de cette masse grouillante qui continue à vivre dans l'ignorance la plus totale, vous commencez à ouvrir les yeux sur ces indices du quotidien qui, de fil en aiguille, esquissent les traits d'une gigantesque conspiration. Quelle est la force mystérieuse qui l'oeuvre dans l'ombre ? Et surtout, que va-t-il se passer, maintenant que vous savez ? (parce que bien sûr, ça ne peut être que la vérité, n'est-ce pas ?)
Nous rappelons que les forums devant poster sur ce sujet sont les suivants : Damned Town, Dusk Lumiris, Epicarena, Infernum, Kobe High School, La Sérénissime, Les Chroniques d'Irydaë, Madelle, Peek a Boo !, Terrae, Tasty Tales et Valoran's Battlefront.
Pour les autres, c'est par ici
- Rappel du fonctionnement:
Épreuve classico-classique de l'interforum, qui consiste à rédiger, sur un thème donné, et avec votre personnage, un texte qui ne doit pas dépasser les 1500 mots (mais vous pouvez faire nettement moins). Le thème est donné à minuit, le samedi ou le dimanche, et vous avez 24h pour écrire.
Quelques petites consignes :
- En début de post (uniquement dans le premier post s'il s'agit d'un mini-RP), nous vous invitons à présenter sommairement votre univers et votre personnage de manière à nous fournir assez d'éléments pour tout comprendre.
- Les mises en page sont autorisées, mais nous comptons sur vous pour faire attention à la lisibilité en évitant les couleurs/polices illisibles et les tailles d'écriture en-dessous de celle par défaut. Si vous avez un doute, vous pouvez venir faire des tests sur ce sujet et demander des avis sur la shoutbox.
- Si vous voulez avoir votre avatar qui s'affiche joliment à gauche, vous pouvez utiliser la balise de transformation :
- Code:
<transformation invite perso="Nom de votre perso" avatar="Lien de l'image de votre avatar" forum="Nom de votre forum" lien="Lien de votre forum ou de votre fiche de perso" />
Invité
Invité
Dim 24 Mar - 13:20
- Spoiler:
- Bonjour, je poste sous les couleurs du forum : Les Chroniques d'Irydaë ! Le personnage que je vais vous jouer aujourd'hui n'est pas Luciole Aldebarra (comme à l'édition précédente), mais sa sœur, Ludmillia Aldebarra. Ludmillia est une chanteuse d'opéra lyrique qui expose partout sur le continent nommé Daenastre (un des quatre gros continents de notre univers, et celui se rapprochant le plus de notre monde actuel en terme de technologies, ect...). Cette scène se passe en 934. C'est tout ce dont vous avez besoin pour comprendre le texte ci-dessous, bonne lecture !Le personnage en question :
C'était un jour de pluie, dans le plus bel opéra de ma patrie, ma ville de cœur, Alexandria. Il était presque sept heures quand la clarinette sonna l'entrée en lice des premiers artistes bariolés de la soirée, soirée placée sous le thème du cabaret, et de ses variantes burlesques. Seuls les plus grands de ce monde étaient conviés pour l'occasion, et il était de notre devoir de les distraire du mieux que nous le pouvions, grâce aux multiples talents que nous comprenions dans nos rangs. A présent, vous vous demandez certainement quel est le miens ? Et bien, il s'agit du chant ! Mais pas n'importe quel chant, puisque je suis chanteuse lyrique, meneuse du ballet depuis près de trois ans maintenant, et très fier de mon parcours que je classifie d'exemplaire. Un timbre de voix Mezzo-Soprano, mêlé à mon style glamour et assuré, voilà qui en faisait jalouser plus d'une à l'époque de mon sacre. Je continuerais bien volontiers à vous parler de mes exploits professionnels tant ils sont nombreux et glorieux, mais je ne voudrais pas vous paraître arrogante, loin de là, croyez-moi ! Ainsi, je vous ferai grâce de l'énumération de toutes ces femmes que j'ai battu à plates coutures lors des concours d'admission, elles étaient si faibles comparées à moi... Croyez-vous qu'elles pensent à moi, encore aujourd'hui ?
† "Lumière, s'il vous plait ! Concentrez les éclairages sur le centre de la scène... Ludmillia, c'est à toi de jouer ma belle, bon courage !", disait un bel ingénieur en coulisse, avant de faire le noir total dans toute la salle, ce qui me retira définitivement de mes songes les plus profonds, et m'invita à prendre place dans l'arène aux miles fauteuils rougeâtres, bordés de dorures et autres extravagances en tous genres
Ainsi, j'avançai avec assurance vers le centre de la scène, une scène que je connaissais bien en raison des nombreuses représentations que j'y avais effectué. Les pieds aux talons étincelants encrés dans un plancher aux limites du vermoulu, ma robe de velours couleur vignes d'été sublimant mon teint pâle et mes anglaises châtains clair, je plongeais mon regard dans ce néant d'être, du moins, pour quelques secondes encore. Une dernière expiration, un remodelage capillaire, me voilà.
† "Slac...", tel était le bruit des projecteurs illuminant mon être d'un cercle purificateur et jaunâtre.
L’orchestre commençait à jouer, et avec lui, le soliste au violoncelle, un vielle homme aux doigts habiles, dont les notes exquises faisaient trembler les cœurs, et plus si affinité. Il n'était pas courant de le voir faillir. La représentation battait son plein, le public était ébahit par ma voix des plus expressives, et par association, la beauté que je dégageais ! Malgré ce semblant de calme dans l'audience, je pouvais tout de même percevoir des mouvements d'ombres parasites sur le bord de la scène, inhabituels dans une exposition de cette ampleur, mais du moment qu'ils ne venaient pas cacher ma robe aux diamants scintillants, cela ne me causait pas de problème. Je continuais alors ma prestation vocale de haut rang, une musique de la grande Bet'Oven, une artiste lyrique des années 910 que j'admirais beaucoup.
C'est alors que mon oreille absolue, digne radars aux incompétents de la corde instrumentale et vocale, repéra une femme dans le chœur (placé lui-même dans la fosse), dont les fausses notes commençaient à peser en nombre. Ainsi, je commençais à élever mon intonation afin de masquer cette immondice harmonique qui sortait de sa bouche, ce qui fît réagir quelques connaisseurs dans la salle, à mon grand malheur. J'étais quelqu'un de perfectionniste, et la simple vue d'une personne ne respectant pas mon travail avait le don de m'énerver que plus encore. Cette fois ne manquait pas à la règle, et ce n'était pas près de s'arranger avec la chute d'un décorateur en plein milieu de la coulisse côté jardin. Un boucan sans précédent, qui me fît me retourner en direction du chœur, aux sourires moqueurs pour une bonne partie d'entre eux. Quelques secondes plus tard, alors que ma prestation était à l'arrêt, une sensation désagréable s'empara de mon corps. Une humidité élevée. J'étais trempée, de la tête au pied, un sceau vide éclaté contre le sol, on m'avait humilié.
Dévastée, la supercherie... Ou que dis-je, le complot contre ma dignité venait de prendre fin en ces lieux, emportant avec lui les nombreux souvenirs d'une vie remplie de bonheur et de réussite. Mes genoux assaillit de toutes parts par les échardes d'un plancher mal brossé, je fondais en larme, encore et encore, jusqu'à... Jusqu'à ce que la honte s'affale sur mon dos, un dos certes robuste pour un petit bout de femme comme moi, mais beaucoup trop frêle face au poids de ma méchanceté passée, des maux que j'avais causé, et de ma luxure. Tant d'années passées à faire le mal, pour être punie à mon tour, de la façon la plus humiliante qu'il soit.
† "Vous n’êtes tous qu'une bande de gros rats ! Déchets de la société, je vous hais ! Regardez ce que vous m'avez fait, vous devriez avoir honte de vous tenir ainsi devant moi ! Moi, être de lumière. Vous ne m'arrivez pas à la cheville !", hurlais-je tout en expulsant les derniers centilitres d'eau physiologique que mon corps comportait.
Furieuse, je quittai la scène, balançant boucles d'oreilles et autres artifices du genre contre le sol boisé. Mon manager essaya tant bien que mal de canaliser ma fureur naissante, en vain. Mon objectif à cet instant précis était simple, trouver ces fauteurs de troubles de premier ordre, et régler leurs comptes. Ma direction ? Les loges évidemment ! Si il y avait bien un endroit où ils avaient pu se réfugier, c'était bien là-bas. Je pris alors les escaliers en direction des sous-sols, endroit où se comptait par vingtaine les loges des musiciens, et du chœur. Celles des artistes comme moi, étaient situées au dernier étage de la structure. Mes talons contre le sol dorénavant cimenté, les yeux bombés et légèrement rouges, j'arrivais dans ce couloir mal éclairé, la loge du chœur était face à moi, d'un geste vif de la main droite je poussais la porte afin de m’engouffrer dans cette raterie, et là, stupeur. Face à moi, une table ornée de portrait me représentant, avec eux, une lettre et quelques objets de valeur m'appartenant. Pensive, interloquée, je ne comprenais pas le sens de cette mise en scène malsaine et de mauvais goût. Parmi les portraits, l'un d'entre eux était transpercé d'un dahlia noir aux longues pétales. Je pris alors la lettre entre mes frêles mains, puis, commençait la lecture d'un récit glaçant :
"Chère Ludmillia,
C'est avec beaucoup d’admiration et de pudeur que je t'écris cette lettre.
Dès lors que je t'ai vu pour la première fois, dans ce petit bar burlesque d'Alexandria, je n'ai cessé de t'aimer.
Ta beauté, et ton talent sont ma seule raison de vivre, et je ne me vois pas continuer la vie sans toi.
Ta quête de succès et de reconnaissance me fascine, et je pense pouvoir te suffire...
Acceptes-tu, Ludmillia, de me livrer ta vie en échange d'un amour éternel ?
Le Dahlia Noir"
C'est avec beaucoup d’admiration et de pudeur que je t'écris cette lettre.
Dès lors que je t'ai vu pour la première fois, dans ce petit bar burlesque d'Alexandria, je n'ai cessé de t'aimer.
Ta beauté, et ton talent sont ma seule raison de vivre, et je ne me vois pas continuer la vie sans toi.
Ta quête de succès et de reconnaissance me fascine, et je pense pouvoir te suffire...
Acceptes-tu, Ludmillia, de me livrer ta vie en échange d'un amour éternel ?
Le Dahlia Noir"
Ludmillia, tétanisée, s’effondra au sol tel un pantin de bois, la lettre toujours entre ses mains dorénavant tremblantes. Si elle n'avait pas encore compris que ces petits événements étaient le fruit de l'imagination d'un serial killer en puissance, son instinct de survie avait bien saisi la gravité de la situation.
Alors qu'elle réfléchissait à qui contacter pour constater de la folie de la chose, une ombre imposante déboula derrière elle, s'empara de son cou, puis, s'en était fini. Elle n'eut le temps de crier.
Alors que je retrouvais péniblement la vue, dans cette chambre d’hôtel du 23 Quai des Tulipes, ma chambre ? Oui, c'était bien elle, ma chambre. Mais je ne suis plus à l'opéra ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Où est le monstre qui m'a sauté dessus tout à l'heure ?! Il faut que j'appelle la milice, vite ! Non, attend, je ne suis pas blessée. Il n'y a pas le soupçon d'une trace de sang sur mes draps blanchâtres. Mais alors, tout ceci n'était qu'un mauvais rêve ? Je suis rassurée ! Il est vrai que j'ai la fâcheuse tendance à voir le mal partout, cette fourbe impression que tout le monde me jalouse et souhaite ma place, quitte à m'en faire payer le prix. Mais ce coup-ci, il n'était pas question d'un complot contre ma carrière exemplaire, mais bien d'une surconsommation de vin rouge.
Effectivement, tout ceci n'était qu'un vaste rêve, Ludmillia Aldebarra n'avait pas quitté sa chambre d’hôtel après être revenue de cette soirée arrosée au restaurant mondain du coin, chambre qui n'avait par ailleurs, pas bougé depuis son couché... Si ce n'est, ce dahlia noir déposé au pied de son lit. On ne sait pas très bien comment il a atterri là, mais ce n'est qu'une fleur après tout ?
Winter C. Eliwën
Invité
Dim 24 Mar - 15:13
- Présentation:
- Madelle est un monde où la magie, appelée Vérité, imprègne chaque être des trois races humanoïdes qui y habitent : les Héléos, peuple de l’eau occupant les mers et océans de Madelle (mais ils peuvent sortir de l’eau, où ils adoptent alors une forme humaine), les Liares, peuple du feu occupant les territoires du nord de Madelle, et les Humains, peuple de la Terre séparé en 5 confréries (les Arvélès sont confrérie guerrière vivant dans les montagnes tandis que les Parlèms sont souvent vus comme des êtres riches et raffinés). Chaque peuple et chaque confrérie maîtrisent des aspects distincts de la Vérité.
Winter C. Eliwën est une Héléo et maitrise la Glace. Plus que tout, elle aime parcourir le monde pour découvrir, poussée par la curiosité. Et parmi tous les endroits qu’elle a fréquentés, son préféré est Arnlo, la ville des Parlèms. Là bas, elle s’est créée une nouvelle identité et elle est connue sous le nom de Crystal de Faertas, riche héritière d’un marchand d’étoffes. En vérité, elle est à la tête d’une guilde de voleurs. Elle est audacieuse, opportuniste, pas toujours patiente et par-dessus tout, elle aime l’argent, sa réputation et … elle-même.
Extrapolation
« Vivre ou mourir par ma lame. »
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’épouse de Tergage de Belrueil, Loara, a fait les choses en grand, ce soir. J’ai reçu hier la lettre m’annonçant le décès de son mari et me conviant à la réception. J’ai un sourire mi-figue mi-raisin en y repensant. Je sais bien pourquoi j’ai été invitée aujourd’hui ; personne n’ignore que Jasmin, leur fils, rêve de m’épouser, autant pour ma fortune que pour ma beauté. Ce n’est pas le seul d’ailleurs mais, sans prétention aucune, je vaux bien mieux que ça.
Lorsque je pénètre dans la grande salle, je ris intérieurement de la décoration. Ah, les Parlèms ne cesseront jamais de m’étonner ! Ce soir encore, l’opulence est le maître mot. Cependant, un détail sort de l’ordinaire : il s’agit d’un bal masqué. Comme les autres convives, je porte donc un loup, ne laissant apparaître du haut de mon visage que mes yeux maquillés. « Oh, quelle drôle de soirée ! Madame du Férol qui disparaît … Vous pensez qu’elle est partie en bonne compagnie ? – Oh, mais ça ne fait aucun doute ! Elle a passé toute la soirée au bras d’un jeune homme sublime ! » Ah les ragots … Ca par contre, ce n’est pas prêt de changer !
Comme toujours, je n’ai pas le temps d’atteindre le buffet que me voilà déjà accostée. Ah, c’est terrible d’être si belle, si désirée ! Sans surprise, je me retrouve face à Jasmin de Belreuil, coincé dans un élégant costume sombre. Habituellement charmeur, voir audacieux, il a aujourd’hui perdu de sa superbe. Le teint gris, le regard fuyant, j’aperçois un vaisseau battre à sa tempe tandis qu’il essuie la pellicule de sueur qui recouvre son front. « Madame, c’est … c’est un honneur de vous voir ce soir. Un grand honneur. » En temps normal, je l’aurais envoyé valser mais je dois avouer qu’il me fait de la peine ce soir. Je suppose que les circonstances l’expliquent. Je me contente donc de répondre poliment : « Le plaisir est partagé, Sir. Toutes mes condoléances, pour votre père. » Il hoche distraitement la tête en faisant des nœuds avec ses mains. « Crystal, il faut que je vous dise … » Avec un mauvais pressentiment, j’attends la suite. « Non, non, laissez, je dois y aller. Passez une bonne soirée, ma Dame. » Surprise, je le regarde s’éloigner. Décidément, il ne va vraiment pas bien.
Mais il semblerait que ça ne soit pas la seule surprise que me réserve cette soirée. A peine ai-je quitté Jasmin que … j’arrive à atteindre le buffet. Où sont donc passés tous ces hommes et ces femmes qui se pressaient pour être vus en ma compagnie ? L’explication ne tarde pas à venir : je ne suis plus la dernière arrivante, celle avec qui il faut sympathiser, au cas où j’obtiendrais du pouvoir. Non, un Noble Arvélès vient de faire son entrée dans la Cour d’Arnlo. Je retiens une grimace et me sers un verre. Il est hors-de-question que ce malfrat des montagnes prenne ma place si durement acquise.
L’arrivée d’un homme interrompt mes sombres réflexions. Un regard vers lui m’apprend que derrière le masque se cache Sir Nicholas. Je ne sais pas si son apparition est un bon ou un mauvais présage. En effet, lui aussi est un être de l’eau qui se fait passer pour un Parlèm, ce qui crée entre nous un dangereux équilibre, chacun étant maître du secret de l’autre. Comme moi, il s’est créé un nom, une vie, une identité et évolue parmi les Humains en suivant l’odeur de l’argent et des secrets bien gardés. Un allié de choix, mais également un ennemi de taille. Avec un sourire en coin, il chuchote : « Avez-vous remarquez à quel point il est important de se méfier des inconnus ? » Je le regarde, incertaine quant à ce qu’il sous-entend. « On ne sait jamais d’où ils sortent vraiment, ni quelles sont leurs véritables intentions. » Il mord dans une mignardise avant de continuer : « Mais bien sûr je ne parle pas de vous, Ma Dame. Tout le monde sait que vous avez hérité de la fortune – durement acquise ! – de votre père et que vous avez vous-même contribuez à la faire fructifier. » Il m’adresse alors un clin d’œil. Nous savons tous les deux que mes véritables activités sont bien moins honorables. Il attrape alors un verre et s’éloigne, ses yeux pétillants d’une étrange lueur.
Songeuse, je reste là un moment. On aurait dit qu’il essayait de me prévenir de quelque chose. Comme s’il savait que ce nouveau venu était de mauvais augure. Quelle étrange soirée ! Tout d’abord l’attitude de Jasmin, l’arrivée d’un invité inconnu et maintenant Sir Nicholas … D’autant que ce soir est un bal masqué, ce qui arrive très peu à Arnlo, où il est important de se souvenir de chaque personne que l’on a croisé. Et maintenant ? Je soupire en cherchant la marche à suivre. Aller parler à ce Noble Arvélès ? Chercher Sir Nicholas pour lui soutirer davantage d’informations ? La deuxième option me paraît impensable. S’il sait quelque chose, il considérera sûrement en avoir déjà trop dit. Avec une grande inspiration, je décide d’aller parler à l’inopportun.
Traverser la salle de bal est une rude épreuve pour qui porte des souliers étroits et une robe aussi longue que large ! Jouant des coudes, distribuant les sourires et les excuses, j’avance centimètre par centimètre à la recherche de l’aristocrate des montagnes. Cela me prend une éternité et cela irait certainement plus vite si je n’étais pas de nouveau accostée par Jasmin. Retenant une remarque agacée, je lève les yeux vers lui. C’est alors que je remarque que son visage est plus pâle et luisant que jamais tandis que, derrière son masque, ses yeux semblent injectés de sang. Une chose est sûre, il est très mal en point. « Mademoiselle. Mademoiselle … Il faut fuir. »
Dans mon esprit, une petite alarme s’allume, me faisait repenser à toutes les étrangetés de cette soirée. « Que faut-il fuir, Jasmin ? » Des larmes viennent poindre au coin de ses yeux. « Il faut fuir, vous devez y aller ! Vous n’auriez pas dû venir, vous allez mourir vous aussi ! » Vous aussi ? « Qui est mort ? » Il secoue vivement la tête « Il faut y aller Madame, ne tardez pas ! » C’est alors que je repense à ce que j’ai entendu en arrivant, sur cette femme qui avait disparu. « Pourquoi les tue-t-il ? Quel est son motif ? » Car il n’y a plus de doutes pour moi. Il est impossible que l’arrivée d’un membre d’une confrérie guerrière et ces meurtres soient une coïncidence. Mais quelle est la place de Jasmin dans tout ça ? « Non, non … Madame ne posez pas de questions … » Je m’approche de lui, comme pour lui chuchoter des mots doux mais ma dague est venue piquer sa chemise pour effleurer sa peau. « Jasmin. Je ne me répèterai pas. Pourquoi ? » Les larmes se mettent à rouler sur ses joues tandis qu’il ravale un sanglot. « C’est pour l’héritage … Je devais écarter tous ceux qui étaient arrivés à la Cour avec trop de facilité. Garder les vrais, ceux avec le goût du travail et le respect de l’honnêteté. » Ah. Voilà qui explique cela. « C’est un mercenaire. » Il hoche la tête en avalant péniblement sa salive. « Je suppose que je ne remplis pas les conditions pour rester en vie. » Ses larmes se mettent à couler de plus belle.
« Qu’allez-vous faire ? » Je le regarde avec toute la condescendance dont je suis capable. « Une chose est sûre, je ne vous épouserai pas. » Je prends congé du jeune homme, qui s’effrondre. Lorsque je me retourne, une dague est plantée entre ses omoplates. Derrière lui, un visage que je ne connais pas, charmant, me regarde avec un calme non-feint tandis qu’autour de nous hommes et femmes se mettent à courir tous azimuts. Les hurlements s’entrechoquent, créant un brouhaha assourdissant. Pourtant, je m’entends plus que le sang battre à mes tempes. Devant moi, les lèvres de l’homme forment en silence les mots « Il avait déjà payé. »
Je n’ai pas besoin de poser la question pour savoir que je suis la prochaine.
Soudain, une femme me bouscule, provoquant ma chute, rompant le lien visuel. Pendant quelques instants, je suis dérobée à sa vue, invisible dans la masse. C’est le moment où jamais. La tête baissée pour restée cachée par la foule, je me rue vers la fenêtre ouverte qui donne vers les jardins.
Je cours.
Bondis.
Entends le sifflement de la lame.
Elle me suit.
1530 mots - Adrenalean 2016 pour Epicode
Milàn James [INF]
Invité
Dim 24 Mar - 16:44
- Spoiler:
- Hello. Je poste sous la bannière d’Infernum. Mon personnage vient d’un univers où la magie est présente et non révélée aux yeux de tous. Il travaille pour un organisme s’appelant la Triade qui a pour but de faire respecter les lois magiques et de veiller à ce que la magie soit cachée et protégée. Il fait partie des effaceurs, des médecins chargés d’effacer la mémoire de personnes lambda qui auraient pu être témoin d’événements magiques.
25 juin 2019
Courbé sur son bureau, des écouteurs vissés aux oreilles aussi bien pour la concentration que pour le message très explicite qu'ils faisaient passer à ses collègues ou autres perturbateurs non endocriniens, Milàn passait au crible le dossier constitué au cours du weekend. Il était 11h37 et rien ne s'était encore produit.
•
17 juin 2019
La semaine précédente avait débuté sous d'excellents auspices. Cela aurait dû lui mettre la puce à l'oreille en plus de celle qu'il portait au poignet. Comment Londres, parée de sa brume matinale et sa grisaille touristique avait-elle pu capituler pour ce début d'été à la lumière si crue ?
Judith Falter, la concierge, balayait le couloir. On le savait médecin et l'imaginait respectable de par cette fonction consistant à Soigner le monde . Aussi, lui accordait-elle toujours un salut cordial et poli, quand elle se contentait d'un regard dénigrant pour la voisine du dessus, assorti d'un reniflement réprobateur qui en disait long sur ce qu'elle pensait de sa tenue. Ce 17 juin, en revanche, elle était armée d'un sourire qui fendait son visage trop large de part en part. Son balai n'avait jamais autant ressemblé à un partenaire de danse qu'à ce jour puisqu'elle ondulait autour de lui, plus qu'elle ne l'utilisait pour ramasser les poussières.
De son petit poste de radio, s'élevait une musique rythmée.
- Miss Falter...
- Je vous souhaite une excellente journée docteur !!! Claironna-t-elle sans retenue. Quel soleil radieux !
Un sourire gêné plus tard, il arpentait la rue pour se rendre au travail.
S'il avait été moins absorbé par ses recherches, peut-être aurait-il noté les multiples sourires que l'on pouvait, certes, accorder au temps si l'on restait un homme de surface. Ce qu'il n'était pourtant pas.
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13h35.
Il passa en revue les photos, une à une, jouant de contraste, explorant chaque pixel en vue de démasquer la supercherie. Facile de tromper le monde avec de faux clichés, d'utiliser la vidéo comme source de vérité quand il ne s'agissait en fait que d'une manipulation de plus. `
La manipulation, il en connaissait un rayon. La vérité aussi.
Il avait à son actif, autant de vérités différentes qu'il avait effacé de personnes. Membre de l'organisme responsable de la première manipulation d'une masse grouillante qui demeurait dans l'ignorance malgré tous les signes flagrants qui s'imposait à elle. Seconde couche ? Il était agent double au sein de cette manipulation géante, puisque ses recherches personnelles visaient à manipuler les manipulateurs.
Alors, oui, on pouvait estimer que Milàn James en connaissait un rayon au sujet de la manipulation.
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18 juin 2019
Cela ne l'empêcha pas, le lendemain de ce fameux lundi 17, de ne pas tenir cas du décompte affiché sur le portable de sa collègue. Bien sûr, ses yeux inquisiteurs furent attirés par le petit bandeau se trouvant sur son écran de veille. J-7. II le nota sur l'instant mais ne l'attribua qu'à un anniversaire familial ou romantique sans grande importance. Il avait depuis longtemps catalogué Edna comme une grande romantique dont la vie tournait essentiellement autour de sa famille et accessoirement, de son travail. •
- OK, c'est bon pour moi.
Derrière son masque, Humphrey opinia du chef et se rapprocha du cobaye patient pour en refermer les dernières plaies. Milàn recula pour lui laisser la place, bascula la tête de gauche à droite et d'avant en arrière pour vaincre les courbatures qui le guettait, depuis qu'il avait la moitié du corps plongé dans les veines d'un homme à qui ils avaient ôté ... certaines parties. La pendule du bloc indiquait 18h25. Une consultation des news de la journée sur son Blackberry indiqua un Tsunami en Inde, un Ouragan en Californie et des manifestations dans quelques capitales, entre climat et lutte des classes. Rien de notable.
•
21 juin 2019
Si l'été n'avait pas été célébré le vendredi précédent, peut-être aurait-il prêté plus d'attention aux accessoires qui avaient fleuris depuis quelques jours. Les chapeaux n'étaient pourtant pas de paille et les lunettes noires, n'avaient rien du look hippie sur le retour qui avait tantôt parsemé les couvertures des magazines annonciateur des tendances de l'été. En étant plus attentif, peut-être aurait-il aussi remarqué, cette jeune fille qui au coin de la rue, était plongée dans Dancing the dreams au point qu'elle traversa alors que le feu était vert. Peut-être.
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Il y avait bien ce témoignage étrange du médecin. Et ses horaires qui ne coïncidaient pas. L'annonce officieuse avant l'officielle. Mais cela faisait bien peu en comparaison du temps écoulé.
Milàn repoussa son siège en s'étirant et entreprit d'aller remplir à nouveau la cafetière, la journée s'annonçant des plus interminable à tendance obsessionnelle.
La section de recherche était équipée du matériel dernier cri, à la pointe de la technologie, mais aussi d'une vaste zone de confort destinée aux employées. Thé, café, frigidaires, distributeurs en tout genre, canapés, miroirs, douches, plantes vertes – dans lesquelles on planquait les micros sous couvert d'absorption de CO2 – et autres joyeusetés. Tout était mis en oeuvre pour que les employés de Crystal Palace se sentent bien, y restent le plus longtemps possible et le plus près des plantes étant le mieux.
Penché sur le lavabo, il remplissait le réservoir de la cafetière, tout en observant L'homme dans le miroir. Les traits un peu tirés, le regard farouche, il se dit que ses dix dernières années commençaient effectivement à laisser quelques traces sur lui aussi. A 20h12, le café passait.
•
Toujours le 21...
Ce même vendredi 21 au soir, il descendit au rez-de chaussée pour saluer Chloe, la secrétaire, avant de quitter les lieux . Absorbée par ses propres travaux, elle ne le vit pas se pencher au-dessus du comptoir et sursauta en cachant ce qu'elle faisait.- Bonne soirée.
Elle aborda tour à tour une expression confuse, puis gênée, et enfin exaltée. Découvrant ses bras tachés de feutres, elle dévoila une banderole qu'elle était en train de colorier, sur laquelle il lut à l'envers - parce qu'à force de rédiger des ordonnances d'une écriture merdique on est capable de lire à l'envers, dans un miroir et même la tête en bas en buvant un verre d'eau le nez pincé – "Welcome Home MJ" dans une écriture capitale évidée que de toutes évidences, elle s'acharnait à égayer.
- Oh... et bien, bon weekend. Lança-t-il avant de s'éloigner un peu.
- Ben oui... pépia-t-elle avant d'ajouter d'un ton de conspiratrice. C'est pour très bientôt maintenant. J – 4 ... Le tout assorti d'un regard entendu.
Lui accordant le genre d'expression dont on se pare lorsque l'on refuse d'avouer que l'on ignore totalement la référence, le médecin hocha néanmoins la tête et poussa la porte de Crystal Palace. Cette dernière claqua dans son dos alors qu'il s'arrêtait sur la devanture du bâtiment.
« J - 4...»
Ou avait-il vu ça au cours de la journée ? Ses yeux sombres se voilèrent alors qu'il fouillait sa mémoire pour reconstituer le puzzle.
Il réfléchissait encore lorsqu'il traversa la rue. L'accoutrement de certains, s'il n'avait pas attiré son attention jusque-là, sembla alors lui sauter au visage tandis qu'il avalait la distance jusqu'au premier pub qui se présenterait.
Enfoncé dans son fauteuil, il détailla les gens autour de lui, et commença à percevoir les chuchotements et les idées bizarres, s'en amusant.
- Il l'avait annoncé, rappelle-toi...
- Bien sûr ! Et puis il y a les photos... ça ne ment pas, une photo.
- Je l'ai vu à la télé... donc c'est forcément vrai...
- Tu te rappelles sur la pochette ? C'était écrit sur ses lèvres.
- Ça va faire dix ans...c'est le moment !
Pianotant sur son Blacberry, il remettait en ordre les pièces du puzzle à l'aide de quelques efforts mathématiques et logiques.
Manipuler les foules...
Il avait encore un sourire aux lèvres lorsque le serveur s'approcha de lui.
- Monsieur? Demanda-t-il poliment.
- Un Whisky s'il vous plait.
- Black or white? Questionna l'autre.
Un sourcil froncé, Milàn le toisa de haut en bas. L'autre, cependant, abordait un air neutre et poli qui ne laissait rien transparaître d'une possible tentative d'ostentation dans Le Grand Complot.
•
La télé dégueulait son lot d'informations tandis qu'il zappait de chaînes en chaînes... Entre mauvaises nouvelles et désinformation, elle se contentait de lui balancer ses éclairs lumineux au fond des rétines pour lui assurer, une fois encore, une douce nuit.
23h46 et toujours rien.
•
23 juin 2019
Il se glissa jusqu'à son bureau et commença par une recherche dans les Tables de l'ordre. A sa grande surprise, il trouva le nom qu'il cherchait. Le dossier informatique était relativement basique. Informé, doté. Il sourit à la mention du don, envisageant à quel point elle pourrait rendre paradoxalement très communs certains de ses gestes. Prenant bien garde de ne pas, à son tour tomber dans la paranoïa conspirationniste, ce qui serait pour un as de la manipulation, un comble, il entreprit de parcourir la biographie complète de l'homme tout en refusant de se laisser entrainer dans la spirale du doute. Il était si aisé de manipuler les gens...
•
Au changement d'heure marquant la fin du jour, Milàn arrêta de respirer comme pour retenir encore ces quelques secondes où tout était encore possible.
Mais rien n'arriva.
Il était 0h01 un mercredi 26 juin 2019 et Mickael Jackson n'avait pas fait son grand retour parmi les vivants.
Issui Miura
Invité
Dim 24 Mar - 17:12
- Présentation:
- L'univers de Peek a Boo : "Comme tu l'as compris, te voilà dans le Tokyo de l'au-delà, avec pour but d'enfin te lâcher et réaliser tes rêves les plus fous. Visiblement, ta vie n'a pas été jugée assez trépidante : on t'offre une chance que ta mort le soit d'avantage ! Les conséquences envolées, c'est l'occasion pour toi de faire tout ce que tu as toujours rêvé de faire de ton vivant." en somme c'est le monde des morts.
Issui est un nécromancien de plus de 300 ans avec un pouvoir de pyrokinésie, il est néanmoins pyrophobe et ne contrôle aucunement son pouvoir. De son vivant, il a été jugé comme une abomination à cause d'une maladie rare et a été brûlé dans la période des sorcières de Salem. C'est une peur viscérale pour lui de voir des flammes. C'est quelqu'un de prudent, qui donne difficilement sa confiance aux gens. Il est très observateur à défaut d'être facile d'approche. Et le plus important pour ce post ; Issui est insomniaque. Quand il dort, il replonge en boucle dans les souvenirs de sa mort et finit par laisser son pouvoir s'activer.
☆ N a r c o s e Paranoïa
« Un jour, j'ai ouvert les yeux sur ce monde. Pour y voir la craquelure qui s'est formée. Sur des siècles. Depuis tant d'années. Blessure suintant le passé. »
Cette narcose gagne le cœur d'un homme. Causant cette plaie béante qui dégouline d'acerbes réalités. Tant d'années se sont écoulés à présent. Tu as vu tant de nouvelles choses, Issui. De la technologie à la vie, il y a eu tant de changements ; dont tu n'arrives pas à te faire. Des téléphones à la pire invention de l'Homme, tu fixes ce monde, incertain. Te demandant souvent pourquoi ; pourquoi est-ce que tu es encore là. La Mort elle-même n'a jamais souhaité t'aider. Si Dieu t'a abandonné au bord d'un lit pour t'y voir dépérir, elle, elle s'amuse à te voir souffrir. À te voir te débattre chaque jour pour survivre.
Tu aurais souhaité mourir.
T'éteindre sans un bruit. Oublier et effacer ce qui est arrivé. Ne plus rien ressentir. Ne devenir qu'un corps sans vie. Inerte et délaissé. Rien de plus qu'un vague souvenir. Pour n'avoir jamais à te confronter encore à la Vie. Pour n'avoir jamais à te regarder dans un miroir en te demandant qui tu es. Faible chose que ce monde a désiré voir sombrer. Frêle gamin qui n'a jamais eu la chance de grandir. Tu es devenu un homme bien décevant. Inapte à porter jusqu'à son vrai nom. Par peur d'étouffer.
* * *
Ce bruit incessant. Assourdissant et déplaisant. Des visages s'éclairent à l'aube de la nuit noire. Des rires s'élèvent et des verres s'entrechoquent violemment. Dans cet amas de mort-vivant, tu erres, Issui. Un regard vide accroché aux traits. Les orbes dorés se sont fanés. Avec violence et affliction. Comme d'ordinaire, Morphée n'abandonne aucunement l'idée de te choyer. De te bercer dans les songes les plus sombres. Se satisfaisant de t'observer mourir une seconde fois. Et tu es las de te battre encore contre elle. De fuir en quête de nuit sans sommeil. Las d'errer sans aucun but. Sans aucune destinée. Tu ne deviendras jamais l'homme que tu aspirais à représenter. Jusqu'à la fin, tu es et ne seras toujours qu'un enfant brûlé vif.
Un être humain faible.
Englouti par le passé. Par les cauchemars qui ne cessent de l'assaillir. Tu ne seras toujours qu'une âme tourmentée. Qui se débat pour tenter de ne pas se noyer. Alors qu'elle ne rêve, en secret, que de crever. Une contradiction qui enserre la poitrine. Qui te monte à la tête, Issui. Tu erres vaguement en ces lieux, entre ces gens. Posant un regard sombre sur le monde. Sur ceux qui s'amusent à crier et à rire. Dans l'incapacité de faire confiance à autrui. Ils ont détruit ta foi en l'humanité. Ils ont détruit les espoirs que tu nourrissais. Ils ont brisé l'enfant qui rêvait d'être libre. Ne laissant qu'une entité broyée. Un instant, tu poses un regard mitigé sur le ciel. Découvrant, comme chaque mois, que les étoiles sont voilées. Qu'il est impossible d'avoir la chance de les admirer. C'est une boucle sans fin qui se répète.
Car, comme à chaque fois, tu finis par t'effondrer.
Combien de jours depuis la dernière fois ? Tu ne sais plus. Tu ne sais jamais réellement. Un jour, le monde t'éclaire avec trop de force. Le lendemain, il ne reste plus que l'obscurité. Le vide absolument. Et des souvenirs du passé. Des voix qui reviennent sans cesse. Criant à tes oreilles le monstre que tu es devenu. Jusqu'à ce qu'il ne reste que le bourdonnement amer des sentiments heurtés. Jusqu'à ce qu'il ne reste que les flammes qui te consument ; avides. La douleur ardente et la mélodie infernale de souffrance. Encore et encore, le même cheminement. La même fin.
Et le même déclencheur.
Des flammes incontrôlables. Chaleur incandescente. Elles dévorent avec avidité les bras. Remontant le long de ta nuque. Lorsque tu ouvres les yeux, tu découvres avec horreur cette scène qui ne cesse de reboucler. Encore et encore. Cette agonie revient de plus belle. Étranglant un souffle court. Une respiration haletante qui se coince dans le fond de ta trachée. Un tremblement compulsif qui comprime la poitrine. Ça fait mal. Ce n'est qu'une illusion. Une idée qui s'est gravée. En réalité, tu ne sens rien, Issui. Rien de plus que ta propre peur. Et au fond de cette ruelle, tu l'entends. Clic. Ce bruit devenu bien trop familier. Pire invention de l'Homme. Ce briquet qui éclaire brièvement les lieux. Qui laisse danser l'abominable flamme. Et cette cigarette qui commence à se consumer. Tout comme tes pensées. Tu as peur ; de ce premier détail avant-coureur.
De ce regard qui te suit.
* * *
Depuis cette nuit-là, les choses se sont amplifiées. Paranoïa d'un homme en manque de rêves ou vérité. L'intelligence n'arrive plus à faire la différence. Brimée par les instincts précaires d'un mort troublé. Tu redresses ce regard fier, mais étiolé. Croissant des regards passagers comme à ton habitude. Découvrant avec stupeur des détails que tu n'arrivais pas à voir jusqu'à présent. Des sourires en coin qui signifient tout. Des orbes trop insistants dans ton dos. Et des flammes qui s'échappent à chaque coin de rue. Ils désirent quelque chose de toi. Tu le sais. Tu le comprends. Tu sens cette cage se refermer sur toi, Issui. Jusqu'à éclater.
Ce soir-là.
Fracas soudain. Un bruit lourd dévale les murs de cette ruelle sombre. Noirci par la pénombre et les sentiments les plus brumeux. C'est une lutte pour la survie alors qu'un corps heurte brutalement le mur froid. Des orbes dorés se plantant dans leur homologue faussement apeuré. « Combien est-ce que vous êtes exactement ? C'est quoi votre PUTAIN de problème ? Vous voulez quoi, hein ? » voler tes potions. Voler ta place. Utiliser ton pouvoir. Les possibilités s'agrandissent à mesure que le temps s'écoule. Que son silence s'éternise. C'est une femme qui se trouve sous ton avant-bras. La gorge paralysée par ta force désespérée. Des jours qu'ils sont là ; à te suivre ; à t'observer ; à t'envahir. Tu entends ton propre cœur battre frénétiquement dans le creux de ton oreille. Impossible de l'arrêter. La peur a laissé place à l'instinct de survie. Ce soir, tu as décidé d'y mettre fin. « Où sont les autres ? » un cri. Brutal et sans scrupules. Tu ne peux plus reculer à présent.
Et elle te pointe du doigt cet endroit.
À première vue, tu remarques un bar. Un simple bar aux allures banales, mais tu le sais maintenant. Que derrière ces murs se cache la source de tes tourments. Lorsque tu pousses la porte, Issui, tu ne sais pas encore ce que tu vas y trouver. Tu ne vois, en réalité, qu'une bande d'habitués assis derrière le comptoir. Ils te toisent et tu le vois. Ils savent parfaitement qui tu es. « Vous me cherchiez, non ? » un sourire malsain ; fatigué ; se dessine sur tes traits. C'est la délivrance que tu attendais. La vérité que tu cherchais. « Me voilà maintenant, bande d'enfoirés. » ça éclate. Ça t'éclabousse comme une évidence. Avec du recul tu aurais pu le remarquer ; que tu n'étais pas de taille à tous les abattre sans lui. Sans ce que tu redoutes le plus. Et qui finit par jaillir. Les flammes s'échappent au milieu des coups portés. Avides et crépitantes. Elles dévorent tout. Soudainement. Du bruit alors et puis... le silence. Il ne reste que cette odeur qui t'est si familière. Celle... de la viande carbonisée. Ils ne mourront pas, au fond tu le sais, mais tu ne peux plus effacer ce que tu redoutais tant d'activer un jour. Tu viens de brûler des morts-vivants jusqu'à ce qu'il ne reste que ce qui semble être des cadavres calcinés.
« Je n'ai pas réussi à devenir plus fort. »
Tu as perdu pied, Issui.
Si tu avais ouvert les yeux à temps, tu aurais remarqué. Les regards interloqués en entrant. Car en réalité, ils ne savaient pas qui tu étais. Toi, le nécromancien pyrokinésiste. Ce n'était rien de plus qu'un bar pour Zombies.
Maintenant, il était trop tard pour reculer. Tu ne pourras jamais oublier ce péché.
Ce que tu redoutais le plus.
Cette narcose gagne le cœur d'un homme. Causant cette plaie béante qui dégouline d'acerbes réalités. Tant d'années se sont écoulés à présent. Tu as vu tant de nouvelles choses, Issui. De la technologie à la vie, il y a eu tant de changements ; dont tu n'arrives pas à te faire. Des téléphones à la pire invention de l'Homme, tu fixes ce monde, incertain. Te demandant souvent pourquoi ; pourquoi est-ce que tu es encore là. La Mort elle-même n'a jamais souhaité t'aider. Si Dieu t'a abandonné au bord d'un lit pour t'y voir dépérir, elle, elle s'amuse à te voir souffrir. À te voir te débattre chaque jour pour survivre.
Tu aurais souhaité mourir.
T'éteindre sans un bruit. Oublier et effacer ce qui est arrivé. Ne plus rien ressentir. Ne devenir qu'un corps sans vie. Inerte et délaissé. Rien de plus qu'un vague souvenir. Pour n'avoir jamais à te confronter encore à la Vie. Pour n'avoir jamais à te regarder dans un miroir en te demandant qui tu es. Faible chose que ce monde a désiré voir sombrer. Frêle gamin qui n'a jamais eu la chance de grandir. Tu es devenu un homme bien décevant. Inapte à porter jusqu'à son vrai nom. Par peur d'étouffer.
* * *
Ce bruit incessant. Assourdissant et déplaisant. Des visages s'éclairent à l'aube de la nuit noire. Des rires s'élèvent et des verres s'entrechoquent violemment. Dans cet amas de mort-vivant, tu erres, Issui. Un regard vide accroché aux traits. Les orbes dorés se sont fanés. Avec violence et affliction. Comme d'ordinaire, Morphée n'abandonne aucunement l'idée de te choyer. De te bercer dans les songes les plus sombres. Se satisfaisant de t'observer mourir une seconde fois. Et tu es las de te battre encore contre elle. De fuir en quête de nuit sans sommeil. Las d'errer sans aucun but. Sans aucune destinée. Tu ne deviendras jamais l'homme que tu aspirais à représenter. Jusqu'à la fin, tu es et ne seras toujours qu'un enfant brûlé vif.
Un être humain faible.
Englouti par le passé. Par les cauchemars qui ne cessent de l'assaillir. Tu ne seras toujours qu'une âme tourmentée. Qui se débat pour tenter de ne pas se noyer. Alors qu'elle ne rêve, en secret, que de crever. Une contradiction qui enserre la poitrine. Qui te monte à la tête, Issui. Tu erres vaguement en ces lieux, entre ces gens. Posant un regard sombre sur le monde. Sur ceux qui s'amusent à crier et à rire. Dans l'incapacité de faire confiance à autrui. Ils ont détruit ta foi en l'humanité. Ils ont détruit les espoirs que tu nourrissais. Ils ont brisé l'enfant qui rêvait d'être libre. Ne laissant qu'une entité broyée. Un instant, tu poses un regard mitigé sur le ciel. Découvrant, comme chaque mois, que les étoiles sont voilées. Qu'il est impossible d'avoir la chance de les admirer. C'est une boucle sans fin qui se répète.
Car, comme à chaque fois, tu finis par t'effondrer.
Combien de jours depuis la dernière fois ? Tu ne sais plus. Tu ne sais jamais réellement. Un jour, le monde t'éclaire avec trop de force. Le lendemain, il ne reste plus que l'obscurité. Le vide absolument. Et des souvenirs du passé. Des voix qui reviennent sans cesse. Criant à tes oreilles le monstre que tu es devenu. Jusqu'à ce qu'il ne reste que le bourdonnement amer des sentiments heurtés. Jusqu'à ce qu'il ne reste que les flammes qui te consument ; avides. La douleur ardente et la mélodie infernale de souffrance. Encore et encore, le même cheminement. La même fin.
Et le même déclencheur.
Des flammes incontrôlables. Chaleur incandescente. Elles dévorent avec avidité les bras. Remontant le long de ta nuque. Lorsque tu ouvres les yeux, tu découvres avec horreur cette scène qui ne cesse de reboucler. Encore et encore. Cette agonie revient de plus belle. Étranglant un souffle court. Une respiration haletante qui se coince dans le fond de ta trachée. Un tremblement compulsif qui comprime la poitrine. Ça fait mal. Ce n'est qu'une illusion. Une idée qui s'est gravée. En réalité, tu ne sens rien, Issui. Rien de plus que ta propre peur. Et au fond de cette ruelle, tu l'entends. Clic. Ce bruit devenu bien trop familier. Pire invention de l'Homme. Ce briquet qui éclaire brièvement les lieux. Qui laisse danser l'abominable flamme. Et cette cigarette qui commence à se consumer. Tout comme tes pensées. Tu as peur ; de ce premier détail avant-coureur.
De ce regard qui te suit.
* * *
Depuis cette nuit-là, les choses se sont amplifiées. Paranoïa d'un homme en manque de rêves ou vérité. L'intelligence n'arrive plus à faire la différence. Brimée par les instincts précaires d'un mort troublé. Tu redresses ce regard fier, mais étiolé. Croissant des regards passagers comme à ton habitude. Découvrant avec stupeur des détails que tu n'arrivais pas à voir jusqu'à présent. Des sourires en coin qui signifient tout. Des orbes trop insistants dans ton dos. Et des flammes qui s'échappent à chaque coin de rue. Ils désirent quelque chose de toi. Tu le sais. Tu le comprends. Tu sens cette cage se refermer sur toi, Issui. Jusqu'à éclater.
Ce soir-là.
Fracas soudain. Un bruit lourd dévale les murs de cette ruelle sombre. Noirci par la pénombre et les sentiments les plus brumeux. C'est une lutte pour la survie alors qu'un corps heurte brutalement le mur froid. Des orbes dorés se plantant dans leur homologue faussement apeuré. « Combien est-ce que vous êtes exactement ? C'est quoi votre PUTAIN de problème ? Vous voulez quoi, hein ? » voler tes potions. Voler ta place. Utiliser ton pouvoir. Les possibilités s'agrandissent à mesure que le temps s'écoule. Que son silence s'éternise. C'est une femme qui se trouve sous ton avant-bras. La gorge paralysée par ta force désespérée. Des jours qu'ils sont là ; à te suivre ; à t'observer ; à t'envahir. Tu entends ton propre cœur battre frénétiquement dans le creux de ton oreille. Impossible de l'arrêter. La peur a laissé place à l'instinct de survie. Ce soir, tu as décidé d'y mettre fin. « Où sont les autres ? » un cri. Brutal et sans scrupules. Tu ne peux plus reculer à présent.
Et elle te pointe du doigt cet endroit.
À première vue, tu remarques un bar. Un simple bar aux allures banales, mais tu le sais maintenant. Que derrière ces murs se cache la source de tes tourments. Lorsque tu pousses la porte, Issui, tu ne sais pas encore ce que tu vas y trouver. Tu ne vois, en réalité, qu'une bande d'habitués assis derrière le comptoir. Ils te toisent et tu le vois. Ils savent parfaitement qui tu es. « Vous me cherchiez, non ? » un sourire malsain ; fatigué ; se dessine sur tes traits. C'est la délivrance que tu attendais. La vérité que tu cherchais. « Me voilà maintenant, bande d'enfoirés. » ça éclate. Ça t'éclabousse comme une évidence. Avec du recul tu aurais pu le remarquer ; que tu n'étais pas de taille à tous les abattre sans lui. Sans ce que tu redoutes le plus. Et qui finit par jaillir. Les flammes s'échappent au milieu des coups portés. Avides et crépitantes. Elles dévorent tout. Soudainement. Du bruit alors et puis... le silence. Il ne reste que cette odeur qui t'est si familière. Celle... de la viande carbonisée. Ils ne mourront pas, au fond tu le sais, mais tu ne peux plus effacer ce que tu redoutais tant d'activer un jour. Tu viens de brûler des morts-vivants jusqu'à ce qu'il ne reste que ce qui semble être des cadavres calcinés.
« Je n'ai pas réussi à devenir plus fort. »
Tu as perdu pied, Issui.
Si tu avais ouvert les yeux à temps, tu aurais remarqué. Les regards interloqués en entrant. Car en réalité, ils ne savaient pas qui tu étais. Toi, le nécromancien pyrokinésiste. Ce n'était rien de plus qu'un bar pour Zombies.
Maintenant, il était trop tard pour reculer. Tu ne pourras jamais oublier ce péché.
Ce que tu redoutais le plus.
Himuro Kinbaku
Invité
Dim 24 Mar - 18:14
- Contexte:
- Himuro Kinbaku est un lycéen de dix-huit ans dans l'établissement de Kobe High School, situé à Kobe au Japon. Dynamique et sportif, presque tout le monde le prendra pour une personne n'aimant pas étudier, préférant faire le stricte minimum en cours. Cependant, les gens de sa chambre d'internat peuvent le surprendre en pleine nuit à étudier bien d'avantage que certain et même à poursuivre des études en parallèle. Après tout, être insomniaque possède des avantages.
C'était une journée comme les autres, je dirais presque dodo métro boulot dodo... Sauf qu'ici ça se résumerait plus à Dodo cours, club dodo... Et encore c'est quand je prends des médicaments pour accompagner mes camarades de chambré dans leur activité nocturne qui est de ronflé ou parler en dormant... J'avais sinon l'habitude de travailler mes cours de la semaine ou me former sur un thème complètement aléatoire. C'est ainsi que j'avais réussi à acquérir certains compétence en crochetage grâce à des tutoriels de Lock picking ou déchiffrer des codes dans un livre acheté sur internet.
J'avais cependant envie de me distraire, de faire autre chose que d'apprendre, quelque chose qui serait productif sans pour autant être prise de tête. J'avais entendu parler de ce que font certaine personne chez eux, écrire des livres. Il y avait aussi ceux qui le faisait directement sur internet en s'inspirant sur des récits conçus à plusieurs, une sorte de coopération en somme. Ces « forums d'écriture » avaient tous un univers différents au point que j’eus le plus grand mal à me décider pour en choisir un ou je dû m'inscrire pour accéder à plus de contenu.
C'est en observant les différentes catégories que je pu remarquer que le site organisait un événement, un recoupement de plusieurs forum afin de se faire connaître et créer des histoires plus intéressante les une que les autres. C'était aussi une façon pour eux de faire croiser des gens d'univers si différents et ainsi exploré des possibilités infinies. Pour cela, un site tout entier avait été créé et tout le monde pouvais accéder a toutes les informations souhaitées.
Sympa ca ! Et si on lisait un peux les commentaires des organisateurs ?
Ceux ci se livrent dans une zone spécifique, visible mais non accessible. Ne participant pas à se forum il me surprend l'envie de voir ce qui se dit. C'est alors que j’entreprends tout simplement de me former dans un exercice complexe qui est de copier le forum sur mon ordinateur dans son intégralité. Ceci n'est pas visible de la plate-forme et même légal puisque proposer sur de nombreux site justifiant ainsi de pouvoir y accéder en mode hors ligne. Le lendemain soir, je cherche à trouver quelques mots de passe. Pour cela, je cherche comment y parvenir, je me retrouve ainsi sur des sites expliquant comment créer un programme simple qui créer des boucles d'action. Celle-ci était simple, entré le nom de l'Admin en authentification puis tester par une attaque brut toutes les combinaisons possible de lettre, chiffres, symboles, …
Il fallu pas loin d'une semaine pour mon ordinateur à déchiffrer celui-ci. Maintenant que j'avais accès je retourna sur le site officiel et m'y connecta grâce au précieux sésame. J'accède à la zone et commence à lire ainsi ce qu'il se disent. Rien de très mystérieux à première vue, des commentaires de modérations, des demandes de modification de textes à faire, … Il restait encore beaucoup d'épreuve à faire entre ces innombrable forum pour élire ceux et celles qui ont écrit les meilleures textes.
Bon... Si on dormait ce soir au final ?
Le cerveau est tellement bien fait, il retient l'essentiel, l'important, et c'est une petite demi-heure après avoir pris un cachet que je ferme les yeux pour dormir. Le rêve que je fis me perturba profondément, me montrant des morceaux de phrases, montrant des images, montrant à quel point la page d’accueil était difficile à charger... Mes connaissances de décodage verbal me donnait une piste bien étrange, comme s'il échangeait des informations au nez et à la barbe de tous.
J'en rigole à mon réveil, et, même si le soir j'ai l'intention de vérifier cela, je sais pertinemment que tout ceci n'est que le fruit de mon cerveau ? Je vais ensuite en cours et me pose et tente d'y réfléchir tout en notant sommairement ce que les professeurs tentent de nous apprendre. Une fois le club de Kendo terminé, je retourne sur mon ordinateur et m'amuse à éventuellement déchiffrer un codage caché... C'est trois heures plus tard que je me décide à arrêter... décidément les cachets m'avais fait imaginer tellement de choses... Comme si à la page suivante le prochain post plaisanterait en référence à un acteur d'un film. Je clique alors sur la flèche « suivante » et vois avec stupeur que j'avais bel et bien raison... Je me replonge alors dans mon livre sur les textes crypté, et je repasse un à un chacun de leur dialogue. C'est au levé du jour et légèrement pris d'une panique que ma camarade de chambre me trouva.
Un... un mauvais rêve...
Je ne pouvais pas lui révéler ce que j'avais trouver... Comment soupçonnerait-on des forum d'invention libre de droit de vouloir revendre à des producteurs les idées, histoires, personnages,... depuis quand ? Et jusqu'à combien de fois ce stratagème à été utilisé ? Combien d'argent se sont ainsi fait sur le dos des pauvres posteurs ? J'y réfléchi pendant tout la journée, et le soir même je compte bien voir jusqu'où les mondes entiers nous présente le « Role Play » ou l'écriture d'invention comme étant bénéfique... Tu m'étonnes !!!
Le soir même j'y retourne, bien décidé à mettre fin à ces machinations... Déjà j'observe que le site met effectivement du temps à charger. Avec tout les texte, images, … C'est a priori normal. Je me décide cette fois d'aller plus en profondeur en allant explorer les versions bien antérieur du site... Grâce au Dark Web, je remonte à son origine, ses premier posts. Même si celui-ci semble être effacée à la fin des épreuves, elle reste accessible à qui sait comment trouver... C'est ainsi que, lisant les textes des membres, je trouve d'étrange similitude entre un ancien soldat infirme se retrouvant dans un corps bleu... Les écrits sont nombreux et tout ce que j'observe présente des dates bien antérieurs à la sortie des films, livres, article grand public correspondant...
Je pris la liberté d'enregistrer toute mes découvertes, les envoyant par la même à mon paternel qui était avocat. Même s'il m'arriverait quelque chose...Et c'est par ces dernières lignes que je les adresse à vous, lecteurs... Si e disparaît prochainement... vous saurez pourquoi...
Ethan Weiss
Invité
Dim 24 Mar - 19:43
- Tasty Tales & Ethan:
- TastyTasty est un forum où une île a été aménagée par un mécène afin d’accueillir des jeunes possédants des pouvoirs ou non et de leur permettre de suivre un enseignement allant de bac+1 à bac+7. L'île est également dotée d'une ville comme les autres ou se mélangent également les gens dotés de pouvoirs et les gens normaux.EthanEthan est un élève à l'académie qui travaille comme serveur dans un café certains jours de la semaine. Il a la fâcheuse tendance à jouer au chevalier blanc et grâce à ses entrainements dans différentes techniques de combat et arts martiaux, il prend un malin plaisir à remettre les racailles dans le droit chemin à grand coups d'arguments... frappants.
Ses sens sont aiguisés et son instinct lui fait rarement défaut, il observe beaucoup et analyse le moindre détail qui le perturbe.
Issu d'une famille aisé, il possède un duplex situé au dernier étage d'un des immeubles en ville.
Lundi – Il y a trois jours
J’ai décidé de sortir une fois la nuit tombée pour aller me balader dans un coin de l’île qui craint un peu depuis quelque temps. Quelques affaires de racket dont j’ai entendu parler par certains étudiants à l’académie. Et je suis donc bien tombé sur ce que je cherchais, quelques minutes pas très intenses plus tard, j’ai remis ces 2 racailles dans le droit chemin de la vertu et de l’hosto. Après les avoirs mis au tapis grâce à mes arguments, j’ai remarqué que les 2 individus possédaient tous les le même tatouage, style gang, mais en mal fait, encore des gamins qui se prennent pour des caïds.
Mardi – Il y a deux jours
Ce matin en allant en cours comme d’habitude, je ressens comme une présence qui m’épie. C’est loin d’être la première fois que ça m’arrive et je tourne la tête pour voir s’il y a quelqu’un proche, un autre jeune qui semble lui aussi étudiant m’emboîte le pas.
Cela arrive régulièrement donc comme d’habitude, je presse le pas pour voir s’il me suit ou non. Sauf que cette fois, il semble accélérer aussi. Je décide de prendre un embranchement différent de mon habitude et tourne d’un coup pour m’engouffrer dans une ruelle. Il me suit toujours, c’est pas bon ça… J’accélère encore plus et fais en sorte de me cacher sous un porche après la prochaine intersection.
Je le vois continuer son chemin sans m’apercevoir et je pousse un soupir de soulagement. Ouf. Avant de retourner sur mon chemin habituel. Il ne semblait pas me chercher finalement, mais je ne peux empêcher une petite voix dans ma tête me mettre le doute par rapport à hier. Et si j’en avais loupé un ?
La matinée se passe plutôt bien jusqu’à que je surprenne quelques voix dans une salle prononçant mon nom, le temps que je me dirige vers l’origine dans une des salles de pause des étudiant, les auteurs semblaient avoir disparus. La salle bondée, je ne peux les trouver avec certitude et je croise des camarades qui viennent discuter avec moi.
Je leur demande s’ils ont entendu quelque chose vu qu’ils étaient plus proches, mais ils me répondent que non. Je commence à devenir vraiment parano je crois…
Mercredi – Hier
Aujourd’hui, je n’ai pas cours et le fait de devoir aller travailler me rassure un peu et me donnera l’occasion de réfléchir tranquillement aux évènements d’hier. Parce que… y’a vraiment un truc qui cloche… Mon instinct me dit de faire attention, mais j’ai pas l’impression d’être en danger… Rah, je comprends plus rien… Ça m’énerve. Mon service se passe tranquillement, sans pression, personne pour m’épier ou quoi. Mais en revenant de salle pour aller dans le vestiaire et me changer, je perçois l’attroupement de certains de mes collègues qui se dispersent dès que j’arrive et s’éloignent reprendre leur tâche comme si de rien n’était. Un frisson me traverse le corps… Eux aussi ? Et si cette île entière était juste un piège ? Et si j’avais offensé les mauvaises personnes et qu’ils s’étaient organisés pour me le faire payer ?
Jeudi – Aujourd’hui
Alors que je me baladais en ville pour trouver de quoi manger après les cours, je croise quelqu’un qui me souris, mais… il y a quelque chose de malsain dans son sourire ! Encore un truc qui cloche… Et de sa manche, j’ai l’impression d’apercevoir un même bout de tatouage de ceux que j’ai calmé mardi…
Je le dévisage froidement et continue de regarder vers lui alors qu’on se croise et il fait de même. Il me lance un regard méchant par-dessus son épaule. Non… je suis pas fou, je me suis pris aux mauvaises personnes… Merde, faut que je rentre ! Je presse le pas et me mets presque à courir pour arriver le plus rapidement possible chez moi, mais fais attention à ce qu’on ne me suive pas.
Je serpente à travers les ruelles de mon quartier que je connais bien maintenant, prenant un chemin complètement différent de celui par lequel je passe habituellement. Je passe plusieurs fois à certains endroits pour être sûr de perdre quiconque pourrait me suivre. Je reste aux aguets et regarde régulièrement derrière moi pour vérifier que je ne suis pas suivi.
En arrivant à quelques rues de mon immeuble, je regarde vers le balcon de mon appartement et semble apercevoir une silhouette qui semble dans ma direction. À la seconde où elle me voit, elle disparaît de ma vue et semble s’engouffrer dans l’appartement.
Et merde… Ils sont déjà là… Je suis obligé d’y aller quand même… j’ai des trucs à récupérer chez moi…Je sers les dents, énervé par la situation, s’ils ont réussi à trouver où j’habite et à y envoyer du monde, j’ai dû m’attaquer à bien plus gros que ce que je croyais…
Je fais doucement tourner la clé dans la serrure, le plus discrètement possible.
Je rentre d’un coup en enfonçant ma propre porte. Je me lance dans une roulade en avant pour esquiver toute attaque éventuelle et prêt à me jeter sur la première personne qui vient à ma portée. Je me redresse. Je perçois quelques mouvements à différents endroits de la pièce. Je fais un plan de bataille rapide dans ma tête. Je choisi ma première cible.
Je m’élance. La lumière s’allume subitement, m’éblouissant légèrement et je m’arrête presque instantanément, comme paralysé, alors que de tout côté, la même phrase est prononcée :
« BON ANNIVERSAIRE ! »
Sona Buvelle [VB]
Invité
Dim 24 Mar - 21:19
Epreuve 6
Extrapolation : Jugement
- Spoiler:
- Sona est une championne au sein de l’Institut de la Guerre, une organisation mondiale ayant pour but d’éviter les horreurs des conflits armés à travers le monde de Runeterra. Pour ce faire les différentes nations sont représentées par des champions qui se battent dans une arène : la Faille de l’Invocateur. Leurs corps y sont transposés et leur esprit est guidé par les volonté des Invocateurs. Les coups et les blessures qui y sont échangés ne sont pas réels et servent à remplacer les batailles sans que personne n’ait à y laisser la vie.
Elle y représente Démacia, ville dans laquelle est fut adoptée par Lestara Buvelle, une noble dame qui lui appris à se servir d’Etwahl : un instrument de musique aux propriétés étranges qui accompagne toujours Sona. Le duo formé par la muse et son instrument est capable de grandes prouesse mais parfois la musicienne ne contrôle plus la musique...
La scène qui suit est grandement inspirée d’un texte officiel du lore : son Jugement ( https://leagueoflegends.fandom.com/fr/wiki/Sona/Historique )
La lecture n’est pas forcément nécessaire à la bonne compréhension de mon texte mais vous permettra peut-être d’en apprécier un peu plus les subtilités. De plus certains passages en seront tirés ou presque et je ne souhaiterais pas m’approprier le travail d’autrui !
La Ligue … Devant moi se tenait fièrement l’imposant Institut de la Guerre. C’était gigantesque ! Deux portes démesurées se dressaient entre moi et mon nouveau statut. Il me suffit d’une simple note pour voir les battants pivoter et l’entrée s’ouvrir sous mes yeux. Etwahl était au chaud, contre mon coeur et sa présence me donnait le courage d’avancer seule vers l’inconnu. Bien que ce soit la première fois, j’avais l’impression de savoir parfaitement où j’allais et après avoir pris une grande inspiration je laissai mes tracas sur le pas de la porte.
Aujourd’hui c’était un grand jour … Etwahl et moi allions représenter ma noble cité d’adoption et défendre ses valeurs justes à travers le monde entier. Démacia m’avait donné une chance, une famille et il était temps pour moi de lui rendre honneur ! Sortir de l’ombre et montrer à tout Valoran qui je suis, que même sans voix, je pouvais être la porte-parole de tout un peuple. L’art par delà la guerre …
La fierté, la hâte et la joie en moi étaient bousculées par la peur et le trac mais ce n’était pas suffisant pour me démoraliser : Etwahl et moi nous étions prêts ! Alors que je tapotais doucement sur ses cordes, je les sentis plus raides qu’elles ne le’étaient en général. Quelque chose tracassait mon plus ancien compagnon… “Dis moi ce qu’il t’arrive ?” Un bref instant, l’idée de le garder tout particulièrement à l’oeil et dans mes bras quoiqu’il arrive me traversa l’esprit. Etrange réaction …
“Sona”
LESTARA ! Tout allait bien ! Elle était là … Ma chère et tendre mère, ma maman… Son parfum, son sourire, le son de sa voix et celui de ses chaussures sur le sol. La douceur de ses vêtements, la chaleur de ses étreintes et l’éclat de ses iris, tout chez elle m’inspirait le confort et la sérénité. Lestara … C’est grâce à toi que j’étais ici, et ta fierté me touchait profondément. Je savais que tu avais toujours été là pour moi et qu’à tes yeux me voir dans ces couloirs était le plus grand des honneurs. Aux mien, y être à tes côtés était le plus grand des bonheurs.
Je me précipitai vers toi pour venir dans tes bras, comme lorsque j’étais encore une toute petite fille. Désormais accompagnée de la personne qui m’était le plus cher, j’avançais dans le labyrinthe de corridors de l’Institut avant de me rendre compte que j’avais égaré Etwahl. Comment était-ce possible ? Jusqu’alors dès que je le lâchais il me suivait toujours de près en lévitant. Il avait du se sentir délaissé dans ces câlineries. “Etwahl ? Où t’en es-tu al… ?”
M O R T
Ce son était digne des spectres les plus terrifiants, un accord profondément teinté de violence et de haine. Des notes renfermant une rage sourde et toutefois assourdissante pour mes tympans. Une dysharmonie profonde du vivant, une voix d’outre-tombe horrifiante. Une voix qui me terrorisait, tant elle était proche de celle si familière d’Etwahl…
Ses paroles avaient pris la forme d’un simple trait doré, dont l’élégance n’avait d’égal que la létalité que je lui devinais et, alors que je criais de tout mon souffle à Lestara de se reculer, je savais pertinemment qu’il m’était impossible de la sauver. Le silence de mon appel ne pouvait rien face au fracas de la volonté meurtrière. Cette cadence mortelle me hantait déjà alors même que je la découvrais. Etwahl ? Que t’arrive-t-il ? Comment as-tu pu jouer cette mesure ? Et pourquoi ai-je la sensation de si bien la connaître ? Etwahl … Que fais-tu ?
Alors que je me précipitais vers Mère, le serpent doré la mordit et elle s’écroula sous mes yeux. J’étais impuissante face à ce crime, seule témoin du meurtre celle que j’aurais voulu appeler maman par le seul être qui accompagnait et accompagnerait ma silencieuse solitude. Etwahl, ma malédiction …
Ma chère mère s’éteignait devant moi et la douleur qui me déchirait était celle d’une cicatrice encore fraîche. Quand mon regard croisa ses yeux, je sus. Je sus que si l’entrée m’avait parue familière, que si j’avais su ce que disait Etwahl et que si mon impuissance était totale, c’était car cette scène avait déjà été jouée auparavant.
C’était une reprise, une répétition !
Ce n’est qu’une reprise, une répétition !
Jamais plus cela ne sera une reprise, une répétition !
Lestara. Ce n’est qu’une copie de celle qui fut l’être le plus cher à mon coeur n’est-ce pas ? Ce parfum, ces vêtements et cette voix… Des artifices. Des imitations honteuses. Ton regard n’est pas le même que le sien, je le vois ! Je le sais ! Arrête de te servir de son corps et de son souvenir !
Je suis Championne à l’Institut depuis longtemps à présent. En entrant je devais garder Etwahl contre moi pour sauver l’illusion de Lestara Buvelle et j’ai encore échoué, comme à chaque fois que TU me fais subir ceci ! Mais c’est la dernière fois … En entrant je savais que c’était une supercherie mais ta manipulation m’a bernée ! Tu me fais vivre la mort de rien, la mort du silence, mais aujourd’hui ce sera différent : dans le monde éphémère que tu crées, rien survivra et le silence persistera pour toujours. Un rien de vie, un silence qui voudra tout dire. Rien de son corps, le silence de son amour. Si tu veux la tuer encore alors il te faudra tuer mon souvenir d’elle. Dans ce monde, Lestara survivra et tu devras tout détruire si tu veux qu’il en soit autrement.
“Pourquoi veux-tu rejoindre la Ligue ?”
C’est le timbre de sa voix faiblissante… Comment ose-tu me parler à travers sa bouche ? Tes mots souillent sa voix comme tes actes violent mon esprit. Je ne répondrais pas à ta question car sans réponse, tu ne pourras achever ma maman. Ton interrogatoire macabre s’arrête ici ! Tu n’es pas plus fort que moi alors arrête de pousser Etwahl contre moi. Je me refuse à répondre avec un instrument encore sali par le meurtre.
“Pourquoi veux-tu rejoindre la Ligue, Sona ?”
Arrête de répéter cela. Je refuse de me prêter à ton jeu et je ne toucherais pas Etwahl.
“Pourquoi veux-tu rejoindre la Ligue, Sona ?”
Silence … Lestara ne t’as rien fait, son souvenir n’a pas à être malmené de la sorte ! Tu n’as même pas besoin que j’utilise Etwahl pour deviner la réponse n’est-ce pas ? Si tu es capable de voir à travers mes pensées les plus intimes tu connais mes motivation. Ce sont les même qu’avant, les même qu’à chaque fois que tu me fais subir cette horreur. Je veux juste aller dans les Champs de Justice pour rendre le monde meilleur. La seule raison qui me pousse à me laisse torturer encore et encore par tes méthodes perfides ! As-tu réellement besoin de tout cela pour m’y mener ?
“Quelle impression cela fait-il de partager ainsi ton esprit ?”
Alors j’avais raison ? Tout cela ne rime à rien ? Pas plus d’explication ? Tu restes encore obscur avec moi ! Tu prétends que ce rite est nécessaire à l’Invocation mais je n’y vois qu’une façon de soumettre les champions. Je n’en peux plus, je voudrais être seule dans ma tête. Etwahl et mes regrets prennent bien assez de place alors fais-toi petit et surtout, n’y amène plus ces fantômes. Réponds moi maintenant.. Je veux savoir.
“Bienvenue dans la Ligue, mère des cordes”
“TAIS-TOI”
Des mots ? C’est moi qui ait .. ? Non … Encore un de tes subterfuges c’est cela ? Arrête s’il te plaît. Je n’en peux plus … C’est une vraie torture. Ce cri, ces mots qui me paraissent sorti de ma bouche. Ils ne sont pas nés de mon corps je le sais. Ce n’est pas ma voix, c’est une voix dans ta tête et dans la mienne n’est pas ? Même si je parles ici, cela ne me dotera jamais du don de parole. Ce n’est que la représentation d’un timbre que se représente le compositeur et que son public interprétera. Bienvenue oui, bienvenue dans une histoire dont je suis l’héroïne mais dont je ne serais jamais l’auteure.
Athena de Mersang [LS]
Invité
Dim 24 Mar - 21:33
- Présentation:
- Salut vous ! J'ai décidé pour l'interforum d'incarner Athena. Une richissime bourgeoise française qui évolue à Venise depuis plus d'un an suite au malencontreux meurtre de son père et de ses frères. Oh, ce n'est pas une meurtrière pour autant. Elle se repend auprès du Seigneur pour ses actes ignobles tous les jours et fait même la charité, offrant régulièrement des robes aux plus pauvres.
Heam.
**
Venise, 1479.
Aujourd'hui, j'ai très exactement vingt-six ans. Vingt-six années que je foule la terre créée par le Seigneur et que j'évolue de non-dits en non-dits. Les chuchotements de mon petit personnel me rendent furieuse. Je les vois quotidiennement courir dans les couloirs, de coin de boudoir en cuisine, avec leurs mains nouées en un cercle incertain portées sur les oreilles de leurs comparses. Je les vois chuchoter, écarquiller grands leurs yeux de fouine face aux nouvelles alléchantes qu'ils se disent, se racontent.
Et moi dans tout ça ?!
Rien ! Forcément ! Le petit personnel n'ose pas s'adresser à Dame de Mersang. Non, non, c'est des histoires de plèbe. Pas des histoires de haute sphère.
Soupirs.
Je me relève de devant ma coiffeuse et ajuste mes jupons en quelques gestes experts. Chose faite, je me saisis de ma croix que je noue autour de mon cou et que je laisse pendre au sein de mon décolleté. Certains y voient un outrage d'autres comprennent simplement que j'ai hérité de la croix que portait mon père. J'aime le Seigneur, moi.
Quotidiennement, c'est la même chanson : je m'extirpe de mon domaine sans un mot. Là, j'ai toujours mon garde oppressant qui ne peut s'empêcher de me suivre. Mais madame nianiania, mais madame si, madame ça. Ah, qu'il m'agace ! Que j'aimerais lui intimer de se taire, de fermer son grand claque-merde ! Mais je n'en ai guère l'autorisation car ce garde a été missionné en personne par le grand Michele Maffezzini. Et je n'ai guère envie d'avoir la guerre avec le meilleur amant qui puisse exister à Venise. Donc je me plie aux exigences du grand bouffon roux ! Le grand bouffon roux c'est mon garde. Pas mon amant. Je me fie à son instinct protecteur, bienveillant et je me rends aux étals de Venise en sa compagnie.
Quotidiennement, j'effleure la multitude d'étoffes à la recherche d'une perle rare. Quotidiennement, je suis insatisfaite face aux marchands criards sous l'émotion. Sauf aujourd'hui. Étrangement, un tissu fait agiter douloureusement mon cœur au sein de ma poitrine. Viendrait-il des pays de l'Est ? Serait-il tissé avec autant de soin que mes étoffes françaises ? Mes yeux se plissent, mes doigts froissent les motifs : Ô diable, je suis émue. Je relève mon regard verdoyant vers le marchand et surprise. Que vois-je ?! Il discute avec mon garde ! Quelle est donc cette vilaine boutade ?! Traître ! Négocie t-il les tarifications avant que je puisse l'aborder ?! J'ai un brin de fierté ! Je n'ai guère besoin de lui ! Je suis Athena de Mersang, moi ! Je peux négocier seule ! Non mais !
Pour la peine, je l'apostrophe :
"Vous ! Que dites-vous à mon garde ?!"
Mais il affiche un sourire narquois et n'en dit guère plus. Diable ! Pourquoi suis-je une femme ?! D'où se permettent-ils de me narguer ainsi ?! Crétins ! Agacée, je jette quelques pièces et me saisis de l'étoffe. Furieuse, je me rends auprès de mon garde et j'abats ma main libre sur son avant bras. Le tirant vers moi, je lui murmure en affichant un regard noir :
"Que faites-vous ?" il défait prudemment ma main et secoue négativement son faciès. D'une main, il désigne le chemin devant nous, m'invitant à reprendre ma marche. Face à sa grande taille, à sa posture, je ne pipe d'avantage et lui refourgue simplement dans les bras mon étoffe. Plissant le regard, j'observe les alentours. Mais tous murmurent, tous soupirent quand je passe. Je tente de ne pas me laisser aller à la paranoïa et poursuit mon chemin. Mais très rapidement, mon cœur se fait douloureux dans ma poitrine, j'ai chaud, j'oppresse. Je déglutis bruyamment. Je sens que quelque chose n'est pas normal en ces lieux. Je sens que quelque chose ne tourne pas rond. Mais fière comme un coq, je poursuis jusque à atteindre la petite église de la Guidecca, quartier des étrangers à Venise. Là, je prends place sur un banc et humblement, je récite ma prière. Mes yeux se ferment mais à nouveau, une sensation étrange m'envahit. Moi qui espérait trouver le calme en la maison du Seigneur, je récolte le fruit de mon insolence et entre-ouvrant un œil, j'observe l'autel baigné dans la plus doucereuse des lumières. Les vitraux éclairent, renvoient une multitude de couleurs douces et plaisantes. Mais diable ! Pourquoi tout ce beau monde autour de l'autel ?!
Seigneur ! Qu'est-ce donc cette supercherie ?! Et pourquoi le marchand est-il là? Accompagné de mon garde ?! Pourquoi le prêtre de cette église se tient-il paumes plantées contre ses hanches ? Habitée par une sensation d'inconfort, je me relève, époussette ma robe et prends mes jambes à mon cou, traversant le chemin, mes talonnettes claquant gaiement sur le vieux carrelage. Mais arrivée à la porte celle-ci demeure fermée. J'insiste, persiste, pense m'être trompée en vain !
Prise au piège dans la maison du Seigneur !
Fort heureusement, forcée à fricoter avec le prêtre pour avoir les derniers ragots de la ville toute entière, je connais toutes les issues de cette église, de ce bâtiment. Je sais qu'il y'a une petite pièce à l'arrière et que celle-ci à une petite fenêtre. La dite pièce m'a souvent servie lors de quelques péchés inavouables. Je sais aussi que le prêtre se plaît à y organiser des présumées soirées mondaines lorsque il n'y dort pas. Il me suffira de monter sur son présumé lit, d'enjamber la bordure de la fenêtre et... Je fonce ! Je cours ! J'agite mes bras, presse le pas, le souffle court, le cœur battant, la sueur sur le front jusque à atteindre la dite-pièce. Et la, sur le seuil, je me fige.
Affichant de gros yeux face à immondicité qui se joue devant-moi, je reste stoïque. Du rouge, des effluves de partout : suis-je l'agneau ? Quel est donc ce vilain sacrifice ? Pourquoi diable des épées servent-elles de décoration aux murs ?! Ont-elles toujours été là ? Et ces tissus cache-misères ?! Protègent-ils les murs d'une quelconque infraction, d'une mort quelconque, d'effluves sanguines nouvelles ? Que vois-je ?! Une grande table au centre de la pièce ? Je plisse les yeux, suspicieuse puis j'esquisse un pas en arrière. Je me sens prise au piège. Un lapin tombant droit dans le piège. Je le savais ! Le Seigneur ne peut pardonner toutes mes frasques et mes écarts de comportement. Tout ce monde rassemblé autour de la dite-table est complice. Mon heure est venue. Intérieurement, j'en appelle une dernière fois au Seigneur, je l'invoque, le remercie face à toutes ces personnes rassemblées en une si petite pièce pour me faire barrage.
Je souffle bruyamment, je sens que mon heure est venue, je...
"JOYEUX ANNIVERSAIRE ATHENA !"
Le marchand, mon garde, mes servantes, mes voisins, certains de mes amants.. Tous sont rassemblés ici au milieu d'étoffes colorées, rougeâtres, avec de la bonne bouffe et du bon vin de partout. Tous sont ici, dans la maison du Seigneur ! Qui est a l'origine de cette petite fête ? Je cligne des yeux une ou deux fois, battant des cils vivement puis retrouvant de ma superbe, je me saisis d'un godet de vin et en un demi-sourire, lance :
"A votre conspiration !"
Venise, 1479.
Aujourd'hui, j'ai très exactement vingt-six ans. Vingt-six années que je foule la terre créée par le Seigneur et que j'évolue de non-dits en non-dits et quoi de mieux que de me piéger en la maison du Seigneur pour fêter tout cela ?
Blasphème !
Elisha [Te]
Invité
Dim 24 Mar - 21:52
- Présentation:
- Dans l’univers de Terrae, certaines personnes ressentent à un moment de leur vie un Vide au fond de leur coeur. Un Vide si grand qu’il ne peut être comblé. Ce sont ces personnes qui finissent à l’Institut Terrae, refuge pour un grand nombre de malchanceux et de malheureux. Là, tous ont droit à une nouvelle vie, et surtout à un don qui apparaît petit à petit, leur permettant de maîtriser une certaine forme de magie.
*Les Morphes sont des élèves capables de se métamorphoser physiquement.
**Les Masters sont les individus les plus puissants de Terrae, presque des dieux. Certains sont chargés de recruter les nouveaux membres de l’Institut, et de les accueillir.
Elisha est une Irlandaise d’origine Algérienne arrivée depuis peu à l’Institut. C’est une Sensitive, ce qui signifie qu’elle peut contrôler l’électricité et percevoir les émotions des autres personnes autour d’elle. Elle est réservée, influençable, et impulsive.
Caressant du bout de l’index la molette de sa souris, Elisha parcourait la page “jeuxvidéo.com” d’un regard las. Pourquoi avait-il fallu qu’elle tombe sur ce sujet de dissertation... “Les théories du complot”, ça ne sonnait vraiment pas très scolaire, en plus. Elle se demandait ce qui avait bien pu pousser son professeur à le choisir. Sur l’écran d’ordinateur, les commentaires se suivaient, tous plus ridicules les uns que les autres.
- La terre est plate, regardez cette vidéo !! Elle va vous étonner !!
- Les Illuminatis dirigent notre monde, ouvrez les yeux bande de noobs !
- Tout le monde sait que c’est les Reptiliens, crétin ! Regarde cette photo de Barack Obama.
Et elle n’avait retenu ici que les plus lisibles, sans trop de fautes d’orthographe. Fatiguée de chercher des théories plus fantaisistes les unes que les autres, elle ferma son ordinateur et se dirigea vers la porte de sa chambre. Rien de tel qu’une petite balade près de son lac favori pour remettre les pieds sur Terre.
Les écouteurs enfoncés dans ses oreilles avec une playlist d’Avril Lavigne qui tournait en boucle, Elisha se remémorait ce qu’elle avait déjà pu trouver, histoire de faire le point. Entre les platistes, les adeptes du Christ et de la fin du monde, et les complots gouvernementaux, certaines théories avaient eu le mérite de retenir son attention par leur originalité. Notamment celle selon laquelle tout notre monde ne serait que la simulation d’un jeu vidéo. La brune trouvait l’imagination de ces gens fascinante, et elle devait bien avouer que cette théorie la faisait sourire. Peut être qu’effectivement, un individu aux lunettes carrées et à la barbe grisonnante appuyait frénétiquement sur les touches de son clavier d’ordinateur pour faire apparaître des tornades et des chutes de météorites. Un peu comme dans SimCity. Peut être que les habitants de la partie qu’elle s’était créée s’étaient posé la même question … Elisha pouffa légèrement en imaginant un de ces petits êtres de pixels et de codes s’interroger sur le but de son existence. Il fallait qu’elle raconte ça à Adonis !
Alors que la jeune fille arrivait au niveau de l’entrée de Terrae, un bruit étrange attira son attention. Elle retira ses écouteurs et tourna la tête. Un jeune homme au teint blafard s’approchait d’elle en agitant les bras, cherchant visiblement à communiquer. Il portait un jogging gris et un maillot de basketteur noir, et cachait sa chevelure blonde sous une casquette trop petite pour lui. Ou peut-être avait-il fait exprès de ne pas l’enfoncer totalement … Il baragouinait quelques mots qu’elle ne comprenait pas, car il ne souhaitait visiblement pas faire l’effort d’articuler. Typiquement le genre d’individus qu’elle imaginait sur le forum 18-25, derrière un pseudo du genre xXDarksasukedu38Xx.
Elle s’apprêtait à passer son chemin, peu désireuse d’avoir à engager la conversation, quand une seconde personne fit son apparition. Elisha reconnu la frange rose fushia et les lunettes en forme de coeur d’Ariana. Elle ne lui avait jamais vraiment parlé, et pourtant elle avait l’impression de déjà la connaître un peu. Sans doute à cause de toutes les rumeurs et les paroles bienveillantes qu’elle avait entendues à son égard. Mais la jeune fille ne semblait pas faire attention à elle.
- Bienvenue à toi ! Bon, j’ai l’impression que tu n’as pas tout compris à notre univers, il y a un certain nombre de choses qui ne vont pas. Je te conseille donc de venir en discuter avec moi en privé.
Ariana posa ensuite sa main sur l’épaule du garçon qui protestait tant bien que mal, et les deux disparurent instantanément. Elisha cligna des yeux, analysant mentalement la scène qui s’était déroulée devant elle. Il se passait toutes sortes de phénomènes étranges à Terrae : des adolescents qui se transformaient en éléphants, d’autres qui pouvaient mettre le feu d’un simple éternuement, et la téléportation ou l’invisibilité faisaient parti de ces bizarreries. Mais elle aurait juré qu’Ariana était une Morphe* … Et qu’elle n’était donc pas censée pouvoir faire cela. Alors oui, elle avait peut être tout simplement pu utiliser un cristal de téléportation. Mais une petite voix dans la tête de la brune insistait pour trouver une autre explication. Cela ne pouvait pas être aussi simple. Et puis, n’était-ce pas aux Masters** d’accueillir les nouveaux venus en temps normal ?
Elisha continua son chemin en direction du lac, toujours intriguée par ce qu’elle venait de voir. Arrivée dans les rues de la ville, elle rabattit sa capuche sur sa tête. C’était la meilleure technique qu’elle avait trouvée pour ne pas être dérangée. Et cela risquait d’être d’autant plus utile qu’elle devait passer à côté d’une nuée de démarcheurs qui se pressaient en direction de Terrae. Tous portaient une planche de bois sur laquelle étaient accrochées plusieurs feuilles colorées, sûrement des questionnaires ou des publicités. Aaron Williams répondait patiemment à leurs questions et récupérait de temps en temps une des petites feuilles distribuées.
La brune se dit qu’il avait bien du courage d’affronter une foule aussi dissipée. S’approchant à grands pas, elle tendit l’oreille pour capter quelques brides de la conversation. L’un des publicitaires agitait un papier sous le nez du professeur, vantant les mérites d’une soit disant université située sur l’île de Summerbridge dans le Pacifique. Elisha était certaine d’avoir déjà vu ce nom apparaître quelque part. Dans un livre, ou un forum peut-être ? Bah, c’était impossible … Que pouvaient-ils bien avoir à faire avec Terrae ?
Elisha s’éloigna rapidement, mal à l’aise à cause de la foule, et longea les murs jusqu’à arriver au lac. Pensant être enfin tranquille, elle découvrit avec une pointe de déception Hideko Honda, la directrice suprême de l’institut, en pleine conversation avec un élève qu’elle ne connaissait pas. Bien qu’elle n’aimait pas trop faire la fouineuse, elle ne pu s’empêcher d’entendre la directrice dire :
- Mmmmh, écoute je sais que je suis chiante, mais en même temps je suis payée pour ça ! Là, ta fiche est pas totalement correcte, surtout pour l’histoire … Il faudrait que tu rajoutes plus de détails sur ton arrivée ici, avec le Master, tu vois ?
Une fiche ? La brune ne se souvenait pas avoir dû remplir une fiche en arrivant ici … De quoi pouvait-elle bien parler ? Peut-être était-ce pour un journal. Ou bien … Elisha chassa de son esprit l’idée qui commençait à germer doucement. C’était improbable. Non, c’était même impossible ! Il ne pouvait s’agir que de coïncidences.
La jeune fille, en proie au doute, décida de rentrer voir Adonis. Il n’y avait qu’avec lui qu’elle pouvait parler de tout ça. Pressant le pas, elle passa à côté d’Aaron une nouvelle fois sans lui prêter un regard, et fila directement en direction des dortoirs. Mais elle fut stoppée par Alice qui bloquait l’accès à la porte, perdue dans une conversation téléphonique.
- Oh, salut, je t’appelais pour prendre de tes nouvelles ! Tu sais ça fait super longtemps que t’es pas venu RP et les gens ils commencent à s’inquiéter donc si tu pouvais juste … Ouai voilà poster un message ou quelque chose comme ça. Pour qu’on sache si c’est définitif ou pas. Ouai ok des bisous !
Cette fois-ci, Elisha était certaine de sa déduction. Elle était dans un forum RP. Elle était un putain de personnage de forum RP ! C’était la seule explication possible ... Tout du moins à ses yeux. Elle était comme ses Sims ! A la limite de la crise de panique, elle poussa Alice sans même s’excuser et s’engouffra dans l’escalier pour rejoindre l’étage des Feux. Là, elle poussa la porte d’Adonis, qui était allongé dans son lit. Sans prendre la peine de lui dire bonjour, elle lui raconta tout ce qui s’était passé dans sa journée, une pointe de panique dans la voix. Le brun l’écouta parler un long moment, puis éclata de rire quand elle parvint à sa conclusion.
- Ma belle, faut arrêter la drogue ! Ou alors faut partager parce que là c'est remettre en question l'univers et la vie !
Elisha le regarda, perplexe, puis se souvint du joint qu’elle avait pris avant de commencer ses recherches. Elle avait pensé que ça lui donnerait du courage. Elle rit à son tour, soulagée que ses soupçons ne soient pas fondés, et surtout qu’elle ne soit pas juste le fruit de l’imagination d’une fille surexcitée et accro aux cookies.
Samaël A. Sederim [DT]
Invité
Dim 24 Mar - 22:22
- A propos de Samaël et Damned Town:
- ♪ Damned Town : Paradis, Enfers, Terre, tout est réalité. Damned Town est une ville immense, perdue quelque part on ne sait où. Les humains qui commettent un péché s’y réveillent, comme après un long sommeil, aux pieds des marches de la Mairie, recouverts d’une petite couverture. Les déchus, exclus de leurs terres d’origines, y sont envoyés pour s’y racheter. De par la présence de la reine des anges, Edwige, et d’un roi démon, Dragon, les anges et les démons cohabitent avec tout ce petit monde dans la ville, se livrant une guerre ouverte, sans violence, car interdite, mais sans merci.
(Plus d’info : http://damnedtown.forumactif.org/f1-reglement-et-contexte)
♪ Samaël est un ange déchu. Il a été banni du Paradis. L’histoire se passe plusieurs années après sa déchéance. Il vit désormais en Enfer, dans le Tartare, sous la protection d’un gérant d’une maison close le Saphir, qui l’a recueilli. La scène se passe un soir, alors qu’il discute avec Jinhwan, un des démons qui offre ses services et ami proche. Ces informations devraient suffire pour la compréhension du texte.
♪ Le Haut Tribunal du Paradis est le lieu où les procès des anges qui ont fauté sont tenus. Composé de hauts magistrats et présidé par la reine, les déchéances y sont décidées.
♪ PS : J’ai participé à l’édition précédente de l’interforum sous le pseudo d’Alice o/ Bonne lecture !
1493 mots ♪
Vêtu d’un peignoir de soie coloré ouvert sur son torse, Jinhwan te regarde intensément. Vous êtes postés à une fenêtre, vos mèches de cheveux balayées par la fine brise de la nuit. Les ruelles du Tartare sont toujours agitées, dans un brouhaha à peine voilé. Ses yeux cuivrés ne te quittent pas alors que tes prunelles de glace fuient sans cesse, mimant un intérêt pour l’horizon. Tu expires une bouffée de cigarette dans un soupir. Sa question se formule enfin, tu la sentais qui lui brûlait les lèvres.
« Sam, tu ne m’as pas dit pourquoi tu avais été déchu. »
« C’est vrai. »
Tu lui adresses un sourire énigmatique entre les volutes de fumée. Il s’appuie sur le rebord de fenêtre pour se rapprocher de toi, son épaule frôle la tienne. Tu fais mine de l’ignorer, ton attention focalisée sur les passants en contre-bas. Un groupe de démons rit à l’entrée du Saphir. Des clients arrivent.
« Tu me racontes jamais rien. » fait Jin d’une voix boudeuse.
Ta main retombe dans une petite pluie de cendres. Tu replaces derrière ton oreille un épi argenté qui pendouille sur ton nez. Tu restes muet quelques secondes. Ce faible moment qui s’égraine suffit à te rappeler tous ces souvenirs éteints.
Le temps a passé. Je suis désormais greffier du Haut Tribunal céleste du Paradis. Le jardin d’éden a fait de moi un être important, silencieux, qui copie sagement tout ce qu’il entend. Et je copie. J’entends et j’écris. Je recopie. Sans rechigner, sans juger, sans attendre. J’écoute. Je ne relis pas. Je copie. Les voix résonnent dans la salle. Les plaintes des condamnés, les plaidoyers, les accusations. Je n’y prête pas attention. Ce n’est pas mon rôle après tout. Non, moi, en bon petit employé, je suis là pour copier.
Les jours passent. Je m’ennuie. Mes doigts pianotent sur la machine à écrire. Le cliquetis métallique infernal signale ma seule présence. Les magistrats ne font pas attention à moi. Même pas un signe de tête. Rien. Mais la reine me sourit et je me rappelle les paroles de ma mère. Son obsession. Alors j’écoute l’unique voix royale. Sa patience. Son esprit. Sa fermeté. Je m’intéresse. Je la regarde comme ma génitrice pourrait le faire. D’un œil admiratif. Naïf.
Les semaines passent. J’entends maintenant les réponses des conseillers. Leur langue agile qui lie et délie les mots, les phrases, les sens. Ils arrangent les discours, traduisent rapidement, résument en quelques temps. Et moi je les écoute désormais. Bientôt j’analyse leurs argumentaires. Déjà je comprends. Je distingue l’écho ambiant de la justice qui tente de se résoudre dans ce tribunal. J’observe le choix judicieux du vocabulaire, l’habileté de la communication, le triomphe de la vérité. Je me laisse manipuler.
Les mois passent. Je regarde les accusés. Je juge leurs actes en les imprimant dans les pages à l’encre noire. Des traîtres à la race des anges. Voilà tout ce qu’ils sont. Et je m’en convaincs. A grands coups d’écoute intense des exposés enflammés des magistrats. Ils accusent et pointent du doigt. En moi, leur colère résonne comme un coup de tonnerre en pleine tempête. Je conçois le mépris. Je me ferme à leurs excuses. Ils ont échoué. Ils sont souillés. Ils ne méritent pas d’être compris.
Les mois ont passé. J’écoute en silence. Je copie comme une machine. J’entends ce qui se dit mais on ne me demande jamais mon avis. Et puis on ne me regarde pas. Je suis invisible. Je me nourris du verbe de ce système sans jamais exprimer mes pensées. Je voudrais moi aussi accuser, juger, pointer du doigt. Condamner. Mais je n’y suis pas autorisé. Peu à peu, je perds mon intérêt à exécuter ce métier.
Les semaines ont passé. Ce sont d’abord des bruits de couloirs. Des rumeurs sans fondements. Des murmures échangés. Je les perçois. Des arrangements, des marchés, des paris. Des cibles et des victimes, des stratèges et des bourreaux. Je m’efforce d’oublier ce que je vois, de faire taire ce que j’entends, de refouler ce sentiment qui, de toute évidence, veut naître en moi. Cette sensation lointaine que quelque chose se trame dans l’ombre. Que l’horloge géante dont je suis un minuscule engrenage est rouillée à l’intérieur. Qu’en son cœur, des mécanismes prennent trop de place. Je ferme les yeux.
Les jours ont passé. Comment continuer à ignorer ? L’appel de ces âmes en détresse, condamnées parce qu’on l’a décidé. Les plaintes, les pleurs, les supplications. Le déchirement de la sentence. Ces cris. Ces larmes. Ces visages qui se confondent mais se ressemblent. Comme une seule paire d’ailes qui se délite, dont les plumes s’envolent. Des cœurs brisés, des cas désespérés, des situations compliquées. Et ce mur froid. Infranchissable. L’intransigeance de l’autorité, son manque cruel d’empathie, la violence de son procès. Je n’arrive plus à fermer les yeux.
J’ai partagé un sentiment d’appartenance qui m’a poussé à haïr mes semblables pour ce qu’ils étaient. J’ai vu des anges pêcheurs que j’ai accusés sans preuves. Je les ai dédaignés du haut de mon poste de greffier pour me rallier à la cause de ce que je supposais être la justice. J’ai eu foi en ce pouvoir suprême que détient sa majesté. J’ai vraiment voulu y croire. Mais les murmures m’ont rattrapé, les rumeurs sont venues me hanter, les complots se sont montrés moins discrets.
Chaque matin, j’observais ces visages sur le chemin du Tribunal. Je me demandais lequel d’entre eux serait le prochain à succomber à l’appel. A faire un faux pas, à trébucher, à poser malgré lui un genou à terre. J’essayais de savoir qui parmi eux pensait encore qu’on les aiderait à se relever. Et qui savait. Qui avait conscience de ce qui se tramait au palais. Qui gardait le secret de cette sentence qui tombait sans crier gare. Qui craignait vraiment la toute puissance du tribunal incontesté. Mais la foule grouillante autour de moi souriait. La masse de vie dans laquelle j’étais perdu était aveuglée par sa confiance en ce système. Et maintenant, tout cela me paraissait insensé. Il fallait réparer la vérité.
J’ai commencé à espionner. Pour avoir mes certitudes. J’ai écouté au détour des couloirs. J’ai créé mes propres rumeurs pour défier celles des autres. J’ai prêché le faux pour avoir le vrai. Je me suis fait justicier. Dans l’ombre du palais, à sourire pour ne pas être confondu. J’ai placé des pions sur ce grand échiquier. J’ai réfléchi à un plan. J’ai établi une stratégie. J’ai envisagé ma victoire. J’ai gardé les yeux ouverts.
Et petit à petit, je me suis rendu compte que je n’étais pas un cas isolé. Des anges perdus n’ignoraient pas l’appel de la révolte. Finalement je n’étais pas le seul à vouloir démasquer ces grands tragédiens du Tribunal. La liste d’ennemis s’est allongée. Mes rangs grossissaient. Les fruits pourris du jardin d’éden aussi. Jusqu’à ce que je parvienne à la racine du problème. Et il avait un nom.
Je l’avais trouvé. J’étais si proche. Je touchais du bout des doigts la flamme incandescente de la victoire, du triomphe de la véritable justice. J’allais enfin prendre à la gorge ce conspirateur qui cultivait secrètement un écran de fumée. J’allais pouvoir détruire son empire de mon poing vengeur. Mais je me suis laissé emporter.
Ces jours, ces semaines, ces mois. Ces années passées à copier, à écouter, à voir. Ce temps avait nourri mon cœur d’émotions trop lourdes. Il avait corrompu mon âme d’une noire rancœur. Ma stratégie s’est effritée, mes liens se sont défaits, l’échiquier s’est renversé. Le jeu s’est retourné contre moi. Et j’ai été pris dans mon propre piège qui s’est refermé sur ma misérable existence. J’ai donc regardé le destin m’emporter comme ces centaines d’âmes avant moi.
D’extrapolation en complots, la vengeance m’aura mené à la déchéance.
« Pourquoi t’es si secret ? »
La caresse de Jinhwan te tire de tes pensées. Il a son menton ancré dans sa paume, toujours occupé à sa contemplation méticuleuse de tes moindres réactions. Un petit sourire se dessine au coin de tes lèvres. Tu écrases ta cigarette dans le cendrier posé sur le rebord de la fenêtre. Une faible bourrasque ensablée secoue ta chevelure d’argent. L’épaule du démon à tes côtés te pousse légèrement, t’invitant muettement à répondre.
Tu plonges ton regard dans le sien. Il se redresse, son peignoir glissant le long de son bras. Tu attrapes le tissu délicatement pour le rhabiller. Ton pouce remonte pour se perdre sur ses lèvres dans un instant de réflexion fugace. Un rire retentit encore dans la ruelle, le Tartare te rappelant à son heure de fête nocturne. Mais Jin ne semble pas décidé à te laisser t’en tirer avec une moue mystérieuse. Ses prunelles pétillantes sont en train d’imaginer toutes sortes de folie à ton sujet, tu le sais. Alors tu marques un point d’arrêt à sa course vers la vérité.
« J’ai été à la tête d’une révolution. »
Picdam (Epicarena)
Invité
Dim 24 Mar - 23:54
Ce matin, en me levant du lit, j’ai trébuché et je me suis cogné le nez sur l’armoire. Je saignais du nez. Du sang, rouge.
Ce jour-là j’avais un rencard avec une fille que je venais de rencontrer la nuit d’avant. Elle s’appelait Rose. Comme les roses rouges.
J’ai donc décidé de prendre une douche. En voulant sortir de la baignoire, je me suis rendu compte que j’avais oublié ma serviette de bain. Une serviette rouge.
Pour prendre le métro, je devais traverser un boulevard. Tous les feux étaient rouges.
Arrivé au point de rendez-vous, j’ai décidé de m’asseoir dans un café. La table était rouge. Même le menu était rouge.
Puis Rose est arrivée. Elle était habillée tout en rouge.
Quand on s’est quittés, elle n’a pas oublié de me gifler. Je n’ai pas bien compris.
Quand je me suis retourné, j’ai vu mon reflet sur la vitre d’un magasin. Ma joue était toute rouge.
L’après-midi je devais voir mon directeur de mémoire. Mr. Rouger.
Il n’avait pas l’air très content, il était rouge de rage.
Sur son bureau, je pouvais voir mon mémoire avec beaucoup, beaucoup d’annotations. Toutes en rouge. C’était mauvais signe.
En rentrant chez moi, j’ai décidé de faire quelques petites courses. Il y avait une promo sur les fruits rouges.
Rouge.
Depuis ce matin je ne vois que rouge.
Comme si le monde était contre moi.
C’est sûrement un coup de la Croix Rouge.
Hier j’ai refusé de donner du sang.
Du sang rouge.
Quand je disais que les médecins sont en fait des vampires.
Ils ont tout le temps les yeux rouges et la peau translucide comme s’ils n’avaient jamais vu la lumière du jour.
Je sors mon téléphone pour appeler Rose.
“Jeudi 14 Février”
Ce jour-là j’avais un rencard avec une fille que je venais de rencontrer la nuit d’avant. Elle s’appelait Rose. Comme les roses rouges.
J’ai donc décidé de prendre une douche. En voulant sortir de la baignoire, je me suis rendu compte que j’avais oublié ma serviette de bain. Une serviette rouge.
Pour prendre le métro, je devais traverser un boulevard. Tous les feux étaient rouges.
Arrivé au point de rendez-vous, j’ai décidé de m’asseoir dans un café. La table était rouge. Même le menu était rouge.
Puis Rose est arrivée. Elle était habillée tout en rouge.
Quand on s’est quittés, elle n’a pas oublié de me gifler. Je n’ai pas bien compris.
Quand je me suis retourné, j’ai vu mon reflet sur la vitre d’un magasin. Ma joue était toute rouge.
L’après-midi je devais voir mon directeur de mémoire. Mr. Rouger.
Il n’avait pas l’air très content, il était rouge de rage.
Sur son bureau, je pouvais voir mon mémoire avec beaucoup, beaucoup d’annotations. Toutes en rouge. C’était mauvais signe.
En rentrant chez moi, j’ai décidé de faire quelques petites courses. Il y avait une promo sur les fruits rouges.
Rouge.
Depuis ce matin je ne vois que rouge.
Comme si le monde était contre moi.
C’est sûrement un coup de la Croix Rouge.
Hier j’ai refusé de donner du sang.
Du sang rouge.
Quand je disais que les médecins sont en fait des vampires.
Ils ont tout le temps les yeux rouges et la peau translucide comme s’ils n’avaient jamais vu la lumière du jour.
Je sors mon téléphone pour appeler Rose.
“Jeudi 14 Février”
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