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[Enceinte intérieure, entrée] Souriez, vous êtes mouillés ! (feat : Albin / Elsie)

Anonymous
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Sam 30 Avr - 17:55
Une fausse note. C’était là ce que nous avions entendu, mais dès lors que nous eûmes contourné la muraille rose qui formait la protection majeure de notre œuvre, ce fut aussi ce que nous pûmes observer

Une dissonance retenti en notre encéphale alors que nous fûmes clouées face à ce spectacle risible, cette blague atroce. Nos yeux ne pouvaient discerner les visages, car ils ne purent voir de cela qu’une masse brouillée, inconnue. Si nous avions à nouveau eu nos feuilles dans le creux de nos petites mains, le froissement provoqué par leur contraction aurait surpassé le bruit ambiant sans doute aucun.

Nous sourions.

Voici la nouvelle œuvre, la réussite rebelle ! Devions-nous rire de leurs actes, de ce qu’ils formaient, ou en pleurer ? Notre regard se perdait et nos oreilles vrillaient sous les notes peu harmonieuses de l’alarme, ce tandis que nous avancions dans la foule ainsi formée, contenues dans une apparence calme et souriante, presque amusée.

Enfin, nous pouvions appuyer nos pensées, les certifier… Vous avez fait tendre ce qu’était notre base vers la cacophonie externe, et ce en bien peu de temps. Félicitations.

Que devions-nous faire en un tel chaos ? Admirer la puissance de son entropie, tout en la subissant ? Nullement. Nous ne pouvions rester impassibles face à une symphonie ainsi brisée, un orchestre aussi dissident…

Ces visages que nous ne voulions prendre le temps de regarder par dégoût, ces êtres que nous nous refusions à accepter, nous savions bien quelles étaient leurs capacités, leur potentiel destructeur, et nous savions alors, comme toujours, quelle était la cause à éloigner dans le but d’éviter tout nouveau dépôt de sel sur nos sucreries.

Cette foule trempée, au sein même de laquelle nous nous tenions.

Notre sourire de guimauve cachant une mâchoire serrée, nous empoignâmes l’un d’entre eux par la manche, ce sans porter de véritable attention à son apparence –outre sur le fait qu’il semblait possédait une chevelure particulièrement claire.

Si nous l’avions pu, nous aurions enfoncé nos ongles dans son bras jusqu’à l’os ; cependant, la simple vision de ce qu’était devenu ce lieu arrivait maintenant à nous affaiblir.

Eux

« … »

Nous marquâmes un court temps de pause, comme hésitantes sur les mots à prononcer. Notre propre geste nous avait perturbées un temps infime au sein du spectacle qui nous entourait, comme si nous eûmes agi par réflexe, sans véritablement savoir ce que nous désirions de l’un d’entre eux.

Cela étant, il nous fallut assez peu de temps pour retrouver nos mots.


« Nous désirerions savoir ! Connaissez-vous la cause des larmes ? »


Ces mots prononcés, notre sourire persistait…

Mais nous n’en lâchions pas pour autant cette manche, tenue fermement entre nos doigts.

...

Votre place n'est pas ici...


Résumé:


Dernière édition par Doppler le Jeu 12 Mai - 7:20, édité 1 fois
Anonymous
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Mer 11 Mai - 23:21
Albin essorait tranquillement sa blouse. Pratique, il n'aurait pas à la laver. Par contre, il se voyait mal retirer ses autres vêtements en public. Il était donc probablement condamné à s'enrhumer.
Foutue Base. Quelle idée de péter un plomb, comme ça. Quelques minutes plus tôt, il aurait dû sortir des toilettes à toute vitesse. Pas très glorieux.
Il tenta d'essorer un peu ce qu'il pût de ses vêtements, le bout de ses manches, le col de sa chemise... Pas très efficace, mais il ne pouvait pas faire grand-chose de plus. Et évidemment, il n'avait pas de change. Heureusement, il avait cru entendre les Cyantifiques rebelles parler d'un centre commercial... Il était un peu trop loin et n'avait pas très bien entendu, mais peu importe, il allait demander à d'autres gens...
Il sentit quelque chose agripper sa manche et se retourna.

« »

La jeune fille qui lui tenait la manche semblait elle-même surprise. Albin détailla ses cheveux rose guimauve avec un air désabusé. Il ne s'y ferait jamais.

« Nous désirerions savoir ! Connaissez-vous la cause des larmes ? »

« Euh, bonne question. Peut-être que la Base s'est cogné le petit orteil ? »

Il ne sut pas quoi répondre de plus. Le sourire de la jeune fille le mettait mal à l'aise, pour une raison inconnue. Sa façon de s'exprimer aussi le perturbait. Il y avait comme un décalage entre ce dont elle avait l'air et ce qu'elle aurait dû être. Malheureusement, Albin pressentait que ce genre de choses allait être de plus en plus courant dans sa nouvelle vie ici...

Résumé:
Anonymous
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Jeu 12 Mai - 0:20
Une plainte.
Un cri.
Un hurlement.

« Celui de mes tympans que l'on assassine… »

Elle avait besoin d'une pause.
Un silence.

Elle poussa un soupir.

« Ce vacarme est insoutenable. »

Ce tempo était beaucoup trop rapide.
Il fallait de toute urgence mettre un terme à cette pollution sonore.

Elle ferma les yeux.

En se fiant à son ouïe, elle pourrait rapidement remonter jusqu'à la source de tout ce bruit. Il lui suffirait alors de se concentrer et de se laisser guider par les variations de l'ampleur du son…

« C'est proche… À la frontière de la ville, peut-être ? »

Elsie haussa les épaules et se mit en marche, pressant le pas. Une fois n'était pas coutume, elle ne pouvait pas se permettre de traîner en route. Chaque seconde passée dans ce brouhaha était une seconde de trop. Le bruit montait, résonnait, vibrait… Son crâne allait finir par imploser.

« Oh oh… »

Elle reprit contenance et esquissa un léger sourire.
Elle avait trouvé la source.

Mais voilà qui était fort amusant…
C'était donc cela, la source, la base de tous ces ennuis ?
Que de chemin parcouru jusqu'à retrouver la trace de ce fier bâtiment…

« Eh bien, j'ai hâte de connaître le nom du responsable… ♪ »

Elsie scruta la foule. Se cachait-il parmi cette masse grouillante ? Elle plissa les yeux, essayant de distinguer les visages de ces quelques silhouettes confuses. Il lui était difficile de se concentrer au milieu d'un tel vacarme… Où se trouvait donc le sinistre individu qui avait osé livrer leur Base aux flammes ? Il fallait qu'elle le sache, qu'elle l'apprenne, qu'elle comprenne. Elle désirait une explication. Une justification. Un mot. Un nom. Rien de plus. La moindre information quant à l'origine de ce désastre lui conviendrait amplement.

Où étaient donc les autres cyantifiques quand on avait besoin d'eux ?
Ils devaient bien avoir une vague idée de la situation…
Où avaient encore disparu Watson, Wilkins et…

Son regard vint croiser une tache trouble à la couleur familière.
Elle s'approcha, intriguée.

Cette chevelure…

« Doppler ? »

Que faisait-elle ici ?
Avait-elle prévu d'épier le groupe des rebelles ?
Et, plus important…
Que faisait-elle avec ça ?

Résumé:


Dernière édition par Elsie le Lun 10 Oct - 1:04, édité 2 fois
Anonymous
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Jeu 12 Mai - 19:50
« Euh, bonne question. Peut-être que la Base s'est cogné le petit orteil ? »

A ces mots, nous répondîmes en premier lieu par un regard de côté, une moue de réflexion, accompagnée d’un zeste d’amusement. Le petit orteil ? Nous savions déjà ce que cela signifiait, cependant nous doutions ; comment ne pouvions-nous douter, après tout ? De tels mots, prononcés par un tel individu ! Une farce ? Une réalité ?

Une réalité. S’il en avait été d’une farce, nous n’en serions pas arrivées à cet instant, à nous retenir de perforer la chair de l’un d’entre eux pour lui curer l’os au sein d’une assonance toute particulière… Nous le voyions bien de part et d’autre : ils avaient mené à bien leur chaos, avaient frappé le petit orteil de notre base par l’intermédiaire d’un burin !

Nous n’avions pas le luxe du temps.

Alors, notre regard transperça une bonne fois pour toutes les lunettes de l’individu que nous voyions maintenant clairement, et armées de notre sourire courtement perdu lors de nos quelques secondes de réflexions, nous émettions un cri imitant l’Eureka en un ‘évidemment’ dans le but de nous exprimer.

« Évidemment ! Nous comprenons… »

Nul doute que nous comprenions !

« Vous venez de donner sens à votre véritable nom ! Ainsi nous référerons-nous dès lors à vous par ces termes : Coin du lit. »

Et nous espérions que lui aussi eut compris nos mots. Mais en y pensant, quel intérêt aurions-nous bien pu porter à cela, après tout ?

De toute manière, nous n’eûmes pas même le temps d’en porter une once.

Une corde, une gamme, une voix et un nom tous deux biens trop connus de nous-même atteignirent nos tympans, et sous l’entente que nous leur accordâmes sans le désirer et malgré l’environnement turbulent, nous ne pûmes cette fois-ci nous retenir.

« Doppler ? »

Nos doigts ne faisaient plus qu’agripper la manche trempée du Coin du lit. Notre paume entière avait subitement entouré son poignet, essorant la manche le surplombant encore tout en transperçant à peine celle-ci de nos ongles une infime seconde avant que seule la pression de la paume ne reste.

Nous étions parvenues jusqu’ici par nos propres moyens, seules, n’ayant croisé sur notre chemin que des périples, un animal, et quelques pensées dont nous devions user pour mettre un terme à cette nouvelle anomalie sonore au sein même de l'onde qu'est notre cyance ; nous avons fait cela d’une telle manière, ayant connaissance des complots qui pouvaient se tramer en ce lieu de par les moyens que nous nous étions offerts, et ainsi étions-nous en droit de penser, si nous ne prenions compte des variables hasardeuses que furent chaque être existant, que tous ceux se trouvant ici pouvaient suivre l’idéal perdu de nos compères égarés.

Et cela, à l’entente de cette voix, ne put que devenir plus assourdissant.

Nous nous décalâmes et retournâmes alors, postées aux côtés du Coin du lit, ce sans pour autant amenuir la force de notre poigne. Notre sourire paraissait toujours aussi satisfait et calme, porté par l’entrain de la mélodie. Et pourtant, toujours, la cacophonie retentissait en tout point de notre œuvre…

« Elsie ? Nous ne nous attendions certainement pas à vous retrouver ici, encore moins en vue des circonstances chaotiques apportées par le mobilier ! Nous serions ravies d’entendre la raison de votre présence en ces lieux… Si tant est que vous n’avez pas légué votre voix aux semblables du Coin du lit. »

Oh, que nous étions heureuses d’enfin retrouver l’une de nos pairs, tout particulièrement notre chère Elsie… Mais nous craignions tout autant le pire…

Cependant, Vous, nous ne vous laisserons pas en profitez pour fuir.

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Anonymous
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Dim 15 Mai - 1:32
« Évidemment ! Nous comprenons… Vous venez de donner sens à votre véritable nom ! Ainsi nous référerons-nous dès lors à vous par ces termes : Coin du lit. »

Albin jeta un regard désemparé à la jeune femme. Qu'est-ce qu'il avait dit pour mériter ça ? Il aurait bien répliqué quelque chose avec humour, mais il avait peur de la froisser. De plus, son interlocutrice le mettait décidément mal à l'aise, même s'il n'aurait pas su dire pourquoi. Heureusement pour lui, il n'eut pas à répondre, tiré d'affaire par un nom lancé dans leur direction.

« Doppler ? »

La fillette qui venait de parler était dotée d'ailes de chauve-souris. Ce fut la première chose qui sauta aux yeux d'Albin. Il faillit gémir face à cette aberration, cette évidente violation des lois de la biologie et de la génétique. Qu'avait-il fait au Ciel pour mériter ça ? Malgré lui, il jeta un coup d'oeil au ciel d'Esquisse et décida de rayer cette expression de son vocabulaire.
Albin sentit soudain des ongles s'enfoncer dans son poignet, pendant une infime fraction de seconde, mais avec suffisamment de force pour lui arracher une grimace. Il jeta un regard agacé à ladite Doppler. Qu'est-ce qui n'allait pas chez elle ? On n'agressait pas les gens comme ça, enfin.

« Elsie ? Nous ne nous attendions certainement pas à vous retrouver ici, encore moins en vue des circonstances chaotiques apportées par le mobilier ! Nous serions ravies d’entendre la raison de votre présence en ces lieux… Si tant est que vous n’avez pas légué votre voix aux semblables du Coin du lit. »

Albin jeta un regard courroucé à la susnommée Doppler. Quoi, elle utilisait vraiment ce surnom ? Il remarqua d'ailleurs, au passage, qu'elle tenait toujours sa manche. Il donna un petit coup de poignet pour essayer de se dégager, mais sa poigne était solide.

« Excusez-moi, je vois bien que je vous dérange dans vos, euh, chaleureuses retrouvailles. Si vous vouliez bien lâcher ma manche, je pourrai peut-être vous laisser entre amies et m'occuper de choses qui me concernent... S'il-vous-plaît ? »

Non, vraiment, il préfèrerait s'en tenir là. Qu'elles discutent si ça leur chantait, mais qu'elles ne l'impliquent pas là-dedans. Il avait vu assez de mutants pour aujourd'hui.

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Anonymous
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Dim 15 Mai - 19:10
Les circonstances chaotiques apportées par le mobilier ? Hum… Le mobilier désignait probablement la chose qui faisait tapisserie à côté de sa collègue - probablement le fameux Coin du lit, à en croire sa réaction - et ses semblables. Quant à la raison de sa venue en ces lieux… Eh bien… Devait-elle omettre la première, afin d'esquiver tout conflit potentiel avec la représentante des cyantifiques ? Elle n'appréciait pas particulièrement l'idée de devoir cacher ses motivations à Doppler. Ne pouvait-elle pas se permettre de lui répondre honnêtement ? Elsie hésita quelques secondes. Mieux valait aborder cette question une fois le problème de l'alarme résolu.

« Eh bien, je suis simplement venue mettre un terme au râle d'agonie de la Base… J'ai perçu sa détresse depuis l'autre bout de la ville. »

Dès lors, ses oreilles n'avaient cessé de la tourmenter. Ce bourdonnement qui résonnait à travers son crâne ne l'avait pas quittée depuis que la première note de l'alarme avait retenti. C'était. Insupportable. Elle ferma les yeux pendant un court instant. Elle respira calmement. Il fallait qu'elle  parvienne à faire abstraction de ce bruit aigu pour qu'elle puisse définitivement le faire taire.

« Connaîtriez-vous la cause de ces lamentations ? Vous semblez mieux informée que je ne le suis… »

Elle fit une pause et prit quelques secondes pour observer le Coin du lit, qui venait de prendre la parole. Physiquement, c'était un être humain de sexe masculin. Rien d'étonnant à ce niveau là. Elle n'aurait su déterminer son âge avec précision, mais il devait probablement se situer entre la trentaine ou la quarantaine… Il dépassait sûrement la moyenne d'âge des habitants peuplant l'Esquisse de plusieurs années. Mais était-il réellement âgé ou ne s'agissait-il que de son âge physique ? Elle le dévisagea avec attention. Il avait la peau anormalement pâle, des cheveux blancs ébouriffés et deux iris translucides… Il souffrait clairement d'un déficit en mélanine. Peut-être avait-il subi une mutation ? Si son gène TYR avait été affecté au cours d'une tempête, l'origine de l'absence de pigmentation de son organisme était toute trouvée.

Oubliant momentanément jusqu'à la présence de Doppler, elle fit un pas en direction de l'individu albinos. Elle était curieuse. Elle avait besoin de savoir.

« Souffrez-vous d'albinisme depuis l'Esquisse ou ces symptômes étaient-ils déjà présents avant votre venue en ce monde ? »

Était-il également photophobe malgré l'absence de soleil ? Sa vision, diurne ou nocturne, avait-elle été endommagée ? La transformation avait-elle pu être progressive ?

Elle était curieuse.

Résumé:
Anonymous
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Sam 21 Mai - 20:18
« Eh bien, je suis simplement venue mettre un terme au râle d'agonie de la Base… J'ai perçu sa détresse depuis l'autre bout de la ville. »

Nous écoutions, puis identifions. Elsie se trouvait en ville avant de nous rejoindre ?  Bien. L’onde alarmée de notre œuvre commune l’avait menée jusqu’ici ? Certes. Une simple relation de cause à effet ayant mené à son arrivée ici même, mais seulement un morceau de celle-ci… Nous attendions un autre élément ! Elsie… Que meniez-vous en ville, aujourd’hui ?

Puis, du fait d’un de ces nombreux bousculements étrangers, nous nous remémorions la situation. Un Coin du lit et ses congénères contre lesquels nous risquions de nous cogner, voilà ce qui représentait certainement la cause de l’atténuation quant à l’information délivrée ! Ce « Simplement » n’était-il pas un appel, l’ensemble de syllabes cachant l’intégralité de l’information à délivrer uniquement entre pairs ? Après tout, le « Simplement », en cyance, ne s’appliquait pas… Sauf peut-être pour la brutalisation de nos concepts ?

« Connaîtriez-vous la cause de ces lamentations ? Vous semblez mieux informée que je ne le suis… »

Face à ces nouvelles paroles, nous ne pûmes qu’hésiter à notre tour quant au fait de délivrer notre information. La réponse était évidente, mais son détail restait encore obscur… Le Coin du lit serait à interroger, et c’était en cela la raison pour laquelle nous ne désirions pas le laisser filer.

Ainsi, nous hochâmes la tête horizontalement dans l’optique de répondre à ce questionnement, cependant, dans notre mouvement uniforme, nous pûmes croiser le regard expressif du Coin du lit… et avec cela, ses lèvres mouvantes.

« Excusez-moi, je vois bien que je vous dérange dans vos, euh, chaleureuses retrouvailles. Si vous vouliez bien lâcher ma manche, je pourrai peut-être vous laisser entre amies et m'occuper de choses qui me concernent... S'il-vous-plaît ? »

Nous le regardions avec interrogation, mais ne pûmes défaire notre vue de son visage…

Et dans le même temps, notre main, sans que nous ne puissions l’empêcher, se décida à lâcher cette manche, comme demandé. Cette simple demande, ces mots, furent visiblement pour notre corps comme un rappel, une réalisation de ce qui était.

Sous la rage, mes nerfs ne l’avaient potentiellement pas remarqué, et ainsi donc le message ne s’était certainement pas propagé dans une homogénéité parfaite… nous touchions l’un d’entre eux ! Et même, quelques courtes secondes plus tôt, nous lui serrions le bras en enveloppant sa manche de notre poigne… Sur l’instant, nous le savions bien, et encore maintenant, mais…  En ce cas, pourquoi une telle réaction ? D’où nous venait cette subite pensée que toucher le Coin du lit nous était néfaste, pourquoi cette réaction soudaine… ? Pourquoi ce regard, et notre main… Pourquoi vous, Elsie, et vous autre…



La colère obstruait nos sens, elle brouillait nos actions et pensées au sein même de notre propre illusion.



De tels sentiments ne devaient être en cyance !

Alors, redressant notre regard tourné vers notre main jusqu’à maintenant partiellement suspendue dans les airs sous notre propre étonnement, nous écoutions à nouveau Elsie qui nous tirait hors de nos pensées.

« Souffrez-vous d'albinisme depuis l'Esquisse ou ces symptômes étaient-ils déjà présents avant votre venue en ce monde ? »

Nos pupilles se dirigèrent vers l’intéressé, et de pair avec cela, notre sourire s’éclaircit à nouveau, nous redonnant vie.

Nous comprîmes de suite ! Avec Eux, et à notre avantage, il s’agissait là d’une carte d’une importante efficacité bien que souvent pénible à jouer… L’intérêt ! Etres de cyance que nous sommes, nous ne pouvons apporter l’intégralité de notre intérêt qu’à celle-ci, et en eux-mêmes, ils n’en méritent pas même la plus infime part à moins de ne pouvoir nous apporter un organe unique… Mais au sein de ces moments où l’illusion de la fusion de nos ondes se réalise, lorsque tous croient leur note distordue écouté, la mise en confiance intervient, dépourvue de toute véracité !

Plutôt que la force brute en un moment où transformer le rouge cristallin des iris du Coin du lit en véritable coagulation sanguine nous tentait, jouer l’écoute, la mise en confiance, semblait en effet intégrer nombre de facteurs détendant l’amplification du gain de nos colères respectives… Ce tout en nous permettant, dans l’ordre des choses, d’interroger ce Coin du lit !

Cela étant, nos paroles suivirent alors de celles d’Elsie, se liant au fil de sa lancée. Malgré notre bouillonnement interne, notre visage rayonnait et notre voix suivait un rythme enjoué, presque amusé.

« Nous ne souhaitions pas vous tenir à l’écart de l’onde… Dans une optique de résonance, et de cœur avec notre pair, nous vous proposons donc d’éclaircir le détail de votre condition ! Nous rajouterons aussi cette demande à la précédente… La musique vous est-elle d’un certain réconfort ? »

Notre regard persistait, contre le sien. La masse qui nous entourait, l’alarme assourdissante, le chaos ambiant… Feindre l’absence d’intérêt, sublimer ce qu’il en reste en un ensemble mensonger, oublier.

Maîtriser ce monde tentant de se jouer de nous, n’était-ce pas l’un des crédos de notre cyance ?

...

La pensée refit subitement surface…

Pourquoi... l’avez-vous reniée… ?

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Anonymous
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Mer 25 Mai - 21:36
« Souffrez-vous d'albinisme depuis l'Esquisse ou ces symptômes étaient-ils déjà présents avant votre venue en ce monde ? »

Albin hésitait à se réjouir qu'on s'intéresse un minimum à lui -au moins, il ne faisait plus tapisserie. Presque- et s'inquiéter d'un possible changement du statut d'être humain vers celui de sujet d'observation. Puis de cobaye. Peut-être. On savait jamais.
Il devait cependant admettre qu'il s'était, lui aussi, posé pas mal de questions sur son albinisme soudain. Et, qui sait ? discuter avec une gamine -qui n'en était probablement pas une, de toutes façons- était peut-être un bon moyen de débrouiller le fil de la logique biologique de ce monde.

« Non, j'étais parfaitement normal avant d'arriver ici. »

C'était un euphémisme. "Plus normal tu meurs" aurait pu être son surnom.

« Heureusement qu'il n'y a pas de soleil, je suis à présent sûr que je mourrai buté par un objet, non par un cancer de la peau. »

Optimisme, quand tu nous tiens.

« A votre avis, comment ce monde peut-il modifier aussi radicalement l'apparence d'une personne ? Est-il possible qu'il ait modifié jusqu'à mon ADN même ? Dommage que je n'ai pas de quoi faire un test... »

« Nous ne souhaitions pas vous tenir à l’écart de l’onde… Dans une optique de résonance, et de cœur avec notre pair, nous vous proposons donc d’éclaircir le détail de votre condition ! Nous rajouterons aussi cette demande à la précédente… La musique vous est-elle d’un certain réconfort ? »

... Albin voulait bien discuter, mais qu'est-ce que la musique venait faire ici ? La jeune femme aux cheveux clairs l'inquiétait un peu, à vrai dire, c'est pourquoi il choisit de jouer le jeu. Et puis, pourquoi pas, après tout ?

« ... Disons que ça dépend quel type de musique ? Et puis, d'une manière générale, la musique est supposée avoir un effet apaisant sur les gens, non ? "La musique adoucit les moeurs". Pour une fois qu'un proverbe raconte pas tout à fait des conneries... »

Résumé:
Anonymous
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Jeu 26 Mai - 21:57
Parfaitement normal…

Elle haussa les épaules. Parfaitement normal… Mais que pouvaient être les normes de l'autre monde, l'ancien monde ?

La normalité n'était qu'une idée vague, imprécise. La normalité, c'était correspondre aux normes d'une société, suivre des règles tacites, respecter les habitudes, les coutumes, les mœurs d'un groupe… Mais à partir de quoi, à partir de quel seuil pouvait-on se considérer normal ? Quels étaient les aptitudes, les caractères requis pour pouvoir affirmer sa normalité ? L'Esquisse avait-elle des normes, elle aussi ? Fallait-il avoir vécu une tempête pour être considéré normal en ces lieux ? Ou avoir subi une transformation ? Avoir souffert ? Fallait-il s'affranchir de toutes les normes de l'autre monde pour se fondre dans la normalité de l'Esquisse ?

Elle cligna des yeux. Elle s'égarait une fois de plus dans ses pensées… L'individu avait sûrement employé le terme "normal" dans le seul et unique but de désigner son absence de symptômes dans l'autre monde. Il n'était pas "normal", il était donc sain.

« Heureusement qu'il n'y a pas de soleil, je suis à présent sûr que je mourrai buté par un objet, non par un cancer de la peau. »

Elle sourit.

« Une tumeur est pourtant si vite arrivée… »

La mort ne laissait pas le loisir de choisir ses derniers instants, et l'Esquisse n'avait pas besoin d'un soleil pour provoquer des cancers.

« A votre avis, comment ce monde peut-il modifier aussi radicalement l'apparence d'une personne ? Est-il possible qu'il ait modifié jusqu'à mon ADN même ? Dommage que je n'ai pas de quoi faire un test... »

Elle se redressa soudainement et fixa l'albinos d'un œil intéressé. Ainsi, il s'intéressait à la génétique… Il s'interrogeait lui aussi quant aux mystères de l'Esquisse, à ces transformations physiques inexpliquées… Il valait peut-être mieux qu'un simple coin de lit, finalement. C'était un meuble à part entière. Un parasite digne d'intérêt.

« Oh, l'hypothèse de la mutation est envisageable… Mais insuffisante pour expliquer toutes les transformations de ce monde. »

Des agents mutagènes se manifestaient peut-être à l'occasion des tempêtes… Et si le génotype d'un individu était touché, ses caractères se trouvaient alors modifiés… Cette hypothèse tenait la route, mais… Mais que pouvait-il bien se passer lors des permutations ? Lorsque l'âme d'un individu semblait avoir quitté son enveloppe d'origine pour venir se loger dans le corps d'une tierce personne…

« Nous manquons d'informations. Et de matériel. »

Et de temps, peut-être…
De temps…
Aurait-elle le temps de comprendre ?
Si cette alarme ne se taisait pas rapidement… Probablement pas.
Son crâne imploserait avant.

« Nous ne souhaitions pas vous tenir à l’écart de l’onde… Dans une optique de résonance, et de cœur avec notre pair, nous vous proposons donc d’éclaircir le détail de votre condition ! Nous rajouterons aussi cette demande à la précédente… La musique vous est-elle d’un certain réconfort ? »

Des cloches tout à coup sautent avec furie…

« ... Disons que ça dépend quel type de musique ? Et puis, d'une manière générale, la musique est supposée avoir un effet apaisant sur les gens, non ? "La musique adoucit les moeurs". Pour une fois qu'un proverbe raconte pas tout à fait des conneries... »

Et lancent vers le ciel un affreux hurlement…

Elle secoua ses ailes et se tourna vers Doppler.

« Ce cri de souffrance… »

Elle plongea son regard dans celui de la jeune femme.

« Y a-t-il un moyen d'y mettre un terme… »

Elle serra les dents.

« Rapidement ? »

Foutues migraines.

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Anonymous
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Invité
Dim 19 Juin - 13:55
« ... Disons que ça dépend quel type de musique ? Et puis, d'une manière générale, la musique est supposée avoir un effet apaisant sur les gens, non ? "La musique adoucit les moeurs". Pour une fois qu'un proverbe raconte pas tout à fait des conneries... »

Notre oreille eut ouï ces mots, et nos yeux s’en tournèrent vers notre œuvre, ou tout du moins, l’entrée paniquée de celle-ci. La musique, apaiser ? Notre sourire restait constant à l’entente d’une telle remarque, impassible.



En serait-il d’un comble si nous hurlions au mensonge ?

La musique donne vie, les ondes animent, et jouée en phase avec notre vie, elle ne peut que raviver celle-ci. Où donc se trouve l’apaisement ? La musique assourdit, la musique ravive, la musique fait vivre. Elle bouleverse et arrache l’être à ce qu’il devrait faire, et si ce n’est le cas, elle le plonge et l’enferme dans son acte. N’en était-il pas là notre cas ?

Nous apprécions sa réponse. Vague, comme ce que sont tous les mobiliers, à leur image. Au moins, cela affirmait que nous ne nous étions pas trompée : Ils étaient restés les mêmes.

… Notre regard vide l’observait, elle, cette entrée, cette échappatoire pour la musique répétitive de notre œuvre.

Puis, soudainement, nous nous rappelions…

« Ce cri de souffrance… »

Elsie s’en était tournée vers nous, agitée. Notre regard quitta alors notre œuvre, pour se perdre dans celui de notre collègue écrasée par le poids de la « musique ».

Serait-ce la mélodieuse Colère, qui un temps, nous l’eut fait oublier ?

Nous l’observions, tandis qu’elle en faisait de même.

« Y a-t-il un moyen d'y mettre un terme… Rapidement ? »

Nous sourions, toujours. Le temps était venu de mettre un terme à notre mélodie, et peut-être, d’apaiser notre colère.

Alors, nous nous approchâmes de notre pair, et de nos deux mains, nous emparâmes des siennes, comme pour la réconforter.

Cependant, notre regard codait une toute autre émotion, émotion que seule notre chère Elsie pouvait percevoir en cet instant…

Nous nous collâmes alors à elle, posant notre menton sur son épaule sans lâcher ses mains, puis, dans le brouhaha, nous chuchotâmes à son oreille…

«»

Et nous écartant à nouveau d’elle dans un sourire radieux, lâchant ses mains, nous nous en retournâmes face au Coin du lit, levant notre tête pour pouvoir « profiter » de son visage.

« Vous, amant de la musique, et nous-mêmes, allons nous occuper de la cacophonie. Osez nous prouver qu’un meuble sait corriger ses erreurs ! »

Nous jetions un regard de côté, comme pour en revenir à Elsie. Cependant, nous continuâmes de faire face au Coin du lit.

« Notre collègue risque de ne pas pouvoir supporter l’onde de notre œuvre commune, voyez donc ce semblant de collaboration comme un cas exceptionnel. »

Et nous attendions alors sa réponse, nos yeux à nouveau dirigés vers lui.


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