Méfiance. Maître-mot de cette femme paranoïaque aux grands yeux ronds comme des soucoupes, la méfiance l’accompagne dans chaque action et, surtout, dans chaque débat intérieur (qui ont lieu très souvent dans l’esprit pas si malin de cette drôle de dame). Agrippine est toujours en proie à un manque criant de confiance envers son entourage, en plus de se montrer de ce fait assez désagréable. Cette lueur repérée dans votre regard une fraction de seconde, ce lapsus révélateur dans une phrase paraissant anodine, la façon dont vous tenez votre fourchette… Tout est prétexte pour vous démontrer par un raisonnement infaillible (mais surtout fallacieux) que vous faites partie du complot. Lequel ? Telle est la question, mais n’importe quel complot suffira pour satisfaire Agrippine. Elle est la complotiste 2.0., celle qui vous en fera voir des vertes et des pas mûres si vous ne démontrez pas ingénieusement que non, vous n’êtes pas un objet et que non, vous ne lui sauterez pas à la gorge pour l’écarteler, la dévorer ou autres actes ignobles.

Au début, la femme en venait même à se faire peur à elle-même. Dès son arrivée, son apparence fut changée du tout au tout. Mais heureusement, il lui restait sa tête, son esprit intelligent et son sang-froid infaillible (toujours selon elle). Ainsi, même si cela pouvait paraître un peu ridicule, Agrippine avait réussi à survivre jusque-là, constatant que la fuite était une très bonne solution, finalement.

En ce moment, il lui arrive parfois d’espionner les dessinateurs histoire de repérer tout ce qui pourrait être utile pour sa survie. Seulement, elle n’est pas toujours très discrète, aussi il est facile de la voir accroupie, les sourcils froncés derrière ses lunettes cachant ses yeux ronds. Il peut être possible de l’apprécier, avec beaucoup de patience – et sans doute un peu de déni.