HIC SVNT DRACONES
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Dim 28 Sep - 1:16
Dans ces froides et brumeuses contrées condamnées sur les cartographies latines par l'inquiétante mention HIC SVNT DRACONES qui hérissait le poil aux hommes de tous âges et ferait de même avec leurs femmes si celles-ci savaient lire, là où l'on n'osait s'aventurer de peur de ne jamais trouver de rivage, en cette mer impétueuse dont les eaux sauvages, domptées seulement par ceux qui semblaient être leurs maîtres, renversaient tout navire qui s'y avançait trop à leur goût, lesdits maîtres vivaient bien.
Car la puissance incontestée est merveilleusement reposante pour l'âme, et rien ne décourage plus les contestations que la peur. Or, la peur de leurs rustres et faibles voisins, les hommes du Nord la nourrissaient bien. Aux yeux de ceux de l'autre côté de la mer, les Normands, comme ils les appelaient, étaient des ombres noires, méconnues, mystérieuses, des pirates impitoyables qui pillaient les navires marchands qui s'aventuraient trop loin dans leur mer.
Mais ils n'étaient pas que cela. Ils étaient aussi et surtout un peuple avec des valeurs, des valeurs solides et solidement ancrées dans tous les cœurs, un peuple avec une histoire et une civilisation que tout observateur extérieur, impartial et érudit jugerait supérieure à celle des voisins du Sud.
Ils étaient les sujets d'un roi intelligent et réfléchi, à la fois les fondateurs et les héritiers d'une culture moderne, éclairée, égalitariste et en bien des points plus justes que ses voisines.
Ils étaient des Vikings.
« Inge! Inge!
— On ne hurle pas le nom d'un futur roi.
— Avant d'être un futur roi, Inge est mon frère! Iiiinge! »
Torbjörn leva les yeux au ciel. La jeune princesse était décidément impossible à gérer. En réalité, les deux princesses étaient également insupportables: si Inge allait sans doute devenir digne d'hériter du trône de son père, Sonja et Gunnel s'immisçaient de toutes les manières possibles dans la vie politique du royaume et brisaient toutes les conventions sociales. Torbjörn avait vu le monde au cours de sa longue vie. Il avait vu des régimes bien moins cléments avec les femmes que celui dans lequel les deux princesses vivaient. Si elles se débattaient ainsi dans des harnais lâches et loin d'être étouffants, que feraient-elles dans une nation où les femmes étaient étranglées par des cordages emmêlés et tendus comme les arcs qu'elles ne pourraient plus manier si elles menaient cette vie-là? Le cœur du vieil homme se gonfla de tendresse. Elles ne connaissaient rien au monde, même si elles brûlaient de le découvrir. Mais le monde valait-il la peine de briser leur naïve candeur et leur enthousiasme irréductible à l'idée de tout, leur vaillante détermination de jeunes guerrières partant pour la première fois en mer?
« Inge, par Loki! »
Tiens. La tendresse s'envola d'un coup.
« Cessez de jurer, enfin!
— Torbjörn, que diable fait Inge?
— A-t-on jamais vu une princesse jurer ainsi... On croirait entendre un mercenaire!
— Mais où est Inge?
— Il est avec votre père.
— Je vais les rejoindre!
— Vous n'êtes pas concernée par ces affaires.
— Pourquoi donc?
— Ce sont les affaires des rois.
— Mais je suis la fille du roi, et la sœur de son héritier! J'ai au moins le droit d'écouter!
— Cessez vos enfantillages.
— Non! »
Sa curiosité était piquée, et elle allait bientôt embrayer. Ce n'était plus qu'une question de temps. Le vieux Torbjörn porta sa main à son front en secouant la tête. Un instant, un bref instant, il avait cru qu'elle comprendrait. Il s'était bien trompé. Il oubliait toujours à quel point la cadette des trois enfants royaux était digne d'être la cadette: cela faisait dix ans qu'elle n'avait pas changé.
« Gunnel? »
La voix d'Inge était accompagnée du grincement d'une porte qu'on entrouvrait. Oh, par Thor tout puissant. Elle corrompait le prince à tout les coups, avec ses manières de fillette délurée.
« Inge! Viens, Sonja et moi allons faire un tournoi de tir à l'arc! »
La tête du prince émergea dans l'entrebâillement de la porte.
« Et dis-moi, Gunnel, sais-tu où est Sonja? »
La jeune fille interrompt net des sautillements enthousiastes.
« ... Non. Dehors, je suppose?
— Elle est avec nous. Viens, toi aussi.
— Comment? Mais ce ne sont pas des affaires pour une jeune fille...
— Ce sont des affaires de rois, Torbjörn. Et Gunnel en a le sang, comme nos parents, comme notre sœur, comme moi.
— Soit. »
Le ton doux mais autoritaire découragea, non sans une légère amertume, le vieil homme. Il ne pouvait nier qu'il avait pris goût à ce rôle qu'il avait d'abord trouvé dégradant. Courir après princes et princesses pour les garder dans un chemin à peu près droit. Il avait tôt fait de découvrir que malgré ce que l'on pouvait croire, c'était une tâche au moins aussi ardue que toutes celles dont on pouvait charger les navigateurs vikings: Sonja, Inge et Gunnel étaient tous trois dotés de caractères bien trempés. L'une était une guerrière, l'un était un roi, l'autre était... Une fée, sans doute. Une créature du Petit Peuple. Torbjörn suivi du regard, un sourire apitoyé sur les lèvres, la fée filant rejoindre son frère, yeux pétillants de curiosité à l'idée de découvrir ces « affaires de rois ».
« Aloooors?
— Assieds-toi, Gunnel. »
La jeune fille fronça les sourcils, interloquée, mais obéit.
« Que se passe-t-il? »
Le roi ouvrit la bouche mais Inge le précéda:
« Un messager est arrivé de... Finlande? Ou des îles Féroé?
— Voyez mon digne héritier! Il confond Finlande et îles Féroé. Je parie qu'il entrera en guerre avec l'une des deux nations... »
— Ce n'est pas ma faute, s'ils ont envoyé un bègue! »
Gunnel échangea un regard avec sa mère et sa sœur. Celle-ci frappa la table de bois du plat de la main et se leva en lançant d'une voix impérieuse:
« En clair, un messager est venu pour solliciter l'aide de notre père de la part du chef d'un village situé sur une île, au large de la Finlande, ou quelque chose du genre... Là n'est pas la question. La question, la vraie question, c'est que le fléau qui s'est abattu sur cette île est un dragon.
— Je serais plus rassuré si tu héritais du trône, Sonja.
— Alrik!
— Père!
— Laisse cette tâche à Inge... Moi, ce que je veux, c'est être une navigatrice.
— Thor tout puissant, Sonja...
— Attendez! Un dragon? »
Quatre paires d'yeux se tournèrent vers la blonde. Toujours à côté de la plaque, cette petite. Mais ça avait le mérite d'interrompre les digressions.
« Nous nous sommes éloignés du sujet.
— Certes.
— Tu peux reprendre, Sonja.
— Je laisse à Inge l'honneur de décrire la bête.
— Merci. L'île a été attaquée par un serpent gigantesque qui fend l'air comme une flèche et qui étoufferait le monde entier entre ses anneaux... Il sème la terreur dans ce pauvre village, détruisant les réserves, dévorant les provisions, capturant les jeunes hommes pour les emmener au large de l'île, là où il semble avoir élu domicile. Car ce n'est pas le cracheur de feu que l'on rencontre dans les contes: l'eau est son élément. Or c'est le nôtre aussi, et c'est pour cela que c'est notre soutien que le chef de l'île a demandé.
— C'est aussi parce que les autres royaumes lui ont claqué la porte au nez ou ont lamentablement échoué.
— ... Certes. Enfin. Nous discutions cette histoire. Te souviens-tu de ce voyageur égaré qui vantait à qui voulait l'entendre les mérites de la démocratie? Père voulait vérifier par lui-même en quoi elle était si merveilleuse. Alors il a proposé que nous procédions à un vote quant à la marche à suivre. Il juge une telle opération inconsciente et suicidaire. Sonja souhaite agir car d'après elle...
— La lâcheté ne figure pas parmi nos valeurs!
— Voilà. Mère considère que le plus inconscient et suicidaire, c'est d'agir sans stratégie et sans en savoir plus sur cette créature. Et je la rejoins sur ce point. Qu'en penses-tu, toi?
— Je... Il faut agir. On ne peut pas laisser ces pauvres gens se débattre ainsi avec leur sort: il faut les aider.
— Bien. La majorité l'emporte. Alors, que penses-tu de la démocratie, père?
— C'est ridicule. »
Éclat de rire général. Le roi reprit sans ciller:
« Mais si vous jugez nécessaire d'agir, nous agirons. Mais vous mettrez au point votre fameuse stratégie que je devrais valider avant d'accepter que vous ne l'appliquiez. Et seuls les volontaires, parmi le peuple, feront partie de l'aventure. »
Il se leva et quitta les lieux.
« Bon. Devenons stratèges, décréta Inge. Mais avant tout, appelons le messager. »
Car la puissance incontestée est merveilleusement reposante pour l'âme, et rien ne décourage plus les contestations que la peur. Or, la peur de leurs rustres et faibles voisins, les hommes du Nord la nourrissaient bien. Aux yeux de ceux de l'autre côté de la mer, les Normands, comme ils les appelaient, étaient des ombres noires, méconnues, mystérieuses, des pirates impitoyables qui pillaient les navires marchands qui s'aventuraient trop loin dans leur mer.
Mais ils n'étaient pas que cela. Ils étaient aussi et surtout un peuple avec des valeurs, des valeurs solides et solidement ancrées dans tous les cœurs, un peuple avec une histoire et une civilisation que tout observateur extérieur, impartial et érudit jugerait supérieure à celle des voisins du Sud.
Ils étaient les sujets d'un roi intelligent et réfléchi, à la fois les fondateurs et les héritiers d'une culture moderne, éclairée, égalitariste et en bien des points plus justes que ses voisines.
Ils étaient des Vikings.
« Inge! Inge!
— On ne hurle pas le nom d'un futur roi.
— Avant d'être un futur roi, Inge est mon frère! Iiiinge! »
Torbjörn leva les yeux au ciel. La jeune princesse était décidément impossible à gérer. En réalité, les deux princesses étaient également insupportables: si Inge allait sans doute devenir digne d'hériter du trône de son père, Sonja et Gunnel s'immisçaient de toutes les manières possibles dans la vie politique du royaume et brisaient toutes les conventions sociales. Torbjörn avait vu le monde au cours de sa longue vie. Il avait vu des régimes bien moins cléments avec les femmes que celui dans lequel les deux princesses vivaient. Si elles se débattaient ainsi dans des harnais lâches et loin d'être étouffants, que feraient-elles dans une nation où les femmes étaient étranglées par des cordages emmêlés et tendus comme les arcs qu'elles ne pourraient plus manier si elles menaient cette vie-là? Le cœur du vieil homme se gonfla de tendresse. Elles ne connaissaient rien au monde, même si elles brûlaient de le découvrir. Mais le monde valait-il la peine de briser leur naïve candeur et leur enthousiasme irréductible à l'idée de tout, leur vaillante détermination de jeunes guerrières partant pour la première fois en mer?
« Inge, par Loki! »
Tiens. La tendresse s'envola d'un coup.
« Cessez de jurer, enfin!
— Torbjörn, que diable fait Inge?
— A-t-on jamais vu une princesse jurer ainsi... On croirait entendre un mercenaire!
— Mais où est Inge?
— Il est avec votre père.
— Je vais les rejoindre!
— Vous n'êtes pas concernée par ces affaires.
— Pourquoi donc?
— Ce sont les affaires des rois.
— Mais je suis la fille du roi, et la sœur de son héritier! J'ai au moins le droit d'écouter!
— Cessez vos enfantillages.
— Non! »
Sa curiosité était piquée, et elle allait bientôt embrayer. Ce n'était plus qu'une question de temps. Le vieux Torbjörn porta sa main à son front en secouant la tête. Un instant, un bref instant, il avait cru qu'elle comprendrait. Il s'était bien trompé. Il oubliait toujours à quel point la cadette des trois enfants royaux était digne d'être la cadette: cela faisait dix ans qu'elle n'avait pas changé.
« Gunnel? »
La voix d'Inge était accompagnée du grincement d'une porte qu'on entrouvrait. Oh, par Thor tout puissant. Elle corrompait le prince à tout les coups, avec ses manières de fillette délurée.
« Inge! Viens, Sonja et moi allons faire un tournoi de tir à l'arc! »
La tête du prince émergea dans l'entrebâillement de la porte.
« Et dis-moi, Gunnel, sais-tu où est Sonja? »
La jeune fille interrompt net des sautillements enthousiastes.
« ... Non. Dehors, je suppose?
— Elle est avec nous. Viens, toi aussi.
— Comment? Mais ce ne sont pas des affaires pour une jeune fille...
— Ce sont des affaires de rois, Torbjörn. Et Gunnel en a le sang, comme nos parents, comme notre sœur, comme moi.
— Soit. »
Le ton doux mais autoritaire découragea, non sans une légère amertume, le vieil homme. Il ne pouvait nier qu'il avait pris goût à ce rôle qu'il avait d'abord trouvé dégradant. Courir après princes et princesses pour les garder dans un chemin à peu près droit. Il avait tôt fait de découvrir que malgré ce que l'on pouvait croire, c'était une tâche au moins aussi ardue que toutes celles dont on pouvait charger les navigateurs vikings: Sonja, Inge et Gunnel étaient tous trois dotés de caractères bien trempés. L'une était une guerrière, l'un était un roi, l'autre était... Une fée, sans doute. Une créature du Petit Peuple. Torbjörn suivi du regard, un sourire apitoyé sur les lèvres, la fée filant rejoindre son frère, yeux pétillants de curiosité à l'idée de découvrir ces « affaires de rois ».
« Aloooors?
— Assieds-toi, Gunnel. »
La jeune fille fronça les sourcils, interloquée, mais obéit.
« Que se passe-t-il? »
Le roi ouvrit la bouche mais Inge le précéda:
« Un messager est arrivé de... Finlande? Ou des îles Féroé?
— Voyez mon digne héritier! Il confond Finlande et îles Féroé. Je parie qu'il entrera en guerre avec l'une des deux nations... »
— Ce n'est pas ma faute, s'ils ont envoyé un bègue! »
Gunnel échangea un regard avec sa mère et sa sœur. Celle-ci frappa la table de bois du plat de la main et se leva en lançant d'une voix impérieuse:
« En clair, un messager est venu pour solliciter l'aide de notre père de la part du chef d'un village situé sur une île, au large de la Finlande, ou quelque chose du genre... Là n'est pas la question. La question, la vraie question, c'est que le fléau qui s'est abattu sur cette île est un dragon.
— Je serais plus rassuré si tu héritais du trône, Sonja.
— Alrik!
— Père!
— Laisse cette tâche à Inge... Moi, ce que je veux, c'est être une navigatrice.
— Thor tout puissant, Sonja...
— Attendez! Un dragon? »
Quatre paires d'yeux se tournèrent vers la blonde. Toujours à côté de la plaque, cette petite. Mais ça avait le mérite d'interrompre les digressions.
« Nous nous sommes éloignés du sujet.
— Certes.
— Tu peux reprendre, Sonja.
— Je laisse à Inge l'honneur de décrire la bête.
— Merci. L'île a été attaquée par un serpent gigantesque qui fend l'air comme une flèche et qui étoufferait le monde entier entre ses anneaux... Il sème la terreur dans ce pauvre village, détruisant les réserves, dévorant les provisions, capturant les jeunes hommes pour les emmener au large de l'île, là où il semble avoir élu domicile. Car ce n'est pas le cracheur de feu que l'on rencontre dans les contes: l'eau est son élément. Or c'est le nôtre aussi, et c'est pour cela que c'est notre soutien que le chef de l'île a demandé.
— C'est aussi parce que les autres royaumes lui ont claqué la porte au nez ou ont lamentablement échoué.
— ... Certes. Enfin. Nous discutions cette histoire. Te souviens-tu de ce voyageur égaré qui vantait à qui voulait l'entendre les mérites de la démocratie? Père voulait vérifier par lui-même en quoi elle était si merveilleuse. Alors il a proposé que nous procédions à un vote quant à la marche à suivre. Il juge une telle opération inconsciente et suicidaire. Sonja souhaite agir car d'après elle...
— La lâcheté ne figure pas parmi nos valeurs!
— Voilà. Mère considère que le plus inconscient et suicidaire, c'est d'agir sans stratégie et sans en savoir plus sur cette créature. Et je la rejoins sur ce point. Qu'en penses-tu, toi?
— Je... Il faut agir. On ne peut pas laisser ces pauvres gens se débattre ainsi avec leur sort: il faut les aider.
— Bien. La majorité l'emporte. Alors, que penses-tu de la démocratie, père?
— C'est ridicule. »
Éclat de rire général. Le roi reprit sans ciller:
« Mais si vous jugez nécessaire d'agir, nous agirons. Mais vous mettrez au point votre fameuse stratégie que je devrais valider avant d'accepter que vous ne l'appliquiez. Et seuls les volontaires, parmi le peuple, feront partie de l'aventure. »
Il se leva et quitta les lieux.
« Bon. Devenons stratèges, décréta Inge. Mais avant tout, appelons le messager. »
- Indication:
- So so so, j'ai édité. En gros, ton personnage est le messager, il va venir, la reine (parce que dans le bordel de personnages, il y a la reine) va laisser le quatuor foireux seul pour une raison X, ton perso va expliquer c'que fout le dragon (fais toi plaisir) hormis tout bouffer et capturer les jouvenceaux, puis les trois joyeux lurons royaux vont, avec lui, mettre au point une stratégie plus que foireuse et délirante, embarquer avec eux une clique de k-sos, soit des PNJ, soit d'autres dessinateurs tentés par l'aventure, et foutre le bordel sur une quinzaine (OU UNE CINQUANTAINE, AU CHOIX) de posts.
Si un truc cloche ou ne te plais — ce que je comprendrais parfaitement, l'intrigue est poreuse comme une éponge et A-T-ON JAMAIS VU UN ROI PAREIL OMG—, fais le moi savoir, j'me ferai un plaisir d'éditer!
Qu'est-ce qui est jaune et qui traverse les murs ?
Personnages : Al, Sydonia, Even, Dylan et Al'
Messages : 3246
Date d'inscription : 10/06/2012
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Eelis
Dim 28 Sep - 16:54
Après avoir donné deux coups contre la porte massive, un homme aux longs cheveux blonds fait irruption dans la salle. Il porte un costume de paysan, nulle trace sur lui du fameux casque cornu ou de cette allure bestiale qui caractérise les vikings ; et pour cause, il n'est pas d'ici. Oh non, Eelis et le perroquet qui gigote tendrement sur son épaule viennent d'un pays situé par delà les mers.
Son Royaume n'aurait pas pu choisir un meilleur messager pour colporter ses malheurs et donner une crédibilité totale au récit.
Le serviteur local, qui suit le blond en trombe, devance ce dernier et fait les salutations d'usage à la royauté.
« M'sieur le roi, voici le messager Eelis, venu de l'île de Lés...
- Laisse-Cuisse ! Noble contrée rattachée à la Finlande mais en totale autonomie, haha. Si vous aimez les nekos et les étoiles de mer, c'est un vrai paradis. Pour le reste.. »
Sous le regard de l'assemblée, il sort un bout de papier froissé de sa poche ainsi qu'un petit morceau de pain pour l'oiseau. Après s'être éclairci la voix, il regarde quelques secondes le précieux contenu du message. Et prend la parole.
« Hem hem. Donc, en fait, un dragon a récemment détruit la réserve nationale de bananes. Nous sommes en crise, c'est la famine, gnagnagnah... et, actuellement la créature d'eau a prévu de s'attaquer aux villages et, bientôt, à notre Capitale... blabla, je passe, on a besoin de votre aide pour enrayer la menace, et si vous avez de la bonne viande à manger je prends parce que j'ai fait longue route. Il parait que le dragon est la création de l'alchimiste du roi, cependant... hé, sympa votre tapis ! »
Son discours ardent s'arrête tandis qu'Eelis examine le sol. Dommage qu'il n'y en ait pas de tel, à Laisse-cuisse. Quand son regard entre en collision avec l'une des chaussures royales, il se rappelle qu'il était en train de dire quelque chose.
« Bon, c'est vrai qu'on est un peu dans la mouise. On a essayé de l'attirer vers le royaume voisin, mais le bougre est tenace... Tout le monde a peur de nous aider mais vous êtes de braves vikings vous, hein ? J'vous fais confiance, les mecs. Et les filles. »
Il tapote le casque du serviteur à côté de lui. Brave viking.
Et non, Eelis ne se demande même pas pourquoi tous les autres ont refusé de l'aider.
Son Royaume n'aurait pas pu choisir un meilleur messager pour colporter ses malheurs et donner une crédibilité totale au récit.
Le serviteur local, qui suit le blond en trombe, devance ce dernier et fait les salutations d'usage à la royauté.
« M'sieur le roi, voici le messager Eelis, venu de l'île de Lés...
- Laisse-Cuisse ! Noble contrée rattachée à la Finlande mais en totale autonomie, haha. Si vous aimez les nekos et les étoiles de mer, c'est un vrai paradis. Pour le reste.. »
Sous le regard de l'assemblée, il sort un bout de papier froissé de sa poche ainsi qu'un petit morceau de pain pour l'oiseau. Après s'être éclairci la voix, il regarde quelques secondes le précieux contenu du message. Et prend la parole.
« Hem hem. Donc, en fait, un dragon a récemment détruit la réserve nationale de bananes. Nous sommes en crise, c'est la famine, gnagnagnah... et, actuellement la créature d'eau a prévu de s'attaquer aux villages et, bientôt, à notre Capitale... blabla, je passe, on a besoin de votre aide pour enrayer la menace, et si vous avez de la bonne viande à manger je prends parce que j'ai fait longue route. Il parait que le dragon est la création de l'alchimiste du roi, cependant... hé, sympa votre tapis ! »
Son discours ardent s'arrête tandis qu'Eelis examine le sol. Dommage qu'il n'y en ait pas de tel, à Laisse-cuisse. Quand son regard entre en collision avec l'une des chaussures royales, il se rappelle qu'il était en train de dire quelque chose.
« Bon, c'est vrai qu'on est un peu dans la mouise. On a essayé de l'attirer vers le royaume voisin, mais le bougre est tenace... Tout le monde a peur de nous aider mais vous êtes de braves vikings vous, hein ? J'vous fais confiance, les mecs. Et les filles. »
Il tapote le casque du serviteur à côté de lui. Brave viking.
Et non, Eelis ne se demande même pas pourquoi tous les autres ont refusé de l'aider.
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Dim 28 Sep - 19:36
Ce fut Yngwe qui introduisit le fameux messager à la fratrie princière. Au vu du jeune homme, réputé pour sa maturité et sa rigueur, qui l'avaient fait passer en un temps record de simple commis à intendant, la reine quitta la salle avec un regard encourageant et complice pour ses enfants, l'air de leur dire: « je vous fait confiance » et de penser qu'ils étaient à présent entre de bonnes mains. La cadette lui sourit puis posa sur le nouveau venu de grands yeux intrigués, détaillant chacun de ses traits avec une curiosité vive et joyeuse, et en particulier ses lèvres, pour saisir au mieux ce qu'il avait à raconter. Elle éprouvait pour les voyageurs et les émissaires de contrées voisines une fascination toute particulière. Elle trainait souvent sur le port pour cette raison, interceptant les nouveaux venus pour leur demander s'ils avaient fait bon voyage, et ne manquait jamais de suivre son père et son frère comme leur ombre à toutes leurs entrevues avec les étrangers, ce qui l'avait poussée à développer différentes supercheries pour y assister lorsque l'on le lui défendait – ou tout simplement à bondir sur Inge dès qu'il en sortait pour couiner: « raconte! Racoooooonte! »
Mais ce messager-là n'était pas comme les autres. Il était très bizarre, et les yeux de la princesse, jusqu'alors agrandis par l'intérêt fascinés, s'écarquillèrent encore plus au fil du récit, tant il manquait du sérieux que l'on rencontrait habituellement chez les discours de son espèce. Et lorsque l'étranger s'intéressa au tapis qui ornait la salle, elle éclata de rire mais se tut bien vite au regard meurtrier que lui adressa son frère. Soudain soucieuse, comme si elle réalisait à peine le sérieux de l'affaire, emportée par les élucubrations du... Laisse-cuisséen, elle approcha subrepticement sa chaise de bois sculpté de celle du prince et se pencha vers lui pour murmurer à son oreille:
« Tu avais dit que le dragon pouvait étouffer le monde entre ses anneaux, et que...
— Hum, oui. Si Sonja et moi n'avions pas rendu les choses plus... Épiques, jamais notre père n'aurait cédé si facilement. Il aurait offert sa chère viande à cet homme et l'aurait gentiment congédié.
— Certes. Et crois-tu que la supercherie tiendra longtemps?
— Eh bien... Si l'on s'arrange pour qu'il ait toujours de quoi manger devant notre père, avec pour prétexte que le malheureux a le mal du pays et qu'il est si profondément troublé par la catastrophe qui agite sa nation et le honteux refus de ses voisins de lui apporter leur aide qu'il... Euh... Qu'il ne trouve de consolation que dans la nourriture... Peut-être.
— Tu es mieux organisé, d'ordinaire.
— D'ordinaire, je n'ai pas à me charger de personnage pareils.
— J'en conviens.
— Écoute, père me donne une chance de montrer que le royaume sera entre de bonnes mains quand il ne sera plus. Il nous donne à tous trois une occasion de prouver notre valeur, en nous laissant seuls nous charger d'une opération que lui même ne de risquerait pas à réaliser.
— Tu n'essayes pas de m'embobiner, là?
— Pour une fois, non. C'est du sérieux. Et tu es dans le coup, maintenant.
— C'est si courtoisement proposé... — N'est-ce pas? Bon, retournons-en à notre messager. »
Ce dernier était encore perdu dans la contemplation du tapis. Pire, il déambulait dans la pièce, regard vissé sur le sol, suivi de près par Yngwe qui n'avait manifestement aucune confiance en cet étrange personnage. Arrivé en face des épaisses bottes de Sonja, il sembla se rappeler de la présence du princier trio, et reprit:
« Bon, c'est vrai qu'on est un peu dans la mouise... On a essayé de l'attirer vers le royaume voisin, mais le bougre est tenace... Tout le monde a peur de nous aider mais vous êtes de braves vikings vous, hein ? J'vous fais confiance, les mecs. Et les filles. »
Par Odin. C'était glorieux. Et avec ça il tapotait amicalement le casque d'Yngwe, qui fusillait des yeux avec tous les égards dus à leur rang les nobles jeunes gens pour l'avoir charger de s'occuper de l'éminent messager. Les regards des princesses se croisèrent et elles durent fournir un effort surhumain pour retenir un nouvel éclat de rire qui eut été le comble de l'impolitesse en de telles circonstances. Décidément, elles aimaient bien cet Eelis. Même s'il rendait d'entrée de jeu l'opération délicate, non pas dans sa réalisation, mais dans la préservation de sa crédibilité. Mais Inge, manifestement plus doué que des sœurs lorsqu'il s'agissait de garder son sérieux, se leva et prit la parole:
« Eelis de Laisse-Cuisse... »
Le prince adressa un regard assassin à Gunnel qui cédait à l'hilarité, puis reprit d'une voix forte, afin de couvrir les gloussements convulsifs de sa petite sœur et de bien se faire entendre par son père s'il était à proximité:
« ... Suite aux délibérations de l'assemblée, constituée des plus éminents stratèges du royaume, Sonja et Gunnel Alrikdotter du Ruisseau-à-la-Bruyère et de moi-même, Inge, Alriksson, dauphin du royaume du Ruisseau-à-la-Bruyère, il est convenu que nous apporterons l'aide sollicitée à l'île de Laisse-Cuisse. Sous réserve que toi, que ton roi a jugé digne de représenter ta nation, tu fournisses toutes les informations concernant cette affaire à l'assemblée, et seulement à l'assemblée, afin qu'elle puisse au mieux élaborer la stratégie à adopter que le roi Alrik Nattensson devra juger adéquate, que tu sois présent lors de l'élaboration de ladite stratégie, et enfin, que tu te soumettes, comme les honorables sujets du royaume qui accepteront de se battre pour ta cause, aux ordres de l'assemblée durant toute la durée de l'opération. »
Il se rassît, invita l'étranger à faire de même d'un signe de la main.
« En plus clair et plus concis, tu es dans l'affaire, tu nous a embarqués avec toi, alors personne ne descend du bateau jusqu'à ce qu'il arrive à bon port. Et nous trois sommes les capitaines. »
Levant les yeux vers Yngwe, il le pria de demander en cuisine qu'on apportât de quoi nourrir le quatuor. La discussion promettait d'être longue.
Mais ce messager-là n'était pas comme les autres. Il était très bizarre, et les yeux de la princesse, jusqu'alors agrandis par l'intérêt fascinés, s'écarquillèrent encore plus au fil du récit, tant il manquait du sérieux que l'on rencontrait habituellement chez les discours de son espèce. Et lorsque l'étranger s'intéressa au tapis qui ornait la salle, elle éclata de rire mais se tut bien vite au regard meurtrier que lui adressa son frère. Soudain soucieuse, comme si elle réalisait à peine le sérieux de l'affaire, emportée par les élucubrations du... Laisse-cuisséen, elle approcha subrepticement sa chaise de bois sculpté de celle du prince et se pencha vers lui pour murmurer à son oreille:
« Tu avais dit que le dragon pouvait étouffer le monde entre ses anneaux, et que...
— Hum, oui. Si Sonja et moi n'avions pas rendu les choses plus... Épiques, jamais notre père n'aurait cédé si facilement. Il aurait offert sa chère viande à cet homme et l'aurait gentiment congédié.
— Certes. Et crois-tu que la supercherie tiendra longtemps?
— Eh bien... Si l'on s'arrange pour qu'il ait toujours de quoi manger devant notre père, avec pour prétexte que le malheureux a le mal du pays et qu'il est si profondément troublé par la catastrophe qui agite sa nation et le honteux refus de ses voisins de lui apporter leur aide qu'il... Euh... Qu'il ne trouve de consolation que dans la nourriture... Peut-être.
— Tu es mieux organisé, d'ordinaire.
— D'ordinaire, je n'ai pas à me charger de personnage pareils.
— J'en conviens.
— Écoute, père me donne une chance de montrer que le royaume sera entre de bonnes mains quand il ne sera plus. Il nous donne à tous trois une occasion de prouver notre valeur, en nous laissant seuls nous charger d'une opération que lui même ne de risquerait pas à réaliser.
— Tu n'essayes pas de m'embobiner, là?
— Pour une fois, non. C'est du sérieux. Et tu es dans le coup, maintenant.
— C'est si courtoisement proposé... — N'est-ce pas? Bon, retournons-en à notre messager. »
Ce dernier était encore perdu dans la contemplation du tapis. Pire, il déambulait dans la pièce, regard vissé sur le sol, suivi de près par Yngwe qui n'avait manifestement aucune confiance en cet étrange personnage. Arrivé en face des épaisses bottes de Sonja, il sembla se rappeler de la présence du princier trio, et reprit:
« Bon, c'est vrai qu'on est un peu dans la mouise... On a essayé de l'attirer vers le royaume voisin, mais le bougre est tenace... Tout le monde a peur de nous aider mais vous êtes de braves vikings vous, hein ? J'vous fais confiance, les mecs. Et les filles. »
Par Odin. C'était glorieux. Et avec ça il tapotait amicalement le casque d'Yngwe, qui fusillait des yeux avec tous les égards dus à leur rang les nobles jeunes gens pour l'avoir charger de s'occuper de l'éminent messager. Les regards des princesses se croisèrent et elles durent fournir un effort surhumain pour retenir un nouvel éclat de rire qui eut été le comble de l'impolitesse en de telles circonstances. Décidément, elles aimaient bien cet Eelis. Même s'il rendait d'entrée de jeu l'opération délicate, non pas dans sa réalisation, mais dans la préservation de sa crédibilité. Mais Inge, manifestement plus doué que des sœurs lorsqu'il s'agissait de garder son sérieux, se leva et prit la parole:
« Eelis de Laisse-Cuisse... »
Le prince adressa un regard assassin à Gunnel qui cédait à l'hilarité, puis reprit d'une voix forte, afin de couvrir les gloussements convulsifs de sa petite sœur et de bien se faire entendre par son père s'il était à proximité:
« ... Suite aux délibérations de l'assemblée, constituée des plus éminents stratèges du royaume, Sonja et Gunnel Alrikdotter du Ruisseau-à-la-Bruyère et de moi-même, Inge, Alriksson, dauphin du royaume du Ruisseau-à-la-Bruyère, il est convenu que nous apporterons l'aide sollicitée à l'île de Laisse-Cuisse. Sous réserve que toi, que ton roi a jugé digne de représenter ta nation, tu fournisses toutes les informations concernant cette affaire à l'assemblée, et seulement à l'assemblée, afin qu'elle puisse au mieux élaborer la stratégie à adopter que le roi Alrik Nattensson devra juger adéquate, que tu sois présent lors de l'élaboration de ladite stratégie, et enfin, que tu te soumettes, comme les honorables sujets du royaume qui accepteront de se battre pour ta cause, aux ordres de l'assemblée durant toute la durée de l'opération. »
Il se rassît, invita l'étranger à faire de même d'un signe de la main.
« En plus clair et plus concis, tu es dans l'affaire, tu nous a embarqués avec toi, alors personne ne descend du bateau jusqu'à ce qu'il arrive à bon port. Et nous trois sommes les capitaines. »
Levant les yeux vers Yngwe, il le pria de demander en cuisine qu'on apportât de quoi nourrir le quatuor. La discussion promettait d'être longue.
Qu'est-ce qui est jaune et qui traverse les murs ?
Personnages : Al, Sydonia, Even, Dylan et Al'
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Date d'inscription : 10/06/2012
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Eelis
Lun 29 Sep - 14:36
« Eelis de Laisse-Cuisse... »
Le concerné sort un instant de sa rêverie. Ou du moins, de ses méditations profondes et intelligentes sur la résistance de son estomac, le contenu de ses poches, les armoires royales de ce peuple viking... et d'autres choses que les lecteurs n'ont pas utilité de connaître. L'avantage d'avoir un tel messager, c'est qu'il ne se pose pas trop de questions et fait un parfait sacrifice à abandonner malencontreusement (les bateaux fuient souvent le port de leur propre volonté lorsque la situation tourne mal) dans un pays voisin.
L'inconvénient, c'est tout le reste.
« ... Suite aux délibérations de l'assemblée, constituée des plus éminents stratèges....
- Ohlalala... »
Il entend d'une oreille la suite de la tirade, longue et complexe. Oh, bien sûr, l'autre oreille n'est pas sourde mais seulement soumise à un nettoyage intensif de la part d'un petit doigt, et il a compris qu'il n'aurait pas son mot à dire dans la suite des opérations. Rien de bien étrange, quoi qu'il soit facile de prédire que les sauveurs s'en mordront les doigts. Avoir les laisse-cuisséens sous ses ordres, c'est pas bon pour les cheveux et les nerfs. Il suffit d'en voir comment le dragon a réussi à semer la terreur malgré l'armée locale et le gouvernement...
« En plus clair et plus concis, récapitule le prince, tu es dans l'affaire, tu nous a embarqués avec toi, alors personne ne descend du bateau jusqu'à ce qu'il arrive à bon port. Et nous trois sommes les capitaines.
- Ça marche, captain ! »
Sur ces douces paroles, le serviteur part en quête de nourriture sous le regard intéressé d'Eelis. Qui vient s'affaler sur un équivalent archaïque de ce que l'on nomme au 21ème siècle un canapé. Ce qui est cool, quand on est messager royal, c'est qu'on peut tester toutes sortes de supports. Dire qu'à la base, on l'avait envoyé parce qu'il passait dans le coin pour chercher un job de comique au palais, et que le roi n'avait jamais pensé à nommer un ambassadeur jusque là.
Il croise les bras et essaie de donner l'air d'être sérieux. Crise draconesque oblige.
« Hmmm... » marmonne-t-il tandis qu'une bonne tranche de viande, posée au milieu d'un plateau garnis, attire son attention. Il attrape un aliment au hasard et commence son exposé détaillé de la situation.
« Honnêtement, on a pas encore inventé le GPS alors on ne sait pas vraiment où est le dragon, mais si ce plateau est Laisse-Cuisse, il est... -il regarde la droite du plateau- entre le hareng et le pain ! Le soucis, c'est que le jambon juste à côté du pain, c'est la capitale. Que l'on nomme "Ville". »
Il se tait au lieu de dire que la Ville n'est pas protégée, parce que tous les fonds ont été investis pour constuire une muraille rose autour d'un autre bâtiment, situé loin de ces incidents.
« Voilà, pour le reste, je préfère donner la capitale à manger à Vador. »
Il attrape le morceau et pain et le fait picorer à son oiseau - le fameux Vador - qui semble avoir lui aussi un estomac infini. Tel piaf tel maître.
« On a d'ailleurs tenté de jeter des chaussures et des sabots sur le bestiau, parce que les armes ont été accidentellement jetées à la mer il y a une semaine... ça n'a pas marché. »
Il esquisse une moue dépitée. Pourtant, lui, il croyait à cette stratégie, il avait même sacrifié une paire de bottes. Il est de plus impossible de monter en puissance au vu des moyens techniques et financiers. Mais ça, il se tait aussi, puisque les preux vikings vont leur donner un coup de main. Il ne faudrait pas qu'ils pensent que cette cause est sans espoir !
Et non, il ne pouvait pas y penser plus tôt.
Le concerné sort un instant de sa rêverie. Ou du moins, de ses méditations profondes et intelligentes sur la résistance de son estomac, le contenu de ses poches, les armoires royales de ce peuple viking... et d'autres choses que les lecteurs n'ont pas utilité de connaître. L'avantage d'avoir un tel messager, c'est qu'il ne se pose pas trop de questions et fait un parfait sacrifice à abandonner malencontreusement (les bateaux fuient souvent le port de leur propre volonté lorsque la situation tourne mal) dans un pays voisin.
L'inconvénient, c'est tout le reste.
« ... Suite aux délibérations de l'assemblée, constituée des plus éminents stratèges....
- Ohlalala... »
Il entend d'une oreille la suite de la tirade, longue et complexe. Oh, bien sûr, l'autre oreille n'est pas sourde mais seulement soumise à un nettoyage intensif de la part d'un petit doigt, et il a compris qu'il n'aurait pas son mot à dire dans la suite des opérations. Rien de bien étrange, quoi qu'il soit facile de prédire que les sauveurs s'en mordront les doigts. Avoir les laisse-cuisséens sous ses ordres, c'est pas bon pour les cheveux et les nerfs. Il suffit d'en voir comment le dragon a réussi à semer la terreur malgré l'armée locale et le gouvernement...
« En plus clair et plus concis, récapitule le prince, tu es dans l'affaire, tu nous a embarqués avec toi, alors personne ne descend du bateau jusqu'à ce qu'il arrive à bon port. Et nous trois sommes les capitaines.
- Ça marche, captain ! »
Sur ces douces paroles, le serviteur part en quête de nourriture sous le regard intéressé d'Eelis. Qui vient s'affaler sur un équivalent archaïque de ce que l'on nomme au 21ème siècle un canapé. Ce qui est cool, quand on est messager royal, c'est qu'on peut tester toutes sortes de supports. Dire qu'à la base, on l'avait envoyé parce qu'il passait dans le coin pour chercher un job de comique au palais, et que le roi n'avait jamais pensé à nommer un ambassadeur jusque là.
Il croise les bras et essaie de donner l'air d'être sérieux. Crise draconesque oblige.
« Hmmm... » marmonne-t-il tandis qu'une bonne tranche de viande, posée au milieu d'un plateau garnis, attire son attention. Il attrape un aliment au hasard et commence son exposé détaillé de la situation.
« Honnêtement, on a pas encore inventé le GPS alors on ne sait pas vraiment où est le dragon, mais si ce plateau est Laisse-Cuisse, il est... -il regarde la droite du plateau- entre le hareng et le pain ! Le soucis, c'est que le jambon juste à côté du pain, c'est la capitale. Que l'on nomme "Ville". »
Il se tait au lieu de dire que la Ville n'est pas protégée, parce que tous les fonds ont été investis pour constuire une muraille rose autour d'un autre bâtiment, situé loin de ces incidents.
« Voilà, pour le reste, je préfère donner la capitale à manger à Vador. »
Il attrape le morceau et pain et le fait picorer à son oiseau - le fameux Vador - qui semble avoir lui aussi un estomac infini. Tel piaf tel maître.
« On a d'ailleurs tenté de jeter des chaussures et des sabots sur le bestiau, parce que les armes ont été accidentellement jetées à la mer il y a une semaine... ça n'a pas marché. »
Il esquisse une moue dépitée. Pourtant, lui, il croyait à cette stratégie, il avait même sacrifié une paire de bottes. Il est de plus impossible de monter en puissance au vu des moyens techniques et financiers. Mais ça, il se tait aussi, puisque les preux vikings vont leur donner un coup de main. Il ne faudrait pas qu'ils pensent que cette cause est sans espoir !
Et non, il ne pouvait pas y penser plus tôt.
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Lun 29 Sep - 20:31
Ahlala, on m'a encore oublié. J'étais parti il y a six jours, pourtant, mais non, non ! Le navigateur qui me permettait de me translater vers le royaume où j'avais rendez-vous avait décidé qu'il était très important d'aller chercher des étoiles de mer sur cette île-là, Laisse-quille ou un truc dans le genre. Et ensuite, il a carrément pris la fuite quand il a vu un gros dragon et on s'est retrouvés en moins de deux là où on devait aller ...
Enfin, à seulement cent kilomètres. On a donc marché trois jours et trois nuits et nous sommes finalement arrivés à la cour du Roi. En fait, j'avais complètement oublié pourquoi on m'avait invité mais bon ... Pas de problème, ils veulent certainement louer les services du preux chevalier Robyn Desboas du royaume de Tartinum Granulatus, autrement appelé Tartinatus !
Nous, les Tartinatusiens, nous sommes entraînés depuis tous petits pour être de fins guerriers. J'excelle dans l'art de l'épée, et j'ai battu plusieurs fois des guerriers adultes. Malgré mon jeune âge, j'ai vécu bon nombre d'aventures dans de nombreuses contrées : la bataille contre le yéti de Yféfroa, la recherche des 7 bijoux de la famille royale d'Al Paapioo ou encore l'exploration des cavernes de Port Vector. Je suis reconnu dans le monde, pourtant ...
J'ai la frousse des monstres ! Bon, ça va, j'en croise pas souvent mais bon, quand même ! Heureusement que je suis toujours accompagné de mon compagnon d'aventures, Hector Dutrico, qui est actuellement en train de chercher des étoiles de mer avec le gueu-- navigateur.
Une fois arrivé au château, je me suis précipité à l'intérieur.
▬ C'est moi, Robyn Desboas de Tratinum Granulatus !
Et en fait, je me suis trompé de salle. Heureusement qu'un gentil roturier m'indiqua sans attendre la cour. Rahlala, ces gueux, on ne les veut pas mais ils sont si utiles, que voulez-vous !
▬ C'est moi, Robyn Desboas de Tratinum Granulatus, à votre service, roi Elric Natansson !
Et on oublie pas la pose de chevalier, bien sûr !
Enfin, à seulement cent kilomètres. On a donc marché trois jours et trois nuits et nous sommes finalement arrivés à la cour du Roi. En fait, j'avais complètement oublié pourquoi on m'avait invité mais bon ... Pas de problème, ils veulent certainement louer les services du preux chevalier Robyn Desboas du royaume de Tartinum Granulatus, autrement appelé Tartinatus !
Nous, les Tartinatusiens, nous sommes entraînés depuis tous petits pour être de fins guerriers. J'excelle dans l'art de l'épée, et j'ai battu plusieurs fois des guerriers adultes. Malgré mon jeune âge, j'ai vécu bon nombre d'aventures dans de nombreuses contrées : la bataille contre le yéti de Yféfroa, la recherche des 7 bijoux de la famille royale d'Al Paapioo ou encore l'exploration des cavernes de Port Vector. Je suis reconnu dans le monde, pourtant ...
J'ai la frousse des monstres ! Bon, ça va, j'en croise pas souvent mais bon, quand même ! Heureusement que je suis toujours accompagné de mon compagnon d'aventures, Hector Dutrico, qui est actuellement en train de chercher des étoiles de mer avec le gueu-- navigateur.
Une fois arrivé au château, je me suis précipité à l'intérieur.
▬ C'est moi, Robyn Desboas de Tratinum Granulatus !
Et en fait, je me suis trompé de salle. Heureusement qu'un gentil roturier m'indiqua sans attendre la cour. Rahlala, ces gueux, on ne les veut pas mais ils sont si utiles, que voulez-vous !
▬ C'est moi, Robyn Desboas de Tratinum Granulatus, à votre service, roi Elric Natansson !
Et on oublie pas la pose de chevalier, bien sûr !
Invité
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Mar 30 Sep - 22:56
« D'accord... Si l'on récapitule tout ce que tu nous as dit depuis ton arrivée, ce dragon est la création de l'alchimiste du royaume, il a dévoré vos réserves de nourriture, détruit vos infrastructures, capturé des habitants, résisté aux attaques, et il menace à présent de s'en prendre à la capitale? »
Il omit volontairement, diplomatie oblige, de mentionner les nombreux éléments du récit qui semblaient signaler que les Laisse-Cuisséens étaient un peuple incompétent - en dehors du fait qu'ils étaient à l'origine de leur perte. Leur messager en était déjà à lui seul une preuve irréfutable. Mais il eut été bien lâche de laisser les incompétents se débrouiller seuls avec des soucis qui leurs passaient manifestement à des toises et des toises au dessus de la tête — au sens propre de l'expression, leur souci actuel pouvant voler.
« Dans ce cas.. Nous pourrions retenir son attention sur le hareng pendant que la résistance s'organise en Ville, suffisamment longtemps pour que des troupes armées puissent avancer suffisamment et mettre le dragon hors état de nuire à distance de la Capitale.
— C'est une idée », approuva Inge d'un ton las et manquant singulièrement de conviction.
Un bref silence. Intense moment de tranquillité, sans que la moindre aberration ne fusât dans l'air. Hélas, cela ne dura pas.
« Puis-je voir ce rouleau de parchemin? » s'enquit Sonja.
Elle le déroula à plat sur la table massive et se pencha sur les runes en fronçant les sourcils. Par Odin et toute sa bande — elle entendait d'ici les réprimandes de Torbjörn face à cette offense aux dieux —, jamais elle n'avait lu pareil discours. Il ne fallait pas s'étonner qu'une telle troupe d'incapables se fassent attaquer par un dragon. Un dragon qu'ils avaient créé, de surcroît! Seuls les plus forts et les plus ingénieux survivaient: c'était ainsi que la vie était conçue. Et cela expliquait que le royaume du Ruisseau-à-la-Bruyère se portât aussi bien. En revanche, si Laisse-Cuisse ne se réveillait pas, elle était condamnée, et cela, Sonja n'avait pas eu besoin d'attendre Darwin pour le comprendre. Mais elle était bien décider à la réveiller, cette drôle peuplade, et ce par la force de ses deux pognes de guerrière, qui avaient depuis longtemps laissé leur princière et enfantine blancheur pour une éternelle couleur rouge et brunâtre, causée par les engelures, les embruns, les cals et les blessures.
« C'est un enfant de dix ans, qui a écrit ceci?.. Aïe! C'est bon. Je n'ai rien dit. »
Elle lança à Inge un regard mauvais en agitant ses orteils endoloris à l'intérieur de sa botte. C'est qu'il frappait fort, le bougre, et au moment où l'on ne s'y attendait pas. Elle plaignait les personnages haut placés dont les pieds côtoyaient continuellement les dangereuses bottes d'Inge lors des affaires politiques où celui-ci accompagnait son père, sans songer que peut-être lesdits personnages haut placés ne proféraient-ils pas ouvertement d'injures vis-à-vis de leurs interlocuteurs tout aussi haut-placés (qui n'avaient sûrement rien d'aussi extravagant que le voyageur) et n'avaient donc nullement besoin d'un douloureux rappel à l'ordre.
« Enfin... Si l'on en crois ce que dit le roi de Laisse-Cuisse, et ton témoignage personnel, vous vous êtes enlisés comme des yaks dans le marécage de votre bêtise tous seuls... Aïe!
— Ce que Sonja veut dire, c'est que... »
Le bruit sourd de la revanche de Sonja se mêla au grincement des dents d'Inge, bientôt noyé par un martèlement rythmé allant crescendo et ponctué de gémissements de plus en plus douloureux. Gunnel pianotait nerveusement des doigts sur la table avec un sourire gêné, bénissant le plateau de viandes de captiver la totalité de l'attention du messager. Lorsque ces deux-là se mettaient à se taper dessus, ce n'était jamais bon signe: non seulement ce n'était pas près de s'arrêter, mais en plus, c'était à elle de prendre la relève, ce qui présageait moult nouvelles catastrophes. Car c'était elle, d'ordinaire, le boulet de service, l'élément perturbateur du trio, avec ses maladresses et ses rêveries incessantes, c'était elle qu'il fallait couvrir et canaliser en douce pour mener à bien les missions dont les enfants royaux se chargeaient. Sa créativité n'était pourtant pas en cause: elle n'avait simplement de limite que la prudence et l'esprit stratégique. Lorsqu'il s'agissait d'agir intelligemment, il n'y avait plus personne à l'appel dans son petit crâne blond.
Soudain une douleur lancinante naquit à l'arrière dudit petit crâne, signe que le combat avait quitté le secret du dessous de la table pour gagner la totalité des deux corps belliqueux – qui, en se tirant les cheveux, capturaient au passage les mèches folles de la cadette.
Il fallait agir vite. Et sans entrer dans la bataille. Serrer les dents, et profiter de ce que les cheveux pris en otage fussent libérés — ou arrachés – pour quitter la chaise de bois sculpté en sauvant au passage le rouleau de parchemin et détourner au plus vite l'attention de cette démonstration d'affection fraternelle.
« Messire Eelis, commença donc la jeune fille, sans avoir la moindre idée de ce qu'elle allait baragouiner par la suite, que...
— C'est moi, Robyn Desboas de Tratinum Granulatus, à votre service, roi Elric Natansson ! »
Sauvée! Elle aurait bondi dans les bras du nouveau venu pour lui exprimer sa gratitude si cela n'avait pas été si incongru et contraire à l'étiquette. Et puis, on venait de la sortir d'une situation délicate, il eut fallu être particulièrement écervelée pour se jeter aussitôt dans une nouvelle situation délicate. Et si Gunnel était effectivement écervelée, elle savait faire preuve d'un semblant de bon sens lorsque la situation l'exigeait.
L'arrivée du dénommé Robyn avait ceci d'extraordinaire qu'elle avait eu un double effet: premièrement, faire oublier un instant les chamailleries d'Inge et Sonja, et secondement, interrompre lesdites chamailleries avant que les deux adversaires ne devinssent complètement chauves et défigurés!
Mais il fallait jouer le jeu. The show must go on, dirait-t-on dans quelques siècles.
« Le roi Alrik n'est...
— Messire Robyn, je vous attendais! »
Gunnel se tourna vers son frère en ouvrant de grands yeux. Qu'avait-il encore derrière la tête? Il se leva et s'approcha du nouveau venu de la démarche tranquille et imposante de qui se sait à son avantage et adresse un discret clin d'œil à sa petite sœur en murmurant quelque chose d'une voix inaudible. Gunnel parvint à lire sur ses lèvres: « va voir père ». Oui, bien sûr. Ça, elle pouvait faire.
« Messires Eelis de Laisse-Cuisse, Robyn Desboas de Tartinum Granulatum, Inge Alriksson et Dame Sonja Alrikdotter... Veuillez m'excuser. »
Elle s'éclipsa silencieusement, tandis que son frère prenait la parole:
« Je me présente. Inge Alriknattensvenragnvaldssonssonssonsson, héritier du trône de Ruisseau-à-la-Bruyère. Je vous ai fait appeler au nom de mon noble père, Sa Majesté Alrik Nattensvenragnvaldtovessonssonssonsson, roi du Ruisseau-à-la-Bruyère. Voici ma sœur aînée, Son Altesse Sonja Alriknattensvenragncaldssonssonssondotter, princesse de Ruisseau-à-la Bruyère, seconde dauphine du trône de Ruisseau-à-la-Bruyère. La blonde jouvencelle qui vient de quitter les lieux est ma seconde sœur, Gunnel Rose Alriknattensvenragnvaldssonssonssondotter, troisième dauphine du trône de Ruisseau-à-la-Bruyère. Elles sont toutes deux des archères renommées dans tout le royaume, et c'est moins leur statut princier que leur instinct de chasseresses qui leur a permis d'acquérir leur réputation... Et ces deux vertueuses et nobles demoiselles sont encore pures et célibataires. Un souci à régler au plus vite – à bon entendeur! Enfin, trêve de tergiversations. Je t'ai convié ici-même pour discuter d'une affaire urgente, une affaire de la plus haute importance. Une affaire qui ne s'arrête pas aux frontières d'un royaume, non... Une affaire qui dépasse toutes les limites cartographiques jamais déterminées, qui concerne également tous les monarques de toutes les nations des mers du Nord et tous leurs plus vaillants hommes d'armes, une affaire face à laquelle nul homme valeureux ne devrait fermer les yeux ou de détourner... Une... »
Une flopée de légers coups redonna sur la porte massive. Inge leva les yeux au ciel en réprimant un cri de joie.
« Mille excuses, je ne souhaitait pas interrompre ton discours... »
Elle était mignonne. On n'y voyait que du feu. Elle sourit et passa près de son frère pour retourner à sa chaise, soufflant au passage un « la voie est libre » à peine audible. De nouveau installée, elle adressa un sourire à Sonja, qui glissa de sa chaise à celle qu'Inge avait quittée.
« Alors? chuchota-t-elle tandis qu'Inge expliquait l'histoire de Laisse-Cuisse au Tartinusien.
— Tu te souviens de l'affaire de l'enfant enlevé par des trolls?
— C'était il y a trois mois!... Et il n'y a même pas eu besoin d'intervention, au final, ils ont rendu le morveux lorsqu'ils ont vu que sa mère était bien la femme la plus intègre de tout le royaume et qu'il n'y avait pas moyen de la corrompre.
— Oui. C'était une brave femme. Mais Père a bien cru qu'il faudrait attaquer les trolls. Alors il a appelé du renfort d'autres royaumes, et naturellement, ils ont tous fait les morts. Sauf Tartinum Granulatus, apparemment. Ils ont beaucoup de retard, mais c'est l'intention qui compte.
— Certes. Et comme l'affaire est sous contrôle, à présent...
— Inge va faire ce qu'il fait le mieux. »
Les deux sœurs sourirent et conclurent d'une même voix:
« Mener les choses à son avantage. »
Il omit volontairement, diplomatie oblige, de mentionner les nombreux éléments du récit qui semblaient signaler que les Laisse-Cuisséens étaient un peuple incompétent - en dehors du fait qu'ils étaient à l'origine de leur perte. Leur messager en était déjà à lui seul une preuve irréfutable. Mais il eut été bien lâche de laisser les incompétents se débrouiller seuls avec des soucis qui leurs passaient manifestement à des toises et des toises au dessus de la tête — au sens propre de l'expression, leur souci actuel pouvant voler.
« Dans ce cas.. Nous pourrions retenir son attention sur le hareng pendant que la résistance s'organise en Ville, suffisamment longtemps pour que des troupes armées puissent avancer suffisamment et mettre le dragon hors état de nuire à distance de la Capitale.
— C'est une idée », approuva Inge d'un ton las et manquant singulièrement de conviction.
Un bref silence. Intense moment de tranquillité, sans que la moindre aberration ne fusât dans l'air. Hélas, cela ne dura pas.
« Puis-je voir ce rouleau de parchemin? » s'enquit Sonja.
Elle le déroula à plat sur la table massive et se pencha sur les runes en fronçant les sourcils. Par Odin et toute sa bande — elle entendait d'ici les réprimandes de Torbjörn face à cette offense aux dieux —, jamais elle n'avait lu pareil discours. Il ne fallait pas s'étonner qu'une telle troupe d'incapables se fassent attaquer par un dragon. Un dragon qu'ils avaient créé, de surcroît! Seuls les plus forts et les plus ingénieux survivaient: c'était ainsi que la vie était conçue. Et cela expliquait que le royaume du Ruisseau-à-la-Bruyère se portât aussi bien. En revanche, si Laisse-Cuisse ne se réveillait pas, elle était condamnée, et cela, Sonja n'avait pas eu besoin d'attendre Darwin pour le comprendre. Mais elle était bien décider à la réveiller, cette drôle peuplade, et ce par la force de ses deux pognes de guerrière, qui avaient depuis longtemps laissé leur princière et enfantine blancheur pour une éternelle couleur rouge et brunâtre, causée par les engelures, les embruns, les cals et les blessures.
« C'est un enfant de dix ans, qui a écrit ceci?.. Aïe! C'est bon. Je n'ai rien dit. »
Elle lança à Inge un regard mauvais en agitant ses orteils endoloris à l'intérieur de sa botte. C'est qu'il frappait fort, le bougre, et au moment où l'on ne s'y attendait pas. Elle plaignait les personnages haut placés dont les pieds côtoyaient continuellement les dangereuses bottes d'Inge lors des affaires politiques où celui-ci accompagnait son père, sans songer que peut-être lesdits personnages haut placés ne proféraient-ils pas ouvertement d'injures vis-à-vis de leurs interlocuteurs tout aussi haut-placés (qui n'avaient sûrement rien d'aussi extravagant que le voyageur) et n'avaient donc nullement besoin d'un douloureux rappel à l'ordre.
« Enfin... Si l'on en crois ce que dit le roi de Laisse-Cuisse, et ton témoignage personnel, vous vous êtes enlisés comme des yaks dans le marécage de votre bêtise tous seuls... Aïe!
— Ce que Sonja veut dire, c'est que... »
Le bruit sourd de la revanche de Sonja se mêla au grincement des dents d'Inge, bientôt noyé par un martèlement rythmé allant crescendo et ponctué de gémissements de plus en plus douloureux. Gunnel pianotait nerveusement des doigts sur la table avec un sourire gêné, bénissant le plateau de viandes de captiver la totalité de l'attention du messager. Lorsque ces deux-là se mettaient à se taper dessus, ce n'était jamais bon signe: non seulement ce n'était pas près de s'arrêter, mais en plus, c'était à elle de prendre la relève, ce qui présageait moult nouvelles catastrophes. Car c'était elle, d'ordinaire, le boulet de service, l'élément perturbateur du trio, avec ses maladresses et ses rêveries incessantes, c'était elle qu'il fallait couvrir et canaliser en douce pour mener à bien les missions dont les enfants royaux se chargeaient. Sa créativité n'était pourtant pas en cause: elle n'avait simplement de limite que la prudence et l'esprit stratégique. Lorsqu'il s'agissait d'agir intelligemment, il n'y avait plus personne à l'appel dans son petit crâne blond.
Soudain une douleur lancinante naquit à l'arrière dudit petit crâne, signe que le combat avait quitté le secret du dessous de la table pour gagner la totalité des deux corps belliqueux – qui, en se tirant les cheveux, capturaient au passage les mèches folles de la cadette.
Il fallait agir vite. Et sans entrer dans la bataille. Serrer les dents, et profiter de ce que les cheveux pris en otage fussent libérés — ou arrachés – pour quitter la chaise de bois sculpté en sauvant au passage le rouleau de parchemin et détourner au plus vite l'attention de cette démonstration d'affection fraternelle.
« Messire Eelis, commença donc la jeune fille, sans avoir la moindre idée de ce qu'elle allait baragouiner par la suite, que...
— C'est moi, Robyn Desboas de Tratinum Granulatus, à votre service, roi Elric Natansson ! »
Sauvée! Elle aurait bondi dans les bras du nouveau venu pour lui exprimer sa gratitude si cela n'avait pas été si incongru et contraire à l'étiquette. Et puis, on venait de la sortir d'une situation délicate, il eut fallu être particulièrement écervelée pour se jeter aussitôt dans une nouvelle situation délicate. Et si Gunnel était effectivement écervelée, elle savait faire preuve d'un semblant de bon sens lorsque la situation l'exigeait.
L'arrivée du dénommé Robyn avait ceci d'extraordinaire qu'elle avait eu un double effet: premièrement, faire oublier un instant les chamailleries d'Inge et Sonja, et secondement, interrompre lesdites chamailleries avant que les deux adversaires ne devinssent complètement chauves et défigurés!
Mais il fallait jouer le jeu. The show must go on, dirait-t-on dans quelques siècles.
« Le roi Alrik n'est...
— Messire Robyn, je vous attendais! »
Gunnel se tourna vers son frère en ouvrant de grands yeux. Qu'avait-il encore derrière la tête? Il se leva et s'approcha du nouveau venu de la démarche tranquille et imposante de qui se sait à son avantage et adresse un discret clin d'œil à sa petite sœur en murmurant quelque chose d'une voix inaudible. Gunnel parvint à lire sur ses lèvres: « va voir père ». Oui, bien sûr. Ça, elle pouvait faire.
« Messires Eelis de Laisse-Cuisse, Robyn Desboas de Tartinum Granulatum, Inge Alriksson et Dame Sonja Alrikdotter... Veuillez m'excuser. »
Elle s'éclipsa silencieusement, tandis que son frère prenait la parole:
« Je me présente. Inge Alriknattensvenragnvaldssonssonssonsson, héritier du trône de Ruisseau-à-la-Bruyère. Je vous ai fait appeler au nom de mon noble père, Sa Majesté Alrik Nattensvenragnvaldtovessonssonssonsson, roi du Ruisseau-à-la-Bruyère. Voici ma sœur aînée, Son Altesse Sonja Alriknattensvenragncaldssonssonssondotter, princesse de Ruisseau-à-la Bruyère, seconde dauphine du trône de Ruisseau-à-la-Bruyère. La blonde jouvencelle qui vient de quitter les lieux est ma seconde sœur, Gunnel Rose Alriknattensvenragnvaldssonssonssondotter, troisième dauphine du trône de Ruisseau-à-la-Bruyère. Elles sont toutes deux des archères renommées dans tout le royaume, et c'est moins leur statut princier que leur instinct de chasseresses qui leur a permis d'acquérir leur réputation... Et ces deux vertueuses et nobles demoiselles sont encore pures et célibataires. Un souci à régler au plus vite – à bon entendeur! Enfin, trêve de tergiversations. Je t'ai convié ici-même pour discuter d'une affaire urgente, une affaire de la plus haute importance. Une affaire qui ne s'arrête pas aux frontières d'un royaume, non... Une affaire qui dépasse toutes les limites cartographiques jamais déterminées, qui concerne également tous les monarques de toutes les nations des mers du Nord et tous leurs plus vaillants hommes d'armes, une affaire face à laquelle nul homme valeureux ne devrait fermer les yeux ou de détourner... Une... »
Une flopée de légers coups redonna sur la porte massive. Inge leva les yeux au ciel en réprimant un cri de joie.
« Mille excuses, je ne souhaitait pas interrompre ton discours... »
Elle était mignonne. On n'y voyait que du feu. Elle sourit et passa près de son frère pour retourner à sa chaise, soufflant au passage un « la voie est libre » à peine audible. De nouveau installée, elle adressa un sourire à Sonja, qui glissa de sa chaise à celle qu'Inge avait quittée.
« Alors? chuchota-t-elle tandis qu'Inge expliquait l'histoire de Laisse-Cuisse au Tartinusien.
— Tu te souviens de l'affaire de l'enfant enlevé par des trolls?
— C'était il y a trois mois!... Et il n'y a même pas eu besoin d'intervention, au final, ils ont rendu le morveux lorsqu'ils ont vu que sa mère était bien la femme la plus intègre de tout le royaume et qu'il n'y avait pas moyen de la corrompre.
— Oui. C'était une brave femme. Mais Père a bien cru qu'il faudrait attaquer les trolls. Alors il a appelé du renfort d'autres royaumes, et naturellement, ils ont tous fait les morts. Sauf Tartinum Granulatus, apparemment. Ils ont beaucoup de retard, mais c'est l'intention qui compte.
— Certes. Et comme l'affaire est sous contrôle, à présent...
— Inge va faire ce qu'il fait le mieux. »
Les deux sœurs sourirent et conclurent d'une même voix:
« Mener les choses à son avantage. »
Qu'est-ce qui est jaune et qui traverse les murs ?
Personnages : Al, Sydonia, Even, Dylan et Al'
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Date d'inscription : 10/06/2012
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Eelis
Mer 1 Oct - 23:00
« Dans ce cas.. Nous pourrions retenir son attention sur le hareng pendant que la résistance s'organise en Ville, suffisamment longtemps pour que des troupes armées puissent avancer suffisamment et mettre le dragon hors état de nuire à distance de la Capitale.
- Du hareng, c'est pas bête ! »
Tout le monde semble cette fois d'accord, même le prince qui fait de longues phrases. Où va-t-on se procurer le hareng ? Délicate, épineuse et intéressante question à traiter, c'est qu'Eelis s'en sentirait l'âme de faire une dissertation si l'exercice littéraire ne se traitait pas chez lui en une courte floppée de phrases. Et si, aussi, la dissertation existait à Laisse-Cuisse, car les enfants y apprenent des choses plus importantes (comment élever des bananes fuchsias en bonne santé...), c'est que la patrie n'est pas épargnée par la famine... Il tend machinalement le parchemin royal à la demoiselle plus vieille, la regardant puis l'écoutant commenter le style d'écriture.
« Enfin... Si l'on en crois ce que dit le roi de Laisse-Cuisse, et ton témoignage personnel, vous vous êtes enlisés comme des yaks dans le marécage de votre bêtise tous seuls... Aïe!
— Ce que Sonja veut dire, c'est que...
— Pas mal ! J'aime cette expression ! » précise Eelis tandis que frère et soeur commencent à se chamailler. Il pourrait leur dire un truc comme « Détendez-vous, les jeunes, on est en réunion pour sauver un peuple ! » en leur tapotant l'épaule pour qu'ils se rappelent qu'un dragon est actuellement en train de ravager des cultures... mais les cultures, on s'en fiche, faut croire, parce que le vieillard s'enfonce dans son fauteuil et se sert goulûment sur le plateau. Lui aussi, il a été jeune et fougueux, maintenant il se retrouve au chômage - vagabond, comme on dit dans le temps - avec pour seul compagnon son cher Vador. Un brave petit perro....
« Messire Eelis, reprend-on, que...
— C'est moi, Robyn Desboas de Tratinum Granulatus, à votre service, roi Elric Natansson ! »
Cette fois, le discours probablement barbant est brusquement interrompu par une arrivée. Eelis ne sait pas qui vient de s'incruster, sans doute un brave gaillard venu partager un verre avec eux. Pour le coup, le panel de réactions est assez étendu.
« Hey ! Y reste du saucisson par ici !
— Le roi Alrik n'est...
— Messire Robyn, je vous attendais! »
Laissant une place à ce qui semble être un convive, Eelis s'étonne quelque peu de voir un jeunot, quoi qu'assez grand sur ses pattes, arriver. Ils doivent trinquer dès le plus jeune âge, à Tartinum, les bandes-dessinées - autrefois nommées gravures ou peintures - laisse-cuisséennes ne content pas que des éloges au sujet de ce peuple guerrier. Barf, ce n'est pas comme si Eelis avait dépassé les deux pages.
« Messires Eelis de Laisse-Cuisse, Robyn Desboas de Tartinum Granulatum, Inge Alriksson et Dame Sonja Alrikdotter... Veuillez m'excuser. »
Avec l'adresse d'un requin qui empale sa cible, Eelis se saisit d'une poignée de cacahuètes médiévales pour les béqueter, il en propose même à Robyn Desboas. Oh, certes, même si c'est entend, l'on ne fait pas la causette au milieu d'un discours princier, mais on peut toujours communiquer via gestes et clasquements de mâchoires. Le lecteur d'informations sélectif du messager enregistre simplement qu'il faut appeler tous les vikings par leur prénom. C'est plus cool, et aussi foutrement plus pratique.
« Hé, Inge, ça marche comment les carte d'identi.. les registres nationaux par ici ? Les gens prononcent vraiment ton nom en entier ? »
Dans un tel contexte de crise, toujours commencer par les questions existentielles. Entre-temps, "Gunnel" semble être revenue. Il n'entend guère la conversation qu'elle entretien avec son aînée. Elles, au moins, elles pourront se marier et avoir un nom facile et "jeune", pas comme l'héritier gratin.
Il gobe une ultime portion de cacahuètes et le train qui fait un seul tour dans son cerveau repart.
« Sinon, à propos du dragon, je propose qu'on aille lui rendre visite, c'est mieux de faire des réunions en plein air, en contact avec la nature. Non ? »
Et en fait, il oublie de mentionner qu'ils ont plutôt intérêt à partir très vite s'ils veulent rattraper la barque - qui a, rappelons-le, tendance à s'échapper accidentellement lorsque le messager met trop de temps à revenir, signe éventuel qu'il a été servi en dîner aux rois ou qu'il tapisse un cachot - et à l'occasion lui demander d'annoncer au roi qu'un peuple de vikings est en route vers sa patrie. C'est l'un des nombreux détails techniques qui ne semblent guère affoler celui qui a été choisi par ledit roi pour sauver ladite patrie. Au pire, on arrivera par surprise et on ira piquer des madeleines dans le coffre-fort du chateau, ni vu ni connu.
« Mais avant ça, regardez donc.. »
Il exhibe de son sac mystérieux une bouteille toute aussi mystérieuse.
« Cet alcool a été fabriqué à Laisse-Cuisse, dans la pure tradition du jus d'or ! Sers-toi, Robyn, ça fera de toi un homme ! On ne peut pas prendre la route sans trinquer un bon coup, non ? Allez, allez, c'est mon cadeau ! »
Il presse le serviteur de tout à l'heure d'aller apporter à tous une bonne chope bien large. Toujours boire avant de conduire, c'est pour ça que le taux de décès en mer des Laisse-cuisséens est de seulement 80% des voyageurs. On aurait pu s'attendre à pire.
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Jeu 9 Oct - 19:30
Et là, c'était la foire. Enfin, disons que pleins de gens parlaient en même temps. Oui, en même temps, chez moi on parle d'armes, de bouffe et d'armes, le tout dans un calme serein. Non, je rigole. C'était la foire aussi chez moi, encore la semaine dernière avant que je parte où on avait fini le banquet commencé il y a vingt jours. Parce que bon, boire et manger des cacahuètes, c'est bien. Je m'étais assis sur une chaise sur le côté et regardait les autres parler.
Monsieur Eelis, le grand blond à côté de moi, me proposa même des cacahuètes ! Génial ! J'en avais déjà pleins dans ma poche, mais dix de plus, dix de moins, quelle différence ? Donc il y en avait une bonne dizaine en plus. Ensuite, je l'entendis parler, avant de sortir une grosse bouteille.
J'avais entendu dire que les laisse-cuisséens, outre leurs penchants pour les belles cuisses des femmes de leur pays, les hiboux et les étoiles de mer, aimaient beaucoup l'alcool. Mon vieux maître Albert Dupontinbloodlandalcasterisrenetmontin m'avait toujours prévenu que l'alcool, c'était mal. Fils de Robert et Martine, âgé de plus de cent-cinquante-cinq ans - un âge canonique, donc -, vivant à Al Baata, capitale de notre cher pays, fait l'éducation des meilleurs combattants des quatre coins de notre contrée. Il a obtenu son brevet au Collège Pythagore en l'an de grâce 450 à quinze ans et avait obtenu son baccalauréat avec mention très bien et félicitations du jury trois ans plus tard. Ensuite, il suivit des études de lettres pendant sept ans, étudiant de nombreux auteurs. Il fit également quatre ans d'études scientifiques et six de voyage dans un pays lointain pour parfaire son langage. Ensuite, il vécut trois ans dans ce pays viking et quatre sur Laisse-Cuisse. Rapidement, il décida qu'il se devait d'enseigner à son tour tout ce savoir acquis. Ainsi, à quarante-deux ans, il commença une carrière d'enseignant. Et mon grand-père n'était même pas encore né, c'est pour vous dire !
Je fis parti de ses élèves pendant quatre ans, et j'ai dû subir d'immenses séances de tortures. Par les nombreuses divagations dont il nous faisait part, il nous avait dit qu'entre autre il avait fait le tour du monde en seulement trois secondes, mais qu'il n'avait dit à personne que c'était en fait en faisant tourner un globe. Depuis, il avait appris nombre de choses inintéressantes comme le savoir utile, les arts libéraux, l'arithmétique et le reste des matières scientifique mais aussi les Lettres et la théologie. Fort érudit, nous avions aussi appris le latin, le grec, langues de la lointaine contrée de Antiquicopia, mais aussi les langues de Laisse-Cuisse et du royaume viking. Je savais aussi écrire en prose et en vers dans ces langues. Enfin, je m'étais surtout illustré dans les combats, c'est pourquoi j'ai arrêté de suivre ses enseignements. Petite larme à l'oeil. Et sinon, je me demande comment il va. On m'a dit qu'il avait eu dix-huit enfants avec sa femme la feu Ghislaine et que chaque enfant en avait engendré entre cinq et dix, et que ceux-ci avaient suivi le même chemin. Vraiment, c'était productif tout ça ! Ils ont dû faire appel à une sorte d'OST et ça a dû fortement augmenter la croissance du pays, mais ça, après, je n'en sais rien. En tout cas, il doit avoir du boulot avec tous ces gosses. Je me demande si j'en aurais d'ailleurs. A voir. Je devrais me trouver une femme, pour commencer, c'est déjà bien. Mais bon, de toute façon j'ai bien le temps : je n'ai que quatorze ans !
Donc Monsieur Eelis, que j'apprécie déjà fortement, me proposa de boire un bon coup, me soufflant que cela ferait de moi un homme. S'il savait, s'il savait que j'étais connu comme le plus grand buveur d'alcool dans mon village ... Ahlala, ne pas en parler, ne pas en parler ... Mais bon, j'en ai quand même très envie, moi !
▬ Hé ! Avec plaisir ! Donne-moi ça.
J'ai soif, d'un coup, vraiment. Allez, donne-moi ça, gentil Eelis. ~
Monsieur Eelis, le grand blond à côté de moi, me proposa même des cacahuètes ! Génial ! J'en avais déjà pleins dans ma poche, mais dix de plus, dix de moins, quelle différence ? Donc il y en avait une bonne dizaine en plus. Ensuite, je l'entendis parler, avant de sortir une grosse bouteille.
J'avais entendu dire que les laisse-cuisséens, outre leurs penchants pour les belles cuisses des femmes de leur pays, les hiboux et les étoiles de mer, aimaient beaucoup l'alcool. Mon vieux maître Albert Dupontinbloodlandalcasterisrenetmontin m'avait toujours prévenu que l'alcool, c'était mal. Fils de Robert et Martine, âgé de plus de cent-cinquante-cinq ans - un âge canonique, donc -, vivant à Al Baata, capitale de notre cher pays, fait l'éducation des meilleurs combattants des quatre coins de notre contrée. Il a obtenu son brevet au Collège Pythagore en l'an de grâce 450 à quinze ans et avait obtenu son baccalauréat avec mention très bien et félicitations du jury trois ans plus tard. Ensuite, il suivit des études de lettres pendant sept ans, étudiant de nombreux auteurs. Il fit également quatre ans d'études scientifiques et six de voyage dans un pays lointain pour parfaire son langage. Ensuite, il vécut trois ans dans ce pays viking et quatre sur Laisse-Cuisse. Rapidement, il décida qu'il se devait d'enseigner à son tour tout ce savoir acquis. Ainsi, à quarante-deux ans, il commença une carrière d'enseignant. Et mon grand-père n'était même pas encore né, c'est pour vous dire !
Je fis parti de ses élèves pendant quatre ans, et j'ai dû subir d'immenses séances de tortures. Par les nombreuses divagations dont il nous faisait part, il nous avait dit qu'entre autre il avait fait le tour du monde en seulement trois secondes, mais qu'il n'avait dit à personne que c'était en fait en faisant tourner un globe. Depuis, il avait appris nombre de choses inintéressantes comme le savoir utile, les arts libéraux, l'arithmétique et le reste des matières scientifique mais aussi les Lettres et la théologie. Fort érudit, nous avions aussi appris le latin, le grec, langues de la lointaine contrée de Antiquicopia, mais aussi les langues de Laisse-Cuisse et du royaume viking. Je savais aussi écrire en prose et en vers dans ces langues. Enfin, je m'étais surtout illustré dans les combats, c'est pourquoi j'ai arrêté de suivre ses enseignements. Petite larme à l'oeil. Et sinon, je me demande comment il va. On m'a dit qu'il avait eu dix-huit enfants avec sa femme la feu Ghislaine et que chaque enfant en avait engendré entre cinq et dix, et que ceux-ci avaient suivi le même chemin. Vraiment, c'était productif tout ça ! Ils ont dû faire appel à une sorte d'OST et ça a dû fortement augmenter la croissance du pays, mais ça, après, je n'en sais rien. En tout cas, il doit avoir du boulot avec tous ces gosses. Je me demande si j'en aurais d'ailleurs. A voir. Je devrais me trouver une femme, pour commencer, c'est déjà bien. Mais bon, de toute façon j'ai bien le temps : je n'ai que quatorze ans !
Donc Monsieur Eelis, que j'apprécie déjà fortement, me proposa de boire un bon coup, me soufflant que cela ferait de moi un homme. S'il savait, s'il savait que j'étais connu comme le plus grand buveur d'alcool dans mon village ... Ahlala, ne pas en parler, ne pas en parler ... Mais bon, j'en ai quand même très envie, moi !
▬ Hé ! Avec plaisir ! Donne-moi ça.
J'ai soif, d'un coup, vraiment. Allez, donne-moi ça, gentil Eelis. ~
Invité
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Sam 18 Oct - 19:05
Inge fendit l'air pour fondre sur la bouteille et s'en saisir, oiseau noir et agile surpassant les hommes en célérité de mouvement, avant de lever ses ailes maigres et dénuées de plumes pour tenter de mettre hors d'atteinte des deux alcooliques l'objet de leur convoitise – enfin, c'était sans compter sur sa taille atteignant tout juste les cinq pieds et qui n'était certainement pas à l'origine de la crainte et de l'admiration qu'il inspirait.
« Pas d'alcool dans la salle de réunion! »
Il passa la bouteille à Gunnel d'un geste prudent traduisant pertinemment sa méfiance à l'égard des deux preux chevaliers qu'il allait devoir se coltiner durant l'expédition. Prise au dépourvu, la blonde hésita un instant, les yeux écarquillés par l'étonnement, puis étira précipitamment le col de sa tunique pour y enfouir l'objet prohibé. Son frère la dévisagea longuement d'un air incrédule et désillusionné puis poussa un long soupir qu'une oreille attentive aurait pu décrypter par « au moins, avec un peu de chance, ils n'iront pas la chercher ». Et s'ils s'y essayaient, cela constituerait un bon motif pour se brouiller avec eux et avorter l'opération en gardant entière la dignité de la totalité du royaume. Enfin, sauf celle de Gunnel. Mais après tout, pour un condamné, tous les sursis sont bons à prendre. Surtout lorsque l'on n'était pas le condamné. Et puis de toute façon, dans le cas d'une offense de cette catégorie, les Vikings protégeaient la victime et cassaient la gueule de l'agresseur, tous ensemble, la solidarité dépassant alors les limites de la demeure humiliée pour s'étendre à celle de la ville et parfois même de ses environs. Après cette réflexion qui ne prit à l'esprit du prince que quelques secondes, il se résolut à ignorer la drôle de fantaisie qui avait pris sa petite sœur. C'était inoffensif sur le long terme, mais aussi pour la suite immédiate des événements, les deux troubadours, enfin, émissaires n'ayant aucune leçon à donner au princier trio.
« Que disions-nous, messire Eelis? Nous sommes les capitaines. Sois coopératif, ou nous nous verrons contraints de te jeter à la mer. Et Laisse-Cuisse avec toi. Ce serait dommage. »
Le ton dur et suavement menaçant d'Inge semble faire redescendre de plusieurs degré la température déjà peu clémente de la salle. Sonja prend la parole, dans l'espoir de rediriger la conversation vers son sujet initial.
« D'après les informations que nous avons pu récolter, il paraît clair que l'échec militaire que constitue la résistance face au dragon est plus dû à un souci d'organisation qu'à un manque de ressource... Ou plutôt, il est dû à un souci d'organisation qui a entraîné un manque de ressource. En d'autres termes, il faut de l'organisation, et des ressources. Allons, Yngwe! Veux-tu bien me donner les clefs de la salle d'armes. »
Le serviteur s'exécuta avec un soupir et tendit le trousseau à la princesse qui se tourna alors résolument vers les deux voyageurs pour leur lancer d'un ton de chasseur aguerri, mains sur les hanches et pieds écartés et ancrés au sol comme un navire à ses amarres.
« Robyn, Eelis, nous nous apprêtons à vous faire découvrir l'antichambre des succès guerrier de notre nation... La salle des armes!
— Sonja, intima Inge à sa sœur, avant de toucher aux épées et autres catapultes, nous devrions mettre au point la fameuse stratégie dont nous parlons depuis tout à l'heure, tu ne trouves pas?
— Tu as dit toi même que ce qu'a proposé Gunnel tout à l'heure allait.
— Sonja...
— Si tu veux l'écrire sur un parchemin pour rendre ça plus officiel, vas-y, à mars de l'encre, du temps et du parchemin, il n'y a rien à perdre, continua la rousse sans ciller. Si tu veux mon avis, la seule source d'information dont nous disposons ne nous aidera pas plus que ça, et plus on passera de temps là dessus, moins elle sera utile.
— Tu prends la responsabilité d'une éventuelle catastrophe, alors.
— L'entière responsabilité.
— Soit. Je vais gaspiller du parchemin, vas donc jouer avec tes boucliers et des arcs. »
Elle ne se fit pas prier et administra à son cadet un coup de poing amical mais néanmoins violent en guise de salut avant de précéder les voyageurs et sa sœur à travers les couloirs avec moult gestes et moult explications surexcitées sur la mythique histoire de la salle des armes.
« ... C'est là bas que j'ai commencé mon apprentissage de l'art du combat. Vous en aviez certainement une semblable, à Tartinum Granulatus, à moins que tu n'aies appris les disciplines martiales en plein air? Il me semble que le temps est plus clément chez toi qu'ici, n'est-ce pas, Robyn? »
Et sans attendre de réponse, la guerrière mégalomane reprenait son récit:
« J'ai toujours souhaité faire carrière dans l'armée et devenir navigatrice, à l'instar de la plupart de mes compagnons d'armes. Mais en tant que seconde dauphine du trône... Et, bien entendu, de membre pilier de l'assemblée des stratèges de Ruisseau-à-la-Bruyère, j'ai des responsabilités vis-à-vis du royaume qui me contraignent de me tenir éloignée de cette voie. »
En réalité, son père s'y opposait purement et simplement pour des raisons qui échappaient à la jeune femme et qu'elle soupçonnait d'être machistes, mais qui, et le narrateur le confie à vous, lecteur, traduisaient le simple et touchant amour filial.
« Pas d'alcool dans la salle de réunion! »
Il passa la bouteille à Gunnel d'un geste prudent traduisant pertinemment sa méfiance à l'égard des deux preux chevaliers qu'il allait devoir se coltiner durant l'expédition. Prise au dépourvu, la blonde hésita un instant, les yeux écarquillés par l'étonnement, puis étira précipitamment le col de sa tunique pour y enfouir l'objet prohibé. Son frère la dévisagea longuement d'un air incrédule et désillusionné puis poussa un long soupir qu'une oreille attentive aurait pu décrypter par « au moins, avec un peu de chance, ils n'iront pas la chercher ». Et s'ils s'y essayaient, cela constituerait un bon motif pour se brouiller avec eux et avorter l'opération en gardant entière la dignité de la totalité du royaume. Enfin, sauf celle de Gunnel. Mais après tout, pour un condamné, tous les sursis sont bons à prendre. Surtout lorsque l'on n'était pas le condamné. Et puis de toute façon, dans le cas d'une offense de cette catégorie, les Vikings protégeaient la victime et cassaient la gueule de l'agresseur, tous ensemble, la solidarité dépassant alors les limites de la demeure humiliée pour s'étendre à celle de la ville et parfois même de ses environs. Après cette réflexion qui ne prit à l'esprit du prince que quelques secondes, il se résolut à ignorer la drôle de fantaisie qui avait pris sa petite sœur. C'était inoffensif sur le long terme, mais aussi pour la suite immédiate des événements, les deux troubadours, enfin, émissaires n'ayant aucune leçon à donner au princier trio.
« Que disions-nous, messire Eelis? Nous sommes les capitaines. Sois coopératif, ou nous nous verrons contraints de te jeter à la mer. Et Laisse-Cuisse avec toi. Ce serait dommage. »
Le ton dur et suavement menaçant d'Inge semble faire redescendre de plusieurs degré la température déjà peu clémente de la salle. Sonja prend la parole, dans l'espoir de rediriger la conversation vers son sujet initial.
« D'après les informations que nous avons pu récolter, il paraît clair que l'échec militaire que constitue la résistance face au dragon est plus dû à un souci d'organisation qu'à un manque de ressource... Ou plutôt, il est dû à un souci d'organisation qui a entraîné un manque de ressource. En d'autres termes, il faut de l'organisation, et des ressources. Allons, Yngwe! Veux-tu bien me donner les clefs de la salle d'armes. »
Le serviteur s'exécuta avec un soupir et tendit le trousseau à la princesse qui se tourna alors résolument vers les deux voyageurs pour leur lancer d'un ton de chasseur aguerri, mains sur les hanches et pieds écartés et ancrés au sol comme un navire à ses amarres.
« Robyn, Eelis, nous nous apprêtons à vous faire découvrir l'antichambre des succès guerrier de notre nation... La salle des armes!
— Sonja, intima Inge à sa sœur, avant de toucher aux épées et autres catapultes, nous devrions mettre au point la fameuse stratégie dont nous parlons depuis tout à l'heure, tu ne trouves pas?
— Tu as dit toi même que ce qu'a proposé Gunnel tout à l'heure allait.
— Sonja...
— Si tu veux l'écrire sur un parchemin pour rendre ça plus officiel, vas-y, à mars de l'encre, du temps et du parchemin, il n'y a rien à perdre, continua la rousse sans ciller. Si tu veux mon avis, la seule source d'information dont nous disposons ne nous aidera pas plus que ça, et plus on passera de temps là dessus, moins elle sera utile.
— Tu prends la responsabilité d'une éventuelle catastrophe, alors.
— L'entière responsabilité.
— Soit. Je vais gaspiller du parchemin, vas donc jouer avec tes boucliers et des arcs. »
Elle ne se fit pas prier et administra à son cadet un coup de poing amical mais néanmoins violent en guise de salut avant de précéder les voyageurs et sa sœur à travers les couloirs avec moult gestes et moult explications surexcitées sur la mythique histoire de la salle des armes.
« ... C'est là bas que j'ai commencé mon apprentissage de l'art du combat. Vous en aviez certainement une semblable, à Tartinum Granulatus, à moins que tu n'aies appris les disciplines martiales en plein air? Il me semble que le temps est plus clément chez toi qu'ici, n'est-ce pas, Robyn? »
Et sans attendre de réponse, la guerrière mégalomane reprenait son récit:
« J'ai toujours souhaité faire carrière dans l'armée et devenir navigatrice, à l'instar de la plupart de mes compagnons d'armes. Mais en tant que seconde dauphine du trône... Et, bien entendu, de membre pilier de l'assemblée des stratèges de Ruisseau-à-la-Bruyère, j'ai des responsabilités vis-à-vis du royaume qui me contraignent de me tenir éloignée de cette voie. »
En réalité, son père s'y opposait purement et simplement pour des raisons qui échappaient à la jeune femme et qu'elle soupçonnait d'être machistes, mais qui, et le narrateur le confie à vous, lecteur, traduisaient le simple et touchant amour filial.
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Eelis
Sam 25 Oct - 19:14
« Hé ! Avec plaisir ! Donne-moi ça ! »
Après avoir trituré et extirpé de son étreinte l'épais bouchon, provoquant une vapeur et un "blup" (la narration s'excuse pour la qualité de ses onomatopées) des plus caractéristiques, Eelis tend la précise bouteille à son nouveau camarade de boisson. La boisson, les Laissecuisséens le savent tous, n'est pas nécessaire pour mettre le royaume sans dessus dessous mais sert à se justifier. Il faut toujours boire quand on sait que nos actions vont avoir des conséquences désastreuses, ou même pour faire la fête en famille et recevoir des diplomates étrangers. Cependant, avant de s'épancher sur l'histoire de l'alcool à Laisse-Cuisse, rappelons que ce qui devait s'annoncer comme une "noble rigolade" (le terme cuite n'existait pas à l'époque) est soudainement interrompu par les vikings. L'une des princesses kidnappe la bouteille dans son col et l'atmosphère en devient aussi glaciale qu'un verre de glaçons.
« Que disions-nous, messire Eelis? Nous sommes les capitaines. Sois coopératif, ou nous nous verrons contraints de te jeter à la mer. Et Laisse-Cuisse avec toi. Ce serait dommage.
— C'était juste pour négocier dans la bonne entente »
Les rabats-joie. Boudeur, Eelis n'excuse la perte de sa bouteille que lorsqu'il arrive à proximité de la salle d'armes. Plein de jouets et d'objets étranges qui n'existent pas dans son pays. Combien y a-t-il de hâches, d'épées et de casques à cornes là-dedans ? N'étant pas spécialement féru de mathématiques, il ne va pas jusqu'à faire le compte. Pour lui, l'important est bien entendu d'imaginer toutes les choses stupides qu'il est possible de faire avec ; il ne manque jamais d'idée à ce niveau-là. La situation de son île peut le confirmer, c'est un trait de son peuple. En plus de l'addiction à la boisson.
« J'ai choisi mon casque ! Celui-là, foi de Laisse-cuisséen, il dépote de la visière. » clame Eelis, qui n'a bien entendu rien écouté des récits nostalgiques de Sonja, avec un gigantesque heaume cornu dans les mains. Avec les lunettes qu'il n'est pas censé porter en raison de l'époque (la narration ne voyait pas son personnage sans lunettes), cela forme comme un casque de moto moyen-âgeux capable d'enbrocher le premier piéton qui oserait se mettre en travers de la route. Un dragon, par contre, c'est discutable, mais notons quand même que ledit casque n'a pas seulement été choisi pour sa ressemblance avec une tête de taureau décapité ; l'idée saugrenue d'orner le tout d'un petit ruban hautement guerrier a dû passer par la tête du forgeron. Ou la chose a dû se retrouver là tout à fait par inadvertance, et personne ne l'a remarqué - c'est qu'il n'y a qu'un laisse-cuisséen pour voir ce détail hautement crucial !
« Pour le reste, je vous laisse faire, les jeunes. Je vais essayer de rattraper la barque... » lance-t-il avant de se diriger vers la sortie la plus proche après un ample signe de la main à ses compagnons d'arme.
Le pire, c'est que ce n'est pas une tentative pour se dérober aux vikings. La barque risque vraiment de quitter le port d'une minute à elle, emportant avec elle la nourriture du perroquet - un perroquet affamé peut facilement devenir au moins aussi terrifiant qu'un dragon. Du moins, c'est encore un proverbe du peuple qui a pour coutume de jeter ses armes à la mer au moment où l'on en a le plus besoin.
Après avoir trituré et extirpé de son étreinte l'épais bouchon, provoquant une vapeur et un "blup" (la narration s'excuse pour la qualité de ses onomatopées) des plus caractéristiques, Eelis tend la précise bouteille à son nouveau camarade de boisson. La boisson, les Laissecuisséens le savent tous, n'est pas nécessaire pour mettre le royaume sans dessus dessous mais sert à se justifier. Il faut toujours boire quand on sait que nos actions vont avoir des conséquences désastreuses, ou même pour faire la fête en famille et recevoir des diplomates étrangers. Cependant, avant de s'épancher sur l'histoire de l'alcool à Laisse-Cuisse, rappelons que ce qui devait s'annoncer comme une "noble rigolade" (le terme cuite n'existait pas à l'époque) est soudainement interrompu par les vikings. L'une des princesses kidnappe la bouteille dans son col et l'atmosphère en devient aussi glaciale qu'un verre de glaçons.
« Que disions-nous, messire Eelis? Nous sommes les capitaines. Sois coopératif, ou nous nous verrons contraints de te jeter à la mer. Et Laisse-Cuisse avec toi. Ce serait dommage.
— C'était juste pour négocier dans la bonne entente »
Les rabats-joie. Boudeur, Eelis n'excuse la perte de sa bouteille que lorsqu'il arrive à proximité de la salle d'armes. Plein de jouets et d'objets étranges qui n'existent pas dans son pays. Combien y a-t-il de hâches, d'épées et de casques à cornes là-dedans ? N'étant pas spécialement féru de mathématiques, il ne va pas jusqu'à faire le compte. Pour lui, l'important est bien entendu d'imaginer toutes les choses stupides qu'il est possible de faire avec ; il ne manque jamais d'idée à ce niveau-là. La situation de son île peut le confirmer, c'est un trait de son peuple. En plus de l'addiction à la boisson.
« J'ai choisi mon casque ! Celui-là, foi de Laisse-cuisséen, il dépote de la visière. » clame Eelis, qui n'a bien entendu rien écouté des récits nostalgiques de Sonja, avec un gigantesque heaume cornu dans les mains. Avec les lunettes qu'il n'est pas censé porter en raison de l'époque (la narration ne voyait pas son personnage sans lunettes), cela forme comme un casque de moto moyen-âgeux capable d'enbrocher le premier piéton qui oserait se mettre en travers de la route. Un dragon, par contre, c'est discutable, mais notons quand même que ledit casque n'a pas seulement été choisi pour sa ressemblance avec une tête de taureau décapité ; l'idée saugrenue d'orner le tout d'un petit ruban hautement guerrier a dû passer par la tête du forgeron. Ou la chose a dû se retrouver là tout à fait par inadvertance, et personne ne l'a remarqué - c'est qu'il n'y a qu'un laisse-cuisséen pour voir ce détail hautement crucial !
« Pour le reste, je vous laisse faire, les jeunes. Je vais essayer de rattraper la barque... » lance-t-il avant de se diriger vers la sortie la plus proche après un ample signe de la main à ses compagnons d'arme.
Le pire, c'est que ce n'est pas une tentative pour se dérober aux vikings. La barque risque vraiment de quitter le port d'une minute à elle, emportant avec elle la nourriture du perroquet - un perroquet affamé peut facilement devenir au moins aussi terrifiant qu'un dragon. Du moins, c'est encore un proverbe du peuple qui a pour coutume de jeter ses armes à la mer au moment où l'on en a le plus besoin.
Invité
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Mar 4 Nov - 20:43
"Nooooooon !" On avait piqué la bouteille à mon ami laisse-cuisséen alors qu'il venait juste de l'ouvrir ! Moi qui avait envie d'en goûter. Dommage, je lui en soudoierais une quand nous serons dans son pays. Ouais, c'est bien ça. Les vikings décidèrent qu'il était temps de nous montrer la salle des armes. Génial ! Je vais pouvoir piquer quelques belles armes discrètement, et puis comme ça, mon équipement sera plus puissant et plus utile - il faut dire que l'équipement tartinusien commence légèrement à rouiller, et puis il n'est pas à la pointe de la technologie -.
L'équipement de guerre de Tartinatus Granulatus est généralement fait de bois, d'un bois très solide provenant d'un arbre appelé Graünulatus. On utilise ensuite du fer, du métal de toute sorte pour le rendre plus puissant - et plus esthétique - et on rajoute une couche de métal solide sur la lame pour la rendre coupante. Le tout est orné de motifs guerriers, censés augmenter la force du propriétaire de l'arme, mais aussi sa force, sa précision, sa vitesse. On dit que dans le temps, les guerriers de pays ennemis décampaient dès qu'ils voyaient arriver les guerriers tartinatusiens et leurs motifs triviaux. Enfin, je ne sais pas si ça se fait encore. Concernant l'armure, celle-ci est composée de parties en bois et de parties en métal, ce qui rends l'ensemble lourd au départ mais quand même très solide. Bref, un bon équipement mais qui, à force de recevoir des coups, perds de sa qualité.
Bref, à peine étais-je arrivé que je m'étais jeté sur les belles armures vikings. Qu'elles étaient jolies ! Mais après, je me demande si elles sont vraiment utiles. Soudain, j'entendis qu'on me parlais.
« ... C'est là bas que j'ai commencé mon apprentissage de l'art du combat. Vous en aviez certainement une semblable, à Tartinum Granulatus, à moins que tu n'aies appris les disciplines martiales en plein air? Il me semble que le temps est plus clément chez toi qu'ici, n'est-ce pas, Robyn ? J'ai toujours souhaité faire carrière dans l'armée et devenir navigatrice, à l'instar de la plupart de mes compagnons d'armes. Mais en tant que seconde dauphine du trône... Et, bien entendu, de membre pilier de l'assemblée des stratèges de Ruisseau-à-la-Bruyère, j'ai des responsabilités vis-à-vis du royaume qui me contraignent de me tenir éloignée de cette voie. »
« Notre art du combat est très développé, on apprends toutes sortes de choses, comme l'art de la tactique, l'équitation, l'épée, le bouclier, l'arc, les poings et beaucoup d'autres choses. En tout cas, je vous plains. Ne pas faire ce qu'on veut, c'est problématique tout de mê-- Mais regardez-moi cette épée ! Qu'elle est belle ! Fioouu fiouuu. »
Je l'avais prise dans les mains et la balançais dans les airs. Elle était belle, légère et très maniable. Un bout de bois inutile, là ! Et paf ! Coupé en deux comme on coupe du fromage avec un petit couteau. J'étais tout excité.
« Je peux la garder ? »
L'équipement de guerre de Tartinatus Granulatus est généralement fait de bois, d'un bois très solide provenant d'un arbre appelé Graünulatus. On utilise ensuite du fer, du métal de toute sorte pour le rendre plus puissant - et plus esthétique - et on rajoute une couche de métal solide sur la lame pour la rendre coupante. Le tout est orné de motifs guerriers, censés augmenter la force du propriétaire de l'arme, mais aussi sa force, sa précision, sa vitesse. On dit que dans le temps, les guerriers de pays ennemis décampaient dès qu'ils voyaient arriver les guerriers tartinatusiens et leurs motifs triviaux. Enfin, je ne sais pas si ça se fait encore. Concernant l'armure, celle-ci est composée de parties en bois et de parties en métal, ce qui rends l'ensemble lourd au départ mais quand même très solide. Bref, un bon équipement mais qui, à force de recevoir des coups, perds de sa qualité.
Bref, à peine étais-je arrivé que je m'étais jeté sur les belles armures vikings. Qu'elles étaient jolies ! Mais après, je me demande si elles sont vraiment utiles. Soudain, j'entendis qu'on me parlais.
« ... C'est là bas que j'ai commencé mon apprentissage de l'art du combat. Vous en aviez certainement une semblable, à Tartinum Granulatus, à moins que tu n'aies appris les disciplines martiales en plein air? Il me semble que le temps est plus clément chez toi qu'ici, n'est-ce pas, Robyn ? J'ai toujours souhaité faire carrière dans l'armée et devenir navigatrice, à l'instar de la plupart de mes compagnons d'armes. Mais en tant que seconde dauphine du trône... Et, bien entendu, de membre pilier de l'assemblée des stratèges de Ruisseau-à-la-Bruyère, j'ai des responsabilités vis-à-vis du royaume qui me contraignent de me tenir éloignée de cette voie. »
« Notre art du combat est très développé, on apprends toutes sortes de choses, comme l'art de la tactique, l'équitation, l'épée, le bouclier, l'arc, les poings et beaucoup d'autres choses. En tout cas, je vous plains. Ne pas faire ce qu'on veut, c'est problématique tout de mê-- Mais regardez-moi cette épée ! Qu'elle est belle ! Fioouu fiouuu. »
Je l'avais prise dans les mains et la balançais dans les airs. Elle était belle, légère et très maniable. Un bout de bois inutile, là ! Et paf ! Coupé en deux comme on coupe du fromage avec un petit couteau. J'étais tout excité.
« Je peux la garder ? »
Invité
Invité
Mar 18 Nov - 1:27
L'enthousiasme des deux étrangers face aux impressionnantes armes ciselées rappelait à Inge celui de Gunnel, lorsqu'elle était encore enfant, à l'idée d'apprendre à tirer à l'arc, entre autres disciplines martiales. C'était presque attendrissant - mais surtout ridiculement drôle. Ils avaient l'air si crétins et naïfs, ces deux-là, c'en était fascinant. Et un brin inquiétant, aussi. Car s'il fallait compter sur le peuple Laisse-Cuisséen pour les affrontements à prévoir, cela s'annonçait déjà compliqué. Mais pour ce qui était de rameuter des combattants compétents... Il allait sans doute falloir compter uniquement sur le dévouement aveugle... Et les pouvoirs du chantage.
« J'ai choisi mon casque! »
Thor tout puissant. Cette horreur esthétique avait donc trouvé preneur. Pourquoi n'était-il même pas étonnée?
« Cela vous sied à ravir, » commenta-t-il d'un ton sarcastique en ôtant les pièces de sa propre armure de leurs supports de bois, ajoutant un « bon vent! » considérablement moins sarcastique lorsque l'étranger prit congé d'eux.
Entre temps, Sonja examinait une par une les armes, à la manière d'un gradé passant en revue ses soldats, tout en écoutant le discours de Robyn avec l'intérêt qu'elle réservait aux discussions relatives aux arts martiaux.
« Notre art du combat est très développé, on apprends toutes sortes de choses, comme l'art de la tactique, l'équitation, l'épée, le bouclier, l'arc, les poings et beaucoup d'autres choses. En tout cas, je vous plains. Ne pas faire ce qu'on veut, c'est problématique tout de mê - Mais regardez-moi cette épée ! Qu'elle est belle ! Fioouu fiouuu. »
Tournant la tête vers la dite épée, elle put la voir s'abattre sur le présentoir du casque d'Eelis - que, naturellement, il avait laissé tomber à terre. Ordinairement laxiste quant au rangement et désorganisée, il en était tout autrement lorsqu'il était question de ses tendres bébés nés des flammes de la forge et des entrailles de la terre. Enfin, elle pouvait se "consoler" (c'était relatif) en se disant que sans doute ce socle ne serait plus utilisé. Mouais. Et puis, le geste du garçon était fluide et ferme. C'était un bon point.
« Je peux la garder ?
- Qu'il en soit ainsi! Mais contente toi de briser ce qu'il est utile de briser - ça peut s'avérer pratique, sur le long terme. »
Inge prit la parole:
« Je vous propose de dépouiller la salle de ses armes les plus potentiellement utiles, puis d'enrôler quelques combattants, s'il en est d'assez... Confiant en ses capacités pour tenter pareille aventure, avant d'ordonner la préparation d'un bateau et de vous montrer, à toi, messire Robyn, et au sire Eelis, si nous le retrouvons, des chambres où vous pourrez loger le temps des préparatifs de l'expédition. »
« J'ai choisi mon casque! »
Thor tout puissant. Cette horreur esthétique avait donc trouvé preneur. Pourquoi n'était-il même pas étonnée?
« Cela vous sied à ravir, » commenta-t-il d'un ton sarcastique en ôtant les pièces de sa propre armure de leurs supports de bois, ajoutant un « bon vent! » considérablement moins sarcastique lorsque l'étranger prit congé d'eux.
Entre temps, Sonja examinait une par une les armes, à la manière d'un gradé passant en revue ses soldats, tout en écoutant le discours de Robyn avec l'intérêt qu'elle réservait aux discussions relatives aux arts martiaux.
« Notre art du combat est très développé, on apprends toutes sortes de choses, comme l'art de la tactique, l'équitation, l'épée, le bouclier, l'arc, les poings et beaucoup d'autres choses. En tout cas, je vous plains. Ne pas faire ce qu'on veut, c'est problématique tout de mê - Mais regardez-moi cette épée ! Qu'elle est belle ! Fioouu fiouuu. »
Tournant la tête vers la dite épée, elle put la voir s'abattre sur le présentoir du casque d'Eelis - que, naturellement, il avait laissé tomber à terre. Ordinairement laxiste quant au rangement et désorganisée, il en était tout autrement lorsqu'il était question de ses tendres bébés nés des flammes de la forge et des entrailles de la terre. Enfin, elle pouvait se "consoler" (c'était relatif) en se disant que sans doute ce socle ne serait plus utilisé. Mouais. Et puis, le geste du garçon était fluide et ferme. C'était un bon point.
« Je peux la garder ?
- Qu'il en soit ainsi! Mais contente toi de briser ce qu'il est utile de briser - ça peut s'avérer pratique, sur le long terme. »
Inge prit la parole:
« Je vous propose de dépouiller la salle de ses armes les plus potentiellement utiles, puis d'enrôler quelques combattants, s'il en est d'assez... Confiant en ses capacités pour tenter pareille aventure, avant d'ordonner la préparation d'un bateau et de vous montrer, à toi, messire Robyn, et au sire Eelis, si nous le retrouvons, des chambres où vous pourrez loger le temps des préparatifs de l'expédition. »
- HRP:
- c'est catastrophique, désolée ;;
ah et euh soit on joue les "préparatifs" soit on fait une énooorme ellipse puis on passe directement au départ, c'est comme vous préférez ♥
Qu'est-ce qui est jaune et qui traverse les murs ?
Personnages : Al, Sydonia, Even, Dylan et Al'
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Date d'inscription : 10/06/2012
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Eelis
Lun 24 Nov - 13:43
J'ai opté pour l'ellipse du coup, mais je suppose qu'on pourra encore ellipser tout le trajet ! Et euh, comme Gunny qui s'amuse à discuter avec elle-même, j'ai introduit quelques nouveaux personnages...
« Cui cui cui cui cuiiii ! crie le perroquet sur le port de l'île dont le nom a échappé à la fois à l'oiseau et au propriétaire. « Cui cui cui cuii ! »
Quand quelques habitants se sont précipités à leur fenêtre pour en fermer les volets et éventuellement balancer quelques denrées sur la source du bruit qui leur massacre les oreilles, une fillette qu'Eelis connait bien se précipite devant le duo.
« Monsieur l'ambassadeur Eelis, on a un problème !
- Lequel ?
- Le bâteau est parti..
- Ça, c'est normal, on rentrera bien à la nage !
- Le capitaine a dit qu'il avait un mauvais pressentiment au sujet de cette île, et qu'il n'aimait pas ce peuple de vikings. Et alors, il a jeté tout l'équipage dehors et est parti avec le stock de chips. Quoi que cela puisse être.
- C'est un rabat-joie, c'est tout, il a pas appris à faire la fête ! ... Attends, tu as pu récupérer mon livre ?
- Le Barde du dimanche ?
- Oui, voilà !
- Le capitaine a dit qu'il fallait larguer du lest parce que la stupidité pèse trop lourd pour lever l'ancre. Et il l'a jeté dans l'eau.
- La situation s'empire... Bon.... Des nouvelles du dragon ?
- Désolée monsieur l'ambassadeur, nous n'avons pas encore inventé le smartphone pour communiquer au-delà des mers. Quoi que cela puisse être.
- Tout va bien alors !
- Que fait-on pour le bateau ?
- Les vikings vont nous en prêter un ! Viens, ils sont sympatoches comme tout, ils te passeront aussi un casque. »
Eelis désigne fièrement le heaume cornu qui lui surplombe la tête. Iris, soucieuse de ne pas être méchante avec monsieur l'ambassadeur, complimente l'esthétisme et le goût. Tous les deux quittent le port, pour la plus grande satisfaction des villageois - cela aurait pu finir en famine s'il avait fallu vider tous les placards sur les laisse-cuisséens, le perroquet n'ayant pas cessé de geindre durant toute l'entrevue - et le plus grand malheur des royautés. Parce qu'avec Iris, c'est comme si Eelis s'était dédoublé.
« C'est nous ! clame-t-il en ouvrant grand la porte de la salle où se trouvent tous les autres (quoi que cette salle puisse être). Alors, qu'est-ce qu'on mange ce soir ?
- Bonjour monsieur, et mesdames, pardonnez-nous de déranger... »
La contre-attaque peut s'organiser en toute tranquillité et dans le sérieux le plus profond. Pendant que, sans doute, le capitaine grincheux amateur de géométrie - au point de parler à son compas les soirs de grosse déprime - ère seul sur les flots et part en recherche d'une île où les gens seront enfin compétents. On lui souhaite rapidement bonne chance avant de revenir à nos héros qui, entre temps car la narration a avancé quelque peu, sont enfin parés au départ. Famille royale au nom imprononçable, laisse-cuisséens, soldats recrutés de façon probablement hasardeuse et payés grassement pour accepter de quitter la terre, nulle doute qu'on n'aura point connu de bataille aussi épique pendant des générations.
« À l'attaaaaaaque ! » beugle Eelis en se précipitant à bord de leur embarcation, pendant que son perroquet répète tout ce qu'il dit à grand coup de "cuiiiii" stridents. Il attrape Iris, qui a commencé un long discours de remerciement à l'intention des vikings si gentils et si braves qui ont accepté d'aider son peuple dans cette longue quête difficile [....] et l'entraîne précipitamment sur le pont. Après avoir admiré la vue, il va chercher son camarade Robyn - devenu ami depuis lors - et lui fait une accolade amicale. Entre deux vrais hommes virils.
« C'est un plaisir d'avoir des soldats de Tarinatus Granulatul (ndlr: Eelis a une mémoire d'octogénaire déficient sur les noms) dans nos rangs ! »
C'est Iris qui doit les rappeler à l'ordre.
« Excusez-moi de vous déranger monsieur l'ambassadeur, mais sans doute faudrait-il indiquer le chemin de Laisse-Cuisse à nos amis... »
Parce que c'est magnifique de partir à l'aventure, mais encore faut-il pouvoir s'orienter sur les eaux. Sachant que la carte est précieusement entre les mains du capitaine déserteur et par stupidité, Eelis pose sa main traditionnelle sur l'épaule d'Iris, il s'exclame :
« Ne t'inquiète pas, on a bien réussi à arriver là en voguant tout au hasard... »
Et, d'une manière qui pourrait presque paraître classe, il se retourne vers Inge, Gunnel et Sonja.
« À tribord ! »
Ne soyons pas défaitiste : il s'est déjà très fortement retenu de lancer une vanne sur les crustacés. Il n'oublie jamais le contenu de son fameux livre de barde du dimanche, malheureusement pour le monde entier.
J'espère que ça vous convient ! J'avais totalement zappé que c'était mon tour alors pardon pour le retard..
(j'en ai pas parlé mais on peut imaginer que dans l'ellipse il y a une romance entre Iris et le soldat Robyn êwê)
« Cui cui cui cui cuiiii ! crie le perroquet sur le port de l'île dont le nom a échappé à la fois à l'oiseau et au propriétaire. « Cui cui cui cuii ! »
Quand quelques habitants se sont précipités à leur fenêtre pour en fermer les volets et éventuellement balancer quelques denrées sur la source du bruit qui leur massacre les oreilles, une fillette qu'Eelis connait bien se précipite devant le duo.
« Monsieur l'ambassadeur Eelis, on a un problème !
- Lequel ?
- Le bâteau est parti..
- Ça, c'est normal, on rentrera bien à la nage !
- Le capitaine a dit qu'il avait un mauvais pressentiment au sujet de cette île, et qu'il n'aimait pas ce peuple de vikings. Et alors, il a jeté tout l'équipage dehors et est parti avec le stock de chips. Quoi que cela puisse être.
- C'est un rabat-joie, c'est tout, il a pas appris à faire la fête ! ... Attends, tu as pu récupérer mon livre ?
- Le Barde du dimanche ?
- Oui, voilà !
- Le capitaine a dit qu'il fallait larguer du lest parce que la stupidité pèse trop lourd pour lever l'ancre. Et il l'a jeté dans l'eau.
- La situation s'empire... Bon.... Des nouvelles du dragon ?
- Désolée monsieur l'ambassadeur, nous n'avons pas encore inventé le smartphone pour communiquer au-delà des mers. Quoi que cela puisse être.
- Tout va bien alors !
- Que fait-on pour le bateau ?
- Les vikings vont nous en prêter un ! Viens, ils sont sympatoches comme tout, ils te passeront aussi un casque. »
Eelis désigne fièrement le heaume cornu qui lui surplombe la tête. Iris, soucieuse de ne pas être méchante avec monsieur l'ambassadeur, complimente l'esthétisme et le goût. Tous les deux quittent le port, pour la plus grande satisfaction des villageois - cela aurait pu finir en famine s'il avait fallu vider tous les placards sur les laisse-cuisséens, le perroquet n'ayant pas cessé de geindre durant toute l'entrevue - et le plus grand malheur des royautés. Parce qu'avec Iris, c'est comme si Eelis s'était dédoublé.
« C'est nous ! clame-t-il en ouvrant grand la porte de la salle où se trouvent tous les autres (quoi que cette salle puisse être). Alors, qu'est-ce qu'on mange ce soir ?
- Bonjour monsieur, et mesdames, pardonnez-nous de déranger... »
La contre-attaque peut s'organiser en toute tranquillité et dans le sérieux le plus profond. Pendant que, sans doute, le capitaine grincheux amateur de géométrie - au point de parler à son compas les soirs de grosse déprime - ère seul sur les flots et part en recherche d'une île où les gens seront enfin compétents. On lui souhaite rapidement bonne chance avant de revenir à nos héros qui, entre temps car la narration a avancé quelque peu, sont enfin parés au départ. Famille royale au nom imprononçable, laisse-cuisséens, soldats recrutés de façon probablement hasardeuse et payés grassement pour accepter de quitter la terre, nulle doute qu'on n'aura point connu de bataille aussi épique pendant des générations.
« À l'attaaaaaaque ! » beugle Eelis en se précipitant à bord de leur embarcation, pendant que son perroquet répète tout ce qu'il dit à grand coup de "cuiiiii" stridents. Il attrape Iris, qui a commencé un long discours de remerciement à l'intention des vikings si gentils et si braves qui ont accepté d'aider son peuple dans cette longue quête difficile [....] et l'entraîne précipitamment sur le pont. Après avoir admiré la vue, il va chercher son camarade Robyn - devenu ami depuis lors - et lui fait une accolade amicale. Entre deux vrais hommes virils.
« C'est un plaisir d'avoir des soldats de Tarinatus Granulatul (ndlr: Eelis a une mémoire d'octogénaire déficient sur les noms) dans nos rangs ! »
C'est Iris qui doit les rappeler à l'ordre.
« Excusez-moi de vous déranger monsieur l'ambassadeur, mais sans doute faudrait-il indiquer le chemin de Laisse-Cuisse à nos amis... »
Parce que c'est magnifique de partir à l'aventure, mais encore faut-il pouvoir s'orienter sur les eaux. Sachant que la carte est précieusement entre les mains du capitaine déserteur et par stupidité, Eelis pose sa main traditionnelle sur l'épaule d'Iris, il s'exclame :
« Ne t'inquiète pas, on a bien réussi à arriver là en voguant tout au hasard... »
Et, d'une manière qui pourrait presque paraître classe, il se retourne vers Inge, Gunnel et Sonja.
« À tribord ! »
Ne soyons pas défaitiste : il s'est déjà très fortement retenu de lancer une vanne sur les crustacés. Il n'oublie jamais le contenu de son fameux livre de barde du dimanche, malheureusement pour le monde entier.
J'espère que ça vous convient ! J'avais totalement zappé que c'était mon tour alors pardon pour le retard..
(j'en ai pas parlé mais on peut imaginer que dans l'ellipse il y a une romance entre Iris et le soldat Robyn êwê)
Invité
Invité
Lun 22 Déc - 11:23
Armé de ma nouvelle arme et de ma nouvelle armure un peu lourde, je me préparais à partir. Malheureusement pour nous, il n'y avait plus de bateaux ! Ah, crotte ! Bon sang ! Heureusement que j'ai des compétences en nage. Parce que. Euh. Comment ça, nager en armure c'est compliqué ? Mais si, je vous assure. Nager, c'est facile. Regardez. Il suffit de bouger ses bras comme ça. Pfiouuu. Pfiouuuu. Pfiouuuuuuuu. Bref.
J'étais donc en train de faire jouj-- de m'entraîner valeureusement quand le problème du bateau fut abordé. Messire Eelis me fit une accolade amicale et sacrément virile.
« C'est un plaisir d'avoir des soldats de Tarinatus Granulatul dans nos rangs !
- Oh, merci. C'est un plaisir de vous connaître aussi. Pssssht. » Je chuchotais. « Vous auriez encore de l'al-- »
Et là, le monde s'arrêta. Une fille vint parler à mon ami laisse-cuisséen. Elle avait de long cheveux noirs et était petite. Elle était mignonne. Je. Ah. Euh. Hem. Hum. Je ne dois pas. Non. Non. Je.
Bref. Je devais être tout rouge. Nous étions à bord de l'embarcation. Je me demandais où se trouvait Laisse-Cuisse.
Faisons une petite ellipse ! ~ (le post le plus utile du monde, je suis désolé, j'ai aucune inspiration)
J'étais donc en train de faire jouj-- de m'entraîner valeureusement quand le problème du bateau fut abordé. Messire Eelis me fit une accolade amicale et sacrément virile.
« C'est un plaisir d'avoir des soldats de Tarinatus Granulatul dans nos rangs !
- Oh, merci. C'est un plaisir de vous connaître aussi. Pssssht. » Je chuchotais. « Vous auriez encore de l'al-- »
Et là, le monde s'arrêta. Une fille vint parler à mon ami laisse-cuisséen. Elle avait de long cheveux noirs et était petite. Elle était mignonne. Je. Ah. Euh. Hem. Hum. Je ne dois pas. Non. Non. Je.
Bref. Je devais être tout rouge. Nous étions à bord de l'embarcation. Je me demandais où se trouvait Laisse-Cuisse.
Faisons une petite ellipse ! ~ (le post le plus utile du monde, je suis désolé, j'ai aucune inspiration)
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