Erika Von Goel.. Ou Blanche, pour ceux que je ne connais pas ☼

Personnalité

»  Souvent, on lui a dit ; « Blanche, tu es trop gentille » et elle l’est. Trop gentille. Trop naïve. A donner sa confiance à n’importe qui, comme ça, juste pour le plaisir de pouvoir faire confiance à quelqu’un. Juste pour le plaisir de pouvoir se faire des amis, même éphémères. Parce que la solitude lui a toujours fait peur, au fond. Elle se la joue indépendante, vous voyez. Le genre de femme qui n’a besoin de personne pour avancer, qui ne compte que sur elle-même. Mensonges. Oui, il faut oser le dire, le crier haut et fort ; MENSONGES ! Blanche a besoin des autres. Constamment. Viscéralement. Sans les autres, elle se sent vide. Elle se sent comme une coquille dont le contenu aurait été siphonné à la paille par une entité supérieure. C’est stupide, à 27 ans, de dépendre comme ça des autres. Comme une adolescente qui ne vit que pour et à travers sa bande d’amis. C’est ça ; Blanche est comme une adolescente dans un corps d’adulte. Une gamine, qui ne se lasse jamais de faire la fête. Qui aime ça, d’ailleurs. Et qui aime amuser la galerie, le plus souvent. La bonne copine, ouais. Mais la bonne copine junkie dont les addictions peuvent faire peur. Notre charmante Erika est droguée jusqu’à la moelle. Bouffée par les substances illicites. Obnubilée par celles qu’elle peut trouver dans ce monde merdique et pourtant si surprenant dans lequel elle a plongé sans trop savoir ni comment, ni pourquoi. Bref. Depuis dix ans, déjà. Depuis dix ans, elle traine son addiction comme un boulet. Elle a voulu faire des efforts, pour arrêter ça. Mais elle aime trop l’effet. Perdre le contrôle de son corps, comme ça. Comme si c’était la meilleure chose à faire. Revenons à nos moutons ; gentille. Trop gentille. Et naïve. Amicale, ajoutons. Amicale, souriante. Et pourtant, parfois, terriblement blessante. Parce qu’elle est franche. Trop franche. Elle ne peut pas s’empêcher de dire les choses, comme ça, de but en blanc. Sans détour. Et rancunière aussi, malgré sa gentillesse. Parce que malgré tout, elle a bien été obligée de se créer une carapace, avec le nombre de fois où on l’a prise pour une idiote, où on a profité d’elle. Alors, oui, rancunière. Elle ne donne pas de seconde chance. Jamais. C’est un principe. Au fond, d’ailleurs, même si elle est naïve et qu’elle pourrait passer sa vie à faire la fête, elle a une certaine maturité. Elle n’a jamais su d’où ça lui venait. Mais elle sait réfléchir, prendre le temps. Pas toujours. Merci le petit côté impulsif qu’elle se traine depuis l’enfance. Mais le plus souvent.

Si vous le voulez bien, retenez qu’elle a toujours eu besoin de « s’évader d’elle-même » en passant par les drogues. Et comme si cet univers étrange et menaçant l’avait comprit, on lui a mit sur son chemin, dès les premières heures, un collier. Un joli petit collier, comme c’est mignon. Un collier au drôle d’effet, qui lui a peint sur le visage des lignes bleues, comme des peintures de guerre. Lorsqu’elle est sous l’emprise de ce collier.. Oh, lorsqu’elle y est.. Ne vous approchez pas, pauvres fous, car de Blanche il ne reste rien. Il ne reste qu’une femme aux yeux vides et brillants. Une femme menaçante, qui ne contrôle plus son corps et qui laisse éclater toute la violence dont Blanche n’ose jamais se débarrasser. Qui éventre, torture, broie. Serre et étouffe. La Mort ? Pire que ça, en réalité. Blanche cache ce secret depuis des années ; elle aime la souffrance des autres, mais elle n’a jamais oser se l’avouer à elle-même pour commencer. Le collier la force juste à puiser dans ses vices, pour qu’ils explosent à la tronche de tous. Rien de plus. Elle n’est rien de plus qu’un énorme vice ambulant, qui renie le pire côté de son être derrière une apparence amicale, souriante et festive. Ne dit-on pas qu’il faut se méfier des apparences ?