Cydna, le vilain petit canard

Fourre tout, appelé aussi RP, il paraît

« Je ne pensais pas qu’un jour m’endormir marquerait le début d’une histoire à la fois douce, merveilleuse, et violente comme jamais je n’en ai subi de ma vie. »

Contrairement à ce qu’on pourrait penser de par la particule « du » devant son nom, Cydna est loin d’être une « fille de ». Ou peut-être « arrière arrière arrière arrière petite-fille de » à la rigueur. Ce qui fait d’elle une fille tout à fait banale, si on oublie le détail qu’elle n’a jamais eu l’occasion de savoir ce que ça faisais d’avoir une main gauche. Une malformation ? Sans doute, elle ne le sait pas, elle n’a jamais eu la possibilité d’en parler avec ses parents.

D’ailleurs, ceux-ci, pas vraiment connus pour faire partis des gens de la « haute » avaient presque tous les traits de caractères spécifiques de ces personnes-là. Snob, imbu d’eux même et détestant tout ce qui est imparfait, ils ont vite fait de forcer leur fille à devenir bien meilleure que les autres afin de palier l’absence de sa main, signe de son imperfection pur. Cydna a donc toujours plus ou moins grandi dans un environnement strict et non compatissant la forçant à travailler d’arrache-pied quitte à en perdre sa main droite pour prouver qu’elle est loin d’être qu’une incapable. Pourtant, ses parents profitaient grandement de son handicap pour se faire de l’argent dessus grâce à toutes les aides financières prévues pour la personne en difficulté initialement.

Comme vous vous en doutez, Cydna était donc une bosseuse qui ne se laissait faire par personne sauf ses parents, ses dictateurs à vie. Le nombre de fois qu’elle a souhaité leur mort avant de se sentir coupable d’avoir ne serait-ce que pensé ça une fraction de seconde… Devenue froide et cynique, peu de gens osaient l’approcher dans ses différents établissements scolaires. Elle ne cherchait jamais le contact que se soit physique ou social, elle s’en fichait, elle préférait être seule que d’avoir à répondre aux attentes d’autres personnes. Bien entendu, comme tout enfant mal aimés de ses parents, la jeune fille cherchait les félicitations de toutes les personnes qu’elle estimait, comme les professeurs ou certains élèves plus vieux à la grande rigueur mais surtout de ses parents. Bien entendu, histoire de bien achevé l’enfance de Cydna caricaturalement triste, personne ne l’estimait à sa juste valeur

Si on oubliait ce point sur sa vie sociale presque inexistante, elle se débrouillait plutôt bien, elle avait très bien réussis ses années de lycée et allait entamer ses études supérieure pour être chercheuse dans elle ne sait trop quelle branche, puisque c’était son père qui voulait qu’elle fasse ça. Mais elle tomba malade, pas quelque chose de grave, qui engageait son pronostique vital mais comme ses parents ne répondaient pas et qu’elle avait franchement une sale tête, l’infirmière l’envoya dans l’hôpital le plus proche. C’est la dernière chose dont elle se souvienne à vrai dire.

Il faisait très sombre, un noir intense, jusqu’à ce qu’elle arrive à ouvrir les yeux. Elle regarda à gauche et à droite en poussant de calmes gémissements qu’une personne fait lorsqu’elle vient de se réveiller. Reprenant peu à peu conscience, elle remarqua que cette pièce était loin d’être si sombre, au contraire, il y avait plein de couleurs – même si ce n’était principalement que des variantes de roses – qui formaient des images étranges qui bougeaient dans tous les sens. Au début, Cydna pensait à un film qu’on lui projetait devant elle avant de se rendre conte que ce que ces images « racontaient » était juste quelque chose d’aléatoire, rien à voir avec un quelconque scénario d’un long métrage, même le plus mauvais des navets avait plus de cohérence – quoi qu’elle en douta un peu à bien y réfléchir.

La jeune femme tenta se s’asseoir avant de se rendre conte qu’elle n’était pas dans une pièce, il n’y avait rien qui pouvait d’apparenté à des murs et les images n’étaient pas projetée sur un plafond, mais planait bien tout autour d’elle. D’apparence pas affolée pour un sous, dans sa tête, c’est juste un joyeux bordel, excusez l’expression. Elle qui est si terre-à-terre, elle ne comprenait rien à ce qui se tramait dans cet endroit !

Enfin debout, elle se rendit conte qu’elle-même elle avait l’impression de flotter, non pas qu’elle volait mais la sensation de se sol sous ses pieds était étrange, comme s’il n’était pas consistant, comme si à tout moment elle pouvait tomber mais que en même temps, c’était totalement impossible. Cydna se frotta la tête avec ce qu’elle pensait être son bras gauche comme pour essayer de comprendre avant de sentir qu’elle avait quelque chose à la place de… Non au niveau de sa main. S’en n’était pas une même s’il y avait des doigts… ça ressemblait plus à… Une aile de chauve-souris miniature ?!

« Mais qu’est-ce que… ?! »

Elle n’eut pas le temps de continuer son questionnement que tous les objets au dessus d’elle s’affolèrent et commencèrent à partir dans tous les sens sans prendre en conte quelconque obstacles ou même la jeune fille. Ils ressemblaient à des animaux sauvages qui étaient effrayés par la voix étrangement grave de l’égarée.

Plus qu’égarée, elle était complètement perdue dans un monde où tout était presque trop coloré, où les objets bougeaient comme des animaux sauvages et où elle-même n’était plus réellement… Elle-même. Ce monde étrange l’effrayait mais en même temps, la fascinait. Il y avait tellement de choses possiblement découvrables, elle qui adorait l’expérimentation et découvrir de nouveaux horizons, elle était servie ! Elle avait à la fois l’impression d’y être depuis une éternité – alors que ça fais quoi, 10 minutes ? – et en même temps de vouloir s’enfuir à tout prix comme son instinct de survis, assez développé pour évité de se faire battre par ses parents, lui indiquait fortement. Mais s’enfuir où ? Il n’y a pas de sortie comme il n’a pas l’air d’y avoir d’entrée. Comme un monde d’entre deux, entre la vie et la mort. Etait-ce si « simple » que ça ?

Elle avait l’impression que c’était comme une « dernière chance ».