L'enfance du chapelier
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Dim 10 Fév - 17:07
L'enfance du Chapelier ~ Chapitre 1
De ses années en Allemagne, notre chapelier ne conserve que peu de souvenirs. Il faut dire qu’il dût la quitter vers l’âge de quatre-ans. Mais ceci est une autre histoire.
Je vais donc vous conter les premières aventures que vécut ce jeune garçon qui à l’époque déjà était un petit aventurier en herbe, amateur de sensations fortes. Tous les jeunes enfants sont comme ça me direz-vous ! Mais à la vue du présent récit, je pense que vous réviserez bien vite votre jugement.
Ainsi, l’une de ses toutes premières aventures se déroula à l’âge de un an.
Commençant à apprendre les diverses fonctions motrices comme attraper des objets ou encore marcher, le jeune bambin à l’heure de la sieste s’était glissé hors de son berceau. Ses parents dormaient, et étant fils unique, personne d’autre ne pouvait s’immiscer entre lui et sa soif de découvertes.
Enfin… Personne sauf le chat. Et celui-ci faisait justement un petit somme dans le salon, au coin de l’âtre. Néanmoins Blitz n’était pas encore rendu jusque-là. Pour le moment sa chambre regorgeait d’assez de choses curieuses qui l’occuperaient un certain temps.
Tout d’abord le cheval de bois. Quel objet fascinant pour un enfant. C’est comme un vrai sauf qu’il ne vous donne pas de coups de sabot, ne salit pas le sol et ne se plaint pas lorsque vous lui montez dessus sans aucune douceur. Il faut dire que son peu de délicatesse fut aussi sa première expérience désagréable, puisqu’il n’avait pas protégé son entrejambe en sautant sur le bois comme un sauvage. Oui, le bois n’a pas que des avantages finalement…
Cela ne le découragea pas, il en fallait plus pour vaincre un Hut. Remontant sur le jouet, il réussit finalement à le dompter à coups de dents (elles avaient en effet poussé très vite à force de les tester sur la queue du chat qui dépassait toujours près du berceau lorsqu’il tentait de s’approprier les lieux, c’est en partie une des raisons pour lesquelles l’animal ne s’aventure pas dans le territoire du monstre). Le pauvre ne put alors qu’obéir à son maître et devenir son fidèle destrier.
Roulant, roulant, ils arrivèrent au pied de la commode. Celle-ci même qui portait la lampe, qui lui permettrait d’y voir plus clair (la pénombre n’était pas vraiment le meilleur moyen de trouver des proies à étudier) ainsi que le fabuleux livre de contes que lui lisait sa mère chaque soir.
Un seul moyen pour escalader : s’accrocher au fil de la lampe. Du moins il s’agissait de la seule entrevue par le poupon. Malheureusement, il avait beau avoir une force assez colossale pour son âge, c’était peut-être un peu trop. En effet, à peine avait-il entamé la montée que le contrepoids attira la lampe vers le sol et BAM ! Disons qu’il devrait faire sans lumière pour le moment…
Heureusement pour lui, ses parents avaient le sommeil lourd. Le chat lui n’avait pas cette chance, mais était trop effrayé par lui pour oser mettre la patte dans le périmètre d’action de son tortionnaire. Il ne fut donc pas inquiété (du moins pour le moment).
Etant donc obligé de continuer dans l’obscurité et de se rabattre sur des recoins moins en hauteur (un Hut retient la leçon quoi qu’il arrive, enfin jusqu’à un certain âge…), il se décida finalement pour le coffre à jouets. Assez grand pour contenir dix chapeliers juniors, il était rempli de peluches, cubes-lettres, petits-trains et autres jouets pour enfants.
Autant dire que le bambin nageait dans un océan de bonheur. Il avait tout cela pour lui et personne pour le détrôner de son paradis. Oui, c’était vraiment le bonheur. Le jouet qui l’intrigua le plus fut une peluche de lapin blanc. Ses grandes oreilles, son petit nez rose trop mignon, et la montre qui pendait à son cou. Il faut dire que le mécanisme de ces engins est fascinant, et peut facilement intriguer les plus jeunes.
Qui n’a jamais tenté de passer son doigt dans les rouages afin d’observer la réaction produite ? (Sûrement un grand nombre d’entre vous en fait…) Bref, son aventure se déroulait à merveille. Mais, comme tous les enfants de son âge (et certains adultes d’ailleurs), il ne pouvait pas s’intéresser à la même chose plus de cinq minutes d’affilée. Nous pourrons néanmoins retenir que c’est ce jouet qui l’aura occupé le plus longtemps.
Il n’avait plus rien à faire ici désormais, et il était temps d’explorer d’autres horizons. Il prit donc la direction de la porte accompagné par sa fidèle monture.
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Dim 17 Fév - 11:35
L'enfance du Chapelier ~ Chapitre 2
Et le cœur de la maison… Le salon pourquoi ?
Un bon feu dans l’âtre, un canapé des plus confortables, des coussins. Plein de coussins ! Notre polisson avait beau sécher la sieste, ce n’était pas pour autant qu’il allait se priver de ces choses moelleuses remplies de plumes.
Néanmoins… Cet endroit était aussi le repère du chat. Blitz le terrible saura s’en charger me direz-vous, mais il faut se rappeler que les parents dorment et… Qu’on était plus dans son territoire. Ainsi, ici le chat était roi, le chat faisait la loi.
Pour l’instant le gentil matou dormait, il avait donc le champ libre. Attention toutefois : un chat ne dort que d’une oreille, et est aussi très rancunier…
Le bambin ne l’avait pas encore remarqué au coin du feu, et c’était tant-mieux car il ne se doutait pas vraiment du danger que l’animal représentait. Seuls les coussins semblaient l’intéresser.
Et quelle ne fut pas sa joie lorsqu’il les déchira ! De voir toutes ces plumes éparpillées ! Il s’en fit un nid, mais n’y resta que peu de temps car cette denrée était comptée. En effet s’il voulait découvrir un maximum de nouveautés il ne devait pas se laisser distraire !
Un grand meuble le captiva soudain. Tant de couleurs ! Le gamin ne le savait pas mais il avait mis la main sur la réserve de bouteilles de la famille… Pour lui c’était juste de nouveaux jouets à sa disposition, et il avait bien envie de tous les tester ! Pas très futés ses parents, ils avaient laissé la clé sur la serrure. Ce genre de mécanismes ne résistait pas longtemps au petit monstre…
Ce fut une véritable… Eh bien un grand gâchis ! Il cassa des bouteilles, en renversa d’autres, bientôt il baigna dans une marre d’alcool. Il réussit tout-de-même à en ouvrir une sans en renverser (petite bouteille de bière, la préférée de nos chers amis germaniques) et goûter un petit-peu. Finalement il apprécia mais sans plus… L’amour de cette boisson lui viendrait plus tard (il faut dire qu’il y retourna à maintes reprises par la suite…).
Mais revenons-en à notre ami le chat !
Pas très content d’avoir été réveillé par le bruit infernal du verre brisé, son humeur n’était pas des meilleures... Et c’était le sale gosse qui provoquait tout ce raffut en plus ! Il s’approcha lentement de son ennemi dans l’obscurité.
Ce ne fut qu’une fois sa petite expérience terminée que Blitz remarqua les deux grands yeux jaunes luisant dans l’obscurité. Pour lui il ne s’agissait que de deux trésors supplémentaires…
Eh oui, dommage pour le chat ! Car tout ce qui brille attise la convoitise, et un bébé ne fait pas exception ! N’ayant pas le temps de réagir, Blitz s’était déjà jeté sur l’une des mirettes. Il éprouva une certaine… Douleur.
Poussant des feulements agressifs tout en griffant dans le vide, il finit par battre en retraite afin de sauver l’œil restant (et sa dignité). Le petit fut déçu de ne pas avoir pu garder la jolie baballe brillante, mais lorsqu’un chat se cache dans la pénombre rien ne peut l’en déloger. Et croyez-moi cette défaite attisait juste sa rage, et cet animal obtient toujours sa vengeance !
L’enfant n’avait plus rien à faire ici, il mena donc son fidèle dada vers la cuisine.
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Sam 23 Fév - 23:19
L'enfance du Chapelier ~ Chapitre 3
Quand on voit les dégâts provoqués par notre cher poupon dans les pièces précédentes, on a de quoi s’inquiéter de ce qui lui arrivera dans la cuisine… Surtout que son ennemi mortel n’en a pas fini avec lui, et qu’un accident est vite arrivé quand on est entouré de tant de couverts.
Heureusement pour lui, son innocence le préservait de toutes ces inquiétudes, et ses parents ne se rongeaient pas trop les sangs non plus, encore bien assoupis.
Il vagabondait donc librement, chevauchant son fidèle destrier de bois, tout aussi courageux que son maître. Il est vrai que le bois ne ressent que peu de choses dans le monde réel… Finalement une joyeuse inconscience entourait les habitants de la maisonnée (excepté pour ce pauvre bougre de chat).
On dit souvent de ne pas laisser l’argenterie à portée des enfants n’est-ce pas ? Oh, papa et maman respectaient parfaitement ce crédo, mais le matou lui ? Eh-bien il attendait son heure, à l’affut du moindre mouvement de Blitz. Son unique œil était comme un balancier dont le mouvement était défini par les allées et venues du bambin.
Mais il n’était pas encore l’heure de la vengeance, car notre cher animal était un grand sadique, et aimait frapper au moment où sa proie croyait nager dans le bonheur. Il attendait donc le moment propice, celui dont il tirerait le plus de plaisir…
Pour l’instant donc l’aventurier en herbe faisait le tour de la table. Il hésitait à grimper sur la chaise pour atteindre le haut. Sa mésaventure dans la chambre ne l’avait pas laissé indifférent, et il ne voulait pas prendre trop de risques.
Le soleil déclinant que l’on pouvait apercevoir par la fenêtre le décida. Si il voulait avoir vu et expérimenté le plus de choses possibles, il fallait se dépêcher ! Plus d’hésitations alors, sus à la table !
Tout se déroula sans encombres, hormis le fait que la nappe souffrit de quelques déchirures dues aux dents (on pouvait les confondre avec des traces de griffes d’ailleurs, et ce n’était pas au goût de notre cher minou qui ne voulait pas avoir à payer pour les bêtises du jeune sot).
La récompense fut de taille : jambon, fromage, Wurst, Schwartzbröt… Tous les ingrédients d’un délicieux petit goûter ! Un peu de bière aussi (élément récurrent dans une maison allemande), mais il ne fallait pas trop abuser des bonnes choses.
C’est pendant ce festin digne d’un roi que l’ennemi frappa. Il semblait en effet que le temps était venu de mettre un terme aux batifolages de ce jeune blanc-bec qui pensait être le souverain de la maisonnée. Le chat est maître dans sa demeure !
Poussant le tiroir remplis de ses fameux instruments de la vengeance, il fit un sourire sadique qui en aurait fait pâlir plus d’un. Bientôt leur contenu se déversa à flot au-dessus de la table. Plus que quelques centimètres et il serait définitivement débarrassé de son problème de vermine…
C’était sans compter que sans faire exprès, il avait choisi le tiroir des cuillères. Encore raté ! Le bambin fut un peu surpris (et cogné) mais trouva finalement amusant de tordre ces petites choses argentées… Et pas de chance pour le matou, il s’en lassa assez vite et descendit de son perchoir hors de portée du reste de l’argenterie.
Il n’y avait plus grand-chose à faire ici, il enfourcha donc son compagnon et sortit par a porte du salon pour se diriger vers l’escalier menant à l’étage.
Pendant ce temps son vicieux ennemi ourdissait un nouveau plan machiavélique.
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Ven 1 Mar - 17:31
L'enfance du Chapelier ~ Chapitre 4
À contrecœur, le charmant petit bambin dut abandonner le vaillant cheval de bois qui l’avait accompagné pendant tant de minutes… En effet, il était tout simplement impossible d’entamer l’ascension de l’escalier avec un véhicule doté de roues.
Et comble du malheur, il ne put même pas lui glisser quelques mots d’adieu, ne possédant pas encore la faculté du langage. Il ne réussit qu’à créer un assortiment de gazouillis, tous plus déprimants les uns que les autres. En français cela aurait donné à-peu-près ça :
« Au-revoir mon fidèle destrier ! Tu fus un compagnon fidèle et jamais tu ne t’es plaint durant ce long périple. Nous ne pouvons pas continuer ensemble plus longtemps, mais sache qu’une fois que tout cela sera terminé je te retrouverai, et nous aurons d’autres aventures ensemble. Prends soin de toi mon ami. »
Le pauvre enfant en avait les larmes aux yeux. Pourquoi tant de haine contre les êtres inanimés à roulettes ?! Pourquoi ne pouvaient-ils accéder aux verts pâturages de l’étage ?! Qu’avaient-ils fait pour mériter ce sort ?! Ô tragédie !
Au bout de cinq secondes, il réussit à se calmer. C’est l’avantage lorsqu’on est un gosse surexcité atteint d’un déficit de l’attention : on oublie vite les aléas du destin.
Gravir les marches fut pénible… Très pénible.
Imaginez un asticot tentant d’escalader une pomme pour en atteindre le sommet. Ajoutez à cela que la pomme possède des régularités rectangulaires espacées à intervalles réguliers, et ajoutez à votre bestiole peu ragoûtante des pattes. Néanmoins le mouvement est le même : on pousse on s’étale de tout son long, on bave, on pousse, on s’étale…
Autant vous dire qu’il garderait quelques bleus de cette farce de l’architecte. Heureusement que son compagnon n’assistait pas au spectacle… (En réalité d’en bas il pouvait tout voir, et s’il avait été vivant ses hennissements et ses pertes d’équilibre à force de se gausser auraient réveillé toute la maisonnée)
Une fois au sommet, Blitz se redressa fièrement sur ses quatre pattes. Il avait réussi cette épreuve, la dignité du Hut était sauve. Mais qu’est-ce qui pouvait bien valoir la peine qu’on se donne tant d’efforts là-haut ? Un sacré trésor sans aucun doute, et le petiot avait bien l’intention de lui mettre le grappin dessus.
Mais pour l’instant son choix de destination se porta sur la salle de bain. Spacieuse, raffinée… Mais gare ! Car l’eau peut se révéler redoutable, surtout à cet âge-là. Et n’oublions pas qu’un certain chat a juré vengeance, et qu’il a certainement suivi notre ami dans l’ombre.
Oh, les chats ont peur de l’eau me dites-vous ? Croyez-moi quand on a perdu un œil à cause de quelqu’un, il s’agit bien du cadet de nos soucis. N’oublions pas que Némésis a beaucoup de pouvoir…
À part les serviettes dans lesquelles on pouvait s’enrouler, il n’y avait pas grand-chose d’intéressant. Sauf peut-être… Cette bouteille de shampoing brillante !
Oui, approche mon petit, pensait le vil animal. Viens un peu plus près du bord, que je te fasse basculer dans la baignoire… Ouvrir le robinet sera ensuite un jeu d’enfant, et tu te repentiras de tous tes crimes ! Je te tiens mon mignon…
Heureusement les plans du matou avortèrent une fois encore, et lorsqu’il se propulsa pour faire tomber son ennemi, celui-ci revint sur sa décision et choisit de quitter les lieux, ne laissant que le vide à sa place pour que l’animal se réceptionne.
Il était donc coincé pour un petit moment ici, le temps qu’il réussisse à escalader la paroi glissante en l’entamant à coups de griffes. Ou bien que quelqu’un le retrouve et aie pitié de lui. Car cette ascension risquait fort d’être très malaisée…
Pour Blitz en tout cas il ne restait plus qu’un lieu à explorer : la chambre de ses parents.
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Dim 3 Mar - 14:34
L'enfance du Chapelier ~ Chapitre 5
Le suspense était à son comble… Quel trésor merveilleux pouvait bien résider dans ce lieu sacré ? Qu’est-ce qui pouvait valoir le prix de tant d’efforts ? En tout cas ça avait intérêt de valoir le coup sinon le bambin n’hésiterait pas à tout casser. On ne déçoit pas un Hut impunément.
La porte était entrouverte. Tant-mieux, cela lui faciliterait la tâche. Pour une fois qu’il n’aurait pas à trop se fouler pour accéder à un lieu… Il se remémorait encore l’épisode douloureux de l’escalier, aussi bien dans son esprit que dans sa chair.
Il entra donc clopin-clopant à quatre-pattes dans la chambre, en repoussant doucement la porte avec sa tête. Il lui fallait néanmoins être discret, car ses parents étaient là, et dormaient profondément. Un bruit mal placé pouvait foutre en l’air toute l’expédition, et c’était hors de question. Il avait abandonné son ami, souffert dans l’escalier infernal, combattu le chat. Tout cela devait lui permettre de trouver son trésor. Sinon tout ce travail d’aventurier n’aurait servi à rien !
La chambre était plongée dans la pénombre, encore plus que tout le reste de la maison. Seule une faible lumière arrivait à filtrer à-travers les rideaux. On ne distinguait que les formes, il faudrait donc fouiller partout et s’approcher au plus près des objets louches.
Tout d’abord il tâta un pied du lit, le plus silencieusement possible, il contourna la dangereuse masse contenant ses chiens de garde. Ce fut sa plus grande peur durant cette aventure. Seul leur souffle régulier lui permettait d’être sûr qu’ils dormaient encore. Si jamais il était découvert, il aurait le droit à une surveillance accrue, et ne pourrait pas réitérer l’expérience.
Le bambin arriva près de la commode. Oui, il le sentait, sa récompense se trouvait au sommet ! Quelle chance : les tiroirs ouverts formaient une sorte d’escalier. Il allait donc encore souffrir un peu, mais en silence, et avec le réconfort à la clé. Enfin ses sacrifices allaient payer !
Ayant gagné de l’expérience dans l’escalade d’escaliers, il parvint avec plus de facilité sur la commode. Devant lui, se tenaient de magnifiques formes toutes plus extravagantes les unes que les autres. Des chapeaux !
Car en effet, son père chapelier entreposait certaines de ses créations dans la chambre. Blitz pût donc s’amuser avec tous ces couvre-chefs raffinés. Chacun avait sa particularité, son petit plus qui le rendait unique. C’est sûrement de cet épisode de sa vie que naquît la passion de notre fou chapelier.
Il nageait dans le bonheur, et aucune des œuvres d’art ne le lassait. Mais tout d’un coup… Catastrophe ! Ses parents se réveillaient !
Qu’allait-il faire ? Il ne pouvait se faire prendre après avoir enfin trouvé son trésor ! Malheureusement ils commençaient déjà à s’étirer en baillant… Il lui fallait agir vite !
***
« Chérie ? Pendant que je fais le café tu peux aller réveiller le petit ? »
« Bien-sûr mon amour ! »
Madame Hut se dirigea vers la chambre de son fils. Par chance, elle n’avait pas entendu les miaulements du chat, encore trop assoupie. Néanmoins nul doute que quand elle et son mari seraient plus réveillés, et constateraient certains… Détails dirons-nous, le matou serait puni. Sauf si l’on découvrait que Blitz n’est pas dans son lit…
« Oh, mon trésor, que fais-tu avec ce chapeau ? »
Il était bien à sa place, endormi comme il fallait (du moins c’était ce qu’il simulait), blotti contre un haut-de-forme vert. Sa mère eut bien quelques interrogations quant à la présence de cet objet ici, mais elle finit par se convaincre qu’elle l’avait donné à son fils en guise de peluche (les parents sont si naïfs…).
Blitz ouvrit tout-à-coup ses yeux pétillants (de malice, mais elle crut qu’il s’agissait d’une joie enfantine de retrouver sa mère au réveil). Il avait réussi, se camouflant sous le chapeau, profitant de la pénombre ambiante, à se glisser discrètement dans son berceau. Il pourrait donc vivre encore de nombreuses aventures dans la maison ! Il enfourcherait de nouveau son fidèle destrier en quête de sensations fortes. En plus tout ce qu’il découvrirait, même ce qu’il avait déjà vu aujourd’hui, serait nouveau encore une fois. L’avantage du manque de capacité mémorielle à cet âge.
Mais malgré cela une seule chose importait pour lui à cet instant : ce merveilleux objet qu’était le chapeau. Oui, un jour il en créerait d’aussi beaux que ceux qu’il avait pu admirer. Un jour, il prendrait la suite de son père. Un jour, il serait chapelier !
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