L'inconnu, le solitaire, l'homme froid, le nomade.

Il est seul. C'est un solitaire. Pour lui, les autres font plus que l'encombrer. Ils l'agacent. Le gênent. Alors, l'homme tue continuellement. Se débarrassant ainsi de ces gêneurs mal léchés, il continue sa route sans se fatiguer. Comment pourrait-il soupirer ? Au contraire, l'humain inspire. Il hume l'odeur métallique du sang, le sentiment de bienfaisance qu'elle lui procure. Puis il le lèche. S'en imprègne allègrement. Jusqu'à ce qu'il n'en reste plus une goutte. Sans laisser aux victimes le temps de penser, de réfléchir à ses actes effroyables, il leur ôte impunément la vie, comme si c'eut été la plus naturelle chose au monde. Comme s'il n'en avait jamais eu assez. Comme si sa soif résidait dans l'hémoglobine.
Excepté les précédentes informations, on ne sait pas grand chose de lui : les fédéraux n'ont jamais réussi à le coincer, et le tueur repartait sans laisser de trace. Disparaissant dans la nature.
Pour ensuite la réduire à néant.
Or, il est fort déconseillé de ne serait-ce que croiser son regard, apercevoir sa silhouette détachée, pourtant dissimulée derrière les autres... dissimulée, car après tout, il est humain : ne résistant pas à ses pulsions meurtrières, il est tout de même faible mentalement. Épileptique, il lui arrive de faire des crises n'importe où et n'importe quand. Mais au fond de lui, il se dit que la seule façon de guérir est, d'éternellement, prendre des vies. En soi, c'est un fou ; même s'il n'en a pas conscience et se croit invincible.

Il ne sait pas qui il tue. Il ne sait pas où il tue. Ni pourquoi il le fait.
En revanche... il détient la clef de comment.