Annabelle Roziers ▬ Tout ira bien, ne t'en fais pas.

“Tu es trop joyeuse, Annabelle. Quand cesseras-tu de sourire ?”

Une fois, on m'a posé cette question, et j'ai ri. J'ai ri comme si cela était la chose la plus risible, la plus ridicule que j'ai jamais entendue. Un rire que l'on pouvait croire dément, et pourtant j'avais bien toute ma tête à ce moment là. Mes lèvres s'étaient étirées davantage, et mon rire trop entendu en était une fois de plus ressorti. Je ne cesserais jamais de sourire, jamais d'être joyeuse. Non, jamais. Parce que je ne peux m'attacher qu'à ça, ce sourire dévoilé par toutes mes dents blanches. Il n'y a que cela qui puisse m'aider à tenir debout face aux cruautés de la vie, car contrairement à ce que l'on pourrait penser je ne les renie pas. Ma philosophie, c'est tout simplement de profiter à fond de l'existence que l'on m'offre. Je ne peux pas comprendre les pessimistes, ceux qui croient que tout est fini alors que tout vient à peine de commencer. Oui, ce sont des personnes que je n'apprécie pas.

Si je cesse de sourire, c'est que je suis détruite, vraiment pas dans mon assiette. Toujours avec ce même sourire aux lèvres, ce sourire de Joconde, car je ne veux pas dévoiler mes vrais sentiments. Je laisse aux autres le soin de croire que je suis complètement illuminée, hyperactive et utopiste. Mais bon, c'est ce qui me ressemble le plus après tout. Il est vrai que je suis une vraie pile électrique, je n'arrête pas de bouger et de parler, même si c'est totalement inutile par moments, je ne peux tout simplement pas m'en empêcher ! Je suis très sociale aussi, dès que je vois quelqu'un je n'hésite pas à aller le voir, quitte à me faire rembarrer aussi sec... Mais bon, cela ne me décourage pas pour autant et j'essaie avec quelqu'un d'autre, puis quelqu'un d'autre, puis quelqu'un d'autre... Sans m'arrêter. Aussi ai-je une liste d'amis assez évoluée. Enfin, d'amis... Tant que je ne me dispute pas avec mes connaissances, ce sont mes amis. Ma vision de l'amitié vous semble simple ? Et alors ! Si cela vous dérange, tant pis pour vous, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ! Eh oui, je suis quelqu'un d'opiniâtre, je ne mâche pas mes mots même si parfois je devrais, je dois l'avouer... Mais bon, je ne me soucie que très peu de l'avenir. Insouciante, dîtes-vous ? Absolument. Mais moi, je vis dans le présent, et peut-être que dans ce monde de fous, ce merveilleux univers, cela vaut mieux ? Qui sait. Mieux vaut ne pas s'en soucier pour l'instant, n'est-ce pas ?