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André DUBOIS - Textes des interforums

Encre Noire
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Personnages : André DUBOIS (Sables et Câbles), Marie-Suzanne de Licornia (Brises), Dorante & Clindor (Brises)
Messages : 323
Date d'inscription : 19/12/2020
Encre Noire
Ven 12 Mai - 15:47
Le principe de ces posts:

NanoRP - Epreuve 5


Enoncé:

  A l’extérieur du laboratoire, je chasse des petites créatures. En général, elles ressemblent à des insectes un peu étranges. Pourtant, j’ai cru comprendre que ce sont des Objets. J’ai l’impression que ce mot est un fourre-tout pour désigner la faune et la flore de l’Esquisse, car ils peuvent tout aussi bien ressembler à une chaise qu’à une araignée géante.
  J’attrape l’une d’entre elles, qui m’est inconnue. Je me pose au sol et je la goûte. C’est peut-être imprudent mais je ne connais pas d’autres moyens de savoir si je pourrais la manger. Je grimace, son goût est vraiment mauvais. Je sors mon carnet de mon sac. A l’endroit où je prends des notes sur ces animaux, je note sa description physique et j’ajoute qu’elle n’est pas comestible, au cas où je la recroiserai un jour.
 Après avoir rangé mon carnet, j’aperçois ensuite ce qui semble être une machine. Je m’en approche. On dirait une tablette avec un chargeur. Je range le chargeur dans mon sac et prends la tablette. Je cherche son bouton power puis je l’allume. L’écran affiche un clavier avec l’icône d’un micro sur l’un des boutons. Peut-être que je pourrai communiquer avec, plutôt qu'avec mon carnet. J’écris dessus puis clique sur le bouton avec le micro :
  « Bonjour. »
  Je commence à sourire, puis je recommence :
  « J’aime les chats. »
  Ça marche ! Je m’en réjouis. Elle me permettra de pallier plus facilement à mon mutisme. Je continue de tester le synthétiseur vocal, allongeant de plus en plus les phrases. Ce petit objet me captive au point de ne plus voir le temps passer.
  « Est-ce toi qui a parlé ? »
  Je lève la tête. Une jeune fille aux courts cheveux blond foncé me fait face. Ses yeux marrons posent sur moi un regard intrigué et méfiant. Elle tient une dague, ce qui est prudent vu les dangers de l’Esquisse. Elle ressemble à une adolescente mais il est difficile de juger ici. Après tout, Crevette a le physique d’une enfant sans l’être réellement. Je pense avoir mis le son trop fort, pour avoir attiré son attention. Je le baisse et écris sur ce qui me sert de synthétiseur vocal :
  « Oui. »
  Son regard devient moins méfiant et elle sourit.
  « J’allais te dire de parler moins fort, mais là, ça va. Je peux te poser une question ?
  - Tu viens de le faire. »

  Elle fait un petit rire.
  « Bien vu. Comment une libellule comme toi arrive à écrire sur une tablette ?
  - J’ai été humain avant d’arriver à l’Esquisse. »

  L’adolescente écarquille les sourcils.
  « La vache, c’est vraiment ****dique comme situation ! Et l’Esquisse, c’est le nom de ce monde ? »
  Je plisse les yeux mais me retiens de commenter le gros mot. Ce n’est pas le moment.
  « Oui, c’est le nom de ce monde.
  - Bon, au moins, je sais où je suis. Mais comment je suis arrivée là ? Pourquoi je ne suis pas avec mes potes ? Pourquoi le ciel est violet ? Pourquoi une grosse fleur en plastique a failli m’attraper ? Heureusement que j'ai trouvé une dague par terre pour en couper la tige ! »

  C’est drôle, le nombre d’objets utiles que nous pouvons trouver sur le sol.
  « Pour les trois premières questions, je me pose à peu près les mêmes. Et la fleur en plastique est un Objet. Ici, un Objet est une créature de l’Esquisse, qui peut autant ressembler à un être vivant qu’à un vrai objet. La plupart des Objets sont dangereux, même s’il y a des exceptions. Stirling, par exemple.
  - Qui est Stirling ?
  - Un piston à roulettes qui parle. Il se trouve dans le laboratoire.
  - Dans le laboratoire ?
  - Oui, un groupe de survivants s’y est réfugié. J’en fais partie. Il y a un réfectoire, une infirmerie et des dortoirs. Est-ce que tu veux venir ? »

  Elle sautille d’enthousiasme à ma proposition.
  « Bien sûr que je veux venir ! Comme ça, je serai en sécurité. Et comme on le dit chez moi, l’union fait la force ! Comment tu t’appelles ?
  - Va te faire voir. »

  Je regarde la tablette, très surpris. Je relis ce que j'ai écrit. Non, je ne me suis pas trompé. Mais qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi elle ne fonctionne plus, alors qu’elle marchait avant ? Bien entendu, mon interlocutrice s’énerve.
  « Comment tu m’as parlée, là ?!
  - Si tu étais honnête, ce serait plus simple. »

  J’ouvre grand mes yeux, tandis que la blonde semble être sur ses gardes. La machine parle toute seule. Mais qu’est-ce que c’est, au juste ?
  « La perturbation de ta voix est aussi légère que celle des personnes habituées aux dangers. Or, tu prétends le contraire. Même si tu ressens de la colère, sa grande intensité est feinte, comme si tu étais froide en temps normal. Alors arrête de mentir. »
  Cette machine analyse-t-elle les voix ? Ce qu’elles disent, et leur intonation ? Est-ce un détecteur de mensonges ? Pourquoi l’inconnue mentirait-elle ? Elle prend la parole :
  « Tu es un détecteur de mensonges, n’est-ce pas ?
  - Et un synthétiseur vocal. »

  Son regard devient alors plus froid.
  « D’accord, je vous dis la vérité. J’ai la vingtaine et je suis tueuse à gages. »
  Tueuse à gages ? Si je n’étais pas déjà muet, je le serais de terreur.
  « Je ne tuerai personne dans ton groupe, ce serait une mauvaise idée. Et j’ai vraiment trouvé la dague par terre. »
  Je commence à réfléchir. Je la crains, avec son nouveau visage. Elle pourrait potentiellement tuer les autres survivants. Mais il y a d’autres cas dans mon groupe. Une cannibale, une petite folle du sabre, un loup ne contrôlant pas ses instincts… S’il n’y avait pas de gens normaux à côté, je ne les aurais pas rejoints. Et puis, ses capacités pourraient être utiles pour combattre. Toutefois, il pourrait être imprudent d’emmener un autre individu dangereux. J’écris sur ma tablette, en espérant qu’elle ne parlera plus à ma place :
  « Tes capacités peuvent être utiles. Si tu nous confies ta dague, je te propose de venir dans le laboratoire. Nous pourrons te la rendre quand tu en auras besoin, notamment pour combattre des Objets. Et je te propose de t’accompagner, au moins pendant un moment. »
  Elle sourit encore, mais pas aussi innocemment qu’avant.
  « Je te conseille plutôt de me laisser ma lame, de ne dire la vérité à personne et de me laisser jouer les adolescentes turbulentes au grand cœur. Sinon, je t’écrabouille. »
  Je plisse les yeux.
  « Tu préfères rester dehors et potentiellement mourir toute seule, sans espoir de retourner sur Terre ?
  - Il y a sûrement d’autres groupes de survivants.
  - Peut-être. Je n’en ai pas vu mais c’est possible. »

  Je comprends qu’il n’y a pas moyen d’arriver à un terrain d’entente. Je lui parle une dernière fois avec ma tablette :
  « A bientôt, ou adieu.
  - Adieu. »

  Je range la machine et m’éloigne de cette femme. Sentant quelque chose s’approcher derrière moi, je m’envole davantage et plus rapidement. J’entends une lame tomber au sol et pousse un soupir de soulagement. Je sais qu’elle ne peut plus me rattraper.
  Sans ce détecteur de mensonges, je n’aurais peut-être pas vu sa vraie nature, et je le remercierai pour ça. Toutefois, je lui demanderai de ne plus parler à ma place, et de me faire part de ses soupçons en privé. Les exposer au potentiel ennemi, grossièrement ou non, risquerait d’empirer les choses. Quant à moi, je devrai davantage ouvrir l’œil.


Dernière édition par Encre Noire le Ven 12 Mai - 16:42, édité 4 fois



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Encre Noire
Ven 12 Mai - 16:04

BàT de NanoRP - Réécriture de l'épreuve 5


C'est une réécriture de mon texte de l'épreuve 5. Je l'ai faite principalement pour en améliorer le rythme mais ça m'a aussi permis de corriger quelques fautes mineures. En fait, c'est surtout la fin qui a été modifiée. Si vous êtes en train de faire un podium pour l'épreuve 5, je vous conseille fortement de finir le podium avant de lire cette réécriture, encore plus si vous n'aviez pas lu mon texte de l'épreuve 5 pour l'Esquisse. Si vous ne faîtes pas de podium pour l'épreuve 5, alors vous pouvez lire ce texte même si vous n'aviez pas lu l'original. Toutefois, je vous conseille de lire l'original avant.
Maintenant, je vais partir du principe que vous aviez tous lu mon texte pour l'épreuve 5. Donc pas d'explication sur l'univers de l'Esquisse ni sur le personnage d'André. Elles y sont déjà dans le texte de l'épreuve.
Bonne lecture !


  A l’extérieur du laboratoire, je chasse des petites créatures. En général, elles ressemblent à des insectes un peu étranges. Pourtant, j’ai cru comprendre que ce sont des Objets. J’ai l’impression que ce mot est un fourre-tout pour désigner la faune et la flore de l’Esquisse, car ils peuvent tout aussi bien ressembler à une chaise qu’à une araignée géante.
  J’attrape l’une d’entre elles, qui m’est inconnue. Je me pose au sol et je la goûte. C’est peut-être imprudent mais je ne connais pas d’autres moyens de savoir si je pourrais la manger. Je grimace, son goût est vraiment mauvais. Je sors mon carnet de mon sac. A l’endroit où je prends des notes sur ces animaux, je note sa description physique et j’ajoute qu’elle n’est pas comestible, au cas où je la recroiserai un jour.
 Après avoir rangé mon carnet, j’aperçois ensuite ce qui semble être une machine. Je m’en approche. On dirait une tablette avec un chargeur. Je range le chargeur dans mon sac et prends la tablette. Je cherche son bouton power puis je l’allume. L’écran affiche un clavier avec l’icône d’un micro sur l’un des boutons. Peut-être que je pourrai communiquer avec, plutôt qu'avec mon carnet. J’écris dessus puis clique sur le bouton avec le micro :
  « Bonjour. »
  Je commence à sourire, puis je recommence :
  « J’aime les chats. »
  Ça marche ! Je m’en réjouis. Elle me permettra de pallier plus facilement à mon mutisme. Je continue de tester le synthétiseur vocal, allongeant de plus en plus les phrases. Ce petit objet me captive au point de ne plus voir le temps passer.
  « Est-ce toi qui as parlé ? »
  Je lève la tête. Une jeune fille me fait face. Ses courts cheveux blond foncé sont coiffés d’un chignon. Ses yeux marrons posent sur moi un regard intrigué et méfiant. Elle tient une dague, ce qui est prudent vu les dangers de l’Esquisse. Elle ressemble à une adolescente mais il est difficile de juger ici. Après tout, Crevette a le physique d’une enfant sans l’être réellement. Je pense avoir mis le son trop fort, pour avoir attiré son attention. Je le baisse et écris sur ce qui me sert de synthétiseur vocal :
  « Oui. »
  Son regard devient moins méfiant et elle sourit.
  « J’allais te dire de parler moins fort, mais là, ça va. Je peux te poser une question ?
  - Tu viens de le faire. »
  Elle fait un petit rire.
  « Bien vu. Comment une libellule comme toi arrive à écrire sur une tablette ?
  - J’ai été humain avant d’arriver à l’Esquisse. »
  L’adolescente écarquille les sourcils.
  « La vache, c’est vraiment ***dique comme situation ! Et l’Esquisse, c’est le nom de ce monde ? »
  Je plisse les yeux mais me retiens de commenter le gros mot. Ce n’est pas le moment.
  « Oui, c’est le nom de ce monde.
  - Bon, au moins, je sais où je suis. Mais comment je suis arrivée là ? Pourquoi je ne suis pas avec mes potes ? Pourquoi le ciel est violet ? Pourquoi une grosse fleur en plastique a failli m’attraper ? Heureusement que j'ai trouvé une dague par terre pour en couper la tige ! »
  C’est drôle, le nombre d’objets utiles que nous pouvons trouver sur le sol.
  « Pour les trois premières questions, je me pose à peu près les mêmes. Et la fleur en plastique est un Objet. Ici, un Objet est une créature de l’Esquisse, qui peut autant ressembler à un être vivant qu’à un vrai objet. La plupart des Objets sont dangereux, même s’il y a des exceptions. Stirling, par exemple.
  - Qui est Stirling ?
  - Un piston à roulettes qui parle. Il se trouve dans le laboratoire.
  - Dans le laboratoire ?
  - Oui, un groupe de survivants s’y est réfugié. J’en fais partie. Il y a un réfectoire, une infirmerie et des dortoirs. Est-ce que tu veux venir ? »
  Elle sautille d’enthousiasme à ma proposition.
  « Bien sûr que je veux venir ! Comme ça, je serai en sécurité. Et comme on le dit chez moi, l’union fait la force ! Comment tu t’appelles ?
  - Va te faire voir. »
  Je regarde la tablette, très surpris. Je relis ce que j'ai écrit. Non, je ne me suis pas trompé. Mais qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi elle ne fonctionne plus, alors qu’elle marchait avant ? Bien entendu, mon interlocutrice s’énerve.
  « Comment tu m’as parlée, là ?!
  - Si tu étais honnête, ce serait plus simple. »
  J’ouvre grand mes yeux, tandis que la blonde semble être sur ses gardes. La machine parle toute seule. Mais qu’est-ce que c’est, au juste ?
  « La perturbation de ta voix est aussi légère que celle des personnes habituées aux dangers. Or, tu prétends le contraire. Même si tu ressens de la colère, sa grande intensité est feinte, comme si tu étais froide en temps normal. Alors arrête de mentir. »
  Cette machine analyse-t-elle les voix ? Ce qu’elles disent, et leur intonation ? Est-ce un détecteur de mensonges ? Pourquoi l’inconnue mentirait-elle ? Elle prend la parole :
  « Tu es un détecteur de mensonges, n’est-ce pas ?
  - Et un synthétiseur vocal. »
  Son regard devient alors plus froid.
  « D’accord, je vous dis la vérité. J’ai la vingtaine et je suis tueuse à gages. »
  Tueuse à gages ? Si je n’étais pas déjà muet, je le serais de terreur.
  « Je ne tuerai personne dans ton groupe, ce serait une mauvaise idée. Et j’ai vraiment trouvé la dague par terre. »
  Je commence à réfléchir. Je la crains, avec son nouveau visage. Elle pourrait potentiellement tuer les autres survivants. Mais il y a d’autres cas dans mon groupe. Une cannibale, une petite folle du sabre, un loup ne contrôlant pas ses instincts… S’il n’y avait pas de gens normaux à côté, je ne les aurais pas rejoints. Et puis, ses capacités pourraient être utiles pour combattre. Toutefois, il pourrait être imprudent d’emmener un autre individu dangereux. J’écris sur ma tablette, en espérant qu’elle ne parlera plus à ma place :
  « Tes capacités peuvent être utiles. Si tu nous confies ta dague, je te propose de venir dans le laboratoire. Nous pourrons te la rendre quand tu en auras besoin, notamment pour combattre des Objets. Et je te propose de t’accompagner, au moins pendant un moment. »
  Elle sourit encore, mais pas aussi innocemment qu’avant.
  « Je te conseille plutôt de me laisser ma lame, de ne dire la vérité à personne et de me laisser jouer les adolescentes turbulentes au grand cœur. Sinon, je t’écrabouille. »
  Je plisse les yeux.
  « Tu préfères rester dehors et potentiellement mourir toute seule, sans espoir de retourner sur Terre ?
  - Il y a sûrement d’autres groupes de survivants.
  - Peut-être. Je n’en ai pas vu mais c’est possible. »
  Je comprends qu’il n’y a pas moyen d’arriver à un terrain d’entente. Je lui parle une dernière fois avec ma tablette :
  « A bientôt, ou adieu.
  - Adieu. »
  Je range la machine et m’éloigne de cette femme. Sentant quelque chose s’approcher derrière moi, je m’envole davantage et plus rapidement. J’entends une lame tomber au sol et pousse un soupir de soulagement. Je sais qu’elle ne peut plus me rattraper.
  Je vole encore jusqu’à apercevoir le laboratoire. Le cœur battant, je me pose sur le dôme de l’observatoire, qui se trouve sur le toit. Je connais son secret, elle a tenté de me tuer. Elle avait l’occasion de me tuer avant. J’étais sur ma tablette, cela lui aurait été plus simple. Juste pas profitable pour elle. Mais j’ai senti quelque chose s’approcher de moi. C’est peut-être mon instinct de libellule. Si je ne l’avais pas senti, m’aurait-elle tué ? Je frisonne à cette pensée.
  Je regarde ma tablette, qui a détecté ses mensonges. Sans cette machine, je n’aurais pas su qui elle était. Je l’aurais peut-être amenée par ignorance. Mais même en sachant qui elle est, je lui ai proposé de venir, sous certaines conditions. Pour moi, une autre personne dangereuse mais utile au groupe ne changerait pas grand-chose. Mais si elle a tenté de me tuer, alors les autres pourraient le faire aussi. Pourquoi je les ai rejoints ? Ah oui, pour pouvoir rentrer…
  J’espère vraiment trouver un autre groupe…



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Ven 12 Mai - 16:29

BàT de NanoRP - Epreuve 4 de Just Married (6ème édition de l'interforum)


Depuis l'interforum, je m'entraîne à écrire des textes basées sur une ancienne épreuve d'interforum, de préférence une épreuve dont je n'ai pas encore lu les textes avant d'écrire le mien, pour ne pas me laisser influencer par les textes déjà postés.
Ici, c'est l'épreuve 4 de Just Married dont les consignes seront données par la suite. Cependant, j'ai écris ce texte au fur et à mesure, et après avoir un peu lu les textes de cette épreuve, j'ai l'impression d'avoir fait un hors-sujet, même si ça n'importe pas, en soi. Aussi, il a été relu par quelqu'un puis corrigé par mes soins.
Je vous souhaite une bonne lecture.^^


Epreuve 4 de Just Married - Si j'étais toi:

 J’ouvre lentement mes yeux, en recouvrant peu à peu mes autres sens. Les souvenirs de mes songes s’effritent, alors que je les préfère à l’Esquisse. Je me réveille sur un lit… Après m’être endormi dans les couloirs ? En plus, je suis dans une chambre. Pourquoi je me retrouve ici ? J’ai aussi changé physiquement. Que suis-je devenu ? Mes pattes arrières se sont agrandies. Mes pattes avant aussi, peut-être. Je bouge doucement ma tête pour en regarder une. Un bras… Une main… Des doigts. Je suis redevenu humain. J’avais oublié ce que cela faisait. Mon cœur se réchauffe, jusqu’à ce que je voie un détail incongru. J’ai des doigts de femme.
 Avec l’aide de mes bras, je me redresse. Puis je regarde autour de moi. Les murs violets, le poster de Queen, la bibliothèque remplie de livres… Je suis sûr d’avoir déjà vu cette chambre. Le lit se trouve dans un coin de la chambre, totalement collé au mur. Au mur d’en face se trouve une armoire avec un miroir sur l’une des portes. J’y regarde mon reflet. Mes cheveux sont longs et roux, mes yeux marrons, mon nez aquilin, mon visage ovale… Je suis Lise ?
  Je suis devenu ma petite sœur… Je peine à y croire, comment est-ce possible ? Sûrement un coup de l’Esquisse. Mais Lise n’est pas dans ce monde. Je suis sûrement sur Terre. J’ignore quel jour on est. Peut-être que Lise devrait travailler. J’ai trop tardé dans cette salle, à comprendre ce qui se passe. Mais parviendrai-je à la remplacer ? Je verrai plus tard, il est plus urgent de se lever. Précipitamment, je sors des couvertures, pose ses pieds sur le sol et commence à marcher jusqu’à la porte.
  « Pourquoi je suis debout ? J’ai été somnambule ?
  - Lise ? »
  Je me suis arrêté. Ai-je entendu sa voix dans ma tête ? Elle semble surprise aussi.
  « André ! C’est bien toi ?
 - Oui, c’est moi. »
  Ça doit être le cas. Je sens le cœur de Lise cœur battre la chamade.
  « Je dois rêver…
  - Non, sœurette. C’est réel. Je vais te le montrer. »
  Je lève un bras de Lise, avant de sentir ses yeux s’embuer. Oh non…
  « Je ne suis pas mort, petite sœur.
  - Alors pourquoi tu es dans mon corps ? »
  Cette question me rend confus. Que puis-je y répondre ?
  « Je ne sais pas… Non, Lise, ne pleure pas ! »
  Trop tard, elle pleure et… bouillonne de colère ?
  « Qui t’a tué, André ?! Dis-le moi ! Qu’est-ce qu’on t’a fait, il y a deux ans ?!
  - Deux ans ?… », murmuré-je.
  Autant de temps s’est écoulé ?…
  « André, personne ne t’a vu depuis tout ce temps ! Tu ne t’absenterais pas autant sans prévenir ! Qu’est-ce qui t’est arrivé ? »
  De plus en plus choqué, je reste muet. Quant à Lise, sa voix se brise.
  « Tu ne t’en rappelles plus ? »
  Après un certain temps, je réponds à cette question, d’une voix qui m’a l’air éteinte :
  « Non… »
  Ce qui s’est passé dans l’Esquisse… Est-ce mon imagination ? C’est sûrement le cas. Même si mes souvenirs semblaient réels, l’existence d’un monde aussi cruel et absurde m’apparaît improbable. Ai-je inventé cette histoire, pour échapper à la réalité ?
  Quand je sors de mes pensées, je remarque qu’elle est entrée la salle de bain. Devant l’évier, elle se regarde dans le miroir, les yeux rougis par les larmes. Fatiguée, elle se mouille le visage.
  « Est-ce que tu vas travailler ?
  - Non. Je suis en plein congé.
  - Tant mieux », lui dis-je, soulagé.
  Elle fait un sourire triste.
  « Tu ne veux pas que je travaille dans cet état ?
  - C’est bien ça. »
  Elle commence lentement à s’habiller.
  « Merci, André. Ça me touche. Mais il me faudra du temps pour m’en remettre. »
  Elle soupire.
  « J’aimerais bien en parler, mais je ne peux dire la vérité à personne. »
  Je réfléchis à une alternative.
  « Tu peux au moins dire que tu t’en inquiètes. Pas à nos parents, bien sûr. Mais à quelqu’un qui pourrait le prendre calmement. »
  Connaissant nos parents, tant que mon corps ne sera pas découvert, ce serait une mauvaise idée de leur en parler. Elle commence à se coiffer.
  « Merci, Andy.
  - Tu sais que j’ai du mal avec ce surnom.
  - Bah, je ne le dis pas en public, et ça reste mieux que « frérot ». »
  Elle marque un point. Aussi, je sens qu’elle essaie de dédramatiser, mais cela n’apaise pas son cœur.
  « Ne le prend pas mal, mais tu ne peux pas arrêter de me posséder ?
  - Te posséder ?
  - C’est bien ce que tu fais, non ? »
  Je me penche sur mes souvenirs de possession fantomatique selon plusieurs films, et à part le côté maléfique dans l’horreur, elle a raison. Et même en reconnaissant sa maladresse, je sais qu’elle ne pense pas à mal.
  « Je n’aime pas l’admettre mais c’est bien ce qui se passe. »
  Je comprends qu’elle veuille que ça s’arrête. A sa place, je n’aimerais pas qu’un fantôme suive mes faits et gestes. Et rester là ne l’aidera pas à faire son deuil. En plus, je ne souhaite pas non plus rester dans son corps. J’essaie d’en sortir. à plusieurs reprises, mais ces tentatives s’avèrent vaines.
  « Je n’arrive pas à sortir de ton corps.
  - Tu es coincé ?
  - Oui. »
  Il doit y avoir une solution. Enfin, je l’espère.
  « Tu me promets de ne pas te mêler de ma vie privée ? »
  Je commence à réaliser la teneur de sa question. Possible qu’il y ait des aspects de sa vie privée que je ne veuille pas connaître. Et je crois qu’elle n’a pas le moral à faire ce qu’elle aime faire.
  « J’essaierai. »
  Elle range sa brosse et sort de la salle de bain d’un pas lent. Je me sens mal pour elle mais j’ignore comment la réconforter. Je n’arrive pas à sortir de son corps, et quoi que je dise, je lui rappelle que je ne suis plus de ce monde. Je commence à me demander si je peux réchauffer son cœur, en tant qu’esprit. Je me concentre sur cet organe, pour essayer de lui remonter le moral.
  « Lise… Je veux te voir heureuse. »



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Ven 12 Mai - 16:41

BàT de Dusk Lumiris - Epreuve 3 de Metro


Salut, les lecteurs. Je suis Encre Noire, une joueuse de l'Esquisse. Depuis le dernier interforum, il m'arrive de m'entraîner en écrivant des textes solos basés sur une ancienne épreuve au choix, le plus souvent sans avoir lu les anciens textes avant. Ici, c'est l'épreuve 3 de l'interforum de Metro, dont je donnerai les consignes ici. Bonne lecture !

Epreuve 3:

Devant la porte d’une salle de laboratoire, un groupe de collégiens attendent en silence l’arrivée de leur professeur. Certains portent déjà leur blouse, d’autres la gardent dans leur cartable en attendant le début de la séance de travaux pratiques. Un grand homme roux aux yeux verts s’approche d’eux et les salue. Il ouvre la porte et, en enfilant une blouse, leur ordonne de faire de même et d’entrer dans la salle. L’un d’eux ne met pas de blouse. Il le retient et lui en demande la raison.

- Je l’ai oubliée chez moi, monsieur Dubois. Vous pourriez m’en prêter une ?

Le trentenaire fronce les sourcils.

- La semaine dernière, je vous ai dit d’emmener votre blouse pour aujourd’hui. C’est la deuxième fois que ça se produit, Alexandre. Et tu sais très bien que je ne prête pas de blouse à un élève qui a oublié la sienne plusieurs fois. Donne-moi ton carnet.

L’adolescent obéit. L’enseignant écrit quelque chose sur le carnet de correspondance, avant de l’indiquer à son élève.

- A la salle d’étude, tu vas montrer ce mot au surveillant. Il connaîtra le motif de ta permanence. Si tu te permets de te désister, j’en serai au courant. Après la fin de cette séance, tu as intérêt à la rattraper. Ça devrait être simple lors des deux heures de trous, auprès des élèves de ton demi-groupe. J’espère que ça te fera penser à ta blouse, la prochaine fois.

Le jeune garçon soupire puis s’éloigne de l’adulte, qui entre dans la salle. Il s’apprête à ouvrir son sac mais il n’y arrive pas. Pour cause, ses mains le traversent. Un rire sinistre le fait lever la tête. Il provient d’une dame âgée devant lui, qu’il n’a même pas vu arriver. Derrière elle, ses élèves ne réagissent pas, semblant avoir croisé le regard de Méduse. L’inconnue lui parle, un sourire aux lèvres :

- Alors, André, tu n’apprécies pas ce qui se passe ? Si tu pouvais faire de la magie, tu aimerais figer le temps, non ? Je le fais pour toi, c’est cadeau.

Son interlocuteur la regarde d’un air méfiant.

- Qui êtes-vous, madame ?

- Oh, tu ne me reconnais pas ? Normal, quand on vous nie l’existence de la magie. Je sais que tu as lu ma légende. Une sorcière russe qui enlève les enfants pour les manger, ça ne te dit rien ?

- Baba Yaga ?

- Oui, ici même, en chair et en os ! Au fait, ne t’avise pas de me mettre à la porte. Nous sommes bloqués dans cette salle, jusqu’à ce que je le décide.

- Mais que faites-vous ici ? Que voulez-vous de moi ?

- Je veux que vous m’amusiez.

Il hausse un sourcil.

- Je capture les enfants et je les cuisine. Quand je suis repue, je fais la sieste ou me concocte des potions. Une vie de sorcière, n’est-ce pas ? Le problème est que je vis isolée de tout. Les livres que je possède, je les ai tous lus. Aucune caravane d’artistes ne s’installe près de chez moi. Et ce que vous appelez le wifi ou le réseau ne passe pas dans ma maison. Alors je cherche les personnes qui pourraient m’amuser, et je vois un fort potentiel en toi.

- En moi ?

- Oui, en toi. Tu ne comprendras pas pourquoi, mais mon instinct me le dit. Et si tu arrives à me divertir, j’épargnerai tes élèves. C’est une belle chance que je te donne, non ?

- Si vous le voulez…

Il a beau comprendre qu’elle aurait pu le figer lui-aussi et prendre toute cette classe mais qu’elle ne l’a pas fait, il pense avoir une autre définition de la chance.

- Bien ! Nous allons faire une variante de « Tu préfères ». On va commencer doucement, pour que tu voies l’idée. Tu préfères avoir les mains flasques ou les oreilles décollées ?

- Je préfère vous voir partir.

La sorcière esquisse un sourire hilare face à cette réponse ferme.

- Tu pensais que ça marcherait ? Que je vais partir et te laisser en paix ? Tu as raison, je pourrai le faire… Avec les gosses en échange. Tu veux me les laisser ?

André soupire.

- J’ai compris, je jouerai le jeu.

- Très bien. Je réitère ma question : tu préfères avoir les mains flasques ou les oreilles décollées ?

- Les oreilles décollées.

André sent quelque chose se produire au niveau de ses oreilles. Il les touche de ses mains, elles sont décollées.

- As-tu compris les règles de ce jeu ?

- Malheureusement, oui.

- Très bien, question suivante ! Tu préfères embrasser une carpe ou danser avec une chèvre ?

L’idée de poser ses lèvres sur la bouche d’un poisson dégoûte André.

- Je préfère danser avec une chèvre.

- D’accord. On va changer de lieu, cette salle ne peut pas accueillir de chèvre. Mais avant, on va faire un petit arrangement.

Chaque élève se fait envelopper par une bulle avant de flotter dans les airs, sans aucune réaction. André serre les poings.

- Ne t’énerve pas, André. Je les emmène juste, pour les garder à l’œil. Si tu arrives à me divertir, ils retrouveront leur place, sans aucun souvenir de ce qui s’est passé. En route, mauvaise troupe !

Les deux adultes ainsi que toute la classe se retrouvent téléportés dans un enclos de chèvres. Les bulles flottent dans les airs, pour éviter de se faire éclater par les cornes.

- Vous ne craignez pas qu’on nous voie ?

- Oh, non. Je nous ai rendus totalement invisibles. Nous ressemblons presque à des fantômes, si tu vois ce que je veux dire.

Il repense à l’instant où ses mains ont traversé son sac. Puis il s’approche d’une chèvre et en prend les pattes. Une valse se joue pendant qu’il danse avec l’animal. Il sent ses pieds se dérober du sol. Autour de lui, les autres chèvres se prennent par les pattes avant et dansent eux aussi dans les airs. Ce spectacle étrange dure un moment, jusqu’à la fin de la musique. Alors les danseurs descendent doucement, et les chèvres se remettent sur quatre pattes. La sorcière applaudit.

- Bravo, André, bravo ! Tu danses très bien ! Je vais les épargner, en fin de compte.

Toute la classe disparaît. Leur professeur se réjouit de cette nouvelle, il pense que cette mascarade s’est terminée.

- Mais le jeu n’est pas fini, loin de là !

- Attendez, ce n’est pas censé s’arrêter ?

- Ça s’arrêtera quand je le décide, sinon ce n’est pas drôle.

Il soupire.

- Tu préfères devenir une grosse libellule muette ou une petite vache folle ?

Les deux options ne le réjouissent guère, mais l’une d’elles lui semble préférable aux autres.

- Une grosse libellule muette.

Il se sent son corps s’envoler dans les airs puis se métamorphoser. Il se sent différent. Il n’essaie pas de produire le moindre son, il sait qu’il ne peut plus parler.

- Tu préfères entrer dans mon antre ou mon jardin secret ?

- …

- Ah, zut, euh... Lève une patte pour la première option ou les deux pattes pour la deuxième.

L’insecte hésite plusieurs secondes avant de lever les deux pattes avant. Il se retrouve alors dans un cadre étonnant. Il trouve normal le lac à côté de lui mais les arbres multicolores et le ciel montrant d’étranges images le surprennent beaucoup.

- Dernière question. Tu préfères oublier notre rencontre ou ton identité ?

Tout de suite, il lève une patte. Soudain, il tombe par terre, évanoui. La sorcière émet un rire sardonique, s’amusant du calvaire qui attend son bouffon d’un instant.



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Ven 12 Mai - 16:51

Dusk Lumiris - Epreuve 6


Consignes:

J’ouvre lentement mes yeux, en recouvrant peu à peu mes autres sens. Les souvenirs de mes songes s’effritent, alors que je les préfère à l’Esquisse. Je me réveille sur un lit… Après m’être endormi dans les couloirs ? En plus, je suis dans une chambre. Pourquoi je me retrouve ici ? J’ai aussi changé physiquement. Que suis-je devenu ? Mes pattes arrières se sont agrandies. Mes pattes avant aussi, peut-être. Je bouge doucement ma tête pour en regarder une. Un bras… Une main… Des doigts. Je suis redevenu humain. J’avais oublié ce que cela faisait. Je regarde longuement ces mains. Mon cœur bat la chamade. Je ne me rappelle plus comment je suis retourné sur Terre, sous forme humaine, mais ça s’est bel et bien produit.

Lentement, je m’assieds sur mon lit. Un lit très confortable, qui change des tables ou autres meubles sur lesquels je dormais auparavant. Je regarde autour de moi. Des murs blancs, un bureau et une table de nuit en ébène, une armoire avec plusieurs livres et vêtements dedans, quelques posters de Sonata Arctica… C’est bien ma chambre, comme dans mes souvenirs. Je me lève doucement de mon lit. Mes jambes tremblent. Lentement, j’essaie de marcher, mais j’ai l’impression d’être un funambule se tenant sur un fil. Après quelques pas, je tombe par terre. Le funambule en moi se ferait engloutir par le vide. J’essaie encore de me lever, mais on dirait que je fais vainement des pompes. Je pose un pied sur le sol, puis l’autre, avant de tomber. Ça commence bien, j’ai autant de motricité qu’un pantin désarticulé. Je vois mon téléphone portable, branché sur le bureau. En rampant, je m’approche de la chaise. Après un temps d’effort me semblant long, j’arrive à me redresser en m’aidant de cette chaise et à m’asseoir dessus. Je prends mon portable et regarde la date indiquée. Un samedi. J’en suis soulagé, j’ai la fin de la semaine pour me réhabituer à mon ancienne vie. Je crains que ce ne soit pas suffisant, mais ce sera un bon début. L’heure me surprend davantage. Il est 5 heures du matin. D’habitude, je me réveille un peu plus tard, le samedi. Toutefois, je me sens en forme, si on oublie ma motricité. En ce moment, je suis plus habitué à voler qu’à marcher. Même ici, si j’avais encore des ailes, je pense que je me serais mieux déplacé. Mais là, j’ai des jambes, alors que je suis moins habitué à les avoir. Je regarde de nouveau mon téléphone. J’ai envie de contacter mes proches, en personne ou par messages, mais à cette heure, ils doivent être en train de dormir.

Je me demande encore comment je suis retourné ici, et si je ne risque pas d’arriver de nouveau dans l’Esquisse ou encore un autre monde. Si je me retrouve de nouveau autre part sans savoir comment j’y suis arrivé, je me demande comment je m’en sortirais. Jusque là, j’ai pu m’adapter aux changements, à ma nouvelle condition. Ce qui m’arrive ne fait pas exception. Je dois donc me réhabituer à mon ancienne routine.

Je prends mon agenda. Visiblement, je me sers bien de mes mains. Quand j’étais une libellule, je devais écrire pour communiquer et j’avais manipulé des objets avec mes pattes avant. Même si elles ne m’aidaient pas à ouvrir les portes, au moins elles me permettaient de ne pas perdre la main. Je regarde ce que je devrais faire. Corriger des copies ? Il y avait des contrôles ? Je regarde à nouveau la date d’aujourd’hui. On est au début des vacances de la Toussaint. J’ai tendance à faire faire mes contrôles aux élèves juste avant les vacances. Par conséquent, je corrige leurs copies aux début de ces vacances. Autant commencer.

Je ne sais pas depuis combien de temps je suis en train de corriger les copies. Certes, je ne m’attendais pas à apprécier ce moment, mais j’avais oublié à quel point c’était ennuyeux à faire. En plus, la plupart font les mêmes erreurs. Je me demande de plus en plus si je n’enseigne pas bien mes cours ou s’ils ne travaillent pas assez. J’en ai assez… En plus, j’ai froid. Mes bras tremblent. Je les serre contre moi, et sens le contact de la peau nue sous mes mains… Quoi ?… Je pose mes yeux sur mes bras, puis mon torse… Je me tourne sur ma chaise, pour regarder mes jambes… Je suis nu. Je suis nu comme un vers et je ne m’en suis même pas rendu compte. Je soupire. Heureusement que je vis tout seul. Comment aurais-je pu expliquer à mon colocataire ma nudité et mon incapacité à marcher ? « Je commençais une journée normale lorsque je me suis retrouvé dans un autre monde sous la forme d’une grosse libellule.  Pendant un moment, je suis resté un animal volant, puis va savoir comment, je suis revenu ici sous forme humaine. » A moins qu’il accepte facilement le mysticisme, mon colocataire ne me croirait pas. Il se demanderait si j’ai de la fièvre.

En tout cas, je devrais m’habiller. Doucement, je me laisse tomber par terre, avant de ramper jusqu’à l’armoire. Je m’aide de ce meuble pour me lever et me soutenir d’une main. Avec l’autre, je prends les vêtements dont j’ai besoin, puis je commence à m’habiller debout. Pour le haut, ça va malgré mes jambes tremblantes. Pour le bas du corps, c’est plus compliqué. Je finis par trouver un moyen d’y arriver. D’abord, je m’assieds encore sur la chaise, à ma manière. Puis je mets mes chaussettes. Ensuite, je commence à mettre mon slip et mon pantalon. Par la suite, je me lève et finis de les mettre. Enfin, je me rassois et mets mes chaussures.

Je commence à me demander comment compenser mon manque d’équilibre. Je ne peux pas continuer à galérer autant, ce serait intenable. De plus, j’ai un creux. Est-ce que j’ai une canne ou des béquilles, dans mon appartement ? Un souvenir me vient en tête. Lorsque je me suis fait une entorse au pied, j’ai dû me déplacer avec des béquilles. Depuis, je les ai gardées. Mais où est-ce que je les ai mises ? Ah oui, dans le débarras.

Je rampe jusqu’à la porte de ma chambre. Puis je m’accroupis, attrape la poignée avec ma main et ouvre la porte. J’en suis tellement content que je sautillerais de joie, si je le pouvais. Certes, c’est un geste normal, mais je n’ai pas pu le faire depuis longtemps. En être de nouveau capable me fait me sentir humain, et cela me réjouit. Je rampe jusqu’au débarras, en ouvrant les quelques portes fermées devant moi. Avec effort, j’ouvre la porte de ce meuble. Comme je le pensais, les béquilles sont là. Après les avoir prises, je me lève avec l’aide du débarras et je me laisse me soutenir par les béquilles. Je me déplace avec, pour tester. Ces béquilles facilitent bien mon déplacement.

J’entre dans la cuisine. Je prends des biscuits et me fait un café, que je sucre ensuite. Après avoir fini de préparer mon petit déjeuner, je m’assieds. En touillant le café, je commence à réfléchir.

Dans l’Esquisse, j’ai toujours voulu reprendre ma vie d’avant, j’ai persisté dans cet objectif. Mais au fil du temps, j’avais l’impression de davantage jouir de cette vie, comme si je la préférais à ma vie sur Terre. Paradoxalement, je souhaitais quand même y retourner. En fait, je sentais que quelque chose me manquait dans mon ancienne vie, mais j’avais du mal à le saisir. Peut-être qu’au fond, je ne le voulais pas.

Maintenant que je commence à retrouver ma vie, je réalise ce qu’il y manquait.

Il y manquait la découverte, l’exploration de ce que je ne connais pas, la sortie des sentiers battus. La quasi totalité de mon quotidien était réglé comme une horloge. Je pensais être heureux de ma vie. En vérité, je me complaisais dans cette routine, en confondant mes moments de plaisir passagers avec le bonheur pur et dur. Je me demande comment je ne m’en suis pas rendu compte, alors que je me servais de la poésie comme outil d’introspection et d’expression des émotions.

Mais peut-être qu’en fait, je me fuyais. Je ne voulais pas me rendre compte de mes mauvais choix de vie.

Désormais, j’en suis certain, je dois y changer quelque chose.

Je ne sais pas quoi exactement. Peut-être mon métier. Je pourrais en faire un autre s’accordant à mes études, ou les refaire pour exercer une autre profession favorisant la découverte.

Peut-être que la solution est plus simple. Je pourrais voyager vers d’autres horizons ou essayer une activité que je n’avais jamais faite.

Je ne sais pas encore comment, mais je trouverai un moyen de rendre ma vie moins morose.



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