Périphérique

__–Perché au sommet de la grande muraille qui protège le cœur de la Ville, circule son périphérique. Pour y accéder, empruntez une entrée, qui monte le long de la paroi à pic. Les lueur de ses fameux lampadaires, allumées en permanences, font comme une couronne jaune pâle aux bâtiments en contrebas. Mais seulement à ceux du bon côté : si vous prenez les sorties côté concave, vous descendez dans les bidonvilles, où des barrages de police vous attendent.
__–À l’heure actuelle, le périphérique est inaccessible. Des barrages de la COSHA sont à toutes les voies d’accès. Ceux qui voulaient l’emprunter mais ont eu la chance de ne pas y entrer alors que son piratage commençait s’agglutinent sur les routes en pente. Leur nombre décroît, mais il est encore bien impossible d’y accéder en véhicule terrestre : seule la voie des airs permet de rejoindre les barrages de police, présents tous les deux kilomètres.
__–Ceux qui sont piégés dans leurs véhicules sont en proie à la panique, prostrés de terreur ou hors de ce monde ; dans la SX, écoutant les nouvelles, serrant leurs proches dans des bras virtuels.

Le ballet des véhicules était à la fois émouvant et terrifiant. Tant de fluidité, tant d'harmonie. Et tant de morts en sursis. C'était un piège magnifique, la terreur montait petit à petit. Elle zooma sur des visages terrifiés, se délectant de leurs peurs. Ils ne savaient pas ce qui se passaient, ils savaient juste qu'ils étaient mal et c'était Ô combien savoureux...

"On arrive sur place madame. Camion en visuel."

Le chauffeur de l'ornithoptère savait où chercher, elle le guidait. Le camion était encore loin mais c'était suffisant, maintenant il s'agissait de ne pas perdre sa trace. L'engin vira dans un battement d'ailes. Vesa contacta les deux autres équipes de traque.

"Alpha, Omega. On a trouvé notre cible. Nouvelles consignes, on reste à distance lointaine et discret. On reste en phase d'observation. Transmettez les images aux techniciens. Informez du moindre changement."

Elle ordonna à son chauffeur de prendre une bonne position pour qu'elle puisse observer les vitres. Ce serait un challenge agréable, réussir un tir dans cette situation. Son fusil à lunette reposait dans son dos, solidement sanglé.

"Crevette, je suis sur place. Je te transmet les données. Dans l'idéal on va essayer de les ferrer tout les trois. Si ça foire on reste sur ma cible."

Après avoir été déposé par Vesa là où je dois opérer, je regarde autour de moi. Étant à proximité d’une route, je vois des lampadaires un peu partout, et aussi un barrage à proximité. Je m’approche de l’un des lampadaires et, après m’être assuré d’être en sécurité, je mets le boîtier dessus et j’appuie sur son bouton pour le fixer.

__–La situation sur le périphérique était grave. L’équipe de Crevette, Vesa et André fut avertie par Andovar qu’un hélicoptère de la compagnie avait été descendu en plein vol. Les soldats et policiers présents au sol étaient en alerte maximale.
__–Sur son ordiphone, les membres de l’Équipe de la COSHA purent voir la position des trois camions suspectés d’appartenir aux terroristes. Ils étaient disposés en triangle équilatéral, chacun à la même distance de l’autre sur le périphérique. Il y avait une bonne chance pour que deux fussent des leurres, voire des pièges, mais un des camions, lors du tir, avait été très proche de la position de l’hélicoptère. Peut-être était-ce lui ?
__–L’équipe SX n’était pas encore prête, mais n’avait pas encore besoin de l’être : André devait toujours trouver un lampadaire et y fixer le boîtier. De son côté, Vesa devait rester prudente. Le périphérique était devenu une zone de guerre.

Plan de la situation :

__–Quand elle apprit qu’un hélicoptère de sa compagnie avait été descendu, Crevette ne perdit pas un instant et ordonna à l’appareil qui l’avait mené en surplomb de la zone d’opération de s’éloigner. Au temps pour la couverture aérienne, elle allait devoir intervenir à moyenne distance.
__–Et avait des appels à passer. D’abord, Vesa et André :
__–« Okay alors, Vesa, décarre tout de suite de la ligne de vue des camions. Dis-moi lequel tu cibles et attend que je puisse te couvrir, il faut que je me relocalise. André tu poses le boîtier quand tu veux. Et quand tu veux ça veut dire pas plus tard que tout de suite. Évitez de vous faire tuer, après c’est moi qui me cogne les rapports et j’ai autre chose à foutre de mon temps, contrairement à ce qu’on pourrait croire. »
__–Cela dit, elle prit son appareil personnel et entra le seul numéro qui était dans ses favoris :
__–« T’es où ? »
__–Pas bonjour, pas ça va, pas rien ne t’es arrivée dis-moi j’étais inquiète, Effie devait avoir l’habitude du côté lapidaire de l’expression de Crevette. Ce qui ne voulait pas dire qu’elle ne se faisait pas de souci pas pour son amie, mais qu’elle l’exprimait avec son laconisme habituel.

Dans les bras d'un de tes collègues. Sont pas rancuniers j'leur donné une idée qui vient d'faire crash un hélico, mais ils me font quand même un câlin !

Bon OK, je suis plus 'dans les bras' du milicien qui m'a jetée à terre. Et il suffit aux miliciens autour de me voir trembler pour comprendre que je suis dans un léger état de choc, et que j'essaie d'en sortir. Quand à crevette elle me connait assez aussi pour deviner que j'ai eu un coup de flippe. Et elle elle se souvient sûrement de précédents. Une inspiration. Une expiration.

Ça va pour moi, je suis en sécurité. Mais titine est toujours coincée en plein milieu du periph. Et ils ont des fusils raillent, alors si t'es sur le coup fais gaffe à tes miches.

Pourquoi elle serait pas sur le coup, hein ? Je la connais assez pour savoir ça. Allez. Calme. Rassure Crevette que ça va sinon elle va s'inquiéter... Ou pire se foutre de ta gueule.

Les ordres de Crevette m’agacent. Non seulement elle est impolie, mais en plus j’ai déjà fait ce qu’elle m’ordonne de faire.
« J’ai déjà posé le boîtier. »
Qui est bien accroché au lampadaire, d’ailleurs. Je surveille ensuite le boîtier et mes arrières, en tenant contre moi le sac contenant les billes.

-Et merde ! On va à terre !

Les trois engins adoptèrent immédiatement une posture basse, à peine quelques centimètres au dessus des véhicules, manoeuvrant pour éviter les panneaux et les lampadaires

-On se fait celui qui a ouvert le feu ! Avec de la chance on...WHOAAA attention à ce mille roue ! Bordel ! Alors comme je disais celui qui a ouvert le feu. Avec de la chance il est aussi bien protégé parce qu'il contient ce que nous voulons. Hmmm....Faudrait qu'on puisse voir si les deux autres sont....AAAAH...Oui je vais bien mais prévenez la prochaine fois ! Si les deux autres sont armés aussi ! J'attend ta couverture !

Et le chauffeur répondait flegmatiquement à sa supérieure, gérant parfaitement le traffic. Les deux autres groupes ne prenaient pas de risque et tentaient de se cacher aussi des camions.

__–Avant de décoller, sentant que l’appel risquait d’être plus long qu’un simple « Oui je vais bien merci au revoir », Crevette mit des écouteurs sans fil. Puis sauta dans le vide, déploya ses ailes et se mit à planer doucement au-dessus du champ d’opération. De sa position, elle pouvait voir le désordre que quelques secondes d’intervention active de la COSHA avaient suscité. Et elle n’était pas encore intervenue.
__–Effie devait – ou plutôt, avait intérêt – à se douter que si son amie n’avait pas répondu tout de suite à son flot de paroles, c’est qu’elle avait une quantité de données et de raisons de s’inquiéter à traiter. La petite hématophage n’était pas en danger mortel, même lui répondre un « okay, je suis rassurée » pouvait attendre.
__–Avant cela, il fallait qu’elle se coordonne avec Vesa :
__–« Okay alors, on va essayer de se faire le camion n°1. On ne peut pas juste le détruire ou ça causera un accident. Rapproche-toi de lui en restant bien hors de son champ de vision. Si possible, comme tu voles, par l’extérieur de la muraille. À ton signal, je lui tombe dessus. Mouvement en pince classique. »
__–Engueuler André :
__–« Merci pour cette info indispensable l’insecte, la prochaine fois ne me préviens que si tu rates quelque chose, pas si tu réussis ce qu’un handicapé ferait sans peine. »
__–C’était de la gratuité surtout pour le principe. Jusqu’à présente, la libellule n’avait été à ses yeux qu’un bête électricien à qui on avait confié un travail extrêmement basique, mais qu’on avait eu l’outrecuidance de faire venir à la ta même table qu’elle, comme si leur importance pouvait être égale de quelque manière que ce soit.
__–Et après, on s’étonnait qu’elle ne pouvait pas blairer Andovar. Pour peu, elle l’aurait pris pour un socialiste.
__–Et enfin, elle put rediriger sa précieuse attention vers Effie :
__–« Ouais, j’ai remarqué. Je viens de t’envoyer un accès à nos données tactiques pour cette mission. Ça manque cruellement de personnel qualifié sur qui je peux compter, ici. »
__–Et évidemment, toutes ses conversations étaient sur le canal public.
__–« Y’a pas cent-sept personnes qui savent utiliser des rollairs comme toi. Si tu peux rejoindre ton camion là, fais-le, ou sinon, essaie de remonter l’autoroute à contresens. Tu devrais intercepter le camion n°2— »
__–Elle fut interrompue par une communication prioritaire d’Andovar – qui en profita pour couper le micro de la petite cyborg, n’ayant aucune envie de subir ses remarques en réponse :

__–« Je ne me souviens pas avoir autorisé le dévoilement d’informations confidentielles de base à des civils. Je savais que beaucoup de choses vous échappait, Crevette, notamment qui est aux commandes de cette mission et qui est sensé suivre les ordres. Cela dit… Je ne partage pas le mépris de Crevette pour ses collaborateurs et vous enjoints à suivre ses, disons, ses conseils. »
__–Cela emmerdait profondément Andovar qu’elle fût si bonne à son travail. N’avait-elle été qu’un poil moins compétente, il aurait demandé sa mutation dans un travail de bureau en comptabilité.
__–« Madame Effie, on vient de me transmettre votre dossier… Vous avez déjà bénéficié d’un niveau d’habilitation au sein de notre compagnie par le passé, je peux faire une exception pour cette fois. Cela dit, je ne peux pas vous obliger par contrat à suivre mes ordres. Mais vous récompenser grassement si vous le faites.
__–– Mes ordres. »
__–Avoir réussi à maintenir des relations cordiales avec l’administrateur système du réseau interne avait ses petits avantages. Et comme celui-ci appartenait à un bureau différent de celui d’Andovar, il n’avait aucune prise sur lui : toute requête devrait passer par leur supérieur à tous les deux, à savoir le P-DG, or il n’était à l’heure actuelle pas pensable d’aller pleurer dans ses jupes.
__–« J’disais donc, engage pas le combat, on veut juste des infos et vu ta taille tu pourras te planquer où tu veux pour pas te faire flinguer. Je ne descends pas tout de suite sur la position de Vesa, si ça déconne vraiment de ton côté, tu me le dis et j’arrive. »
__–Non, décidément, Andovar n’appréciait pas que ses précieux agents se dispersassent de la sorte. Au moins l’équipe SX prenait-elle son temps. Un peu trop, mais il ne pouvait pas avoir la tête partout.

Pas de réponse, je vérifie que l'appel soit toujours en cours. Nan, elle m'aurait pas appelé si elle était pas dans une situation lui permettant de, elle est professionnelle et... Euh? De quoi camion 1? Pas à moi qu'elle parle, là... Bon, donc elle EST sur un coup, clairement. Et vu qu'elle parle de la muraille, je dirais qu'elle s'occupe précisément des kidnappeurs de ma Titine. Oui, bon, et des milliers d'autres utilisateurs de la rocade. J'ai un léger rire en entendant la réprimande acerbe, digne d'une Crevette dans ses grands jours. Au moins ça m'a permis de me reprendre. Un SMS. Je l'ignore, Crevette étant bien plus importante à mes yeux. Ah. Elle m'a envoyé un truc, donc le SMS ça doit être elle. Je baisse l'écran de mon casque devant mon œil pour afficher en surimpression le message en question. Je suis encore en train d'essayer de comprendre quand un mec commence à parler dans mon casque... Euh... Et pour engueuler Crevette. Dis donc, un peu de politesse?!

Bonjour aussi!

Mon ton est joyeux, bien sur. Ah, enfin, il s'adresse à moi, c'est mieux quand même, c'est quand même une conversation privée où il s'invite! Enfin, je crois? J'ai un dossier chez eux. Et un niveau d'accréditation. Ah. Aucune idée de ce dont il parle. Je sais que j'ai travaillé pour la COSHA, mais je ne me souviens plus du tout du comment pourquoi toussa. Une exception. Mec est-ce que t'es vraiment en train de me dire que c'est par bonté et grandeur d'âme que tu laisse ma frangine me demander un coup de main? Et ouais, un peu que t'as intérêt à me payer... Parce que là, en face ils ont des putains de fusils rails. Ca fait réfléchir! Un peu. Ah, retour de Crevette! Mettez vous d'accord... Bon, m'approcher sans me faire voir et me planquer et pas me battre.

Ca roule frangine, donne moi trois minutes pour m'équiper.

Oui, parce que bon, ok, j'ai mon yoyo tazer, et mon pisto-seringue dans son holster. Mais j'ai pas grand choses de munitions, sans compter que ça sert à rien contre un fusil rail, et toujours un colis en poids mort. Bon, tant pis pour le colis. Je le pose contre une rambarde, et m'adresse au soldat près de moi, celui qui m'a prêté sa tablette, sans prendre la peine de couper mon casque.

J'peux vous le laisser? Par contre faites gaffe, je crois que la dernière fois que cet expéditeur m'a confié un colis, j'me suis éloignée de 10m il a éclaté en balançant de l'encre partout, j'ai du changer toutes les housses. Et vous auriez pas un machin d'aimant-ventouse de carrosserie? Pour accrocher un véhicule et lâcher?

Oui, je suis un peu blasée en prévenant du possible colis piégé. Oui, non, pas pour rien que je l'ai sorti de Titine. Et je me dit que des types qui font la circulation doivent avoir ce que je cherche. C'est pas ce qu'ils utilisent pour les véhicules en fourrière?

Je me mets à écouter mon ordiphone. Du côté de Vesa, euh… C’est le bazar. Je comprends pourquoi c’est aussi chaotique de son côté, vu le côté dangereux de sa tâche, mais j’espère qu’il n’y aura pas de morts, et aussi que les pirates n’arriveront pas à s’échapper.

Crevette me gronde parce que je lui ai dit avoir réussi ce que n’importe qui ferait sans peine, ce qui me fait sortir de mes gonds :

« Alors ne m’ordonne pas de faire ce que j’ai déjà fait ! »

Et si je ne l’en avais pas prévenue, elle m’aurait aussi crié dessus, non ? Dommage que j’aie désactivé l’add-on qui aurait rendu ma voix plus expressive. Elle reste robotique donc ne retranscrit pas ma colère. Mais à chaque fois que je l’active, ma voix ressemble trop à celle d’un acteur qui surjoue, donc ma colère pourrait avoir l’air trop forte. En tout cas, si c’était activé, je n’aurais pas l’air sérieux du tout, et je sais que c’est indispensable, en ce moment. J’aimerais bien me procurer un meilleur add-on, un jour.

En parlant à sa copine avec son appareil personnel, Crevette lui sort des informations confidentielles, en plus d’afficher du mépris envers ses collaborateurs. Heureusement qu’il y a Andovar pour la rappeler à l’ordre. Il n’y a pas besoin d’être un génie pour comprendre qu’il lui a coupé le micro. Jusqu’à ce qu’elle parvienne à l’activer d’une manière ou d’une autre…

Après avoir roulé mes yeux mécaniques, je focalise mon attention sur l'équipe SX. De toute façon, je devrais l’écouter... Je n'arrive pas à les joindre : ils n'ont pas activé leurs ordiphones. En fin de compte, vu qu'ils sont deux dans la SX, c'est logique qu'ils ne l'activent pas s'ils n'ont pas besoin d'aide. Et si je désactivais le mien ? J'aurais ainsi la paix. Mais dans ce cas, l'équipe SX n'arriverait pas à m'appeler pour me demander de l'aide avec les billes.

Que tout se finisse au plus vite...

Tout en transmettant les ordres à son équipe Vesa se prépara pour y aller pour de bon. L'ornithoptère continuait d'avancer en se cachant, ce qui n'était pas facile avec tout ces véhicules incontrôlable qui masquaient souvent la vue. Mais bon gré mal gré elle se mit en place, ayant soignée son approche (et s'être excusé pour avoir pété les tympans de son chauffeur) elle recontacta Crevette.

Je suis en place...

Elle mit l'oeil à la lunette de son fusil et essaya d'observer la cabine au mieux pour guider sa collègue avant d'intervenir aussi.

C'est quand tu veux Crevette

__–Tout le monde savait, à la COSHA, que Crevette était un agent un peu particulier. Outre son statut de cyborg et de super-guerrière, elle avait des habitudes à la fois d’enfant et d’adulte. Notoirement, elle insultait quiconque quand elle le voulait si elle le voulait, en des termes souvent fleuris, ce qui était à la fois le signe qu’elle n’était pas une enfant et qu’elle pouvait très bien se comporter comme une gamine. Aussi, quand les soldats apprirent qu’une autre morveuse allait rejoindre l’équipe d’intervention sur ordre du crustacé de la boîte, cela suscita en eux moins l’étonnement qu’une forme de lassitude blasée. Ils n’étaient plus vraiment à ça près.
__–« On va mettre ça en sécurité ma p’tite dame. »
__–Celui qui avait attrapé Effie pour la mettre en sécurité se chargea du colis. Après tout, on le lui avait bien fait comprendre, la garderie était désormais son affaire. Tout ça parce qu’il était le seul de cette bande d’andouilles à être assez sexy pour s’être trouvé une compagne, lui avoir fait une fille et être arrivée trois jours en retard au travail parce qu’elle ne faisait pas ses nuits.
__–« Pour ce qui est de ce que vous demandez, euh… non, mais j’ai ça. »
__–Il chercha dans son sac et en sortit un grappin. Ce modèle, qui pouvait être accroché à un fusil, pouvait tirer un câble jusqu’à trente mètres, se ficher dans le béton ou une plaque de métal et supporter le poids de cinq adultes. Avec sa poignée dépliée, il ressemblait à un pistolet.
__–« Vous appuyez sur la détente ici pour tirer le câble et sur le bouton là – à la base de la poignée – pour le faire revenir. Si vous l’utilisez pour vous tracter, assurez-vous d’avoir une bonne prise. La molette ici permet de régler la vitesse de rétraction. Ah, aussi. »
__–Il sortit une dragonne, indispensable pour ne pas le perdre.
__–« Il vous faut autre chose ? On a ce qui faut d’armes. On peut aussi vous déposer quelque part, tant que c’est pas trop proche de l’ennemi. »

HRP :

__–De son côté, Crevette atterrit sur une tour d’immeuble, assez haute pour embrasser du regard la zone où Vesa allait intervenir. Elle sortit son fusil rail et visa en direction du camion. Les vitres, teintées, ne laissaient rien suggérer sur ce qu’il pouvait bien y avoir à l’intérieur.
__–« Quand tu veux toi. J’ai un visuel sur la fenêtre du copilote, mais si je tire et bute le chauffeur, ça va provoquer un carambolage. On va éviter ça. Essaie de l’approcher et prends-les au corps-à-corps. Si y’a un tireur, il devra montrer sa sale gueule avant de te mettre un pruneau. Je l’allumerai direct. Tu peux te révéler si besoin, mais je préférerais avoir l’effet de surprise. Effie, dès que tu es en position tu me préviens. »

Plan de la situation :

J'ai un sourire pour le militaire, avant d'examiner ce qu'il me tend, et le manier avec précaution pour identifier les boutons en question. Nickel. Bon, je ne prévois pas de tirer avec sur des trucs trop loin, mais bon, m'en servir pour m'accrocher à une voiture et me servir de leur vitesse pour accroitre la mienne... J'espère qu'la COSHA prendra en charge les dégâts que j'pourrais causer... Je vérifie mes gants, mes poches, attache le pistograppin à mon harnais. Est-ce que je peux leur emprunter quelque chose... Je regarde les données qui s'affichent sur mon pad, et surtout la position des camions. Le camion deux elle m'a dit. Il se dirige vers moi, je pourrais évidemment attendre qu'il arrive à ma hauteur, mais ce serait perdre du temps. Me faire déposer... Mouais, le temps de... Le plus simple pour moi, remonter la rocade, accumuler de la vitesse, sortir, puisque moi je pourrais à une sortie et me réengager dans l'autre sens au niveau du camion. Oui, dans l'idéal on va éviter le demi tour sur l'autoroute.

A la radio, Effie a écrit:Je remonte vers le deuxième camion, je devrais le retrouver au niveau de la 12 dans cinq minutes. Question, y a quelqu'un sur le camion 3?

La 12, c'est bien sur la sortie. Habituée que je suis à les utiliser, ça m'est venu naturellement. J'ai mes gants, mon pistoseringue avec des seringues de calmant, de quoi assommer un éléphant, et un petit joujou à moi que j'ai retrouvé dans mes poches...

A la radio, Effie a écrit:J'ai un pistohack, si on peut me le booster un peu, je pourrais ptet obliger le camion à passer en automatique quelques secondes au moins?

Le temps que le pilote se rende compte, mais ça évitera d'avoir le même problème de "si je touche le pilote, la voiture part dans le décor et ça va faire des morts". Et en partant du principe qu'ils n'ont pas de protection compatible avec mon programme.

Alors que j’entends Vesa, Crevette et sa copine faire une course poursuite, j’attends encore la voix d’Epiphane ou de Morsen. Je commence à regretter de ne pas avoir pris avec moi mon appareil personnel, j’aurais pu discuter par messages avec Delphine ou Camille.

Je vérifie ma batterie. Par chance, elle est encore assez pleine. Je devrais pouvoir tenir jusqu’à la fin de la mission. Ceci étant, je me sens fatigué. Je m’ennuie ferme, ici. Quand j’y pense, techniquement je peux rejoindre l’équipe SX, j’ai mes astrettes dans mon sac. Par contre, je ne sais pas si j’ai réellement le droit de le faire. A mon arrivée ici, j’ai vu un fourgon à côté de la route, qui semble être déjà endommagé. Je me dirige vers ce véhicule.

Alors que j’entre dans ce fourgon avec mon sac, j’entends pour la première fois Epiphane parler dans l’ordiphone. Enfin, je vais pouvoir suivre les paroles de l’équipe SX. D’ailleurs, la question qu'Epiphane pose à Andovar suscite mon intérêt. Je parle dans mon ordiphone pour y demander :

« Messieurs Skalèb et Morsen, Epiphane, j’ai une question à vous poser. Est-ce que vous m’autoriserez à rejoindre l’équipe SX ? »

Okay. Fait gaffe, dès que je suis dans la cabine je ferre le chauffeur. Si ça devait dégénérer on l'extrait, qu'on puisse le pirater. Go !

Hurla t elle a son chauffeur qui slalomant entre les voitures s'approcha du camion. Vesa prépara ses armes après avoir rangé son fusil. Flingue ok. Teaser ok. aiguille de piratage ok. Menotte à froufou..hein quoi ? mais non ! Menottes en acier noir, ok. Bien. Celui ci s'approcha...doucement...doucement..Vesa prépara sesjambes pour le saut et ses doigts devinrent plus griffus pour qu'elle puisse s'accrocher (sans parler d'un petit peu de magnétisme au cas ou). Le temps sembla ralentir alors que la chasseresse se sentait bouillir, hâte de passer à l'attaque.

Une seconde à découvert, l'engin fonce, le pilote écrase la pédale d'accélération. Un mouvement. Vesa saute et tend sa main sur la portière.

(réussite du jet, suite)

L'ouvrit et d'un mouvement souple se jeta dans la cabine. Elle sortit une aiguille et tenta immédiatement de planter le type au cou pour prendre le controle.

__–Andovar répondit d’abord à Effie :
__–« Personne sur le camion n°3 pour le moment, non. Il est possible qu’il se rende si les deux autres tombent dans un temps record. Quoi qu’il en soit, nous devons concentrer nos forces, je préfère m’assurer qu’ils tombent un par un plutôt que de faire des tentatives plus risquées mais d’accuser des pertes. Pour ce qui est de votre demande… Il y a fort à parier que les camions de terroristes sont déjà en pilotage automatique, il est très pénible pour un humain de conduire avec une telle régularité, à une vitesse croissante et une telle proximité avec les autres véhicules. En revanche, si vous pouviez faire prendre une sortie au camion n°2, ce serait effectivement une bonne idée. Notre département cyberattaque est sur le coup et attendra votre signal. Dès que vous aurez enclenché le contact avec le véhicule, nous nous occuperons de son code. »
__–Puis il redirigea son attention vers le camion n°1. L’instant était décisif.
__–Vesa put donc sauter sur le camion puis pénétrer à l’intérieur, mais retint son aiguille juste à temps et fort heureusement : elle ne se serait pas plantée dans la chair d’un individu, mais brisée sur le métal d’un robot. C’était une manière d’avoir un pilotage automatique, il est vrai. Fort heureusement pour Vesa, l’anthropoïde n’avait pas été programmé pour le combat et se contenta d’essayer de la repousser, sans grande conviction ni agilité. Et moins parce qu’elle était une ennemie, que parce qu’elle lui bouchait la vue sur son rétroviseur.
__–« Un leurre, à ce que je vois. M. Dubois, seriez-vous capable de pirater le pilote et d’en tirer des informations ? »

Plan de la situation :

__–Comme sa collègue semblait gérer ce camion toute seule, Crevette redirigea son attention vers celui vers lequel Effie se dirigeait.

Comme je l'avais expliqué à la bureaucrate de la COSHA, les voitures génèrent un courant d'aspiration fort, qui broierait des patineurs du dimanche. Je m'y engouffre avec un rire joyeux, lunettes sur les yeux pour me protéger des grains de sables et de poussières, carte dans un coin de l'oeil. J'y vois une icone que je sais être Crevette, probablement en vol ou en attente au dessus. Un fusil, V, qui doit correspondre à la nana qui se dirige vers le camion 1. Une... Libellule, drôle de choix d’icône, sur la bande d'arrêt d'urgence. Qui demande, et vu la voix, il est encore plus robotique que Crevette, à rejoindre la SX...

A la radio, Effie a écrit:Libellule, vient avec moi, on s'ra plus utiles sur le camion 2!

Plus utiles, et plus rapides, surtout. Je prends mon élan et m'élance... Vers la libellule d'abord, dont l’icône avance vers moi. Je la repère rapidement, sur le toit d'une voiture en face. Bon, faut y aller. Le courant d'air émanant des voiture me permet de suivre leur vitesse en économisant mon énergie. J'accèlère vigoureusement, et bondit vers les airs pour traverser la route au dessus des voitures.

Attention, CONTACT!

C'est uniquement à la libellule (et c'est VRAIMENT une libellule, trop chouette!) que je m'adresse, parce que j'ai pas la moindre intention de ralentir alors que je l'attrape. Trop dangereux de perdre de l'élan, alors que cet élan est prévu pour m'amener en sécurité sur la bande d'urgence opposée, là ou l'aspiration, à nouveau, est à peu près constante. Et prenant à peine le temps de bien caler le robot, je reprends de la vitesse.

Bienvenue sur l'Effie Airlines, veuillez vous accrocher, c'est parti!

Oui, je m'amuse. Oui, on est face à des terrorristes avec des fusils rails qui risquent de me tirer dessus si j'approche de trop près, qui tiennent ma titine et jesaispascombien de gens en otage, mais... J'suis en rollair, je vais vite, y a des courants aériens... C'est chouette! La sortie 12 approche. Le camion 2, sur ma carte, en est à quelques dizaines de mètres quand je décroche, prend la bretelle de sortie. Le temps de traverser le pont, et de me réinsérer dans le bon sens dans la circulation, le camion est passé sous nous, et se trouve à quelques mètres à peine. C'est là que la "vraie" voltige commence.

Je reste entre les voitures. Parce que passer au dessus, ce serait me peindre une cible rouge et jaune sur le dos, comme celles que je dessinais pour Crevette quand on était petites (c'est marqué dans mon journal). Je me faufile entre deux véhicules, et les bourrasques venant de la voie contraire se font plus fortes. Et le camion plus proche, sur la voix du milieu. Un peu plus d'élan. Et je change encore de voix, atteignant l'arrière du véhicule, accrochant son parechoc, puis me baissant pour attraper le chassis et m'y accrocher.

A la radio, Effie a écrit:On est au contact!

Epiphane me demande d’aller voir le lampadaire 325. Si « l’infection » pourrait avoir commencé là-bas, alors effectivement, ce serait bien de vérifier ce qui s’y passe physiquement. Mais alors que je sors de ma cachette, j’apprends que le pilote du camion n°1 est un robot, et Andovar me demande de le pirater. Juste après, la copine de Crevette m’appelle pour me dire d’aller avec elle au camion 2, où on serait plus utile. Vu la localisation des camions, ça semble effectivement être mieux.

« Ca m'a l'air d'un bon plan, Effie. Désolé, Epiphane, j’ai quelque chose de plus urgent à faire. »

Ne sachant pas où la trouver, je me mets sur le toit d’une voiture. Je vois Effie foncer vers moi dans les airs, elle m’attrape très vite. Pendant qu’on s’approche du camion n°2, je parle à Andovar :

« Monsieur Skalèb, est-ce que l’un des vôtres pourrait pirater à distance le robot pilote du camion 1 ? »

Ici Vesa, mon chauffeur est un robot, concentrez-vous sur les deux autres camions. Je vais essayer de le pirater

Elle se mit bien sur le côté pour laisser le paterminator conduire et essaya de s'introduire en lui en cherchant un port..ou n'importe quoi d'autre. Objectif localisation de ce beau monde, avec de la chance il aurait des données sensibles dans le crane.

Bien, voyons donc ce que je peux tirer de tes entrecâbles...

__–Tout d’abord, Andovar répondit à André :
__–« Si c’est un robot. Vous nous le direz quand vous serez au contact. »
__–Ce n’était pas un robot. La porte arrière du camion s’ouvrit d’un grand coup d’un pied, ou plutôt d’une patte, pour dévoiler un petit chien en exo-armure. Ce qui était sûrement pourquoi il pouvait porter un calibre aussi gros. Impossible de distinguer ce qu’il y avait derrière lui : manifestement, le camion était composé de plusieurs salles fermées. Effie put toutefois constater la présence d’un fusil-mitrailleur lourd, astucieusement positionné afin de pouvoir arroser tout véhicule poursuivant d’une pluie de balles depuis une position renforcée par des épaisses parois de métal.

Est-ce qu’il est pas trop meugnon :

__–« C’quoi c’te merde là hmm ? Des passagers clandestins ? ’faut jouer ailleurs petite. »
__–Mais avant qu’il eût pu sortir une autre réplique et probablement une balle de son canon dans le crâne d’Effie, un petit éclair fusa devant ses yeux. Un léger trou s’était formé sur la porte qu’il avait ouverte et à ses pieds.
__–« Loupé. Désengagez immédiatement ! »
__–C’était Crevette. Il faut dire qu’elle n’avait pas un très bon visuel sur sa cible, sise derrière la porte du camion. Celle-ci, en revanche, comprit la situation très vite et saisit Effie de sa patoune avant qu’elle ne put s’enfuir. Qui aurait eu une force suffisante pour soulever ce camion. Il la maintint en l’air et colla son canon sous le cou de la petite.
__–« Oh ça oui que tu vas désengager tes connards de petits potes sinon j’répands ta salle cervelle sur le pare-brise de cette charmante famille bourgeoise là derrière ! »
__–Effectivement, dans la voiture de derrière (un break familial), un homme et sa femme se cramponnaient l’un à l’autre. Par chance, André, trop petit, n’avait pas encore été vu.

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*__–*

__–De son côté, Vesa se brancha au pilote. Il ne contenait pas grand-chose d’intéressant. Manifestement programmé par un expert, ses seules commandes se résumaient à aller sur l’autoroute et conduire. Là où c’était plus étonnant, c’était qu’il n’avait reçu aucun ordre visant à s’arrêter ou sortir du périphérique. Ou les terroristes ne souhaitaient pas le récupérer, ou ils s’attendaient à être pris, ou ils avaient un moyen pour lui donner de plus amples instructions ultérieurement… En revanche, Vesa comprit instantanément le système utilisé. Elle allait pouvoir lui donner un autre ordre, comme de sortir à la prochaine station ou de refuser (mais enregistrer pour analyse ultérieure) les éventuels ordres que son propriétaire lui enverrait.

__–Plus le temps de rigoler.
__–Crevette rangea son fusil de précision, courut jusqu’au bord de l’immeuble, puis sauta et déploya ses ailes. Nul besoin de dire ce qu’elle faisait : la vitesse et direction de son déplacement suffisait. Dans quelques instants, elle serait sur sa cible. Il fallait juste espérer qu’Effie serait encore en vie à ce moment là.

Plan de la situation :