Concours n°11 - Plaisir d'offrir - Phase de votes
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Date d'inscription : 24/06/2012
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Folie d'Esquisse
Ven 7 Jan - 22:03
Que d'aventures ont été vécues dans ce contexte de Noël improvisé ! Je ne les ai pas encore lues - je me permets de les découvrir en même temps que vous, encore qu'un simple coup d’œil me suffise à voir que certains se sont fait plaisir -, mais nul doute qu'on y trouve maintes histoires formidables ! Et c'est là ce qui nous intéresse, puisqu'il va maintenant vous falloir déterminer laquelle de ces histoires vous trouvez la plus formidable ! Ou de qui on a préféré le délire, c'est selon.
Avant toute chose, il est temps de briser le suspense sur les auteurs de chaque cadeau offert pendant la cérémonie ; d'aucuns argueront que le suspense est déjà mort, et les prédictions qui ont été envoyées sur le sujet ont effectivement tué le concours dans l’œuf (on a trois sans faute, respectivement d'Eelis, d'Encre et de Titan, et deux presque sans faute avec seulement une inversion de la part de Sona et Stilgar), mais il est néanmoins temps d'officialiser tout ça : on a donc Al qui a offert son cadeau à Crevette, qui a offert le sien à Craboutcha, qui a offert le sien à Lys, qui a offert le sien à André, qui a offert le sien à Nil, qui a offert le sien à Kaoren, qui a offert le sien à Plumette, qui a offert le sien à Al. La boucle est bouclée. Il va sans dire que c'est le hasard qui a décidé d'une boucle aussi parfaite, j'ai préalablement tiré entre tous les modèles possibles et c'est tombé sur celui-ci. Vous auriez tout aussi bien pu tomber sur un modèle avec quatre paires de personnages s'offrant mutuellement des cadeaux, sur son lit de rancunes et de retours de flamme.
Ceci étant dit, revenons-en au sujet principal de cette animation, à savoir les textes ! En ce qui concerne les modalités des votes, on ne va pas réinventer la roue et on va faire comme à chaque animation : vous voterez pour votre texte favori à la suite de ce sujet, entre balises [hide], en prenant soin de justifier un minimum votre opinion (on va pas fliquer là-dessus, mais c'est toujours plus sympa de montrer l'attention que vous avez portée au texte en question). Vous ne pouvez bien évidemment pas voter pour vous-mêmes, mais il n'y a aucune restriction sur le fait de voter pour celui qui a reçu votre cadeau. Avec huit textes de mille mots maximum, dont la majorité ont l'air quand même pas mal plus courts, on va dire que vous devriez pouvoir lire tout ça en pas trop longtemps, donc on va partir sur deux semaines de lecture (plus un week-end de rab sur la note de la maison), donc vous devrez envoyer vos votes d'ici le dimanche 23 janvier. Passée cette date, on élira un vainqueur, et on lui improvisera peut-être un petit cadeau. :3
Pour toute question ou réclamation sur la mise en forme de votre texte, adressez-vous à qui vous savez, à savoir celui qui vous harcèle de notif's depuis le début de l'animation. Non, pas Stilgar, l'autre.
Et maintenant, place aux textes !
__-Confrontée à son étrange cadeau, Crevette ne sut pas très bien quoi en faire et la fourra dans sa poche. Quelle babiole inutile. Surtout qu’elle avait déjà trouvé une lampe de poche, fixée à l’extrémité de son arbalète. Elle lui disait cependant quelque chose… mais rien de clair dans son esprit. Aussi chassa-t-elle cette pensée parasite.
__-Il fut temps de braver l’obscur premier étage, à la recherche de Morgan. L’obscurité était dense. Le bois du bâtiment craquait. La chose qui avait emporté Mérovée et peut-être Bernard pouvait bien être proche. Trop proche. Un sifflement se rapprocha. Crevette pointa son arme dans sa direction, crut voir un mouvement, tira. Il y eut un hurlement rauque et un choc. Notre protagoniste fut propulsée contre un mur, sa lumière s’éteignit, mais elle n’eut pas le temps d’avoir mal que quelque chose de plus grave l’alerta : le son caractéristique de bris de verre, qui la mena à constater que sa lampe était devenue inutilisable suite au choc. Et la créature qui devait l’avoir attaquée s’était tue. Aveugle et sourde, Crevette était dans une bien mauvaise posture. Elle dégaina son sabre. Il n’allait pas lui être d’une grande utilité. Même mouliner dans le vide était une mauvaise idée : tout ce qu’elle arriverait à faire, serait de ficher sa lame dans un mur et ne pas pouvoir l’en ressortir au moment où elle en aurait besoin.
__-Mais alors qu’elle essayait de réfléchir à comment se tirer de ce mauvais pas, la créature revint. Un violent choc renversa Crevette. Ça, elle savait ce que c’était : une porte qu’on avait claqué sur son visage. Effondrée au sol, elle pouvait sentir un filet de sang dégouliner de son front, son dos endolori, ses larmes qui coulaient, stupide réflexe de son corps d’enfant. Une manière pitoyable de mourir… Mais à croire que le choc avait réveillé quelque chose d’enfoui en elle. Elle se surprit à marmonner : « Je vous offre la lumière d’Elendil. Notre étoile bien-aimée. Puisse-t-elle vous éclairer dans les endroits sombres, où toutes les autres lumières seront éteintes. »
__-Et dégaina sa jarre. L’astre qu’elle contenait inonda la pièce d’une douce lueur.
__-D’où venait ce souvenir ? Cette phrase, qui n’était pas la sienne, arrachée à quelque chose d’autre, un lambeau de son précédent être. Que disait le mot, déjà ? Se remémorer la Terre ? Quelque part, cette étoile comprenait sa maîtresse : de tout ce dont Crevette aurait pu se souvenir en premier, de tout ce qui aurait été dans la liste des priorités de n’importe qui, à commencer par son identité, rien de tout cela n’avait été choisi. Foin de grandes questions métaphysiques et psychologiques pour Crevette. Qu’importait les moyens. Une réplique de film lui avait plus sûrement sauvée la vie que toute interrogation sur qui elle était.
__-Crevette regarda l’étoile. Peut-être était-ce un hasard. Peut-être était-ce une facétie sans sens dont l’auteur comme la raison lui étaient inconnus tout autant que celle-ci à ce dernier. Mais peut-être… S’il y avait quelque chose de plus, qu’est-ce que tout cela voulait-il bien dire ? La solution à qui elle était, devait venir de l’objet offert par un inconnu ? Était-elle si peu sourcilleuse de se connaître, à ce point focalisée sur des objectifs immédiats, si prisonnière du présent qu’elle ne pouvait voir ni l’avenir ni le passé ?
__-Regarder l’étoile trop longtemps n’était pas bon pour son moral. Sitôt Morgan retrouvée, Crevette la rangerait quelque part pour ne pas la ressortir de sitôt.
Après quelques pas, Crevette surprit, dans une pièce attenante, un grand homme en treillis, recroquevillé contre une peluche. Celui-ci, voyant la chaleur réconfortant que diffusait – bien malgré elle – notre protagoniste, se redressa, sécha ses larmes et la regarda. Comme une mite une ampoule, aurait dit Crevette.
__-« T’es qui toi ? Où est la créature ?
__-– … La quoi ? »
__-Bien que grand et baraqué, cet être semblait terrorisé. Il aurait été une proie facile pour quelque Objet hostile que ce soit. Il ne fallut pas longtemps à Crevette pour comprendre la situation.
__-« C’toi le glandu qui m’a baffé et qui ouvre les portes fort comme ça ?
__-– Euh… C’est dans toi que je me suis cognée et c’est toi qui était contre la porte que j’ai ouverte ? »
__-« Tu t’es cogné ? J’avais une lampe. Comment t’as pu me louper espèce d’imbécile ?
__-– Oui bah ça va, répondit l’adulte en geignant, je t’ai pas vu pardon ! »
__-Crevette rengaina son sabre et se passa la main sur le visage. Encore un trou du cul bercé trop près du mur qu’il faudrait chaperonner. Celui-ci se leva, dévoilant l’ours en peluche qu’il tenait dans ses bras. L’étoile scintilla et, s’il en avait été autrement, Crevette n’aurait même pas remarqué le doudou.
__-« Où t’as eu ça toi ? »
«
»
Depuis mon arrivée dans l’Esquisse, j’ai peut-être perdu la notion du temps. Le vingt-quatrième jour me paraît trop long. J’ai découvert le laboratoire ; j’ai hésité à rejoindre les survivants qui sont à l’intérieur ; je les ai quasiment tous rencontrés mais il fait toujours jour.
J’ai aussi fait un Père Noël Secret avec des volontaires du présent et des personnes du passé emmenés par un cyantifique nommé Dalton. J’ai apprécié rencontrer ces personnes du passé et discuter avec elles, mais je n’ai pas aimé mon cadeau. Lys, une des personnes du passé, me prenait clairement pour un simple animal. Alors j’ai laissé mon présent sur le toit.
Après, nous avions fait nos adieux aux personnes du passé. Par la suite, j’ai mangé, j’ai fait la garde, mais la nuit n’est pas encore tombée. Épuisé d’avoir fait tant de choses aujourd’hui, je suis remonté jusqu’au toit pour me détendre.
Je regarde le cadeau qui m’a été offert. Il s’agit d’une boîte en carton ouverte, grande mais assez légère pour que je puisse la transporter. Deux carrés sont découpés sur les côtés, un papier translucide est collé sur ces « fenêtres ». Sur une troisième face est collée une ardoise avec marqué « André House ». A l’intérieur, l’enfant avait dessiné au crayon des bonhommes-bâtons et de drôles de créatures, peut-être des animaux ou des Objets de l’Esquisse qu’elle connaît. Dans cette « maison », on trouve une boîte à chaussures remplie de feuilles et de terre, une petite bassine vert pomme avec de l’eau savonneuse et une petite branche turquoise plantée à la verticale, avec des formes en tissu trouées et des morceaux de fausses fourrures stimulant les feuilles.
Plus je regarde ce cadeau, plus des questions m’envahissent l’esprit. Comment et pourquoi suis-je arrivé à cette période de l’Esquisse ? Pourquoi ne suis-je pas arrivé à l’Esquisse d’avant ? Est-ce une question de temporalité sur Terre ? Plus tôt on sort de la Terre, plus tôt on entre dans l’Esquisse ? Pourtant, j’ai appris que beaucoup de personnes disaient venir de la Terre de 2012, comme moi. Est-ce que le temps s’écoulerait plus lentement dans l’Esquisse que sur Terre ?
En discutant avec les personnes du passé sauf Lys, j’ai appris des choses intéressantes sur leur période. Ils vivent dans une ville, il y a un labyrinthe un peu plus loin, un champ d’éoliennes végétales…
Je fixe la branche turquoise. De quel arbre pourrait-elle venir ? D’un arbre avec des tissus à la place des feuilles ? Même si c’est invraisemblable à première vue, plus rien ne m’étonne au sujet de l’Esquisse, si ce n’est le fait qu’elle n’était pas aussi hostile avant. L’Esquisse qu’ils connaissent semble idyllique. Rien à voir avec celle que je connais. J’aimerais bien connaître ce passé-là, le découvrir, l’explorer sous toutes ses formes. Cette Esquisse a l’air à la fois imprévisible et merveilleuse, comme le Pays des Merveilles. Quand j’y pense, tout n’est pas rose dans le Pays des Merveilles. Et en fait, tout ne doit pas être rose non plus dans l’Esquisse du passé. Rien n’est totalement rose, en soi.
Si rien n’est totalement rose, alors ma vie ne l’est pas. Mais peu importe, au fond, non ? Elle est meilleure qu’elle ne l’est ici. Je n’avais pas à tenter de survivre dans un monde inconnu, je n’avais pas à collaborer avec des gens dangereux. Je vivais une vie normale et stable. Je pouvais aussi voir ceux que j’aime. Mes parents, ma sœur, mon amie… Je sais que je ne les retrouverai pas en allant dans l’Esquisse du passé… Mais pourrai-je même les retrouver ? Pourrai-je retourner sur Terre ? Et si je le fais, retrouverai-je ma vie d’antan ? Sinon, qu’est-ce qui aura changé ? S’il y a des changements, est-ce qu’ils me rendraient plus heureux ?... Mais pourquoi je me pose cette question ? J’étais heureux avant d’arriver dans l’Esquisse, n’est-ce pas ?…
Je baisse la tête. Je ne comprends pas. J’étais sûr d’être heureux, alors pourquoi je doute ? Et si je doute au sujet de mon bonheur, n’étais-je alors pas heureux ? Si oui, comment ai-je pu l’ignorer ?
J’essaie de réfléchir à ça. Qu’est-ce qui a pu me manquer avant, pour que j’aie ce doute ? J’explore mes souvenirs… Je n’ai pas l’impression d’avoir été malheureux, mais... je constate un décalage entre avant et maintenant. Avant, j’avais une sorte de vide en moi. Je me demande comment je ne l’avais pas remarqué, vu que j’écris des poèmes sur mon état émotionnel quand j’en ressens le besoin. Peut-être que je trouvais ce vide normal. Et ce vide, je le ressens moins, maintenant. Comme si quelque chose avait pu le combler. En y repensant, j’ai beau râler dans ma tête au sujet de l’Esquisse, ce monde me fascine, au point de me donner envie d’en découvrir les facettes. Je ne suis certes pas heureux dans l’Esquisse, mais j’ai l’impression d’y être plus vivant. En partie plus vivant. J’ai encore un sentiment de manque, et pour le coup, je pense qu’il vient de ce que j’ai laissé de cher sur Terre. Je me demande si je parviendrai à combler ça.
Je regarde mon cadeau. Quand je l’avais reçu, je ne l’avais pas apprécié. C’est pour ça que je l’avais laissé sur le toit. Mais maintenant, je me demande s’il pourrait me servir de maison. Après tout, le laboratoire ne le sera jamais.
Doucement, je me mets dans la boîte à chaussures. Soudain, la nuit tombe, comme si on éteignait la seule source de lumière d’une pièce. Je m’allonge sur les feuilles et ferme les yeux, apaisé par ce nouveau confort.
Impossible d’en retrouver le visage ou le nom. C’est comme si cette fleur cristalline avait toujours été à lui, comme si toute cette cérémonie de Noël n’avait jamais eu lieu. Pourtant, il s’en rappelle tous les autres protagonistes, même ceux restés au second plan.
Écrire, voilà tout ce qu’il avait trouvé pour stimuler sa mémoire ; employer tous les fragments de son esprit pour mettre le doigt sur celui qui lui faisait défaut. Réfléchir, se laisser aller, et créer à défaut de retrouver ses traits avec exactitude. Mais il tourne en rond. Même son imagination ne parvient pas à remplir cette tache blanche qui brille sur le tableau.
« Baste. »
Kaoren se relève, les fripes pleines de sable. Il plie sa feuille en deux et la jette par terre, avec toutes les autres. Le vent a été calme, aujourd’hui, il n’en a encore emporté aucune. Il y a là une demi-douzaine de bouts de papier, pliés ou froissés, qui témoignent des échecs répétés de leur auteur. Ils devraient être blancs, mais le Ciel les rosit aussitôt que Kaoren ne lui fait plus ombre ; quand il les écrit, ils sont gris, et quand il les relâche, ils sont roses. Du blanc, pour autant qu’il s’en souvienne, ça fait longtemps qu’il n’en a plus vu.
Il retourne ses yeux vers sa fleur de cristal, qu’il a laissée au sol. Même elle lui semble moins blanche que lorsqu’on la lui a remise. À vrai dire, il reste plus de blanc dans sa mémoire que dans tout ce sur quoi il essaie de la projeter ; du blanc le plus pur, celui-là qu’il ne peut qu’entacher en essayant de lui donner forme.
Il regarde maintenant la plaine ; un peu de blanc et un peu de vide, un petit désert mental, c’est ce qu’il a trouvé de mieux pour chasser les images qui se succèdent dans sa tête, et qui l’empêchent de cerner les trop fines subtilités de celle dont il est en quête. Tâchant d’y perdre son regard, ou peut-être un peu de sa raison, il laisse ses yeux rouler sur les ondulations de ce paysage sans aspérité. Puis il prend une autre feuille, se rassoit, ramasse son crayon et s’y remet diligemment.
Si la villanelle n’a rien donné, il faut tenter encore autre chose…
Une couverture. Ou plutôt, un rembourrage de couverture.
Pfff.
Quelqu’un avait dû se réveiller deux minutes avant en panique, puis prendre la première chose qu’il avait sous la main, pour finir par se dire qu’il allait - quand même - garder un drap.
Ce n’est sans doute pas pire que ce que j’ai fait.
En effet, c’était un juste présent pour quelqu’un qui avait lui-même offert un objet complètement inutile. L’auteur de ce cadeau, au moins, n’était pas ridicule à avoir réfléchi des heures pour un résultat aussi minable.
Minable, c’est le mot.
Après s’être éclipsé des festivités, pour lesquelles le cœur n’y était pas, Al avait mollement ratissé le 1er étage du Laboratoire à la recherche d’un bout de tissus pouvant faire office de housse pour rentabiliser son présent. Face à l’échec de cette quête, il en avait trouvé une autre, à savoir jeter un oeil au toit du bâtiment, sur lequel il n’était encore jamais allé depuis que le camion avait fait escale devant le Laboratoire.
Je viens après tous les autres.
Là-haut, le silence était strident et le vent rocailleux. Pas de neige ni d’éclat dans cette nuit esquisséenne, qui le rappelait à la cruauté de la situation : il marchait seul et dans le noir, avec pour seul bagage un duvet qui menaçait de s’envoler à tout moment.
Comme d’habitude.
Il repensa au toit de la Base, sur lequel il s’était tenu le soir de son arrivée. Ses dernières cigarettes l’avaient calmé, puis énervé. L’inquiétude avait gardé ses yeux ouverts et le désespoir avait commencé à les ronger.
Mon visage est sûrement moche. Encore plus qu’avant.
Il enleva ses lunettes et les rangea dans sa poche. Quelle qu’en soit la raison, il voyait désormais tout aussi flou avec. S’il ne les jetait pas, c’est parce qu’il ne lui restait pas grand chose d’autre pour se rappeler qu’il était Al et non une masse informe dévorée par ses angoisses.
Si je me regarde dans un miroir maintenant, je ne sais même pas ce que je verrai.
Assis près du bord, recroquevillé sur lui-même, il enroula sans trop y réfléchir la ouate autour de lui. Une texture aussi fragile n’était pas agréable. Enfin. De toute façon, il avait probablement oublié ce qu’une texture agréable était. Manger un bon repas, dormir dans un bon lit, enfiler ses vêtements préférés... il suffisait de 24 jours dans l’Esquisse pour oublier ce que cela faisait.
Alors pourquoi seulement fêter Noël ? J’aurais mieux fait de ne pas me torturer.
♪
J'arrive toujours pas à lâcher l’affaire.
♫
Juste laisser derrière moi tout ce qui me manque… Plus ça devient nécessaire, moins j’y parviens.
♪ ♪ ♫
Et à chaque fois, je…
♪ ♫ ♪ ♪
Après avoir regardé de part et d’autres comme un enfant perdu, Al comprit que le son provenait du creux de ses mains.
Déjà que je suis ridicule, si en plus on l’entend dans tout le Laboratoire…
♫ ♪ ♫ ♫
Pourquoi ça ne s’arrête pas?
♪ ♫ ♪ ♪
J’ai pas envie.
♫ ♪ ♪
Ca me rend encore plus moche.
♪ ♫ ♪ ♪ ♫ ♪
Si quelqu’un arrive maintenant, il va se moquer de moi, puis le dire à tout le monde…
♪ ♪ ♫ ♫ ♪
Et après…
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♪ ♪ ♫ ♫ ♪
♪ ♫ ♪ ♫
Ah, c’est vrai.
Rien ne changera.
Ils savent déjà.
♪ ♫ ♪ ♫ ♪ ♫
...
Tant pis…
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♪ ♫ ♪ ♫ ♪ ♪ ♪
L’esprit embué, il ne remarqua pas tout de suite que la ouate avait commencé à s’effriter.
Il n’en restait sur lui qu’un fin filet qui serait emporté par la prochaine bourrasque.
Il leva la tête.
Sur un malentendu, ça peut ressembler à des étoiles.
…
Ou plutôt…
Un rare sourire vint se glisser entre ses traits abîmés.
C’était la première neige qu’il voyait dans l’Esquisse.
Il réunit les morceaux qui restaient agrippés à lui et les offrit au vent.
♪ ♪ ♪ ♪ ♫ ♫ ♪ ♫
♫ ♫ ♪ ♪ ♫ ♫ ♪ ♪ ♫ ♪
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♪ ♫ ♪ ♪ ♪ ♫ ♪
Emmène mes cris jusqu’aux confins de l’Esquisse.
Des jours et des cycles plus tard, on contait encore la légende d’une neige de laine, qui rappelait leurs blessures à ceux en écoutait le murmure.
Cette autre Esquisse était étrange… Peut-être plus étrange encore que l’Esquisse que connaissait Craboutcha. Qu’allait-il bien pouvoir faire avec tous les gadgets que lui avait offert son « père Noël » secret ? La lettre qu’il avait reçu avec disait que tout ces objets étaient utiles mais il avait beau chercher, le Dessinateur ne savait pas réellement que faire de tout cela. Toutefois, il aurait été bien malpoli de refuser un cadeau et il avait donc ramené le sac à dos et tout le matériel qu’il contenait dans son refuge dans l’Esquisse des Brises.
Allongé sur son fauteuil, il repensait à cet autre Esquisse et aux raisons qui auraient pu pousser quelqu’un à lui offrir toutes ces affaires. Il devait bien y avoir une raison… En y repensant, quel était le lien entre toutes ces affaires ? Un sac militaire, de la nourriture, un guide, une couverture, un briquet et une lampe. Et une arme. Craboutcha était-il à l’épreuve de l’acier ? Il chassa cette idée noire, un peu trop persistante à son goût.
Il fallait trouver une solution pour apaiser son esprit, et désamorcer ce cadeau empoisonné. Après un effort, le dessin s’était relevé et avait enfilé le sac sur son dos. Il avait une idée en tête : s’il l’on lui avait offert cela, c’était pour qu’il parvienne à la maîtriser. À maîtriser son inconscient aussi peut-être. Depuis ses premières balades dans l’Esquisse, il en avait appris un peu sur les environs mais avait toujours été passif, sans réellement prendre d’initiative ni créer le moindre projet. Et si c’était pour cela qu’il se sentait toujours coincé ?
Une fois le sac militaire sur ses épaules, il prit la direction des Monts Vêtus : c’était là qu’il avait fait sa première échappée et ses pas l’avaient rapidement mené à nouveau sur ce chemin. Le trajet lui avait pris un bon moment mais il avait décidé de marcher jusqu’à parvenir aux premiers reliefs de tissus qu’il trouverait. La première étape de son objectif était d’y établir un campement en suivant les instructions du manuel qui lui avait été offert.
En suivant les étapes -avec un certain nombre de difficultés car il était délicat de réaliser une tente à partir d’anorak découpés- il avait fini par avoir un résultat qui lui semblait plutôt satisfaisant et qui se fondait bien dans le décor de ces montagnes d’habits. Il s’était même allumé un petit feu, en prenant soin de bien l’entourer des toiles ignifuges que l’on retrouve auprès des forêts. Tout était prêt, il n’avait plus qu’à attendre la nuit tomber pour terminer le premier jour de sa nouvelle vie.
Quand cela arriva enfin, Craboutcha ouvrit le livre. Emmitouflé dans sa nouvelle couverture, il griffonna ses premières expériences à la lueur des flammes. Il titra sobrement la première des pages blanche « Premier jour » et y décrivit des choses que tout le monde savait probablement déjà sur les monts-vêtus et ses nombreux échecs quant à l’allumage du feu et la fabrication d’une tente mais il était fier d’avoir fini par y parvenir. En regardant le ciel avant d’aller dormir, il se décida à entourer ses écrits des dessins qu’il y voyait, peut-être que cela inspirerait les poètes un jour…
Le lendemain, il utilisa l’une des rations de survie pour faire des appâts et nourrir la faune, l’observer de loin mais ne parvint pas facilement à comprendre comment mangeaient ces oiseaux sans tête. À vrai dire, pour lui qui n’avait pas de bouche, c’était une énigme qui le passionnait vraiment ! Il réessaya le lendemain, le surlendemain puis encore et encore. Sans que cela ne soit un gros succès, il avait fini par mieux comprendre comment fonctionnait la vie dans les Monts-vêtus. Plus tard, il s’intéressa aux différents textiles, puis aux Echasseurs, il retourna en ville pour la décrire également puis ce fut le tour des autres régions aux alentours.
Depuis ce jour de Noël, Craboutcha emmena son sac à dos partout avec lui, ainsi que le guide qu’il complétait soigneusement à chaque nouvelle expérience.
Un bracelet.
Plastique.
Métallique.
Je le tourne entre mes doigts.
Intrigué.
Troublé.
Sensation étrange.
Etalage.
Décalage.
Le silence me sied.
L'objet sert à le briser.
L'objet sert à parler.
Je ne suis pas déçu.
Je suis perdu.
Commande tactile.
Attaché à mon poignet.
Liberté restreinte.
Voix artificielle.
Cette voix n'est pas la mienne.
Nuances erronées.
Emotions altérées.
La technologie.
Le bijou.
L'objet.
Fait silence.
Avant toute chose, il est temps de briser le suspense sur les auteurs de chaque cadeau offert pendant la cérémonie ; d'aucuns argueront que le suspense est déjà mort, et les prédictions qui ont été envoyées sur le sujet ont effectivement tué le concours dans l’œuf (on a trois sans faute, respectivement d'Eelis, d'Encre et de Titan, et deux presque sans faute avec seulement une inversion de la part de Sona et Stilgar), mais il est néanmoins temps d'officialiser tout ça : on a donc Al qui a offert son cadeau à Crevette, qui a offert le sien à Craboutcha, qui a offert le sien à Lys, qui a offert le sien à André, qui a offert le sien à Nil, qui a offert le sien à Kaoren, qui a offert le sien à Plumette, qui a offert le sien à Al. La boucle est bouclée. Il va sans dire que c'est le hasard qui a décidé d'une boucle aussi parfaite, j'ai préalablement tiré entre tous les modèles possibles et c'est tombé sur celui-ci. Vous auriez tout aussi bien pu tomber sur un modèle avec quatre paires de personnages s'offrant mutuellement des cadeaux, sur son lit de rancunes et de retours de flamme.
Ceci étant dit, revenons-en au sujet principal de cette animation, à savoir les textes ! En ce qui concerne les modalités des votes, on ne va pas réinventer la roue et on va faire comme à chaque animation : vous voterez pour votre texte favori à la suite de ce sujet, entre balises [hide], en prenant soin de justifier un minimum votre opinion (on va pas fliquer là-dessus, mais c'est toujours plus sympa de montrer l'attention que vous avez portée au texte en question). Vous ne pouvez bien évidemment pas voter pour vous-mêmes, mais il n'y a aucune restriction sur le fait de voter pour celui qui a reçu votre cadeau. Avec huit textes de mille mots maximum, dont la majorité ont l'air quand même pas mal plus courts, on va dire que vous devriez pouvoir lire tout ça en pas trop longtemps, donc on va partir sur deux semaines de lecture (plus un week-end de rab sur la note de la maison), donc vous devrez envoyer vos votes d'ici le dimanche 23 janvier. Passée cette date, on élira un vainqueur, et on lui improvisera peut-être un petit cadeau. :3
Pour toute question ou réclamation sur la mise en forme de votre texte, adressez-vous à qui vous savez, à savoir celui qui vous harcèle de notif's depuis le début de l'animation. Non, pas Stilgar, l'autre.
Et maintenant, place aux textes !
Lys
- Rappel du cadeau:
- Le cadeau se trouve emballé dans un tissu soyeux. Il est accompagné d'un petit mot : "Attention, cadeau fragile. Rends le beau."
Il faudra être précautionneux en déballant ce dernier qui contient un magnifique miroir de princesse. Un miroir aux bordure décorées qui laisserait apercevoir une œuvre d'art quand l'heureuse élue le déballerait.
Cher journal,
Aujourd'hui, j'ai encore été géniale.
Il y avait cet homme bizarre mais qui a avait l'air 'gentil', qui avait décidé de lancer une grande opération de cadeaux secrets. Une idée brillante, que j'aurais pu avoir, bien sûr. Mais en future reine gentille, je laisse mes sujets avoir aussi les bonnes idées.
Je me devais de participer à l'opération, pour mon image publique, et aussi pour promouvoir l'ESPOAR. Il faut propager l'ESPOAR.
Le plus difficile, c'était que je devais trouver un cadeau. Pour un genre de gros mille-pattes volant dégoûtant. C'était très dur, je n'y connais rien en insecte. Mais c'était parfait pour le membre parfait d'ESPOAR que je suis, car qui mieux que moi pour faire plaisir à un Objet ? Alors moi Lys, j'ai beaucoup réfléchi et beaucoup beaucoup travaillé pour lui fournir le présent parfait. Je suis sûr qu'il est le plus heureux des Objets désormais, surtout que sa partie du monde n'a pas l'air très charmante, c'était très poussiéreux et tout le monde tirait la tronche. Il faudra que je résolve ça, et que j'implante l'ESPOAR là-bas.
Au début, c'est ce que je voulais faire, en offrant un de mes super flyer de l'ESPOAR dessiné moi-même, mais j'ai oublié d'en prendre, c'est très dommage. A la place, je lui ai dessiné tous ses amis, j'espère qu'il appréciera.
Mais ce que j'avais pas compris, c'est que moi aussi j'allais recevoir un cadeau. C'est une très bonne nouvelle, et ça me permet de me rapprocher de mes loyaux sujets, même si je n'attendais pas grand-chose de ce tas d'imbéciles. Et puis comme tout le monde avait l'air trop sérieux là-bas, j'ai eu peur de recevoir un truc pas intéressant, comme de la nourriture ou des vêtements tous moches.
Alors je n'avais pas très envie de déballer mon cadeau. En plus c'était tout petit, même pas dans du joli papier de toutes les couleurs avec plein de scotch, mais dans du papier tout doux et tout fin, comme les trucs chers, et ce n'était même pas des dons pour l'association. Il y avait marqué que c'était fragile, alors ça sentait fort le cadeau tout pourri. Qui offre des trucs fragiles à une petite fille ? Mais comme on m'a appris, j'ai été très polie, Maman aurait été fière de moi, j'ai dit merci et j'ai fait un grand sourire de débile. Peut-être que c'était un bibelot très cher, et je pourrais le revendre pour avoir un peu d'argent et m'acheter un vrai cadeau joli et sympa.
Et bah en fait, c'est un miroir. C'est tellement chouette ! J'étais tellement contente ! C'est pile ce dont j'avais besoin ! Comme quoi, mes fidèles sujets connaissent bien leur future souveraine et savent que le maintien de sa beauté au quotidien est une affaire de tous les instants. Imaginez si je devenais autre chose qu'une adorable mignonne petite fille ? Ce serait catastrophique !
En plus, il est joli. Il y a plein de couleurs autour, et tout brillant. Je l'aime bien. Je vais le garder je pense, et puis en plus c'est mon cadeau à moi, alors je dois le garder, même par politesse. Et puis il est super joli. Je vais le mettre avec les trois autres dans ma chambre, celui qui est tout rose avec les têtes de chaton et celui qui est tout riquiqui mais qui est tout doré.
Je suis censée le rendre beau. J'ai pas compris pourquoi, mais avec ma tête dedans, je pense que j'ai parfaitement réussi.
Aujourd'hui encore, j'ai été géniale.
Aujourd'hui, j'ai encore été géniale.
Il y avait cet homme bizarre mais qui a avait l'air 'gentil', qui avait décidé de lancer une grande opération de cadeaux secrets. Une idée brillante, que j'aurais pu avoir, bien sûr. Mais en future reine gentille, je laisse mes sujets avoir aussi les bonnes idées.
Je me devais de participer à l'opération, pour mon image publique, et aussi pour promouvoir l'ESPOAR. Il faut propager l'ESPOAR.
Le plus difficile, c'était que je devais trouver un cadeau. Pour un genre de gros mille-pattes volant dégoûtant. C'était très dur, je n'y connais rien en insecte. Mais c'était parfait pour le membre parfait d'ESPOAR que je suis, car qui mieux que moi pour faire plaisir à un Objet ? Alors moi Lys, j'ai beaucoup réfléchi et beaucoup beaucoup travaillé pour lui fournir le présent parfait. Je suis sûr qu'il est le plus heureux des Objets désormais, surtout que sa partie du monde n'a pas l'air très charmante, c'était très poussiéreux et tout le monde tirait la tronche. Il faudra que je résolve ça, et que j'implante l'ESPOAR là-bas.
Au début, c'est ce que je voulais faire, en offrant un de mes super flyer de l'ESPOAR dessiné moi-même, mais j'ai oublié d'en prendre, c'est très dommage. A la place, je lui ai dessiné tous ses amis, j'espère qu'il appréciera.
Mais ce que j'avais pas compris, c'est que moi aussi j'allais recevoir un cadeau. C'est une très bonne nouvelle, et ça me permet de me rapprocher de mes loyaux sujets, même si je n'attendais pas grand-chose de ce tas d'imbéciles. Et puis comme tout le monde avait l'air trop sérieux là-bas, j'ai eu peur de recevoir un truc pas intéressant, comme de la nourriture ou des vêtements tous moches.
Alors je n'avais pas très envie de déballer mon cadeau. En plus c'était tout petit, même pas dans du joli papier de toutes les couleurs avec plein de scotch, mais dans du papier tout doux et tout fin, comme les trucs chers, et ce n'était même pas des dons pour l'association. Il y avait marqué que c'était fragile, alors ça sentait fort le cadeau tout pourri. Qui offre des trucs fragiles à une petite fille ? Mais comme on m'a appris, j'ai été très polie, Maman aurait été fière de moi, j'ai dit merci et j'ai fait un grand sourire de débile. Peut-être que c'était un bibelot très cher, et je pourrais le revendre pour avoir un peu d'argent et m'acheter un vrai cadeau joli et sympa.
Et bah en fait, c'est un miroir. C'est tellement chouette ! J'étais tellement contente ! C'est pile ce dont j'avais besoin ! Comme quoi, mes fidèles sujets connaissent bien leur future souveraine et savent que le maintien de sa beauté au quotidien est une affaire de tous les instants. Imaginez si je devenais autre chose qu'une adorable mignonne petite fille ? Ce serait catastrophique !
En plus, il est joli. Il y a plein de couleurs autour, et tout brillant. Je l'aime bien. Je vais le garder je pense, et puis en plus c'est mon cadeau à moi, alors je dois le garder, même par politesse. Et puis il est super joli. Je vais le mettre avec les trois autres dans ma chambre, celui qui est tout rose avec les têtes de chaton et celui qui est tout riquiqui mais qui est tout doré.
Je suis censée le rendre beau. J'ai pas compris pourquoi, mais avec ma tête dedans, je pense que j'ai parfaitement réussi.
Aujourd'hui encore, j'ai été géniale.
Crevette
- Rappel du cadeau:
- Étoile en bouteille
Une sorte d’étoile à cinq branches scintillante, flottant dans un petit bocal type pot de confiture. Brille dans le noir. Un petit mot est accroché : « Si j’avais quelque chose qui puisse t’être utile, je m’en servirais moi-même, alors voici quelque chose de complètement inutile. Peut servir de torche, de veilleuse, d’ancrage pour tenter de se remémorer la Terre. Apparemment, c’est plutôt populaire chez les enfants et les gens qui font semblant de l’être. »
__-Confrontée à son étrange cadeau, Crevette ne sut pas très bien quoi en faire et la fourra dans sa poche. Quelle babiole inutile. Surtout qu’elle avait déjà trouvé une lampe de poche, fixée à l’extrémité de son arbalète. Elle lui disait cependant quelque chose… mais rien de clair dans son esprit. Aussi chassa-t-elle cette pensée parasite.
__-Il fut temps de braver l’obscur premier étage, à la recherche de Morgan. L’obscurité était dense. Le bois du bâtiment craquait. La chose qui avait emporté Mérovée et peut-être Bernard pouvait bien être proche. Trop proche. Un sifflement se rapprocha. Crevette pointa son arme dans sa direction, crut voir un mouvement, tira. Il y eut un hurlement rauque et un choc. Notre protagoniste fut propulsée contre un mur, sa lumière s’éteignit, mais elle n’eut pas le temps d’avoir mal que quelque chose de plus grave l’alerta : le son caractéristique de bris de verre, qui la mena à constater que sa lampe était devenue inutilisable suite au choc. Et la créature qui devait l’avoir attaquée s’était tue. Aveugle et sourde, Crevette était dans une bien mauvaise posture. Elle dégaina son sabre. Il n’allait pas lui être d’une grande utilité. Même mouliner dans le vide était une mauvaise idée : tout ce qu’elle arriverait à faire, serait de ficher sa lame dans un mur et ne pas pouvoir l’en ressortir au moment où elle en aurait besoin.
__-Mais alors qu’elle essayait de réfléchir à comment se tirer de ce mauvais pas, la créature revint. Un violent choc renversa Crevette. Ça, elle savait ce que c’était : une porte qu’on avait claqué sur son visage. Effondrée au sol, elle pouvait sentir un filet de sang dégouliner de son front, son dos endolori, ses larmes qui coulaient, stupide réflexe de son corps d’enfant. Une manière pitoyable de mourir… Mais à croire que le choc avait réveillé quelque chose d’enfoui en elle. Elle se surprit à marmonner : « Je vous offre la lumière d’Elendil. Notre étoile bien-aimée. Puisse-t-elle vous éclairer dans les endroits sombres, où toutes les autres lumières seront éteintes. »
__-Et dégaina sa jarre. L’astre qu’elle contenait inonda la pièce d’une douce lueur.
__-D’où venait ce souvenir ? Cette phrase, qui n’était pas la sienne, arrachée à quelque chose d’autre, un lambeau de son précédent être. Que disait le mot, déjà ? Se remémorer la Terre ? Quelque part, cette étoile comprenait sa maîtresse : de tout ce dont Crevette aurait pu se souvenir en premier, de tout ce qui aurait été dans la liste des priorités de n’importe qui, à commencer par son identité, rien de tout cela n’avait été choisi. Foin de grandes questions métaphysiques et psychologiques pour Crevette. Qu’importait les moyens. Une réplique de film lui avait plus sûrement sauvée la vie que toute interrogation sur qui elle était.
__-Crevette regarda l’étoile. Peut-être était-ce un hasard. Peut-être était-ce une facétie sans sens dont l’auteur comme la raison lui étaient inconnus tout autant que celle-ci à ce dernier. Mais peut-être… S’il y avait quelque chose de plus, qu’est-ce que tout cela voulait-il bien dire ? La solution à qui elle était, devait venir de l’objet offert par un inconnu ? Était-elle si peu sourcilleuse de se connaître, à ce point focalisée sur des objectifs immédiats, si prisonnière du présent qu’elle ne pouvait voir ni l’avenir ni le passé ?
__-Regarder l’étoile trop longtemps n’était pas bon pour son moral. Sitôt Morgan retrouvée, Crevette la rangerait quelque part pour ne pas la ressortir de sitôt.
Après quelques pas, Crevette surprit, dans une pièce attenante, un grand homme en treillis, recroquevillé contre une peluche. Celui-ci, voyant la chaleur réconfortant que diffusait – bien malgré elle – notre protagoniste, se redressa, sécha ses larmes et la regarda. Comme une mite une ampoule, aurait dit Crevette.
__-« T’es qui toi ? Où est la créature ?
__-– … La quoi ? »
__-Bien que grand et baraqué, cet être semblait terrorisé. Il aurait été une proie facile pour quelque Objet hostile que ce soit. Il ne fallut pas longtemps à Crevette pour comprendre la situation.
__-« C’toi le glandu qui m’a baffé et qui ouvre les portes fort comme ça ?
__-– Euh… C’est dans toi que je me suis cognée et c’est toi qui était contre la porte que j’ai ouverte ? »
__-« Tu t’es cogné ? J’avais une lampe. Comment t’as pu me louper espèce d’imbécile ?
__-– Oui bah ça va, répondit l’adulte en geignant, je t’ai pas vu pardon ! »
__-Crevette rengaina son sabre et se passa la main sur le visage. Encore un trou du cul bercé trop près du mur qu’il faudrait chaperonner. Celui-ci se leva, dévoilant l’ours en peluche qu’il tenait dans ses bras. L’étoile scintilla et, s’il en avait été autrement, Crevette n’aurait même pas remarqué le doudou.
__-« Où t’as eu ça toi ? »
Plumette
- Rappel du cadeau:
- Pot d'encre invisible :
Plumette, l’impérieux barde que tu soutiens,
Lui qui te fait conter son verbiage impassible,
Unique par ta prose, il s’y dira sensible,
Mais jamais tes écrits ne furent vraiment tiens.
En chaque chant de lui que tu rends si lisible,
Tu n’écris que ses mots et des autres t’abstiens ;
Tout cela, je l’entends, mais ce que tu retiens,
Exprime-le demain par cette encre invisible.
Mélange fascinant d’acides sécrétions,
Accepte l’encrier ci-présent et délivre
Toute l’immensité d’un taciturne livre ;
Tu lui feras tremper tes propres créations
Et rien n'en trahira la secrète élégie,
Rien que le flamboiement d’une ardente bougie.
Signé :
«
»
André
- Rappel du cadeau:
- Un grand carton de un mètre sur un mètre ouvert sur le dessus.
Deux carrés sont découpés sur les côtés, et agrémentés chacun d'un papier translucide collé dessus.
Sur une troisième face, il y a une ardoise marquée "André House".
L'intérieur est décoré au crayon de bonhommes-bâton et... D'animaux ?
On trouve dedans :
- une boîte à chaussure remplie de feuilles et de terre
- une petite bassine vert pomme avec de l'eau savonneuse
- une petite branche turquoise plantée à la verticale, dont les ramifications sont garnies de formes en tissu trouées et de morceaux de fausse fourrure.
Depuis mon arrivée dans l’Esquisse, j’ai peut-être perdu la notion du temps. Le vingt-quatrième jour me paraît trop long. J’ai découvert le laboratoire ; j’ai hésité à rejoindre les survivants qui sont à l’intérieur ; je les ai quasiment tous rencontrés mais il fait toujours jour.
J’ai aussi fait un Père Noël Secret avec des volontaires du présent et des personnes du passé emmenés par un cyantifique nommé Dalton. J’ai apprécié rencontrer ces personnes du passé et discuter avec elles, mais je n’ai pas aimé mon cadeau. Lys, une des personnes du passé, me prenait clairement pour un simple animal. Alors j’ai laissé mon présent sur le toit.
Après, nous avions fait nos adieux aux personnes du passé. Par la suite, j’ai mangé, j’ai fait la garde, mais la nuit n’est pas encore tombée. Épuisé d’avoir fait tant de choses aujourd’hui, je suis remonté jusqu’au toit pour me détendre.
Je regarde le cadeau qui m’a été offert. Il s’agit d’une boîte en carton ouverte, grande mais assez légère pour que je puisse la transporter. Deux carrés sont découpés sur les côtés, un papier translucide est collé sur ces « fenêtres ». Sur une troisième face est collée une ardoise avec marqué « André House ». A l’intérieur, l’enfant avait dessiné au crayon des bonhommes-bâtons et de drôles de créatures, peut-être des animaux ou des Objets de l’Esquisse qu’elle connaît. Dans cette « maison », on trouve une boîte à chaussures remplie de feuilles et de terre, une petite bassine vert pomme avec de l’eau savonneuse et une petite branche turquoise plantée à la verticale, avec des formes en tissu trouées et des morceaux de fausses fourrures stimulant les feuilles.
Plus je regarde ce cadeau, plus des questions m’envahissent l’esprit. Comment et pourquoi suis-je arrivé à cette période de l’Esquisse ? Pourquoi ne suis-je pas arrivé à l’Esquisse d’avant ? Est-ce une question de temporalité sur Terre ? Plus tôt on sort de la Terre, plus tôt on entre dans l’Esquisse ? Pourtant, j’ai appris que beaucoup de personnes disaient venir de la Terre de 2012, comme moi. Est-ce que le temps s’écoulerait plus lentement dans l’Esquisse que sur Terre ?
En discutant avec les personnes du passé sauf Lys, j’ai appris des choses intéressantes sur leur période. Ils vivent dans une ville, il y a un labyrinthe un peu plus loin, un champ d’éoliennes végétales…
Je fixe la branche turquoise. De quel arbre pourrait-elle venir ? D’un arbre avec des tissus à la place des feuilles ? Même si c’est invraisemblable à première vue, plus rien ne m’étonne au sujet de l’Esquisse, si ce n’est le fait qu’elle n’était pas aussi hostile avant. L’Esquisse qu’ils connaissent semble idyllique. Rien à voir avec celle que je connais. J’aimerais bien connaître ce passé-là, le découvrir, l’explorer sous toutes ses formes. Cette Esquisse a l’air à la fois imprévisible et merveilleuse, comme le Pays des Merveilles. Quand j’y pense, tout n’est pas rose dans le Pays des Merveilles. Et en fait, tout ne doit pas être rose non plus dans l’Esquisse du passé. Rien n’est totalement rose, en soi.
Si rien n’est totalement rose, alors ma vie ne l’est pas. Mais peu importe, au fond, non ? Elle est meilleure qu’elle ne l’est ici. Je n’avais pas à tenter de survivre dans un monde inconnu, je n’avais pas à collaborer avec des gens dangereux. Je vivais une vie normale et stable. Je pouvais aussi voir ceux que j’aime. Mes parents, ma sœur, mon amie… Je sais que je ne les retrouverai pas en allant dans l’Esquisse du passé… Mais pourrai-je même les retrouver ? Pourrai-je retourner sur Terre ? Et si je le fais, retrouverai-je ma vie d’antan ? Sinon, qu’est-ce qui aura changé ? S’il y a des changements, est-ce qu’ils me rendraient plus heureux ?... Mais pourquoi je me pose cette question ? J’étais heureux avant d’arriver dans l’Esquisse, n’est-ce pas ?…
Je baisse la tête. Je ne comprends pas. J’étais sûr d’être heureux, alors pourquoi je doute ? Et si je doute au sujet de mon bonheur, n’étais-je alors pas heureux ? Si oui, comment ai-je pu l’ignorer ?
J’essaie de réfléchir à ça. Qu’est-ce qui a pu me manquer avant, pour que j’aie ce doute ? J’explore mes souvenirs… Je n’ai pas l’impression d’avoir été malheureux, mais... je constate un décalage entre avant et maintenant. Avant, j’avais une sorte de vide en moi. Je me demande comment je ne l’avais pas remarqué, vu que j’écris des poèmes sur mon état émotionnel quand j’en ressens le besoin. Peut-être que je trouvais ce vide normal. Et ce vide, je le ressens moins, maintenant. Comme si quelque chose avait pu le combler. En y repensant, j’ai beau râler dans ma tête au sujet de l’Esquisse, ce monde me fascine, au point de me donner envie d’en découvrir les facettes. Je ne suis certes pas heureux dans l’Esquisse, mais j’ai l’impression d’y être plus vivant. En partie plus vivant. J’ai encore un sentiment de manque, et pour le coup, je pense qu’il vient de ce que j’ai laissé de cher sur Terre. Je me demande si je parviendrai à combler ça.
Je regarde mon cadeau. Quand je l’avais reçu, je ne l’avais pas apprécié. C’est pour ça que je l’avais laissé sur le toit. Mais maintenant, je me demande s’il pourrait me servir de maison. Après tout, le laboratoire ne le sera jamais.
Doucement, je me mets dans la boîte à chaussures. Soudain, la nuit tombe, comme si on éteignait la seule source de lumière d’une pièce. Je m’allonge sur les feuilles et ferme les yeux, apaisé par ce nouveau confort.
Kaoren
- Rappel du cadeau:
- Blanche.
Je la regarde.
A jamais figée.
Dans le temps.
Dans le verre.
Vivante.
Organique.
Inerte.
Minérale.
Spirituelle.
Eternelle.
Forte.
Fragile.
Je la pose.
Fleur cristalline.
Pierre qui respire.
Elle trouvera celui à qui elle est destinée.
Blanche, je la regarde à tout jamais figée
Dans le temps, dans le verre où le sort l’a plongée.
Incapable de mettre un nom sur son porteur,
J’ai dû me résigner à la croire venue
Des affres du destin, cette fleur inconnue
Dont même le cristal n’émet aucune une odeur,
Aucun reflet de qui me l’aurait partagée ;
Blanche, je la regarde à tout jamais figée.
Moi qui n’ai jamais su – ou du moins, je le crois –
Oublier le visage ou le nom de personne,
Cet effort de mémoire auquel ta fleur me donne,
Je le découvre bien pour la première fois ;
Comme un enfant, je cours une trace enneigée
Dans le temps, dans le verre où le sort l’a plongée.
J’en recherche les traits dans la fresque des cieux,
Ou quelque image que l’oubli n’aurait saisie
Et qui redonnerait sens à la fantaisie
Régnant entre les vers encore mystérieux
De cette note-là que tu m’as rédigée :
Blanche, je la regarde à tout jamais figée.
Elle me la repeint, cette fleur de cristal,
Organique, fragile, éternelle, vivante,
Spirituelle, forte, inerte et respirante,
Et malgré tant de mots, j’en distingue bien mal
Quelque portrait obscur ou quelque ombre imagée
Dans le temps, dans le verre où le sort l’a plongée.
Je te sais amical – poétique, de plus –,
Et j’aime te penser l’âme encore plus blanche
Que cette floraison qui d’aucun froid ne flanche ;
Elle a la pureté d’une fleur de lotus,
Et puisque c’est vers moi qu’elle fut dirigée,
Blanche, je la regarde à tout jamais figée.
Je demande à tous ceux qui t’ont vu me l’offrir
S’il en est un seul d’eux, dans le Laboratoire,
Qui saurait retrouver au fond de sa mémoire
Qui me fit le présent d’un pareil souvenir,
Qui portait cette fleur tristement encagée
Dans le temps, dans le verre où le sort l’a plongée.
D’aucuns me disent qui, mais nul ne s’en souvient
Mieux que je n’y parviens ; ta figure s’efface
Un peu plus à chaque heure où j’en cherche la trace,
Et du fond de l’esprit, l’image qui me vient
Est celle que je crains d’avoir trop négligée ;
Blanche, je la regarde à tout jamais figée.
Ô, cette silhouette au galbe si blanchi,
Celle-là que ta fleur cache de sa corolle
Transparente et pourtant d’une opacité folle
Que ne peut transpercer un songe réfléchi,
C’était celle d’un être, et l’oubli l’a rongée
Dans le temps, dans le verre où le sort l’a plongée.
Blanche, je la regarde à tout jamais figée.
Dans le temps, dans le verre où le sort l’a plongée.
Incapable de mettre un nom sur son porteur,
J’ai dû me résigner à la croire venue
Des affres du destin, cette fleur inconnue
Dont même le cristal n’émet aucune une odeur,
Aucun reflet de qui me l’aurait partagée ;
Blanche, je la regarde à tout jamais figée.
Moi qui n’ai jamais su – ou du moins, je le crois –
Oublier le visage ou le nom de personne,
Cet effort de mémoire auquel ta fleur me donne,
Je le découvre bien pour la première fois ;
Comme un enfant, je cours une trace enneigée
Dans le temps, dans le verre où le sort l’a plongée.
J’en recherche les traits dans la fresque des cieux,
Ou quelque image que l’oubli n’aurait saisie
Et qui redonnerait sens à la fantaisie
Régnant entre les vers encore mystérieux
De cette note-là que tu m’as rédigée :
Blanche, je la regarde à tout jamais figée.
Elle me la repeint, cette fleur de cristal,
Organique, fragile, éternelle, vivante,
Spirituelle, forte, inerte et respirante,
Et malgré tant de mots, j’en distingue bien mal
Quelque portrait obscur ou quelque ombre imagée
Dans le temps, dans le verre où le sort l’a plongée.
Je te sais amical – poétique, de plus –,
Et j’aime te penser l’âme encore plus blanche
Que cette floraison qui d’aucun froid ne flanche ;
Elle a la pureté d’une fleur de lotus,
Et puisque c’est vers moi qu’elle fut dirigée,
Blanche, je la regarde à tout jamais figée.
Je demande à tous ceux qui t’ont vu me l’offrir
S’il en est un seul d’eux, dans le Laboratoire,
Qui saurait retrouver au fond de sa mémoire
Qui me fit le présent d’un pareil souvenir,
Qui portait cette fleur tristement encagée
Dans le temps, dans le verre où le sort l’a plongée.
D’aucuns me disent qui, mais nul ne s’en souvient
Mieux que je n’y parviens ; ta figure s’efface
Un peu plus à chaque heure où j’en cherche la trace,
Et du fond de l’esprit, l’image qui me vient
Est celle que je crains d’avoir trop négligée ;
Blanche, je la regarde à tout jamais figée.
Ô, cette silhouette au galbe si blanchi,
Celle-là que ta fleur cache de sa corolle
Transparente et pourtant d’une opacité folle
Que ne peut transpercer un songe réfléchi,
C’était celle d’un être, et l’oubli l’a rongée
Dans le temps, dans le verre où le sort l’a plongée.
Blanche, je la regarde à tout jamais figée.
Impossible d’en retrouver le visage ou le nom. C’est comme si cette fleur cristalline avait toujours été à lui, comme si toute cette cérémonie de Noël n’avait jamais eu lieu. Pourtant, il s’en rappelle tous les autres protagonistes, même ceux restés au second plan.
Écrire, voilà tout ce qu’il avait trouvé pour stimuler sa mémoire ; employer tous les fragments de son esprit pour mettre le doigt sur celui qui lui faisait défaut. Réfléchir, se laisser aller, et créer à défaut de retrouver ses traits avec exactitude. Mais il tourne en rond. Même son imagination ne parvient pas à remplir cette tache blanche qui brille sur le tableau.
« Baste. »
Kaoren se relève, les fripes pleines de sable. Il plie sa feuille en deux et la jette par terre, avec toutes les autres. Le vent a été calme, aujourd’hui, il n’en a encore emporté aucune. Il y a là une demi-douzaine de bouts de papier, pliés ou froissés, qui témoignent des échecs répétés de leur auteur. Ils devraient être blancs, mais le Ciel les rosit aussitôt que Kaoren ne lui fait plus ombre ; quand il les écrit, ils sont gris, et quand il les relâche, ils sont roses. Du blanc, pour autant qu’il s’en souvienne, ça fait longtemps qu’il n’en a plus vu.
Il retourne ses yeux vers sa fleur de cristal, qu’il a laissée au sol. Même elle lui semble moins blanche que lorsqu’on la lui a remise. À vrai dire, il reste plus de blanc dans sa mémoire que dans tout ce sur quoi il essaie de la projeter ; du blanc le plus pur, celui-là qu’il ne peut qu’entacher en essayant de lui donner forme.
Il regarde maintenant la plaine ; un peu de blanc et un peu de vide, un petit désert mental, c’est ce qu’il a trouvé de mieux pour chasser les images qui se succèdent dans sa tête, et qui l’empêchent de cerner les trop fines subtilités de celle dont il est en quête. Tâchant d’y perdre son regard, ou peut-être un peu de sa raison, il laisse ses yeux rouler sur les ondulations de ce paysage sans aspérité. Puis il prend une autre feuille, se rassoit, ramasse son crayon et s’y remet diligemment.
Si la villanelle n’a rien donné, il faut tenter encore autre chose…
Blanche.
Je la regarde.
À jamais figée.
Dans le temps.
Dans le verre.
Insaisissable.
Inatteignable.
Amphigourique.
Fantasmagorique.
Ton image.
Sa trace.
Dans mes songes.
Blanche aussi.
Sa présence.
Invisible.
Blanche aussi.
Ses couleurs.
Manquantes.
Ses formes.
Incertaines.
Blanches aussi.
Sa fleur.
Cristalline.
Sa note.
Sibylline.
Blanches aussi.
Tes oraisons.
Blanches aussi.
Tes vérités.
Blanches aussi.
Tes ambitions.
Tes intentions.
Tes motivations.
Tes justifications.
Blanches aussi.
Blanches.
Ton existence.
Blanche.
Ton image.
Ma mémoire.
Blanche.
Qui que tu sois.
Blanche.
Ou blanc.
Ton image.
Blanche.
N’est plus.
Ici bas.
Loin de toi.
N’est plus.
Ici-bas.
Loin de toi.
N’est plus.
Ici bas.
Loin de toi.
À qui diable était-elle destinée ?
Je la regarde.
À jamais figée.
Dans le temps.
Dans le verre.
Insaisissable.
Inatteignable.
Amphigourique.
Fantasmagorique.
Ton image.
Sa trace.
Dans mes songes.
Blanche aussi.
Sa présence.
Invisible.
Blanche aussi.
Ses couleurs.
Manquantes.
Ses formes.
Incertaines.
Blanches aussi.
Sa fleur.
Cristalline.
Sa note.
Sibylline.
Blanches aussi.
Tes oraisons.
Blanches aussi.
Tes vérités.
Blanches aussi.
Tes ambitions.
Tes intentions.
Tes motivations.
Tes justifications.
Blanches aussi.
Blanches.
Ton existence.
Blanche.
Ton image.
Ma mémoire.
Blanche.
Qui que tu sois.
Blanche.
Ou blanc.
Ton image.
Blanche.
N’est plus.
Ici bas.
Loin de toi.
N’est plus.
Ici-bas.
Loin de toi.
N’est plus.
Ici bas.
Loin de toi.
À qui diable était-elle destinée ?
Al
- Rappel du cadeau:
- Ouate à musique - Joue une délicate mélodie dès lors qu'elle est imbibée, l'air changeant avec ce dont elle s'imprègne.
Une couverture. Ou plutôt, un rembourrage de couverture.
Pfff.
Quelqu’un avait dû se réveiller deux minutes avant en panique, puis prendre la première chose qu’il avait sous la main, pour finir par se dire qu’il allait - quand même - garder un drap.
Ce n’est sans doute pas pire que ce que j’ai fait.
En effet, c’était un juste présent pour quelqu’un qui avait lui-même offert un objet complètement inutile. L’auteur de ce cadeau, au moins, n’était pas ridicule à avoir réfléchi des heures pour un résultat aussi minable.
Minable, c’est le mot.
Après s’être éclipsé des festivités, pour lesquelles le cœur n’y était pas, Al avait mollement ratissé le 1er étage du Laboratoire à la recherche d’un bout de tissus pouvant faire office de housse pour rentabiliser son présent. Face à l’échec de cette quête, il en avait trouvé une autre, à savoir jeter un oeil au toit du bâtiment, sur lequel il n’était encore jamais allé depuis que le camion avait fait escale devant le Laboratoire.
Je viens après tous les autres.
Là-haut, le silence était strident et le vent rocailleux. Pas de neige ni d’éclat dans cette nuit esquisséenne, qui le rappelait à la cruauté de la situation : il marchait seul et dans le noir, avec pour seul bagage un duvet qui menaçait de s’envoler à tout moment.
Comme d’habitude.
Il repensa au toit de la Base, sur lequel il s’était tenu le soir de son arrivée. Ses dernières cigarettes l’avaient calmé, puis énervé. L’inquiétude avait gardé ses yeux ouverts et le désespoir avait commencé à les ronger.
Mon visage est sûrement moche. Encore plus qu’avant.
Il enleva ses lunettes et les rangea dans sa poche. Quelle qu’en soit la raison, il voyait désormais tout aussi flou avec. S’il ne les jetait pas, c’est parce qu’il ne lui restait pas grand chose d’autre pour se rappeler qu’il était Al et non une masse informe dévorée par ses angoisses.
Si je me regarde dans un miroir maintenant, je ne sais même pas ce que je verrai.
Assis près du bord, recroquevillé sur lui-même, il enroula sans trop y réfléchir la ouate autour de lui. Une texture aussi fragile n’était pas agréable. Enfin. De toute façon, il avait probablement oublié ce qu’une texture agréable était. Manger un bon repas, dormir dans un bon lit, enfiler ses vêtements préférés... il suffisait de 24 jours dans l’Esquisse pour oublier ce que cela faisait.
Alors pourquoi seulement fêter Noël ? J’aurais mieux fait de ne pas me torturer.
♪
J'arrive toujours pas à lâcher l’affaire.
♫
Juste laisser derrière moi tout ce qui me manque… Plus ça devient nécessaire, moins j’y parviens.
♪ ♪ ♫
Et à chaque fois, je…
♪
Après avoir regardé de part et d’autres comme un enfant perdu, Al comprit que le son provenait du creux de ses mains.
Déjà que je suis ridicule, si en plus on l’entend dans tout le Laboratoire…
♫ ♪ ♫ ♫
Pourquoi ça ne s’arrête pas?
♪ ♫ ♪ ♪
J’ai pas envie.
♫ ♪ ♪
Ca me rend encore plus moche.
♪ ♫ ♪ ♪ ♫ ♪
Si quelqu’un arrive maintenant, il va se moquer de moi, puis le dire à tout le monde…
♪ ♪ ♫ ♫ ♪
Et après…
♫ ♪ ♪
♪ ♪ ♫ ♫ ♪
♪ ♫ ♪ ♫
Ah, c’est vrai.
Rien ne changera.
Ils savent déjà.
♪ ♫ ♪ ♫ ♪ ♫
...
Tant pis…
♫ ♪ ♫ ♪ ♫ ♪ ♫ ♪ ♪ ♫ ♫ ♪ ♫
♪ ♪ ♫ ♫ ♪ ♫ ♪ ♫ ♪ ♫
♫ ♪ ♫ ♪ ♪ ♫ ♪ ♪ ♫
♪ ♫ ♫ ♪ ♫ ♫ ♪ ♪ ♪ ♫
♪ ♫ ♪ ♫ ♪ ♪ ♪
L’esprit embué, il ne remarqua pas tout de suite que la ouate avait commencé à s’effriter.
Il n’en restait sur lui qu’un fin filet qui serait emporté par la prochaine bourrasque.
Il leva la tête.
Sur un malentendu, ça peut ressembler à des étoiles.
…
Ou plutôt…
Un rare sourire vint se glisser entre ses traits abîmés.
C’était la première neige qu’il voyait dans l’Esquisse.
Il réunit les morceaux qui restaient agrippés à lui et les offrit au vent.
♪ ♪ ♪ ♪ ♫ ♫ ♪ ♫
♫ ♫ ♪ ♪ ♫ ♫ ♪ ♪ ♫ ♪
♪ ♫ ♫ ♪ ♫ ♫ ♪ ♪
♪ ♫ ♪ ♪ ♪ ♫ ♪
Emmène mes cris jusqu’aux confins de l’Esquisse.
♪ ♫ ♪ ♫ ♫
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Des jours et des cycles plus tard, on contait encore la légende d’une neige de laine, qui rappelait leurs blessures à ceux en écoutait le murmure.
Craboutcha
- Rappel du cadeau:
- Dans un petit sac à dos emballé dans un sac plastique, on peut trouver :– un guide de survie, couvert de notes en marge et de feuilles supplémentaires agrafées, contenant des observations sur l’Esquisse, son environnement, ses créatures ;– un couteau-suisse ;– une couverture de survie ;– des rations militaires ;– un briquet ;– une lampe ;– un mot, qui dit : Je sais jamais quoi offrir, alors comme ça au moins t’auras un truc qui te sera plus utile qu’une babiole de merde quelconque.
Cette autre Esquisse était étrange… Peut-être plus étrange encore que l’Esquisse que connaissait Craboutcha. Qu’allait-il bien pouvoir faire avec tous les gadgets que lui avait offert son « père Noël » secret ? La lettre qu’il avait reçu avec disait que tout ces objets étaient utiles mais il avait beau chercher, le Dessinateur ne savait pas réellement que faire de tout cela. Toutefois, il aurait été bien malpoli de refuser un cadeau et il avait donc ramené le sac à dos et tout le matériel qu’il contenait dans son refuge dans l’Esquisse des Brises.
Allongé sur son fauteuil, il repensait à cet autre Esquisse et aux raisons qui auraient pu pousser quelqu’un à lui offrir toutes ces affaires. Il devait bien y avoir une raison… En y repensant, quel était le lien entre toutes ces affaires ? Un sac militaire, de la nourriture, un guide, une couverture, un briquet et une lampe. Et une arme. Craboutcha était-il à l’épreuve de l’acier ? Il chassa cette idée noire, un peu trop persistante à son goût.
Il fallait trouver une solution pour apaiser son esprit, et désamorcer ce cadeau empoisonné. Après un effort, le dessin s’était relevé et avait enfilé le sac sur son dos. Il avait une idée en tête : s’il l’on lui avait offert cela, c’était pour qu’il parvienne à la maîtriser. À maîtriser son inconscient aussi peut-être. Depuis ses premières balades dans l’Esquisse, il en avait appris un peu sur les environs mais avait toujours été passif, sans réellement prendre d’initiative ni créer le moindre projet. Et si c’était pour cela qu’il se sentait toujours coincé ?
Une fois le sac militaire sur ses épaules, il prit la direction des Monts Vêtus : c’était là qu’il avait fait sa première échappée et ses pas l’avaient rapidement mené à nouveau sur ce chemin. Le trajet lui avait pris un bon moment mais il avait décidé de marcher jusqu’à parvenir aux premiers reliefs de tissus qu’il trouverait. La première étape de son objectif était d’y établir un campement en suivant les instructions du manuel qui lui avait été offert.
En suivant les étapes -avec un certain nombre de difficultés car il était délicat de réaliser une tente à partir d’anorak découpés- il avait fini par avoir un résultat qui lui semblait plutôt satisfaisant et qui se fondait bien dans le décor de ces montagnes d’habits. Il s’était même allumé un petit feu, en prenant soin de bien l’entourer des toiles ignifuges que l’on retrouve auprès des forêts. Tout était prêt, il n’avait plus qu’à attendre la nuit tomber pour terminer le premier jour de sa nouvelle vie.
Quand cela arriva enfin, Craboutcha ouvrit le livre. Emmitouflé dans sa nouvelle couverture, il griffonna ses premières expériences à la lueur des flammes. Il titra sobrement la première des pages blanche « Premier jour » et y décrivit des choses que tout le monde savait probablement déjà sur les monts-vêtus et ses nombreux échecs quant à l’allumage du feu et la fabrication d’une tente mais il était fier d’avoir fini par y parvenir. En regardant le ciel avant d’aller dormir, il se décida à entourer ses écrits des dessins qu’il y voyait, peut-être que cela inspirerait les poètes un jour…
Le lendemain, il utilisa l’une des rations de survie pour faire des appâts et nourrir la faune, l’observer de loin mais ne parvint pas facilement à comprendre comment mangeaient ces oiseaux sans tête. À vrai dire, pour lui qui n’avait pas de bouche, c’était une énigme qui le passionnait vraiment ! Il réessaya le lendemain, le surlendemain puis encore et encore. Sans que cela ne soit un gros succès, il avait fini par mieux comprendre comment fonctionnait la vie dans les Monts-vêtus. Plus tard, il s’intéressa aux différents textiles, puis aux Echasseurs, il retourna en ville pour la décrire également puis ce fut le tour des autres régions aux alentours.
Depuis ce jour de Noël, Craboutcha emmena son sac à dos partout avec lui, ainsi que le guide qu’il complétait soigneusement à chaque nouvelle expérience.
Nil
- Rappel du cadeau:
- Bracelet synthétiseur vocal – Il s’agit d’un bracelet métallique avec un écran tactile, autant adapté aux droitiers qu’aux gauchers. Il fonctionne avec des piles Volta. Un bouton power se trouve à l’intérieur du bracelet. Quand le bracelet s’allume, un clavier tactile et d’autres touches apparaissent. En changeant la couleur de la police d’écriture, l’utilisateur peut indiquer au synthétiseur quelle intonation prendre. Après, il appuie sur la touche entrée pour que la machine prononce les phrases écrites avec les intonations indiquées. Une notice d’utilisation et des piles Volta supplémentaires ont été fournis avec le bracelet.
Un bracelet.
Plastique.
Métallique.
Je le tourne entre mes doigts.
Intrigué.
Troublé.
Sensation étrange.
Etalage.
Décalage.
Le silence me sied.
L'objet sert à le briser.
L'objet sert à parler.
Je ne suis pas déçu.
Je suis perdu.
Commande tactile.
Attaché à mon poignet.
Liberté restreinte.
Voix artificielle.
Cette voix n'est pas la mienne.
Nuances erronées.
Emotions altérées.
La technologie.
Le bijou.
L'objet.
Fait silence.
Petit pimousse au rapport !
Personnages : Crevette, Rosalina Ngwenya, Amundsen, Agate Withcroft-Molina, Langouste, Crevette des Câbles
Messages : 1099
Date d'inscription : 07/01/2019
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Stilgar
Sam 8 Jan - 0:05
Non, non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !
Personnages : Kaoren, Penrose
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Date d'inscription : 22/09/2015
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Kaoren
Dim 9 Jan - 21:44
- Distinctions:
- Les tarty's du temps où ça s'appelait encore comme ça:
Maximum 30 caractères !
Personnages : André DUBOIS (Sables et Câbles), Marie-Suzanne de Licornia (Brises), Dorante & Clindor (Brises)
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Date d'inscription : 19/12/2020
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Encre Noire
Ven 21 Jan - 20:58
『 』
Messages : 129
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Lhûn
Sam 22 Jan - 8:18
Sans caractère
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Sonakhiin
Dim 23 Jan - 10:46
Messages : 1044
Date d'inscription : 24/06/2012
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Folie d'Esquisse
Sam 19 Fév - 16:42
Oyez, oyez, chers participants ! En cette fin de période de Noël... euh, du nouvel an... enfin, de la chandeleur... bref, en cette période d'après Saint-Valentin, il est temps de poser enfin le clou final du grand édifice que fut cette rocambolesque animation !
Avant toute chose, il convient de mentionner que les voix qui s'accordent à me faire parler sont heureuses de vous avoir tous vus vous prêter au jeu avec passion ! On a eu des idées de cadeaux en tous genres, et surtout, des participations si diversifiées dans leur fond et leur forme qu'on les aurait crues tirées des invendus d'une bibliothèque de quartier - celle où les gens viennent exclusivement acheter le dernier Marc Lévy. Certains textes étaient drôles, d'autres touchants, et d'autres... plus modernes, dirons-nous. Mais en fin de compte, même si les votes ne le reflètent pas forcément parce qu'on a eu un plébiscite digne d'une élection russe, tout le monde a réussi à pondre quelque chose d'unique et intéressant !
Or donc, cessons de vous faire patienter comme ces bon dieu d'animateurs de The Voice qui appuient sur le bouton juste pendant le crescendo final - je suis très porté sur les comparaisons, aujourd'hui -, et laissons enfin parler les résultats ! S'il est clair que la participation de Titan a gagné les cœurs de tous les lecteurs, il semble que le consensus global ait plutôt choisi de remettre la palme à Eelis !
On peut en effet féliciter ce texte pour son habile utilisation du cadeau comme un ressort à la fois stylistique et scénaristique, et pour tout ce sur quoi Stilgar, Sona, Lhûn et moi-même avons disserté dans nos commentaires (moi-même, c'est Kaoren, pour ceux qui auraient pas reconnu ma tendance à la comparaison digne du personnage de Lionel dans Pitch) (la série, pas la brioche).
On a coutume de récompenser les vainqueurs des concours par un joli dessin fait par les soins d'Eelis, mais en l'occurrence, vous comprendrez que l'intérêt serait limité. Je vais pas tenter moi-même un dessin d'Al parce que je suis au dessin ce que John Cage est à la musique, un escroc, donc je vais me contenter de respecter l'autre coutume, qui est se contenter de promettre un éventuel cadeau à venir, et en attendant, m'occuper de tout ce dont je dois encore m'occuper dans les deux semaines, ce sera déjà bien.
Voilà, voilà. En tout cas, merci encore une fois à tous d'avoir participé, de vous être pris au jeu jusqu'au bout, d'avoir osé expérimenter pour certains, et d'avoir finalement pondu des belles choses qu'on prendra plaisir à relire pour chacun d'entre vous ! Je vous fais la bise, et on se revoit à la prochaine animation ! Ou plus probablement pour le passage au jour 25, pour certains d'entre vous.
Avant toute chose, il convient de mentionner que les voix qui s'accordent à me faire parler sont heureuses de vous avoir tous vus vous prêter au jeu avec passion ! On a eu des idées de cadeaux en tous genres, et surtout, des participations si diversifiées dans leur fond et leur forme qu'on les aurait crues tirées des invendus d'une bibliothèque de quartier - celle où les gens viennent exclusivement acheter le dernier Marc Lévy. Certains textes étaient drôles, d'autres touchants, et d'autres... plus modernes, dirons-nous. Mais en fin de compte, même si les votes ne le reflètent pas forcément parce qu'on a eu un plébiscite digne d'une élection russe, tout le monde a réussi à pondre quelque chose d'unique et intéressant !
Or donc, cessons de vous faire patienter comme ces bon dieu d'animateurs de The Voice qui appuient sur le bouton juste pendant le crescendo final - je suis très porté sur les comparaisons, aujourd'hui -, et laissons enfin parler les résultats ! S'il est clair que la participation de Titan a gagné les cœurs de tous les lecteurs, il semble que le consensus global ait plutôt choisi de remettre la palme à Eelis !
On peut en effet féliciter ce texte pour son habile utilisation du cadeau comme un ressort à la fois stylistique et scénaristique, et pour tout ce sur quoi Stilgar, Sona, Lhûn et moi-même avons disserté dans nos commentaires (moi-même, c'est Kaoren, pour ceux qui auraient pas reconnu ma tendance à la comparaison digne du personnage de Lionel dans Pitch) (la série, pas la brioche).
On a coutume de récompenser les vainqueurs des concours par un joli dessin fait par les soins d'Eelis, mais en l'occurrence, vous comprendrez que l'intérêt serait limité. Je vais pas tenter moi-même un dessin d'Al parce que je suis au dessin ce que John Cage est à la musique, un escroc, donc je vais me contenter de respecter l'autre coutume, qui est se contenter de promettre un éventuel cadeau à venir, et en attendant, m'occuper de tout ce dont je dois encore m'occuper dans les deux semaines, ce sera déjà bien.
Voilà, voilà. En tout cas, merci encore une fois à tous d'avoir participé, de vous être pris au jeu jusqu'au bout, d'avoir osé expérimenter pour certains, et d'avoir finalement pondu des belles choses qu'on prendra plaisir à relire pour chacun d'entre vous ! Je vous fais la bise, et on se revoit à la prochaine animation ! Ou plus probablement pour le passage au jour 25, pour certains d'entre vous.
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