Chambre noire

Je ragerai bien sur ce monde stupide où mes capacités ne correspondent plus à mes souvenirs, mais ça ne serait pas productif, reconnaissons le. Allez, concentrons nous. J'essaie de me souvenir de ce que Farai a pu me dire, il y a TRES longtemps sur sa cécité... Et je me dit d'emblée que les chaussures à roulettes, ça le fera pas pour tatonner. Donc je les enlève, attachant les lacets autour de ma taille, et commence un tour méthodique de la pièce.

Des flacons, des bouteilles... Aucune idée de ce qu'il y a dedans, et je ne pense pas être assez sotte pour ouvrir ça dans le noir. Avec précautions, je ramasse les produits un a un, en essayant de ne pas les faire tomber pour les ramener vers la porte, là où il y a le plus de lumière... Sans pour autant en savoir plus sur ce qu'il y a dedans. Bon. On entrepose proprement à côté de la porte, et on reprend la fouille où on en était...

Ah. Sur le même plan de travail que les produits, je trouve un truc, une ombre... Ah, un objet. Un genre de petit couteau. Bon, ça vaut surement pas celui de Crevette, mais j'en demande pas autant de toutes façons. De la main j'examine l'arme. Pas très grande, et je ne suis pas sure qu'elle soit tout à fait propre. Mais ça a l'air assez méchant dans le sens où c'est un couteau à dents pointues et inégales, et que ce genre de blessures ça fait bien mal, de mémoire. Celui là, je ne le met pas à l'entrée, nope! Il rejoint directement la poche de mon manteau, à côté de la conserve encore ouverte. Non, pas dedans. D'abord faudra que je le lave, on sait pas dans quoi il a trainé...

Bon. Donc j'ai trouvé un couteau et des produits bizarres, qui au passage pourraient servir de projectiles. En tapant sur le comptoir j'entends un son creux qui me pousse à rechercher une ouverture dans le meuble. À taton je rencontre une porte de placard et des contenants. J'en sors plusieurs bidons, au son totalement vides. Je pense qu'il y en a une dizaine rangés la, mais je n'en sors qu'une paire que j'amène vers l'entrée de la pièce. À nouveau je tourne mon regard vers l'intérieur pour me réhabituer au manque de luminosité.

Bon ben j'ai pas du attendre assez longtemps pour reaccoutumer mes yeux à l'obscurité ambiante. Pourquoi je dis ça ? Parce que l'objet suivant que je trouve c'est littéralement en trébuchant dessus. Je lâche un chapelet de jurons colorés, en tenant mon gros orteil douloureux. Un sac de jute, plein de terre. Ou de sable, de farine ou de... Je sais pas quoi mais il est pas vide et c'est assez dense pour que j'y trébuche. Avec effort je traîne le truc vers l'entrée de la pièce, non sans lancer encore deux ou trois imprécations. C'est que c'est lourd cette saleté ! Et une fois à la porte je constate que c'est effectivement du sable qui est dedans. Qu'est ce qu'un sac de sable fout la bon sang...

Bon. A première vue je ne trouve plus rien contre ce mur. Pour autant je n'ai pas fini, loin de là. Une main contre le mur je continue mon tour de la salle, et je ne peux m'empêcher de me demander, mine de rien pourquoi este ce que cette pièce est t si sombre. Je n'ai pas l'impression que ce soit un truc cassé, alors pourquoi ?

L'objet que je trouve ensuite est inidentifiable simplement au toucher. Une lanière dans une matière élastique, et un truc dur, mais pas en verre. Plutôt un truc un peu chaud comme les bidons... Je n'arrive pas à comprendre ce que c'est, alors que je retourne pour la N-ième fois à la porte. Et même avec la lumière du couloir il me faut quelques secondes avant de reconnaitre des sortes de lunettes de protections, comment en utilisent les caravaniers dans le désert. Je vois pas trop ce qu'elle fichent ici, mais j'ai l'exemple de la perruque (enfin, l'exemple supposé puisque j'ai pas testé ET que j'ai pas l'impression que Crevette y aie trouvé une grande utilité) comme quoi les objets ont des effets funky, ici. Du coup? Ben oui, on les essaie. Hein, quelle prudence?

BON. Je sais pas pour la perruque... Mais les lunettes de protections changent grandement ma vue. A nouveau il me faut un temps d'adaptation, que j'emploie cette fois à vérifier la concordance entre cette nouvelle vision et mon sens du toucher. A première vue oui, ça correspond, la où je vois une table, je sens une table. Bon. Et sinon, je vois aussi des placards, des tiroirs... Plein de trucs à ouvrir, et à examiner. Comme les écritures sur les flacons aussi...

A première vue, ce truc est un laboratoire, ça je m'en doute. Vu que les murs semblent ne renvoyer aucune lumière, j'ai dans l'idée que c'est pour un truc qui doit se faire dans le noir. Un laboratoire de photographie? Possible. Mais j'aime beaucoup les lunettes.

Bon, je confirme, c'est un laboratoire, et les produits ici sont sensibles à la lumière. Bon, première chose, remettre les flacons un peu plus à l'intérieur pour pas qu'ils s'altèrent. Deuxième chose relire le protocole. J'y peine un peu, mais ça ressemble assez aux notes de Kaizer Ou a un compte rendu de dossier médical pour que j'y retrouve la logique... ET ce qu'est la sancre. Un carburant... Au passage, je comprends le pourquoi du sable. Bon, je suppose que ça peut servir pour partir d'ici, mais vu le protocole, j'vais pas m'y essayer de suite. Par contre, ce serait bien si je réussissais à trouver une plume, une craie, un truc pour écrire... Histoire de prévenir les "branques" (que j'espère, peut-être naïvement assez intéressés par notre survie pour coopérer?) de ce qu'on a là.

Bon j'ai la migraine qui fait son apparition après trois lectures de cette notice. J'ai compris, hein ? Compris que j'étais décidément incapable de produire cette "s'ancre". Je doute que Crevette en soit capable également. Restent Bernard et Vesa qui sont je crois toujours en train de fouiller des dortoirs. Et si elle non plus n'en sont pas capables... Ben faudra trouver les autres. En attendant je n'ai pas compris non plus comment et à quoi sert cette plaque métallique et concentrique encastrée dans la table... J'ai actionné les boutons je vois pas de changement... Rien dans la notice qui me dit ce que c'est... Je retatonne... Et retire précipité ment ma main. OK. Ça y est j'ai compris... Ça chauffe ce truc... Bon donc j'ai un truc pour chauffer. Il est mention d'un tamis et de filtres... À chercher donc... Enfin après avoir éteint la plaque.

Bon, alors, et dans ce placard... Ah, non, c'est pas un placard, c'est  encore cette texture plastique dure et pourtant moins froide que le verre. Encore un bidon, comme ceux que j'ai découvert plus tôt... A part que celui ci est assez grand pour que j'y tienne. Et dedans, c'est quoi? La fameuse "sancre"? Si c'est le cas, vu la quantité, ça serait pas plus mal. Pour peu qu'on trouve de quoi le vider dans les plus petits bidons, on pourrait s'en servir directement et passer outre l'étape fastidieuse et longue de suivre la notice. Note à moi même: demander à Crevette d'identifier ce bidon. Ou utiliser le pistolet qu'elle a rendu à Bernard pour comparer, vu que j'ai aucune idée d'à quoi ressemble la sancre. Bon, et ça me dit pas où il y a des filtres.

Pas trouvé de filtres. Pas compris grand chose à ce que j'ai trouvé... Par contre j'ai trouvé 2 bouts de craie. Pratique avec les murs dehors. Je repose donc la notice en évidence sur la table et ressort avec la craie et le couteau.