Une petite princesse

Svante regardait la jeune fille, qui semblait ne pas trop se soucier de lui, puisqu'elle avait l'air de l'ignorer. Mais finalement, au bout de quelques secondes, elle se décida à regarder dans sa direction et se présenta comme étant une adorable petite fille.
C'était plutôt étrange, et il s'était plutôt attendu à entendre un prénom, mais au final, qu'importe ? Cela lui convenait.
Une adorable petite fille... quelle meilleur rencontre pouvait-il faire après tout ?

De plus, elle arborait un grand sourire, et ses jolis yeux verts pétillaient.
Elle lui retourna la question.

Svante hésita. Devait-il dire explicitement qu'il n'avait pas la moindre idée d'où il se trouvait, en d'autres termes, qu'il était perdu ? Peut-être que le fait d'être un étranger ne serait pas forcément bien vu... Oh, et puis mince. Elle venait de le dire: elle était adorable.

Et bien, je m'appelle Svante, dit-il.

Sa voix était toujours assez hésitante, bien qu'il prenait peu à peu confiance.

Pour être honnête, je ne suis pas du coin. Je me suis perdu. Connaissez-vous les alentours ?

Il regarda la gamine dans les yeux, cherchant chez elle de l'aide, ou au moins quelque chose de rassurant, un peu de réconfort après ce qu'il lui était arrivé récemment.

Toujours ce grand grand sourire sur ce petit visage mignon.
Svante était presque intimidé.
Il baissa les yeux et observa la jeune fille qui se balançait d'un pied à l'autre.

Elle connaissait. Bonne nouvelle. Mais maintenant, elle lui demandait ce qu'il cherchait. Hors, il ne savait pas vraiment. Il était juste perdu. Alors, que faire ? Que demander ?

Heu, et bien, comment dire...

Svante marqua une pause, hésitant toujours, puis releva les yeux et dit:

A vrai dire, je ne cherche rien en particulier... Je suis totalement perdu. Je... Je ne sais même pas vraiment comment je suis arrivé là. Alors, toute information est bonne à prendre pour moi. Si vous pouvez me dire à peu près où l'on est, je vous serai très reconnaissant.

   

Il était en ville.
En ville ? Sérieusement ? Elle ne pouvait pas faire moins précis ?
La jeune fille avait parlé de manière tellement assurée, comme s'il s'agissait d'une évidence, que Svante se contenta d’acquiescer sans relever cette incohérence.

Elle le fixait, de ses yeux émeraudes grand ouverts.
Il tacha de ne pas détourner le regard, cette fois.


Sa région natale semblait en effet bien loin.

Alors, elle lui posa une question sur son pays.
Elle voulait voir "des affaires de chez lui".
Malheureusement, il n'avait pas grand chose.
Il sortit un stylo et un couteau suisse de ses poches.


Svante, après avoir été totalement perdu et livré à lui même, venait enfin de rencontrer une personne normale. Et en plus, elle avait l'air de s'intéresser à lui. Il était content.

Lys était toujours aussi souriante.
Quand elle lui pris les deux objets des mains, Svante n'opposa pas la moindre résistance.

Elle trouvait ces simples objets jolis ? Pourquoi pas après tout. En tous cas, il appréciait son attitude positive et sa bonne humeur.
Il ne fit pas attention quand son couteau suisse qu'il aimait tant disparu dans la poche de la jeune fille.


Sans même faire attention, Svante venait de la tutoyer.

En parlant, elle avait commencé à s'éloigner en sautillant.
Il s'empressa donc de la suivre.

La jeune fille poursuivit son chemin, et Svante la suivit de près.


Lys lui parla aussi du palais. Un palais ? Était-ce un monument ? Ou peut-être qu'il était dans une monarchie ?

Le palais ? Oh, ça doit être sympa...

Lys continua d'avancer un peu, et Svante la suivit sans se poser de question.
Alors, il aperçu une feuille de papier épaisse contre un muret, non loin.

Tiens, voilà une feuille de papier !
Attends !

Svante mis sa main dans sa poche, et en sorti cette fois-ci un crayon.
Il ramassa alors la feuille, et se pencha contre le muret.
Avec le crayon, il commença à dessiner, en s'appliquant mais en essayant tout de même de  faire vite: il ne faudrait pas faire attendre Lys.

Une fois son dessin terminé, il lui montra:

Regarde cette fleur. On appelle ça une fleur de lys !
D'où je viens, c'est le symbole de la royauté.

Une princesse... vraiment ? C'était donc pour cela qu'elle parlait d'un palais ?
Lys fit une sorte de petite révérence. Svante était assez impressionné.

Mais, il n'eut pas plus de temps pour réagir, car la jeune fille li arracha la feuille des mains, et commença à crier.
Svante ne comprenait plus rien.
Qu'arrivait-il donc à l'adorable petite fille ?


Alors, il entendit une petite voix s'élever de la feuille de papier.
Mais il n'y crut pas.

Mais, princesse Lys, cet objet, c'est une feuille de papier, il est fait pour être utilisé comme ça, non ? Où est donc le problème ?

Lys s'arrêta de crier.

Des objets qui pensent ? Non, je n'en ai jamais vu. Il n'y en a pas chez moi.

C'était difficile à croire, mais après tout, cet endroit était si bizarre...
Il y aurait donc des objets qui pensent, ont des émotions, donc qui vivent, ici ?
Hum...

L'ESPOAR ? Non, je ne connais pas. C'est.... heu, c'est cool de leur venir en aide. Tu en fais partie ?

Svante arrivait à se calmer.

Ah et au fait, tu disais être une princesse... Mais princesse de quoi ? Il y a une monarchie ici ?

La petite princesse était donc en train d'essayer de le recruter.
Mais était-ce bien raisonnable de s'engager dans quoi que ce soit ?

Svante ne savait pas trop. Il ne savait plus grand chose, de toute façon. Enfin, si. Il savait quand même ceci: il préférait mille fois Lys que toutes les autres personnes qu'il avaient rencontré ici jusque là.

Heu, pourquoi pas.

Svante se perdit dans ses yeux émeraudes et sourit.

Mais, à quoi ça m'engage, au juste ?

Lys cherchait dans ses poches.

Quelques petites tâches ? Après tout, qu'avait-il de mieux à faire ici ?

Soudain, elle le regarda fixement et lui posa une question sur sa sincérité.
Svante ne voulait pas vraiment la décevoir.

Et bien, oui, bien sûr ! Je suis prêt à m'investir pour cette cause que tu décris et qui a ma foi l'air tout à fait noble.

   

Lys cherchait encore dans ses poches.

Tu as perdu quelque chose ?