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[Songe Libre et Commun] L'Esquisse sans prose

Alev
Allez râlez pas, racontez-moi plutôt vos complexes !
Personnages : Alev
Messages : 328
Date d'inscription : 22/01/2015
Alev
Dim 17 Fév - 20:07

l'Esquisse sans prose


Dans une grande pièce qui semble être une de celle du Palais, de nombreux dessinateurs, cyantifiques et objets se sont réunis, dans ce qui semblait être un grand bal. Richement habillés ou pas, notamment pour les objets, mais aussi quelques cyantifiques qui avaient choisi de garder leur blouse cyan sur le dos, les participants faisaient évoluer la parade dans des rires, des tintements de verres et des petits pas de danse. Tous profitaient de l'instant, comme leur avait demandé ces prospectus qui les conviaient à une grande fête en l’honneur de la Beauté des Mots. Nul ne s’était posé de question, tous avaient suivi les indications pour se retrouver en tenue festive dans le palais.

Mais alors que tous étaient placés dans la pièce, on remarquait qu'il y avait au milieu d'elle un grand espace vide. Une piste de danse ? Cela aurait pu l'être, mais lorsque deux grands violoncelles, suivis de divers instruments vivants, dont la nature était sujet aux questions pour bon nombre, s'avancèrent droit dans l'espace, tous se turent. Ils s'inclinèrent comme l'auraient fait de vrais musiciens, puis s'écartèrent pour laisser place à un parchemin géant- de la taille d'un humain adulte- qui s’adressa aux convives :

« Dessinateurs, cyantifiques, objets,
Une fête durant, vous serez mes invités,
Sachez que désormais le mot
D'ordre sera bien de toucher le beau !

Je serai le Maître de Cérémonie,
Et vous devrez faire preuve d’esprit
Et oublier toute sorte de prose,
Afin que ce bal soit… Grandiose ! »

Quel était ce charabia ? Impossible pour quiconque de poser des questions au Parchemin Maître de Cérémonie : une seconde d'inattention et il n’était plus là. Quelques secondes après, une dessinatrice criait de surprise : elle ne s'exprimait plus qu'en vers. Et c'est visiblement le cas de tout le monde. Vous compris. Il ne suffit que de quelques secondes pour apercevoir un groupe de cyantifiques se réunir pour tenter de comprendre le phénomène, mais parlant de théorie en vers.

En attendant, la piste était toujours libre, et les instruments jouaient, s’adaptant aux paroles de chacun. Le Maître de Cérémonie vous invitait à animer cette soirée en l'enveloppant de jolis mots.
Allez-vous relever le défi ?




Explication


Dans ce Songe libre (et donc ouvert à tout le monde) votre personnage ne parlera qu'en vers, en poésie.
Étant donné que c'est un songe, votre personnage peut se retrouver très doué en poésie sans faire d'effort (Ou au contraire être en difficulté, c'est selon vous). Vous pourrez par la suite utiliser ce Songe dans vos rps (en souvenir d'un rêve) si vous le souhaitez. Le but, c’est de s'amuser, mais en poésie !
Que votre personnage soit des Brises ou des Sables, ils sont invités à y prendre part !


Alev cherche vos complexes en #b590db.
Canvas désire vous tuer en #8dbe6b.
Latrodectus tisse sa toile en #e04fc9.
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Kaoren
Non, non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !
Personnages : Kaoren, Penrose
Messages : 645
Date d'inscription : 22/09/2015
Kaoren
Dim 17 Fév - 22:37
À l’ombre du public et celle de la scène, un garçon aux cheveux d’un rouge mal connu des résidents heureux de ce temps ingénu, décide sans tarder de se faire mécène de cette initiative un peu vaine – ou bien folle – que lance un parchemin très fier de son idée. Le jeune Kaoren, dans la salle bondée, refoule quelques vers à l’allure un peu molle qui lui viennent l’instant où sa flamme renaît – à force de se taire, il en a oublié comment coucher des vers dans un papier plié – puis lance à qui l’entend ce qui lui chante ou plaît :

« Vanité que ce choix de n’embrasser qu’en vers
Les tournures sacrées dont nous tressons nos voix ;
Mais vanité qu’un monde où ce modeste choix
Ne nous est pas laissé ! Vanitons à l’envers !
Je veux entendre dire où les choses sont dites
Que l’on parle en mots vains de vaines anecdotes,
Je veux que les mots jouent leurs plus inverses notes,
Que les vers soient bénis et les proses maudites !
 »

L’écarlate jeune homme au toupet éclairci de quelques raclements de gorge poussiéreux traverse alors les rangs des perdus et des preux qui versifient alors sans gêne ou sans merci. Il monte sur l’estrade où l’on escomptait voir des instruments jouer sans foi ni musicien pour coasser ainsi qu’un rouge batracien qu’il ne sait pas quoi dire et quoi taire ce soir.

« Quoi ? Quoi ? Dit-on dans l’ombre et sous les projecteurs
Que le vers est siffleur quand il ne vient de soi ?
Quoi ? Le vers est curieux ? Illégitime ? Quoi ?
Et de quelle morale êtes vous électeurs,
Vous qui n’avez de prose et de vers que des faits,
Qui n’avez pas chanté avant de le devoir ?
En fallait-il le droit ou l’ordre pour le voir,
Cet onirique instant aux chapitres parfaits ?
Vous, devenus rhéteurs du jour au lendemain,
Poètes d’un jour neuf et de vieilles coutumes,
Laissez l’envie porter vos langues et vos plumes,
Puisque l’Esquisse l’offre en cadeau de sa main !
 »

Partout, dans l’assemblée, des yeux abasourdis s’échangent d’autres « Quoi ? » qui manquaient à l’appel du jeune Kaoren, ou se lèvent au ciel avec un air de dire : « Esquisse, je maudis cet énième caprice auquel tu me soumets ». Mais il en faut bien plus pour le décourager, ce garçon qui s’en va parler au boulanger pour trouver au milieu de ses multiples mets une harpe de pain pour jouer Ragueneau – poète-pâtissier qui bien souvent s’écharpe avec sa femme qui ne sait voir dans sa harpe que ce qu’on mange frais au sortir du fourneau. Alors, prêt à lutter contre le prosaïque, Kaoren vainc sans mal ses chances quasi-nulles de trouver dans ce tas de levures en bulles l’instrument de son œuvre au style laconique. Il attrape une lyre en brioche dorée, la brandit le bras haut comme un glorieux symbole aux yeux de qui n’y voit qu’une modeste idole, puis reprend le discours de sa verve adorée :

« Cette pâtisserie, qui scintille au-delà
De son odeur de pain et son goût de levain,
Dans sa forme de lyre, est l’emblème du vain,
Et ce soir, vous pouvez manger de ce pain-là !
Versifiez, versifions, versez l’encre verveuse
À force de discours inutiles mais beaux,
N’allez pas retrouver l’occasion en lambeaux
Que vous aurez perdue sous la crainte nerveuse !
Ce soir, trinquons en vers, inversons nos écueils
Pour devenir plus vains que nous étions utiles !
Allons nous égarer dans ces envols futiles
Et vivons l’euphorie dans ses derniers recueils !
 »


Distinctions:
Alev
Allez râlez pas, racontez-moi plutôt vos complexes !
Personnages : Alev
Messages : 328
Date d'inscription : 22/01/2015
Alev
Lun 18 Fév - 22:47


Quel était ce spectacle ? Le parchemin avait disparu comme un mirage, mais il avait l'air d'avoir lancé un sortilège avant de s’évanouir dans le palais. La main tenant son menton, Canvas réfléchissait. Cet objet ne méritait pas toute cette attention, mais il était le fruit de la création de sa Mère, et tout ce qui émanait d'elle n’était que beauté. Nul doute que cet objet bavard et excentrique était la signature de sa Déesse. Il devait lui rendre honneur et prendre part à cette fête. Au milieu des instruments un enfant dont les traits lui semblaient familiers claironnait déjà les premiers airs de l’ode. L'homme aux cheveux blancs l'imita, émergeant de la foule pour se joindre aux cheveux pourpres :

« Réjouissons-nous de cette faveur,
Car de ma Mère elle en fera le bonheur !
Chantez, chantez à votre aise,
Car éphémère est cette parenthèse.
Enchanter de mes vers ces lieux,
Ce soir j'en fais le vœu. »


Puis il tourna la tête vers le garçon, qui jouait d'une lyre brioche. Il ne retint pas un sourire, puis rebondit sur la verve du premier venu :

« Mangez donc tout ce pain,
Pourvu que vous ne vous en étouffez point
Car là toutes paroles seraient vaines,
Si vous étiez emporté loin de cette scène.
La Mort ne vous attend pas au Palais
Mais gardons ces détails abstraits… »


Ses rimes étaient belles, bien que vaines, mais au moins le reconnaissait-il. Ce garçon avait un potentiel, et peut être deviendrait-il un messager aux envolées lyriques pour la Déesse. Tout en envisageant cette éventualité, Canvas poursuivit :

« Sagesse et Folie dansent ensemble
Vers les Cieux leurs Voix s'envolent
En cette nuit leurs âmes s'assemblent
Leurs visages se parent d’auréoles
N'ayez crainte et tendez vos mains
Abandonnez-vous à ce chant aérien »


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