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Épreuve 2 - Madelle et Metro [♥♦]

Folie d'Esquisse
Messages : 1044
Date d'inscription : 24/06/2012
Folie d'Esquisse
Jeu 21 Mar - 23:29

Épreuve n°2 - Des livres et nous


Il était précisément rangé dans la plus belle section de votre bibliothèque sur sur l'étal d'une librairie. Ou bien il traînait quelque part dans les cartons. Ou peut-être qu'il appartient à quelqu'un d'autre et a été abandonné là par hasard. À moins qu'il ne s'agisse d'une lecture imposée…

Peu importe, en fait, comment vous vous êtes retrouvés avec ce livre entre les mains, ou pourquoi vous l'avez ouvert ; vous voilà désormais coincé entre ses pages, côte à côte avec ses protagonistes. Deviendrez-vous les héros de l'histoire ou serez-vous de simples figurants ? Vous jouerez-vous de l'intrigue pour écrire une nouvelle fin ? Et surtout… trouverez-vous le moyen de vous en délivrer ?


Variante :
Ô, rage, Ô, désespoir, Ô, fortune ennemie ! N’avez-vous donc tant vécu que pour cette infamie ? Vous voici dans une tragédie théâtrale, entourés de personnages tourmentés et de dilemmes à ne pas résoudre !



Rappel du fonctionnement:

Concernant l'ordre, c'est le champion de Madelle qui commence !
N'oubliez pas que vous pouvez passer sur la shoutbox pour essayer d'attraper votre binôme.


Quelques petites consignes :

  • En début de post (uniquement dans le premier post s'il s'agit d'un mini-RP), nous vous invitons à présenter sommairement votre univers et votre personnage de manière à nous fournir assez d'éléments pour tout comprendre.
  • Les mises en page sont autorisées, mais nous comptons sur vous pour faire attention à la lisibilité en évitant les couleurs/polices illisibles et les tailles d'écriture en-dessous de celle par défaut. Si vous avez un doute, vous pouvez venir faire des tests sur ce sujet et demander des avis sur la shoutbox.
  • Si vous voulez avoir votre avatar qui s'affiche joliment à gauche, vous pouvez utiliser la balise de transformation :
    Code:
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Anonymous
Winter C. Eliwën
Invité
Ven 22 Mar - 18:42

Présentation:

L’aurore pointe timidement, le ciel rosissant de plaisir à son approche. Je traverse les rues vides, la quiétude de la ville endormie dessinant un sourire heureux sur mes lèvres, lorsque je l’aperçois. Abandonné, ses pages battant au vent comme un appel au secours, sa reliure de cuir pendant tristement dans le vide. Oh, est-il sans propriétaire ? Il a l’air de valoir une certaine somme pourtant. Je m’en saisis, curieuse, et me penche sur les pages gondolées …

Le choc précède de quelques secondes la douleur. Je reste un instant sonnée puis regarde autour de moi. Le sol est de marbre et des rideaux, couleur du vin et de riche facture, me cachent le reste de la pièce. Où suis-je ?

Mais je n’ai pas le temps de m’interroger, une voix forte s’élève alors, emplissant l’espace : « Ô rage ! Ô désespoir ! Ô fortune ennemie ! N’avez-vous donc tant vécu que pour cette infamie ? » Oula, ça commence mal ! Je me lève en toute hâte et écarte l’étoffe. Une femme se trouve là, à quelques mètres de moi, accoudée au balcon, se tenant droite et fière, lançant une main vers l’horizon comme si elle souhaitait le toucher du bout des doigts.

Je m’avance auprès d’elle, un peu inquiète mais surtout désireuse de savoir où je me trouve : « Madame ?… Madame ? » Elle ne semble pas m’entendre et pousse un long soupir.  « Ca va aller, hein. Vous savez où nous sommes ? » Son absence de réponse me hérisse le poil mais je lui sers un sourire crispé, désireuse de ne pas perdre toutes mes chances d’en savoir plus. Alors que je m’apprête à lui demander si elle a besoin d’aide, elle reprend de plus belle, la voix emprunte d’une souffrance terrible : « Ô cruel souvenir de ma gloire passée ! Œuvre de tant de jours en un jour effacée ! »

Interdite, je la regarde s’effondrer au ralenti sur le sol, dans un geste théâtral. Je ne sais toujours pas où je suis, mais je sais que je suis mal barrée.
Anonymous
Valya [Metro]
Invité
Ven 22 Mar - 20:03



Présentation:

Valya se redressa en se frottant l’arrière du crâne avec une grimace. Bon sang de bordel de pourriture communiste, celui qui l’avait cognée n’y était pas allé de main morte. Elle cligna des yeux le temps d’accommoder sa vision et découvrit un décor de draperies rouges et blanches avec des dorures et un tas de trucs du genre grand luxe, un peu comme sur la photo du Théâtre Bolchoï qu’elle avait vue un jour sur un étal de Prospekt Mira. Qu’est-ce que c’était que ce cirque ?

Un instant elle tripotait un livre dans le bureau de Jora, la seconde d’après elle se trouvait assommée on ne savait trop où. Et habillée avec un foutu rideau ! Non mais c’était une blague ou quoi ?! Bondissant de sa banquette, elle se prit les pieds dans l’espèce de robe beaucoup trop longue dont on l’avait affublée et se débattit furieusement pour retrouver son équilibre sans trop s’humilier. Elle jura copieusement à voix haute. On n’avait pas idée de faire des vêtements aussi malpratiques ! Et laids ! Où était passé son treillis ?! Et… Oh nom de… Après avoir promené fébrilement ses mains sur elle, elle laissa échapper le juron le plus grossier de son répertoire. On lui avait pris ses flingues !

Folle de rage, elle se mit à fouiller autour d’elle avec frénésie mais ne parvint qu’à soulever des nuages de poussière et un nombre incalculable d’étoffes drapées. D’un pas furieux, elle gagna la première porte qu’elle trouva. De l’autre côté, deux bonnes femmes, l'une penchée sur l’autre qu’elle venait visiblement d’assommer. Une coupable toute désignée !

- Je veux des explications tout de suite ! La menaça-t-elle, sa voix s’élevant bien plus haut que d'ordinaire.

Elle était dangereusement proche de craquer.

- Et mes flingues ! Rendez-moi mes armes !

Avant qu’elle ait obtenu quoi que ce soit, un gamin endimanché était arrivé de nulle part et cognait le sol avec une canne en braillant : « Don Rodrigue ! » Bouche bée, elle vit ensuite entrer un type cuirassé avec une énorme moustache.
Anonymous
Winter C. Eliwën
Invité
Sam 23 Mar - 9:51

La femme continue de se lamenter sur le sol, empêtrée dans sa longue toge, lorsqu’un vacarme annonce de nouveaux ennuis. L’instant d’après, une folle fond sur moi à la vitesse d’un Liëscy pour me hurler qu’elle veut des explications et … ses « flingues » ? C’est quoi un flingue ? Etrangement, au vu de son air enragé, je n’ai pas très envie de me risquer à poser la question. A la place, je fais un pas de côté pour me mettre hors d’atteinte et la juge un instant … Bon, elle a une haleine à faire pâlir un chacal mais à part ça, je suppose qu’elle pourrait être utile. Surtout si, elle aussi, elle cherche des explications.

Alors, un enfant arrive dans la salle et annonce une autre personne, sans s’ébranler le moins du monde de la femme qui s’est effondrée (jetée) au sol. Celle-ci en profite d’ailleurs pour nous lancer une nouvelle salve de lamentations que je tente de faire terre à coup de pieds.

Don Rodrigue entre alors. Lui aussi est vêtu bizarrement mais au moins je sais identifier son rang : c’est un riche et un guerrier. Il pourra certainement nous éclairer ! Ou bien je pourrais au moins voler sa bourse, au choix. Soudain, il s’élance vers le tas de chiffon qui gît toujours à mes pieds : « Ma Reine ! » Ca, une reine ? Je vois que les dirigeants d’ici sont aussi incompétents qu’ailleurs ! Mais avant que j’ai pu en profiter pour lui demander où nous nous trouvons, le voilà qui s’exclame : « Nouvelle atteinte fatale à mon bonheur ! Précipice élevé d'où tombe mon honneur ! » J’ouvre des yeux horrifiés « Ah non ! Ca suffit ! Vous ne pouvez pas plutôt nous expliquer ce qu’on fout ici ? »

Mais l’homme me jette à peine un coup d’œil, comme si ma présence n’était pas à la hauteur de sa considération, avant de reporter son attention sur sa ‘Reine’, qui perd une nouvelle occasion de se taire : « Rodrigue, vous arrivez trop tard … Je me meurs ! »
Anonymous
Valya [Metro]
Invité
Sam 23 Mar - 11:00



L’inconnue s’était écartée avant de coller quelques coups de latte à a victime qui geignait au sol, mais ça n’avait pas d’importance. Le vrai spectacle c’était désormais le type cuirassé qui s’était jeté auprès d’elle pour déclamer des vers grandiloquents. Qu’est-ce que c’était que ce bordel ? Et pourquoi personne ne répondait à ses questions ? À deux doigts de taper du pied en poussant un cri de rage, elle se retint de justesse. Du calme Valya, du calme.

N’empêche, elle avait beau se maîtriser, la moutarde commençait à salement lui monter au nez. Elle empoigna à deux mains les draperies dans lesquelles elle était empêtrée et franchit d’un pas décidé la distance qui la séparait du moustachu.

- Dis donc coco, commença-t-elle.

Il l’ignorait et sa soi-disant reine se lamentait, c’était insupportable.

- OH ! Lui brailla-t-elle dans l’oreille mais en vain.

Elle l’empoigna alors par sa collerette toute raide et l’attira tout près pour lui grincer au nez avec fureur.

- Tu vas nous expliquer ce qui se passe, bordel de…

- GAAAAAAAAAAARDES ! A MOI ! A LA GARDE !

Le type lui avait coupé le sifflet pour le coup et elle le relâcha d’un coup alors qu’entrait une dizaine de type cuirassés et armés de hallebardes et autres saloperies diverses qu’ils pointèrent aussitôt sur elle et l’autre inconnue. Ah… Bon… OK… Elle leva les mains bien sagement, douchée par l’éclat des lames bien affûtées.
Anonymous
Winter C. Eliwën
Invité
Sam 23 Mar - 12:56

J’aurais pensé perdre mon calme la première, mais je dois m’avouer vaincue. L’autre demoiselle perd son sang-froid et secoue l’homme avec violence. Oh très mauvaise idée ça, même moi je ne l’aurais pas fait ! Qui dit amant de la reine dit potentiellement roi. Et agresser le roi, c’est particulièrement une mauvaise idée.

Lorsque celui-ci se met à hurler pour appeler sa garde je comprends que nous sommes dans la bouse jusqu’au cou … Réflexe salvateur, je plonge la main vers ma besace, toujours à mes côtés, pour en sortir ma cape d’invisibilité, celle-là même qui m’a bien souvent sauvé la peau …  Sauf qu’elle n’est pas là. Je n’avais pas fait attention jusque là que mon équipement a disparu pour laisser place à ... une sorte de robe ? Peu importe, tout ce qui compte c’est que je n’ai pas ma cape et que je suis encore un peu plus profond dans la bouse, si c’est encore possible.

La garde ne tarde pas à nous encercler, nous chatouillant gentiment les flancs de leurs armes. Je regarde ma compagne de galère et siffle entre mes dents : « Si on sort d’ici, je te fais la peau ! » Mais pour le moment, j’ai des problèmes plus urgents. Est-ce que mes pouvoirs fonctionnent ici ? Mais si j’essaie de les attaquer mais que ça ne marche pas ? Ou pas comme je veux ? Bof, je n’ai pas très envie de me faire empaler, on va donc tenter un autre tour de passe-passe : « Mon Seigneur, ce n’est pas ce que vous croyez ! Madame la Reine s’est effondrée et nous avons tenté de lui porter secours ! »

Les gardes lancent un regard à leur supérieur, attendant les ordres. « Vaut il mieux mourir sans vengeance ou vivre dans la honte ? » soupire-t-il. Et sur cette dernière phase grandiloquente, il fait signe aux gardes de nous emmener. Alors que nous quittons la salle, menées par les pointes acérées des lances, il reprend la parole d’un ton las : « Le cachot serait trop doux, la potence sera leur sentence. »
Anonymous
Valya [Metro]
Invité
Sam 23 Mar - 14:30



Oups. On entravait peut-être rien à ce qu’ils geignaient les tourtereaux, mais y’avait aucun doute sur le sens des lames qui pointaient vers elles en revanche. Et pourquoi elle lui donnait du monseigneur, l’autre ? Elle le connaissait ou quoi ? Ah ça ! Elle s’était bien foutue de sa gueule, y’avait pas à dire ! Bon sang que ses armes lui manquaient ! En passant, elle regarda partout si y’avait pas moyen de ramasser des trucs utiles mais franchement, ça allait être coton de transformer un rideau en flingue.

La menace de représailles lui était passée totalement au-dessus de la tête et pas seulement parce que sa compagne d’infortune faisait dix bons centimètres de plus qu’elle. Franchement elles avaient d’autres mutants à fouetter que de se battre entre elles pour le moment. Et vu que la demoiselle avait des talents d’oratrice, autant s’en servir, même si jusque là elle n’avait pas rencontré un franc succès avec ses tentatives pour amadouer le moustachu.

- Bon écoute, chuchota Valya vers la grande bringue. J’ai déconné, je le reconnais. Mais t’as l’air de savoir comment leur causer…

Aïeuh ! Der’mo ! Une lame venait de lui piquer les côtes pour la faire avancer plus vite. Et soudain l’inspiration de génie ! Lumière ultime dans son esprit comme un beau réacteur nucléaire ! Portant une main à son front, les yeux mi-clos et la pose éreintée, elle poussa un soupir à fendre l’âme en tendant une main livide à sa compagne. Déjà naturellement pâle au point d’être cadavérique, elle semblait réellement malade à côté des autres.

- Orage et désespoir ! S’écria-t-elle d’une voix qui se voulait mourante. Eaux de vies et ennemis ! Neige donc toute fondue que pourrit cette famille !

Interloqués, les gardes avaient cessé d’avancer et les dévisageaient avec curiosité. Une chance de les blouser, peut-être ? En tout cas, il allait lui falloir un sérieux coup de main parce qu’on lui avait mieux appris à tirer dans le tas qu’à jouer la comédie ! Pourvu que l‘autre joue le jeu !
Anonymous
Winter C. Eliwën
Invité
Dim 24 Mar - 0:14

Alors que nous approchons dangereusement de la sortie (et donc de la mort, ce qui ne m'arrange pas des masses), ma barge de compagne d'infortune finit par se rendre compte qu'elle a sacrément déconné. Dommage que ça soit avec un temps de latence parce que je ne suis pas sûre que les gardes réfléchissent autant de temps avant de nous pendre. Elle se retourne alors et tente de réparer sa faute. Mais le peut-être-Roi ne lui accorde pas un regard et les soldats s'empressent de la faire avancer à nouveau.

Lorsqu'elle s'effondre à son tour, hurlant son malheur, je commence à me demander si elle essaie de nous sauver ou de nous faire tuer plus vite ... Mais c'est alors que je comprends. Je m'accroupis à ses côtés et me tourne vers les gardes éberlués : « Ma compagne défaille, ne l'avez vous donc pas entendue ? » Mais la réaction des militaires n'est pas exactement celle attendue : « Est ce une insulte à la famille royale que j'ai entendue là ? » Sacrebleu ! Je ne l'avais pas vu venir celle-là  ! « Que neni, mon brave ! Voilà une expression venant de notre contrée ! Elle ... euh ... » Je jette un regard à la jeune femme qui me tend la main dans une imitation parfaite d'un geste désespéré. « Son coeur n'est que malheur, auriez vous de l'eau de vie pour la réanimer ? »

Après un instant de silence, à peine troublé par les gémissements de la Reine, le jeune garçon à la canne est envoyé aux cuisines. Je regarde la demoiselle à côté de moi, dans l'espoir qu'elle ait une réponse à mes questions informulées. Et maintenant ? Comment éviter la potence mais surtout … Comment sortir de là ?
Anonymous
Valya [Metro]
Invité
Dim 24 Mar - 12:38


Effondrée au sol comme un tas de chiffons, geignant et gémissant comme elle avait vu l’autre donzelle le faire, Valya se sentait beaucoup moins ridicule qu’elle ne l’aurait cru. Gagnée par la fièvre de ce qu’elle vivait, sans doute, voilà qu’elle se sentait effectivement mal, la tête lui tournait et son cœur battait trop fort. L’atmosphère n’était-elle pas étouffante ? Habituée au climat froid, humide et sombre des tunnels du métro, elle était oppressée par la lumière, les dorures, l’ambiance… Pâmée dans une pose avantageuse, elle s’accrochait à la main de celle qui était soudain sa meilleure amie dans ce monde de brutes armées de hallebardes. Indispensable comme l’air qu’elle respirait, elle lui apparaissait enveloppée d’une aura de douceur et de beauté incomparables.

- Ah Madame… Ne m’abandonnez point, je vous en conjure… Ne me laissez pas à la merci de ces infâmes… Je n’y survivrai point…

Quelque chose en elle tentait de se révolter, hurlait en brandissait sa SKS-45, grimpait aux murs suintants de son esprit embrumé. Où était Baba Yaga quand on avait besoin d’elle pour ramener sur terre quelqu’un qui perdait pied ? Où était le destin qui s’empressait d’ordinaire de vous balancer des barres à mines dans les dents au bout du bras de Tchétchènes enragés ? Empêtrée dans ses drapés et ses pensées confuses, Valya en avait oublié Moscou et le métro.

L’eau de vie fut bue mais point d’amélioration en vue.
Brandissant leurs lames, les gardes étaient revenus,
Piquant, poussant, ils firent lever les deux femmes
Et bientôt jusqu’à la potence conduisirent leurs âmes.

Étourdie, chancelante, Valya s’accrochait aux murs, aux draperies, suppliant qu’on les épargne. En larmes, dévastée, elle ne savait même plus qui elle était. Un seul nom continuait à surnager dans le marasme de ses pensées : Gueorguï Asimovitch Joukov. Ce nom-là l’aidait à tenir sur ses jambes et lui donna la force de se jeter aux pieds de leur bourreau.

- Tout ceci n’est que malentendu, Monseigneur… Pitié, laissez-nous une chance de nous expliquer…

- Ah non Madame, répondit-il avec hauteur en secouant la jambe pour se débarrasser des petites mains qui l’agrippaient. Pas de hargne, pas de rogne, pas de grogne !
Anonymous
Winter C. Eliwën
Invité
Dim 24 Mar - 17:49

Elle faiblit, elle défaille, qu’allons nous devenir ? Est-ce là un coup fatal du destin ? Je la soutiens, de mon mieux, mais je sens que notre destinée est déjà tracée, gouvernée par un Dieu invisible qui nous ne a pas prit sous son aile. Ah ! Worgen, Dieu de l’Hiver, où es-tu passé, t’implore de l’aide, la fin est arrivée !

L’enfant revient des cuisines chargé de son coli mais le remède ne sauve pas mon amie, ajoutant encore à sa confusion. D’un nouveau geste de la main, le Guerrier nous a chassé, jusqu’à la potence les gardes nous ont escortés.

Amenée devant l’estrade, je monte, passive,
La corde se noue autour de mon cou gracile,
Soudainement, elle se tend. Trace indélébile.
Il n’y a plus, dans ce corps, âme qui vive.

***

Je prends une grande inspiration, mais l’air peine à rentrer dans mes poumons. Il me faut plusieurs minutes pour réussir à retrouver mon souffle et à calmer mon cœur qui s’est emballé. Quel horrible cauchemar. Je porte une main à mon cou et sens sous mes doigts une étrange texture, comme si ma peau avait été longuement serrée par une corde. Je frissonne. Non, ce n’était qu’un rêve Winter.

Je secoue la tête pour m’en débarrasser et regarde autour de moi. Je suis dans la rue, allongée près d’un muret. Qu’est-ce que je fais là ? J’ai dû m’assoupir, quelle imprudente de trainer dans les rues à cette heure ! Je ferai mieux de rentrer au QG.

Mais alors que je me lève pour épousseter mes vêtements et rentrer, j’aperçois par terre un livre à la couverture de cuir et aux pages gondolées.
Anonymous
Valya [Metro]
Invité
Dim 24 Mar - 19:33



La marche funèbre se poursuivait, menant irrémédiablement les deux intruses vers l’exécution de la sentence maudite. Cruelle fatalité qui scellerait à jamais leurs destinées. De pâmoisons en lamentations, elles furent conduites à la potence sans autre forme de procès. Et quand le corde se resserra autour du cou blanc et gracile de sa camarade d’infortune, quand ses pieds battirent l’air en vain et que la vie s’éteignit dans son regard, le cœur de Valya se brisa en mille éclats miroitants.

Hurlant sa douleur telle une bête écorchée, elle se débattit une dernière fois et échappa un instant à la poigne de ses bourreaux. Comme un ultime chant du cygne, indigne et passionné, elle se saisit d’une lame à sa portée et leur déroba leur vendetta en assassinant sa propre vie. Et tandis que l’immaculée draperie qui la couvrait se noyait de pourpre, un dernier souffle quitta ses lèvres blêmes où flottait un sourire tragique.

***

S'asseyant d'un bond avec une profonde inspiration, Valya porta une main à son cœur battant comme un fou. Le cauchemar lui avait semblé tellement réel qu’elle se demanda un instant si elle avait vraiment rêvé ou si ce n’était pas plutôt l’œuvre d’un Sombre. Mais une telle créature n’aurait pas pu arriver jusque dans le bureau de Jora, et puis elle serait déjà morte, pas empêtrée dans un mauvais rêve aussi absurde. Non ça n’avait vraiment aucun sens.

Un courant d’air froid lui fit alors baisser les yeux vers son ventre, nu comme toujours sous sa brassière de cuir, et elle découvrit avec stupeur la marque ensanglantée d’une lame qui l’aurait transpercée. La plaie déjà refermée suintait pourtant et lui rappela brutalement la douleur innommable de la fin de son délire. Impossible ! Insensé ! Et pourtant dans sa main gisait le couteau incriminé, une lame ancienne qu’elle n’avait encore jamais vue, sauf dans son hallucination.

Et alors qu’elle se levait pour épousseter ses vêtements et rentrer, elle aperçut par terre un livre à la couverture de cuir et aux pages gondolées.
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