[Fin du J16] [Dans un couloir de la Base] J'ai le cafard, amenez-moi l'araignée. (ft. Latrodectus)
Non, non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !
Personnages : Kaoren, Penrose
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Kaoren
Sam 25 Mar 2017 - 0:15
Note : Ce RP est la suite directe pour Kaoren de celui-ci. Et non, c'est pas l'hyperlien qui bug, c'est juste que le RP en question n'a pas encore été lancé, mais ça ne saurait tarder. On vous promet que vous ne raterez pas le stage de Kaoren avec Jiji !
Et oui, du coup, le premier RP du J16 sera à la fin du J16, mais c'est parce que.
La paix !
Depuis deux jours, il s’en était privé. Sa chère paix. C’est quand les êtres chers vous manquent, que vous comprenez combien vous teniez à eux. En « migrant » vers l’Esquisse, Kaoren avait perdu de vue sa fierté et sa détermination. La paix et la liberté l’avaient chaleureusement accueilli, mais cela ne lui suffisait pas. Kaoren n’était jamais qu’un homme, et les hommes veulent tout. Alors il s’en était allé jouer au chevalier errant, aider la veuve et l’orphelin, trouver le sens de la vie et sauver l’Esquisse.
Deux jours. Il avait fallu deux misérables jours pour le faire regretter d’être aussi humain. Il n’en revenait pas. Oui, c’était éprouvant d’avoir cherché un type pendant une journée avant de se faire apprendre que c’était plus proche d’un bizutage que d’un véritable quête. Oui, c’était désespérant d’essayer de débattre avec autant de bras cassés autour d’une table. Et oui, c’était crevant de passer un après-midi aux fourneaux avec la fusion de Kim Jong-Il et de Randy "Macho Man" Savage. Oui, oui, et oui. Mais Kaoren en avait vus d’autres. Comment avait-il pu craquer aussi facilement ? Enfin… pourquoi craquait-il toujours aussi facilement ?
Et pourquoi se posait-il toujours les mêmes questions ? Depuis son arrivée dans l’Esquisse, trois jours auparavant, il avait craqué trois fois, et trois fois, il s’était remis en question. Deux fois, il avait cherché à se justifier. Une fois, il avait cherché à se persuader qu’il ne recommencerait plus. Son évolution était simplement burlesque. Il n’apprenait pas. Quand comprendrait-il que rien, dans l’Esquisse, ne se comporterait jamais comme il le prédirait ?
À force de ne rien comprendre, Kaoren continuait à faire le singe. Même en se remettant en cause, il trouvait intérieurement l’orgueil de penser que de tout ce ramassis d’incapables qu’il maudissait intérieurement, pas un ne pouvait seulement songer à en faire autant que lui. Il commençait à haïr, plus qu’à pester. Même les plus saints pouvaient aller au diable.
Ce ne fut qu’en atteignant enfin le point le plus profond de la misanthropie que Kaoren s’ouvrit enfin à un éclair de lucidité. Il avait fallu attendre que l’eau bouille pour qu’il réalise qu’elle chauffait, puisqu’il avait décidé de ne pas en regarder la fumée. Il l’avait jouée à la Pyrrhus, prêt à se faire détester par tous ceux qu’il aurait aimé apprécier pour aller jusqu’au bout de sa folle et vaine ambition. Et s’il avait continué dans cette lancée, sa victoire aurait fatalement souffert de nombreuses pertes. Alors il était temps de découvrir qui jouait Hermione, et de s’excuser auprès d’elle. Puis de ne pas la trahir. Puis de se convaincre de ne pas provoquer la colère du pays entier pour l’amour d’une maudite allégorie.
Mais retourner de suite voir le borgne ultra-viril était au-dessus de ses forces, tout sage qu’il était redevenu. Il savait que ce serait s’offrir à des pulsions meurtrières, voire suicidaires. Non, il fallait commencer par un intermédiaire, et reprendre progressivement depuis le début.
Voilà pourquoi et comment Kaoren en était à déambuler dans les couloirs de la Base. Tout plutôt que les cuisines et le cuisinier, ça suffirait bien pour le moment. Il devait exister des gens compétents, ou au moins des gens agréables… Des gens avec lesquels il pouvait discuter sans prier au fond de lui qu’une entité supérieure ne décide de mener un génocide de la race des crétins. Il y avait Trenca, alors pourquoi pas un autre ?
En attendant, le silence ne lui convenait pas trop mal. C’était comme une petite délivrance, un début de quiétude. Un passage à vide pendant lequel il n’avait pas à s’inquiéter des mots qu’il devrait adresser. Un instant de calme avant la tempête. À force de marcher, Kaoren commençait même à se demander s’il cherchait encore une personne susceptible de raviver en lui l’espoir d’un semblant de capacité au sein de la Base ou s’il voulait simplement rester seul. Après ces constats amers, il s’était remis à douter de tout. Même de lui. L’Esquisse lui réservait certainement d’autres surprises sur son propre comportement, et il n’avait plus la moindre idée de la façon dont il accueillerait un potentiel passant.
Et oui, du coup, le premier RP du J16 sera à la fin du J16, mais c'est parce que.
La paix !
Depuis deux jours, il s’en était privé. Sa chère paix. C’est quand les êtres chers vous manquent, que vous comprenez combien vous teniez à eux. En « migrant » vers l’Esquisse, Kaoren avait perdu de vue sa fierté et sa détermination. La paix et la liberté l’avaient chaleureusement accueilli, mais cela ne lui suffisait pas. Kaoren n’était jamais qu’un homme, et les hommes veulent tout. Alors il s’en était allé jouer au chevalier errant, aider la veuve et l’orphelin, trouver le sens de la vie et sauver l’Esquisse.
Deux jours. Il avait fallu deux misérables jours pour le faire regretter d’être aussi humain. Il n’en revenait pas. Oui, c’était éprouvant d’avoir cherché un type pendant une journée avant de se faire apprendre que c’était plus proche d’un bizutage que d’un véritable quête. Oui, c’était désespérant d’essayer de débattre avec autant de bras cassés autour d’une table. Et oui, c’était crevant de passer un après-midi aux fourneaux avec la fusion de Kim Jong-Il et de Randy "Macho Man" Savage. Oui, oui, et oui. Mais Kaoren en avait vus d’autres. Comment avait-il pu craquer aussi facilement ? Enfin… pourquoi craquait-il toujours aussi facilement ?
Et pourquoi se posait-il toujours les mêmes questions ? Depuis son arrivée dans l’Esquisse, trois jours auparavant, il avait craqué trois fois, et trois fois, il s’était remis en question. Deux fois, il avait cherché à se justifier. Une fois, il avait cherché à se persuader qu’il ne recommencerait plus. Son évolution était simplement burlesque. Il n’apprenait pas. Quand comprendrait-il que rien, dans l’Esquisse, ne se comporterait jamais comme il le prédirait ?
À force de ne rien comprendre, Kaoren continuait à faire le singe. Même en se remettant en cause, il trouvait intérieurement l’orgueil de penser que de tout ce ramassis d’incapables qu’il maudissait intérieurement, pas un ne pouvait seulement songer à en faire autant que lui. Il commençait à haïr, plus qu’à pester. Même les plus saints pouvaient aller au diable.
Ce ne fut qu’en atteignant enfin le point le plus profond de la misanthropie que Kaoren s’ouvrit enfin à un éclair de lucidité. Il avait fallu attendre que l’eau bouille pour qu’il réalise qu’elle chauffait, puisqu’il avait décidé de ne pas en regarder la fumée. Il l’avait jouée à la Pyrrhus, prêt à se faire détester par tous ceux qu’il aurait aimé apprécier pour aller jusqu’au bout de sa folle et vaine ambition. Et s’il avait continué dans cette lancée, sa victoire aurait fatalement souffert de nombreuses pertes. Alors il était temps de découvrir qui jouait Hermione, et de s’excuser auprès d’elle. Puis de ne pas la trahir. Puis de se convaincre de ne pas provoquer la colère du pays entier pour l’amour d’une maudite allégorie.
Mais retourner de suite voir le borgne ultra-viril était au-dessus de ses forces, tout sage qu’il était redevenu. Il savait que ce serait s’offrir à des pulsions meurtrières, voire suicidaires. Non, il fallait commencer par un intermédiaire, et reprendre progressivement depuis le début.
Voilà pourquoi et comment Kaoren en était à déambuler dans les couloirs de la Base. Tout plutôt que les cuisines et le cuisinier, ça suffirait bien pour le moment. Il devait exister des gens compétents, ou au moins des gens agréables… Des gens avec lesquels il pouvait discuter sans prier au fond de lui qu’une entité supérieure ne décide de mener un génocide de la race des crétins. Il y avait Trenca, alors pourquoi pas un autre ?
En attendant, le silence ne lui convenait pas trop mal. C’était comme une petite délivrance, un début de quiétude. Un passage à vide pendant lequel il n’avait pas à s’inquiéter des mots qu’il devrait adresser. Un instant de calme avant la tempête. À force de marcher, Kaoren commençait même à se demander s’il cherchait encore une personne susceptible de raviver en lui l’espoir d’un semblant de capacité au sein de la Base ou s’il voulait simplement rester seul. Après ces constats amers, il s’était remis à douter de tout. Même de lui. L’Esquisse lui réservait certainement d’autres surprises sur son propre comportement, et il n’avait plus la moindre idée de la façon dont il accueillerait un potentiel passant.
- Résumé:
- Kaoren déambule dans les couloirs de la Base en s'introspectant.
- Distinctions:
- Les tarty's du temps où ça s'appelait encore comme ça:
Invité
Invité
Mar 28 Mar 2017 - 22:53
L’araignée avait pu tisser sa toile. Cela avait été une journée bien remplie, et elle avait pu jouir d’une compagnie. Oh, non, elle ne pouvait pas dire que la compagnie avait été bonne, elle n’appréciait pas vraiment traîner avec le club des étoiles de mer, même si c’était tout de même bien mieux que d’être seule. La jeune fille avait donc profité comme elle le pouvait de ces gens, profitant par la même de mettre un peu le désordre et jouer avec les gargouilles de façon plus discrète. Il y avait tout de même quelques instants qui n’avaient pas de prix, comme par exemple de voir un rouquin en train de lutter vainement contre des créatures de l’Esquisse. La seule chose qu’elle regrettait de son ancien monde, c’était qu’il n’y avait pas d’appareil photo pour pouvoir immortaliser la scène…
Mais maintenant que la journée prenait fin, Latrodectus se trouvait de plus en plus seule. Une fois le désordre passager – qui s’était accumulé avec le reste du désordre quotidien de la base – était parti, elle avait vu le petit groupe avec lequel elle avait passé une bonne partie de la journée s’était séparé. Si elle ne devait pas se forcer à faire la petite fille sage, elle n’aurait pas hésité à critiquer le manque d’entraide dont faisait preuve les dessinateurs – quoi que, cela était inutile, ils étaient comme ça depuis les débuts, ce n’était pas l’adolescente aux cheveux violets qui allait y changer quelque chose. Et puis, au fond, elle s’en fichait, parce que ça lui permettait de mieux tisser la toile. Il était bien meilleur de tous les savoir à moitié unis et à moitié désunis pour pouvoir mieux recueillir ses proies et en faire ce qu’elle désirait. Il était bien mieux de pouvoir s’attacher à la personne qui était le plus en besoin d’une bouée de sauvetage, pour qu’elle et elle seule le devienne de manière indéfinie, pour qu’elle puisse avoir cette emprise qu’elle chérissait tant, cette compagnie qui ne laissera jamais, qui ne l’abandonnera pas.
Mais Latrodectus était insatisfaite de sa journée. Elle en voulait plus. Elle voulait plus d’exclusivité, plus d’intimité. C’était comme ça qu’une amitié naissait, n’est-ce pas ? C’était bien ce qu’elle avait compris, du moins. Qu’elle soit saine ou pas, elle s’en fichait, car elle savait que des deux elle sera la plus malsaine. Elle désirait quelqu’un avec qui passer le temps, avec qui pouvoir s’amuser jusqu’à ce que ce monde s’effondre et qu’il ne reste plus que le vide. Et cette fois, ça ne se passera pas comme la dernière fois. Cette fois, personne ne s’en ira brutalement, personne ne la laissera seule, parce que quand elle aura tissé sa toile, personne ne pourra s’en échapper, personne ne partira. Plus jamais elle ne sera seule.
Une silhouette dans le couloir la fit sortir de ses pensées. Il lui suffit de quelques pas pour se rendre compte que la personne lui était inconnue. Un léger sourire se dessina sur son visage, alors que Latrodectus se rapprochait à pas lents de l’homme. Peut-être ce sentiment d’insatisfaction, d’incomplétude, serait comblé par cette rencontre ? Oh, oui, un visage encore naïf. Il y avait tant de choses à faire, tant de faux semblants qui feront parfaite illusion, tant de pièges à tendre. Quand elle l’approcha assez pour qu’il puisse la remarquer, elle se tenait droite sans être rigide, et l’expression de son visage était avenante, bien que dans ses yeux on voyait une lueur de curiosité.
-Bonsoir.
Elle pencha légèrement la tête de côté, sans le lâcher du regard, sans se départir du doux sourire dont elle s’était revêtue pour l’occasion. Elle ne voulait pas le brusquer – pas de toute de suite, voyons, il fallait d’abord faire connaissance ! – et gardait cet air serein et mature qu’elle ne réservait qu’aux adultes, ou du moins qu’aux plus grands, car lorsqu’il s’agissait du club des étoiles de mer les capacités mentales tombaient en chute libre. Elle n’attendait que le signal, le feu vert qu’elle seule pourrait voir, celui qui lui dirait qu’elle pourra faire ce qui lui chantait de sa nouvelle cible.
-Est-ce que je peux vous aider ?
Demandez-moi ce que vous voulez, je vous aiderai volontiers. Mais sachez que ce service ne sera pas désintéressé.
Mais maintenant que la journée prenait fin, Latrodectus se trouvait de plus en plus seule. Une fois le désordre passager – qui s’était accumulé avec le reste du désordre quotidien de la base – était parti, elle avait vu le petit groupe avec lequel elle avait passé une bonne partie de la journée s’était séparé. Si elle ne devait pas se forcer à faire la petite fille sage, elle n’aurait pas hésité à critiquer le manque d’entraide dont faisait preuve les dessinateurs – quoi que, cela était inutile, ils étaient comme ça depuis les débuts, ce n’était pas l’adolescente aux cheveux violets qui allait y changer quelque chose. Et puis, au fond, elle s’en fichait, parce que ça lui permettait de mieux tisser la toile. Il était bien meilleur de tous les savoir à moitié unis et à moitié désunis pour pouvoir mieux recueillir ses proies et en faire ce qu’elle désirait. Il était bien mieux de pouvoir s’attacher à la personne qui était le plus en besoin d’une bouée de sauvetage, pour qu’elle et elle seule le devienne de manière indéfinie, pour qu’elle puisse avoir cette emprise qu’elle chérissait tant, cette compagnie qui ne laissera jamais, qui ne l’abandonnera pas.
Mais Latrodectus était insatisfaite de sa journée. Elle en voulait plus. Elle voulait plus d’exclusivité, plus d’intimité. C’était comme ça qu’une amitié naissait, n’est-ce pas ? C’était bien ce qu’elle avait compris, du moins. Qu’elle soit saine ou pas, elle s’en fichait, car elle savait que des deux elle sera la plus malsaine. Elle désirait quelqu’un avec qui passer le temps, avec qui pouvoir s’amuser jusqu’à ce que ce monde s’effondre et qu’il ne reste plus que le vide. Et cette fois, ça ne se passera pas comme la dernière fois. Cette fois, personne ne s’en ira brutalement, personne ne la laissera seule, parce que quand elle aura tissé sa toile, personne ne pourra s’en échapper, personne ne partira. Plus jamais elle ne sera seule.
Une silhouette dans le couloir la fit sortir de ses pensées. Il lui suffit de quelques pas pour se rendre compte que la personne lui était inconnue. Un léger sourire se dessina sur son visage, alors que Latrodectus se rapprochait à pas lents de l’homme. Peut-être ce sentiment d’insatisfaction, d’incomplétude, serait comblé par cette rencontre ? Oh, oui, un visage encore naïf. Il y avait tant de choses à faire, tant de faux semblants qui feront parfaite illusion, tant de pièges à tendre. Quand elle l’approcha assez pour qu’il puisse la remarquer, elle se tenait droite sans être rigide, et l’expression de son visage était avenante, bien que dans ses yeux on voyait une lueur de curiosité.
-Bonsoir.
Elle pencha légèrement la tête de côté, sans le lâcher du regard, sans se départir du doux sourire dont elle s’était revêtue pour l’occasion. Elle ne voulait pas le brusquer – pas de toute de suite, voyons, il fallait d’abord faire connaissance ! – et gardait cet air serein et mature qu’elle ne réservait qu’aux adultes, ou du moins qu’aux plus grands, car lorsqu’il s’agissait du club des étoiles de mer les capacités mentales tombaient en chute libre. Elle n’attendait que le signal, le feu vert qu’elle seule pourrait voir, celui qui lui dirait qu’elle pourra faire ce qui lui chantait de sa nouvelle cible.
-Est-ce que je peux vous aider ?
Demandez-moi ce que vous voulez, je vous aiderai volontiers. Mais sachez que ce service ne sera pas désintéressé.
- résumé:
- Latrodectus marche dans le couloir, puis voit Kaoren et lui parle.
Non, non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !
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Kaoren
Sam 1 Avr 2017 - 17:14
Il l’avait vue venir de loin. À vrai dire, il avait même prédit son arrivée. La sienne ou celle de quelqu’un de semblable, à savoir un inconnu. Quelles étaient les chances de ne rencontrer personne en déambulant dans les couloirs du bâtiment abritant la plus grande densité de population connue de ce monde ? Une sur quelques centaines, pour être large.
Kaoren n’en avait pas encore fini avec sa mauvaise humeur, mais il avait retrouvé assez de clairvoyance pour se garder d’être impoli devant une personne qu’il ne connaissait pas, et assez de lucidité pour se rappeler les actes précédents. Un petit effort, et il pouvait encore devenir amical. Et puis…
« Bonsoir. »
Les gens ont tendance à oublier combien cette petite formule peut raviver le moral du plus pessimiste des hommes. Ces sept petites lettres qui vous souhaitent de façon désintéressée une soirée agréable. Dans ce monde, où un chacun ne se préoccupe le plus souvent que de lui-même, cette convention ultra-basique, ce risible petit mot que l’on prononce tous les jours vous rappelle que vous comptez, ne serait-ce qu’un tout petit peu, dans le regard d’autrui. Combien de fois avait-on souhaité le bonjour ou le bonsoir à Kaoren, depuis son arrivée ? Même Trenca, lui semblait-il, ne s’en était jamais donné la peine. Mais cette jeune fille qui l’abordait tout sourire, elle, venait d’offrir un peu de sa voix pour cette petite attention.
Finalement, et pour une fois, le soir avait une chance d’être bon.
« Est-ce-que je peux vous aider ? »
Cette question rappela à Kaoren la mine déconfite qu’il affichait certainement à celle éclairée de son interlocutrice. Comme de peur de faire tache dans cette bonne ambiance qui se créait devant lui, il leva ses yeux noirs et fatigués vers ceux dorés et chaleureux qui le couvaient, et tenta de leur adresser un air aussi humain que son état lui permettait. Enfin, il chercha dans son esprit obscur les mots qui convenaient à la situation, qu’on embellissait, qu’on illuminait malgré lui.
« Bonsoir. »
Avant toute chose, il fallait lui rendre la pareille. Mais ensuite, s’il avait certainement les capacités pour l’exprimer comme il se devait, Kaoren n’avait pas grand-chose à demander… À sa grande surprise, d’ailleurs. Il avait eu le sentiment de toucher le fond à peine une poignée de minutes plus tôt, et parvenait encore difficilement à s’en dépêtrer. Alors par quel infernal miracle pouvait-il n’avoir pas besoin d’aide ? Pourquoi n’en demandait-il pas ? Pourquoi n’en demandait-il jamais ? Maudit fût-il, de n’y jamais parvenir. De l’aide. Depuis le marmot à casquette, ils s’étaient tous relayés pour essayer de lui en fournir, et lui n’arrivait pas à s’y résoudre, parce qu’il ne savait pas ce qu’il voulait.
« Merci de proposer... »
De la bonne volonté. De la bienveillance. De l’humanité, même ! Voilà ce que cette fille lui offrait, et voilà ce qu’elle méritait de recevoir en retour. Et Kaoren bafouillait une esquive hypocrite et maladroite qui en dirait certainement plus long sur sa fichue couardise que le plus honnête des discours. Il allait décevoir, mentir, se couvrir de honte, se priver de l’assistance que le destin lui apportait, et enfin, se blâmer pour avoir commis autant de fautes en une seule phrase ! Ne rien gagner et tout perdre, plutôt que chercher une solution ! La bêtise de l’Homme face à la bonté humaine !
« Saurais-tu s’ils ont des dortoirs ou équivalents, dans cette Base ? »
…
Mieux. Beaucoup mieux.
Kaoren n’en avait pas encore fini avec sa mauvaise humeur, mais il avait retrouvé assez de clairvoyance pour se garder d’être impoli devant une personne qu’il ne connaissait pas, et assez de lucidité pour se rappeler les actes précédents. Un petit effort, et il pouvait encore devenir amical. Et puis…
« Bonsoir. »
Les gens ont tendance à oublier combien cette petite formule peut raviver le moral du plus pessimiste des hommes. Ces sept petites lettres qui vous souhaitent de façon désintéressée une soirée agréable. Dans ce monde, où un chacun ne se préoccupe le plus souvent que de lui-même, cette convention ultra-basique, ce risible petit mot que l’on prononce tous les jours vous rappelle que vous comptez, ne serait-ce qu’un tout petit peu, dans le regard d’autrui. Combien de fois avait-on souhaité le bonjour ou le bonsoir à Kaoren, depuis son arrivée ? Même Trenca, lui semblait-il, ne s’en était jamais donné la peine. Mais cette jeune fille qui l’abordait tout sourire, elle, venait d’offrir un peu de sa voix pour cette petite attention.
Finalement, et pour une fois, le soir avait une chance d’être bon.
« Est-ce-que je peux vous aider ? »
Cette question rappela à Kaoren la mine déconfite qu’il affichait certainement à celle éclairée de son interlocutrice. Comme de peur de faire tache dans cette bonne ambiance qui se créait devant lui, il leva ses yeux noirs et fatigués vers ceux dorés et chaleureux qui le couvaient, et tenta de leur adresser un air aussi humain que son état lui permettait. Enfin, il chercha dans son esprit obscur les mots qui convenaient à la situation, qu’on embellissait, qu’on illuminait malgré lui.
« Bonsoir. »
Avant toute chose, il fallait lui rendre la pareille. Mais ensuite, s’il avait certainement les capacités pour l’exprimer comme il se devait, Kaoren n’avait pas grand-chose à demander… À sa grande surprise, d’ailleurs. Il avait eu le sentiment de toucher le fond à peine une poignée de minutes plus tôt, et parvenait encore difficilement à s’en dépêtrer. Alors par quel infernal miracle pouvait-il n’avoir pas besoin d’aide ? Pourquoi n’en demandait-il pas ? Pourquoi n’en demandait-il jamais ? Maudit fût-il, de n’y jamais parvenir. De l’aide. Depuis le marmot à casquette, ils s’étaient tous relayés pour essayer de lui en fournir, et lui n’arrivait pas à s’y résoudre, parce qu’il ne savait pas ce qu’il voulait.
« Merci de proposer... »
De la bonne volonté. De la bienveillance. De l’humanité, même ! Voilà ce que cette fille lui offrait, et voilà ce qu’elle méritait de recevoir en retour. Et Kaoren bafouillait une esquive hypocrite et maladroite qui en dirait certainement plus long sur sa fichue couardise que le plus honnête des discours. Il allait décevoir, mentir, se couvrir de honte, se priver de l’assistance que le destin lui apportait, et enfin, se blâmer pour avoir commis autant de fautes en une seule phrase ! Ne rien gagner et tout perdre, plutôt que chercher une solution ! La bêtise de l’Homme face à la bonté humaine !
« Saurais-tu s’ils ont des dortoirs ou équivalents, dans cette Base ? »
…
Mieux. Beaucoup mieux.
- Résumé:
- Kaoren se résout à remercier Latrodectus de lui proposer de l'aide, et lui demande si elle connaît des endroits où dormir dans la Base.
- Distinctions:
- Les tarty's du temps où ça s'appelait encore comme ça:
Invité
Invité
Mer 5 Avr 2017 - 22:39
Son visage était sombre et fatigué. Quoi ? C’était si terrible que ça de passer une journée dans la Base ? Apparemment, oui. Et elle, si elle était aussi franche et direct que le commun des mortels, afficherait-elle aussi cette mine ? Sûrement. Et sûrement ne ferait-elle pas partie du Club des étoiles de mer, mais des blasés qui tentent de ne faire qu’un avec les murs ou les meubles présents dans le bâtiment. Elle avait presque envie de le serrer dans ses bras et de lui dire des mots réconfortants comme « oui, moi aussi au début je suis passée par là » ou « ah, mon pauvre, tu n’as pas fini de souffrir par ici ! », mais elle se contenta de garder ce visage accueillant et avenant, attendant une réponse à sa question. Il commença par la saluer, se laissant sans le savoir être pris entre les mailles du filet. Ou plutôt les fils de sa toile. Mais l’araignée ne laissait rien paraître, se contentant de sourire en se disant qu’elle avait maintenant une raison de plus pour ne pas se forcer à le faire. Elle appréciait ces débuts, quand sa proie ne savait pas à qui elle avait à faire. D’ailleurs, elle ne le saura jamais, parce que personne ne l’avait jamais su. Et jamais elle ne laisserait quelqu’un, qui que ce soit, le savoir. Le plus important, c’était que personne ne sache qui elle était vraiment, qu’elle n’était rien d’autre qu’une petite fille en manque de compagnie. Non. Aux yeux des autres, Latrodectus sera toujours la jeune fille brave, courageuse et mature, qui est capable de prendre les bonnes décisions.
Et ce sera à jamais ainsi.
Voilà qu’il la remerciait. Allons, pas encore, on commence à peine à jouer. Tu ne dirais pas « j’ai gagné » alors qu’on vient à peine de sortir le jeu de cartes, n’est-ce pas ? Elle resta silencieuse, sereine, dévisageant toujours son tout nouveau compagnon de jeu. Alors au bout d’un petit moment de silence, il ouvrit la bouche, lui demandant un service. Enfin. Il était temps. Elle avait enfin sa petite raison personnelle d’avoir un peu de compagnie. De ne pas être toute seule au beau milieu des couloirs. A son tour, elle ouvre la bouche, pour lui adresser la parole et lui répondre :
-Il y a des dortoirs, oui. Pour la direction, c’est par…
Elle posa l’index sur son menton, laissant sa phrase en suspens, fronçant les sourcils, comme si elle réfléchissait. Oh, pour arriver aux dortoirs, elle connaissait le chemin par cœur. Combien de fois l’avait-elle fait, pour aller dormir, ou même pour aller voir ceux qui s’y trouvaient déjà ? Elle ne comptait plus le nombre de fois. Mais même si elle savait par où y aller, elle préférait faire comme si cela était compliqué. Oui, pour un nouveau comme lui, cela sera bien difficile de s’y rendre. Mais lui indiquer la direction et le laisser là, seul, ça compromettrait tous les plans ! Finalement, elle sourit en reprenant une mine joyeuse, haussant les épaules :
-Je vais vous y emmener, ce sera plus simple !
Et ce sera bien plus amusant comme ça, hein ? Elle attendit qu’il la rejoigne pour qu’ils se mettent à marcher, à entamer le petit bout de chemin qu’ils avaient à franchir. Elle profita de ce petit moment de silence pour le couper, toujours avec cette petite voix de brave jeune fille, comme ce à quoi tout le monde attendait d’elle :
-J’ai oublié de me présenter. Je m’appelle Latrodectus, et vous ?
Elle désirait vraiment connaître le nom de son nouveau jouet.
Et ce sera à jamais ainsi.
Voilà qu’il la remerciait. Allons, pas encore, on commence à peine à jouer. Tu ne dirais pas « j’ai gagné » alors qu’on vient à peine de sortir le jeu de cartes, n’est-ce pas ? Elle resta silencieuse, sereine, dévisageant toujours son tout nouveau compagnon de jeu. Alors au bout d’un petit moment de silence, il ouvrit la bouche, lui demandant un service. Enfin. Il était temps. Elle avait enfin sa petite raison personnelle d’avoir un peu de compagnie. De ne pas être toute seule au beau milieu des couloirs. A son tour, elle ouvre la bouche, pour lui adresser la parole et lui répondre :
-Il y a des dortoirs, oui. Pour la direction, c’est par…
Elle posa l’index sur son menton, laissant sa phrase en suspens, fronçant les sourcils, comme si elle réfléchissait. Oh, pour arriver aux dortoirs, elle connaissait le chemin par cœur. Combien de fois l’avait-elle fait, pour aller dormir, ou même pour aller voir ceux qui s’y trouvaient déjà ? Elle ne comptait plus le nombre de fois. Mais même si elle savait par où y aller, elle préférait faire comme si cela était compliqué. Oui, pour un nouveau comme lui, cela sera bien difficile de s’y rendre. Mais lui indiquer la direction et le laisser là, seul, ça compromettrait tous les plans ! Finalement, elle sourit en reprenant une mine joyeuse, haussant les épaules :
-Je vais vous y emmener, ce sera plus simple !
Et ce sera bien plus amusant comme ça, hein ? Elle attendit qu’il la rejoigne pour qu’ils se mettent à marcher, à entamer le petit bout de chemin qu’ils avaient à franchir. Elle profita de ce petit moment de silence pour le couper, toujours avec cette petite voix de brave jeune fille, comme ce à quoi tout le monde attendait d’elle :
-J’ai oublié de me présenter. Je m’appelle Latrodectus, et vous ?
Elle désirait vraiment connaître le nom de son nouveau jouet.
- résumé:
Latro répond à la question de Kaoren et se présente.
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Kaoren
Jeu 13 Avr 2017 - 19:15
À chaque seconde passée à l’endurer, la conversation devenait plus agréable. Ce nom, « Latrodectus », sa chevelure hirsute et improbablement colorée, enfin, la série de cicatrices sur son front, n’étaient pas encore assez de singularités pour empêcher à Kaoren de retrouver le plaisir d’une conversation normale. « Le drame n’est rien de plus que la vie sans le quotidien », disait Hitchcock. Kaoren ne s’était pas totalement extirpé du drame, mais la lueur du quotidien, il l’apercevait droit devant lui.
Salutations, service, présentations… Quoi de plus banal ? Peu d’émotion, certes, mais au moins un peu de calme, pour la situation comme pour l’esprit. Il fallait s’en réjouir, faute de mieux, et surtout si loin du pire. Terminer cette introduction d’une banalité sublime, afin de passer à la prochaine absence de péripétie.
« Kaoren. »
C’était devenu une marotte, de se présenter de la sorte. Plus de "Kaorentin Placonte, mais appelez-moi Kaoren". Non, juste Kaoren. Pas de pourquoi qui tienne, pas tout de suite. Pour le moment, il voulait éviter de réfléchir, simplement savourer la quiétude.
« Vous êtes là depuis longtemps ? »
Une formule bateau, une question à peine utile. Kaoren continuait de sourire autant qu’il le pouvait, loin de vouloir ponctuer la scène d’un drame. Juste un petit moment de néant, et tout irait mieux. Il aurait bien tout le temps de réfléchir en essayant de dormir, tout à l’heure. En attendant, il suivait le mouvement.
Pourvu que les dortoirs soient assez loin de la cuisine…
Salutations, service, présentations… Quoi de plus banal ? Peu d’émotion, certes, mais au moins un peu de calme, pour la situation comme pour l’esprit. Il fallait s’en réjouir, faute de mieux, et surtout si loin du pire. Terminer cette introduction d’une banalité sublime, afin de passer à la prochaine absence de péripétie.
« Kaoren. »
C’était devenu une marotte, de se présenter de la sorte. Plus de "Kaorentin Placonte, mais appelez-moi Kaoren". Non, juste Kaoren. Pas de pourquoi qui tienne, pas tout de suite. Pour le moment, il voulait éviter de réfléchir, simplement savourer la quiétude.
« Vous êtes là depuis longtemps ? »
Une formule bateau, une question à peine utile. Kaoren continuait de sourire autant qu’il le pouvait, loin de vouloir ponctuer la scène d’un drame. Juste un petit moment de néant, et tout irait mieux. Il aurait bien tout le temps de réfléchir en essayant de dormir, tout à l’heure. En attendant, il suivait le mouvement.
Pourvu que les dortoirs soient assez loin de la cuisine…
- Résumé:
- Kaoren suit Latrodectus, lui donne son nom, et lui demande depuis combien de temps elle est là.
- HRP:
- C'est tellement plus court, en limitant l'introspection...
- Distinctions:
- Les tarty's du temps où ça s'appelait encore comme ça:
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Dim 23 Avr 2017 - 21:08
Petit à petit, l’homme continuait de s’ouvrir, de se faire apprivoiser. Encore un peu, et il pourrait vraiment manger dans sa main. La jeune fille demeurait sereine, le sourire aux lèvres, tandis qu’elle entendait le nom de son nouveau compagnon de jeu. Kaoren. Voilà un nom qui était original. Mais elle ne pouvait pas dire que le sien était de l’ordinaire. Mais de cela, elle s’en fichait, car quiconque se rendait compte de la signification de son nom entrevoyait doucement un peu de sa personnalité. Son « nouvel ami » semblait se sentir bien, avait l’air d’être à l’aise à ses côtés, la suivait docilement. Elle aurait espéré que cela soit permanent, que quelqu’un la suive où qu’elle aille, qu’elle se sache en compagnie d’une personne, d’un individu, quelle que soit la situation. Malheureusement, il ne la suivrait que jusqu’aux dortoirs. La voix de Kaoren résonna de nouveau dans le couloir, lui demandant si cela faisait longtemps qu’elle était ici. Latrodectus détourna légèrement le regard, baissant les yeux en direction de ses chaussures.
-Ca fait longtemps, oui.
Et même si elle ne le ressentait pas, son visage exprima quelques instants un sentiment de tristesse, tandis que ses yeux brillaient différemment, comme si elle était prête à verser des larmes. Larmes de crocodiles, qui sembleraient être réelles pour lui, si elle le faisait. Mais aucune perle salée ne sortir de son œil. Tout ce qu’elle souhaitait, c’était qu’il lui accorde un peu plus d’attention, ressente la tristesse. Qu’il la console même, s’il le fallait. Pour que leur « amitié » se forge un peu plus. Mais au lieu de pleurer, au lieu de laisser ses « émotions » faire surface, elle poursuivit la conversation :
-Et vous ? Vous venez d’arriver aujourd’hui, ou alors vous n’avez jamais vu la base jusqu’à maintenant ?
Le connaître un peu plus, pour s’en faire un ami.
-Ca fait longtemps, oui.
Et même si elle ne le ressentait pas, son visage exprima quelques instants un sentiment de tristesse, tandis que ses yeux brillaient différemment, comme si elle était prête à verser des larmes. Larmes de crocodiles, qui sembleraient être réelles pour lui, si elle le faisait. Mais aucune perle salée ne sortir de son œil. Tout ce qu’elle souhaitait, c’était qu’il lui accorde un peu plus d’attention, ressente la tristesse. Qu’il la console même, s’il le fallait. Pour que leur « amitié » se forge un peu plus. Mais au lieu de pleurer, au lieu de laisser ses « émotions » faire surface, elle poursuivit la conversation :
-Et vous ? Vous venez d’arriver aujourd’hui, ou alors vous n’avez jamais vu la base jusqu’à maintenant ?
Le connaître un peu plus, pour s’en faire un ami.
- résumé:
Latro répond à Kaoren en faisant la petite fille triste, puis lui pose une question.
Non, non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !
Personnages : Kaoren, Penrose
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Kaoren
Ven 28 Avr 2017 - 23:29
L’esprit apaisé de Kaoren n’eut le droit qu’à une réplique. La réplique du jardinier. Une question sans arrière-pensée, ni pensée évidente, que pose un homme pauvre en or, en gloire et en sentiments aux véritables acteurs de la scène. Son rôle, de la diégèse de la pièce aux gradins l’observant derrière le quatrième mur, n’est que secondaire. Il vient d’un autre monde, celui des démunis. Mais une famille riche en biens et en tourments lui a offert le privilège de la servir en mettant à l’œuvre ses quelques compétences. Il sait planter des fleurs, alors il soigne leurs massifs de roses et décore leurs fenêtres de petites attentions. Il sait tailler des haies, alors il dessine des allées et des promenades pour ceux qui ont des sentiments à s’y partager. Il sait parler sans réfléchir, alors il va sans gêne poser la question dérangeante qui révélera à l’audience un personnage. Un vrai personnage. Un personnage sensible, comme l’est le public, et qui partage son envie de faire taire le jardinier. Mais le jardinier n’y entend goutte, continue d’exprimer son ignorance et son indécence, et ponctue finalement l’histoire du théâtre du monologue le plus long qu’elle ait jamais porté.
Kaoren se sentait comme ce crétin impoli, inconscient et incapable de se taire. Le rôle du quidam moyen n’était pas fait pour lui. À peine eut-il tenté de l’endosser qu’il manqua de faire pleurer une petite fille. Elle, était de ce monde. Elle, avait dû l’endurer, probablement plus de jours qu’elle n’en chercha à compter. Elle, l’avait accueilli avec le sourire. Lui, soi-disant alassé par trois misérables journées à entendre parler de danger sans presque jamais le voir, s’était présenté avec une face de désespéré, l’air de dire "arrête de sourire, on va tous y passer."
Kaoren aurait aimé pouvoir garder le silence, comme il aurait aimé l’avoir gardé. Il venait de retrouver l’esprit tourmenté qu’il chérissait tant, celui-là qui le poussait à réfléchir à ce qu’il disait comme à ce qu’il taisait. Il regrettait amèrement tout ce qu’il avait pensé entre les deux dernières phrases de son interlocutrice. Il avait gâché ce petit instant qu’elle avait offert à sa personne et à son nom. Désormais, elle lui posait une nouvelle question. Il savait qu’il devait répondre, mais il savait aussi qu’il était capable de le faire très mal. De lui faire très mal. Il savait comment répondrait le jardinier. « Oh, cela fait bien deux ou trois jours, mais je n’aurais pas la prétention d’avoir marché dans ce monde autant que vous le fîtes », dirait-il insouciant. Mais quand vous avez mal, qu’y a-t-il de pire qu’un homme heureux ? Kaoren le savait, et ne commettrait pas l’affront de sourire sincèrement. Au contraire, il décida d’être sincère en esquissant un sourire forcé. Il rejoignit cette Latrodectus dans son expression, ce sourire doux rappelant que la joie et la tristesse ne sont pas antonymes... ce sourire que l’on réserve le plus souvent aux adieux. Il n’était pas question de se réjouir, comme le penserait n’importe quel inconscient. Il était question de se rassurer.
« Oui, c’est cela. J’ai découvert la Base ce matin, et la Ville il y a deux jours. »
Il ne fit pas allusion au semblant de passage qu’il avait pu faire avant-hier avec Trenca, cela n’aurait rien apporté. L’heure n’était pas aux détails superflus, et il préférait éviter les mots pour se concentrer sur les idées qu’il laissait échapper. En l’occurrence, il connaissait très mal la Base, et la Ville à peine mieux.
Les choses ne pressaient pas, après tout. Si l’atmosphère venait à se détendre, ils pourraient bien échanger une conversation plus joviale. Mais Kaoren venait d’évoquer la perte d’un monde cher. Il l’avait perdu depuis deux à trois jours, Latrodectus depuis plus longtemps encore… Pour soutenir le deuil, il est coutume d’échanger ses meilleurs souvenirs en compagnie du disparu, mais là encore, Kaoren avait peur de froisser une petite fille chagrinée. Il ne chercha pas non plus de moyen détourné d’aborder le sujet, car ce n’était aucunement son but. Tout ce qu’il voulait depuis quelques instants, c’était lui rendre la gentillesse avec laquelle elle l’avait rencontré.
Il inspira un petit coup, puis releva un peu la tête, comme signe qu’il allait continuer de parler. Il s’agissait simplement de ne pas donner l’air de refuser la conversation, tout en se permettant un léger sursis le temps de trouver une manière à la fois agréable et respectueuse de la reprendre. Après quelques secondes, il y parvint enfin :
« Et j’espère que ce cauchemar ne nous en demandera pas beaucoup plus. »
Si sombre fût cette phrase, Kaoren avait pris chacune des secondes qui lui étaient accordées pour en choisir les mots de la façon la plus juste possible, afin qu’elle porte implicitement un soupçon d’espoir. De la première conjonction de coordination supposée signaler que la phrase n’était pas hors de propos et atrophier l’idée que le sujet soit oppressant au point d’être invoqué dans n’importe quelles circonstances, jusqu’au dernier adverbe suggérant que ce monde reste assez supportable pour y vivre quelques jours de plus, en passant par l’utilisation du verbe « demander » pour personnifier l’Esquisse comme un ennemi défectible, l’espoir invoqué à la première personne du singulier pour rappeler que la phrase vient de lui, un nouveau-venu, et qu’il n’est pas besoin d’avoir souffert quinze jours pour participer à l’insurrection contre ce monde, l’idée de réveil possible à travers le mot « cauchemar », enfin, et surtout, le choix du pronom « nous » pour rappeler à cette jeune fille qu’ils étaient ensemble dans l’adversité… de la première lettre au dernier point, Kaoren invoqua autant de ces armes de langue qu’il maîtrisait pour s’attaquer au terrible exercice qu’était celui de mêler le deuil et l’espoir, et ce dans une pensée précise :
Maintenant qu’il avait fait remarquer le ruban noir accroché au poignet de cette orpheline, il se devait d’arborer le même à ses côtés.
Kaoren se sentait comme ce crétin impoli, inconscient et incapable de se taire. Le rôle du quidam moyen n’était pas fait pour lui. À peine eut-il tenté de l’endosser qu’il manqua de faire pleurer une petite fille. Elle, était de ce monde. Elle, avait dû l’endurer, probablement plus de jours qu’elle n’en chercha à compter. Elle, l’avait accueilli avec le sourire. Lui, soi-disant alassé par trois misérables journées à entendre parler de danger sans presque jamais le voir, s’était présenté avec une face de désespéré, l’air de dire "arrête de sourire, on va tous y passer."
Kaoren aurait aimé pouvoir garder le silence, comme il aurait aimé l’avoir gardé. Il venait de retrouver l’esprit tourmenté qu’il chérissait tant, celui-là qui le poussait à réfléchir à ce qu’il disait comme à ce qu’il taisait. Il regrettait amèrement tout ce qu’il avait pensé entre les deux dernières phrases de son interlocutrice. Il avait gâché ce petit instant qu’elle avait offert à sa personne et à son nom. Désormais, elle lui posait une nouvelle question. Il savait qu’il devait répondre, mais il savait aussi qu’il était capable de le faire très mal. De lui faire très mal. Il savait comment répondrait le jardinier. « Oh, cela fait bien deux ou trois jours, mais je n’aurais pas la prétention d’avoir marché dans ce monde autant que vous le fîtes », dirait-il insouciant. Mais quand vous avez mal, qu’y a-t-il de pire qu’un homme heureux ? Kaoren le savait, et ne commettrait pas l’affront de sourire sincèrement. Au contraire, il décida d’être sincère en esquissant un sourire forcé. Il rejoignit cette Latrodectus dans son expression, ce sourire doux rappelant que la joie et la tristesse ne sont pas antonymes... ce sourire que l’on réserve le plus souvent aux adieux. Il n’était pas question de se réjouir, comme le penserait n’importe quel inconscient. Il était question de se rassurer.
« Oui, c’est cela. J’ai découvert la Base ce matin, et la Ville il y a deux jours. »
Il ne fit pas allusion au semblant de passage qu’il avait pu faire avant-hier avec Trenca, cela n’aurait rien apporté. L’heure n’était pas aux détails superflus, et il préférait éviter les mots pour se concentrer sur les idées qu’il laissait échapper. En l’occurrence, il connaissait très mal la Base, et la Ville à peine mieux.
Les choses ne pressaient pas, après tout. Si l’atmosphère venait à se détendre, ils pourraient bien échanger une conversation plus joviale. Mais Kaoren venait d’évoquer la perte d’un monde cher. Il l’avait perdu depuis deux à trois jours, Latrodectus depuis plus longtemps encore… Pour soutenir le deuil, il est coutume d’échanger ses meilleurs souvenirs en compagnie du disparu, mais là encore, Kaoren avait peur de froisser une petite fille chagrinée. Il ne chercha pas non plus de moyen détourné d’aborder le sujet, car ce n’était aucunement son but. Tout ce qu’il voulait depuis quelques instants, c’était lui rendre la gentillesse avec laquelle elle l’avait rencontré.
Il inspira un petit coup, puis releva un peu la tête, comme signe qu’il allait continuer de parler. Il s’agissait simplement de ne pas donner l’air de refuser la conversation, tout en se permettant un léger sursis le temps de trouver une manière à la fois agréable et respectueuse de la reprendre. Après quelques secondes, il y parvint enfin :
« Et j’espère que ce cauchemar ne nous en demandera pas beaucoup plus. »
Si sombre fût cette phrase, Kaoren avait pris chacune des secondes qui lui étaient accordées pour en choisir les mots de la façon la plus juste possible, afin qu’elle porte implicitement un soupçon d’espoir. De la première conjonction de coordination supposée signaler que la phrase n’était pas hors de propos et atrophier l’idée que le sujet soit oppressant au point d’être invoqué dans n’importe quelles circonstances, jusqu’au dernier adverbe suggérant que ce monde reste assez supportable pour y vivre quelques jours de plus, en passant par l’utilisation du verbe « demander » pour personnifier l’Esquisse comme un ennemi défectible, l’espoir invoqué à la première personne du singulier pour rappeler que la phrase vient de lui, un nouveau-venu, et qu’il n’est pas besoin d’avoir souffert quinze jours pour participer à l’insurrection contre ce monde, l’idée de réveil possible à travers le mot « cauchemar », enfin, et surtout, le choix du pronom « nous » pour rappeler à cette jeune fille qu’ils étaient ensemble dans l’adversité… de la première lettre au dernier point, Kaoren invoqua autant de ces armes de langue qu’il maîtrisait pour s’attaquer au terrible exercice qu’était celui de mêler le deuil et l’espoir, et ce dans une pensée précise :
Maintenant qu’il avait fait remarquer le ruban noir accroché au poignet de cette orpheline, il se devait d’arborer le même à ses côtés.
- Résumé:
- Kaoren répond à Latrodectus.
- HRP:
- Oui, j'ai mis une lecture analytique dans mon post. Et je fais ce que je veux.
- Distinctions:
- Les tarty's du temps où ça s'appelait encore comme ça:
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Mer 3 Mai 2017 - 22:58
Quel était ce sentiment qui traversait son cœur alors qu’elle regardait la réaction de son interlocuteur ? C’était agréable, elle avait presque envie de bomber le torse tant cela la rendait contente, mais elle se retint pour garder cette apparence de petite fille frêle et abattue par la fatalité. Ce sentiment, elle le connaissait bien, elle l’avait ressenti dans son enfance, avant l’Esquisse, et aussi dans l’Esquisse. Ceci dit, plus rarement, car la plupart des dessinateurs étaient assez incompétents pour lui saper le moral. Enfin, ce sentiment, c’était la satisfaction. La satisfaction de voir que ses mimiques et manipulations avaient l’air de marcher sur sa nouvelle proie. Elle voyait cette expression de douleur et de culpabilité sur son faciès, cette volonté de vouloir réparer le mal qu’il avait commis en lui posant cette mauvaise question, pourtant si souvent posée par les individus nouvellement arrivés. Les souffrances qu’elle avait endurées ? Oh oui, il y en avait eu, pour se faire accepter de toutes les tables, des dessinateurs comme des cyantifiques, pour être une alliée, une amie éternelle. Supporter tant moralement que physiquement toutes ces personnes qu’elle n’apprécie pas, mais qu’il lui arrive d’aimer pourtant parfois. Mais elle s’en fichait. Latrodectus était forte, courageuse et endurante, elle ne connaissait pas les limites et pouvait franchir tout ce qui lui barrait le passage dans cette envie inassouvie de ne pas être toute seule. Elle n’était pas Anna Maria, l’enfant que l’on avait injustement abandonné et délaissé, celle qui n’avait pas plus de raison de sourire ou de vivre qu’un chaton agonisant au bord de la route, après avoir été déchiqueté par les roues d’un poids lourd.
Il répondit à sa question, plus par respect que par volonté, et cela lui donna l’envie de rire. De rire à sa crédulité et à sa stupidité, de rire au nez de ces conventions sociales qui ne servaient à rien. Il était arrivé dans ce monde depuis peu de temps, il était à peine comme un nouveau né à qui on venait de faire le premier bain. Et elle savait, non pas parce qu’elle l’avait vécu mais parce qu’elle l’avait vu chez les autres, qu’à ce stade il n’était encore qu’un jeunot qui pouvait encore prétendre sourire et rire franchement, sans faire de faux semblants. Et il était tellement plus simple de manipuler ce gendre de personne, même si une voix au fond de sa tête lui disait qu’elle aurait préféré la franchise à ce jeu de rôle pathétique. Elle se contenta de hocher la tête en guise de réponse, tout en détournant le regard, comme si la « tristesse » prenait le dessus sur la raison, comme si elle était prête à pleurer tant c’était douloureux. Elle l’avait vu, ce visage qui se voulait rassurant, ce sourire triste qu’elle ait voulu voir sur le visage de Kaoren, ce moment faussement sentimental – pour elle en tout cas – où on lui accordait un peu plus d’attention, où on prenait soin d’elle et où l’on voulait la consoler quand elle se sentait mal. Comme lors de ces moments lointains, ces souvenirs qui appartenaient à une autre vie, quand ses parents lui accordaient tant d’amour.
Mais le passé était enterré, comme les corps l’étaient dans leurs cercueils. Puis il ajouta cette phrase, ces quelques mots qui se voulaient apaisants, rassurants. Même si elle savait que cela ne concernait que l’Esquisse, quelque chose résonnait dans son esprit, comme l’écho de ce chagrin aussi vieux que ce jour funeste. La voix de la petite fille qu’elle avait été et qui ne cessait de la suivre où qu’elle aille, la voix de la jeune Anna Maria se faisait entendre dans sa conscience, lui murmurait avec le peu de voix qu’il lui restait qu’elle désirait elle aussi que ce cauchemar cesse. Un tout autre cauchemar qui jamais ne quittera la compagnie de son âme, jusqu’à ce qu’enfin elle trouve un repos éternel.
-Je l’espère aussi.
La réponse les concernait-il tous les deux ? Est-ce que cela ne concernait qu’elle, dans sa lutte entre sa volonté et son interminable deuil ? L’araignée n’en avait pas la réponse, et à l’instant cela lui parut déroutant. Etait-elle à bout de souffle ? Désirait-elle tant de la compagnie au point de se détruire de l’intérieur ? Elle n’en n’avait cure, de la réponse. Cela lui faisait tant de bien, d’oublier cette solitude et ce chagrin le temps d’un jeu qui lui semblait interminable, le temps d’être dans un monde qui n’avait aucun rapport avec son ancienne existence, pour qu’elle puisse se déguiser afin de s’oublier. Elle se força à rire, d’un rire qui se voulait léger mais qui demeurait triste.
-Vous devez être fatigué. Je ne veux pas vous donner plus de soucis…
Et puis, il verra bien que l’on finit par s’y faire.
Il répondit à sa question, plus par respect que par volonté, et cela lui donna l’envie de rire. De rire à sa crédulité et à sa stupidité, de rire au nez de ces conventions sociales qui ne servaient à rien. Il était arrivé dans ce monde depuis peu de temps, il était à peine comme un nouveau né à qui on venait de faire le premier bain. Et elle savait, non pas parce qu’elle l’avait vécu mais parce qu’elle l’avait vu chez les autres, qu’à ce stade il n’était encore qu’un jeunot qui pouvait encore prétendre sourire et rire franchement, sans faire de faux semblants. Et il était tellement plus simple de manipuler ce gendre de personne, même si une voix au fond de sa tête lui disait qu’elle aurait préféré la franchise à ce jeu de rôle pathétique. Elle se contenta de hocher la tête en guise de réponse, tout en détournant le regard, comme si la « tristesse » prenait le dessus sur la raison, comme si elle était prête à pleurer tant c’était douloureux. Elle l’avait vu, ce visage qui se voulait rassurant, ce sourire triste qu’elle ait voulu voir sur le visage de Kaoren, ce moment faussement sentimental – pour elle en tout cas – où on lui accordait un peu plus d’attention, où on prenait soin d’elle et où l’on voulait la consoler quand elle se sentait mal. Comme lors de ces moments lointains, ces souvenirs qui appartenaient à une autre vie, quand ses parents lui accordaient tant d’amour.
Mais le passé était enterré, comme les corps l’étaient dans leurs cercueils. Puis il ajouta cette phrase, ces quelques mots qui se voulaient apaisants, rassurants. Même si elle savait que cela ne concernait que l’Esquisse, quelque chose résonnait dans son esprit, comme l’écho de ce chagrin aussi vieux que ce jour funeste. La voix de la petite fille qu’elle avait été et qui ne cessait de la suivre où qu’elle aille, la voix de la jeune Anna Maria se faisait entendre dans sa conscience, lui murmurait avec le peu de voix qu’il lui restait qu’elle désirait elle aussi que ce cauchemar cesse. Un tout autre cauchemar qui jamais ne quittera la compagnie de son âme, jusqu’à ce qu’enfin elle trouve un repos éternel.
-Je l’espère aussi.
La réponse les concernait-il tous les deux ? Est-ce que cela ne concernait qu’elle, dans sa lutte entre sa volonté et son interminable deuil ? L’araignée n’en avait pas la réponse, et à l’instant cela lui parut déroutant. Etait-elle à bout de souffle ? Désirait-elle tant de la compagnie au point de se détruire de l’intérieur ? Elle n’en n’avait cure, de la réponse. Cela lui faisait tant de bien, d’oublier cette solitude et ce chagrin le temps d’un jeu qui lui semblait interminable, le temps d’être dans un monde qui n’avait aucun rapport avec son ancienne existence, pour qu’elle puisse se déguiser afin de s’oublier. Elle se força à rire, d’un rire qui se voulait léger mais qui demeurait triste.
-Vous devez être fatigué. Je ne veux pas vous donner plus de soucis…
Et puis, il verra bien que l’on finit par s’y faire.
- résumé:
Latro répond à Kaoren.
- HRP:
Une petite dernière réponse avant que je sois totalement absente ♥
Non, non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !
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Kaoren
Lun 15 Mai 2017 - 14:20
L’endurance de cette petiote était remarquable. Quelque part, son petit rire rassurait Kaoren, sans qu’il ne sût de quoi. Peut-être avait-il trouvé les mots justes. Peut-être son indiscrétion avait-elle été moins grave qu’il ne se le figurait. Peut-être l’Esquisse n’était-elle pas assez terrible pour arracher à une jeune fille son droit à rire. Peut-être un peu de tout cela à la fois.
Et cette politesse, cette prévenance… Depuis son arrivée dans ce monde, Kaoren n’avait jamais eu le droit à une telle tendresse dans les mots d’un quelconque interlocuteur. Jusqu’ici, tous s’étaient montrés au mieux désinvoltes, au pire assassins. À côté d’eux, Latrodectus apparaissait comme une petite sainte. Et même si ses formules avaient été de simples conventions sociales appliquées par réflexe, elles la maintenaient loin devant les grands pragmatiques qui semblaient dominer ce monde. Le temps qu’elle disait y avoir vécu ajoutait au remarquable, tant il semblait qu’un séjour prolongé dans la misère appelât au matérialisme, voire à l’hostilité.
À la dernière courtoisie, Kaoren ne savait même plus que répondre. Accepter de quitter cette triste conversation au risque de suggérer à cette petite fille qu’elle le dérangea, ou refuser poliment l’idée qu’elle pût se montrer impertinente au risque de s’enliser encore dans l’ambiance terne qui s’était posée depuis un moment ? La dernière fois qu’il avait été confronté à un tel dilemme sur la manière de choisir ses mots, il ne s’était agi que de soigner sa propre image ou servir ses intérêts. Cette fois-ci était très similaire, à ceci près que Kaoren n’était plus la personne qu’il devait satisfaire. L’intérêt qu’il servait était le bien-être de son interlocutrice, manifestement peu encline à faire ressurgir les démons de son passé, et l’image qu’il se refusait à insulter, celle d’une adorable jeune fille qui se serait assurément voulue de paraître cavalière.
En y pensant, Kaoren se surprit à ne pas se trouver égoïste, orgueilleux, narcissique, ou même un tant soit peu intéressé. Depuis des jours qu’il s’en blâmait, il se satisfit de constater qu’il n’était pas exclusivement inhumain ou misanthrope. Peut-être le fait de savoir qu’il existait des personnes agréables en ce bas-monde le rendrait-il encore plus sévère envers les autres à l’avenir, mais en attendant, il était heureux de pouvoir juger son comportement comme acceptable. Ainsi, chargé de bonnes intentions et après un nouvel instant de réflexion qu’il ne put cacher, il arriva à la conclusion que son excès chronique d’amour-propre n’était pas nécessairement une tare stigmatisant tous les habitants de l’Esquisse, et qu’il fît probablement mieux d’accéder à la requête de Latrodectus : oublier tout ça et passer à autre chose.
« Merci… »
Le silence suivra. De toute façon, Kaoren n’avait rien à ajouter. Rien de beau, ni rien d’utile. Il imita donc son silence, et suivit. Il ne souhaitait pas nécessairement laisser la conversation entre d’autres mains, l’abandonner totalement lui convenait tout aussi bien. L’important était d’avancer, de se rendre aux dortoirs… Non. L’important était de ne rien brusquer. Ils se rendraient aux dortoirs une fois cet objectif accompli, alors s’il voulait dormir, Kaoren devait continuer de surveiller ses mots ou se taire. Et il était trop fatigué pour choisir la première voie.
Et cette politesse, cette prévenance… Depuis son arrivée dans ce monde, Kaoren n’avait jamais eu le droit à une telle tendresse dans les mots d’un quelconque interlocuteur. Jusqu’ici, tous s’étaient montrés au mieux désinvoltes, au pire assassins. À côté d’eux, Latrodectus apparaissait comme une petite sainte. Et même si ses formules avaient été de simples conventions sociales appliquées par réflexe, elles la maintenaient loin devant les grands pragmatiques qui semblaient dominer ce monde. Le temps qu’elle disait y avoir vécu ajoutait au remarquable, tant il semblait qu’un séjour prolongé dans la misère appelât au matérialisme, voire à l’hostilité.
À la dernière courtoisie, Kaoren ne savait même plus que répondre. Accepter de quitter cette triste conversation au risque de suggérer à cette petite fille qu’elle le dérangea, ou refuser poliment l’idée qu’elle pût se montrer impertinente au risque de s’enliser encore dans l’ambiance terne qui s’était posée depuis un moment ? La dernière fois qu’il avait été confronté à un tel dilemme sur la manière de choisir ses mots, il ne s’était agi que de soigner sa propre image ou servir ses intérêts. Cette fois-ci était très similaire, à ceci près que Kaoren n’était plus la personne qu’il devait satisfaire. L’intérêt qu’il servait était le bien-être de son interlocutrice, manifestement peu encline à faire ressurgir les démons de son passé, et l’image qu’il se refusait à insulter, celle d’une adorable jeune fille qui se serait assurément voulue de paraître cavalière.
En y pensant, Kaoren se surprit à ne pas se trouver égoïste, orgueilleux, narcissique, ou même un tant soit peu intéressé. Depuis des jours qu’il s’en blâmait, il se satisfit de constater qu’il n’était pas exclusivement inhumain ou misanthrope. Peut-être le fait de savoir qu’il existait des personnes agréables en ce bas-monde le rendrait-il encore plus sévère envers les autres à l’avenir, mais en attendant, il était heureux de pouvoir juger son comportement comme acceptable. Ainsi, chargé de bonnes intentions et après un nouvel instant de réflexion qu’il ne put cacher, il arriva à la conclusion que son excès chronique d’amour-propre n’était pas nécessairement une tare stigmatisant tous les habitants de l’Esquisse, et qu’il fît probablement mieux d’accéder à la requête de Latrodectus : oublier tout ça et passer à autre chose.
« Merci… »
Le silence suivra. De toute façon, Kaoren n’avait rien à ajouter. Rien de beau, ni rien d’utile. Il imita donc son silence, et suivit. Il ne souhaitait pas nécessairement laisser la conversation entre d’autres mains, l’abandonner totalement lui convenait tout aussi bien. L’important était d’avancer, de se rendre aux dortoirs… Non. L’important était de ne rien brusquer. Ils se rendraient aux dortoirs une fois cet objectif accompli, alors s’il voulait dormir, Kaoren devait continuer de surveiller ses mots ou se taire. Et il était trop fatigué pour choisir la première voie.
- Résumé:
- Kaoren répond à Latrodectus.
- HRP:
- Je suis qu'à moitié fier de cette réponse, mais j'arrive pas à faire mieux depuis deux jours que j'essaie, alors on s'en contentera.
- Distinctions:
- Les tarty's du temps où ça s'appelait encore comme ça:
Invité
Invité
Mer 5 Juil 2017 - 18:54
Etait-ce trop facile ? Voilà ce que se demandait Latrodectus tandis qu’elle continuait d’avancer en écoutant la réponse de Kaoren. Des remerciements, une attitude plus que respectueuse, et un homme qui la suivait avec docilité. D’un autre côté, elle ne pouvait pas rêver mieux, il lui était encore dépendant, dépendant d’elle, de ses bonnes –ou de ses mauvaises – actions… Elle pouvait le balalder comme elle le voulait, et c’était ce qu’elle aimait par-dessus tout. Latrodectus détestait la solitude, détestait se sentir seule et de n’avoir nulle activité. Passer un moment avec ce nouveau venu, c’était une porte ouverte à une nouvelle compagnie et à de nouvelles activités. Non, elle ne pouvait pas le laisser glisser si facilement entre ses doigts. Alors l’expression de son visage changea. Il affichait désormais une mine hésitante, et jetait des coups d’œil rapide à son interloctueur, comme si elle n’était pas sûre de faire ce qu’elle avait dérrière la tête. Ce qui n’était qu’une attitude de façade, brève, histoire de continuer de lui faire croire qu’elle n’était que l’innocente petite fille coincée dans un monde incompréhensible. Si seulement il savait tout ce qu’elle avait fait avant de le rencontrer…
Finalement, elle osa tourner la tête vers l’homme, avec un sourire intimidée.
-Excusez moi, si cela ne vous dérange pas…
Elle laissa sa phrase en suspens, tout en faisant mine de détourner le regard. Elle savait qu’il allait mordre à l’hameçon comme ce fut le cas pour ses autres tentatives.
-… Je pourrais passer la fin de la journée avec vous ?
Qu’il morde donc. Très fort.
Finalement, elle osa tourner la tête vers l’homme, avec un sourire intimidée.
-Excusez moi, si cela ne vous dérange pas…
Elle laissa sa phrase en suspens, tout en faisant mine de détourner le regard. Elle savait qu’il allait mordre à l’hameçon comme ce fut le cas pour ses autres tentatives.
-… Je pourrais passer la fin de la journée avec vous ?
Qu’il morde donc. Très fort.
- résumé:
Latro répond à Kaoren
- HRP:
Répondu avec le pc ! o/
Sinon, Kaoren, si tu veux continuer le rp dans les dortoirs ou le prolonger ici, c'est comme tu veux 8D
Non, non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !
Personnages : Kaoren, Penrose
Messages : 645
Date d'inscription : 22/09/2015
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Kaoren
Mer 19 Juil 2017 - 12:31
Plus encore qu’il ne le pensait, Kaoren était incapable de juger un être humain, lui compris. Il se pensait homme à vouloir offrir son aide sans en exiger en retour, mais n’éprouva ni remords à demander qu’une petite fille la guide, ni fierté lorsqu’elle lui demanda s’il pouvait… non, si elle pouvait rester avec lui.
Bien sûr, l’autre être humain qu’il n’avait pas su juger, c’était elle. Latrodectus. Jusqu’ici, Kaoren n’avait attribué à ce nom que sa politesse, sa gentillesse et sa bravoure. Il manquait son humanité. Sans elle, on jurerait une héroïne, une icône inflexible prête à protéger des valeurs contre toute corruption. Mais humaine, trop humaine, elle n’était pas inflexible, et elle n’était pas prête. Elle, lui, tout le monde avait besoin du soutien d’un autre. Qu’elle l’eût compris ou non, ou même qu’elle n’eût pas cherché à le comprendre, elle adoptait le comportement parfait. Offrir de l’aide, demander de l’aide, et sourire aux gens. Le gosse à casquette d’avant-hier maîtrisait le premier point, les logisticiens le second, Trenca le troisième... Kaoren ? Le premier, peut-être. Quant à Latrodectus, elle les assurait irréprochablement tous les trois. Peut-être les enfants avaient-ils raison depuis le début ?
Quoiqu’il en fût, Kaoren se réjouissait de marcher sur la bonne voie. Il avait réussi à se débarrasser définitivement de sa mine déconfite et de son incessant pessimisme pour accepter une entraide cordiale avec quelqu’un. Il répondit donc le plus naturellement de leur ancien monde :
« Bien sûr, avec joie ! »
Pour la première fois, il se demanda s’il n’avait pas mieux agi que ne l’aurait fait celui qu’il était avant l’Esquisse. Il avait toujours eu du mal avec les enfants de cette classe d’âge, et peut-être l’ancien Kaoren aurait-il cherché à esquiver l’éventualité de rester avec l’un d’entre eux. Même s’il n’avait pas demandé à Latrodectus si elle était bien une petite fille, et non une adulte coincée dans un corps d’une autre jeunesse, il la considérait encore comme telle. Une enfant. Elle ne s’était pas comportée autrement, en vérité. Oui, elle avait une certaine sagesse qui ne correspondait pas à l’immaturité de l’adolescence, et oui, elle maîtrisait le ton de l’égarée ayant déjà connu les mille supplices. Mais quoi de plus normal, dans ce monde ? Quant à lui, il pouvait incarner un compagnon de jeu idéal, de son physique de quatorze ans.
Ainsi donc s’en allaient-ils, tous deux ostensiblement satisfaits de faire ce bout de chemin ensemble. Deux errants de ce monde, avec leur air de marmaille, faisaient route vers les dortoirs. Mais ils se démarquaient des autres de par leurs expressions sincères et bienveillantes. Ce n’était pas un râleur à casquette qui guidait un homme à bout de nerfs quelque part où il se sentait presque forcé à l’amener. Pas un marcheur devant, et l’autre derrière. Non, ils étaient côte à côte, volontaires et enthousiastes. Kaoren s’agréait de l’instant, il était même sur le point de remercier intérieurement l’Esquisse pour lui avoir permis de le vivre, lui qui l’avait blâmée pour chacun de ses désagréments. Ce monde était son responsable désigné pour tout ce qui lui arrivait. Ce monde ou la plume qui lui avait donné naissance, la plume qui traçait ces scènes, ces actes, et ces destins. Aujourd’hui, elle avait écrit une heureuse rencontre entre deux de ses créations, qui marchaient désormais vers sa prochaine esquisse.
~~ Suite du RP ici ~~
Bien sûr, l’autre être humain qu’il n’avait pas su juger, c’était elle. Latrodectus. Jusqu’ici, Kaoren n’avait attribué à ce nom que sa politesse, sa gentillesse et sa bravoure. Il manquait son humanité. Sans elle, on jurerait une héroïne, une icône inflexible prête à protéger des valeurs contre toute corruption. Mais humaine, trop humaine, elle n’était pas inflexible, et elle n’était pas prête. Elle, lui, tout le monde avait besoin du soutien d’un autre. Qu’elle l’eût compris ou non, ou même qu’elle n’eût pas cherché à le comprendre, elle adoptait le comportement parfait. Offrir de l’aide, demander de l’aide, et sourire aux gens. Le gosse à casquette d’avant-hier maîtrisait le premier point, les logisticiens le second, Trenca le troisième... Kaoren ? Le premier, peut-être. Quant à Latrodectus, elle les assurait irréprochablement tous les trois. Peut-être les enfants avaient-ils raison depuis le début ?
Quoiqu’il en fût, Kaoren se réjouissait de marcher sur la bonne voie. Il avait réussi à se débarrasser définitivement de sa mine déconfite et de son incessant pessimisme pour accepter une entraide cordiale avec quelqu’un. Il répondit donc le plus naturellement de leur ancien monde :
« Bien sûr, avec joie ! »
Pour la première fois, il se demanda s’il n’avait pas mieux agi que ne l’aurait fait celui qu’il était avant l’Esquisse. Il avait toujours eu du mal avec les enfants de cette classe d’âge, et peut-être l’ancien Kaoren aurait-il cherché à esquiver l’éventualité de rester avec l’un d’entre eux. Même s’il n’avait pas demandé à Latrodectus si elle était bien une petite fille, et non une adulte coincée dans un corps d’une autre jeunesse, il la considérait encore comme telle. Une enfant. Elle ne s’était pas comportée autrement, en vérité. Oui, elle avait une certaine sagesse qui ne correspondait pas à l’immaturité de l’adolescence, et oui, elle maîtrisait le ton de l’égarée ayant déjà connu les mille supplices. Mais quoi de plus normal, dans ce monde ? Quant à lui, il pouvait incarner un compagnon de jeu idéal, de son physique de quatorze ans.
Ainsi donc s’en allaient-ils, tous deux ostensiblement satisfaits de faire ce bout de chemin ensemble. Deux errants de ce monde, avec leur air de marmaille, faisaient route vers les dortoirs. Mais ils se démarquaient des autres de par leurs expressions sincères et bienveillantes. Ce n’était pas un râleur à casquette qui guidait un homme à bout de nerfs quelque part où il se sentait presque forcé à l’amener. Pas un marcheur devant, et l’autre derrière. Non, ils étaient côte à côte, volontaires et enthousiastes. Kaoren s’agréait de l’instant, il était même sur le point de remercier intérieurement l’Esquisse pour lui avoir permis de le vivre, lui qui l’avait blâmée pour chacun de ses désagréments. Ce monde était son responsable désigné pour tout ce qui lui arrivait. Ce monde ou la plume qui lui avait donné naissance, la plume qui traçait ces scènes, ces actes, et ces destins. Aujourd’hui, elle avait écrit une heureuse rencontre entre deux de ses créations, qui marchaient désormais vers sa prochaine esquisse.
~~ Suite du RP ici ~~
- Résumé:
- Kaoren répond à Latrodectus, et ils s'en vont vers les dortoirs.
- HRP:
- On continuera donc aux dortoirs, ça m'a laissé l'occasion de faire ce petit ending.
Sinon, j'ai un peu traîné, mais j'étais un peu à cran avec l'IRL et son organisation. J'espère que je t'ai pas trop fait attendre, et que tu t'es pas trop ennuyée pendant ce temps de "vacances forcées". (Big up, on est avec toi)
- Distinctions:
- Les tarty's du temps où ça s'appelait encore comme ça:
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