Un Noël au mixeur ? (feat Eelis and cie)

« … Tee ! Pas avec les mains… »

Dans le bruit ambiant des discussions éparses de la petite communauté, Doppler se démenait tant bien que mal avec sa progéniture qui s’empiffrait du somptueux repas présenté en cette douce soirée.

…

Ah, mais nous n’avons pas introduit !

Ce soir, ce fameux soir, nous étions le réveillon !

Tous ainsi attablés, en train de déguster le plat de cardons qui venait de prendre la place du foie gras goulûment englouti, nous nous réjouissions des festivités. Doppler, comme dit plus tôt, tentait de contrôler son jeune fils encore sur sa faim, et à ses côtés se tenait Mendeleïev, pouffant à la vue de son adorable femme encore aux prises d’une telle situation.

Puis, les entourant…

"Allons, c'est la journée des enfants !"

En bout de table, le vieux Eelis venait de s'exclamer à l'intention du couple et de leur fils turbulent, la bouche à moitié remplie. Chaque année, il faisait honneur à sa réputation de papy gâteux, et sans doute n'y avait-il que quelques jours par an qui ne soient pas dédiés aux enfants. Sans doute parce que sa propre progéniture avait passé l'âge des sucres d'orge et des confiseries. À côté de lui, Trenca, soeur de Doppler, remplissait méthodiquement les assiettes d'Iris et Ambros, sagement assis côte à côte et rigolant devant les frasques de Tee. Bien qu'ils soient un peu peu plus âgés, ils n'en restaient pas moins des gosses qui auraient volontiers troqué cette cérémonie ennuyeuse pour un petit jeu.

À côté de Mendeleiev, Al se réjouissait plutôt de ne pas avoir d'enfants. Son frère ne semblait pas avoir la vie facile, quand bien même les repas de noël étaient aussi l'occasion pour toute la famille de charrier le rouquin sur son "retard".

"Eh bien, au moins, on n'aura pas de restes... " ironisa-t-il.

Non loin, Thalès, grand frère de Tee, approuva largement d'un petit hochement de tête. Depuis que l'enfant gourmand était né, il n'y avait jamais eu de reste.




(Casage de persos et clichés de noël déposés /meurt)

N’était-ce pas là une soirée parfaite ? La famille se retrouvait presque au complet, certains mangeant, d’autres riants, et encore d’autres rêvassant dans leur coin, comme il en fallait à chaque fête. Doppler laissa finalement son petit amour dévorer son assiette, s’en tournant vers son mari qui lui-même demandait simplement à Al comment il s’en sortait dans diverses entreprises, prêt à subitement parler d'un peu tout et rien.

Mais alors que les dernières remarques du grand patriarche et de son fils résonnaient encore dans les airs, on entendit la sonnette retentir, annonçant l’arrivée de quelque retardataire… Vraiment en retard.

Mendeleïev poussa le dos de sa chaise pour entreprendre de se lever dans le silence vite brisé par quelques suppositions.

« Je m’en charge… Mais qui sait… c’est peut-être Watson… Ou le père Noël ? »

A ces mots, Tee manqua à peine de se lever (et il ne fut certainement pas le seul), mais il fut retenu par son père, qui lui indiqua calmement et rapidement de rester assis à s’empiff--manger.

Et alors, sous la pression de la poigne de celui qui venait de se lever, la porte s’ouvrit… Tout comme le regard de l’homme aux cheveux rose bonbon faillit trancher l’âme des nouveaux arrivants, s'il ne s'était pas ravisé en voyant l’enfant qui les accompagnait

« … Vous êtes en retard.

- Excuse-nous, tu comprends...

- On a eu un imprévu sur la route... »

Celui venu les accueillir s’écartant, les jumeaux entrèrent à leur tour, laissant le pas à la jeune fille qui les accompagnait, et qui elle-même s’arrêta une fois aux côtés de son oncle qui fermait la porte.

« ... Maman est malade… »

A lui de s’accroupir vers elle pour lui faire la bise et commencer à lui ôter son manteau, les jumeaux s’occupant des leurs.

«  Je sais, ton papa me l’a dit hier, ne t’inquiète pas… Allez ma puce, rejoins les pour manger ! »

"Maman ! C'est vraiment le père noël ?"

Face à Ambros qui gigotait sur sa chaise, Trenca renvoya tout d'abord un sourire. Chaque année, c'était Eelis qui se déguisait pour déposer les cadeaux une fois que les enfants avaient fait semblant de dormir (pour en réalité se planquer en embuscade derrière le canapé), mais ceux-ci n'étaient naturellement pas au courant.

"Qui sait ?" répondit finalement Trenca.

Le mystère fut cependant bien vite élucidé, puisque les deux Walter entrèrent, suivi de la petite IA. Un enfant de plus ! Il n'en fallait pas davantage pour faire oublier l'absence du père noël. Pendant qu'on faisait de la place et la bise aux nouveaux venus autour du repas familiale, Iris s'empressa de demander des nouvelles à sa cousine. De son côté, Ambros regardait le sapin dont il avait largement hâte de dépouiller les cadeaux, sans plus d'attention pour les discussions, incluant Al qui reprit la discussion avec son frère.

" La stabilité de l'emploi laisse toujours à désirer... Mais on fait avec. Et si tu parles de mon « entreprise » avec Cydna, elle se porte pour le mieux. "

À ses propres mots, il détourna le regard et lança un "Et vous, donc ?" qui voulait à la fois tout et rien dire. Thalès les écoutait à moitié, l'autre part de son attention étant dirigée vers Tee. Eelis en revanche s'était levé pour aller chaleureusement accueillir les Walter ; à les voir tous les trois, on aurait dit qu'ils étaient triplets, ne serait-ce que pour la ressemblance physique.

"Alors, qu'est-ce que vous nous dites de beau ?" les incita-t-il, une main sur chaque épaule.

« Ahah… Et, Nous ? »

A cette demande, un Mendeleïev assis à nouveau s’affala un peu plus dans sa chaise, tournant son regard vers sa femme et ses deux enfants afin de répondre avec une démonstration adéquate.

« Les petits sont de vrais gloutons, le travail va comme il peut, puis, j’ai toujours ma tendre collègue pour m’épauler ! »

Et voilà qu’il allait attraper le menton de sa dulcinée pour lui embrasser la joue, elle qui était occupée à maintenir l’un des gloutons affamés en place, elle qui maintenant rougissait légèrement en s’en retournant vers Tee qui tentait en bon enfant de piquer dans l’assiette de Thalès.


« Maman a super mal au ventre, elle doit rester au lit… Mais c’est pas grave, elle est forte ma maman. »

Ces paroles n’empêchèrent pas la petite IA d’esquisser un sourire face à cette cousine qu’elle considérait sans cesse comme une rivale en tout domaine, lui posant la question fatidique :

« Hey... Tu lui a demandé quoi, toi ? »


Un peu plus loin, parmi les rares personnes encore debout, les Walter souriaient face à l’étreinte de ce bon vieil Eelis.

« Eh bien, comme vous pouvez le voir…

- Nous sommes au moins autant en forme que vous !

- Même si je ne pourrais pas en dire autant pour Mimi…

- Ah, oui… Elle aurait attrapé… ?

- Bah, n’en parlons pas plus, je ne voudrais pas vous embêter avec ça…

- Et elle non plus, certainement !

- Dîtes-nous plutôt, vous…

- Comment pouvez-vous toujours regorger d’autant de vitalité ? »

« Thalès, mon cœur, tu me passes une serviette pour ton frère s’il te plaît… ? »

Et dans tout ce brouhaha, encore inaperçu, un bruit étrange commençait à provenir de la cuisine…

Ne provenait-il pas du frigo...?