"Sont présents sur PoufSouffle ces bouffons que j'bouffe, 
J'ouvre un gouffre entre vous et ma foutue touffe, 
Tout feu tout flamme, j'vous recouvre de poudre, 
La foule goute au coup de foudre, 
J'en découds, j'découpe des couplets, 
Couplés à mes coups... Plaies. 
J'plaide que j'expédie des beignes comme Mike. 
J'sais qu'j'plais, j'explique : j'suis l'pire au mic. 
Un pyromane qui expire
Des tragédies à la Shakespeare."

C'est à ces mots que Julien bondit de son canapé, il répétait avec enthousiasme "Boom ! Je suis trop fort" et d'autres phrases qui traduisaient sa grande fierté. Après quelques minutes de joie intense il s'allongea de nouveau, saisit une télécommande et l'observa, il ne lui fallait pas grand chose pour s'occuper. Il continua une bonne heure ainsi avant de se coller à la vitre de son appartement, elle donnait sur un petit parc dans lequel jouait les nombreux enfants du quartier. Ils s'agitaient comme pas possible, il aurait bien voulu faire de même à leur âge malheureusement, devoir descendre six étages ne l'avait jamais emballé. En face de lui il pouvait apercevoir un vieillard qui arrosait les fleurs de son balcon, Julien l'enviait, la retraite, c'était la belle vie. Ne rien faire et avoir tout le temps pour ça. Le rêve. 


La mère de l'adolescent remarqua son fils inactif, elle en profita pour lui demander de descendre les poubelles, il souffla aussitôt un pauvre "La flemme". La dame lui promit un cadeau en retour; il saisit  alors les sacs plastiques. L'ascenseur en panne, Julien prit les escaliers. Il dévala les marches. La descente fut brève, mais il savait déjà que le plus dur allait être le retour. Il décida de faire une pause dans le local et sans s'en apercevoir, il s'endormit malgré l'odeur nauséabonde environnante. 


A son réveil, rien n'était pareil. Une odeur de chocolat mélangé à de l'essence alors qu'il se tenait au milieu d'une forêt aux arbres tous plus étranges les uns que les autres, on pouvait distinguer quelques parties d'un ciel si peu naturel au travers de la toile végétale. Il n'eut pas le temps de remarquer les multiples changements qu'un flash blanc éclata et persista du coté droit de sa vision. Son oeil lui fit souffrir le martyr, une douleur si vive qu'il avait l'impression que des lames tentaient de s'infiltrer par son globe oculaire, en réaction il ferma sa paupière. La douleur s'atténua. Il tenta de le rouvrir mais la douleur se réveillait immédiatement. Il massa son oeil avec sa main droite puis l'avança vers son second oeil pour voir si il y avait une quelconque trace de sang, au même moment  un bras écailleux couronné d'un membre palmé apparut. Julien s'enfuit de cette potentielle menace sans réfléchir. Il tourna la tête à gauche, rien, à droite, le bras monstrueux. Il continua sa course et le schéma se répétait. Au bout d'une heure et demi d'effort, à la limite de l'agonie, il réalisa deux choses : il avait atterrit devant une clôture en Barbapapa et que ce bras était le sien. Pour lui il n'y avait aucun doute, il était devenu un homme-poisson.  Il banda son membre aux plaques orangées ainsi que son oeil droit avant de s'aventurer dans ce lieu inconnu, il redoutait que des humains s'y trouvent et le répriment à cause de son corps monstrueux. Il leva sa tête et se motiva d'un : 


"Pour la cause aquatique, moi, homme-poisson, je me nommerais désormais Bubulle et deviendrais le nouveau Che Guevaraie-manta !"


D'un coup, un poisson fendit le ciel et se posa dans la main du nouvel arrivant. L'étrange animal était doté d'une poignet et restait immobile, dur comme fer. Ce présent céleste était sans doute une arme que Bubulle baptisa Excarpelibur.