Pizza Chocopouet ~

Kuro observait avec appétit un dessin de pizza sur une livre flottant au milieu de la ville. Son estomac se mit à gargouiller violemment et elle du le serrer de ses deux bras en grimaçant pour le contenir et le réduire au silence. Y en avait il seulement ici ? Une idée fulgurante traversa l'esprit de la lapine qui bondit sur place en hurlant :

" Je vais faire la meilleure pizza du monde !"

Mais il fallait trouver les ingrédient. Pour la pâte d'abord. Des œufs, qui pondait les œufs ici ... ou plutôt quoi... puis de la farine. La jeune fille n'avait pas encore croisé de blé, mais ça devait bien se trouver, ou même un autre céréale ! De la levure ? Un truc à gonfler quoi ! De l'huile d'olive, mmh. Du sel, il suffirait de faire pleurer un de ces gros ani-objet, non ? Et de l'eau ce qui devait être le moins compliqué à trouver, du moins c'est ce qu'elle pensait. Cela devait bien exister après tout, il suffirait de chercher. Ensuite il resterait la garniture, on en était pas là ! Pour réaliser ce projet il valait mieux trouver des commis, alors attrapant un porte-voix qui se dorait la pilule en sifflotant, Kuro hurla de toute ses force :

" PIZZAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA"

« PIZZAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA »

Titus, qui se promenait en ville, se retourna en un centième de seconde. Pizza ? PIZZA ???? ON AVAIT DIT "PIZZA" ??????? Depuis qu'il était arrivé, c'était bien la première fois que l'on prononça ce mot. Avec ses oreilles de ... n'importe quel animal avec des bonnes oreilles, Titus entendit tout de suite l'appel désespéré de sa camarade amoureuse de pizza qu'il ne connaissait pas du tout. Mais qui dit pizza est forcément quelqu'un de bien. En deux temps quatre mouvements, Titus trouva grâce à son radar de fan de pizza la personne fan de pizza qui avait crié pizza. (ça fait beaucoup de pizza dans une même phrase, mais il n'y a jamais assez de pizza, dirait Titus)

« Chère camarade, j'ai entendu ton appel !!! Me voilà, moi, Titus, justicier de la pizza et des choses bonnes !!!!! »

Apparence de Tee !:

Journée lourde, poids pesant de la cravate nouée autour du cou, détendue, mais toujours présente. Je savais bien ce qui me taraudait là… C’était la faim ! Une faim qui brûlait l’estomac, qui asséchait la gorge à même humidifiée par quelque onctueux breuvage la minute qui précédait…

Une faim… De canard !

J’agitais mes plumes en déployant mon aile d’ébène, humant l’air garni de cette douce odeur de réglisse… Voilà qui ne pouvait que raviver mes papilles ! Mais si l’odeur le peut, alors…

" PIZZAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA"

Les mots le peuvent aussi !

Etait-ce là un appel à l’aide, ou une distribution d’échantillon de pizza quatre fromages au poulpe agrémenté de thym ? Il n’y avait là qu’un unique moyen de le découvrir, et celui-ci était de s’en remettre tout entier à mes pas.

Il ne me fallut alors que quelques pas pour découvrir un spectacle des plus alléchants : rien.

Le plaisir de l’imprévu, de l’inconnu… De nouvelles saveurs ! Et face à cela, que pouvaient prononcer mes lèvres, que pouvaient laisser s’échapper mes papilles, si ce n’était qu’une demande d’ordre vital :

« La voix des prestigieux canards a semblé m’atteindre… Êtes-vous des côtés de leurs cuisiniers, ou n’êtes-vous que de simples vendeurs de caramels ? »

Et, souriant, le regard cerné se perdant entre les deux inconnus, je menais une plume de réglisse à mes lèvres, la mordillant.

Voilà de quoi mettre terme à ma faim !

En moins d'une minute, deux vaillants dessinateurs se retrouvèrent sous ses ordres. Les yeux de la lapine brillèrent et avant qu'ils ne lui échappent, Kuro se planta bien droite devant eux, mains sur les hanches et leur lança fièrement :

" Bien, mes chers chevaliers ! Si vous êtes là, c'est que vous aussi, vous souhaitez lutter contre l'injustice de l'absence de pizza dans ce monde ! Alors aujourd'hui, pour l'honneur de nos papilles et le bonheur de nos estomac... "

Elle laissa planer un silence de vingt quatre secondes exactement avant de reprendre, s'égosillant dans le porte voix alors qu'ils se trouvaient à moins de cinq mètres d'elle :

" Nous allons faire la meilleure pizza du monde !"

Un immense sourire dévora son visage alors qu'elle continuait, les oreilles frémissantes d'excitation :

" Et pour ça j'ai besoin de vous ! Nous allons partir à la chasse aux ingrédients et notre plus grande récompense sera de savourer notre oeuvre !"

Levant le doigt vers le ciel avec toute la détermination du monde, Kuro le pointa ensuite vers l'horizon d'un geste plein d'ambition en hurlant à qui voulait l'entendre dans le mégaphone, avant d'enfin le lâcher pour le laisser retourner à sa bronzette :

" La Grande Pizza vaincra !"

Au moment où la jeune fille se mit à parler, Titus émit un doute : qu'est-ce qu'il faisait là ? C'était quoi, ce délire ? Mais il poussa loin de lui ces questions. Les pizzas sont divinement divines, alors il doit les servir courageusement !

« À vos ordres ! »

Son ventre gargouillait. Qu'est-ce qu'il avait faim ! Ciel.

« Je pense que nous devrions partir pour la plaine, nous devrions y trouver tout le nécessaire pour faire une bonne pâte !! »

On disait souvent que la plaine était dangereuse, mais ce n'est pas grave. La pizza qu'il imaginait déjà lui donnait une détermination incroyable.

Des visages inconnus, mais des paroles sages. Venais-je de trouver là de nouveaux prophètes ? Le poids qui pesait à la fois sur mes épaules et mon coup disparaissait à l’entente d’un tel discours, et mes lèvres, inéluctablement, agrémentèrent mon visage d’un rictus écrasant le précédent, bien trop faiblard pour les pensées qui me traversaient.

Pour l’honneur de nos papilles et le bonheur de nos estomacs…

Nous allons faire la meilleure pizza du monde… ?

Mordant une dernière fois, je laissais tomber au sol le reste de la plume de réglisse maintenant dépourvue de son goût si sucré.

« La Plaine regorge en effet de créatures aux appendices succulents… »

Me revinrent à l’esprit certains de mes périples : une fourchette argentée, un poulpe démembré, une brûlure vanillée, un adorable bonbon tué, un sac de cacahuètes venant d’une protégée… Tant de mets et d’agréments m’étaient tombés entre les ailes en si peu de temps, si bien que je n'eus pas même l'opportunité de profiter de ces inégalables saveurs avant de les mélanger !

Un autre souvenir me heurtant la cervelle, je déployais mon aile et pointais une direction que mon regard suivait de même.

« Cependant, les restes d’une denrée violacée au doux goût de rosbif soigneusement épicé doivent se trouver non loin, et ils sont là un goût, une texture que mon gosier ne saurait oublier ! Nous passer de cette succulente mélasse serait un affront porté à notre met... »

Après tout, que serait le canard aujourd’hui s'il n'avait jamais goûté cette merveille… ?

Le premier individu, dont l'estomac gargouillait furieusement comme si la simple idée de goûter leur future création enivrait son esprit d'avance, se plaça sous son commandement. Il lui indiqua que la plaine semblait être le meilleur endroit pour trouver les ingrédients leur étant nécessaire. La deuxième personne, dont l'un des bras se trouvait être une aile noiraude dont émanait une odeur de réglisse alléchante, confirma qu'il s'agissait de la bonne direction et leur indiqua même qu'il connaissait la position exacte d'une garniture dont il ne semblait pas vouloir se passer. L'idée même d'une saveur nouvelle fit frétiller ses oreilles une nouvelle fois et Kuro fonça là où pointait l'aile obscure, bondissant et enchaînant les cabrioles, tel un singe ayant avaler le contenu de vingt canettes énergisantes. Sifflotant gaiement en continuant tout droit sans même savoir où elle allait, la lapine s'arrêta brusquement, freinant au point de planter ses guettas dans la terre bleue. Ramenant ses main vers son visage, la jeune fille entoura ses yeux de ses doigts, imitant des jumelles imaginaires et sondain elle bondit en hurlant :

" Un poulet !"

L'être plumeux, qui faisait bien la taille d'un cheval dans le monde d'où elle venait, arborait une crête arc-en-ciel et des plumes tout aussi bariolées. Ses deux énormes yeux globuleux, hagards, se fermaient et s'ouvraient à intervalles réguliers pour observer les alentours. Juste à coté de lui, un œuf, énorme, suffisamment gros pour contenir au moins dix poussins. Se léchant les lèvres, Kuro empoigna son ciseau et le fit tournoyer autour de sa main avant de siffler pour attirer son attention. L'oiseau en repéra aussitôt l’éclat, et comprenant qu'on en voulait à sa progéniture, il chargea tête baissée, droit sur eux. Alors, l'arme pointée en avant, la lapine hurla :

" Banzaï !!!!!"