[Quelque part dans la plaine] 30km à pied, ça use pas que les souliers.
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Mer 29 Avr - 1:12
Castor errait depuis deux ou trois jours. Au moins. Au début, il était motivé. Après tout, il s'agissait de trouver les bananes fuchsias. Et même s'il n'en avait pas vu une seule depuis le début de son périple dans cet étrange endroit, où le ciel était aussi moche que les pulls que lui tricotait sa grand-mère, il était certain qu'elles existaient, ici, quelque part. Il ne s'inquiétait pas : après tout, une quête n'est drôle que si l'on cherche. Comme ça, lorsqu'on trouve, on est vraiment heureux. Sinon, ça ne serait pas drôle.
Au début, donc, il était enthousiaste. Ce que Castor n'avait pas pris en compte, c'était que la Plaine était dangereuse. Plus encore qu'avant. Et Castor n'était pas fort. Il n'était pas musclé. Il n'était pas bête, il avait même plutôt tendance à être intelligent, mais il manquait cruellement de sens commun et d'instinct de survie. Surtout de sens commun. Alors forcément, lorsqu'il était attaqué par une plante à queue de scorpion, on par un trou ambulant (sisi, ça s'est déjà vu), il ne pouvait pas faire grand-chose d'autre que courir.
En quelques heures de poursuite acharnée, et après avoir frôlé la mort une demi-douzaine de fois, Castor avait commencé à perdre son enthousiasme. De manière drastique. A la fin de la première journée, il n'avait plus qu'une envie : retourner dans la Base. Et tant pis pour les bananes fuchsias, elles pourraient attendre un peu. Sauf que voilà. Castor était perdu.
C'est ainsi que deux jours plus tard, il était encore dans cette foutue plaine, sans oser changer de direction pour ne pas se perdre. Même un personnage optimiste et naïf comme Castor finit par comprendre, assez vite, que lorsqu'on est perdu dans un endroit supra-dangereux, sans eau et sans nourriture, on est mal. Et ceci, mesdames et messieurs, est un euphémisme (assommez Ervin.)
Bon, certes, il trouvait toujours de l'eau par-ci par-là, ne serait-ce qu'en récoltant la rosée sur l'herbe (galère, mais c'est faisable). La nourriture, c'était un peu plus compliqué, mais il avait lu qu le corps humain pouvait supporter plus d'une semaine sans nourriture, alors il essayait de ne pas trop s'inquiéter de ça. Non, vraiment, le plus préoccupant (hop, euphémisme !), c'était tout de même les objets. Parce que Castor restait désespérément faible, et désespérément appétissant pour les plantes carnivores du coin. Il commençait à comprendre le calvaire des barres de Kit Kat.
Malheureusement, trois jours d'errance, de fuite et d'angoisse, dans un lieu tout sauf accueillant, privé de nourriture, et en partie d'eau, ce n'était certainement pas bon pour un esprit sain (et re-hop ! Euphémisme), et Folie sait que Castor n'était déjà pas tout à fait sain. En fait Castor avait déjà un peu déraillé avant, mais là il dévalait la pente de la Folie, et, folie, à toute vitesse. Genre, sur une luge. En guimauve.
Bref, Castor s'enfonçait dans la folie en même temps que dans la plaine, et ce sans s'en rendre compte. Il était aussi perdu intérieurement qu'extérieurement. Elles étaient loin, les bananes fuchsias, maintenant. Il n'était même pas sûr, à présent, de pourquoi il avait tant désiré les trouver. Les manger ? Les étudier ? Ou juste les admirer ? Quand il repensait à ses anciennes actions, ainsi, il se disait qu'il avait été bien fou. La vérité, c'est qu'il venait tout juste de passer un nouveau stade de folie, à la fois beaucoup plus lucide et beaucoup plus flou. Si on lui avait demandé, il aurait répondu qu'il ne s'était jamais senti aussi normal. Un peu comme quelqu'un sous amphétamines, en somme ...
Au début, donc, il était enthousiaste. Ce que Castor n'avait pas pris en compte, c'était que la Plaine était dangereuse. Plus encore qu'avant. Et Castor n'était pas fort. Il n'était pas musclé. Il n'était pas bête, il avait même plutôt tendance à être intelligent, mais il manquait cruellement de sens commun et d'instinct de survie. Surtout de sens commun. Alors forcément, lorsqu'il était attaqué par une plante à queue de scorpion, on par un trou ambulant (sisi, ça s'est déjà vu), il ne pouvait pas faire grand-chose d'autre que courir.
En quelques heures de poursuite acharnée, et après avoir frôlé la mort une demi-douzaine de fois, Castor avait commencé à perdre son enthousiasme. De manière drastique. A la fin de la première journée, il n'avait plus qu'une envie : retourner dans la Base. Et tant pis pour les bananes fuchsias, elles pourraient attendre un peu. Sauf que voilà. Castor était perdu.
C'est ainsi que deux jours plus tard, il était encore dans cette foutue plaine, sans oser changer de direction pour ne pas se perdre. Même un personnage optimiste et naïf comme Castor finit par comprendre, assez vite, que lorsqu'on est perdu dans un endroit supra-dangereux, sans eau et sans nourriture, on est mal. Et ceci, mesdames et messieurs, est un euphémisme (assommez Ervin.)
Bon, certes, il trouvait toujours de l'eau par-ci par-là, ne serait-ce qu'en récoltant la rosée sur l'herbe (galère, mais c'est faisable). La nourriture, c'était un peu plus compliqué, mais il avait lu qu le corps humain pouvait supporter plus d'une semaine sans nourriture, alors il essayait de ne pas trop s'inquiéter de ça. Non, vraiment, le plus préoccupant (hop, euphémisme !), c'était tout de même les objets. Parce que Castor restait désespérément faible, et désespérément appétissant pour les plantes carnivores du coin. Il commençait à comprendre le calvaire des barres de Kit Kat.
Malheureusement, trois jours d'errance, de fuite et d'angoisse, dans un lieu tout sauf accueillant, privé de nourriture, et en partie d'eau, ce n'était certainement pas bon pour un esprit sain (et re-hop ! Euphémisme), et Folie sait que Castor n'était déjà pas tout à fait sain. En fait Castor avait déjà un peu déraillé avant, mais là il dévalait la pente de la Folie, et, folie, à toute vitesse. Genre, sur une luge. En guimauve.
Bref, Castor s'enfonçait dans la folie en même temps que dans la plaine, et ce sans s'en rendre compte. Il était aussi perdu intérieurement qu'extérieurement. Elles étaient loin, les bananes fuchsias, maintenant. Il n'était même pas sûr, à présent, de pourquoi il avait tant désiré les trouver. Les manger ? Les étudier ? Ou juste les admirer ? Quand il repensait à ses anciennes actions, ainsi, il se disait qu'il avait été bien fou. La vérité, c'est qu'il venait tout juste de passer un nouveau stade de folie, à la fois beaucoup plus lucide et beaucoup plus flou. Si on lui avait demandé, il aurait répondu qu'il ne s'était jamais senti aussi normal. Un peu comme quelqu'un sous amphétamines, en somme ...
- Résumé:
- Castor marche dans la plaine, sans vraiment de but, l'air éreinté (et probablement un peu cinglé aussi.
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Ven 1 Mai - 18:25
Il ne comprenait pas.
L'homme au bras réglisse n'était plus là. La petite femme aux cheveux verts avait disparu.
L'adulte à la peau mate aussi.
Il était seul avec sa sacoche accrochée de l'autre côté.
Il ne comprenait pas.
Ils avaient vaincu l'immonde créature, les inconnues avaient fui.
Il avait donné son nom au réglisse.
Il lui avait dit qu'il le soignerait, mais qu'ils devaient d'abord rester à quatre.
Il ne lui avait rien fait.
Il ne comprenait pas.
Il était… mal. Angoissé.
Il ne savait pas où il était. Il ne voyait pas Flamel. Il avait soif. Incroyablement soif. Il n'avait pas d'eau.
Une fin canal pourpre coulait juste à côté de lui et s'enfonçait dans la terre.
Il ne comprenait pas.
Il était dans ce monde depuis si longtemps et… il ne comprenait toujours pas.. Pourquoi il était là.. Pourquoi il avait fait.. tout ça.. Pourquoi les gens mourraient… Pourquoi il les faisait mourir… Pourquoi il ne s'était jamais trompé en se soignant lui-même.. Pourquoi il ne mourrait pas à leur place… Pourquoi il était parti… Pourquoi la cyance… Pourquoi… tout ça… Pourquoi il était Thalès.. Pourquoi il avait les cheveux blancs… Pourquoi il ne faisait plus de prière… Pourquoi il tombait à genoux, alors qu'il pouvait encore marcher... Pourquoi il ne fuyait pas jusqu'à trouver un endroit sûr… Pourquoi quelque chose en lui criait… Pourquoi il plantait ses doigts dans le sol dur et fêlé… Pourquoi il était fêlé…
Et il se mit à rire.
Il riait parce qu'il ne comprenait pas. Parce qu'il était totalement fou, depuis longtemps. Parce qu'il avait tout laissé. Parce qu'il avait peut-être bien soigné l'homme au bras de réglisse. Parce qu'il s'était peut-être enfui au milieu ou après. Parce qu'il avait probablement beaucoup couru et qu'il l'avait oublié. Parce qu'il n'avait même pas senti ses jambes endolories. Mais la soif, si. Il avait terriblement soif. Il pourrait tout boire. Même ce canal pourpre, même tous les poisons qu'il transportait. Et tiens, s'il plantait ses dents comme un vampire dans le coup de cette personne qui marchait là-bas ? Et s'il se jetait sur lui avec un objet coupant pour l'égorger ? Et s'il arrêtait l'hémorragie en le vidant de tout son sang ? Et si…
Il s'arrêta en un instant de rire. Et si… Et si… Il se cogna la main contre le visage. Il n'y avait pas de « Et si.. ». Quelqu'un était là. Au milieu de cette plaine vide. Il devait se lever. Il devait aller le voir. Il se devait lui parler. Il devait sauver sa peau. Il devait se sauver après. Mais en attendant, il allait mourir. Il ne voulait pas mourir. Il ne voulait pas tuer quelqu'un non plus. Il voulait.. Il voulait.. Il ne pouvait rien. Il se leva lentement, par petits gestes. Il fit glisser sa main contre sa sacoche. Elle était là. Il avait besoin de cette sacoche. Il y avait plein de choses à boire ded… Non, ce n'était pas des choses à boire. C'était des soins, des médicaments pour ses patients…
Non, non, ce n'était pas des soins. Ni des médicaments. Il avait mal à la tête. Il avait soif. Il fit plusieurs pas vers ce nouvel inconnu aux cheveux noirs. Sans savoir s'il allait l'égorger ou lui dire bonjour. Peut-être les deux. Peut-être qu'il ne ferait rien. Peut-être qu'il partirait en courant après avoir croisé son regard. Peut-être qu'il rirait encore plus fort. Peut-être qu'il le soignerait, comme il avait dû soigner réglisse, ou comme il ne l'avait pas fait. Est-ce qu'il commencerait par la jambe ? Non, il ne commencerait pas par la jambe. Il lui dirait bonjour. Mais il avait tellement soif.
Aussitôt à portée du jeune homme, Thalès plaqua sa main sur son épaule. Il l'attrapa. Il ne savait toujours pas s'il allait faire quelque chose. Il ne savait rien, il ne comprenait pas, il était fou depuis le début. Il ne l'ignorait pas. Il hésitait. Il voulait lâcher cet être et partir. Il voulait aussi le découper. Il voulait enlever cette fatigue qu'il dégageait. Il voulait boire. Il tremblait. La chaire de poule. Il souriait aussi. Il savait qu'il ne devait pas sourire. Il savait qu'ainsi, il ne reverrait jamais son frère.
Savoir, ne pas savoir, ignorer, comprendre, quelle était la limite exacte entre ces termes ?
Peut-être qu'ils étaient synonymes.
L'homme au bras réglisse n'était plus là. La petite femme aux cheveux verts avait disparu.
L'adulte à la peau mate aussi.
Il était seul avec sa sacoche accrochée de l'autre côté.
Il ne comprenait pas.
Ils avaient vaincu l'immonde créature, les inconnues avaient fui.
Il avait donné son nom au réglisse.
Il lui avait dit qu'il le soignerait, mais qu'ils devaient d'abord rester à quatre.
Il ne lui avait rien fait.
Il ne comprenait pas.
Il était… mal. Angoissé.
Il ne savait pas où il était. Il ne voyait pas Flamel. Il avait soif. Incroyablement soif. Il n'avait pas d'eau.
Une fin canal pourpre coulait juste à côté de lui et s'enfonçait dans la terre.
Il ne comprenait pas.
Il était dans ce monde depuis si longtemps et… il ne comprenait toujours pas.. Pourquoi il était là.. Pourquoi il avait fait.. tout ça.. Pourquoi les gens mourraient… Pourquoi il les faisait mourir… Pourquoi il ne s'était jamais trompé en se soignant lui-même.. Pourquoi il ne mourrait pas à leur place… Pourquoi il était parti… Pourquoi la cyance… Pourquoi… tout ça… Pourquoi il était Thalès.. Pourquoi il avait les cheveux blancs… Pourquoi il ne faisait plus de prière… Pourquoi il tombait à genoux, alors qu'il pouvait encore marcher... Pourquoi il ne fuyait pas jusqu'à trouver un endroit sûr… Pourquoi quelque chose en lui criait… Pourquoi il plantait ses doigts dans le sol dur et fêlé… Pourquoi il était fêlé…
Et il se mit à rire.
Il riait parce qu'il ne comprenait pas. Parce qu'il était totalement fou, depuis longtemps. Parce qu'il avait tout laissé. Parce qu'il avait peut-être bien soigné l'homme au bras de réglisse. Parce qu'il s'était peut-être enfui au milieu ou après. Parce qu'il avait probablement beaucoup couru et qu'il l'avait oublié. Parce qu'il n'avait même pas senti ses jambes endolories. Mais la soif, si. Il avait terriblement soif. Il pourrait tout boire. Même ce canal pourpre, même tous les poisons qu'il transportait. Et tiens, s'il plantait ses dents comme un vampire dans le coup de cette personne qui marchait là-bas ? Et s'il se jetait sur lui avec un objet coupant pour l'égorger ? Et s'il arrêtait l'hémorragie en le vidant de tout son sang ? Et si…
Il s'arrêta en un instant de rire. Et si… Et si… Il se cogna la main contre le visage. Il n'y avait pas de « Et si.. ». Quelqu'un était là. Au milieu de cette plaine vide. Il devait se lever. Il devait aller le voir. Il se devait lui parler. Il devait sauver sa peau. Il devait se sauver après. Mais en attendant, il allait mourir. Il ne voulait pas mourir. Il ne voulait pas tuer quelqu'un non plus. Il voulait.. Il voulait.. Il ne pouvait rien. Il se leva lentement, par petits gestes. Il fit glisser sa main contre sa sacoche. Elle était là. Il avait besoin de cette sacoche. Il y avait plein de choses à boire ded… Non, ce n'était pas des choses à boire. C'était des soins, des médicaments pour ses patients…
Non, non, ce n'était pas des soins. Ni des médicaments. Il avait mal à la tête. Il avait soif. Il fit plusieurs pas vers ce nouvel inconnu aux cheveux noirs. Sans savoir s'il allait l'égorger ou lui dire bonjour. Peut-être les deux. Peut-être qu'il ne ferait rien. Peut-être qu'il partirait en courant après avoir croisé son regard. Peut-être qu'il rirait encore plus fort. Peut-être qu'il le soignerait, comme il avait dû soigner réglisse, ou comme il ne l'avait pas fait. Est-ce qu'il commencerait par la jambe ? Non, il ne commencerait pas par la jambe. Il lui dirait bonjour. Mais il avait tellement soif.
Aussitôt à portée du jeune homme, Thalès plaqua sa main sur son épaule. Il l'attrapa. Il ne savait toujours pas s'il allait faire quelque chose. Il ne savait rien, il ne comprenait pas, il était fou depuis le début. Il ne l'ignorait pas. Il hésitait. Il voulait lâcher cet être et partir. Il voulait aussi le découper. Il voulait enlever cette fatigue qu'il dégageait. Il voulait boire. Il tremblait. La chaire de poule. Il souriait aussi. Il savait qu'il ne devait pas sourire. Il savait qu'ainsi, il ne reverrait jamais son frère.
Savoir, ne pas savoir, ignorer, comprendre, quelle était la limite exacte entre ces termes ?
Peut-être qu'ils étaient synonymes.
- Spoiler:
Pardon pour le retard, et voilà xD
Tu voulais de la folie, je t'en ai servi, avec une sauce pavé (cela faisait longtemps que je n'avais pas joué Thalès, j'avais oublié à quel point ça m'éclatait hahaha). Pardon pour le peu d'action ;;
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Lun 4 Mai - 2:48
Toujours tout droit. Au moins, Tu finiras bien par arriver quelque part comme ça. Toujours tout droit. Et puis c'est plus facile de faire demi-tour si besoin. Toujours tout droit. De toutes façons tu n'as jamais vraiment eu le sens de l'orientation, alors suis la logique ... enfin ce qu'il t'en reste. Toujours tout droit. Toujours tout droit. Toujours tout dr-
Une main sur son épaule. Ce fut ce qui sortit Castor de sa transe. Une main chaude, vivante, humaine. Il se retourna d'un coup, plus vite qu'il ne l'aurait voulu.
Un humain. Comme lui. Mais pas trop non plus. Mais un humain. Vivant. Avec des mains vivantes. Et des yeux qui le regardaient. Des yeux inexpressifs mais indéniablement vivants aussi.
Castor laissa échapper un petit rire déconcerté. Avant d'éclater franchement de rire.
« Tu es vivant ! Tu es un être vivant ?! »
L'espoir revenait, au moment même où il venait de se résigner. Cruel.
Une main sur son épaule. Ce fut ce qui sortit Castor de sa transe. Une main chaude, vivante, humaine. Il se retourna d'un coup, plus vite qu'il ne l'aurait voulu.
Un humain. Comme lui. Mais pas trop non plus. Mais un humain. Vivant. Avec des mains vivantes. Et des yeux qui le regardaient. Des yeux inexpressifs mais indéniablement vivants aussi.
Castor laissa échapper un petit rire déconcerté. Avant d'éclater franchement de rire.
« Tu es vivant ! Tu es un être vivant ?! »
L'espoir revenait, au moment même où il venait de se résigner. Cruel.
- Résumé:
- Castor se retourne, voit Thalès et éclate de rire (genre, euh, hystérique ?) avant de s'émerveiller du fait qu'il est un être vivant.
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Ven 8 Mai - 23:09
Le jeune homme riait alors que Thalès avait sa main solidement fixée à son épaule. Alors qu'il avait son regard en plein dans celui de cet inconnu aux cheveux sombres. Il riait et Thalès voulait bien rire aussi, tout comme il s'y refusait ; c'était un paradoxe.
« Tu es vivant ! Tu es un être vivant ?! »
Être vivant. Ça aussi, c'était un paradoxe. Thalès n'était pas humain mais l'autre s'étonnait du contraire. C'était naïf. C'était irritant. Il était vivant, mais pas vivant comme lui. Une forme de vie qui détruit les autres. Il ne fallait pas s'en réjouir. Il fallait simplement l'éviter, à moins d'être capable de la détruire elle-même. Il ne fallait pas rire. Il ne comprenait pas et sa prise se resserrait. Ses doigts blancs s'enfonçaient dans ce tissus qui recouvrait l'épaule. Est-ce qu'il allait finir par lui dire bonjour ? Est-ce qu'il allait avoir si mal en parlant qu'il craquerait et sortirait quelque chose de sa sacoche ? Il avait soif et il savait que la moindre parole serait douloureuse. Mais il devait répondre à ce qui tonnait presque comme une insulte. Ce n'était pas une insulte. Il le savait.
« Vivant… mais.. juste… »
La douleur était à son apogée. Il plissait des yeux. Serrait la mâchoire. Sa main lâcha subitement son emprise, vaine tentative pour rendre sa liberté au jeune homme. Il ne paraissait pas être blessé. C'était rassurant. Ce n'était pas un patient. C'était un simple interlocuteur. Il pourrait certainement lui dire des choses.
« pour l'instant…. Allons... quelque part.. avant de croiser… des objets.. »
Il souffla. Se sentit un peu mieux, presque lui-même libéré. Raisonnable. Il n'était pas si fou. Pas encore. Il pourrait le revoir… Il pourrait boire… Les deux cercles jaunâtres qui formaient ses pupilles s'égayaient. Quitter cette plaine. Quitter ce désert. Quitter l'Esquisse. Échapper à cette absurdité. Retrouver encore plus de raison. Comprendre. Cela lui revenait. S'il creusait un peu plus, il se souviendrait peut-être de son nom. De sa vie passée. Car ce n'était pas un patient. C'était juste quelqu'un qu'il rencontrait.
Il souffla et profita de cette douce sensation que lui apportait la réflexion. Plutôt que de chercher une issue dans le paysage, il essayait de garder le contact avec ce corps proche de lui. Ou il se perdrait encore. Ou il se laisserait engloutir.
« Vous connaissez…. quel..que chose ? »
Quelque chose. C'était le cas de le dire. Il n'était pas certain de ce qu'il cherchait : un lieu, une personne, un objet, une situation, une phrase, un mot ? Il se reprit ; il cherchait quelque chose qui ne lui ferait pas perdre la tête et, de préférence, il s'agissait bien d'un endroit en dehors de cet enfer.
« Très loin… il y a.. une… Ville… mais… »
Encore une phrase qui finissait en suspend ; par un crissement, en fait. Une affreuse envie d'en finir pour épargner ces cordes en feu. Il souffla. Thalès cessa de parler, comme s'il avait tenu un long discours.
« Tu es vivant ! Tu es un être vivant ?! »
Être vivant. Ça aussi, c'était un paradoxe. Thalès n'était pas humain mais l'autre s'étonnait du contraire. C'était naïf. C'était irritant. Il était vivant, mais pas vivant comme lui. Une forme de vie qui détruit les autres. Il ne fallait pas s'en réjouir. Il fallait simplement l'éviter, à moins d'être capable de la détruire elle-même. Il ne fallait pas rire. Il ne comprenait pas et sa prise se resserrait. Ses doigts blancs s'enfonçaient dans ce tissus qui recouvrait l'épaule. Est-ce qu'il allait finir par lui dire bonjour ? Est-ce qu'il allait avoir si mal en parlant qu'il craquerait et sortirait quelque chose de sa sacoche ? Il avait soif et il savait que la moindre parole serait douloureuse. Mais il devait répondre à ce qui tonnait presque comme une insulte. Ce n'était pas une insulte. Il le savait.
« Vivant… mais.. juste… »
La douleur était à son apogée. Il plissait des yeux. Serrait la mâchoire. Sa main lâcha subitement son emprise, vaine tentative pour rendre sa liberté au jeune homme. Il ne paraissait pas être blessé. C'était rassurant. Ce n'était pas un patient. C'était un simple interlocuteur. Il pourrait certainement lui dire des choses.
« pour l'instant…. Allons... quelque part.. avant de croiser… des objets.. »
Il souffla. Se sentit un peu mieux, presque lui-même libéré. Raisonnable. Il n'était pas si fou. Pas encore. Il pourrait le revoir… Il pourrait boire… Les deux cercles jaunâtres qui formaient ses pupilles s'égayaient. Quitter cette plaine. Quitter ce désert. Quitter l'Esquisse. Échapper à cette absurdité. Retrouver encore plus de raison. Comprendre. Cela lui revenait. S'il creusait un peu plus, il se souviendrait peut-être de son nom. De sa vie passée. Car ce n'était pas un patient. C'était juste quelqu'un qu'il rencontrait.
Il souffla et profita de cette douce sensation que lui apportait la réflexion. Plutôt que de chercher une issue dans le paysage, il essayait de garder le contact avec ce corps proche de lui. Ou il se perdrait encore. Ou il se laisserait engloutir.
« Vous connaissez…. quel..que chose ? »
Quelque chose. C'était le cas de le dire. Il n'était pas certain de ce qu'il cherchait : un lieu, une personne, un objet, une situation, une phrase, un mot ? Il se reprit ; il cherchait quelque chose qui ne lui ferait pas perdre la tête et, de préférence, il s'agissait bien d'un endroit en dehors de cet enfer.
« Très loin… il y a.. une… Ville… mais… »
Encore une phrase qui finissait en suspend ; par un crissement, en fait. Une affreuse envie d'en finir pour épargner ces cordes en feu. Il souffla. Thalès cessa de parler, comme s'il avait tenu un long discours.
- Spoiler:
Résumé : Thalès est légèrement "vexé" par ce que dit Castor, ou plutôt affecté, il lui serre l'épaule et puis soudainement retire sa main de celle-ci. Ayant super mal à la gorge (soif intense + fatigue + vive la Tempête), il lui répond par bribes, suggérant de ne pas traîner et de rejoindre un lieu sûr. Il propose la ville et s'apprête à apposer un "mais" mais, ayant trop mal, il se tait. (Suspeeeeeens)
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Lun 6 Juil - 23:05
Castor attendait, pendu aux lèvres de cet inconnu. Inconnu qui, dans cet endroit hostile dans lequel il partait totalement à la dérive, venait de devenir son ancre.
« Vivant… mais.. juste… »
Il accueillait chaque mot comme une goutte d'espoir et de soulagement, car chaque mot était la preuve qu'il était vivant, tout comme son interlocuteur, et par extension, la preuve que l'espoir existait encore. Il était vivant, et il n'était plus seul. C'était tout ce qui comptait pour l'instant.
« pour l'instant…. Allons... quelque part.. avant de croiser… des objets.. »
Castor ne se formalisa ni de la diction hachée de l'homme, ni de son pessimisme. Pour rien au monde il ne se serait séparé de son nouveau compagnon, qui venait tout de même de le sauver, malgré lui, d'une fin assez peu agréable.
Par réflexe, presque par instinct, il saisit la manche de l'homme. Pour ne pas le perdre. Pour ne pas se perdre.
« Vous connaissez…. quel..que chose ? »
Castor rassemblait lentement et difficilement ses pensées. Après plusieurs jours sans parler, e essayant de ne penser à rien pou mieux s'économiser, et pour s'empêcher de penser au pire, il lui fallait revenir sur terre.
« Très loin… il y a.. une… Ville… mais… »
«Une ville ? Je n'ai pas vu de ville. Je viens d'un drôle de bâtiment entouré de barbe à papa ! C'est joli, mais un peu étrange. Je ne pensais pas que de la barbe à papa pouvait être dure, ni qu'on pouvait s'en servir comme barrière. En fait, je suis parti parce que je cherche le repaire des bananes fuchsias. Vous ne sauriez pas où c'est, par hasard ? Ça m'arrangerait bien, en fait, parce que je n'ai aucune idée d'où il est, et je ne voudrait pas avoir à chercher chaque recoin de cet endroit, ça a l'air plutôt grand. Mais si vous ne savez pas, c'est pas grave, je demanderai à d'autres gens. Il y a forcément quelqu'un, ici, qui sache où le trouver ... »
Lentement, Castor redevenait Castor. Mais pour combien de temps ... ?
« Vivant… mais.. juste… »
Il accueillait chaque mot comme une goutte d'espoir et de soulagement, car chaque mot était la preuve qu'il était vivant, tout comme son interlocuteur, et par extension, la preuve que l'espoir existait encore. Il était vivant, et il n'était plus seul. C'était tout ce qui comptait pour l'instant.
« pour l'instant…. Allons... quelque part.. avant de croiser… des objets.. »
Castor ne se formalisa ni de la diction hachée de l'homme, ni de son pessimisme. Pour rien au monde il ne se serait séparé de son nouveau compagnon, qui venait tout de même de le sauver, malgré lui, d'une fin assez peu agréable.
Par réflexe, presque par instinct, il saisit la manche de l'homme. Pour ne pas le perdre. Pour ne pas se perdre.
« Vous connaissez…. quel..que chose ? »
Castor rassemblait lentement et difficilement ses pensées. Après plusieurs jours sans parler, e essayant de ne penser à rien pou mieux s'économiser, et pour s'empêcher de penser au pire, il lui fallait revenir sur terre.
« Très loin… il y a.. une… Ville… mais… »
«Une ville ? Je n'ai pas vu de ville. Je viens d'un drôle de bâtiment entouré de barbe à papa ! C'est joli, mais un peu étrange. Je ne pensais pas que de la barbe à papa pouvait être dure, ni qu'on pouvait s'en servir comme barrière. En fait, je suis parti parce que je cherche le repaire des bananes fuchsias. Vous ne sauriez pas où c'est, par hasard ? Ça m'arrangerait bien, en fait, parce que je n'ai aucune idée d'où il est, et je ne voudrait pas avoir à chercher chaque recoin de cet endroit, ça a l'air plutôt grand. Mais si vous ne savez pas, c'est pas grave, je demanderai à d'autres gens. Il y a forcément quelqu'un, ici, qui sache où le trouver ... »
Lentement, Castor redevenait Castor. Mais pour combien de temps ... ?
- Résumé:
- Castor attrape la manche de Thalès et lui répond.
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Mar 28 Juil - 21:21
« Une ville ? Je n'ai pas vu de ville. »
Il ne connaissait pas, donc. Les lèvres du jeune homme aux cheveux blancs s'entrouvrirent pour laisser échapper un soupir. Il y avait peut-être une Ville, quelque part, loin.. Mais si cette autre personne n'en avait pas idée, il se pouvait que ce soit, aussi.. enfin.. Il ne comprenait pas.
Et lorsque son interlocuteur continua à parler, il souffla d'autant plus. Était-ce un infini cauchemar dans lequel toutes les personnes qu'il croisait commençaient à parler longuement, inutile, futilement ? Était-ce parce qu'il parlait si peu qu'il trouvait ces tirades insupportables ? Était-ce parce que l'autre homme évoquait ce monde répugnant ? De la barbapapa. Des bananes "fuchsias". Peut-être qu'il savait. Peut-être qu'il en avait entendu parler un jour. Peut-être qu'il se souvenait. Mais certainement qu'il ne voulait pas le savoir, ni en entendre parler, ni s'en souvenir ! Il ne comprenait pas pourquoi c'était le sujet de la conversation. Pourquoi les choses tournaient ainsi. Pourquoi il avait encore si soif. Pourquoi il avait rencontré cette personne et pas un être plus.. raisonnable. Il ne saisissait plus. Ça le.. dérangeait. Atrocement. Il grinçait des dents.
Il savait de surcroît que ces gens-là n'abandonnaient pas. Oh non. Plus on les insultait, plus ils continuaient. Sarcasmes et ironie ne faisaient qu'alimenter leur machinerie. Il les haissait. Le monde aussi. Un instant, il pensa à attraper cette personne par le col et lui cracher qu'il n'en avait rien à faire, de ses bananes à la con, parce que les bananes étaient jaunes. Jaunes. Seulement jaunes. Il n'existait pas de banane fuchsia. Mais l'instant d'après, il sut que ce serait vain, et qu'il existait certainement des bananes qui n'étaient pas jaunes… ici. Alors il eut envie de crier. De le renverser par terre et de partir. De lui jeter un flacon à la figure et de voir en quoi il se transformerait.
Il ne pouvait pas crier non plus. Alors il se raccrocha à la seule chose qui le libérerait de ce vague enfer.
« Elles sont.. Dans la Ville…»
Il ne savait pas si c'était vrai. Il s'en fichait. Il voulait seulement.. que l'autre se taise. Et aller en Ville. Il fallait aller en Ville avant de croiser des immondices. Thalès essaya de se souvenir. C'était inutile. Sa seule certitude étaient qu'en marchant, ils finiraient bien par arriver quelque part. Quelque part où il y aurait à boire. À boire, mais aussi n'importe quoi d'autre. Peut-être qu'il croiserait des cyantifiques. Peut-être qu'il aurait des patients. Les bananes étaient le cadet, si ce n'est son inexistant soucis.
Tout comme la logique qu'il y avait à proposer de s'y rendre à deux, plutôt que seul.
Il ne connaissait pas, donc. Les lèvres du jeune homme aux cheveux blancs s'entrouvrirent pour laisser échapper un soupir. Il y avait peut-être une Ville, quelque part, loin.. Mais si cette autre personne n'en avait pas idée, il se pouvait que ce soit, aussi.. enfin.. Il ne comprenait pas.
Et lorsque son interlocuteur continua à parler, il souffla d'autant plus. Était-ce un infini cauchemar dans lequel toutes les personnes qu'il croisait commençaient à parler longuement, inutile, futilement ? Était-ce parce qu'il parlait si peu qu'il trouvait ces tirades insupportables ? Était-ce parce que l'autre homme évoquait ce monde répugnant ? De la barbapapa. Des bananes "fuchsias". Peut-être qu'il savait. Peut-être qu'il en avait entendu parler un jour. Peut-être qu'il se souvenait. Mais certainement qu'il ne voulait pas le savoir, ni en entendre parler, ni s'en souvenir ! Il ne comprenait pas pourquoi c'était le sujet de la conversation. Pourquoi les choses tournaient ainsi. Pourquoi il avait encore si soif. Pourquoi il avait rencontré cette personne et pas un être plus.. raisonnable. Il ne saisissait plus. Ça le.. dérangeait. Atrocement. Il grinçait des dents.
Il savait de surcroît que ces gens-là n'abandonnaient pas. Oh non. Plus on les insultait, plus ils continuaient. Sarcasmes et ironie ne faisaient qu'alimenter leur machinerie. Il les haissait. Le monde aussi. Un instant, il pensa à attraper cette personne par le col et lui cracher qu'il n'en avait rien à faire, de ses bananes à la con, parce que les bananes étaient jaunes. Jaunes. Seulement jaunes. Il n'existait pas de banane fuchsia. Mais l'instant d'après, il sut que ce serait vain, et qu'il existait certainement des bananes qui n'étaient pas jaunes… ici. Alors il eut envie de crier. De le renverser par terre et de partir. De lui jeter un flacon à la figure et de voir en quoi il se transformerait.
Il ne pouvait pas crier non plus. Alors il se raccrocha à la seule chose qui le libérerait de ce vague enfer.
« Elles sont.. Dans la Ville…»
Il ne savait pas si c'était vrai. Il s'en fichait. Il voulait seulement.. que l'autre se taise. Et aller en Ville. Il fallait aller en Ville avant de croiser des immondices. Thalès essaya de se souvenir. C'était inutile. Sa seule certitude étaient qu'en marchant, ils finiraient bien par arriver quelque part. Quelque part où il y aurait à boire. À boire, mais aussi n'importe quoi d'autre. Peut-être qu'il croiserait des cyantifiques. Peut-être qu'il aurait des patients. Les bananes étaient le cadet, si ce n'est son inexistant soucis.
Tout comme la logique qu'il y avait à proposer de s'y rendre à deux, plutôt que seul.
- Résumé + HRP:
Thalès dit que les bananes fuchsias sont dans la Ville, mais c'est juste un prétexte pour y aller, car il n'en a rien à cirer.
Par la suite, on peut donc ellipser et considérer qu'ils finissent tous deux en Ville d'une façon ou d'une autre ? On en rediscute quand je te croise !
Invité
Invité
Sam 1 Aoû - 18:48
« Elles sont.. Dans la Ville… »
Castor se figea instantanément, avant de bondir en face de Thalès, surexcité, malgré la fatigue morale et physique.
« Vraiment ?! Mais qu'est-ce qu'on attend alors ? Allons-y ! »
Rempli d'une nouvelle énergie, il exhorta son nouveau camarade à lui montrer le chemin.
Castor se figea instantanément, avant de bondir en face de Thalès, surexcité, malgré la fatigue morale et physique.
« Vraiment ?! Mais qu'est-ce qu'on attend alors ? Allons-y ! »
Rempli d'une nouvelle énergie, il exhorta son nouveau camarade à lui montrer le chemin.
- Résumé:
- Castor s'interrompt net en entendant ce que dit Thalès. Soudain très intéressé par la perspective d'aller en ville, il demande à Thalès de l'y mener.
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