Rattrapage intensif de Travaux Pratiques

« Je ne voudrais pas être à la place de tes pokémon
- Ce ne sont que des bestioles que l’on doit surexploiter. Un peu comme toi. »

Voilà, jouer au même petit jeu. Mais foutez lui la paix… Il rinça les coupes à l’eau distillée

« Ah oui ... ? Tu connais beaucoup d'autres choses qu'on peut faire avec une pelle ? Dis-moi tout, je suis tout ouïe. Ou plutôt laisse-moi deviner. Tu fais partie d'un club SM, c'est ça ? Ne t'inquiète pas, je ne dirai rien à personne. Enfin, pas pendant trois secondes, disons. »

Un sourire, voilà ce qu’il reçut. Enfin. Un sourire qui signifiait « On va retrouver tes boyaux à la cantine demain midi » avant de lui dire

« He bien, tu as l’air d’en connaître un rayon. Malheureusement pour toi, je ne serais pas ton camarade pour ce genre de jeu, travailles ta libido tout seul. »

Le roux revient et lui tend une main. Vide. Sacha regarda ça agacé, lui prit la main et lui claqua sur la paillasse, avant de fouiller ses poches pour récupérer son du. Non mais oh. Il faut arrêter de déconner à force. Puis le cogna avec la calculette avant de la.. poser sans aucune délicatesse sur la table.

« Maintenant, tu peux glandouiller. Mais ne m’emmerde pas pendant que je fais la manipulation avec les lamelles ou je te promet que ton autre main va te faire encore plus mal. Ce serait dommage maintenant que tu as récupéré ta chère et tendre. »

Lebland releva la tête d'un microscope -il était en train d'aider un groupe, encore, ces gamins ne panaient rien à ses cours visiblement- et jeta un coup d'oeil au fond de la classe. Evidemment, c'était encore le bordel entre les trois imbéciles du fond.
Je peux pas dire que je m'y attendais pas ...

Il se dirigea vers eux, à pas de loup. Pas difficile, dans ce boucan : entre les trois élèves concernés, plus ceux des tables avoisinantes qui s'apprêtaient limite à lancer les paris, ça commençait à être plutôt bruyant.

«HEM HEM. »

« He bien, tu as l’air d’en connaître un rayon. Malheureusement pour toi, je ne serais pas ton camarade pour ce genre de jeu, travailles ta libido tout seul. »

...
Cette espèce de [cette partie a dû être censurée, dû à une trop grande quantité de vulgarité. Toutes nos excuses.]

« Hé, je te ferais remarquer qu-
-HEM HEM. »

Je poussai un couinement et lâchai le verre de montre, qui alla lamentablement s'écraser à mes pieds. Merde. Ce prof est capable de me le refaire payer avec mon argent de poche, en plus.
TOUT ÇA PAR LA FAUTE DE CE &#@☼ DE DRESSEUR DE POKEMON ! Il va me le payer, d'une manière ou d'une autre.

Punaise (la narration évitera toute vulgarité). Il n'y allait jamais avec le dos de la cuillère. Sérieux. Il avait osé. Et même carrément osé. L'enflure de première. Crève si un jour tu galères en maths. Crève si tu galères tout court. Ou même, crève tout simplement. Après une délicieuse grimaçe adressée à son binôme, Al attrapa aussitôt sa calculatrice et la serra dans ses bras comme une amie retrouvée. C'était ça. Il vérifia qu'elle démarrait bien, qu'elle n'avait pas perdu la mémoire, qu'elle avait conservé ses belles courbes et que les touches étaient en bon état. Heureusement que c'était le cas. Sinon, prof ou pas, pacifisme à la con ou non, cet enfoiré s'en serait pris une sévère dans la figure.
Enfin, même si aucun dégat physique n'était à déplorer, Al dut s'enfoncer les ongles dans les doigts pour ne pas répliquer quoi que ce soit. Pas prudent ni raisonnable. Pas question de voir un petit mot dans son dossier scolaire impeccable et de voir se fermer sèchement toutes les écoles. Pas question de se faire ridiculiser. Fulminer était la seule chose permise - et il en aurait presque eu de la vapeur au sortir des oreilles. Crève. Fais-toi assommer par un bouquin de Baudelaire et trébuche sur une règle dans les escaliers. Étouffe-toi avec ta casquette. Et surtout, crève pour que je te fiche la paix.

C'est pendant qu'il continuait à façonner mentalement une poupée vaudou représentante de Sacha que Lebland arriva. Toujours après la guerre. Toujours si inutile. Ervin fit à nouveau étalage de sa maladresse à la manière d'un chiot auquel on venait d'écraser la queue. Heureusement qu'Al n'avait pas été jusqu'à pester qu'il préférait finalement bosser avec le littéraire. Heureusement. (parce que non seulement il était impossible de glander, mais en plus il fallait travailler deux fois plus pour réparer les bourdes de ce crétin).
« Quel talent.. »

Profitant de la diversion, il se jeta sur le microsope et le positionna juste devant lui, histoire qu'il soit bien impossible à Sacha de travailler sans lui passer les lames. Surtout devant Le Chat. C'était juste pour l'emmerder, oui, et parce qu'il avait sa fierté en quelque sorte - une fierté contradictoire qui lui criait maintenant de travailler uniquement pour écraser du pied la tête de Pikachu. Juste pour faire, aussi, la meilleure partie du boulot, celle qui consistait à tirer les conclusions et à constater ce que tout le monde savait déjà.

(HRP : considère que si Sacha fait un tour de force, Al ne lui laisse pas le microscope u_u)

Le prof arrive. 3 jours plus tard, Sacha aurait eu le temps de transformer son voisin en chair à saucisse. Et il a fait sursauté l'autre abruti. Dans un couinement tout à fait viril, Sacha dut retenir un rire à cause de la présence du prof. Oui. Il n'avait pas envie de se manger une deuxième heure de colle, il doit les cogner impérativement.

Et le rouquin subtilisa le microscope. Il ne sait pas s'il est ravi ou non. Mais il sait que le matheux, même s'il le déteste, fera son boulot correctement. Il balança juste en chuchotant « Oh ? Tu veux bosser? » mais ne bronche pas plus que ça. Il aura juste intérêt à être aussi rigoureux avec ses observations qu'avec ses mathématiques.

Il fait alors la première lame calmement, comme si le prof n'était pas là, aucune bulle, une légère bavure d'eau mais rien d'alarmant. Une lame presque parfaite et la tend à Al.

« Fais-y autant attention qu'à ta calculette. »

Ou tu crèves.

« Sois pas si émotif, Schwarz. A la prochaine casse, je te mets un devoir maison. Là, tu auras des raisons de t'émouvoir. »

C'était une blague, bien sûr, mais au ton de la voix, on pouvait se méprendre. Et remonté comme il était, ce gamin, il allait marcher à tous les coups.

« Bon les jeunes, c'est bien beau de bosser, mais en silence c'est mieux. Comme promis, donc, vous rejoindrez Sacha pour sa colle. Prenez exemple sur vos camarades, qui n'étaient pas du tout distraits, n'est-ce pas ... ? »

Sur ces mots, il jeta un regard aux élèves autour, qui se remirent promptement au travail, l'air de rien.

« Mais si vous me réussissez ce TP, j'annule la colle. Alors mettez-y de la bonne volonté (petit regard vers Ervin), et silence, cette fois. »

« Sois pas si émotif, Schwarz. A la prochaine casse, je te mets un devoir maison. Là, tu auras des raisons de t'émouvoir. »

... Ce prof est un sadique. Comme tous les profs, me direz-vous. Mais disons qu'il est dix fois pire que le pire des sadiques. Et encore. La question est : est-ce qu'il fallait rire ?

« Bon les jeunes, c'est bien beau de bosser, mais en silence c'est mieux. Comme promis, donc, vous rejoindrez Sacha pour sa colle. Prenez exemple sur vos camarades, qui n'étaient pas du tout distraits, n'est-ce pas ... ?»

Noooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooon ...

« Mais si vous me réussissez ce TP, j'annule la colle. Alors mettez-y de la bonne volonté, et silence, cette fois. »

... Noooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooon ...
Donnez-moi une corde. J'ai à peu près autant de chances de réussir ce TP que d'épouser Lebland. Je vais donc me taper cette heure de colle, que je le veuille ou non. La question est : dois-je en rire ?

« Oh ? Tu veux bosser ?
- J'ai toujours bossé, pour information.
- Fais-y autant attention qu'à ta calculette.
- Ou je crève ? »
Charmant exemple de collaboration entre deux individus. Une symbiose parfaite entre deux êtres qui tous deux comprenaient l'autre et le haïssaient assez pour faire fonctionner une synergie productive comparable à celle du travail en équipe. Enfin. Tout du moins leurs ambitions divergentes parvenaient-elles à ne pas s'écraser mutuellement dans des situations extrêmes. Après avoir fait mine de jeter la lame à la poubelle pour observer la réaction de Sacha, Al écouta le professeur qui, pour une fois, était en train de tenir son rôle.

« Comme promis, donc, vous rejoindrez Sacha pour sa colle. Prenez exemple sur vos camarades, qui n'étaient pas du tout distraits, n'est-ce pas ... ? »

Un peu trop au goût de notre matheux. Lui, il n'avait rien fait depuis deux minutes, et en plus il était aller chercher ces foutues lames. C'était d'autant plus injuste qu'il avait prévu de monter ses niveaux sur un jeu quelconque tout en se gavant de chips devant son PC, lors du mercredi prochain, Lebland était aussi cruel qu'un professeur de mathématiques qui partait en arrêt maladie sans remplaçant. Enfin, bon, preuve qu'il restait ce bon vieux Le Chat aussi autoritaire qu'une lessive, il leur accordait la fameuse seconde chance du "si vous bossez, j'annule" tout en sachant très bien qu'Al et Sacha étaient capables de bosser tout en se tapant dessus.

Bref, l'injustice était plutôt pour le côté littéraire de la paillasse.
« Pauvre Baudelaire. Son destin est scellé avec une probabilité de 1. » glissa-t-il discrètement dès que le professeur fut parti. Il manqua de proposer à Sacha de continuer sa discussion sur les pelles à cette occasion - l'image du dresseur de pokémon devant sa porte avec une vraie pelle avait suffi à le dissuader. Franchement, on ne voyait pas Pikachu à la une du JT, mais les rumeurs suffisaient à donner une peur bleue au rouquin quelques fois. Juste assez pour ne pas pousser la plaisanterie trop loin et gentiment poser la lame sous la loupe géante qu'était le microscope.

« Super, des chloroplastes.. »
Sans oublier de rappeler à quel point il trouvait la biologie fascinante. Maudit Lebland. Maudite colle. Il allait finir ce TP de la façon la plus enjouée qui soit. Avec son stylo noir, il gribouilla quelques mots calligraphiés sur sa feuille, de façon à décrire la scène impressionnante qu'il pouvait apercevoir d'un œil.