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Fini ▬ Happy Birthday ▬ Cydna ♥

Anonymous
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Jeu 22 Jan - 20:11
Arrivés sur place, la main de nouveau en place, regardant le panneau descriptif des petites boutiques, une jeune femme avec une poussette les accosta.

« Si on m'avait dit que je te croiserai ici au milieu des soldes, j'aurais perdu plusieurs livres en pariant le contraire ! Et en plus, tu lui as enfin avoué ♥ »

Sur la première partie, Cydna était tout à fait d’accord, voir Al ici était quelque chose de tout à fait rare. A la deuxième, la blonde rosie un peu. Quant à savoir qui était cette personne, c’était une autre histoire. Mais son désormais petit ami - Dieu que cela faisait étrange - semblait la connaître.

« Je constate que tu as troqué ta fille contre des vêtements au marché noir. »

Sourire ironique aux lèvres, décidément c’était bien Al, celui-ci lui mentionna rapidement que c’était sa cousine. La fameuse cousine Amy, celle dont il fallait se méfier parce qu’elle était une vraie commère apparemment.

« Alors, les amoureux, on cherche un cadeau de mariage ? Je connais des petites boutiques, si tu veux, Cydna ! Parce que si tu attends qu'il ait fini de trouver son chemin, celui-là, tu vas désespérer…
- .... Nous cherchions plutôt un souvenir pour sa meilleure amie, si tu pouvais nous laisser…
- Justement, dans la jungle, on a toujours besoin d'un guide. Et puis, vous êtes tellement mignons, j'ai envie de voir ça avant qu'elle reparte en France. »

La jeune femme haussa un sourcil puis leva les yeux vers Al qui lui faisait l’un de ses regards de désespéré. Elle le trouvait tout à fait adorable dans ces moments-là, et lui souris.

« Bonjour ! Enchantée, Amy ! Lui dit-elle d'un grand sourire, avant d’hésité à lui dire la suite. Hn. hmm. eh bien je cherche une boutique qui aurait des objets un peu type fantasy… »

Elle connaît vaguement le spécimen devant elle, surtout d’après les dires d’Al. Elle savait que même si elle avait refuser, elle serait venue tout de même, et en plus cela l’intéressait un peu. Si elle avait déjà vu énormément de facette d’Al dans cet autre monde, celles sur quand il était plus jeune par contre, non. Forcément.
Anonymous
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Jeu 22 Jan - 22:28
« Bonjour ! Enchantée, Amy ! Hn. hmm. eh bien je cherche une boutique qui aurait des objets un peu type fantasy… »

Une sourire particulièrement prononcé parcourut les lèvres de la cousine entremetteuse. Malgré tout ce qu'elle savait, elle n'avait jamais entendu Cydna de vive voix - sa belle-cousine lui plaisait déjà. Ce qu'il fallait. Après avoir "confié" de façon plus ou moins brutale son chargement au rouquin et lancé un « Montre-lui donc que tu es un gentleman attentionné », elle fondit dans la foule avec des signes de mains pour inciter les deux à la suivre.

« Puisqu'on a le choix. »

Al soupira, attrapa le caddie improvisé - qui avait l'idée d'utiliser ça pour faire ses courses, sérieusement ? - et marcha sans se presser. Quand il n'y avait qu'elle, il arrivait sans problème à la prendre par la main, et sans doute avait-il été de nombreuses fois été sur le point d'aller plus loin à de nombreuses reprises. Mais quand il y en avait d'autres, il était si vite rattrapé dans ses élans de romantisme. Tout abandonner pour ignorer le monde n'était - et ne serait, dans l'avenir qui se profilait - pas viable, c'était comme croire au rêve dans une Esquisse qui ne cessait de vouloir les tuer. Il fallait rajouter de la logique, une dose de cruauté, un temps qui passerait trop vite ou trop longtemps selon ce qui arrangeait le moins, des crises, de la pression et du doute.
Au moins, s'il survivait à ça, il pouvait presque oser avouer sa relation à ses collègues de travail, c'était un bon point.

Ils arrivèrent devant un magasin à la façade sombre sur laquelle était inscrit en police de caractères archaïque le nom "Taverne d'Ali-baba". Il était presque certain qu'il s'agissait d'une caverne, mais là n'était pas vraiment le problème. Ça sentait le louche à plein nez, et Amy pressait le pas pour entrer. Un regard à droite, à gauche ; il n'était même pas surprenant de voir à quel point les passants préféraient s'arrêter dans la maroquinerie adjacente.

« C'est pourtant un endroit réputé ! » s'exclama la cousine fanatique de soldes. Parfois, on doutait vraiment de sa non-appartenance à un quelconque réseau mafieux qui sévirait dans les petites boutiques d'Angleterre. En même temps, elle est artiste, songea-t-il. À la trentaine, elle s'était mariée avec un homme beaucoup plus respectable qu'elle et élevait avec lui un môme qui promettait d'être un petit cauchemar sur pattes. En fait, parmi les membres de sa famille avec lesquels Al avait encore des contacts, tous étaient déjà casés, personne pour compatir à sa cause.

Il suivit Cydna tandis qu'elle se faisait traîner entre tous les rayons, tous chargés de babioles plus étranges les unes que les autres et d'accessoires fantaisistes. S'il ignora royalement l'immense majorité des articles, il ne put s'empêcher d'agripper discrètement la française lorsqu'il aperçut et attrapa quelque chose qui avait une signification toute particulière. Qu'ils étaient les seuls à pouvoir comprendre.

« Si elle te manque, on a un souvenir d'elle aussi. »
Dit-il à propos de la barrette en forme de chauve-souris. ll se posa aussi la question stupide de savoir à quoi elle ressemblerait avec. Encore une réflexion qui ne faisait pas partie de ses habitudes.
Anonymous
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Ven 23 Jan - 0:20
« Montre-lui donc que tu es un gentleman attentionné
- Puisqu'on a le choix. »

Et voilà son homme hérité d’une magnifique et lourde poussette ! A cette vue, Cydna ne pu s’empêcher de pouffer de rire en rougissant. S’ils ne sont ensemble que depuis deux (bonnes) heures, elle n’a pas pu s’empêcher d’imaginer leur enfant, là, à la place des trouvailles de la cousine. Avant de se reprendre en toussotant, et suivre la jeune femme qui avait déjà largement fendu la foule.

La "Taverne d'Ali-baba", Cydna fixa l’entrée en fronçant les sourcils, cela sentait le louche à plein nez. Regardant quelques instants Al, elle vit tout de suite qu’il avait le même avis. Ce n’était pas sombre à l’intérieur, pourtant, c’était l’impression qui s’en dégageait. Sans doute à cause du nombre d’article qu’ils pouvaient déjà voir de l’extérieur.

« C'est pourtant un endroit réputé ! »

A n’en pas douter… A l’intérieur, le magasin ne paraissait pas énorme, mais le nombre d’objet qui s’y entassait donnait le sentiment de pouvoir tout traversé en quelques minutes, sous-estimant le nombre de rayon. Et quand on n’a pas la cousine d’Al en tant que guide. Très vite, Amy avait entraîner Cydna dans le premier rayon, montrant petites fées, farfadets, sirènes et autres esprits. La jeune femme lui montra quelques articles, comme une fée noire et rouge assise pensive sur un rocher, une autre bleue… A chaque fois, Cydna les regardait et les posait à leur place tandis qu’elle continuait à suivre la cousine.

Plus loin, des gnomes, des nains, des trolls et le manège continuait, ponctué de questions plus ou moins en rapport avec le sujet.

« Regarde ce nain, il est marrant non ? Demanda-t-elle avant de reprendre plus bas pour que seule Cydna entende, Vous avez déjà regardé un feu d’artifice ensemble ? ♥ »

Surprise par le total hors-sujet de la question, Cydna ne répondit ni à l’une, ni à l’autre, mais cela ne semblait pas troubler outre mesure la curieuse qui continua sur le rayon suivant composé de chevalier médiévaux, dragons, démons et autres créatures surnaturelles.

« Oh ! Ce dragon vert menaçant le dragonnier est classe ! Recommença-t-elle, et les étoiles ? Vous en avez observé ? »

Oh, ça oui, cet été, sur la plage dans la côte du pas-de-calais. Non il ne pleuvait pas. Et elle ne racontera jamais cet épisode qui était déjà vachement romantique alors qu’il n’était même pas encore ensemble. Elle imagina quelques instant maintenant ce qu’il se passerait et se mit légèrement à rougir. Avant de se reprendre face au regard amusé de la cousine. Grillée.

Le prochain rayon concernait les créatures plus contemporaines mais qui pouvaient avoir des connotations fantastiques selon certains films et livres. Il y avait des loups, des chats, des panthères des ours...

« Cet hibou nous figerait rien qu’avec son regard, tu ne trouves pas ? Vous vous êtes déjà pourchassés sur la plage ? »

L’interrogée eu un rire incontrôlé s’imaginant être coursée sur le sable par Al avec des rires totalement débiles comme on peut en voir dans certains films. Et répondit par un “non”. Ce fut comme ça à chaque rayon, ou dès qu’elle trouvait un truc bien - ou une question. Tout y était passé : la piscine, le parc, le zoo, bref, tous les trucs clichés dans lesquels les couples se rendent.

Rayon suivant, les accessoires, allant de la ceinture au poignet de force, passant par les bagues, bracelets, barrettes et autre. C’est là qu’elle trouva certains articles intéressants, comme ce bracelet sur lequel était gravé des symboles celtiques, qu’elle garda en main, si jamais elle ne trouvait pas mieux. Elle n’en avait jamais trouvé en France, même si elle n’a jamais vraiment fouillé Paris entière pour en trouver, mais dans les nombreuses boutiques dans lesquelles sa meilleure amie la traînait, elle n’en avait jamais vu de tel.

« Ce collier est sympathique non ? Et vous vous êtes déjà embrassés ?
- Que… lâcha Cydna rouge
- Huhuhu ♥ »

Elle s’était retournée le sourire en coin qui voulait tout dire pour repartir à la recherche de quelque chose, laissant sa victime encore un peu rouge. Elle allait recommencer à avancer quand ce fut au tour d’Al de la retenir doucement.

« Si elle te manque, on a un souvenir d'elle aussi. »

“Elle” ? La jeune femme posa son regard sur ce qu’il avait dans la main. Une barrette en forme de chauve-souris.

« Ahah… Je ne suis pas certaine qu’elle soit aussi mignonne. »

Oh non. Cette langue de vipère n’était franchement pas mignonne. Elle ne devait pas l’être. Cydna se souvenait encore de cette voix qui la harcelait. Cette voix qui était sa propre voix. Elle ne s’en était pas rendue compte lorsqu’elle était dans l’Esquisse, mais c’était en regardant une vidéo dans laquelle elle apparaissait qu’elle fut frappée.

Elle se souvient, c’était un enregistrement de l’anniversaire de sa meilleure amie, elles la regardaient tranquillement et rigolait aux bêtises qu’ils avaient pu faire. Et d’un coup, horreur. Sa voix lui chatouillait à nouveau les oreilles, elle avait mit par réflexe un coussin sur son moignon gauche, paniquée. Sarah lui avait demandé ce qu’il n’allait pas. Elle ne lui avait pas répondu, et la voix était réapparu. Mais cette fois-ci elle l’a vue. La propriétaire de cette voix. C’était elle. C’était sa voix. C’était sa propre voix. Pendant 7 mois, elle était devenue aphone. C’était quelques temps avant qu’elle ne reprenne contact avec Al, étant encore dans cet état dans les premiers échanges écrits.

Mais aujourd’hui, l’évocation de cette main ne provoquait plus autant de remous en elle. Elle n’ira pas jusqu’à dire que c’était grâce à elle si elle avait réussis à changer autant, elle qui était une vraie caméra de surveillance, était maintenant capable d’avoir une relation avec quelqu’un. Mais ses paroles étaient celles de sa mère, puissance 10. Elle comprit certaines choses le choc passé, ce qui lui a permit de faire la paix en quelque sorte avec cette main.

Alors c’est avec un sourire serein que Cydna pose le bracelet, prend la barrette, la mit puis regarde Al en souriant.

« Alors ? Comment c’est ? »
Anonymous
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Ven 23 Jan - 14:41
« Ahah… Je ne suis pas certaine qu’elle soit aussi mignonne. »

Pour ce qu'il en savait - certains détails restaient pour lui trop irrationnels et glauques -, la charmante main en aile de chauve-souris de Cydna lui avait joué des tours. Bien pire que Roxie, ses calculs incorrects et ses boutons qui renversaient le sens des invariantes Mathématiques (ainsi pouvait-on faire choucroute(x) et obtenir un résultat compris entre -13 et 1, il n'avait jamais compris pourquoi), puisque la jeune femme avait directement fusionné avec un morceau de folie. Un hideux morceau qui était en réalité le premier souvenir qu'il avait eu d'elle - leur rencontre s'était faite au milieu de la guerre du second jour.

Malgré tout, comme lui, elle semblait avoir passé l'éponge. Elle avait la barrette dans les cheveux.

« Alors ? Comment c’est ?
- Beaucoup plus mignonne qu'elle, en effet. »

Un « Houhouu » presque inhumain se fit entendre à quelques mètres d'eux. Foutue commère voyeuse. Dès que le cadeau serait acheté, il se jura de prendre Cydna et de fuir au plus vite - il était presque certain qu'Amy les laisserait partir en criant des noms d'endroits particulièrement douteux à visiter. Histoire de rajouter la galerie marchande à la liste des lieux à éviter.

Les bras chargés des meilleures babioles du magasin, elle ne cessait de raconter tout et n'importe quoi. En attendant, il continuait à peaufiner son plan dans un coin reculé de sa cervelle.

« Tu sais, à neuf ans, il s'est renversé un oeuf au plat sur les pieds, je m'en souviens, il s'est enfermé dans sa chambre toute la soirée. Et deux ans plus tard, le miracle s'est reproduit avec une omelette - d'ailleurs, d'ailleurs, Cydna, je te ferai goûter la fameuse recette de la famille, c'est un petit-déjeuner anglais revisité, tu vas a-do-rer - n'est-ce pas ?! Et quand vous vous marierez, quel parfum pour la pièce montée ? Je sais déjà à qui vous pourriez la demander. Laissez-moi faire. »

Une façon comme une autre de donner tous ses voeux de bonheur et de prospérité. Il soupira et participa même au choix du cadeau pour l'amie de Cydna. Bien qu'il se contentât généralement de soulever un objet pour le montrer, sur des critères qui s'éloignaient complètement du commun. Là où tous cherchaient l'objet extraordinaire, il se contentait des formes simples et des lignes droites. Sauf pour la minuscule trompette qu'il trouva à un moment, car cela avait été trop tentant à vrai dire. Là où l'humour s'arrêta, c'est lorsqu'il ferma les yeux et masqua de la main le talkie-walkie dans l'espoir qu'il ne ravive pas d'image chez Cydna. Un mort, même si c'était là-bas, c'était quelqu'un qui n'avait pas pu rentrer, et dont la famille restait huit ans plus tard sans nouvelle. Il était maussade à chaque fois qu'il imaginait ce qu'aurait été le monde s'il était revenu sans elle, ou l'Esquisse si elle avait été la seule à pouvoir en sortir. Dans les deux cas...
Anonymous
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Ven 23 Jan - 19:49
« Beaucoup plus mignonne qu'elle, en effet »
Cydna senti le rouge aux joues remonter et un grand sourire se dessiner. Elle n’avait pas l’habitude des compliments. Non pas que le jeune homme était radin, mais en temps normal elle entendait plus souvent des reproches qu’autre chose. Et même que ça, d’aussi loin qu’elle s’en souvienne. C’est depuis qu’elle est sortie de l’Esquisse que les vacheries se sont calmées, dont la première raison devait être la disparition de sa main gauche de chauve-souris. La deuxième a été que sa mère a tout de même été soulagée de la voir en vie et l’avait laissée tranquille pendant une semaine – à croire que c’était sa limite de gentillesse… La troisième était qu’elle n’habitait justement plus avec ses parents.

Cette petite scène mielleuse aurait pu se continuer si une certaine commère n’avait pas fait un commentaire. Elle rendit la barrette à son petit ami, glissant qu’elle l’aimait bien. A la longue tirade pour l’anecdote sur Al, Cydna ponctua par des « hn. » ou des sourires amusés ainsi qu’un « j’en serais ravie » à la proposition de gouter la recette familiale de… De l’omelette elle suppose.
« Ma… Mariage… »

Avait-elle bugué en lançant un regard en coin sur son petit-ami qui observait vaguement les rayonnages, totalement habitué des digressions de sa cousine. Cydna leva les yeux au ciel le sourire en coin, avant de regarder à nouveau les articles, amusée par la petite trompette qu’Al avait trouvé. Mais s’il avait réussis à bien cacher le petit Talkie-Walkie, autre chose rappela de mauvais souvenir à la jeune femme.

Une licorne bleue entourée de flammes violettes. Un blanc passa dans la tête de Cydna qui perdu instantanément son sourire. Les souvenirs de ce moment la hantait encore cycliquement, cette jeune fille qui avait une corne sur le front, morte brûlée par un feu rose parce qu’elle avait tenté de la sauver, elle qui s’était coincée toute seule dans les flammes à cause de son inaction. Si à ce moment-là la culpabilité ne la rongeait que peu, n’était pas très vive à ce moment-là, maintenant qu’elle était rentrée dans son propre monde, c’était une tout autre histoire. Elle ferma les yeux et remercia à nouveau cette personne intérieurement.

A cela elle avança à nouveau pour suivre la cousine lorsque quelque chose retenu son attention. Elle se précipita dessus, et le prit comme si elle avait trouvé le plus grand trésor du monde.

« La clé de Thorin ! S’exclama-t-elle avant de reprendre plus bas, une antiquité ! Le dernier du volet date de 2014 ! Ma meilleure amie est fana de ce truc, m’entrainant à chaque film pour mon plus grand plaisir… J’ai donc trouvé ce qu’il me faut. »

Ah oui, elle et ce film. Ce n’est pas tellement qu’elle n’a pas aimé mais elle a été tellement harcelée à propos de celui-ci qu’elle ne pouvait même plus passer devant l’affiche du film sans accélérer le pas. Aujourd’hui, comme ça fait 5 ans qu’il est sorti – sortie des DVD inclus – du coup, elle était à nouveau capable de regarder les goodies de ce film. Elle passa alors en caisse pour payer la clé, le bracelet celtique, qu’elle avait récupéré.

Arrivée dehors, la jeune femme s’étira, non contente d’être sortie de là.
Anonymous
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Dim 25 Jan - 21:19
« La clé de Thorin ! »

Il tourna des yeux en direction de sa compagne qui avait apparemment trouvé l'objet de ses rêves. Eh bien, c'est que la référence remontait à loin, presque autant que la pierre de Rosette. Il ne la voyait pas souvent s'exalter comme il le faisait devant des objets. Heureux d'en avoir fini avec la séance shopping, il suivit les femmes jusqu'à la caisse et en profita pour acquérir la fameuse barrette. C'était toujours moins cher que le café viennois... Il posa le présent au creux de la main de Cydna lorsqu'ils furent sortis, tel une offrande faite à l'abri des regards. Avant qu'on ne commence à parler de cadeau de mariage à tort et à travers, n'est-ce pas.

« Maintenant, déclara Amy en désignant l'heure qui s'affichait sur son smartphone, je vais vous devoir laisser roucouler tous les deux ♥ Si c'est une fille, je réclame qu'elle se nomme Roxie. »

Ah, non, pardon, elle était déjà passée à l'étape suivante. À vrai dire, donner à un enfant le prénom de sa calculatrice décédée sous le coup de la folie avait quelque chose de plutôt malvenu, d'autant plus qu'au fond, il n'était pas certain que Cydna apprécie beaucoup d'avoir à la bouche sans cesse le nom de son ancienne rivale (même si l'amour qu'il éprouvait envers Cydna n'avait rien à voir avec sa passion extrême pour les mathématiques, la passion était purement intellectuelle). Après, il ne disait pas non plus que Roxie n'était pas un prénom adorable…

Après avoir maintes fois dit au revoir, l'agaçante cousine se retira avec ses affaires - il semblait y avoir plus de sacs dans la poussette, Al ne voulait pas savoir dans quel laps de temps elle les avait ramenés - et voilà qu'ils furent seuls tous les deux.

Puisque la fatigue d'avoir couru toute la journée se faisait sentir, il proposa à Cydna d'accomplir un dernier trajet jusqu'à son appartement, situé à une bonne heure de l'endroit où ils se trouvaient actuellement. Autant dire qu'il se mordait parfois les doigts de ne pas vivre en collocation à proximité du centre de la cité, mais à ce sujet-là, il fallait dire que la Base l'avait sevré de toute expérience de vie en communauté - déjà qu'il n'était pas sociable à l'origine. Il profita du trajet pour demander, cette fois, plus de choses sur elle à Cydna, sur la vie en France (Al avait toujours vécu avec le cliché des français qui ont un frigo de fromage plein à ras bord, mangent des escargots une fois par semaine et forment des syndicats uniquement pour le plaisir de pratiquer la grève régulièrement, autant dire qu'il tomba parfois de haut), sur les gens qu'elle fréquentait, sur les musées de la ville et la qualité du wifi.

Ils atteignirent finalement un bâtiment qui n'était ni très frais, ni très aguicheur, mais dont les formes parfaitement géométriques avaient fait succomber le matheux quelques années auparavant, lorsqu'il avait décidé de poursuivre ses études dans la capitale et d'y travailler. Il l'entraîna dans l'escalier qui conduisait jusqu'au troisième étage, ouvrit la première porte à gauche et s'engouffra dans son appartement. Si l'on exceptait le morceau de vêtement qui dépassait de la minuscule armoire remplie au-delà de ces capacités, c'était à vrai dire loin du bordel monstrueux qu'avait été son premier logement, en 2012. Très éloigné de la Base, aussi, mais c'était quelque chose qui coulait de source. Une minuscule cuisine, une petite table transformée en bureau, un canapé-lit plaqué dans son coin et une télévision accrochée au mur.

« Le luxe incarné, comme toujours.. » souffla-t-il.

Heureusement pour eux, un dernier meuble contenait tout le nécessaire pour passer la plus romantique des soirées : console de jeux vidéos, films gravés en toute légalité, cartes, livres de sciences et quelques CD pour faire vibrer les enceintes. Il proposa à Cydna plusieurs de ces loisirs, passa un discret coup de fil entre, s'empêcha plusieurs fois de compléter "rapidement" les documents qui traînaient sur le bureau de son ordinateur et trépigna jusqu'à l'arrivée tant attendue d'une pizza qu'ils dégustèrent aussitôt. Du frigo, il extirpa alors une bouteille d'alcool léger (ni l'un ni l'autre n'était prompte à se réveiller le lendemain avec une belle gueule de bois pour joindre la gare). Ils trinquèrent encore.

Puis ils parlèrent. De ce qu'ils avaient manqué, de ce qu'ils allaient faire. Il lança un film qu'il avait déjà vu trois fois, s'assit à côté d'elle sur le canapé. Pour une fois, il n'eut même pas envie de parler pour critiquer la réalisation ou la cohérence du scénario - peut-être à cause de la fatigue. Entre deux scènes d'action, il coucha sa tête sur son épaule. Si toutes les soirées pouvaient être comme celle qu'ils étaient en train de vivre. Timidement, lentement, mais sûrement, au fur et à mesure que les minutes de la vidéo s'écoulaient dans toute l'indifférence qu'il ressentait vis à vis de l'écran, il l'enlaça. Comme le jour où ils s'étaient retrouvés. Mais cette fois-ci, sans nul besoin de cacher que c'était parce qu'il l'aimait.
Anonymous
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Lun 26 Jan - 0:06
« Maintenant, je vais vous devoir laisser roucouler tous les deux ♥ Si c'est une fille, je réclame qu'elle se nomme Roxie. »

Cydna eu une moue non contrôlée et éphémère. Roxie était un prénom mignon mais aussi celui de la calculette chérie d’Al. Ce n’est pas tellement qu’elle ait été réellement jalouse de cet instrument, mais elle savait que ça avait été quelque chose de très important pour lui. Il l’aimait, c’était certain. Elle s’arrêta deux secondes sur cette réflexion, se demandant quel genre d’amour c’était. Puis chassa cette question lorsque le jeune homme lui proposa de rentrer chez lui. Il n’était pas assez dingue de tout ce qui touche aux mathématiques pour éprouver la même chose pour Roxie. Ou elle l’espère.

Sur le trajet, questionnaire sur sa vie et la vie en France. La jeune femme prit un plaisir à lui répondre et lui faire comprendre que non, les foie gras ce n’est pas tous les dimanches, qu’il y a des mc do, des pizzerias, des restaurant asiatique et que cela avait plutôt du succès. Les escargots n’étaient franchement pas appréciés de tous, et si le fromage était important, nombreux étaient ceux qui n’en mangeaient pas tous les jours. Elle comprise. Que sur Lille, surtout au niveau de Lille 1, la cité scientifique, il y avait pas mal de musée sur la science, comme il peut y en avoir sur l’histoire ou l’art. Qu’internet était très bon - si non comment auraient-ils fait pour discuter autant ? - même si la wifi de certains endroits laissait à désirer.

Elle décrivit aussi les personnes qu’elle côtoie le plus souvent, soient ses collègues et sa meilleure amie. Expliquant d’abord qu’à côté des habitants de la base, ceux qu’elle devait gérer étaient bien plus sensés et sages, bien que cela ne soit pas difficile. Même si certains étaient de vrais boulets, comme celui qui a essayé de faire du thé avec la vieille cafetière à filtre, ou celle qui pensait que le 25 était dans deux semaines au lieu de 3 jours - qui avait donc accumulé un retard monstre et qu’elle a dut l’aider au prix de nombreuses heures de sommeil. Sa meilleure amie, qui est du genre super énergique, motivée et ouverte d’esprit. Il lui arrivait souvent de passer du coq à l’âne lors d’une discussion et il lui était difficile d’en placer une. Surtout quand elle parle des films qu’elle a adoré, le hobbit comprit, et expliqua son aversion pour les goodies de ce film jusque récemment.

Arrivés enfin chez lui, Cydna ne fut pas surprise par l’appartement puisque ce n’était pas la première fois qu’elle venait. En tant que petite amie, oui, mais pas de toute sa vie. Elle enleva son manteau et son écharpe, posa son sac qu’elle avait récupéré de la voiture près de l’entrée et s’engagea définitivement à l’intérieur. Pendant le coup de fil de l’homme - qu’elle remarqua - elle jeta un oeil à son smartphone, vis les nombreux mail et appels en absences regarda les expéditeurs - ses collègues - souffla, l'éteignis et le mis dans son sac. Ce n’était franchement pas le moment de penser boulot, elle les avait prévenu qu’elle ne serait pas là pendant deux jours. Genre vraiment pas là, qu’ils se débrouillent.

Quelques sujets de discussion plus tard - portant essentiellement sur la nourriture - la pizza arriva et les tourtereaux se jetèrent presque dessus. Verre d’alcool pour trinquer, et ce simple repas - néanmoins rassasiant - fut parfait. Pas besoin de plus pour la jeune femme.

Après un léger débat sur quel film ils allaient regarder ce soir, ils s’étaient finalement installés dans le canapé devant Star Wars VII, que Cydna n’avait vu qu’une fois il y a quelque temps, assis si près l’un à côté de l’autre que leurs épaules se touchaient dès qu’ils faisaient un mouvement.

Et puis, des cheveux autres que les siens lui chatouillèrent le cou, les joues et un poids se fit sentir sur son épaule. Cydna eu un léger sursaut, avant de détacher ses yeux de l’écran pour regarder vers son petit ami. Elle ne lui demanda pas ce qu’il faisait, elle le savait très bien, et elle ne voulait absolument pas stopper son élan. Son épaule était chaude, tout comme son dos lorsqu’il passa son bras derrière elle, ressortant au niveau de sa taille.

Sa tête rousse toujours sur son épaule, la jeune femme appuya la sienne tout contre quelques instants avant de se raviser pour finalement déposer un baiser sur son cuir chevelu. Elle aurait aimé renverser la balancer et être celle qui s’appuie sur son épaule, mais cela lui était impossible, alors elle se “vengea” en mettant sa main sur son genou, se déclarant une nouvelle fois, histoire d’être certaine que tout ça, c’était pour cette raison-là.
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Lun 26 Jan - 1:08
L'épée laser du héros s'abattit sans retenue dans le coeur de son ennemi, ce dernier criant immé Sdiatement à plein poumons jusqu'à lamentablement s'affaler par terre. C'était certainement le meilleur moment pour se mettre à rougir comme une fraise bien mûre - son moment à lui, actuellement, il fallait dire que c'était plutôt Cydna. Ils discutaient de façon muette face aux images et aux cris du personnage qui voyait soudainement son coéquipier le trahir en pleine bataille, dans la scène suivante. Il bouillait comme au restaurant, peut-être plus, parce qu'absolument rien ne les contraignait plus. Pas de table, pas de clients, pas de serveur.

Il attrapa la main qu'elle lui avait tendu, hésita quelques instants. Sa tête quitta quelque instant le nuage que représentait l'épaule de Cydna, pivota de 80° sur la gauche, hésita à nouveau. Et puis, tel un volcan qui explose soudainement, lui offrit un baiser au bas des joues. Ce n'était pas assez, cela ne rimait à rien de se chercher alors qu'ils savaient, qu'ils s'étaient trouvés et retrouvés plusieurs fois. Osant la perturber au beau milieu de cette scène où le héros était suspendu dans le vide, il s'en prit à ses lèvres. Quelques secondes. Jusqu'à sentir ses organes qui s'évaporaient par ses oreilles, accomplir le chemin du retour en vitesse. Osciller entre le désir de recommencer et celui de mettre sa tête dans un seau rempli de glaçons.
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Lun 26 Jan - 2:28
Elle s’était concentrée à nouveau sur l’écran et elle n’osa bouger. Parce lui, l’avait fait. Il n’était plus sagement sur son épaule, il la regardait. Alors la main emprisonnée dans la sienne, qui était définitivement plus grande que ce qu’elle pensait jusqu’à aujourd’hui, elle n’oscilla pas lorsqu’elle sentit à nouveau ses mèches rousses chatouiller son visage. Puis premier doux contact de ses lèvres sur sa joue. Elle s’arracha de cette scène où le héros menaçait de tomber d’une falaise pour regarder en direction de son rouquin. Incapable de parler, de ne dire ne serait-ce qu’un mot, ses lèvres ont été scellée pendant quelques secondes. Un laps de temps bien trop court.

Sous ses yeux, l’homme qu’elle avait aimé depuis si longtemps, devant ce film définitivement snobé, tous deux étaient rouges telles des pivoines fleurissant en même temps que leurs sentiments débordaient. Juste à quelques centimètres devant elle, se trouvait encore son visage. Distance dérisoire qu’elle franchit pour joindre ses lèvres aux siennes. Plus longtemps, peut-être même plusieurs fois, elle ne sait pas bien. Ses doigts entrelacèrent celles de son petit ami pour être certaine qu’il ne se sauve pas ou qu’elle ne le fasse pas.

Puis elle posa à son tour sa tête sur son épaule, le visage au creux de son cou, le sourire jusqu’aux oreilles, le temps de reprendre sa respiration, de remettre de l’ordre dans sa tête. Ou non. Juste rester là, et sentir sa chaleur comme elle ne l’avait jamais sentie jusqu’alors, sur aucun être humain.
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Lun 26 Jan - 21:14
Il n'oscilla plus longtemps. Tandis que les images et le son même du film s'évanouissaient encore et que leurs coeurs jouaient des percussions en harmonie, c'était elle qui revenait. Ils se tenaient par les mains et par les lèvres, plus aucune envie de fuir désormais, et lui-même oublia de compter combien de notes ils avaient joué, combien de temps ils avaient franchi la frontière qui les avait séparés. Ils n'avaient pas parlé. Il avait fait taire la télévision d'une pression sèche sur la télécommande. Dans un silence et un noir qui n'oppressaient pas, c'était elle qui était venue se caler, se blottir. Il n'avait pas bougé d'un pouce, simplement fermé les yeux. 

Ce fut finalement le smartphone qui les rappela à la réalité, des heures et des heures plus tard. Le générique des experts Miami résonna dans toute la pièce et vint frapper durement contre les tympans, qui aussitôt secouèrent le cerveau pour provoquer la fin du sommeil. Les yeux papillonnèrent, luttèrent contre la clarté martinale et fixèrent finalement leur viseur sur l'appareil incriminé. Situé, bien entendu, hors de portée des bras - il était sûr de pouvoir narguer tout le monde depuis le buffet. Bougon, Al se leva malgré cela avec toute la délicatesse dont il était capable (il se doutait bien que Cydna aurait été réveillée également, mais mieux valait éviter de jouer les brutes), marcha jusqu'à son téléphone et éteignit l'alarme.  Il était déjà huit heures trente du matin, et la journée commençait avec de foutues crampes un peu partout, comme les fois où il avait fait sa nuit avachi sur son clavier - sauf qu'il n'avait pas de marque sur le visage. Encore heureux. 
Réglages de la machine à café, astiquage de lunettes, passage rapide en salle de bain. Café chaud avec un seul sucre. Sitôt que Cydna fut à peu près réveillée, il la salua (il hésita un instant à lui faire la bise), lui servit une tasse, tendit les sucres, puis posa la question qu'il aurait peut-être fallu mettre sur la table bien avant tout ce qui s'y trouvait.

« Quand est-ce qu'il faut qu'on parte ? »

Quelques minutes plus tard, il manqua de trébucher dans les escaliers qu'il dévalait à toute vitesse. Et de mourir d'une façon totalement stupide au lendemain de la plus belle de ses soirées.
Anonymous
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Lun 26 Jan - 23:34
C’était dans le noir, dans un silence apaisant, que Cydna s’endormit en écoutant tranquillement le son du coeur de son petit ami. Ce n’était pas prévu. Elle aurait du se lever pour se changer, débattre sur qui aura le lit du sol. Voire même débattre pour qu’ils dorment ensemble. Au lieu de ça, ils sont restés là et se sont simplement endormi là, sans un mot, dans une sorte de commun accord. La jeune femme s’y sentait bien, en sécurité.

Et un générique. Violent générique, de cette série arrêtée depuis quelques années maintenant. Un sursaut. Ou deux, si on compte celui de son compagnon. Un léger couinement face à la sauvagerie du réveil, un gémissement de fatigue lorsqu’Al alla régler le compte du smartphone, des yeux frottés pour supporter la lumière, elle s’assit correctement sur le bord du canapé encore un peu amorphe.

Devant elle, une tasse de café tendue par son bien aimé qu’elle remercia et salua enfin, avant de mettre deux sucres et le boire tranquillement.

« Quand est-ce qu'il faut qu'on parte ?
- Hein ? Euh… Mon train est à 10h17…
- Oh merde.
- Hn ? »

Il se précipita sur son smartphone, lui annonce qu’ils ont en tout et pour tout 25 minutes top chronos pour se préparer, ce qui eu l’effet d’un électrochoc pour Cydna qui finit son café en 4ème vitesse, se lève, pose la tasse près de l’évier, embrasse Al sur la joue au passage, se précipite vers la salle de bain, revient dans le salon, récupère son sac et repart d’où elle est venue. 14 minutes, temps record personnel pour se débarbouiller, se laver un peu, se recoiffer et enlever ses yeux de panda. 3 minutes pour tout remettre dans son sac, sac à main compris.

Al manqua de rater une marche, Cydna lança qu’il ne devait pas mourir tout de suite, ce serait dommage - et elle serait effondrée mais ne le précisera pas - et les voilà en voiture à braver les quelques bouchons plus trop présent par l’heure avancée dans la matinée. Silencieuse, sans doute encore mal réveillée, elle n’appréhendait pas encore l’heure du départ à cause de l’adrénaline causée par la probabilité de rater le train.

Arrivés à la gare, Cydna se précipita vers les panneaux d’affichage pour regarder où était son train. Sur le quais, elle souffla enfin un bon coup.

« 10h03. Nous sommes les meilleurs. »

Légèrement essoufflée, elle appuya son front sur l’épaule d’Al, s'agrippant enfin à son bras. Là. La voilà cette angoisse. La voilà cette envie de pleurer.

« J’veux pas y retourner... »

La voix tremblant légèrement, Cydna ne pleurait pas mais ses yeux étaient humides.
Anonymous
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Mar 27 Jan - 1:08
Le trottoir fut un ennemi tout aussi coriace en raison du léger verglas qui s'était invité ici et là en grand rappel de la fraîcheur de l'hiver. Finalement, ils parvinrent indemnes jusqu'à la voiture, bravèrent les embouteillages et trouvèrent leur chemin dans la gare toujours aussi bondée.

« 10h03. Nous sommes les meilleurs. »

Les mains un instant posées sur les genoux légèrement pliés pour reprendre du souffle, il appuya la phrase par un hochement de tête. La course dès le matin, il n'en avait pas fait depuis longtemps, tiens, puisqu'il minutait toujours sa journée de sorte à arriver à l'heure même en traînant un peu. Une journée qui reprendrait bientôt son cours, dans une quinzaine de minute. Il rentrerait seul dans la bagnole, roulerait jusqu'à l'université, discuterait des dernières affaires avec quelques collègues. Pourtant, ce désir fou de courir plutôt jusqu'au guichet pour demander son billet l'effleurait subtilement. Prolonger ses vacances d'un jour ou deux, une semaine, jusqu'au prochain week-end, la fin du mois. Non, bien sûr, il était sûr que les vacances dureraient pour toujours s'il procédait ainsi.

« J’veux pas y retourner... » déclara Cydna, qui parlait probablement pour eux deux. Conscient qu'il ne servirait à rien d'user la logique et de rappeler les obligations qui les attendait désormais, il la serra dans ses bras. Un long moment.

« Moi non plus, mais c'est la dernière fois que nous nous quittons, promis. »
En guise de sceau, il entrelaça les doigts d'une main dans la sienne, et prononça de nouveau les premiers mots qui les avaient réunis.

« Je t'aime. » répéta-t-il, d'un ton plus assuré que la veille. Cette fois, il n'était plus noyé par tous les sentiments qu'il n'avait osé avoué - et malgré l'embarras toujours présent, il avait presque l'impression d'avoir créé un théorème, dont il connaissait la réciproque mais pas encore toutes les propriétés qui en découleraient. Il se ferait certainement frapper s'il racontait les choses comme ça à quelqu'un - c'était à croire qu'il ne faisait pas la différence alors qu'il ne cessait de la constater chaque fois qu'il pensait à elle ou la voyait.

La voix de la gare retentit.
Il plongea ses yeux dans les siens. Un passant un peu plus pressé qu'eux les bouscula, perte de contact.
Le train débarqua dans le quais.
Il marcha à ses côtés pour s'assurer qu'elle trouve bien une place et pouvoir la saluer par la fenêtre au dernier moment. Puis leurs mains se lâchèrent. Au dernier moment, il se jeta sur elle tel une groupie hystérique et l'embrassa au beau milieu des passagers légèrement sceptiques. Quelques savoureuses secondes. Un carré de chocolat avant un long régime.

Au moins, il était sûr de se cacher pendant plusieurs semaines, au lieu de penser au manque. Effet immédiat. Il recula de quelques pas et la salua par de grands gestes. Le téléphone perturbateur dans une main, ouvert sur une application qu'ils connaissaient bien tous les deux. La conversation du jour commençait par quelques smilies cramoisis, et puis il se souvint qu'il avait oublié de lui parler de très récentes statistiques à propos des lunes de Jupiter et des matériaux qu'elles contiendraient, ainsi que des potentielles retombées dans tous les domaines de la physique, voire de l'Informatique.

C'était bien parti pour durer.
Au moins jusqu'au prochain anniversaire...

Spoiler:
Anonymous
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Mar 27 Jan - 23:09
La chaleur, la protection, le sentiment d’être aimée, l’impression d’être seuls, le souhait que le temps s’arrête. Tout cela, Cydna l’a ressentie dans l’étreinte de son petit ami. Passant son bras derrière son dos, la main occupée à chercher celle d’Al, la jeune femme ne voulait pas le lâcher.

« Moi non plus, mais c'est la dernière fois que nous nous quittons, promis. »

Ainsi dans ses bras, la main désormais prisonnière, elle ferme les yeux pour y croire. Pour ne pas voir tous ses gens qui passent autour d’eux, jetant des regards embarrassés ou amusés. Pour croire que tout s’est arrêté.

« Je t'aime. »

Un sourire, émue, Cydna ne voulait définitivement pas partir. Alors elle lui murmure, au creux de son oreille, la même chose. Encore. Et encore. Et la voix résonne, la ramenant à la réalité. Elle serre la fermeture de ses yeux, comme si cela allait l’empêcher d’entendre cette femme lui dire qu’il était temps pour elle de tirer sa révérence.

Al s’écarte, la regardant droit dans ses yeux légèrement humides. Une bousculade, contact rompu, comme si tout était là pour leur faire comprendre que le séjour était finis, le rêve était finis, son quotidien ennuyant reprendra le dessus, ses collègues qui lui faisaient, dans l’immédiat, méchamment pensé aux dessinateurs inutiles qui étaient présents dans la base.

Alors bon gré malgré, elle s’avance vers son train, sans traîner les pieds mais le coeur aurait voulu l’y contraigner. Une dernière salutation à haute voix, un dernier contact, les mains se délient, elle se retourne, commence à monter. Une main sur l’épaule, un volte-face et des lèvres fougueuses scellent les siennes. Quelques dernières secondes, un répit. Séparation, Cydna sourit et dépose un petit paquet dans sa main, lui murmure “J’ai faillis oublier”, puis se retourne vers son transport après avoir déposé un baiser sur ses lèvres.

Fouillant dans son sac, elle rallume son téléphone, puis s’installe côté fenêtre de telle sorte à encore apercevoir son rouquin elle lui fait des signes, encore émue. Un homme s’installe à côté, elle n’y fait pas attention, tout ce qui l’importe c’est graver l’image d’Al sans sa mémoire, pour qu’elle se souvienne de ce séjour, qu’elle ne se dise pas que ce n’était qu’un rêve.

Départ du train, Cydna se pince les lèvres pour ne pas pleurer, et son téléphone vibre. Mais pas pour les dizaines de messages que ses collègues avaient larmoyants avaient laissé, pour cette application, si simple application, qui lui permettait de rester en contact avec lui. Des smiley cramoisies, un “tu me manques” déjà envoyé et voilà qu’il se met à changer violemment de sujet, la jeune femme ricane et son voisin ne put s’empêcher de s’en mêler.

« Votre petit-ami ?
- Hein ? Hm. Oui.
- C’est adorable. »

Elle rougit un peu, puis se concentre sur le flot de message que lui envoyait l’homme de son coeur. Ce n’est pas des mots d’amour, loin de là, ce n’est même pas adorable à vrai dire. C’est juste. Lui.

Alors pendant les 3 heures que durait son trajet - le passage du tunnel sous la manche en moins - ils discutèrent sur cette théorie, ou plutôt elle réagissait pour lui faire comprendre qu’elle lisait. C’était le coeur encore un peu peiné qu’elle alla sur son lieu de travail. Apostrophée de partout, harcelée de questions sur les marches à suivre, ce n’est qu’à la fin de la journée qu’on lui demanda comment s’était passé son séjour. Épuisée, elle laissa ses paroles répondre à sa place sans réfléchir, et fut alors encore plus harcelée pour avoir tous les détails sur comment ça s’était fait.

Enfin arrivée chez elle, elle balança son sac sur son canapé et s’installa en face de son ordinateur, l’alluma et mis en marche l’application qui clignotait déjà orange.

C’était reparti pour une longue discussion par ordinateur interposés.
Vivement son anniversaire.
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