La Mosaïque
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Ven 28 Nov - 18:47
Qui n'a jamais souhaité être son contraire ?
De tout son corps s'extraire ;
D'effacer l'âme que l'on est,
Inverser sa personnalité ?
Le garçon était un énergumène
Animé par des pensées malsaines.
Moqueur, insolent
Il ne s'amusait que lorsqu'il faisait l'arrogant.
Briser des cœurs,
Bouleverser les mœurs,
Pour s'occuper, se mettre en péril
Et en ressortir avec un sourire puéril.
Le garçon était un démon
Pourtant il sentait en lui une profonde affliction.
De la débauche et de l’obscénité,
Il avait finit par se lasser.
Un jour quelque chose l'emporta,
Et jusqu'à son existence on oublia.
On ne regretta pas cette personne immonde,
Il faisait désormais partie d'un autre monde.
Ceci n'a rien de poétique. C'est juste des mots qui riment. Ne vous embêtez pas à compter les syllabes et les vers, je ne l'ai moi même pas fais. *HONTE.*
De tout son corps s'extraire ;
D'effacer l'âme que l'on est,
Inverser sa personnalité ?
Le garçon était un énergumène
Animé par des pensées malsaines.
Moqueur, insolent
Il ne s'amusait que lorsqu'il faisait l'arrogant.
Briser des cœurs,
Bouleverser les mœurs,
Pour s'occuper, se mettre en péril
Et en ressortir avec un sourire puéril.
Le garçon était un démon
Pourtant il sentait en lui une profonde affliction.
De la débauche et de l’obscénité,
Il avait finit par se lasser.
Un jour quelque chose l'emporta,
Et jusqu'à son existence on oublia.
On ne regretta pas cette personne immonde,
Il faisait désormais partie d'un autre monde.
Ceci n'a rien de poétique. C'est juste des mots qui riment. Ne vous embêtez pas à compter les syllabes et les vers, je ne l'ai moi même pas fais. *HONTE.*
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Ven 28 Nov - 19:22
Il faisait désormais partie d'un autre monde, le souvenir de celle qu'elle était. Laissé sans sépulture en pâture aux vautours, aux tourbières et aux années. Qui était-elle jadis, pourrait-elle l'être, désormais? De vagues relents putrides faisaient écho dans ses pensées, faisant survivre une vague idée, trop confuse encore pour être décrite ou nommée.
- Spoiler:
- un seul mot, allez, c'est cadeau
C'est pas exactement un souvenir(sinon j'aurais écrit « me voilààà »), mais ça s'inscrit dans la réflexion qui va mener à ces souvenirs, alors... Je me permets de mettre ça.
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Dim 30 Nov - 13:52
Nommée Zoe, la voisine de classe de deuxième année d'Al était plutôt dans le genre discrète. Des cheveux noirs courts et bouclés qui retombaient en grande partie sur ses yeux clairs, un petit nez trop arrondi qui paraissait pouvoir être pressé tel un bouton lorsqu'il n'était pas planqué dans un col ou dans un bouquin. Ses tenues toujours bien repassées. Sa posture assise si droite. Au premier rang juste à côté de lui, il ne l'avait en réalité jamais vue lever la main une seule fois pour répondre aux questions, quand bien même la réponse était écrite en lettres capitales sur son cahier. Comme beaucoup, en fait.
Mais ils ne passaient absolument pas leurs journées à se lancer des regards globuleux de temps à autre, sans bouger un seul petit doigt sauf pour écrire ce qui était au tableau. D'aussi longtemps qu'il s'en souvienne, Zoe était la première fille à l'avoir fait rougir comme une écrevisse. Il avait longuement étudié ses courbes capilaires et spéculé sur les formes géométriques qui pouvaient être formées avec tous les grains de beauté que sa voisine possédait. Sans aller jusqu'à prendre son compas pour mesurer le rayon de son visage, il savait que Zoe en avait un très rond. Comme son nez. Comme ses doigts. Comme le capuchon de son stylo à encre.
Outre sa beauté qui sans nulle doute ne défiait les lois de l'apesanteur que dans les yeux de notre matheux en puissance, Zoe avait la personnalité d'un paresseux. Souvent à regarder le vide, à ne rien faire, à écouter les gens d'une oreille une partie du temps et à être dans la lune le reste (qui a crié Dolly dans la salle ?). Ses paroles étaient des murmures que le brouhaha d'une classe avait tôt fait d'emporter ; seul le premier rang parvenait à ouïr quelque chose lorsqu'elle présentait ses exposés. Pourtant, lorsqu'il réussissait à l'entendre, le pré-adolescent qu'était Al trouvait sa camarade de classe absolument magnifique - presque autant que toutes les formes géométriques qui la constituaient. C'est en l'espionnant tout à fait discrètement qu'il apprit pourquoi elle participait si peu alors qu'elle parlait si joliment.
Et comme cela qu'il s'était mis à passer plusieurs de ses soirées au club de chorale. Si. Complètement sous le charme, il était resté un premier jour sur les bancs de la salle à faire ses exercices de mathématiques tout en écoutant les voix s'élever et répêter. À la toute fin, pourtant, elle avait trottiné jusqu'à lui. Un petit sourire sur les lèvres. Sa petite main rondelette si serrée qu'elle en froissait les feuilles.
« Heu, je.. Tu veux essayer ? Il. Reste de la place.
- Hm.... »
Hésitation. Regard tendre vers les devoirs à faire. Regard oblique vers les choristes. Pensée profonde pour sa voix de casserole usée. Retour vers ces petits yeux clairs qui le suppliaient. Quelques secondes de réflexion supplémentaire avant de se lever.
À vrai dire, il se souvenait encore du spectacle de fin d'année, à s'en demander s'il pouvait ne serait-ce que l'oublier. Ses cousines qui riaient à s'en étouffer. Son frère qui les suivait. Ses parents qui tenaient fermement la caméra en vérifiant chaque seconde qu'elle enregistrait bien. Ses camarades de classe qui lui faisaient des clins d'oeil en complimentant la performance d'un air amusé. Le club de chorale qui le félicitait. Ses cordes vocales qui souffraient. Le sourire de Zoe à la fin. Le verre d'eau qu'elle lui avait apporté.
Puis sa moue attristée lorsqu'elle lui annonça son déménagement imminent en France. Le dernier regard qu'ils échangèrent avant qu'elle ne lui dise au revoir. Le poing qu'il cogna contre le mur lorsqu'il réalisa qu'il avait oublié de lui demander son numéro. La chaise vide à côté de lui au retour des vacances. Le nouveau camarade qu'on y avait collé. Les mois sans nouvelle de Zoe.
La fin de son premier amour. Enfin. En étaient-ils vraiment arrivés jusque là ?
Mais ils ne passaient absolument pas leurs journées à se lancer des regards globuleux de temps à autre, sans bouger un seul petit doigt sauf pour écrire ce qui était au tableau. D'aussi longtemps qu'il s'en souvienne, Zoe était la première fille à l'avoir fait rougir comme une écrevisse. Il avait longuement étudié ses courbes capilaires et spéculé sur les formes géométriques qui pouvaient être formées avec tous les grains de beauté que sa voisine possédait. Sans aller jusqu'à prendre son compas pour mesurer le rayon de son visage, il savait que Zoe en avait un très rond. Comme son nez. Comme ses doigts. Comme le capuchon de son stylo à encre.
Outre sa beauté qui sans nulle doute ne défiait les lois de l'apesanteur que dans les yeux de notre matheux en puissance, Zoe avait la personnalité d'un paresseux. Souvent à regarder le vide, à ne rien faire, à écouter les gens d'une oreille une partie du temps et à être dans la lune le reste (qui a crié Dolly dans la salle ?). Ses paroles étaient des murmures que le brouhaha d'une classe avait tôt fait d'emporter ; seul le premier rang parvenait à ouïr quelque chose lorsqu'elle présentait ses exposés. Pourtant, lorsqu'il réussissait à l'entendre, le pré-adolescent qu'était Al trouvait sa camarade de classe absolument magnifique - presque autant que toutes les formes géométriques qui la constituaient. C'est en l'espionnant tout à fait discrètement qu'il apprit pourquoi elle participait si peu alors qu'elle parlait si joliment.
Et comme cela qu'il s'était mis à passer plusieurs de ses soirées au club de chorale. Si. Complètement sous le charme, il était resté un premier jour sur les bancs de la salle à faire ses exercices de mathématiques tout en écoutant les voix s'élever et répêter. À la toute fin, pourtant, elle avait trottiné jusqu'à lui. Un petit sourire sur les lèvres. Sa petite main rondelette si serrée qu'elle en froissait les feuilles.
« Heu, je.. Tu veux essayer ? Il. Reste de la place.
- Hm.... »
Hésitation. Regard tendre vers les devoirs à faire. Regard oblique vers les choristes. Pensée profonde pour sa voix de casserole usée. Retour vers ces petits yeux clairs qui le suppliaient. Quelques secondes de réflexion supplémentaire avant de se lever.
À vrai dire, il se souvenait encore du spectacle de fin d'année, à s'en demander s'il pouvait ne serait-ce que l'oublier. Ses cousines qui riaient à s'en étouffer. Son frère qui les suivait. Ses parents qui tenaient fermement la caméra en vérifiant chaque seconde qu'elle enregistrait bien. Ses camarades de classe qui lui faisaient des clins d'oeil en complimentant la performance d'un air amusé. Le club de chorale qui le félicitait. Ses cordes vocales qui souffraient. Le sourire de Zoe à la fin. Le verre d'eau qu'elle lui avait apporté.
Puis sa moue attristée lorsqu'elle lui annonça son déménagement imminent en France. Le dernier regard qu'ils échangèrent avant qu'elle ne lui dise au revoir. Le poing qu'il cogna contre le mur lorsqu'il réalisa qu'il avait oublié de lui demander son numéro. La chaise vide à côté de lui au retour des vacances. Le nouveau camarade qu'on y avait collé. Les mois sans nouvelle de Zoe.
La fin de son premier amour. Enfin. En étaient-ils vraiment arrivés jusque là ?
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Dim 30 Nov - 22:51
En étaient-ils vraiment arrivés jusque là ?
« Le Strömklubb de Stockholm, les gars! »
Penchés, immobiles, sur l'ordinateur poussiéreux, les adolescents souriaient jusque de leurs yeux.
« Les gars, vous réalisez cette veine?
- Des gens vont payer pour nous voir!
- On sera une putain de scène!
- J'arrive toujours pas à y croire!
- Faut leur en mettre plein la vue!
- Alors, te mets pas torse nu.
- Ouais, toi, par contre, Lillemor...
- Je vais te faire bouffer ton médiator!
- ...Sten, laissons-les donc s'étriper, et parlons de ce qu'on va jouer.
- Bonne idée. Fais voir tes dernières compos?
- Euh, nah, c'est vraiment pas beau.
- Oh, ça doit pas être une catastrophe. T'as tendance à vouloir rivaliser avec... Comment il s'appelle, Olof?...
- ... Lagercrantz? Je préfère Gunnar Ekelöf et ses...
- On s'en fout, Gun, on est pas là pour les pomper! Quand les deux autres arrêteront de se bastonner, on pensera sérieusement à ce qu'on va présenter, mais si tu nous fais une Tor, toi aussi, c'est mort. »
Elle eut un drôle de rire que ses yeux ne suivaient pas.
« C'est bon, Sten, t'énerves pas. »
« Le Strömklubb de Stockholm, les gars! »
Penchés, immobiles, sur l'ordinateur poussiéreux, les adolescents souriaient jusque de leurs yeux.
« Les gars, vous réalisez cette veine?
- Des gens vont payer pour nous voir!
- On sera une putain de scène!
- J'arrive toujours pas à y croire!
- Faut leur en mettre plein la vue!
- Alors, te mets pas torse nu.
- Ouais, toi, par contre, Lillemor...
- Je vais te faire bouffer ton médiator!
- ...Sten, laissons-les donc s'étriper, et parlons de ce qu'on va jouer.
- Bonne idée. Fais voir tes dernières compos?
- Euh, nah, c'est vraiment pas beau.
- Oh, ça doit pas être une catastrophe. T'as tendance à vouloir rivaliser avec... Comment il s'appelle, Olof?...
- ... Lagercrantz? Je préfère Gunnar Ekelöf et ses...
- On s'en fout, Gun, on est pas là pour les pomper! Quand les deux autres arrêteront de se bastonner, on pensera sérieusement à ce qu'on va présenter, mais si tu nous fais une Tor, toi aussi, c'est mort. »
Elle eut un drôle de rire que ses yeux ne suivaient pas.
« C'est bon, Sten, t'énerves pas. »
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Lun 1 Déc - 19:36
« T'énerves pas va. »
La brunette ne répondit à son amie que par un « Humph » à peine soupiré, sans aucun regard. Cela faisait déjà quelques minutes qu'elles attendaient toute deux que le magnifique transport qu'était le bus vienne les récolter pour leur permettre d'atterrir près de chez la troisième du groupe. La quatrième du quatuor était déjà à destination, il ne manquait plus que les deux retardataires qui, habitant dans le même coin, arrivaient toujours en même temps, et donc souvent en retard.
« On rate toujours le bus, tu devrais prendre moins de temps pour te préparer... »
- Et toi plus! »
La râleuse tiquait du sourcil tandis que sa camarade pouffait, elle avait après tout l'habitude de voir le manque de réaction au quotidien de la demoiselle qui lui tenait compagnie. Et cela l'amusait toujours autant, ce n'était pas pour rien qu'on la taquinait. Soit on tentait de lui faire émettre un quelconque tic, soit on arrivait à la rendre aussi rouge qu'une tomate et à lui faire balbutier une suite de mots sans sens.
« Allez, il doit bien y avoir un bus à cette heure-ci...
- Il y en avait un, dix minutes plus tôt...
- Oh, tu vas pas le répéter toute la journée hein! »
A son tour, la brunette émit un pouffement et afficha un faible sourire, marquant son sarcasme victorieux. Mais son amie criait vengeance, et ainsi, comme toujours, l'obtint-elle.
« Tu veux qu'on parle de retard?
- Hmm?
- Le garçon du premier rang ♪?
- Q-Qu... »
S'il y avait bien une corde à laquelle il ne fallait pas toucher avec la râleuse, c'était celle-ci, et ses amies le savaient parfaitement. Son visage se couvrit d'un rouge faible, mais elle se reteint de partir en sucette et se contenta de faire la moue pour les secondes à suivre. Bien vite elle lâcha prise, reprenant la discussion en voyant le bus à l'horizon routier.
« Je l'aime bien...
- QUOI?! »
Il était rare, à la limite de l'impossible que la râleuse avoue ainsi posséder une affection quelconque pour une personne qui n'était pas du groupe, en particulier un être masculin. Pour la pauvre petite âme présente, le choc fut puissant.
La brunette ne répondit à son amie que par un « Humph » à peine soupiré, sans aucun regard. Cela faisait déjà quelques minutes qu'elles attendaient toute deux que le magnifique transport qu'était le bus vienne les récolter pour leur permettre d'atterrir près de chez la troisième du groupe. La quatrième du quatuor était déjà à destination, il ne manquait plus que les deux retardataires qui, habitant dans le même coin, arrivaient toujours en même temps, et donc souvent en retard.
« On rate toujours le bus, tu devrais prendre moins de temps pour te préparer... »
- Et toi plus! »
La râleuse tiquait du sourcil tandis que sa camarade pouffait, elle avait après tout l'habitude de voir le manque de réaction au quotidien de la demoiselle qui lui tenait compagnie. Et cela l'amusait toujours autant, ce n'était pas pour rien qu'on la taquinait. Soit on tentait de lui faire émettre un quelconque tic, soit on arrivait à la rendre aussi rouge qu'une tomate et à lui faire balbutier une suite de mots sans sens.
« Allez, il doit bien y avoir un bus à cette heure-ci...
- Il y en avait un, dix minutes plus tôt...
- Oh, tu vas pas le répéter toute la journée hein! »
A son tour, la brunette émit un pouffement et afficha un faible sourire, marquant son sarcasme victorieux. Mais son amie criait vengeance, et ainsi, comme toujours, l'obtint-elle.
« Tu veux qu'on parle de retard?
- Hmm?
- Le garçon du premier rang ♪?
- Q-Qu... »
S'il y avait bien une corde à laquelle il ne fallait pas toucher avec la râleuse, c'était celle-ci, et ses amies le savaient parfaitement. Son visage se couvrit d'un rouge faible, mais elle se reteint de partir en sucette et se contenta de faire la moue pour les secondes à suivre. Bien vite elle lâcha prise, reprenant la discussion en voyant le bus à l'horizon routier.
« Je l'aime bien...
- QUOI?! »
Il était rare, à la limite de l'impossible que la râleuse avoue ainsi posséder une affection quelconque pour une personne qui n'était pas du groupe, en particulier un être masculin. Pour la pauvre petite âme présente, le choc fut puissant.
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Lun 8 Déc - 21:18
Le choc fut puissant. Tu serras ton poing, désemparé. L'atmosphère était lourde, lourde, trop lourde. La vie s'était soudainement arrêtée. Tout avait cessé. Le chant des oiseaux, le brouhaha incessant des automobiles, le vent, la vie. Tu étais seul. Seul devant la route. Tes yeux gris reflétaient la terreur, le rouge sombre qui se propageait devant toi.
Qu'est-ce qu'il venait de se passer, droit devant toi ? Pourquoi ? Tu ne comprenais pas. D'habitude, ça n'arrivait qu'aux autres. Mais pas cette fois.
La journée avait pourtant bien commencé. C'était ton anniversaire. Tes vingt ans, quelque chose comme ça ? Tu étais sorti tôt de l'université avec une amie qui, pour je-ne-sais-quelle-raison, était restée pour pouvoir te raccompagner. Tu n'étais pas forcément proche d'elle, mais ... Tu sentais quelque chose. C'était cette émotion dont on parlait toujours dans les romans que tu dévorais, n'est-ce pas ?
Tu revoyais ce beau sourire qui avait traversé le monde d'un trait pour s'arrêter en pleine course : comme un oiseau qui s'élançait et retombait, ou comme le tonnerre qui grondait hier soir ou comme une vie des plus banales qui s'achevait banalement. À choisir, la dernière proposition était celle qui s'accordait le plus avec ... ça.
Ta tête tournait fortement, fortement, sans pouvoir s'arrêter. Pourtant, le monde était resté figé autour de toi. Pourtant, le silence était là. Tu te tenais la tête, à genoux, les yeux exorbités. Mais ta tête grondait, grondait, tes oreilles sifflaient, sifflaient. Tout hurlait, hurlait en toi mais tout restait silencieux, impassible, invisible. Comme tu l'avais toujours été.
Rien ne serait plus comme avant.
Qu'est-ce qu'il venait de se passer, droit devant toi ? Pourquoi ? Tu ne comprenais pas. D'habitude, ça n'arrivait qu'aux autres. Mais pas cette fois.
La journée avait pourtant bien commencé. C'était ton anniversaire. Tes vingt ans, quelque chose comme ça ? Tu étais sorti tôt de l'université avec une amie qui, pour je-ne-sais-quelle-raison, était restée pour pouvoir te raccompagner. Tu n'étais pas forcément proche d'elle, mais ... Tu sentais quelque chose. C'était cette émotion dont on parlait toujours dans les romans que tu dévorais, n'est-ce pas ?
Tu revoyais ce beau sourire qui avait traversé le monde d'un trait pour s'arrêter en pleine course : comme un oiseau qui s'élançait et retombait, ou comme le tonnerre qui grondait hier soir ou comme une vie des plus banales qui s'achevait banalement. À choisir, la dernière proposition était celle qui s'accordait le plus avec ... ça.
Ta tête tournait fortement, fortement, sans pouvoir s'arrêter. Pourtant, le monde était resté figé autour de toi. Pourtant, le silence était là. Tu te tenais la tête, à genoux, les yeux exorbités. Mais ta tête grondait, grondait, tes oreilles sifflaient, sifflaient. Tout hurlait, hurlait en toi mais tout restait silencieux, impassible, invisible. Comme tu l'avais toujours été.
Rien ne serait plus comme avant.
Invité
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Dim 21 Déc - 17:52
Rien ne serait plus comme avant.
Plus jamais ils ne la laisseraient faire la cuisine. Oh non. Ja-mais. Ils se demandaient tous depuis toujours comment ses plats pouvaient être si immondes, mais maintenant que Leevi savait cuisiner les lasagnes, les pâtes et un tas d'autres choses s'il avait la recette, grand-mère ne cuisinerait plus. Ils s'étaient accordés, tous ensemble, qu'ils trouveraient toujours un moyen, coûte que coûte. S'il fallait qu'ils s'unissent dans ce combat, ils le feraient. Si elle demandait la raison de leur volonté si obstinée de cuisiner, ils s'entendraient, trouveraient. Et même si elle leur demandait de laisser faire les deux petites, Souann et Elina, et de leur dicter la recette, avec patience, ils s'y colleraient.
Ils enterraient aujourd'hui la cause de leur crainte des vacances, et dès à présent, leurs souvenirs atroces de gâteaux au chocolat gélatineux, salés et à l'arrière goût avarié, ceux des pâtes molles, gluantes et affreusement collantes, ou encore ceux des plats indéfinissables, infâmes bouillasses amères, censées porter le nom de tomates farcies, soupe au poisson, nuggets ou quelques autres dénominations usurpées et traumatisantes.
Emus, les deux garçons étaient en ce moment sereins dans le véhicule qui les menaient vers l'ancien enfer, autrefois sources de violents caprices et d'heures entières à bouder et à se lamenter en tremblant. De temps à autre, ils jetaient des regards presque attendris à l'arrière, où les deux chiffes molles inertes étalés sur leur siège qui leur servaient de soeurs dormaient paisiblement.
Il faisait bon de se dire que plus jamais ils ne goûteraient à la cuisine de leur mamie, même si c'était faux, hélas.
Mais c'était néanmoins apaisant.
Plus jamais ils ne la laisseraient faire la cuisine. Oh non. Ja-mais. Ils se demandaient tous depuis toujours comment ses plats pouvaient être si immondes, mais maintenant que Leevi savait cuisiner les lasagnes, les pâtes et un tas d'autres choses s'il avait la recette, grand-mère ne cuisinerait plus. Ils s'étaient accordés, tous ensemble, qu'ils trouveraient toujours un moyen, coûte que coûte. S'il fallait qu'ils s'unissent dans ce combat, ils le feraient. Si elle demandait la raison de leur volonté si obstinée de cuisiner, ils s'entendraient, trouveraient. Et même si elle leur demandait de laisser faire les deux petites, Souann et Elina, et de leur dicter la recette, avec patience, ils s'y colleraient.
Ils enterraient aujourd'hui la cause de leur crainte des vacances, et dès à présent, leurs souvenirs atroces de gâteaux au chocolat gélatineux, salés et à l'arrière goût avarié, ceux des pâtes molles, gluantes et affreusement collantes, ou encore ceux des plats indéfinissables, infâmes bouillasses amères, censées porter le nom de tomates farcies, soupe au poisson, nuggets ou quelques autres dénominations usurpées et traumatisantes.
Emus, les deux garçons étaient en ce moment sereins dans le véhicule qui les menaient vers l'ancien enfer, autrefois sources de violents caprices et d'heures entières à bouder et à se lamenter en tremblant. De temps à autre, ils jetaient des regards presque attendris à l'arrière, où les deux chiffes molles inertes étalés sur leur siège qui leur servaient de soeurs dormaient paisiblement.
Il faisait bon de se dire que plus jamais ils ne goûteraient à la cuisine de leur mamie, même si c'était faux, hélas.
Mais c'était néanmoins apaisant.
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Dim 18 Jan - 15:01
« ... Men det var ändå lugnande. »
Gunnel se tut et leva les yeux vers son frère.
« Alors? »
Il plia le coin de la page du Mythe de Sisyphe en langue originale avec lequel il bataillait puis regarda sa petite sœur.
« Alors quoi?
- Alors, comment tu trouves?
- C'est intéressant. Mais pas très bien construit.
- ... Dans quelle mesure?
- Dans la mesure, répondit-il en abaissant les paupières et en se replongeant dans sa lecture, où tu ne respectes pas les contraintes que tu t'es imposées en décidant d'écrire une ballade.
- Soit. Je note. Pour le reste? »
Avec un soupir, Inge regarda à nouveau Gunnel.
« Pour le reste, tu t'y connais mieux en musique que moi, et tu sais mieux que moi ce que tu veux dire, alors laisse-moi seul à seul avec Camus, veux-tu? »
Et il tourna la première page.
Gunnel se tut et leva les yeux vers son frère.
« Alors? »
Il plia le coin de la page du Mythe de Sisyphe en langue originale avec lequel il bataillait puis regarda sa petite sœur.
« Alors quoi?
- Alors, comment tu trouves?
- C'est intéressant. Mais pas très bien construit.
- ... Dans quelle mesure?
- Dans la mesure, répondit-il en abaissant les paupières et en se replongeant dans sa lecture, où tu ne respectes pas les contraintes que tu t'es imposées en décidant d'écrire une ballade.
- Soit. Je note. Pour le reste? »
Avec un soupir, Inge regarda à nouveau Gunnel.
« Pour le reste, tu t'y connais mieux en musique que moi, et tu sais mieux que moi ce que tu veux dire, alors laisse-moi seul à seul avec Camus, veux-tu? »
Et il tourna la première page.
Invité
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Jeu 5 Nov - 9:19
Il tourna la première page.
Pas de doutes, l'histoire allait être aussi barbante que le présumait la couverture, avec son dessin débile de séducteur en habits de troubadour dessiné à la main. Non mais sérieusement ! Qui encore pourrait croire à des bêtises pareilles ? Ce qui plaisait aux filles, c'était les gros machos musclés et salaces, pas les gringalets déguisés en Robin des Bois qui utilisent leur tête. Comme si une nana allait préférer un poème à la con à un bon vieux cocard des familles !
Mais ça, c'était la faute de Jérémy. Encore et toujours Jérémy. C'était toujours sa faute quand Arthur se mettait dans des plans pas possibles. Et cette idée de cours, c'était bien son style. Qui d'autre pourrait croire qu'apprendre a gesticuler avec des rimes ferait craquer les filles ? Jérémy bien sûr. Jérémy et ses yeux émeraudes qui petillaient en expliquant que le cours de théâtre recherchait des figurants. Jérémy pour qui Arthur aurait fait n'importe quoi.
Les amis, ça rapporte que des ennuis.
Pas de doutes, l'histoire allait être aussi barbante que le présumait la couverture, avec son dessin débile de séducteur en habits de troubadour dessiné à la main. Non mais sérieusement ! Qui encore pourrait croire à des bêtises pareilles ? Ce qui plaisait aux filles, c'était les gros machos musclés et salaces, pas les gringalets déguisés en Robin des Bois qui utilisent leur tête. Comme si une nana allait préférer un poème à la con à un bon vieux cocard des familles !
Mais ça, c'était la faute de Jérémy. Encore et toujours Jérémy. C'était toujours sa faute quand Arthur se mettait dans des plans pas possibles. Et cette idée de cours, c'était bien son style. Qui d'autre pourrait croire qu'apprendre a gesticuler avec des rimes ferait craquer les filles ? Jérémy bien sûr. Jérémy et ses yeux émeraudes qui petillaient en expliquant que le cours de théâtre recherchait des figurants. Jérémy pour qui Arthur aurait fait n'importe quoi.
Les amis, ça rapporte que des ennuis.
Invité
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Jeu 5 Nov - 20:38
Les amis, ça rapporte que des ennuis.
On pourrait en faire une maxime. Un proverbe saisissant. Une constante universelle de l'univers, stipulant qu'on se retrouverait tous nécessairement dans une situation impliquant une conséquence non désirée, face aux yeux de bébé labrador d'un ami proche.
« Je te hais.
- Eh bien, moi qui croyais que tu aimais les mathématiques.. Serais-tu un littéraire inavoué ?
- Jamais. Mais il y a une différence entre aimer les mathématiques et souffrir de sa passion pendant deux heures.. »
Pourtant, Charles avait eu l'idée du siècle. Ou plutôt, quelque chose qui partait d'une bonne attention et n'était, il fallait l'avouer, pas idiot du tout. Ils fixaient ce maigre billet de 30£ négligemment posé sur la table basse qui les séparait, à moins d'un triple-décimètre de la pizza qu'ils dégustaient.
« Ce ne sont pas les primitives qui vont payer ton nouvel ordinateur, à mon humble avis.
- Certes...
- Ça t'a tant traumatisé que ça ? »
En guise de réponse, le rouquin grimaça et s'avachit un peu plus dans son siège. Mort cérébrale. Il était plus de huit heures du soir, mais c'était à peine s'il avait l'énergie de jouer à quoi que ce soit. Par contre, au vu des rires incessants de Charles, celui-ci était prêt à recommencer cinq fois d'affilée. Ou peut-être n'était-ce qu'une autre forme de fatigue, celle qui rend légèrement ivre, celle qui fait tenir debout pour ne pas perdre la face.
« Vois le point positif. Quand je raconterai partout que tu fais du soutien scolaire à des gamins de huit ans, ils vont se dire que tu n'es pas si crevard que ça.
- Meurs. »
La conversation tournait à sens unique. Entre l'hilarité de l'un et la sécheresse de l'autre, sans que l'un de deux participants ne parvienne à faire taire son interlocuteur. Une scène entrecoupée par les bouchées de 4 fromages et la musique métalleux émise en fond par l'ordinateur.
« C'est parce qu'ils se sont amusés avec ton "matériel professionnel" et ont manqué de casser Tim ?
- Non, Jack. Tim, c'est le papier millimétré.
- Pardon, c'est vrai qu'ils ne sont pas interchangeables. »
Un long regard noir tenta de mettre fin aux jours du blond. C'était pourtant simple, il n'y en avait qu'une dizaine et tous portaient des prénoms proches de la monosyllabe. D'autant qu'Al avait la vague impression que l'on se moquait de lui alors que Charles avait au moins autant de lubies étranges.
« On peut toujours parler de ton élevage d'escargots...
- Ce n'est pas un élevage, mais une étude scientifique...
- D'où le classeur rempli de photographies à leur effigie, tu vas me dire ? »
Cette fois, les deux jeunes hommes se fixèrent avec insistance.
Il n'y avait qu'une seule façon de régler le conflit.
(possibilité de mettre au présent, bien sûr, en espérant que ça inspire un tant soit peu)
On pourrait en faire une maxime. Un proverbe saisissant. Une constante universelle de l'univers, stipulant qu'on se retrouverait tous nécessairement dans une situation impliquant une conséquence non désirée, face aux yeux de bébé labrador d'un ami proche.
« Je te hais.
- Eh bien, moi qui croyais que tu aimais les mathématiques.. Serais-tu un littéraire inavoué ?
- Jamais. Mais il y a une différence entre aimer les mathématiques et souffrir de sa passion pendant deux heures.. »
Pourtant, Charles avait eu l'idée du siècle. Ou plutôt, quelque chose qui partait d'une bonne attention et n'était, il fallait l'avouer, pas idiot du tout. Ils fixaient ce maigre billet de 30£ négligemment posé sur la table basse qui les séparait, à moins d'un triple-décimètre de la pizza qu'ils dégustaient.
« Ce ne sont pas les primitives qui vont payer ton nouvel ordinateur, à mon humble avis.
- Certes...
- Ça t'a tant traumatisé que ça ? »
En guise de réponse, le rouquin grimaça et s'avachit un peu plus dans son siège. Mort cérébrale. Il était plus de huit heures du soir, mais c'était à peine s'il avait l'énergie de jouer à quoi que ce soit. Par contre, au vu des rires incessants de Charles, celui-ci était prêt à recommencer cinq fois d'affilée. Ou peut-être n'était-ce qu'une autre forme de fatigue, celle qui rend légèrement ivre, celle qui fait tenir debout pour ne pas perdre la face.
« Vois le point positif. Quand je raconterai partout que tu fais du soutien scolaire à des gamins de huit ans, ils vont se dire que tu n'es pas si crevard que ça.
- Meurs. »
La conversation tournait à sens unique. Entre l'hilarité de l'un et la sécheresse de l'autre, sans que l'un de deux participants ne parvienne à faire taire son interlocuteur. Une scène entrecoupée par les bouchées de 4 fromages et la musique métalleux émise en fond par l'ordinateur.
« C'est parce qu'ils se sont amusés avec ton "matériel professionnel" et ont manqué de casser Tim ?
- Non, Jack. Tim, c'est le papier millimétré.
- Pardon, c'est vrai qu'ils ne sont pas interchangeables. »
Un long regard noir tenta de mettre fin aux jours du blond. C'était pourtant simple, il n'y en avait qu'une dizaine et tous portaient des prénoms proches de la monosyllabe. D'autant qu'Al avait la vague impression que l'on se moquait de lui alors que Charles avait au moins autant de lubies étranges.
« On peut toujours parler de ton élevage d'escargots...
- Ce n'est pas un élevage, mais une étude scientifique...
- D'où le classeur rempli de photographies à leur effigie, tu vas me dire ? »
Cette fois, les deux jeunes hommes se fixèrent avec insistance.
Il n'y avait qu'une seule façon de régler le conflit.
(possibilité de mettre au présent, bien sûr, en espérant que ça inspire un tant soit peu)
Invité
Invité
Ven 6 Nov - 9:36
Il n'y avait qu'une façon de régler le conflit.
Du moins, selon le Chevalier-Poète.Et naturellement, c'était la plus débile : provoquer en duel de poésie le vieux comte Däiwel.
L'adolescent boutonneux soupira excédé, reposant l'ouvrage avec violence. Mais quelle connerie ! Il avait un arc, pourquoi ne tuait-il pas le comte en douce en accusant les villageois ? Ces crétins de villageois qui passaient leur temps à le traiter de voleur alors qu'il se cassait le cul à diminuer les impôts ! Arthur les aurait déjà tous fait pendre ou décapiter pour l'exemple. Mais Arthur n'était pas le valeureux et honnête Chevalier Maximilian, il était un simple adolescent au biceps flasque et au teint de zombie. Sa guerre n'était pas contre la cruauté et l'injustice, mais contre des zombies malfaisants et les interros surprise. Et surtout, surtout... Arthur gagnait plus souvent la Ligue Pokémon que le sourire d'une fille, quand ce salopard de Maximilian avait toutes les filles à papa à son bras d'un claquement de doigt. Bref, Arthur rageait dans son coin sur ce bellâtre d'encre, que même Jérémy trouvait "classe, frais et trop rusé".
Mais heureusement, Arthur allait jouer un de ces cons de paysans, et ne verrait donc pas la majorité des succès du personnage principal, joué sans nul doute par le bad boy du lycée, qui attirait des étudiantes de la fac jusqu'aux minus de sixièmes avec leurs visages de gamines. De toutes facons, tout lui réussissait, a cette montagne de muscles dorés et à la gueule d'ange; même ses parents s'étaient donnés le mot pour être riches. Comme si ça ne suffisait pas qu'il ait un physique a couper le souffle, il lui fallait des yeux bleu glacial et un héritage conséquent. Et il allait bien sûr avoir le beau rôle, et Jérémy serait aux anges devant lui.
Arthur envoya valser, pour la forme, son classeur. Les anneaux, excédés de ces mois de mauvais traitements, se tordirent un peu plus contre le mur, libérant leur précieux paquetage de feuilles quadrillés, qui tombèrent en un tas desordonné, pareilles aux plumes d'une colombe tuée en plein vol. Au comble de l'agacement, Arthur sortit en claquant la porte de sa chambre. Une réplique, qui fit d'ailleurs tomber, au grand désarroi de sa mère, le cocker en porcelaine, lui fit comprendre que son fils était sorti dehors.
Heureusement que son père n'était pas là.
Du moins, selon le Chevalier-Poète.Et naturellement, c'était la plus débile : provoquer en duel de poésie le vieux comte Däiwel.
L'adolescent boutonneux soupira excédé, reposant l'ouvrage avec violence. Mais quelle connerie ! Il avait un arc, pourquoi ne tuait-il pas le comte en douce en accusant les villageois ? Ces crétins de villageois qui passaient leur temps à le traiter de voleur alors qu'il se cassait le cul à diminuer les impôts ! Arthur les aurait déjà tous fait pendre ou décapiter pour l'exemple. Mais Arthur n'était pas le valeureux et honnête Chevalier Maximilian, il était un simple adolescent au biceps flasque et au teint de zombie. Sa guerre n'était pas contre la cruauté et l'injustice, mais contre des zombies malfaisants et les interros surprise. Et surtout, surtout... Arthur gagnait plus souvent la Ligue Pokémon que le sourire d'une fille, quand ce salopard de Maximilian avait toutes les filles à papa à son bras d'un claquement de doigt. Bref, Arthur rageait dans son coin sur ce bellâtre d'encre, que même Jérémy trouvait "classe, frais et trop rusé".
Mais heureusement, Arthur allait jouer un de ces cons de paysans, et ne verrait donc pas la majorité des succès du personnage principal, joué sans nul doute par le bad boy du lycée, qui attirait des étudiantes de la fac jusqu'aux minus de sixièmes avec leurs visages de gamines. De toutes facons, tout lui réussissait, a cette montagne de muscles dorés et à la gueule d'ange; même ses parents s'étaient donnés le mot pour être riches. Comme si ça ne suffisait pas qu'il ait un physique a couper le souffle, il lui fallait des yeux bleu glacial et un héritage conséquent. Et il allait bien sûr avoir le beau rôle, et Jérémy serait aux anges devant lui.
Arthur envoya valser, pour la forme, son classeur. Les anneaux, excédés de ces mois de mauvais traitements, se tordirent un peu plus contre le mur, libérant leur précieux paquetage de feuilles quadrillés, qui tombèrent en un tas desordonné, pareilles aux plumes d'une colombe tuée en plein vol. Au comble de l'agacement, Arthur sortit en claquant la porte de sa chambre. Une réplique, qui fit d'ailleurs tomber, au grand désarroi de sa mère, le cocker en porcelaine, lui fit comprendre que son fils était sorti dehors.
Heureusement que son père n'était pas là.
Invité
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Sam 2 Avr - 22:38
Heureusement que son père n'était pas là.
Heureusement que sa mère n'était pas là.
Dommage qu'on ne puisse pas en dire autant de son frère.
« Noah, dégage !
- Je te dérange ?
- Oui.
- Parfait. »
Elle leva les yeux au ciel et augmenta le volume de sa musique, ses écouteurs toujours vissés dans les oreilles. Pourquoi ne pouvait-elle pas profiter d'un peu de tranquillité, pour une fois ? Il fallait toujours que son crétin de frère vienne se mêler de ses affaires aux mauvais moments.
« Tu ne devrais pas écouter ça, ça va te faire encore plus déprimer, vu la qualité de la musique…
- Retourne jouer de la guitare et fous moi la paix.
- Si je joue de la guitare, ça t'aidera à oublier tes soucis ?
- Parce que tu fais des références à l'humour français, toi, maintenant ?
- Eh ouais, ça s'appelle la culture…
- La culture ? C'est bien toi qui me parle de culture ? Il manquerait plus que tu fasses preuve de sérieux…
- Eh bien, tu ne crois pas si bien dire… »
Elle lui jeta un regard perplexe. Noah ? Sérieux ? Ça, ce serait la meilleur ! Son frère était toujours le premier à sortir n'importe quelle ânerie, quelque soit la situation. N'était-ce pas lui qui trouvait toujours le moyen de sortir une réflexion sarcastique ou un jeu de mots douteux dans les pires contextes possibles ? Que pourrait-il bien lui dire de sérieux ?
« Je t'ai entendu pleurer hier soir… »
Elle sursauta, elle ne s'attendait pas à une telle attaque en traître. Il l'avait entendue ? Ce n'était pas comme si elle avait essayé de se faire remarquer, pourtant… Elle avait juste eu besoin de relâcher un peu de pression, aussi silencieusement que possible. Elle ne pensait pas que quelqu'un l'aurait remarqué…
« T'as dû mal entendre.
- J'ai aussi mal entendu avant-hier soir.
- C'était probablement une illusion auditive.
- Drew…
- Oui, c'est bien mon nom. Au bout de seize ans d'existence, tu as fini par le retenir. Bravo »
Pitié. Elle ne tenait absolument pas à s'engager sur ce terrain.
« Tu n'es pas obligée de tout garder pour toi, tu sais ?
- Je n'ai aucun problème.
- Tu avais les yeux rouges ce matin.
- C'était la fatigue.
- Tu souris encore moins que d'habitude…
- Je ne souris jamais, même en temps normal.
- Tu n'as même pas réagi à toutes mes jeux de mots pourris, à table.
- J'aurais dû ? »
Elle se sentait de moins en moins à l'aise. Noah était peut-être un crétin, mais c'était un crétin doué pour les détails. Si elle se débrouillait toujours pour trouver une excuse devant ses parents, elle n'avait jamais réussi à mentir à son frère.
« Bon. J'ai compris. Tu ne veux pas en parler, hein ?
- T'as deviné ça tout seul ou il t'a fallu de l'aide ?
- Tu as peur de te mettre à pleurer devant moi ?
- Ça n'arriverait pas…
- Tu penses peut-être que je suis con, et tu n'as sûrement pas tort à ce sujet, mais il m'arrive quand même parfois de pouvoir écouter ou conseiller les gens, tu sais…
- Je sais. »
Cette discussion était franchement gênante. Elle ne pouvait pas lui mentir convenablement, et il ne quitterait pas la pièce avant d'en savoir plus.
« Tu t'es prise un râteau ?
- Non.
- Tu t'es disputée avec un de tes potes ?
- Non.
- Tu as dépassé en faisant du coloriage ?
- Noah…
- Eh bah ça va, ça doit pas être si grave alors !
- T'es con.
- Je sais. Je te l'avais dit.
- Et têtu, en plus.
- C'est de famille…
- Depuis quand tu t'inquiètes pour moi ? Je vais bien, tu sais…
- Tu veux que je te refasses le listing de tout ce qui prouve le contraire ?
- Crève.
- Merci de ta proposition, mais je préférerais éviter. »
Il finirait bien par craquer.
Heureusement que sa mère n'était pas là.
Dommage qu'on ne puisse pas en dire autant de son frère.
« Noah, dégage !
- Je te dérange ?
- Oui.
- Parfait. »
Elle leva les yeux au ciel et augmenta le volume de sa musique, ses écouteurs toujours vissés dans les oreilles. Pourquoi ne pouvait-elle pas profiter d'un peu de tranquillité, pour une fois ? Il fallait toujours que son crétin de frère vienne se mêler de ses affaires aux mauvais moments.
« Tu ne devrais pas écouter ça, ça va te faire encore plus déprimer, vu la qualité de la musique…
- Retourne jouer de la guitare et fous moi la paix.
- Si je joue de la guitare, ça t'aidera à oublier tes soucis ?
- Parce que tu fais des références à l'humour français, toi, maintenant ?
- Eh ouais, ça s'appelle la culture…
- La culture ? C'est bien toi qui me parle de culture ? Il manquerait plus que tu fasses preuve de sérieux…
- Eh bien, tu ne crois pas si bien dire… »
Elle lui jeta un regard perplexe. Noah ? Sérieux ? Ça, ce serait la meilleur ! Son frère était toujours le premier à sortir n'importe quelle ânerie, quelque soit la situation. N'était-ce pas lui qui trouvait toujours le moyen de sortir une réflexion sarcastique ou un jeu de mots douteux dans les pires contextes possibles ? Que pourrait-il bien lui dire de sérieux ?
« Je t'ai entendu pleurer hier soir… »
Elle sursauta, elle ne s'attendait pas à une telle attaque en traître. Il l'avait entendue ? Ce n'était pas comme si elle avait essayé de se faire remarquer, pourtant… Elle avait juste eu besoin de relâcher un peu de pression, aussi silencieusement que possible. Elle ne pensait pas que quelqu'un l'aurait remarqué…
« T'as dû mal entendre.
- J'ai aussi mal entendu avant-hier soir.
- C'était probablement une illusion auditive.
- Drew…
- Oui, c'est bien mon nom. Au bout de seize ans d'existence, tu as fini par le retenir. Bravo »
Pitié. Elle ne tenait absolument pas à s'engager sur ce terrain.
« Tu n'es pas obligée de tout garder pour toi, tu sais ?
- Je n'ai aucun problème.
- Tu avais les yeux rouges ce matin.
- C'était la fatigue.
- Tu souris encore moins que d'habitude…
- Je ne souris jamais, même en temps normal.
- Tu n'as même pas réagi à toutes mes jeux de mots pourris, à table.
- J'aurais dû ? »
Elle se sentait de moins en moins à l'aise. Noah était peut-être un crétin, mais c'était un crétin doué pour les détails. Si elle se débrouillait toujours pour trouver une excuse devant ses parents, elle n'avait jamais réussi à mentir à son frère.
« Bon. J'ai compris. Tu ne veux pas en parler, hein ?
- T'as deviné ça tout seul ou il t'a fallu de l'aide ?
- Tu as peur de te mettre à pleurer devant moi ?
- Ça n'arriverait pas…
- Tu penses peut-être que je suis con, et tu n'as sûrement pas tort à ce sujet, mais il m'arrive quand même parfois de pouvoir écouter ou conseiller les gens, tu sais…
- Je sais. »
Cette discussion était franchement gênante. Elle ne pouvait pas lui mentir convenablement, et il ne quitterait pas la pièce avant d'en savoir plus.
« Tu t'es prise un râteau ?
- Non.
- Tu t'es disputée avec un de tes potes ?
- Non.
- Tu as dépassé en faisant du coloriage ?
- Noah…
- Eh bah ça va, ça doit pas être si grave alors !
- T'es con.
- Je sais. Je te l'avais dit.
- Et têtu, en plus.
- C'est de famille…
- Depuis quand tu t'inquiètes pour moi ? Je vais bien, tu sais…
- Tu veux que je te refasses le listing de tout ce qui prouve le contraire ?
- Crève.
- Merci de ta proposition, mais je préférerais éviter. »
Il finirait bien par craquer.
Invité
Invité
Sam 2 Avr - 23:41
Il finirait bien par craquer.
« Juste cinq minutes...
- Fois dix ? C'est mort. »
Al avait à la place des pupilles deux petits yeux de chaton comme seuls les gamins étaient capables d'en faire en présence d'un objet qu'ils convoitaient. Et face à lui, au regard sévère, un grand frère qui n'avait aucunement l'intention de se faire avoir par son cadet de six ans.
« C'est MA console.
- Maman a dit que je pouvais y jouer aussi.
- Seulement quand j'y touche pas... Et puis t'as pas des devoirs ?
- Elle a justement dit que tu...
- Ok, et t'as pas plutôt envie d'aller jouer avec tes amis dehors ?
- ....
- ....
- Et toi ?
- Ils sont pas.... disponibles.
- Les miens aussi. »
Une série de regards plus loin, faisant entendre qu'ils avaient tous les deux l'intention de passer l'après-midi à jouer sans pause sur la vieille télévision qui traînait dans la chambre de Bart, l'aîné reprit la parole :
« Bon, au pire, t'as qu'à aller jouer avec... Je sais pas, moi, ta calculatrice. Tu lui donnes un petit nom et tu parles avec, comme ça tu pourras même dire à maman que t'as une copine..
- Pffff. »
Bougon, le petit roux lança un regard emplit de haine et partit en claquant la porte à la recherche de sa mère ou de sa game boy qui devait traîner dans un coin. Il échappait ainsi à la mine parfaitement dépitée du brun, qui se demandait sérieusement ce qu'allait devenir cette teigne binoclarde. Sûrement pas un matheux passionné en tout cas...
De toute façon, les grands racontent toujours n'importe quoi.
« Juste cinq minutes...
- Fois dix ? C'est mort. »
Al avait à la place des pupilles deux petits yeux de chaton comme seuls les gamins étaient capables d'en faire en présence d'un objet qu'ils convoitaient. Et face à lui, au regard sévère, un grand frère qui n'avait aucunement l'intention de se faire avoir par son cadet de six ans.
« C'est MA console.
- Maman a dit que je pouvais y jouer aussi.
- Seulement quand j'y touche pas... Et puis t'as pas des devoirs ?
- Elle a justement dit que tu...
- Ok, et t'as pas plutôt envie d'aller jouer avec tes amis dehors ?
- ....
- ....
- Et toi ?
- Ils sont pas.... disponibles.
- Les miens aussi. »
Une série de regards plus loin, faisant entendre qu'ils avaient tous les deux l'intention de passer l'après-midi à jouer sans pause sur la vieille télévision qui traînait dans la chambre de Bart, l'aîné reprit la parole :
« Bon, au pire, t'as qu'à aller jouer avec... Je sais pas, moi, ta calculatrice. Tu lui donnes un petit nom et tu parles avec, comme ça tu pourras même dire à maman que t'as une copine..
- Pffff. »
Bougon, le petit roux lança un regard emplit de haine et partit en claquant la porte à la recherche de sa mère ou de sa game boy qui devait traîner dans un coin. Il échappait ainsi à la mine parfaitement dépitée du brun, qui se demandait sérieusement ce qu'allait devenir cette teigne binoclarde. Sûrement pas un matheux passionné en tout cas...
De toute façon, les grands racontent toujours n'importe quoi.
Invité
Invité
Dim 3 Avr - 11:02
"De toute façon, les grands racontent toujours n'importe quoi."
Arthur ne savait pas trop quoi répondre à ça. Alors oui, il n'était pas d'une croyance folle, a contrario de son père, mais de là à mettre Dieu dans le même bateau que les cigognes qui apportent les bébés et que la petite souris... Surtout de la part de sa petite soeur. Ce Pietr avait vraiment une très mauvaise influence sur elle. Si Père apprenait ça...
Mais bien sûr, Père ne parlait plus à son cadet depuis... ce regrettable incident, et Eulalie le savait. Alors elle jurait, entreprenait les pires magouilles et se changeait passée le pas de la porte. Et Arthur, le parfait petit Arthur, le petit soldat discipliné, lui regardait sa soeur se transformer en Anastasia, cette fille dévergondée qui faisait tourner la tête à la moitié du bahut avec ses pantalons moulants et ses hauts indécents. Et bien sûr, son frère devait la couvrir au cas où. Devait la regarder se faire tripoter par ce bout de racaille. Supporter son atitude de merde à l'égart de sa soeur.
Tandis que lui pouvait juste piétiner ses rêves de douce chaleur humaine. De juste Son regard. Juste un mot de Sa part. Une caresse, un frôlement plus doux, orienté et voulu. Un simple sourire. Il avait tant de mots doux, de gestes tendres à offrir. Mais non, c'étaient les filles pécheresses et les petits cons macho qui pouvaient se taper qui ils voulaient, sans arrière-pensée, sans appréhension et sans regret. Toujours.
Tout ça parce que Père. Tout ça parce qu'Eulalie avait les oreilles et les yeux partout. Foutue porte qui ne ferme pas, foutu espoir. Foutue salope de 9 ans. Ce genre de tentation ne poussait qu'au crime.
Arthur ne savait pas trop quoi répondre à ça. Alors oui, il n'était pas d'une croyance folle, a contrario de son père, mais de là à mettre Dieu dans le même bateau que les cigognes qui apportent les bébés et que la petite souris... Surtout de la part de sa petite soeur. Ce Pietr avait vraiment une très mauvaise influence sur elle. Si Père apprenait ça...
Mais bien sûr, Père ne parlait plus à son cadet depuis... ce regrettable incident, et Eulalie le savait. Alors elle jurait, entreprenait les pires magouilles et se changeait passée le pas de la porte. Et Arthur, le parfait petit Arthur, le petit soldat discipliné, lui regardait sa soeur se transformer en Anastasia, cette fille dévergondée qui faisait tourner la tête à la moitié du bahut avec ses pantalons moulants et ses hauts indécents. Et bien sûr, son frère devait la couvrir au cas où. Devait la regarder se faire tripoter par ce bout de racaille. Supporter son atitude de merde à l'égart de sa soeur.
Tandis que lui pouvait juste piétiner ses rêves de douce chaleur humaine. De juste Son regard. Juste un mot de Sa part. Une caresse, un frôlement plus doux, orienté et voulu. Un simple sourire. Il avait tant de mots doux, de gestes tendres à offrir. Mais non, c'étaient les filles pécheresses et les petits cons macho qui pouvaient se taper qui ils voulaient, sans arrière-pensée, sans appréhension et sans regret. Toujours.
Tout ça parce que Père. Tout ça parce qu'Eulalie avait les oreilles et les yeux partout. Foutue porte qui ne ferme pas, foutu espoir. Foutue salope de 9 ans. Ce genre de tentation ne poussait qu'au crime.
Invité
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Dim 3 Avr - 21:14
« Ce genre de tentation ne poussait qu'au crime. »
Kate conclut son paragraphe en enfonçant triomphalement une dernière touche de son clavier. Drew, penchée sur son carnet à dessin, releva la tête pour observer l'écran. Elles avaient décidé de passer l'après-midi ensemble, pour commencer à rédiger à deux ce projet d'histoire qui leur trottait dans la tête depuis si longtemps.
« Dis, Drew… Tu trouves pas que fait un peu… Trop ? J'ai peur de tomber dans le cliché…
- T'inquiète pas pour ça, on essaie pas de produire un chef d'œuvre de la littérature…
- Oui, mais on essaie que ça soit un minimum agréable à lire quand même !
- Tu écris bien, j'ai pas encore lu ce que tu viens d'ajouter mais je suis sûre que c'est parfait…
- Ne dis pas que c'est parfait avant d'avoir lu ! »
La jeune fille haussa les épaules et s'approcha de l'ordinateur. Elle parcourut les quelques lignes qui s'affichait sur le traitement de texte, sous l'œil attentif de Kate.
« Ça va, ça passe sans problème !
- Tu trouves ?
- Si j'avais quelque chose à reprocher à ton texte, je te le dirais.
- Mouais…
- Tu sais quoi, t'as qu'à demander son avis à Peter, si tu veux une critique plus élaborée… C'est lui, le spécialiste !
- Eh ! Si on faisait lire ce truc à monsieur le littéraire, il nous forcerait à tout réécrire ! Je suis sûre qu'il trouverait des coquilles ou des maladresses partout…
- Tu paries ? Je suis sûre qu'il trouverait pas plus de critiques à nous faire qu'au dernier tome de Hunger Games…
- Ha ha ! C'est pas très difficile, vu la quantité de défauts qu'il a trouvé à ce livre… »
Le souvenir des longs débats entre ses deux amis au sujet de la série lui arracha un sourire. Ils étaient capable d'argumenter pendant des heures pour défendre leur point de vue, sans pour autant vouloir adhérer à celui de l'autre.
« En attendant, c'est à toi de continuer, donc j'espère que tu es inspirée !
- Je suis toujours inspirée, voyons. Surtout lorsqu'il s'agit de notre histoire…
- Drew, s'il te plaît, ne ruine pas le minimum de crédibilité que j'ai essayé d'insuffler au récit…
- Je vois pas de quoi tu t'inquiète, mon style d'écriture se plie parfaitement aux situations sérieuses.
- Tu me laisses quelques secondes, le temps que je fasse semblant de m'étouffer devant tes sarcasmes ?
- Prends ton temps.
- Merci.
- N'empêche, tu deviens de plus en plus ironique… C'est grâce à moi ?
- Ouais, tu as une mauvaise influence…
- C'est pour ça que tu continues de traîner avec moi.
- Tais-toi et prends le relai pour l'écriture… »
Elle lui tira la langue, referma son carnet et s'empara du clavier.
Pour une fois, l'inspiration était là.
Kate conclut son paragraphe en enfonçant triomphalement une dernière touche de son clavier. Drew, penchée sur son carnet à dessin, releva la tête pour observer l'écran. Elles avaient décidé de passer l'après-midi ensemble, pour commencer à rédiger à deux ce projet d'histoire qui leur trottait dans la tête depuis si longtemps.
« Dis, Drew… Tu trouves pas que fait un peu… Trop ? J'ai peur de tomber dans le cliché…
- T'inquiète pas pour ça, on essaie pas de produire un chef d'œuvre de la littérature…
- Oui, mais on essaie que ça soit un minimum agréable à lire quand même !
- Tu écris bien, j'ai pas encore lu ce que tu viens d'ajouter mais je suis sûre que c'est parfait…
- Ne dis pas que c'est parfait avant d'avoir lu ! »
La jeune fille haussa les épaules et s'approcha de l'ordinateur. Elle parcourut les quelques lignes qui s'affichait sur le traitement de texte, sous l'œil attentif de Kate.
« Ça va, ça passe sans problème !
- Tu trouves ?
- Si j'avais quelque chose à reprocher à ton texte, je te le dirais.
- Mouais…
- Tu sais quoi, t'as qu'à demander son avis à Peter, si tu veux une critique plus élaborée… C'est lui, le spécialiste !
- Eh ! Si on faisait lire ce truc à monsieur le littéraire, il nous forcerait à tout réécrire ! Je suis sûre qu'il trouverait des coquilles ou des maladresses partout…
- Tu paries ? Je suis sûre qu'il trouverait pas plus de critiques à nous faire qu'au dernier tome de Hunger Games…
- Ha ha ! C'est pas très difficile, vu la quantité de défauts qu'il a trouvé à ce livre… »
Le souvenir des longs débats entre ses deux amis au sujet de la série lui arracha un sourire. Ils étaient capable d'argumenter pendant des heures pour défendre leur point de vue, sans pour autant vouloir adhérer à celui de l'autre.
« En attendant, c'est à toi de continuer, donc j'espère que tu es inspirée !
- Je suis toujours inspirée, voyons. Surtout lorsqu'il s'agit de notre histoire…
- Drew, s'il te plaît, ne ruine pas le minimum de crédibilité que j'ai essayé d'insuffler au récit…
- Je vois pas de quoi tu t'inquiète, mon style d'écriture se plie parfaitement aux situations sérieuses.
- Tu me laisses quelques secondes, le temps que je fasse semblant de m'étouffer devant tes sarcasmes ?
- Prends ton temps.
- Merci.
- N'empêche, tu deviens de plus en plus ironique… C'est grâce à moi ?
- Ouais, tu as une mauvaise influence…
- C'est pour ça que tu continues de traîner avec moi.
- Tais-toi et prends le relai pour l'écriture… »
Elle lui tira la langue, referma son carnet et s'empara du clavier.
Pour une fois, l'inspiration était là.
Invité
Invité
Dim 3 Avr - 21:36
Pour une fois, l'inspiration était là.
Il la sentait. Cette envie de peindre qui lui picotait le bout des doigts. Cette excitation. Cette fois, il arriverait à quelque chose. Cette fois, il arriverait à tirer une oeuvre de son propre esprit.
Courant presque, il se dirigea vers son atelier. En un rien de temps, il rassembla son matériel. Pinceaux, couleurs, toiles... Il voyait bien une peinture assez petite. Quelque chose de discret, mais qui saurait porter, comme un secret, tous les détails de son imagination. Il choisit sa toile.
Les couleurs s'étalaient devant lui lorsqu'il fermait les yeux. Du bleu. Du violet. Une autre teinte, tirant plus vers le mauve. Une touche de vert-gris pour rehausse la chaleur de l'ensemble. Il fit quelques mélanges.
Il était prêt. Il se sentait prêt. Comment aurait-il pu en être autrement, alors que la sensation était si forte, si entière ? Si forte et si entière qu'il aurait été prêt à croire qu'un dieu le poussait vers son chevalet. Qui avait dit que les artistes étaient les messagers de Dieu ?
Il se lança dans une rapide esquisse pour ne pas partir à l'aveugle. Il savait ce qu'il voulait. Un paysage comme un visage, simple et naturel lorsque pris dans son ensemble, mais complexe et magnifique si l'on regardait les détails. Il avait voulu la toile petite pour que cette dimension complexe ne soit appréciable que si l'on prenait le temps d'observer la peinture. Comme il fallait le faire avec le visage de chacun. Comme il aimait le faire avec le visage de chacun. Il voulait que les gens observent comme il le faisait.
Il traça un trait. Puis deux. Doucement d'abord, comme pour ne pas briser la magie qui semblait le mener dans sa tâche, puis de plus en plus vite, avec de plus en plus d'assurance. Il savait ce qu'il faisait. Il peignait depuis si longtemps déjà. Cela lui était naturel. Il sentait littéralement la peinture prendre vie sous son pinceau. Chaque détail, il le ressentait au plus profond de lui. Chaque trait était un battement de coeur. Chaque couleur une veine, transportant la vie dans toute la peinture. Chaque forme un oeil vers un univers magique, irréel, surréel même. Cela lui était naturel.
Cela aurait dû lui être naturel.
Alors pourquoi ce trait n'était-il pas comme il le souhaitait ? Pourquoi cette forme était-elle si maladroite ? Pourquoi cette couleur était-elle aussi vide ?
Pourquoi était-il aussi vide ?
Il jeta violemment son pinceau contre la toile, la couvrant d'une balafre bleu roi. Il lui semblait soudain qu'elle le jugeait.
Regarde-toi, semblait-elle dire. Tu n'arrives même pas à me faire vivre. Tu n'as pas su me créer réellement. Je suis incomplète, et je le resterai. Tout comme toi.
Il renversa le chevalet.
Il ne savait pas créer. Il ne savait que recopier.
Qu'est-ce qui lui manquait ? Pourquoi était-il aussi vide ? Pourquoi était-il aussi vide ?
Soudain accablé de désespoir, il se laissa tomber à genoux.
Il la sentait. Cette envie de peindre qui lui picotait le bout des doigts. Cette excitation. Cette fois, il arriverait à quelque chose. Cette fois, il arriverait à tirer une oeuvre de son propre esprit.
Courant presque, il se dirigea vers son atelier. En un rien de temps, il rassembla son matériel. Pinceaux, couleurs, toiles... Il voyait bien une peinture assez petite. Quelque chose de discret, mais qui saurait porter, comme un secret, tous les détails de son imagination. Il choisit sa toile.
Les couleurs s'étalaient devant lui lorsqu'il fermait les yeux. Du bleu. Du violet. Une autre teinte, tirant plus vers le mauve. Une touche de vert-gris pour rehausse la chaleur de l'ensemble. Il fit quelques mélanges.
Il était prêt. Il se sentait prêt. Comment aurait-il pu en être autrement, alors que la sensation était si forte, si entière ? Si forte et si entière qu'il aurait été prêt à croire qu'un dieu le poussait vers son chevalet. Qui avait dit que les artistes étaient les messagers de Dieu ?
Il se lança dans une rapide esquisse pour ne pas partir à l'aveugle. Il savait ce qu'il voulait. Un paysage comme un visage, simple et naturel lorsque pris dans son ensemble, mais complexe et magnifique si l'on regardait les détails. Il avait voulu la toile petite pour que cette dimension complexe ne soit appréciable que si l'on prenait le temps d'observer la peinture. Comme il fallait le faire avec le visage de chacun. Comme il aimait le faire avec le visage de chacun. Il voulait que les gens observent comme il le faisait.
Il traça un trait. Puis deux. Doucement d'abord, comme pour ne pas briser la magie qui semblait le mener dans sa tâche, puis de plus en plus vite, avec de plus en plus d'assurance. Il savait ce qu'il faisait. Il peignait depuis si longtemps déjà. Cela lui était naturel. Il sentait littéralement la peinture prendre vie sous son pinceau. Chaque détail, il le ressentait au plus profond de lui. Chaque trait était un battement de coeur. Chaque couleur une veine, transportant la vie dans toute la peinture. Chaque forme un oeil vers un univers magique, irréel, surréel même. Cela lui était naturel.
Cela aurait dû lui être naturel.
Alors pourquoi ce trait n'était-il pas comme il le souhaitait ? Pourquoi cette forme était-elle si maladroite ? Pourquoi cette couleur était-elle aussi vide ?
Pourquoi était-il aussi vide ?
Il jeta violemment son pinceau contre la toile, la couvrant d'une balafre bleu roi. Il lui semblait soudain qu'elle le jugeait.
Regarde-toi, semblait-elle dire. Tu n'arrives même pas à me faire vivre. Tu n'as pas su me créer réellement. Je suis incomplète, et je le resterai. Tout comme toi.
Il renversa le chevalet.
Il ne savait pas créer. Il ne savait que recopier.
Qu'est-ce qui lui manquait ? Pourquoi était-il aussi vide ? Pourquoi était-il aussi vide ?
Soudain accablé de désespoir, il se laissa tomber à genoux.
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Dim 3 Avr - 22:13
Il se laissa tomber à genoux. Pour la première fois, il récitait son texte de quatre tirades avec ferveur, rajoutant même quelques interjections de sa sauce. Il vivait son personnage.
Un peu trop peut-être, car le ptofesseur lui demanda de venir à la fin du cours dans son bureau à peine sa dernière tirade jetée au public étonnamment nombreux. Cela coupa l'adolescent net dans son élan d'interprétation. Pour une fois qu'il se lâchait...
Le reste de la répétition se déroula comme d'habitude, avec ses hauts et ses bas. Surtout ses bas, en fait. La plupart des ados présents l'étaient à contre coeur, dupés par les louanges que M.Fishermann faisait du théâtre. Mais désormais, tels des insectes, ils appartenaient à la pièce et ne pouvaient s'en défaire.
La sonnerie sonna le glas pour Arthur. Son seul réconfort fut le regard plein de compassion que Jeremy lui adressa. Personne, vraiment personne n'aimait aller chez M.Fishermann. Surtout s'il s'agissait de théâtre.
La porte s'ouvrit en grinçant. Le professeur rangeait encore quelques bricoles et avait demandé à l'adolescent de le précéder dans l'obscure pièce.
Celle-ci, décorée avec soin s'il on aimait la littérature dramatique, se situait au bout d'un bâtiment et les murs même semblaient pâtir du manque de luminosité ambiant. L'ensemble, couplé au fait d'être dans le bureau d'un enseignant jugé sévère, mettait unanimement les élèves mal à l'aise. Arthur l'était donc beaucoup.
La porte grinça à nouveau. Il retint son souffle, se demandant à quel sauce allait-il se faire dévorer.
L'entretien dura peu de temps, et Arthur n'en retint qu'une date, à savoir le vendredi soir.
Peut-être allait-il enfin voir ses yeux briller. Il croisait les doigts.
Un peu trop peut-être, car le ptofesseur lui demanda de venir à la fin du cours dans son bureau à peine sa dernière tirade jetée au public étonnamment nombreux. Cela coupa l'adolescent net dans son élan d'interprétation. Pour une fois qu'il se lâchait...
Le reste de la répétition se déroula comme d'habitude, avec ses hauts et ses bas. Surtout ses bas, en fait. La plupart des ados présents l'étaient à contre coeur, dupés par les louanges que M.Fishermann faisait du théâtre. Mais désormais, tels des insectes, ils appartenaient à la pièce et ne pouvaient s'en défaire.
La sonnerie sonna le glas pour Arthur. Son seul réconfort fut le regard plein de compassion que Jeremy lui adressa. Personne, vraiment personne n'aimait aller chez M.Fishermann. Surtout s'il s'agissait de théâtre.
La porte s'ouvrit en grinçant. Le professeur rangeait encore quelques bricoles et avait demandé à l'adolescent de le précéder dans l'obscure pièce.
Celle-ci, décorée avec soin s'il on aimait la littérature dramatique, se situait au bout d'un bâtiment et les murs même semblaient pâtir du manque de luminosité ambiant. L'ensemble, couplé au fait d'être dans le bureau d'un enseignant jugé sévère, mettait unanimement les élèves mal à l'aise. Arthur l'était donc beaucoup.
La porte grinça à nouveau. Il retint son souffle, se demandant à quel sauce allait-il se faire dévorer.
L'entretien dura peu de temps, et Arthur n'en retint qu'une date, à savoir le vendredi soir.
Peut-être allait-il enfin voir ses yeux briller. Il croisait les doigts.
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Lun 4 Avr - 13:03
Il croisait les doigts.
« Noah, en principe, quand on croise les doigts pour briser une promesse, on le fait discrètement.
- Je n'ai jamais vraiment aimé les principes…
- Et donc, tu trouves ça drôle de me jurer tu n'as pas fouillé dans mon bureau en croisant tes doigts à deux centimètres de mon visage ? Tu sais, tu aurais pu directement me dire le contraire, ça aurait été plus rapide…
- Mais beaucoup moins drôle, admets-le. »
Drew serra les poings, toisant son frère d'un regard assassin. La jeune fille fulminait. Noah était loin d'être un exemple de savoir-vivre et de délicatesse, mais elle ne se serait jamais attendu à ce qu'il tombe aussi bas. Peu importe ses raisons, elle ne lui pardonnerait pas. La fin ne justifiait en aucun cas ses moyens.
« Il va falloir m'expliquer ce que tu ne comprends pas dans les mots "journal intime"…
- Hum… Je crois que c'est le mot "journal", qui bloque…
- Noah… Si tu continues sur ce ton, je te jure que tu vas le regretter…
- Et en plus, toi, tu ne croises pas les doigts !
- Je ne sais pas si tu te rends comptes de tous les efforts que j'emploie depuis tout à l'heure pour ne pas t'en mettre une.
- La violence est toujours la réponse pour les étroits d'esprit… »
Elle poussa un long soupir et fit un pas de plus vers son aîné. En temps normal, cet idiot avait toujours fait preuve d'un minimum de sens moral… S'il s'était mis en tête de fouiller dans ses écrits, c'était donc qu'il avait une idée derrière la tête… et elle craignait de savoir laquelle. Elle aurait dû se douter qu'il ne se contenterait pas de leur discussion de l'autre jour.
« T'es content au moins, t'as eu ce que tu voulais ?
- Oui.
- Eh bien félicitations, tu sais pourquoi je me sentais mal ces derniers jours !
- En effet…
- Et ça t'avance à quoi ? Qu'est-ce que tu vas faire, maintenant ?
- Aller dire deux mots à ces abrutis qui t'en ont fait baver depuis quelques semaines.
- Ne te mêle pas de ça.
- Je vais juste aller m'expliquer poliment avec eux… Histoire de leur faire comprendre qu'ils n'ont pas intérêt à continuer comme ça.
- Je n'ai pas besoin de ton aide.
- Oh, c'est sûr que tu as l'air de t'en sortir parfaitement toute seule ! Rappelle-moi depuis combien de temps ça dure ? »
Elle baissa les yeux. Que pouvait-elle répondre à cela ? Il connaissait la situation de ses propres mots.
« Ils finiront par se calmer…
- Ou alors la situation va finir par déraper… D'après ce que j'ai compris ça concerne aussi Kate, non ? Tu crois qu'elle va tenir combien de temps avant d'exploser ?
- …
- Mais tu préfères peut-être que j'en parle aux parents, au lieu d'essayer de régler ça à ma manière ? Ils convoqueront les parents, les profs, le proviseur, et bientôt tout le bahut sera au courant !
- Mais…
- Tu ne me fais pas confiance ? Je suis assez adroit pour gérer ce genre d'embrouilles… J'ai l'habitude. Me débrouiller pour m'en tirer quoiqu'il arrive, c'est ma spécialité ! Tu devrais le savoir !
- C'est pas ça… C'est plus compliqué que ça en a l'air…
- Je n'en doute pas. Je ferai attention à ne pas envenimer les choses en intervenant… Je ne compte pas t'attirer plus de soucis que tu n'en as déjà.
- Pff… Arrête de jouer au grand frère responsable… Ça ne te va… vraiment pas…
- Tiens, une poussière dans l'œil ? Ou alors c'est encore la fatigue ?
- Crétin… »
Elle essuya une larme et fila dans sa chambre en claquant la porte. Elle ne voulait pas qu'il ne la voie pleurer plus longtemps. C'était hors de question.
« Noah, en principe, quand on croise les doigts pour briser une promesse, on le fait discrètement.
- Je n'ai jamais vraiment aimé les principes…
- Et donc, tu trouves ça drôle de me jurer tu n'as pas fouillé dans mon bureau en croisant tes doigts à deux centimètres de mon visage ? Tu sais, tu aurais pu directement me dire le contraire, ça aurait été plus rapide…
- Mais beaucoup moins drôle, admets-le. »
Drew serra les poings, toisant son frère d'un regard assassin. La jeune fille fulminait. Noah était loin d'être un exemple de savoir-vivre et de délicatesse, mais elle ne se serait jamais attendu à ce qu'il tombe aussi bas. Peu importe ses raisons, elle ne lui pardonnerait pas. La fin ne justifiait en aucun cas ses moyens.
« Il va falloir m'expliquer ce que tu ne comprends pas dans les mots "journal intime"…
- Hum… Je crois que c'est le mot "journal", qui bloque…
- Noah… Si tu continues sur ce ton, je te jure que tu vas le regretter…
- Et en plus, toi, tu ne croises pas les doigts !
- Je ne sais pas si tu te rends comptes de tous les efforts que j'emploie depuis tout à l'heure pour ne pas t'en mettre une.
- La violence est toujours la réponse pour les étroits d'esprit… »
Elle poussa un long soupir et fit un pas de plus vers son aîné. En temps normal, cet idiot avait toujours fait preuve d'un minimum de sens moral… S'il s'était mis en tête de fouiller dans ses écrits, c'était donc qu'il avait une idée derrière la tête… et elle craignait de savoir laquelle. Elle aurait dû se douter qu'il ne se contenterait pas de leur discussion de l'autre jour.
« T'es content au moins, t'as eu ce que tu voulais ?
- Oui.
- Eh bien félicitations, tu sais pourquoi je me sentais mal ces derniers jours !
- En effet…
- Et ça t'avance à quoi ? Qu'est-ce que tu vas faire, maintenant ?
- Aller dire deux mots à ces abrutis qui t'en ont fait baver depuis quelques semaines.
- Ne te mêle pas de ça.
- Je vais juste aller m'expliquer poliment avec eux… Histoire de leur faire comprendre qu'ils n'ont pas intérêt à continuer comme ça.
- Je n'ai pas besoin de ton aide.
- Oh, c'est sûr que tu as l'air de t'en sortir parfaitement toute seule ! Rappelle-moi depuis combien de temps ça dure ? »
Elle baissa les yeux. Que pouvait-elle répondre à cela ? Il connaissait la situation de ses propres mots.
« Ils finiront par se calmer…
- Ou alors la situation va finir par déraper… D'après ce que j'ai compris ça concerne aussi Kate, non ? Tu crois qu'elle va tenir combien de temps avant d'exploser ?
- …
- Mais tu préfères peut-être que j'en parle aux parents, au lieu d'essayer de régler ça à ma manière ? Ils convoqueront les parents, les profs, le proviseur, et bientôt tout le bahut sera au courant !
- Mais…
- Tu ne me fais pas confiance ? Je suis assez adroit pour gérer ce genre d'embrouilles… J'ai l'habitude. Me débrouiller pour m'en tirer quoiqu'il arrive, c'est ma spécialité ! Tu devrais le savoir !
- C'est pas ça… C'est plus compliqué que ça en a l'air…
- Je n'en doute pas. Je ferai attention à ne pas envenimer les choses en intervenant… Je ne compte pas t'attirer plus de soucis que tu n'en as déjà.
- Pff… Arrête de jouer au grand frère responsable… Ça ne te va… vraiment pas…
- Tiens, une poussière dans l'œil ? Ou alors c'est encore la fatigue ?
- Crétin… »
Elle essuya une larme et fila dans sa chambre en claquant la porte. Elle ne voulait pas qu'il ne la voie pleurer plus longtemps. C'était hors de question.
Invité
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Lun 4 Avr - 15:42
C'était hors de question en l'état. Du moins pour le tiers du public composé essentiellement de groupies de Charles, le playboy supra sexy de la cour. Tout ça parce que le rôle principal revenait finalement à un parfait inconnu à l'air maladif et à l'allure commune. En l'occurence, Arthur.
Lui par contre était aux anges, malgré la surcharge de travail que cela représentait. Il ne savait pas pourquoi, mais il se sentait soudainement aussi puissant et rusé que son personnage. Il peinait à rester en place.
Alexandra partageait sa joie, même si elle aurait préféré être elle aussi prise dans la pièce de fin d'année. Après tout, elle aussi avait quelqu'un à impressionner. Le père d'Arthur accepta par contre assez mal que son propre fils interprète un héros menteur et séducteur.
La situation tournait mal
Lui par contre était aux anges, malgré la surcharge de travail que cela représentait. Il ne savait pas pourquoi, mais il se sentait soudainement aussi puissant et rusé que son personnage. Il peinait à rester en place.
Alexandra partageait sa joie, même si elle aurait préféré être elle aussi prise dans la pièce de fin d'année. Après tout, elle aussi avait quelqu'un à impressionner. Le père d'Arthur accepta par contre assez mal que son propre fils interprète un héros menteur et séducteur.
La situation tournait mal
Invité
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Lun 11 Avr - 0:34
La situation tournait mal. Elle connaissait cette scène. Ce spectacle s'était déjà produit un nombre incalculable de fois sous ses yeux. Rien de bien méchant. Cela commençait par un ton sec, une phrase de travers au dîner, puis quelques cris, souvent suivis d'un claquement de porte retentissant et des larmes silencieuses. Oh, non… Rien de bien méchant. Ici ou là-bas, rien n'était vraiment d'une grande importance, n'est-ce pas ? Tout cela n'était pas assez grave pour qu'il y ait un quelconque intérêt à en parler autour d'elle… Et, même si ça l'était, ce n'était pas elle, pauvre gamine, qui arriverait à changer les choses. Elle n'avait personne à qui parler et ne voulait en parler à personne. Et surtout pas à cette imbécile d'infirmière du collège qui se faisait de plus en plus pressante avec ses questions.
Alizée s'éclipsa discrètement de la pièce avant que les voix ne commencent à s'élever. De toute façon, personne ne remarquerait sa disparition.
Alizée s'éclipsa discrètement de la pièce avant que les voix ne commencent à s'élever. De toute façon, personne ne remarquerait sa disparition.
Invité
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Ven 15 Avr - 22:01
De toute façon, personne ne remarquerait sa disparition. C'était un livre comme un autre et Théo ne faisait que l'emprunter pour le lire un soir. Pas très volumineux, plus illustré que tous les grands et fastidieux ouvrages de la bibliothèque, il avait dû retourner plusieurs heures (en incognito) le bureau de Papa pour trouver cette petite perle rare.
À petit pas de souris, le gamin se faufila dans sa chambre.
Ou plutôt, dans leur chambre. Par un sourire malicieux et quelques gestes, il fit signe à son frère de le rejoindre et de s'asseoir à côté de lui sur un lit, tandis qu'il ramenait vers eux la lampe de chevet dans le silence de la nuit.
« Avec ça, nous aussi on sera des médecins ! » chuchota-t-il en ouvrant le manuscrit qui traitait de maladies et de virus. S'ils connaissaient toutes les maladies, ensuite ils pourraient les soigner facilement, non ? Pour le petit roux de huit ans qui lisait plutôt bien pour son âge et admirait Papa, c'était la réponse implacable.
En plus, cette fois, Daniel était complice avec lui, et toute entreprise est encore plus amusante à deux.
Il tourna la première page et posa son doigt sous la première ligne pour qu'ils puissent la suivre en même temps. L'aventure commençait ainsi et se poursuivait encore quelques heures, avant qu'ils ne cèdent face à la complexité trop sous-estimée de l'ouvrage et au sommeil.
Lorsque leur mère était entrée dans leur chambre au petit matin, elle les avait ainsi trouvés, main sur le livre. Dormant comme des petits anges. Sans les réveiller, elle avait fait une bise sur le front de chacun avant de délicatement leur retirer l'ouvrage. Juste pour le reposer dans cette fameuse bibliothèque, où l'on avait vite remarqué que deux enfants étaient entrés par effraction…
Pourtant, ils avaient continué de croire que le secret était préservé. Y compris ces ouvrages incroyablement faciles à comprendre qui apparaissaient mystérieusement au milieu des revues médicales. À croire qu'un lutin était venu les déposer.
À petit pas de souris, le gamin se faufila dans sa chambre.
Ou plutôt, dans leur chambre. Par un sourire malicieux et quelques gestes, il fit signe à son frère de le rejoindre et de s'asseoir à côté de lui sur un lit, tandis qu'il ramenait vers eux la lampe de chevet dans le silence de la nuit.
« Avec ça, nous aussi on sera des médecins ! » chuchota-t-il en ouvrant le manuscrit qui traitait de maladies et de virus. S'ils connaissaient toutes les maladies, ensuite ils pourraient les soigner facilement, non ? Pour le petit roux de huit ans qui lisait plutôt bien pour son âge et admirait Papa, c'était la réponse implacable.
En plus, cette fois, Daniel était complice avec lui, et toute entreprise est encore plus amusante à deux.
Il tourna la première page et posa son doigt sous la première ligne pour qu'ils puissent la suivre en même temps. L'aventure commençait ainsi et se poursuivait encore quelques heures, avant qu'ils ne cèdent face à la complexité trop sous-estimée de l'ouvrage et au sommeil.
Lorsque leur mère était entrée dans leur chambre au petit matin, elle les avait ainsi trouvés, main sur le livre. Dormant comme des petits anges. Sans les réveiller, elle avait fait une bise sur le front de chacun avant de délicatement leur retirer l'ouvrage. Juste pour le reposer dans cette fameuse bibliothèque, où l'on avait vite remarqué que deux enfants étaient entrés par effraction…
Pourtant, ils avaient continué de croire que le secret était préservé. Y compris ces ouvrages incroyablement faciles à comprendre qui apparaissaient mystérieusement au milieu des revues médicales. À croire qu'un lutin était venu les déposer.
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