[Diablo] Même la maison des horreurs est hantée par la niaiserie.

Description a écrit:Imaginez un parc d'attraction des plus classiques avec sa petite touche Esquisse et vous obteniez le Parc Geyli ! Montagnes russes, tasses, stands divers et variés, snack douteux, granitas, maison des horreurs ou des miroirs, il y a de tout pour passer un bon après-midi malgré un personnel des plus douteux.

Aujourd'hui, c'est parc d'attraction ! Ne posez pas trop de questions, quand Iris rêve elle est tout sauf lucide et se laisse d'autant plus porter par les lieux. Devant l'entrée, une foule de gue... gens sympathiques se presse pour acheter ses tickets, elle les rejoint en sautillant et en comptant l'argent qu'elle a dans son porte-monnaie. Ah, bon, elle n'a pas de porte-monnaie, mais peut-être que c'est gratuit pour les enfants, il faudra demander. La file avance à allure régulière, les gens murmurent à propos du comportement du guichettier qui soi-disant aurait craché sur un client ou quelque chose comme ça. Et pourtant, lorsqu'elle se retrouve devant lui, c'est un jeune homme-chat tout à fait respectable. Elle lui glisse un « Bonjour monsieur » amical et se retourne vers la personne qui se trouve derrière. Un adolescent avec des cornes en plastique (ça n'existe pas les vraies cornes après tout). Le vendeur fait un peu peur alors il vaut mieux parler à cette personne.

« Bonjour. Est-ce que vous connaîtriez le prix d'un billet ? »
Elle joint sa demande d'un sourire et essaie de ne pas se retrouver tout de suite face à monsieur chat. Pas sans savoir comment entrer au parc d'attraction avec efficacité..

Comme (un peu trop) souvent en ce moment, Diablo a la tête un peu vide et les idées nauséeuses. Ou l’inverse. Il ne sait plus. Ni ça ni pourquoi il est là, devant ce parc, à faire la queue sagement. Enfin si. Il a toujours été docile. Mais pourquoi un parc, pourquoi maintenant, pourquoi tout ça. Peu importe, en fait. Une petite voix lui dit juste que tout ça n’a pas d’importance alors comme avant, Diablo se contente de cligner des yeux et de suivre le mouvement. La file, en l’occurrence. Et une jolie demoiselle. Qui maintenant lui parle.

Diablo entrouvre les lèvres, inspire. Et rien ne sort. Il devient rouge comme une cerise, réessaye, bégaye quelque chose, plein de choses, son nom y passe probablement avec « Bonjour - Excusez-moi -Je ne sais pas -Y a de l’argent par ici ? -Le vendeur chat semble occupé. » absolument pas dans le bon ordre. Mais il finit par pointer le guichetier un peu occupé avec un monsieur qui distribue des ballons. C’est probablement le moment ou jamais. Pour… faire quelque chose, quoi que puisse être le quelque chose en question.

Visiblement, l'interlocuteur d'Iris est un peu timide et lui répond dans le désordre, mais elle comprend l'essentiel et voit vite que le monsieur chat a été accosté par un vendeur de ballons orné d'un nez de clown. Les deux membres du personnel paraissent bien s'entendre, c'est joli... Il faut qu'elle entre, mais pas toute seule, ce n'est pas rigolo de jouer sinon.

Elle fait un clin d’œil à son nouveau compagnon d'infortune. Avant de le tirer par le bras et de filer derrière le grand blond jusqu'à l'entrée du Parc. Pour son plus grand bonheur, elle vient de chasser le souvenir du plus ou moins vol ; tant que personne n'a été blessée dans l'opération, ce n'est pas grave. Nul doute que l'amour-propre du guichetier s'en sortira bien.

« Vous.. Tu veux bien être mon ami aujourd'hui ? Je suis Iris !» demande-t-elle avec un nouveau sourire. C'était avant qu'il fallait le dire, mais bon, maintenant qu'ils sont complices le garçon ne peut pas pas refuser ! Elle vient seulement de lui lâcher le bras.

Tel un noble héros de comédie romantique, shojo, visual novel, Diablo se laisse entrainer par la charmante demoiselle sortie de nulle part, avec un sens de la repartie absolument extraordinaire. Tout juste manque-t-il de trébucher pendant l’opération mais reste heureusement debout sur ses pieds et déboule dans le parc au milieu de la foule animée. Diablo papillonne des cils comme une jeune fille en fleurs, décidément très loin du viril protagoniste. Et manque de défaillir quand sa compagne de l’instant lui demande d’être son ami.

▬ Je. Je. Je. …oui ?

Il se mord les lèvres, bafouille de nouveau. C’est trop pour lui. Bien trop. Il n’a toujours pas l’habitude qu’on se préoccupe de lui et semble entre deux eaux, présent et passé coloré… Perdu. Comme toujours au fond. Il tente d’esquisser un faible sourire.

▬ Je. Je suis Diablo. Enchanté.

Et, faisant preuve d’une terrible audace, il noue timidement ses doigts aux siens, maintenant de son mieux son sourire tremblotant.

▬ Tu… veux commencer par quoi ?

Bien sûr qu’il laissait choisir. Il ne peut en être autrement. Diablo penche légèrement la tête, tout en la regardant avec la plus grande douceur du monde, sourit un peu plus fort.

« Super, Diablo ! C'est un joli nom, je trouve.»

Iris trouve ça génial d'avoir quelqu'un avec qui s'amuser et avec qui assumer la responsabilité si l'homme-chat leur court après. Et puis, la timidité de son interlocuteur est mignonne, toute douce. Ce doit être quelqu'un de bien, elle en est sûre. Cependant, cela ne l'arrange pas de devoir prendre l'initiative ; elle a l'habitude suivre les gens dans ce qu'ils aiment, pas d'être suivie dans ce qui lui plaît. Après avoir plus ou moins vainement tenté de lire dans les yeux de Diablo pour savoir ce qui lui plaît (déjà, pas le grand huit ?), elle désigne l'attraction la plus à gauche dans son champ de vision.

« Allons aux ...t.. tasses ! Il y a des gelées roses ou des gelées bleues.. »

Ici, il semble que les fameux récipients soient légèrement différents. Elle est sûre que Robyn aimerait bien le bleu, dommage qu'il ne soit pas là aujourd'hui pour s'amuser avec eux. Cependant, avant de faire le premier pas, elle veut l'accord de son interlocuteur, ce serait malpoli de le tirer selon ses désirs.

Joli. Joli ? Diablo ne sait pas vraiment, il ne pense pas, mais il ne dira rien. Iris est jolie, Iris a une jolie voix. Il préfère l’écouter plutôt que de parler. Ils se regardent un moment dans le blanc des yeux (enfin le jaune si on parle de ses propres globes) et le diablotin manque de reprendre toutes les nuances de tomates, fruits et légumes possible mais heureusement sa compagne le sauve en décidant d’une attraction. Discrètement l’adolescent souffle de soulagement.

Main dans la main, ils se dirigent donc vers les fameuses gelées-tasses. Un étrange enfant aux cheveux blancs s’occupe de la file et des clients. Il a un sourire un peu inquiétant, mais Diablo met ça sur le compte de sa névrose perpétuelle. Après quelques minutes, les deux amis prennent place dans une gelée rose pastel. Le diablotin fixe l’espèce de roue au centre avec un mauvais pressentiment.

Il inspire discrètement et se concentre pour ne pas heu… eh bien. Rendre l’âme avec une simple tasse. Cela gâcherait un peu l’ambiance et ne serait vraiment pas heu. Viril. Non pas qu’il possède une quelconque prétention en la matière mais Iris mérite un accompagnateur. Heu. Mieux. Solide.

Urgh.

« Bonjour ! » déclare-t-elle au monsieur jeune à cheveux blancs qui s'occupe des clients. C'est drôle de se teindre ainsi mais c'est peut-être pour donner un petit côté fantastique.

Dans leur gelée-tasse rose, Diablo fixe le volant et Iris en déduit qu'il n'ose pas commencer à le tourner. Elle lui prend les mains et les pose dessus avant de faire de même et de lentement commencer à tirer. Si tout d'abord le mouvement circulaire est des plus normaux - il est d'ailleurs agréable et doux -, bien vite il semble tituber davantage. Le gérant les voit mais paraît leur sourire, ça doit être normal alors. La tasse décolle et se déplace au milieu des autres.

« Si tu veux, on peut arrêter ou.. aller plus vite. » propose-t-elle au jeune homme.

Et oui, elle fait exprès de lui donner des choix. Une façon de le sonder et de parvenir enfin à comprendre ce qu'il souhaite faire. Ce qu'il est et, par conclusion, ce qu'elle doit être face à lui.

Au début c’est doux, tout va bien. Les mains d’Iris. La tasse. Diablo est plus concentré sur les mains qu’autre chose, mono-neuronne-niaiseux-nevrosé-timide oblige. Puis la tasse-gelée décolle et rien ne va plus. L’adolescent écarquille les yeux et doit se rappeler très fort qu’avant tout ça il était censé avoir seize ans. Et que maintenant il doit être un peu plus grand. Il. Ne. Va. Pas. Trépasser. Pour. Une. Simple. Tasse.

Diablo regarde Iris, et lui lance un sourire tremblant. Il incline légèrement la tête, lui laissant le choix de faire ce qu’elle préfère. Elle pouvait faire ce qu’il voulait. Il ne tremblerait pas. Il ne faillirait pas. Elle ne devait pas s’en faire. Qu’elle s’amuse. C’est tout ce qui compte. Après quelques autres petits tours, littéralement, de tasse-gelée, les deux comparasses descendent et Diablo titube un peu.

Sans trop faire attention, il boitille et s’écroule contre l’entrée des petits chevaux… des étoiles de mer. Ne pas chercher à comprendre. Et il y a encore un garçon aux chevaux blancs. Un jumeau ? Peut-être. Laborieusement, Diablo aide Iris à monter sur une étoile et grimpe sur une autre. Il. Peut. Le. Faire.

Diablo n'a pas l'air d'être très en forme, peut-être pas assez pour répondre.. même Iris commencerait presque à s'impatienter. La journée va être longue, mais heureusement le jeune homme à cornes se laisse lui aussi porter par ses pas lorsqu'ils descendent. Une virée en étoile de mer ! C'est génial depuis que Diablo a choisi cet endroit, bien sûr, et elle se fait aider avec plaisir pour monter sur son destrier après avoir salué un nouveau monsieur blanc. (non, il n'est pas louche)

« On prend la même direction..., hein ? » s'assure-t-elle, parce que le parcours a l'air d'être particulièrement alambiqué et un peu plus compliqué que les classiques chevaux. Iris regarde devant elle et tente de trouver le paysage beau en se disant que c'est une chouette journ... le convoi démarre à toute vitesse et slalome violemment - mais joyeusement, on n'en doute pas - entre plusieurs palmiers. Avant de reprendre une allure normale.

Enfin, si le fait que Diablo lui fonce désormais dessus est normal (le responsable tout blanc a l'air impassible, ça doit être effectivement normal). Elle panique un peu et ferme les feux par réflexe.

Iris semble contente, tant mieux. Elle s’amuse ? Diablo l’espère. Car il se (le) sent très mal. Le cœur au bord des lèvres, le diablotin hoche la tête. Il essaye de regarder le parcours, se disant que non ce n’est pas si effrayant que ça, qu’il peut le faire, que tout ce parc ne sera pas aussi vio… Hiiiiii. L’étoile de mer part en trombe, dans une direction pas prévue. Diablo n’aurait jamais pensé qu’une simple balade se transformerait en montagnes russes. Et voilà qu’il fonce sur Iris. Collision inévitable ?

Non. Il doit descendre !

Il aurait été bien de dire que Diablo se jette sur le côté de façon héroïque, mais tout ce qu’il arrive à faire c’est se laisser tomber de l’étoile. Juste avant que cette dernière ne s’envole (encore) au-dessus d’Iris et l’évite donc gracieusement. Tout le contraire de l’adolescent qui se relève du sol avec l’aide de l’inconnu. Qui lui tapote le dos et lui dit ne pas s’en faire que ça arrive tout le temps. Oh, d’acc… de quoi ? Diablo n’a pas le temps de parler, que le garçon les pousse vers le snack local pour qu’ils se remettent.

« … »

Spoiler:

Ouf, ils ont évité de peu un accident ! Iris comptait sur Diablo pour enfin faire quelque chose de courageux et d'héroïque, révéler sa force cachée ou quelque chose comme ça mais son seul mérite aura été de tomber sur le côté pour ne pas s'envoler avec l'étoile de mer. Elle descend de sa propre étoile pour aller l'aider, mais un sympathique membre du personnel s'en est déjà chargé. Ah, bon.

Ainsi se retrouvent-ils devant un snack au look étrangement mauv.. mais non, Iris essaie de se persuader que c'est un. Style. Particulier. Puisqu'il n'y a pas de prix, elle se dit que, chouette, ce devait être compris dans le billet qu'ils n'ont pas payé. Elle s'approche donc du comptoir et lève la tête vers le vendeur pour commander..

« Bonjour monsieur j'aimerais bien une glace s'il vous plaît ! Et toi Diablo ? »
Elle désigne du doigt le petit cornet que le "monsieur" attrape et remplit de... ketchup.. glace à la myrtille.. saucisse ce strasbourg.. citron vert et nutella. Qu'elle arrive à prendre gentiment et à goûter.

« Miam ! Tu.. tu veux goûter ? »
Avec un petit sourire timide.

Diablo a bien trop mal au cœur pour manger et le heu… la commande d’Iris n’arrange pas les choses. C’est marrant mais le diablotin ne pensait pas qu’il fallait autant de choses dans une glace. C’est la première fois qu’il en voit une comme ça et il louche un peu dessus jusqu’au moment où Iris lui propose de… oh mon dieu… goûter. Immédiatement, Diablo oublie tout et devient cramoisi. Il recule, trébuche, bégaye, agite les mains devant lui et finalement articule un pénible :

▬ N…no…non c’est b-b-bon garde tout c’est t-ta glace.

En fait, Diablo n’a jamais eu de rendez-vous amoureux. De rendez-vous tout court. De sorties entre amis. Il est paumé, ne sait pas quoi faire. Et Diablo reste Diablo. Si Iris espérait un cavalier expérimenté… c’est raté. L’adolescent se tord les doigts et renonce à commander un soda après avoir vu la tête du vendeur (non la glace n’avait pas suffi). Cette personne lui donne un mauvais pressentiment. Il préfère boire un peu d’eau à la petite fontaine qui… lui donne du diabolo cerise. Bon. Ce parc n’est. Pas. Du. Tout. Bizarre. Hu. Que faire maintenant ?

▬ …stands de tir ?

Après une moue déconfite lorsque Diablo refuse de goûter sa glace, Iris se satisfait cependant d'une première proposition verbale de sa part. Allons, il est timide, mais elle est sûre qu'à force de patience et de tact elle arrivera à le décoincer un peu. La jeune fille se retourne deux secondes pour "offrir" sa glace à l'un des clients, sourire chaleureux à l'appui. Sans prendre le temps de recevoir une réponse, elle se précipite vers Diablo et lui emboîte le pas jusqu'au stand de tir. Là, une dame blonde propose de tirer dans des ballons chauve-souris avec une carabine.

Après avoir demandé une arme à la responsable, elle pose celle-là dans les bras de Diablo.
« Je.. suis sûre que tu t'en sortiras bien, alors je te laisse la place. Courage, Diablo ! »
Et le pousse cruellement jusqu'à l'aba... jusqu'au stand. Où elle le regarde avec attention. Oh, en fait, elle a un peu peur des carabines, mais si c'est pour son ami du jour elle peur faire semblant de s'amuser cette fois.
« Oh, regarde, il y a des peluches à gagner ! » rajoute-t-elle pour l'encourager. En quelque sorte.

Avant de se diriger vers le stand, Diablo fait un discret signe de tête au malheureux roux qui a hérité de la glace. Son courage ne sera pas oublié. Plus ou moins soulagé, le diablotin constate que ce n’est plus le monsieur bizarre mais une jeune femme calme. Très… calme. Remarque ça doit être une condition pour le job. Des armes, des enfants. Trop de données angoissantes. Rien que l’arme. Haha. Mon dieu qu’a-t-il fait ?

Carabine dans les mains, Diablo est raide comme un piquet, mettant toutes ses forces dans le simple fait de ne pas trembler compulsivement. Il. Il peut le faire. Les peluches sont mignonnes et Iris l’encourage. Très très lentement, Diablo met en joue le premier ballon… et tire sur un truc en métal à côté. La balle rebondit et un cri de douleur se fait entendre derrière eux. Mon dieu. Il a éborgné quelqu’un !

Diablo repose en catastrophe la carabine et attrape la main d’Iris pour fuir le lieu du crime. Heu. Quitter le stand. Parce qu’il a hâte de… monter dans le train fantôme. Une fois planqué dans la queue, le diablotin pile net.
Et m-merde.

▬ Heu… Chouette hein ?

Un tir, un cri derrière eux, Diablo qui la prend et qui s'enfuit. Iris a un instant envie d'arrêter son ami et de lui dire que c'est pas bien de tirer sur les gens, qu'il faut aller s'excuser et voir si le monsieur qui a crié va bien. Hélas, c'est déjà trop tard et ils font la queue pour visiter le train fantôme... Un regard inquiet vers le stand carabine plus tard, l'adolescent à cornes la rassure en annonçant son goût pour l'attraction. Un amateur d'horreur ? Elle le suit jusqu'à leur noble véhicule et prend place sous un nouveau sourire amical du gérant aux cheveux blancs. C'est bien, il se déplace à chaque fois pour superviser les attractions. Tout ira bien une fois de plus. La barre métallique les empêche de fuir, le train démarre et la pénombre se fait de plus en plus grande.

Un monsieur squelette sauvage apparaît ! Kahball, g--- Ou plutôt, attention, même si Iris sait que c'est une gentille personne qui a mis un déguisement, elle sursaute un peu et regarde attentivement Diablo. Pour être certaine qu'il s'amuse sur son attraction préférée.

Le garçon aux cheveux blancs. Saint Hibou. Il est partout. Diablo commence à être un peu inquiet. Enfin, il l’était déjà. Et cette attraction n’arrange rien mais… à chaque fois, cet enfant est là. Ce. Ce ne doit pas être une coïncidence. Hiiii. Le train démarre. Pas le temps d’y penser. Diablo se crispe. Essaye de ne plus bouger d’un cil. Le squelette lui fait pousser un cri d’horreur. Intérieur. Trop peur pour même parler. Mais l’envolée de chauve-souris et les virages brusques qui surgissent juste après, en revanche…

L’adolescent couine et s’agrippe des deux bras à Iris qu’il serre contre lui. Pas évident avec la barre mais c’est comme sa peau, Diablo est doué pour combattre les limites. Enfin. Ce genre de limites. Hahaha. Une descente subite provoque une série de tremblements chez l’adolescent qui serre un peu plus sa camarade dans ses bras et siffle difficilement entre ses dents. Il. Veut. Descendre.

Si seulement tout ça n’était qu’un rêve.

Au départ, ça semble aller. Puis Diablo se rapproche au fur et à mesure qu'ils avancent tous deux sur les rails. Îl couine, il s'accroche à elle. Bien qu'Iris ne partage qu'à moitié cette angoisse, ce n'est pas ça qui la fait reculer. Elle pose une main compatissante sur l'épaule de son ami.
« Chhhht, si ça nous attaque, je leur dirai de partir et ils nous laisseront tranquille, ça va ? »

Sans rompre le contact physique, elle détourne les yeux et attend la prochaine menace, le prochain sursaut... et c'est madame sorcière au nez crochu qui surgit sur leur droite, le chaudron en main. De l'eau les éclabousse. C'est le moment d'utiliser la diplomatie pour rassurer Diablo.
« Vous pouvez nous laisser passer s'il vous plaît ? Nous ne voulons pas finir dans votre chaudron ! »

Et, oh mystère de l'amour et de la paix, le train avance et la sorcière diabolique s'atténue. Les voilà qui montent tout doucement.
« Tu as vu ? En fait ils ne sont pas si méchants. »

Puis, surtout, ce sont pour la plupart des maquettes en plastique. Son discours a plus d'impact sans ce détail..

Diablo regarde Iris. Il est sceptique. Encore plus quand il voit sa… méthode. Mais elle ne le repousse pas au moins. Le contact le calme un peu. Avant de percuter, très très très en retard, quand elle lui parle de nouveau, ce qu’il est en train de faire. Immédiatement, il retire ses bras et les tient bien haut au-dessus de sa tête, rouge comme une tomate et balbutiant. Il n’arrive pas à articuler une excuse correcte et entière que le train part dans une série de loopings digne des montagnes russes. Par pitié, pas de montagnes russes… que ce parc en soit dépourvu…

Diablo rampe déjà sur la zone de sortie du train fantôme, un grand huit l’achèverait. L’adolescent s’écroule dans la boutique souvenir suivant l’attraction, et contemple les peluches en forme de crânes, ainsi que l’écran diffusant les photos des derniers passagers. Lui, les bras en l’air, en train de crier. On dirait qu’il était content en fait. Bon cliché. Ou mauvais suivant le point de vue.

Diablo rejette sa tête en arrière et sent son âme s’échapper de ses lèvres. Haha. Non. On n’est pas dans un mang… oh mon dieu. Une forme blanche. Qui s’échappe.

Hiiii.

Snif, ça n'a pas marché. Tant pis, elle suit avec une attention moindre le reste du parcours, tout en continuant d'avoir les réactions dignes d'une enfant de treize ans. Oh. Ah. Hi. Petites surprises quand ça descend subitement, il n'y a rien de bien terrifiant. La seule chose qu'elle craint réellement serait qu'il se lasse d'elle ou que des flics pas en plastique débarquent.

Diablo s'aventure dans la boutique souvenir. Où, cette fois, les goodies ne sont pas gratuites, bien entendu, même si elle aurait bien aimer prendre la photo où l'ado manifeste son plaisir tandis qu'elle se cramponne à la barre. Elle s'apprête à l'embarquer vers un nouveau jeu quand elle remarque qu'il est entouré par une étrange aura blanche émanant de sa tête... comme sur les peintures des églises. Ça alors !

Elle sourit et elle trouve ça génial. Alors elle applaudit avec admiration.
« Waoh, Diablo.. c'est la pr.. première fois que ça t'arrive ? Ou.. euh.. ça va ? »

Parce que le Diablo, il a l'air de tomber un peu. Il semble aussi livide. Et, euh.. Elle le secoue doucement par l'épaule pour voir s'il vit.

Diablo lâche une litanie incompréhensible en réponse à la question d’Iris, visiblement à bout, dans tous les sens du terme. Mentalement, physiquement. Il se remet péniblement sur ses pieds, éloigne doucement la main de la jeune fille, et tangue vers la sortie. Pour s’échouer comme un bébé baleine contre la barrière du… des montagnes russes. Oh, bien sûr. Au point où il en est. Autant se faire achever. Diablo ne fait même pas attention au gamin qui les pousse avec enthousiasme vers le début de la file, avec des arguments comme « tour spécial couple ». Ce qui en temps normal l’aurait totalement paralysé. Mais là, il est juste… K.O. Ou presque.

Gageons que ce petit tour dans les airs l’achèvera. Si les étoiles de mer ont failli le faire, ce n’est même pas la peine de parler de ce monstre qui serpente dans les airs avec moult loopings et descentes raides. Diablo se laisse tomber dans la nacelle avec un soupir de fin du monde, plus que prêt à rejoindre l’autre monde.

▬ C’était… heu… sympa.

Il ne faut surtout pas qu’on remette ça mais. Merci pour ton attention, Iris. Et désolé. Diablo ferme les yeux. Au revoir.