Le Deal du moment : -25%
PC Portable Gamer 16,1” HP Victus 16 – 16 ...
Voir le deal
749.99 €

(fini) Jour 5 •• PV Liam •• Où l'on résout le mystère du mille-pattes autour d'un bon décès.

Eelis
Qu'est-ce qui est jaune et qui traverse les murs ?
Personnages : Al, Sydonia, Even, Dylan et Al'
Messages : 3246
Date d'inscription : 10/06/2012
Eelis
Mer 6 Aoû - 19:58
C'est un beau jour pour mourir.

Enfin, avant de raconter le moment poignant de ton décès, revenons sur les évènements de ces derniers jours afin de créer de l'attente. Le compte à rebours commence à l'aube du jour 2, tandis qu'une couche de moisissure s'immisce lentement sur chaque parcelle de ta peau. Il est pour l'instant inutile de fuir ou de trouver des excuses, tu agonises en silence et as même l'occasion de conduire la banane volante, et de raconter des blagues carambar sur le chemin qui t'éloignes inexorablement de la Base militaire. Tu ne sais pas si tu la reverras un jour. Qui sait ? L'ambiance était plutôt fun, en tout cas, et tu la recommanderas si tu croises quelques personnes dans l'Esquisse.

Et puis faut croire qu'on ne t'a pas retiré ton permis pour rien. Balloté dans les vents et manœuvrée de façon plutôt brutale, le véhicule finit par s'échouer sur un bâtiment et par envoyer valser tous les habitants. Tu rates ainsi l'occasion de dire adieu à Liam, mais peut-être n'est-ce pas la dernière fois puisqu'un fil rouge tient irrémédiablement à vous lier lorsqu'il se passe quelque chose. Réfugié dans un immeuble, et malgré les amortissements, tu constates que le mal s'empire d'autant plus vite que tu bouges. C'est d'abord la jambe qui s'écroule, puis le bras gauche. C'est à peine si tu rampes dans les décombres pour subvenir aux besoins essentiels.

Au moins, tu crèveras fidèle à toi-même. En beau pot de fleur incapable de bouger.

Les membres prêts à se décrocher te grattent, tu fais l'erreur de céder et de voir le sang former une belle flaque autour d'une épaule décrochée. C'est ballot, commentes-tu tout en intériorisant la douleur qui monte et en te mordant les mains pour ne pas poursuivre ton œuvre. On dirait des insectes. Des insectes qui grouillent et marchent dans tes tissus, te dévorent les entrailles et te poncent les nerfs. Tu ne peux écraser les bestioles qui grimpent inexorablement vers tes organes vitaux, juste les supporter et espérer qu'elles ne vont pas migrer vers un autre organisme lorsqu'elles en auront fini de toi. Ne pas laisser quelqu'un d'autre se faire contaminer, c'est tout ce que tu peux faire.

Maintenant que le cinquième jour se lève, tu parais bien pâle. Tes cheveux ont blanchi et partiellement chuté, ton œil droit a complètement moisi et tu as définitivement perdu la capacité de marcher. Tu es un buste fané qui attend avec empressement que le glaive fatal s'abatte. Respiration de fantôme, trop faible pour avaler le moindre aliment, système digestif en grande partie rogné, il ne te reste au final qu'un cœur irrégulier et un sang chaud qui s'écoule de moins en moins. C'est ton heure. Tu vas clamser comme tant d'autres personnes ont déjà été englouties par ce monde.

Ah, oui, combien de tes connaissances l'Esquisse a-t-elle avalé ? La vie a pris subitement des gens qui étaient trop jeunes et qui auraient encore pu poursuivre leur route, tandis que toi tu filais sur la tienne. Sans te faire de soucis. Cela fait bien longtemps que tu es persuadé que cet endroit et bien réel, quel qu'il soit. C'est bien là le plus cruel ; tu ne sais ni où tu meurs, ni comment, ni la voie qui aurait pu te permettre d'éviter un tel destin. Tu ne peux pas te dire "oh, merde, si j'avais arrêté de boire" ou "si j'avais pas bousculé ce type".  Tu ne peux pas demander un allègement de peine non plus, supplier à genoux cette voix de la forêt qu'elle te laisse un jour te plus pour aller jouer au poker avec Bisoux et lui arranger un coup. On a tort parfois de vouloir sortir des barreaux de la vie quotidienne pour aller jouer dehors, c'est là que l'aventure te conduit et le délire te pousse presque à te demander comment aurait été ta mort sans l'Esquisse… Accident de bagnole ? Alcool ? Cancer ?

Bah, finalement, c'est pas plus mal de crever comme ça. Pépère. Tout le monde va seulement croire que tu t'es perdu quelque part ou que tu as fui dans quelque péripétie stupide. Personne ne serait assez fou pour attendre le retour de quelqu'un avec impatience, par ici.

Dans la salle de bowling - tu as choisi un endroit approprié pour ta dernière journée - où tout a une taille surnaturelle, tu t'adosses au mur. C'est là, au premier étage d'une bâtisse en ruine dont tu ne connaîtras pas l'extérieur, que va s'éteindre l'un des derniers représentants de l'humour Carambar. Allons, il y aura bien quelque pour reprendre ta succession, tu fais confiance aux jeunes. Et puis si Liam se trouve une copine, vraiment, tu en seras tout heureux.

Tu respires un grand coup et tombes en force contre une gigantesque boule 8 qui s'empresse alors de rouler dans la pièce et de chuter par le trou d'un mur. Strike. Cette fois, c'est le sol qui te tient compagnie, et il règne une douce odeur de boîte de nuit. C'est le moment triste où tu repenses à toute ta vie, à ton fier parcours et à tous les prodiges que tu as accompli. Les jours qui défilent, les souvenirs qui remontent….

Il y a toujours quelqu'un, ou quelque chose, pour venir s'incruster à ce moment-là. Fais gaffe aux fourmis, mon pote, aurais-tu envie de lui crier.

Spoiler:


Dernière édition par Eelis le Ven 15 Aoû - 14:42, édité 1 fois



(Merci à Ara' pour la super signature ♥)

Anonymous
Invité
Invité
Ven 8 Aoû - 17:07
La farce gigantesque et ridicule que représentait cette existence semblait s’être mise sur pause. Ou du moins, ne pas avoir le même humour désopilant que d’habitude. Plus d’objets ou de créatures grotesques. Plus de compagnons tragiquement stupides. Plus de coups du destin tout à fait hilarants. Juste le néant et l’immensité de ruines en aussi bonne santé que celui qui les parcourait. Marchant parmi les décombres, une silhouette s’acharnait pourtant à continuer son chemin. Comme le jour d’avant. Et probablement comme le jour d’après. Elle ne semblait pas trouver d’autres activités. Elle ne faisait plus que marcher.

Un pas à après l’autre, le visage caché dans l’obscurité… Liam marchait. Il ne pouvait plus faire que ça : marcher. Et marcher. Il avait déjà trop pensé. Après l’atterrissage catastrophique de la banane, diablement prévisible, il avait été éjecté jusqu’aux décombres de son ancienne demeure. Enfin, demeure. Un endroit où parquer ses encombrants « sujets » et s’écrouler de temps en temps. Pas vraiment une maison. Mais les contours incertains du bâtiment avaient réveillé beaucoup de choses. Des souvenirs. Des visions du temps d’avant. Avant que ce monde ne se torde encore plus qu’il ne l’était déjà. Peut-être que son attitude venait de là, qu’il sentait que cela devait arriver. Qu’il l’avait toujours senti. Au fond, tout cela n’importait pas. Liam avait toujours voulu partir, et ce sentiment était inchangé. Presque renforcé, même.

Sauf qu’il y avait une nouvelle donnée gênante, et que ces ruines n’avaient fait que la raviver à sa mémoire. Eelis. Liam, assis sur un reste écorché de mur, avait beaucoup pensé. Et il avait beaucoup pensé à Eelis. Et au milieu de toutes ses pensées embrouillées, l’évidence avait glissé. Il n’avait pas pu vraiment la supporter. Il s’était levé. Et il avait  commencé à marcher. Il n’avait pas arrêté. Sans se douter une seule seconde que la farce déciderait une nouvelle fois de reprendre, bien plus tôt qu’il ne l’avait pensé, au moment le plus idéal. Ou le pire.

Ses pas l’amenèrent dans un bowling ridiculement déformé.
Et un corps qui l’était tout autant.

Liam s’arrêta. Son manteau claqua, mais il ne l’entendit pas. Un épais silence coulait sur tout. Ses yeux violets détaillaient l’être en face de lui, sans émotion. Il ne cherchait pas à reconnaître qui que ce soit, mais l’évidence se fit avant même qu’il ne puisse se détourner. Ses prunelles s’écarquillèrent. Son cœur rata un battement. Et il se laissa tomber à genoux dans la poussière.

▬ Espèce d’idiot, qu’as-tu fait…

Spoiler:
Eelis
Qu'est-ce qui est jaune et qui traverse les murs ?
Personnages : Al, Sydonia, Even, Dylan et Al'
Messages : 3246
Date d'inscription : 10/06/2012
Eelis
Ven 8 Aoû - 17:44
Ta dernière pupille aperçoit la silhouette qui s'approche. Un être humain entier. Tu voudrais lui sortir une mauvaise blague comme "tu pourrais pas me prêter une jambe ?" mais le rythme anarchique de ton souffle t'en dissuade. Et puis, il faut deux jambes pour marcher, à moins qu'une canne ne traîne dans le coin.

Non, hélas, il n'y a qu'une vieille branche.
« Espèce d’idiot, qu’as-tu fait… »

C'est la voix de Liam, dont tu distingues à peine l'écharpe. Son visage, son corps, ses mains, tout le reste est trop loin ; à peine devines-tu qu'il s'est agenouillé non loin de ta position. Cette fois encore, vous vous retrouvez par hasard sur une scène tragique. Juste avant que les rideaux ne tombent et que les spectateurs ne quittent leurs bancs pour aller voir quelque chose de plus intéressant ou se mater un bon blockbuster américain au cinéma.

« Hey, Bisoux. Rien, rien.. vieux… » articules-tu lentement de ta voix étranglée.

La prochaine et dernière fois que tu ouvriras la bouche sera pour lui dire adieu, mais pas tout de suite. Bien que le fil qui vous lie ne soit pas si puissant que cela, si ce doit être la dernière fois que tu te coltines ce gars-là.. Autant que cette fois-ci soit plutôt longue. Vous êtes toujours séparés avant de rire un bon coup ou de boire une bière, alors tu vas lui laisser une dernière chance de trouver la réponse.

La réponse à la question que tout le monde se pose.
Quel est le comble pour un mille-pattes qui fait de la peinture ? Qu'est-ce qui pourrait arriver de pire quand un vulgaire insecte se met soudainement à vouloir esquisser le monde autour de lui, combler les blancs de son existence par des touches de couleurs tandis qu'il n'y a même pas sa place ? Si vous aviez été autour d'un bon feu, là, tout de suite, tu lui aurais raconté à quel point les blagues carambars peuvent rendre philosophique. Comme celle du petit pois dans l'ascenseur ou de la banane qui traverse les murs…

Eelis, stupide même quand son dernier oeil se ferme et se recouvre de pu. Si tu attends cette réponse, il est probable que tu n'aies jamais le temps de dire au revoir à ton pote chat. Mais bon, peu importe ce qu'il a à te dire, même si ce n'est pas drôle tu t'en remettras.

Spoiler:



(Merci à Ara' pour la super signature ♥)

Anonymous
Invité
Invité
Ven 8 Aoû - 18:45
Ironique, mais celui qui tremble le plus n’est pas celui que l’on pourrait croire. Liam se tient là, devant ce qu’il reste d’Eelis, et il ne peut empêcher le tremblement de ses mains. Il ne sait pas où les mettre. Ni quoi en faire. Sur ses jambes qui tiennent à peine le choc. Dans le vide. Sur ses bras. Dans son cou. Serrant son écharpe jusqu’à s’en étouffer. Il le sent. Il la sent. Cette mort. Partout. Tout autour d’eux. Du moindre pore d’Eelis. Il n’a même pas besoin de sa vue. Heureusement, parce qu’il ne le voit pas vraiment. Il est déconnecté. Il ne veut pas voir ça. Pourtant, il regarde quand même.

Et en cet instant, les traits de Liam se métamorphosent, deviennent ce qu’une poignée d’âmes… non, seulement une, a jamais pu voir, dans un instant d’égarement : ils sont doux. Avec la plus grande douceur et la plus grande délicatesse qui soit, il tend la main et les doigts tremblants, écarte une mèche blanche du front d’Eelis.

▬ Je m’appelle Liam, laisse-t-il tomber, d’une voix lasse.

Il n’y qu’Eelis pour le surnommer ainsi dans un moment pareil.
Merde.

Quel moment, sérieusement ? Il n’y avait pas de moment. Eelis n’allait pas… il n’allait pas… c’était un cafard à toute épreuve, bordel ! Il n’allait pas juste clamser là, comme ça, devant ses yeux, comme l’ultime affront humoristique. Liam se laisse tomber à ses côtés, s’appuie sur le mur comme s’ils allaient juste discuter du temps qu’il faisait dehors. Un temps de chiotte.

▬ Tu aurais pu choisir autre chose qu’un bowling, tout de même.

Bon sang, Liam, qu’est-ce que tu racontes ? Rien à foutre du bowling. Ouvre plutôt les yeux sur ce qu’il passe… Oh, hélas, Liam sait très bien ce qu’il passe. La mort a envahi ses narines, tout son corps et son âme. Sa partie animale se rétracte, cherche à s’enfuir devant l’inévitable.

L’humain s’accroche et comme toujours, l’envoie chier.
Elle et l’Univers.

Spoiler:
Eelis
Qu'est-ce qui est jaune et qui traverse les murs ?
Personnages : Al, Sydonia, Even, Dylan et Al'
Messages : 3246
Date d'inscription : 10/06/2012
Eelis
Ven 8 Aoû - 19:36
Tu ne peux sentir ni la tristesse autour de toi, ni cette main qui s'approche doucement, ni ce qui rend cette scène dramatique. Seulement deviner que Liam n'a pas l'air très enclin à te frapper ou à railler comme il le fait d'habitude.

« Je m’appelle Liam. »
Pas la peine de me le redire, Bisoux.

« Tu aurais pu choisir autre chose qu’un bowling, tout de même. »
Moi, ça me convient très bien.

Et maintenant…


Et maintenant il faut lui dire adieu. Tu ne vois plus rien, tu ressens à peine ce qu'il te reste de coeur, les paroles de ton camarade ne sont plus qu'un amas de bruits vagues et lointains. Il y a tant de façons de crever, si tu n'es pas tombé sur la moins douloureuse tu auras au moins le privilège de voir venir le grand tunnel blanc. Allez.

Longue inspiration. Trouver la force d'écarter les lèvres. Tes cordes vocales vont-elles seulement vibrer ? À moins que… Le cosmos, le pouvoir de l'amitié, c'est le moment de venir donner un coup de pouce  à un vieil homme mourant. Courte expiration.

« Au….fi….al...pas….tr...vé….bon….re..tau….do….age... »

Et voici les dernières paroles d'Eelis.
Incompréhensibles, comme beaucoup de choses en ce monde.


Ses lèvres n'ont pas le temps de se rejoindre qu'il n'est plus qu'un vulgaire cadavre moisi et puant qui s'effondre sur lui-même. Une ruine de plus dans une Esquisse ravagée par la tempête et par sa propre incohérence. Un bâtiment qui était sûr de tomber sans que sa chevelure blonde ne manque à personne.

Pourtant…

Spoiler:



(Merci à Ara' pour la super signature ♥)

Anonymous
Invité
Invité
Ven 8 Aoû - 21:26
N’importe qui aurait pu être dégoûté. C’était une réaction humaine, normale. Sans aucune réelle méchanceté. Liam aurait pu l’être. Eelis était dans un sale état. Si ses sentiments pour ce sombre idiot n’étaient pas aussi forts…

Il ne veut pas en parler au passé. Il ne veut pas parler d’Eelis au passé. Il reste là, en silence, à contempler le bowling insalubre tout d’abord, puis le visage meurtri de son compagnon d’infortune. Ce qu’il en reste. Connasse d’Esquisse. Liam ne prononce pas souvent le nom de ce monde tordu, mais là, il a envie de le cracher, il lui brûle la gorge comme de l’acide et le répugne au plus profond de lui-même. Ce qui est répugnant n’est pas cet homme ravagé, mais ce monde. Ridiculement malsain. Sinistrement obscène. La plus grande et terrible farce de tous les temps.

Une farce qui n’avait rien de drôle. C’était un cauchemar.
Un cauchemar qui quand il donnait une lueur d’espoir, attendait le meilleur moment pour la souffler.

Eelis venait d’être soufflé. Sans que cet endroit ne lui laisse la décence de prononcer ses derniers mots en entier.

Liam n’est plus que colère et rage. Son sang est en train de bouillir, ses griffes rentrent dans sa chair, le saignent. Il n’a qu’une envie, se lever, et lacérer la moindre parcelle de cet endroit. Tout ravager. Ne laisser que cendres et poussières derrière lui.

Mais il reste là. Lentement, il enlève son manteau, et doucement, tout doucement, enveloppe ce qu’il reste d’Eelis. Il ne fait que glisser l’habit dans son dos et le déposer comme une plume sur ses épaules. Ce corps est si fragile… il ne peut même pas le toucher. Même pas ça. Liam retourne à sa place et ferme les yeux. Il a une quête. Rien n’a changé. Et il la poursuivra.

Mais plus tard.


Spoiler:
Eelis
Qu'est-ce qui est jaune et qui traverse les murs ?
Personnages : Al, Sydonia, Even, Dylan et Al'
Messages : 3246
Date d'inscription : 10/06/2012
Eelis
Ven 8 Aoû - 21:49
Quelques minutes passent dans un silence morne. Le silence de funérailles qui se font dans la douleur pour l'homme qui vit encore. De son côté, le cadavre continue tranquillement de pourrir, moisir, exhiber ses tissus et autres choses palpitantes. Le peu de sang encore présent se déverse, mais il n'a rien de rouge au bout d'un court instant.

Tout d'abord noir comme la nuit, le liquide - ou du moins une infime partie - parait jaunir. Tout doucement. Il prend une teinte crade, presque huileuse, puis cesse lentement de s'écouler. Oh, ce n'est rien. Minuscule. Indiscernable chose qui peu à peu prend forme et s'arrête avant de solidifier définitivement. Pauvre petite créature qui n'a ni yeux ni oreilles pour appréhender le monde autour d'elle, un monde qu'elle connaît pourtant depuis plusieurs dizaines de jours.

Sans bruit - oh, si elle était assez consistance pour faire du bruit ! - la petite chose s'avance, roule, rampe, quelque chose à mi-chemin entre tous ces modes de déplacement. Elle rejoint la seule chose qui vit dans cette pièce gigantesque et burlesque. À côté de la frêle substance, Eelis n'est plus qu'un tas d'os défigurés. Un tas de poussière qui pourrait s'envoler en fumée. Il lui a cédé la dernière chose qui le faisait vivre.

Ainsi qu'un autre présent qui ne peut être palpé.

La gelée se dirige vers Liam.

Spoiler:



(Merci à Ara' pour la super signature ♥)

Anonymous
Invité
Invité
Sam 9 Aoû - 0:57
Liam n’a pas bougé. Liam est loin. Mais son écharpe, par contre… quelque chose a bougé. Le tissu s’est gonflé. Un truc a remué. Puis s’est laissé glisser jusqu’au sol avec « bloub » presque étouffé. Ce quelque chose se nomme Orange (Liam n’a jamais été doué pour les noms, ou ne s’est jamais véritablement donné la peine, on ne sait pas vraiment, peut-être bien les deux), et c’est une gelée. Un bébé gelée.

Trouvée dans une vieille canalisation trouée de la base et protégée contre tout pronostic. L’une des dernières. Ou du moins, l’une des dernières ne cherchant pas à vous dévorer, étouffer, ou engloutir vos chaussures (les trucs blobiques ont un net problème avec les chaussures par ici). Elle est faible, toute petite, et tremblotante. Mais elle a trouvé quelque chose d’encore plus faible qu’elle, et qui… bon, Orange ne pense pas jusque-là, mais elle souhaite visiblement aller voir ce condisciple un peu étrange en formation.

Sauf qu’une gelée n’a vraiment de bras ou de mains. Du moins pas Orange. Alors elle se contente (on suppose que c’est une fille, difficile de donner un sexe à une masse transparente orangée) de donner un petit coup de tête, rien de méchant, ni de violent, juste un petit « bloub bloub » amical en guise de salut. Ou de « Tu vas bien ? ».

Allez traduire un échange entre gelées.


Spoiler:
Eelis
Qu'est-ce qui est jaune et qui traverse les murs ?
Personnages : Al, Sydonia, Even, Dylan et Al'
Messages : 3246
Date d'inscription : 10/06/2012
Eelis
Sam 9 Aoû - 13:08
Contact.

Le petit truc jaune ne comprend pas. Il n'a pas encore de pensée et appréhende tout juste le sens du toucher. Une autre boule orange lui fait face, une autre gelée inconnue. Encore quelques minutes qui passent, encore un échange de coups de têtes. Minuscule substance grandit un peu plus et semble sympathiser avec Orange. Deux grains de poussière dans une Esquisse qui a la possibilité de les balayer d'une seconde à l'autre.

Puis, un cri faible et quasi-inaudible.
Le premier bruit d'Eelis-gelée.




Résumé : Le temps passe en échanges de gelées incompréhensibles et puis Eelis-gelée qui a un peu plus pris forme commence à couiner.
(pardon j'ai honte c'tellement court xD je trouvais inutile de remplir)



(Merci à Ara' pour la super signature ♥)

Anonymous
Invité
Invité
Lun 11 Aoû - 8:21
Les oreilles félines de Liam tressautent. L’appel est faible, presque inaudible, mais il l’a entendu. Orange l’appelle. Le jeune homme ouvre immédiatement les yeux et bascule, à quatre pattes sur le sol, certain de l’endroit d’où provient le bruit avant même d’y penser. Le seul avantage de cette horripilante transformation. Ses sens félins sont aiguisés. Et il est particulièrement attentif à Orange. Il n’avait aucun doute : si une gelée piaillait, c’était forcément cette petite boule qu’il avait transportée depuis la base. Il ne s’attendait pas à ça.

Liam observe sans un mot l’autre petite boule de gelée. Jaune, encore plus petite qu’Orange. Ses yeux ne tardent pas à dériver vers cette dernière, à la fixer, sévèrement. Liam détache lentement ses mots.

▬ Qu’est-ce que… cela ?

Il n’est pas d’humeur à faire des compromis ou à quoi que ce soit d’ailleurs. Certains pourraient dire que ça ne change pas de d’habitude. Mais Liam a mal, à l’intérieur. Il est en deuil. Et cette surprise ne l’amuse pas du tout. Sa pensée ne va pas encore assez loin pour songer à quelconque miracle. Il avance plutôt l’hypothèse que, seigneur c’est répugnant, Orange ait pu se reproduire d’une manière ou d’une autre. Une seule gelée à baby-sitter lui suffit amplement. Comme si ses pensées accusatrices l’atteignaient, Orange relève ses petits yeux vers lui. Et lâche un solennel…  « Bloub ».


Spoiler:
Eelis
Qu'est-ce qui est jaune et qui traverse les murs ?
Personnages : Al, Sydonia, Even, Dylan et Al'
Messages : 3246
Date d'inscription : 10/06/2012
Eelis
Mar 12 Aoû - 16:24
Après la voix, c'est autour de l'ouïe. Les vibrations de l'air, les déplacements de Liam, la gelée commence à ressentir tout cela d'une façon qui n'a rien à voir avec un être humain. Déstabilisant, mais pas si désagréable que cela une fois que l'on s'y habitue. Cela compense l'absence cruciale de vue ; ce tas gluant n'a toujours pas d'yeux, juste une étrange et ridicule mèche sur le dessus de sa tête.

De façon plutôt hasardeuse, il sautille, bondit autour de Orange et s'approche enfin de la source du bruit. Lui collant amicalement la main ou essayant étrangement de jouer avec avec un cadavre juste à côté. Normal. Il couine un peu plus fort, comme pour lui crier d'embarquer ses deux gelées et de filer loin de tout ça. Comme s'il essayait de sortir un "Continue à vivre, Liam, tu te feras plein de potes et trouveras l'amour. Les carambars sont avec toi." prétendument philosophique.

Spoiler:



(Merci à Ara' pour la super signature ♥)

Anonymous
Invité
Invité
Ven 15 Aoû - 6:39
Le jeune homme fixe d’un air vide la gelée qui sautille. Autour d’Orange, dans la pièce. Qui se colle –littéralement– à sa main. Fait un cirque de tous les diables. Tant d’énergie pour une si petite chose. C’est fou ce qu’elle grandit vite, celle-ci. Il espère qu’Orange ne s’y mettra pas aussi. Elle est bien comme ça, cette gelée. Pas trop encombrante. En meilleur étant que quand il l’a trouvé, mais encore faiblarde. Presque calme. Sans pouvoir s’en empêcher, Liam fixe la nouvelle boule de gomme jaune. Encore et encore. Ses yeux violets ne lâchent pas la petite mèche qui sautille aussi. Merde, pourquoi ça lui rappelle quelque chose. Pourquoi ça lui rappelle exactement ce dont il ne veut pas se souvenir.

Face au nouveau couinement, un peu plus fort, l’hybride craque, et les pupilles comme deux fentes, attrape la nouvelle gelée qu’il dépose dans un repli de son écharpe. Orange allait devoir se contenter de sa main, ou de l’autre épaule. Le manteau est foutu. Et baignant, littéralement, dans trop de choses désagréables pour qu’il le ramasse et tente de le nettoyer.

Qu’Eelis reste avec ce piètre cercueil. Il ne pouvait rien faire de plus.

Liam se mord les lèvres un instant. Personne n’est là. Il est fatigué. Mais il n’a plus rien à quitter, à toucher. Il s’agenouille un instant et frôle du doigt la poussière. Caresse éphémère, caresse qui n’a jamais existé et qui n’existera jamais. Que c’est amer, Esquisse.

Tu es vraiment une garce.

Liam se relève, et décidé, quitte le bowling sans se retourner.


Spoiler:
Contenu sponsorisé
Voir le sujet précédentRevenir en hautVoir le sujet suivant
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum