Nicolas Flamel • « Je le savais ! »

Vous avez lu Harry Potter ? Enfant, votre rêve était de devenir alchimiste ? Vous êtes un féru du XIVᵉ siècle ? Alors vous connaissez forcément Nicolas Flamel : c'est ce brillant personnage qui a inventé l'écriture, le feu, l'intelligence, le téléphone portable, le kinder bueno, et bien des choses encore. En revanche, la seule chose qu'il lui reste encore à découvrir est la transmutation du plomb vers l'or, qui nécessite la possession d'une pierre philosophale. Notre homme ne disposant pas de ce petit caillou, il a ardemment regardé tous les épisodes de Fullmetal Alchemist, investi tous les minerais de l'Esquisse et exploité beaucoup de personnes afin de trouver des indices sur son emplacement. Niet. Négatif. À ce jour, la cyance reste invaincue face à Nicolas Flamel.

Depuis toujours, Nicolas se fait un devoir d'accumuler toutes les connaissances, car il en a soif, c'en devient presque une drogue ; quand il acquiert de nouvelles cyances, son ego en est satisfait pour un temps, mais il en veut encore, toujours plus : par exemple, sitôt a-t-il compris la réaction chimique qu'a le gaspacho avec le bouillon de poule qu'il passe à autre chose, et ainsi de suite. Pour autant, ce n'est pas le genre d'homme qui viendra vous étaler toute sa cyance sous le nez : sur ce point-là, soyez tranquille, Nicolas se fera discret. Cependant, il est tellement passionné par son savoir que... rien n'est prévisible. Il n'aura toutefois aucun scrupule à s'approprier les découvertes des autres tout en affirmant qu'il en est le légitime auteur – peut-être, d'ailleurs, en sera-t-il lui-même persuadé.

Ne supportant pas que les tiers acquièrent la cyance qu'il possède lui-même, il fait en sorte de se débarrasser de toutes les sources de connaissance existantes après s'en être servi – cela va du simple bouquin à l'animal fort connu du dodo-asperge (oui, Nicolas est allé jusqu'à éradiquer une espèce entière afin d'être le seul à en détenir les secrets). Mais ne vous méprenez pas : comme dit, Nicolas ne cherche pas à obtenir une quelconque reconnaissance de la part de ses pairs, ni de n'importe qui, pour son immense savoir. Il souhaite uniquement être le plus cultivé possible, ce dans le but d'éprouver de l'autosatisfaction. D'être plus intelligent que la cyance elle-même.

Pour cela, il œuvre dans l'ombre, terré dans son laboratoire privé, et testant de multiples expériences de transmutation : le plomb et l'or étant trop clichés (et Nicolas ne disposant pas de la pierre philosophale), il s'est tourné vers d'autres matériaux bien plus utiles et originaux : le verre et le plexiglas, le polystyrène et le caoutchouc, le promarker et le copic, entre autres.

Inutile de préciser que dans la plupart des cas, ses expériences tournent très vite au WTF : la fiole verte dans la fiole rouge, et bim, explosion, le laboratoire sens dessus dessous, les cheveux en pétard, et un rire hystérique pour couronner le tout. Nicolas a vraiment du plomb dans la cervelle, c'est le cas de le dire. Même quand il rate ses expérience, l'alchimiste se sent d'humeur satisfaite, partant du principe que l'on apprend beaucoup de ses échecs. On peut parfois se demander s'il ne fait pas exprès de faire planter toutes ses expériences, dans son besoin viscéral de tout connaître par coeur.

Récemment, Nicolas s'est découvert un nouveau talent, et pas des moindres : il est capable de ramener les morts à la vie ! Évidemment, les choses qui bougent ne sont pas son dada, mais l'exception peut bien être faite pour quelque chose d'aussi spectaculaire.

Voilà comment cela s'est passé...

Nicolas eut un jour l'illumination divine, celle qui lui permettrait d'être plus cyantifique que la cyance elle-même, et ce sans pierre philosophale.

Il allait transmuter les morts en vivants.

Pour cela, il fallait tout d'abord se munir de corps décédés : un en bon état pour commencer, et puis les autres après. Cela ne fut pas trop difficile, il y en avait une petite réserve à la morgue de l'hôpital d'Esquisse. Ainsi eut-il affaire à des morts empalés, décapités, noyés, et même quelques pendus.

Dans un premier temps, il entreposa les cadavres dans une pièce secrète de son laboratoire secret, fermée à double tour pour plus de sécurité (mais on ne savait jamais, si une vile entité mystérieuse passait par là, elle pourrait toujours débloquer la serrure). Ce n'est pas ce qui arriva, mais malheureusement, ce fut pire encore : ce jour-là, la tempête se déchaîna dans tous les recoins de l'Esquisse. Le laboratoire privé de Nicolas ne fut pas épargné ; la porte de la pièce secrète s'ouvrit brutalement, des fioles et des tubes à essai se renversèrent, dévidant leur contenu sur les corps ; on entendit aussi quelques explosions, parce que ce n'était pas drôle sans.

D'une manière ou d'une autre, les macchabées avaient dû entrer en contact avec les produits chimiques de Nicolas (en les inhalant par exemple, même s'ils étaient morts) car, pas plus tard que tout de suite après, les voilà debout, mains tendues devant eux, avançant vers Nicolas tels des zombie en quête d'une cervelle fraîche (si tel avait été le cas, ils n'auraient pas été déçus !). Heureusement, leurs corps étaient tout flasques, un peu comme de la gelée, ce qui permit à Nicolas de passer au travers sans se faire agresser.

Il avait ramené des morts à la vie ! Il avait réussi là où la cyance avait échoué !

Cependant...
… Un doute subsistait.

Comment s'y était-il pris ? Il l'ignorait. Il lui semblait que cette résurrection était de son fait, pourtant il n'avait aucun souvenir de la manière dont il avait procédé. Et cela, Nicolas ne le supportait pas. Il voulait tout savoir, tout sur tout.

La cyance le surpasserait-elle éternellement ?