Quand tu te réveilles des couleurs dansent devant tes yeux, encore un peu endormie tu clignes plusieurs fois des yeux pour essayer de distinguer le paysage, et peu à peu ta vision s'éclaircit pour laisser place à un pays digne de conte pour enfants. La première chose qui te frappe ce sont ces couleurs, toutes ces jolies couleurs, qui te plaisent plus les unes que les autres. Alors, tu décides d'étudier un peu plus ce paysage et profiter de chaque instant que tu passeras ici et peut-être tenter de ne jamais quitter ce rêve. Quand tu te décides enfin à regarder le ciel, tu restes stupéfaite pendant quelques instants, immobile, cherchant une explication logique à ceci. Pourtant rien ne te viens, tu restes pétrifiée sans savoir comme réagir face à « cette chose ». Tu décides de continuer ton chemin pour essayer de quitter cette forêt colorée et distinguer l'horizon, tout à coup une question te vient, inattendue. Et contre toute attente tu n'arrives pas y répondre tout semble être figée dans ta tête, aucun souvenir, juste une image. Celle d'un homme penché au-dessus de toi qui te dis que tu as tout oublié suite à un accident, il répète à plusieurs reprises un prénom, sûrement le tien. Oui c'est ça, tu te souviens de ce prénom, Talita. Il résonne encore dans ta tête. Tu te souviens aussi, de l'accent snob qu'il avait et qui t'étais insupportable, tu t'étais toujours montrée distante avec tout le monde. Et ce genre de personne, tu cherchais uniquement à les éviter pour ne pas avoir à les affronter. Une de ses phrases te revient en tête aussitôt, cette remarque t'avait paru désagréable et mal venue, mais tu n'avais pas réagi.

[b]- Tu travailles dans un cirque ? Je n'avais encore jamais vu quelqu'un habillé avec autant de couleurs différentes, et aussi mal assorties.

Maintenant, tu avais presque envie d'en rire, tu avais toujours aimé paraître différente, unique, attiré le regard des gens mais uniquement leur regard, pas leur remarques. Tu avais la sensation d'avoir toujours eu cette envie de couleurs sans savoir d'où elle venait. Et tu n'arrivais pas à identifier, ses sentiments qui se bousculaient à présent dans ta tête. Mais tu gardes toujours ton calme, sans jamais t'énerver même si intérieurement il te prend une folle envie de te moquer de cet homme sans compassion, qui ose faire des remarques sur ta façon de t'habiller. D'un coup, un bruit sourd te sors de ta rêverie, tu peux enfin apercevoir l'horizon. Tu ouvres grands les yeux de surprise, ce rêve que tu crois aimer serait-il en train de se transformer en cauchemar? En fixant l'horizon la seule chose que tu pouvais distinguer c'est une tâche noire, comme ci le décor était tombé. Et un peu plus loin, tu pouvais voir des décombres comme si quelque chose avait tout dévasté sur son passage.