"Besoin d'aide, chers dessinateurs ?"

Premiers pas..

Le jeune homme venait, en courant dans le couloir, de se ramasser lamentablement, ce qui était normal pour lui, et s’était assommé tout seul comme un imbécile. Il avait d’ailleurs réussi un magnifique triple salto arrière. Dommage que l’atterrissage ait été aussi lourd.
Il ouvrit les yeux. La première chose qu’il vit était une coccinelle qui se baladait dans l’herbe. Jusqu’ici, tout allait bien. Sauf que la coccinelle devait faire deux bons mètres de haut et qu’elle était bleu vif, tout comme l’herbe, d’ailleurs. Ca allait déjà moins bien.
L’adolescent se releva d’un bond, se recassa la figure en arrière, emporté par son élan, se releva, pour retomber aussitôt en glissant, se re-releva et resta debout … pendant très exactement 5 secondes. Il décida finalement qu’il était très bien par terre et s’enfuit à quatre pattes loin de l’insecte monstrueux (je vous ait déjà dit qu’il détestait les coccinelles ?).
Un peu plus loin, il s’arrêta, décidant qu’il devrait être en sécurité. Là seulement, il se rendit compte qu’il portait une sorte de masque en tissu sur les yeux.
Il le retira pour mieux l’observer. C’était un de ces masques que portent les super-héros … Les yeux du garçon se remplirent d’étincelles.
Striky !! Ce nom lui était venu spontanément. Striky, Le super-héros, défenseur de … où était-il ?
La question avait mis bien 10 minutes à lui venir. À se demander si son cerveau n’était pas un peu lent. Probablement que oui. Mais peu importe.
Striky était très contrarié. Comment pouvait-il défendre un endroit dont il ne connaissait même pas le nom ? (vous remarquerez qu’il ne s’inquiète même pas de la façon dont il a pu arriver ici …) C’était très embêtant. Il se mit donc en quête de quelqu’un qui pourrait le renseigner.
Il arriva bientôt devant une paire de lunettes géantes à pattes. Après avoir tenté de se faire comprendre pendant environ 10 min, il avait laissé tombé.
Il avait levé les yeux au ciel devant la bêtise de ces lunettes … et avait lâché un hoquet de surprise. Ce … C’était le ciel, ça ?!
Il resta figé devant l’étrange spectacle qu’offrait le ciel d’Esquisse. Des couleurs, des couleurs et encore des couleurs. Toutes agencées sans aucune logique apparente. C’était très … “space”. Puis il aperçut une sorte de panneau qui disait : « Bienvenue dans le monde d’Esquisse »
Esquisse, hein ? Adjugé, vendu ! Il serait donc le défenseur d’Esquisse !!

*****

« Prosterne-toi devant Striky, le grand défenseur d’Esquisse ! Je ne te laisserai pAOUMF ! »

Le distributeur ailé que Striky avait apostrophé, lassé d’entendre cet hurluberlu crier à tout bout de champ, venait de lui envoyer un magnifique coup d’aile, très élégant, très classieux (ne mettez jamais ce mot dans une rédaction de français, il n’existe pas). Striky, en toute logique, s’écrasa au sol, avec nettement moins de classe, il faut bien l’avouer. Il se releva, le nez en sang, avec un air ahuri sur le visage.

« Quoi ?! Quoi ?! Tu oses ?! Espèce de … de … de boîte de conserve emplumée ! OUMPF ! »

Le distributeur n’avait visiblement pas apprécié d’être traité de boîte de conserve. Il est vrai qu’il n’était pas bien gros. Toujours est-il qu’il venait à nouveau de frapper le … super-héros. Puis, très vexé, il le planta là.
Le super-héros en question resta allongé sur le sol, à moitié sonné, pendant quelques minutes, puis se releva soudainement en hurlant :

« Tu me paieras ça, manant ! Sache que je ne crains rien ni persAÏE ! »

L’adolescent venait de recevoir une chaussure dans la figure. Probablement celle d’un dessinateur souhaitant le silence.
Hem ! Les débuts sont toujours difficiles, non ?