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Les suspects idéaux [Dylan / Ekithée]

Eelis
Qu'est-ce qui est jaune et qui traverse les murs ?
Personnages : Al, Sydonia, Even, Dylan et Al'
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Date d'inscription : 10/06/2012
Eelis
Mer 12 Juin - 23:29


« Si je résume une dernière fois votre version des faits… »

Dylan soupire. Il commence à avoir la dalle, et par extension moi aussi.

« Quelques instants avant le crime, vous étiez prétendûment à la recherche d’un Objets de type chaton égaré…
— Si je puis me permettre, je crois que c’est chat-thon...
— Oui, un chaton, c’est bien ce que j’ai dit. Ce n’est pas la prononciation qui compte.
— C’est chat. Thon. Chat-thon. (elle se tourne vers Dylan) C’est bien ce que vous avez dit, suspect ?
— Ouais…
— Oui, eh bien, si on pouvait arrêter de m’interrompre pour tout et n’importe quoi… Je reprends.  Alors que vous cherchiez hypothétiquement ce chaton, vous auriez aperçu l’Objet sauter — comme de par hasard — sur le toit de la caserne. À ce moment-là, vous auriez sollicité deux de nos collègues, les susnommés Géraldine et—
— Je crois que susnommé, ça se dit pour des personnes que tu as déjà mentionné. Or, dans ce contexte…
— …Je vais rajouter leurs noms en haut de la feuille, comme ça y auront été nommés.
— Si tu les rajoutes juste comme ça, ça ne…
— Ben t’auras qu’à réécrire plus tard ! »

Si vous les trouvez déjà insupportables, vous savez même pas la chance que vous avez de nous rejoindre maintenant. J’ai l’impression que ça fait au moins deux ans qu’on est coincés avec. Et qu’on y est encore pour cinq.

« Donc. Après avoir accosté les maintenant-nommés Géraldine et Ayoub et leur avoir demandé de vous laisser accéder au toit, ceux-ci ont, avec bon sens vu vos antécédents et votre profession, nié votre requête. Jusque là, vous confirmez ?
— Hmhm…
— Et donc, mécontent de vous soumettre à l’autorité, vous avez employé un complice, inconnu des deux serviteurs de l’Ordre. Le coup n’était selon vous pas prémédité, car vous avez déclaré ne pas connaître la sus… l’indiquée—
— “Indiquée”, ça donne l’impression que c’est une indic, ou quelqu’un du syndicat… Tu peux juste dire “Vous avez déclaré ne pas connaître Ekithée”.
— Oui, certes, mais ça fait moins… Enfin… Peu importe. Je disais que vous aviez accosté Géraldine et Ay…
— Tu t’es trompé de ligne. C’est celle d’en-dessous.
— Si tu arrêtais de m’interrompre, je serais déjà à la fin. Donc, vous avez recruté un complice, blablabla, soi-disant vous ne la connaissez pas, et elle s’est chargée de vous donner accès au toit par quelque subterfuge adéquat.
— Je suggère de rayer le terme “adéquat” ici, ça donne l’impression qu’on est de son côté…
— Non mais, ici, euh… c’est pour dire que c’est adéquat entre ce qu’on veut et ce qu’on a, ‘fin, faut tenir compte du contexte un peu. Du coup. Hm. Une fois seul sur le toit, vous avez, selon vos propres déclarations, cherché le chaton.
— Le chat-thon.
— Peu importe. C’est là que… »

La seule chose qui nous empêche de dormir, c’est cette putain de chaise en bois qui a été foutue là par le sadique qui a décidé que, de tous les magendarmes capables de tenir un stylo, c’est ceux-là qui prendraient les dépositions.

« Dis donc, suspect, vous nous écoutez ?
— Hein ? Euh, ouais.
— Si tu pouvais arrêter de me couper pour une fois, j’avais presque fini…
— Non, mais, là, il ne t’écoutait pas. C’est pour lui qu’on repasse la déposition. Ça n’a pas de sens s’il ne l’écoute pas. Parce qu’après, il va nous demander de répéter, ou dénoncer un vice de procédure…
— C’est vrai. Bon, ben, vous pourriez faire un effort. C’est pour vous qu’on fait tout ça, et on ne vous sent pas très impliqué depuis le début.
— Ouais… ‘Fin… Si si, j’suis grave impliqué…
— Vous pouvez me répéter la dernière chose que j’ai dite ?
— Euh… »

Pitié réveille-toi Dylan. Ni toi ni moi n’avons envie que ça recommence…

« J’étais sur le toit… ? (Oui !!)
— On peut pas dire qu’il a le sens du détail…
— C’est pour ça qu’on est obligé de repasser toute sa déposition par petit bout.
— Oui, eh bien, il a de la chance, car j’en connais qui auraient été moins patients. »

Je vous jure que si c’était moi à devant eux…

« Bon, finissons-en. Vous étiez effectivement sur le toit, prétendument à la recherche du chaton.
— Chat. Thon. Vous êtes d’accord que c’est bien chat-thon et non chaton ?
— Nan mais on s’en fiche…
— Donc vous déclarez que l’on peut à la fois dire chaton et chat-thon et que ça n’a pas vraiment d’importance ?
— Euh…
— C’est quand même étrange. Tout à l’heure vous souteniez que c’était un chat-thon, et maintenant vos propos sont plus flous, comme si il n’avait jamais existé, ce chat-thon, finalement.
— Non mais…
— C’est parce que t’essayais d’orienter ses réponses, si tu veux mon avis. Ça s’est toujours dit chaton, mais tu as insisté, et pour te faire plaisir, sans t’écouter, il a dit que c’était chat-thon. C’est souvent comme ça quand on est face à une figure d’autorité.
— Oui, enfin, si il dit une chose et son inverse, je trouve que ça ne plaide pas pour son innocence. Quoi qu’il en soit, il faut que tu l’écrives dans le dossier de l’affaire.  
— Tu l’écriras toi-même si tu y tiens, moi je continue. Je disais donc, vous étiez effectivement sur le toit, prétendument à la recherche d’un chaton…
—  Je le note où ? Plutôt en haut de la page, pour qu’on le voie directement ? Ou à la fin, pour laisser le lecteur se faire un avis, et ensuite seulement souligner ce nouvel élément ?
— En haut sur la dernière page. Prétendument…
— Ce n’est pas possible, c’est là qu’il y a la case pour Gérard. S’il met son tampon ou ses petites notes par-dessus l’écriture, on ne va plus voir ce qu’il y en-dessous.
— Alors prends la page d’avant. À la recherche d’un chaton…
— Avant, c’est bizarre, c’est là qu’on a fait le dessin de la scène de crime. On croirait que c’est le titre du dessin.
— Alors prends celle que tu veux…
— Il vaut mieux. Tu ne fais jamais attention à ce genre de choses.
— Donc… Où en étais-je… Géraldine et Ayoub… Non, attends. Si. Oui. Géraldine et Ayoub, soucieux de bien faire leur travail, et surtout savoir ce que venaient faire deux ramoneurs improvisés sur le toit alors qu’il n’y a pas de cheminée dans la caserne, sont montés à pas si veloutés que vous ne les avez pas entendus…
À pas de velours. J’ai mis en bas de la première page, finalement, je pensais que ça rendait mieux.
— Et c’est là qu’il vous ont surpris, vous, qui repeigniez le toit de la caserne en bleu. Vous confirmez ?
— Ben on m’a même pas vu et c’était pas moi j’vous ai dit…
— En effet, lorsque Géraldine, n’écoutant que son courage, vous a confronté, vous avez déclaré que ce n’était pas vous, mais un Objet, qui a vomi de la peinture et qui s’en est allé sur d’autres toits. Un Objet que vous et votre complice êtes les seuls à avoir vus, comme votre chaton d’ailleurs.
— Ben ouais mais chaipas, comment on aurait amené la peinture sinon… Vous avez pris nos sacs là y’avait que dalle non ?
— Nous avons pris vos sacs, mais nous n’avons pas fait vos autopsies. Vous avez sûrement pu la cracher, cette peinture.
— Ou si vous tenez à cet Objet, vous avez pu l’engager, puis le faire fuir avant vous. Après tout, c’est l’astuce de nos collègues qui vous a pris par surprise. Et par contre, ce n’est pas autopsie…
— Nan mais si jbouffe de la peinture je crève moi…
— Encore faut-il le prouver.
— En effet.
— Vous êtes des ouf je vais pas me tuer juste pour prouver que c’est pas moi.
— Est-ce que tu pourrais noter “refuse de se soumettre à l’autopsie” ?
— À l’examen.
— Ben s’il décède, ce sera une autopsie.
— J’écris “à l’examen, ou autopsie si le terme se révèle plus pertinent”.
— Non mais c’est mort je vais pas bouffer de la peinture.
— Ce n’est pas encore mort. L’examen peut réussir.
— C’est mort j’vous dit.
— Comme ma collègue l’a dit…
— Non mais j’men fous faites ce que vous voulez là t’façon moi j’ai dit ce que j’avais à dire et puis j’men fous là dvotre toit là jlai pas repeint je vais pas me justifier 107 ans.
— Ce n’est pas la peine de vous énerver. Nous on est là pour faire en sorte d’enregistrer votre déposition, c’est la loi.
— Non mais c’est bon j’m’en fous racontez c’que vous voulez au lieu de me casser les couilles là.
— Vous confirmez que vous n’avez rien de plus à ajouter à votre déclaration ?
— Rien allez j’men fous.
— Il faut que vous relisiez une dernière fois et signez alors. Comme ça…
— Ouais d’accord oké je signe et après j’me casse.
— Vous déclarez que vous avez l’intention de casser quelque chose dans la caserne ?
— Non, je pense plutôt qu’il veut se casser lui-même. Ce n’est pas interdit, mais il faut que vous le fassiez après le jugement. Voyez, nous allons débattre de votre cas entre magendarmes, et selon la décision collégiale…
— Nan mais quoi le jugement, je rentre juste moi.
— Alors, techniquement, la procédure…
—  Mais jm’en fous c’est juste un toit là c’est bon j’ai tué personne.
— Vous déclarez qu’il y a quelqu’un dont vous avez besoin de préciser que vous ne l’avez pas tué ? Pouvez-vous donner son nom, son occupation et son adresse ? »

Sans répondre, il part en claquant une porte au pif.

Puis se retrouve dans une pièce qui ressemble à l’ancienne, avec les deux mêmes zozos…

« Ah, oui, en fait, il y a trois portes. Mais les jours pairs, la porte de droite est reliée à la porte de gauche, et celle du milieu… »

« … La porte du milieu, comme mon collègue vous a dit, mène à la porte de gauche si on l’ouvre rapidement après avoir ouvert la porte de droite. Il faut attendre un peu… En tapant des pieds sur le sol à votre rythme, il faut taper soixante-quinze fois, plutôt quatre-vingt-dix pour avoir une marge d'erreur… »

« Écoutez, nous aussi, on a essayé d’ouvrir les portes à la chaîne comme ça, mais ça ne marche vraiment… »

« … pas. Alors vous devriez vous poser un moment, réfléchir un peu à la situation, éventuellement relire la déposition… »

« …Au fait, j’ai oublié de vous expliquer toute la procédure… »

« … Vous nous écoutez, au moins ? … »

« … Déjà que votre refus d’autopsie ne joue pas vraiment en votre faveur… »

« … Je vous ai dit, vraiment, ça ne marche pas… »

« …Et le pire, c’est que si vous faites ça trop souvent, parfois, ça reste bloqué pendant des jours.

— Sérieux ?
— Du moins, c’est ce qu’on m’a dit, une fois… Les autres dehors avaient essayé d’ouvrir de leur côté, mais ce qui est étrange avec ces portes, c’est qu’on peut rentrer toujours dans le bureau, mais pas en sortir. Alors à la fin, ils étaient une vingtaine, coincés dans ce petit espace…
— …
— C’est peut-être pour ça qu’ils en ont fait une salle de déposition, tiens…
— Ah par contre, si vous tapez du pied à ce rythme, vous devriez plutôt attendre cent-vingt par mesure de précaution. Notez aussi que si on ne peut pas sortir, on ne pourra pas délibérer, et ça retardera la clôture de l’affaire et ça affectera nos chiffres…
— …
— Vous pouvez toujours toquer, on ne vous entendra pas dehors. Il faut que quelqu’un ouvre la porte.
— Ah, raison de plus, pour les dépositions…
— Enfin, il faut que la personne dehors ouvre la porte ou celle de droite. Pas celle du milieu, car on est encore de jour, et le jour, elle mène à la salle des archives… Bref, comme il vous reste encore plus de quarante tapotement de pied à passer, laissez-nous vous réexpliquer la procédure.
—  Ouais.. Pour faire court, vous allez attendre dans la pièce d’à côté, avec votre complice, et dans dix minutes, enfin dix minutes à partir du moment où on sortira de là, nous vous donnerons notre décision.
— Selon le protocole décidé la semaine dernière, il y a quatre décisions possibles : Acquitté, Enquête supplémentaire nécessaire, Probablement Coupable, Coupable. Dans les faits, cependant, on n’applique jamais la deuxième s’il n’y a pas d’homicide ou si la valeur des biens volés ou détruits est inférieure à un mois de travail à temps plein — car on ne s’en sortirait pas sinon. Et la quatrième, elle est rare, car il faut prouver une culpabilité par A+B en excluant tout effet esquisséen, et ce au cours du demi-tour que dure généralement les investigations, car on n’a pas le temps d’enquêter plus longtemps..
— La première, c’est la plus courante, mais là, vous comprenez j’espère, il faut faire un exemple ou bien, demain, tout le monde va s’amuser à repeindre le toit…
— En gros j’suis coupable quoi.
— Non, vous êtes Probablement Coupable.
— Ouais ben c’est tout comme.
— Dans les faits, un peu, oui.
— Mais ce sera sans doute pris en compte lors de la délibération. Tout comme vos antécédents. L’intérêt, cela dit, sera surtout de découvrir quelle peine vous sera attribuée. La coutume voudrait que l’on demande aux hussards de payer pour vous, mais à mon humble avis…
— Ils vont me dire d’aller me faire foutre.
— Précisément.
— Du coup, on va devoir réfléchir à autre chose…
— Mais ne vous inquiétez pas.
— Ah ?
— Nous sommes des professionnels. Nous réfléchirons assez vite pour respecter le délai de dix minutes annoncé.
— Super…
— Heureuse de vous l’entendre dire.
— Vous pouvez réessayer avec la porte, là, normalement. Celle du milieu. »

Evidemment Dylan se fait pas prier pour essayer. Quand il voit autre chose que la face de bonnet blanc et blanc bonnet, là, c’est limite s’il sautille pas de joie, mais il est encore plus crevé que vous en ayant suivi cette scène, alors il traîne des pieds jusqu’au fauteuil le plus proche. L’endroit est un espèce de petit salon, je sais pas trop si c’est supposé être la salle d’attente, la salle de repos ou un mélange des deux.

« Bon, on vous laisse là un petit moment…
— Dix minutes.
— Oui vlà, dix minutes, le temps de statufier, et on revient. Tâchez à pas ajouter “tentative d’évasion” à votre dossier.
— Ils ne risquent pas, j’ai les dossiers sur moi et je les surveillerai pendant tout le jugement. Mais par contre, il est interdit de s’enfuir, sinon je le noterai personnellement.
— Oui… Bref, on revient. »

Enfin ils se barrent, et enfin la pièce retrouve un peu de silence. Dylan a le temps de s’entendre penser, moi j’ai enfin autre chose à raconter que “j’en ai marre”, tout va bien dans le meilleur des mondes.

Ah et, Ekithée est là.

J’peux pas vraiment vous dire autre chose, elle a pas le visage le plus expressif... ou faut avoir l’habitude de fréquenter des frites quoi, et moi ça fait quoi… bon, j’ai envie de dire cinquante ans car je suis crevé, mais ça fait plutôt un tour.

« Putain ils sont abusés les deux là… Ils m’ont lu cinq fois ce que j’ai dit en déformant à mort, tout ça pour me dire nan mais en fait il faut un exemple donc t’façon on s’en fout vous serez coupable là… »

Il a mille trucs à dire, mais il a juste envie de dormir. Ou de se barrer en silence.

« Toi ça va on t’a pas trop fait chier ? »



Dernière édition par Eelis le Mer 12 Juin - 23:30, édité 1 fois



(Merci à Ara' pour la super signature ♥)

Shynagi
Une frite qui a du piquant
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Shynagi
Ven 14 Juin - 22:47


Un verre-gobelet en simili-plastique un peu cabossé rempli d’un liquide inconnu très vif, deux pailles par le bas, un chapeau multicolore avec des pâles de mixeur (non-arrachées à un chef cuisinier auto-proclamé) au sommet. Cette chose-ci, qui contient une frite, se trouve au commissariat avec un lézard jeunot et espiègle, attendant le jugement d’une police qui se fait aussi juge. Il y a de quoi croire au début d’une blague si la fin n’était pas aussi réaliste.

Ensuite, cette mystérieuse frite n’est pas nommée, elle s’est présentée ce jour-ci comme une honnête vendeuse de rafraîchissements et ne demandait à être qualifiée que de la sorte. Absence de nom qui lui valut d’être interpelée d’un « Hey qui t’es ! », que la frite n’a pas manqué de rapprocher phonétiquement devant la police d’une célèbre criminelle ayant perforé un pied de cy-anti notable, Ekithée. Bien sûr, tout ceci n’est qu’affabulation. Quel lien entre un gobelet plastique avec un chapeau (troué sur le devant) ainsi que des pailles, et une frite cyclope sur compas.

Alors, Ekithée, surnommée Ekithée dans l’affaire, était sereine, peut-être trop. Elle livra aux magendarmes (et par la suite, le récit de son récit à Dylan) une histoire compatible avec ce que sa mission du jour l’a amenée à faire. Honnête vendeuse de rafraîchissements, elle déambulait dans le Fort, en quête de sourires, proposer de petits rafraîchissements à de tous aussi honnêtes travailleurs de l’ordre appréciant un petit instant de douceur dans une vie rude, ou même des dessinateurs en convalescence ayant besoin de se revigorer. Tandis qu’un enfant simple vint à sa rencontre, elle se rappela l’importance de défendre la veuve et l’orphelin, même en tant que jeune entrepreneuse locale. Donc il lui sembla tout naturel d’aider ce pauvre enfant à récupérer un pauvre chaton. Hélas, entrepreneuse qui avait d’abord fait ses premières tournées auprès de très honnêtes familles joviales du Kleos, elle connaissait mal le Fort et la nature du bâtiment que l’enfant perdu souhaitait escalader. Quand l’Objet coupable des maux entra dans son champ de vision, elle suspecta tout de suite un coup fourré d’une organisation concurrente aux magendarmes. Voyant cet enfant égaré se mettre à la poursuite de l’Objet, son devoir d’entrepreneuse sociale fut de le poursuivre pour ne pas qu’il se fasse mal lors de sa course et pour lui rappeler l’importance de ne pas courir sur les toits (preuve de sa dimension sociale, puisque le laisse se briser des os, ça vaudrait une hospitalisation et donc des déambulations dans ce quartier en quête de boisson pour lui remonter le moral). Aussi elle a entraperçu en chemin des ramoneurs mais ce n’était pas sa priorité.

Les agents étaient gênés par la version de la-dite Ekithée. Oui, à chaque fois qu’ils voulaient lui résumer la déposition ou commenter, c’était de nouveaux détails toujours aussi cohérents entre eux qu’elle ajoutait. L’un d’entre eux parla aussi d’une autopsie, mais Ekithée valida son idée en faisant tout un commentaire sur les mules. Puis quant il fallut pratiquer l’autopsie, Ekithée prêta main forte en aspergeant de sa boisson fluorescente les agents. Frippée et altérée par le liquide, il eut été difficile de voir le début d’une frite dans la partie visible du gobelet-verre. Agacés, les chargés de l’interrogatoire cochèrent en douce la case « Probablement coupable » et, tandis qu’Ekithée commençait à un peu trop les interroger, toujours avec une bonne volonté déconcertante, ils mirent fin à cette session. Du genre, une fin où on pousse son gobelet en-dehors de la salle et où on se bouche tout organe auditif pour ne pas rentrer dans une nouvelle boucle d’interactions.

« Je crois bien qu’ils ont dû trouver le temps long. Je crois aussi qu’ils vont pas trop nous fliquer dans cette salle, ils savent à quoi s’en tenir. Ils ne sont pas sensibles aux arguments, on peut en faire notre sortie. Tu te souviens des petits fayots qui faisaient bien de la lèche pour que le prof retire l’heure de colle après qu’ils t’aient insulté alors que t’avais bien sûr pas commencé ? Et bah là Dylan sort moi cette langue râpeuse pour qu’ils voient en nous des alliés repentis. Ils veulent des poucaves de première, on va les régaler. Bref, fais-leur ta racaille qui s’excuse et veut trouver le bon chemin, voir ptêtre qu’un jour tu voudras devenir comme eux. Tout ça pour les duper et qu’on soit les gagnants au final. Je dis ça car je vois en toi un grand acteur, un peu le Kev’Adams de demain, mais tu fais ce que tu veux, je te suivrai car on est une équipe, pas vrai ? »

D’entrepreneuse improvisée, elle se fit entrepreneuse sociale, pour là glisser vers la travailleuse sociale, éduc spé sans le diplôme ni l’argent. Mais c’est pas grave, c’est cadeau, si on peut piéger des magendarmes, c’est toujours bon à prendre. Avec leur petit bain d’autopsie, ils ne vont pas revenir avant un moment, espérons que Dylan ne fasse pas tout capoter, d'expérience, les travaux de groupe avec ce genre de garçons ne trouvaient jamais d'issue heureuse.


Ekithée : #cc9933 Les suspects idéaux [Dylan / Ekithée] CISklWB
Eelis
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Eelis
Sam 15 Juin - 0:33
Ils ont dû trouver le temps long ? Ah bah putain, si seulement les nôtres avaient pensé la même. Peut-être qu’ils s’en seraient tenus à une seule relecture de déposition. M’enfin elle a raison sinon, on est pas trop surveillés, j’ai plus l’impression qu’on est au lycée dans la petite salle d’attente à côté du bureau de la CPE. Genre on viendra nous emmerder si on fait trop de bruit, mais on peut mettre les pieds sur la table basse (pour ceux qui en ont), manger des bonbecs (pour ceux qui en ont), tranquille. Et surtout on redescend sur terre. ‘Fin. Vous captez.

Par contre c’est pas en caressant deux secondes Dylan dans le sens du poil qu’il va laisser derrière lui des années passées à faire le sale gosse.

« Ah non mais c’est mort j’suis pas une tarlouze, si j’ai rien fait j’vais pas faire genre que si et puis ils iront se faire foutre avec leur bon chemin, je suis pas une chèvre égarée. »
En regardant autour de lui pour être sûr qu’on l’écoute pas, Dylan reprend :
« Après j’suis d’accord, faut leur faire ravaler leur rapport et qu’ils se mordent le doigt, mais jamais de la vie je fais le fayot moi. »

Malin mais insoumis, c’est l’approche qu’essaie d’avoir Dylan en général. Approche qui lui met souvent le cul entre deux chaises et deux heures de colle dans le carnet, car être malin demande souvent de faire un minimum le soumis, mais bon, j’vous apprends pas comment pense un ado.

« Tu veux pas plutôt qu’on les tourne en bourrique ou qu’on fasse dégénérer l’affaire genre on implique plein de monde ? » commence-t-il à réfléchir en l’air, sans trop avoir d’idée précise pour le moment.



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Shynagi
Une frite qui a du piquant
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Shynagi
Dim 16 Juin - 16:16


Évidemment que Dylan ne ravalerait pas sa fierté, heureusement et en dépit d’un gobelet fort contraignant, Ekithée est maîtresse de la contorsion. Son expérience des travaux de groupe ne l’a effectivement pas trompée. Cette même expérience l’incita à faire comme à l’époque, tout concevoir d’elle-même en faisant croire à son camarade qu’il a eu des idées brillantes.

D’abord aller dans son sens, « Bon ok Dylan, on va pas leur cirer leurs pompes, sachant qu’ils n’ont pas tous des pompes et qu’on n’a pas de cire. L’implication par contre, ça c’est de l’idée. Tu veux pas jouer le fayot, je comprends. », maintenant, suggérer des choses « Alors joue vraiment le gros dur que tu es, je suis sûre qu’ils vont déglutir dans un silence absolu. Pas besoin de les menacer physiquement, tu ne vas quand même pas te salir les mains, t’es pas une petite frappe des Hussards. », peut-être trop complexe pour lui, aller droit au but, « Juste, sois toi-même. ». Et le petit bonus « Pour qu’ils vident leurs nerfs sur quelqu’un d’autre, vu qu’y a affaire de peinture, parle leur des Artystes peut-être, ou peut-être de vandales des verts, ou les deux. Bref, des gens qu'ils aiment pas ou, si tu préfères, des gens qui ne sont pas toi et moi. ».

Ça fait déjà quelques minutes, Ekithée jouera sa propre performance, mais tout à fait différente de l’affreuse criminelle qui s’est échappée avec un tupperware de cadavre liquéfié. Elle ne se fait pas d’illusion, on ne mange pas de brik sans casser la pâte. Peut-être des TIG ou des acrobaties en perspective. En attendant, son spectacle est prêt, chaque occasion sera bonne pour glisser subtilement le nom des groupes désignés.


Ekithée : #cc9933 Les suspects idéaux [Dylan / Ekithée] CISklWB
Eelis
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Eelis
Dim 7 Juil - 14:51
Joue vraiment le gros dur que tu es.... euuuuh.. elle se fout de notre gueule, là, on est d'accord ?
Oui, nan, si, elle se fout carrément de notre gueule, c'est pas possible autrement. C'est pas une frite, c'est une flute qui chante en permanence.
Et bien sûr l'autre il se fait embobiner parce qu'il ose pas se débiner.
— Euh ouais ouais, carrément, on fait ça.
Heureusement, il est pas totalement con. Lui aussi, il a fait des exposés en groupe. Et dans ces exposés, il était moins l'intello qui se fait marcher sur les pieds que le petit filou qui lui refile son boulot.
— Dès qu'ils arrivent, t'inquiète pas qu'on les enfume !
La première étape, pour refiler son taf, c'est de donner l'impression que tu vas la faire, là, tout de suite, sous peu, mais que, clairement, il manque un truc essentiel.
— Mais si j'me goure tu viens sauver le coup hein ? j'suis sûr en plus t'es trop forte pour ça haha...
Seconde astuce, anticiper que les choses pourraient mal tourner, et en profiter pour glisser un p'tit compliment. Le genre que les intellos reçoivent jamais parce que personne traîne avec eux.

Bon, bien sûr, Dylan oublie qu’Ekithée est probablement du genre petit filou aussi. Mais elle a à peine le temps de commencer à lui répondre que les deux pignoufs reviennent. Avec trois collègues que je reconnais pas, car apparemment il faut cinq mecs pour gérer une histoire de peinture sur le toit.

Enfin, parmi les trois nouveaux, y'en a un qui a un espèce de... comment ils s'appellent leur chapeau qui vole là ? Le Bolsonaro ? Nah attendez ça c'est aut chose.. Bref, il a un chapeau brodé sur sa veste. Probablement un "vrai" magendarme, ceux qui sont à fond dans le délire et qui se prennent pour des chevaliers mousquetaires. Alors que les autres sont plus des stagiaires, des wannabe, ou juste des gens qui sont là depuis une semaine ou deux grand max, comme y'en a partout.

— Soyez rassurés, grâce à notre efficacité, votre cas a été arbitré avec rapidité et justesse.
— Ouais enfin c’est surtout que…
À les voir, je devine qu’ils se sont surtout faits engueuler pour avoir passé deux heures à faire des interrogatoires inutiles, ou que le truc a été tranché sans même avoir lu le dossier.
— Bon du coup on peut se barrer ? demande Dylan cash.
— Vous, non, mais peut-être pourrais-je barrer vos crimes de votre casier judiciaire, si vous vous soumettez à la ju…
Un de ses collègues tousse. L’autre pignouf, celui qui est pinaille moins mais veut jamais avoir tort, reprend :
— Bref, vous allez faire des travaux d’intérêt général, en nous aidant à entretenir les maisons du voisinage pendant que vous réfléchissez sur vos erreurs.

Par “entretenir”, j’imagine qu’ils veulent dire “repeindre tout ce qui n’est pas magendarme”. Et par “réfléchir sur vos erreurs” plutôt un truc comme “travailler gratuitement”. Je me demande combien de gens se sont faits coincer comme ça…

Dylan, lui, est toujours aussi pertinent :

— Mais on a rien fait wesh y’a pas à réfléchir, j’suis sûr c’était un coup monté des Arthy…
— Eh bien vous réfléchirez à comment ne pas vous rendre suspects.
— Nan mais Ekithée dis-leur !

Troisième moyen de refiler son boulot : refiler son boulot.



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Shynagi
Une frite qui a du piquant
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Shynagi
Dim 7 Juil - 20:10


Alors là, elle le voyait venir le Dylan. Elle avait essayé mais, comme elle l’a si bien appris, toujours tout faire soi-même quand le reste du groupe est juste là en dilettante, au moins on sait ce que ça vaudra et il n’y aura pas besoin de rattraper les boulettes des autres avec diplomatie. La diplomatie ça reste quand même important, c’est que ces gens-là ont un égo facilement émietté et peuvent devenir de petites pestes quand il va falloir recollaborer. Et sa courte paille lui dit que Dylan est parfaitement le genre de dessinateur qui pourrait initier par accident des conflits armés de grande ampleur tout en s’en sortant sans la moindre égratignure, donc toujours garder en tête la possibilité de collaborations à venir.

Tout était attendu donc Ekithée n’était même pas agacée ou déçue, trop vieille pour ça, juste embêtée de s’être encore lancée dans un brief qui ne servirait à rien. On dirait pas comme ça, mais même à 80 % d’eau, une pomme de terre qui débite à ce taux, ça se déshydrate vite.

« Rohh Dylan, siiii tu insistes. Je voudrais pas déranger ces messieurs de loi, mais à votre réaction je pense que vos collègues-là, les trois silencieux derrières, ont oublié de vous délivrer une info croustillante. » délivra-t-elle du tac au tac pour rattraper les balbutiements de Dylan. Un petit silence, bien suffisant pour attirer l’attention et instiller le doute chez les magendarmes. « J’en veux pas à vos collègues hein, ils étaient pris dans le feu de l’action à noter ma déposition, ça arrive à tout le monde d’oublier une phrase ou deux, aussi décisives, essentielles soient-elles. » glissa-t-elle en penchant son corps-gobelet, accompagné d’un second silence avant la tempête.

« Alors oui c’est vrai, je croyais que ce petit garçon était innocent, oui on dirait pas, mais j’essaie de me dire que les apparences sont trompeuses », un petit roulement de paille agrémenta sa parole, comme pour faire un clin d’œil discret à Dylan, « Oui, le chaton qu’il cherchait était certainement un nom de code pour l’Objet que nous avons trouvé », elle réitera son geste discret, « Mais mais mais, ce n’est qu’un orphelin, une âme faible à protéger, un jeune en quête de famille qui a été manipulé, je dis le mot oui, manipulé par des groupes de malfrats, de vrais scélérats. ». Tension dramatique au maximal, au moins dans la tête d’Ekithée, « Qui donc ? On doit encore enquêter mais j’ai cru reconnaître un symbole des vert-veines, avec des techniques tirées des Artystes. Une collaboration peut-être ? Une salle mission terroriste de ces idéalistes déléguée aux loubards du coin. Bref. Ô messieurs les magendarmes, Dylan mérite peut-être des TIG », petit mouvement discret vers Dylan avec encore plus de conviction « Mais si avec vos officiers on coffre le responsable de l’Objet et l’Objet même, plus de dégradation dans votre quartier, des TIG pour ces fumeurs de nuages et le prestige d’avoir arrêté ces beaux parleurs qui se pensent au-dessus de vous. Aider dans l'enquête ne serait-il pas un moyen de mettre ce jeune égaré dans le droit chemin ? ».

Espérant trouver l’adhésion de ses interlocuteurs, elle s’est permise à voix plus basse un petit bonus, une petite signature pour faire la différence, « Donc moi en vrai j’ai un peu rien avoir avec tout ça, j’ai juste voulu aider un garçonnet, mais comme en témoigneront vos collègues du fond, ma tchatche vous sera utile pour clouer le bec des Artystes, ils voudront vous enfumer, dans tous les sens du terme, je pourrai vous aider. Je suis pour votre justice messieurs, le petit lézard a assez souillé ses trousses devant l’Ordre que vous incarnez, il en a eu assez, maintenant passons aux vrais criminels. ». Immédiatement, un petit coup de gobelet vers Dylan, petite parole à voix basse « T’inquiète paupiette on gère ».


Ekithée : #cc9933 Les suspects idéaux [Dylan / Ekithée] CISklWB
Eelis
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Eelis
Ven 26 Juil - 21:02
Alors là. Je vois qu’on a affaire à une professionnelle. ‘Fin, on en a entendu beaucoup, des dingueries, depuis qu’on est dans l’Esquisse, surtout avec toutes les conneries que Dylan fait, mais rarement il a été aussi… c’est quoi le mot ? huluberlu ? éberluré ? Bref, il était choqué, quoi. Il sait qu’il a rien fait, et v’là qu’elle est en train de raconter qu’il est égaré ou chai pas quoi.

En fait c’est un peu comme la fois, au collège, où il avait un peu bousculé un sixième qui le faisait chier. Le sixième était allé dire que Dylan le harcelait, donc forcément ça a fini chez le dirlo, avec ses parents et tout. Là du coup sa mère, au lieu de le défendre et de le croire quand il disait que c’était pas lui, elle est allée raconter en pleurant que Dylan était un gamin difficile et perturbé. J’dis pas, ça a marché, mais après ça tu m’étonnes qu’il a plus jamais fait confiance à sa daronne.

Bref, une histoire de merde, et c’est pas trop la même chose en plus, mais pour dire que c’est le genre de truc qui l’énerve et en même temps le met grave… mal, en fait. Il sent qu’il est là, dans la pièce, mais qu’on raconte sa vie à sa place et qu’on l’écoutera jamais t’façon. Du coup au début il rage, il tente un « Wesh, mais… », un deuxième, puis il barbouille un « Vazy j’men fous » et arrête totalement d’écouter. Sa patte donne des coups de pied dans l’air et il attend le moment où tout le monde se lèvera pour les suivre. Un peu comme tout à l’heure, en fait, mais en un peu plus triste, parce que la meuf qui devait savoir l’a trahi.

Du coup, moi, bon, je peux vous décrire à peu près la scène, mais c’est un peu chaud d’entrer dans les détails vu qu’il la regarde plus et se concentre sur tout sauf ce qu’il entend. De ce que j’en comprends quand même, les magendarmes ont l’air de kiffer les petites idées de la miss gobelet, du moins ça les fait causer. Y’a le relou qui marche bien dedans parce qu’il a un passif avec les Arthystes, son chef qui a tiqué sur les Verts, la pinailleuse qui insiste pour revenir aux travaux d’intérêt général, les silencieux qui commencent à piailler, pour suggérer de faire les deux à la fois, ou plutôt autre chose. Je crois que ça balance pas mal d’idées sans se mettre d’accord sur rien et qu’au final ils savent pas trop.

Alors qu’il baille pour la troisième fois, la magendarme fait claquer ses doigts sous ses yeux.

— Vous pourriez être un peu plus investi.
— Ouais, j’suis trop investi…
— Vous pouvez constater comme moi qu’il n’a pas la vivacité d’esprit nécessaire pour faire progresser cette enquête.

Le pire c’est qu’il l’aurait, s’il avait quelque chose à en foutre maintenant. Là, bon, il est plutôt parti pour essayer de piquer un petit somme. On se réveillera quand ils auront décidé pour nous, j’imagine.

HRP:



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Shynagi
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Shynagi
Sam 27 Juil - 14:10


Tout est une question d’intérêts. Ainsi, et pour une fois, les choses se passaient comme attendu. Les magendarmes mis en doutes et prêts à accepter sous quelques conditions, Dylan vexé comme un pou. Au début, il faut admettre qu’elle hésitait entre de la vexation et son état habituel de mort cérébrale, l’empêchant de saisir les subtilités et enjeux de la prose d’Ekithée. Sauf qu’avec sa trogne renfrognée, Ekithée comprenait bien que monsieur voulait passer pour le Tupac du coin, pas pour un enfant égaré des Choristes. Pas la première fois qu’elle sauve les miches de quelqu’un et qu’en retour elle ne trouve que de l’ingratitude. Oui ça demande une certaine humilité de jouer un rôle misérabiliste, mais s’est-il lui seulement demandé ce que ça signifiait pour Ekithée de collaborer avec les condés ?

Ekithée était un tantinet agacée mais ce n’était pas la première fois, et, à la tête de Dylan, elle avait plus ou moins la certitude que ça se conclurait de la sorte. Pas le temps pour des jérémiades, la frite sous gobelet devait rester alerte pour mener à bien la négociation, « Oui c’est vrai que sa vivacité est … celle que l’on pourrait attendre d’un enfant de son style. Mais vous savez, dans le feu de l’action, dès que son intérêt est piqué, je suis persuadée qu’il peut se montrer très déterminé. Avec un guidage adapté, on pourra canaliser son énergie dans la bonne direction ». Des paroles repompées de ce qu'elle entendait des profs parlant aux réunions parents-profs de ses camarades de classe, mais avec un peu de chance ça passera.

Un petit silence, le temps que les magendarmes se concertent, rapidement après, d’un air presque désolé, les têtes de groupe annoncent leur décision :
« C’est bien tout ça, de collaborer activement pour qu’on coince les coupables. Un peu de langue de bois mais vous admettez vos torts, c’est bien. Tout compte fait, après avoir parlé à votre co-probablement coupable, il va y avoir besoin d’un accompagnement. Vous irez chez les Artystes, tout agissement suspect dans leur quartier, vous nous les reportez, enfin nous, à l’agent Terry, derrière moi. La justice a tranché.
- En bref ce que mon collègue essaie de dire c’est que vous êtes des bras cassés.
- Affirmatif, avec tout le respect qu'on vous doit, certifié par notre charte qualité.
- Le gamin seul on le sent pas, vous comprendrez hein.
- Assurément, de grandes chances de futurs actes délinquants, en catégorie « coupable » même.
- Et la dame gobelet, vous êtes de facto un peu sa responsable légale, et vous savez parler. Mais parlez plutôt aux Artystes, si vous leur faites l’effet que vous nous faites, ce sera parfait. Pas un pied chez les Verts.
- Ce serait regrettable. Très regrettable pour nous comme pour vous.
- En bref, on vous y voit on vous fume.
- Sous mandat de prévention de la délinquance et sur motif de participation au crime organisé.
- On vous fume légalement.
- Ici on respecte les procédures. Et vous avez bénéficié de votre droit à connaître les décisions vous concernant. Maintenant, selon le protocole, vous pouvez quitter les lieux. Vous connaissez la sortie, on compte sur vous.
- Pas trop quand même. Pas d’échauffourée ou de mauvaise farce hein. »

Sortis comme des malpropres par les magendarmes chargés de la sécurité, le duo fort soudé, réuni par les liens de la justice, allait pouvoir se concerter pour cette enquête. Le ressentiment orgeuilleux, elle le sent venir de son comparse. Donc elle fait le premier pas, « Désolée mais on n’avait pas trop le choix. Et grâce à ça, on est sauvés. Je ne te demande pas grand-chose Dylan, juste on fait ce qu’ont demandé les magendarmes. À notre façon, si tu vois ce que je veux de dire. Puis on sera libre. Je suis pas ta daronne, tu feras ce que tu veux de ta vie après. Juste, quand on est plusieurs dans la sauce, on se soutient même si on n’est pas 100 % en phase. Compris ? ».


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Eelis
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Dim 18 Aoû - 14:19
Canaliser son énergie dans la bonne direction… Ça, cocotte, y’en a beaucoup qui ont essayé, mais ça a pas donné grand chose. Pour pas dire qu’il est passé à deux doigts de tout casser. C’est con, un ado, et ça fait beaucoup de conneries, mais ça déteste qu’on le lui dise.

M’enfin. La discussion continue, ça blablate à nous en filer le tournis — à moins que l’envie de gerber ne vienne d’ailleurs. Il faut aller chez les Arthystes, apparemment. Je sais même plus pourquoi. Je crois qu’on va faire leur boulot. Ou enquêter sur le truc, là. Pour lequel ils nous croient même pas.

Quand il faut sortir, Dylan traîne la patte, tant et si bien qu’il est un peu “encouragé”. Pour pas dire foutu dehors. En temps normal, il aurait ragé et cherché un peu de complicité dans les yeux d’Ekithée. Mais là, nada. Il la regarde comme il regarderait une prof, et le discours qu’elle lui sort ne fait pas grand chose pour arranger leur froid.

« Bof. »

Un autre jour, il aurait été d’accord. Ce même jour, il aurait parlé beaucoup.
Mais là, les mots ont un peu de mal à sortir. J’peux comprendre un peu : même s’il agit comment un gamin, il y a des émotions qui sont plus dures à gérer. Cette émotion, là, maintenant, elle crie : je m’en fous de tout, je veux tout jeter et être seul dans ma chambre.

Dylan soupire.
Il sait que s’il le dit, on l’emmerdera encore plus. Alors il ment (mal).
« Mais ça va hein. Tkt. »
Il sait qu’il faut rajouter un truc. Un “c’est parti, allons la leur mettre à l’envers à ces poulets” avec un accent pourri et un peu de malice dans la voix.
« On va vers le palais du coup ? » qu’il dit avec un tête d’enterrement.

Il sait pas trop où sont les Arthystes, le théâtre c’est pas trop délire, mais bon, quand il pense à un truc pompeux, il pense au Palais. Il y va pas tous les quatre matins, mais c’est sûr qu’il y a déjà vu des gens qui chantaient, dansaient, ou faisaient des trucs d’intermittent du spectacle. Il a même croisé un mec qui se faisait super bien passer pour une statue.



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Shynagi
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Dim 18 Aoû - 17:54


Des garçons dans son genre, Ekithée en avait vu passer et au fil du temps, son envie de les baffer n’avait fait que croître. En de meilleures circonstances (à savoir, en sa faveur), peut-être aurait-elle calmé le garçon avec moins de tact. Elle comprenait certainement dans les grandes lignes le ressenti de son compagnon d’aventure, toujours est-il qu’elle était agacée ou exaspérée de toujours devoir faire des pas en avant.

Lorsqu’il proposa d’aller au palais, elle en profita pour effectivement se concentrer sur la mission. Hélas sa connaissance de la géographie de la Ville restait approximative. Elle avait écouté, plus ou moins avec leur accord, des passants. Elle avait une représentation mentale de haut-lieux dont tout le monde parlait, mais n’a pas forcément eu l’occasion d’y mettre les pieds. Et il faut bien dire que dans sa situation, à moins d’avoir une nouvelle couverture à adopter, elle évitait les prises de risques inconsidérées, du moins, qui lui semblaient inconsidérées.

Le palais, dit comme ça, elle s’imaginait quelque chose d’assez design, assez Artyste. Pas de grandes fortifications mais plutôt le château de Disneyland Paris, en plus déconstruit (dans tous les sens du terme). Elle avait juste entendu parler de nuages au sujet du milieu de vie des Artystes, peut-être était-ce au-dessus du palais, elle le saurait bien assez tôt.

Acceptant de rentrer dans l’initiative de Dylan, elle se contenta d’aller dans son sens « Je connais pas trop le coin mais ok je te suis. Tu seras notre guide là-bas. Si t’as des conseils à leur sujet, je suis preneuse. ». Peut-être apprendra-t-elle quelque chose, au pire il se sentira valorisé.


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Lun 9 Sep - 0:12
Bon, Ekithée, si tu crois que Dylan sait quoi que ce soit du palais et les arthystes… tu te mets la paille dans ce qui te sert d’œil.

En temps normal, bien sûr, le petit aurait pipeauté pour faire croire que c’est un roi de la street. Mais l’humeur y est pas trop, alors il fait tomber le masque avant de l’avoir enfilé :

« Non j’en ai pas. »

Grosse ambiance, pas vrai ?

Bon. Vu qu’ils vont marcher dix minutes dans un silence de mort — ou à la limite la miss va parler mais Dylan ne répondra pas par plus de deux mots, laissez-moi rendre ça moins pénible pour vous et pour moi en parlant du paysage.

Le Fort, dont on sort, c’est une grosse montagne de maisons, juste à côté d’une grosse maison sur une montagne. À voir la première fois, franchement c’est cool, ça fait grosse résidence design d’architecte là, mais il suffit qu’un pote nous invite à boire un coup chez lui pour se rendre compte que c’est l’enfer. Le rêve de Dylan serait un jour d’aller taguer le logo de la COSHA tout en haut de la Motte, et c’est parce qu’il a le physique et l’attitude de ses idées qu’il se fait arrêter même quand il a encore rien fait.

Quand on en sort, on arrive dans le centre. Le centre, tout le monde le connaît, ça sert à rien de le décrire. En plus les deux détectives du dimanche passent par les grandes rues, donc vraiment celles qu’ils ont fait mille fois. Comme on l’a dit dans un autre RP, Dylan habite vraiment pas loin, et il est vraiment tenté de profiter de la foule pour se barrer et se glisser dans son lit. Mais bon, la Ville c’est petit et y’a pas 35 000 lézards, donc n’importe qui pourrait savoir où il habite en demandant à deux trois personnes. Surtout qu’il y a plein de petites boutiques qui le détestent et seraient ravis de donner plein d’informations.

À défaut de se barrer, il soupire, puis il s’arrête à un petit stand d’eau et de boissons en tout genre, comme y’en a plein partout pour les gens qui sont trop pressés pour se poser dans un bar. De son petit sac, il sort sa bouteille en plastique et la fait remplir de… lait fraise, à défaut de pouvoir se prendre un vrai soda ou un panaché. Bien sûr, il fait ça sans se presser, en mode “je fais ma vie, si t’es pas contente t’as qu’à partir devant — ah j’oubliais tu connais pas le chemin”.

Après avoir pris une bonne gorgée de lait, il continue dans la grande avenue. Il ne faut pas très longtemps pour qu’on arrive enfin dans l’allée des tentures, que perso j’appelle juste la rue des marchands de tapis. Parce que y’a des marchands et des tapis. Surtout beaucoup de tapis, en fait. Faut imaginer que c’est un peu comme une ville de science-fiction où y’a des hologrammes partout et tout, sauf que c’est tout en tissus, et que c’est souvent un peu plus classe que des pubs pour McDo. Ptet quand même qu’en se posant sur un banc et en passant la journée à tout regarder, on trouverait des trucs un peu drôles.

« J’crois ils habitent dans le coin. » commente Dylan, et ce sera sa phrase la plus longue du voyage.

Comme j’ai rien d’autre à foutre que de me souvenir de ce qui se passe, je confirme que c’est le cas. ‘Fin, du moins, même si les arthystes vivent un peu partout, y’a que deux endroits où y’en a plus que la normale, et c’est le plus vivable des deux (parce que bon, habiter dans des nuages, c’est stylé mais bonjour l’intimité). Je sais plus où exactement, mais ils font des spectacles de rue de temps en temps, et quand on passe on entend parfois de la musique. Puis, bon, regardez la gueule des bâtiments quoi, bien sûr qu’ils vivent là.

Faut encore qu’on marche un peu pour atteindre le palais, mais on le voit de loin.

C’est… Bon, vous avez pas ma gueule, mais vous savez que je suis pas Stéphane Bern, j’y connais que dalle aux châteaux, donc je peux pas vous dire grand chose à part “c’est grand”. En fait, c’est pas un unique gros bâtiment, mais plutôt un genre de cercle pas rond, avec plein de tours, et devant un gros bâtiment où y’a presque tout. Le style, pour ce que je peux en dire, ça fait moins château de la Loire que truc qui vient d’un pays de l’est. Surtout avec le haut des tours qui ressemblent à un genre de goutte d’eau en 3D. Ou de meringue sur un gâteau. En tout cas, l’activité du palais, elle est soit dans son grand bâtiment d’entrée et les tours autour, soit dans les grands jardins en tissus qui sont à l’intérieur.

Ça se voit bien de toute façon, puisqu’à peine on arrive devant, on voit plein de monde qui rentre et qui sort, parfois tout seuls, et parfois en petits paquets. Des touristes, des marchands, des gens on sait pas trop ce qu’ils foutent là, y’a un peu de tout. Contrairement au sanctuaire terrestre qui est géré par une asso, le palais y’a personne qui s’en occupe vraiment, donc y’a pas de guichet ou alors c’est quelqu’un du Syndicat qui fait le videur pour les grosses réunions.

« Bon on fait quoi ? On se balade dedans et on voit si on en trouve ou on cherche au pif dans quels bâtiments ils vivent ? » demande Dylan qui n’a pas trop envie de réfléchir.

C’est que bon, surveiller les arthystes, même dans un contexte où il fait pas la gueule, c’est pas passionnant. C’est un peu comme aller espionner la classe de première L : c’est rigolo de se moquer des gens qui ont les cheveux bleus et de la branlette intellectuelle, mais ça dure cinq minutes parce qu’en vrai c’est des gens normaux qui font pas grand chose.

Il va donc falloir qu’Ekithée nous le remotive… Ou espère qu’il se passera vite un truc qui le fera changer d’humeur.



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Shynagi
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Mar 10 Sep - 14:37


Pas très loquace Grincheux, à coup sûr que si ça avait été une femme, on lui aurait répété à la hâte de sourire un peu, et ce, de la part d’inconnus sans la moindre idée du contexte. Vraiment, si Ekithée est bien son propre homonyme Ekithée la gobelette, alors Dylan est l’addition, désagréable et qui suit nécessairement la boisson, sauf si on a des jambes suffisamment véloces.

Au moins le quartier offre un certain divertissement. Mais bon, dans sa vie passée, aux rares occasions de monter sur la capitale et d’enjamber les portillons de la RATP, Ekithée avait déjà arpenté les allées de boutiques de costumes de mariage à Barbès, pour elle, c’était juste une version plus poussée. De plus, tout le plaisir de ces excursions tient dans leur gratuité, le faire car c’est amusant de s’y balader entre amies, pas pour y accomplir une mission avec un collégien qui nous colle aux basks.

Le palais, oui c’est pas si mal. En essayant de s’enthousiasmer, Ekithée se disait qu’il y avait moyen d’y voir un palais digne de conte. Quant à ces tissus de partout, personne ne remarquerait si quelques-uns venaient à manquer pour se concocter de nouveaux déguisements. Elle prendrait même quelques chutes pour Galina. Aussitôt, il lui revint à l’esprit son statut de potentiellement coupable mais aussi une idée de secours si jamais le plan venait à échouer.

Il y a du beau monde ci-et-là et n’ayant pas une vision claire de comment procéder, Ekithée lança un appât dans la foule. C’est gros, mais plus c’est gros plus ça passe, et ça risque d’attirer les petits fifous qui se cachent parmi les artystes. « Wouhou, l’avant-garde artistique, vous êtes là ? Mon fils adoptif et moi, on s’ennuie comme des sorteurs, où est donc la provocation, le frisson de ceux qui cassent les conventions ? ». Autre atout, carte fréquente d'Ekithée, la surprise. C'est mort pour qu'Ekithée console l'ado en crise, dans tous les cas il trouvera un moyen de bougonner et de se plaindre, mais pris au dépourvu par des gens perchés, peut-être passera-t-il à autre chose.


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Eelis
Jeu 24 Oct - 21:31
Eh ben au moins Ekithée a le mérite d’être directe. Même si elle me fait un peu penser à un flic mal déguisé qui entrerait dans un bar malfamé en demandant où sont la coke et les putes d’une façon super malaisante.

Bien sûr pour le ptit c’est surtout une occasion de plus de montrer qu’il est con quand il est vénère.

« Euh attends jamais d’la vie je suis ton fils adoptif par contre. »
Plus premier degré tu meurs.

« Puis c’est trop con comme…
Salutations la petite famille ! »

En marquant son entrée d’un salto avant aussi stylé que totalement improbable, une meuf en salopette débarque de nulle part. Après s’être inclinée, elle ramasse une petite boule rouge qu’elle a fait tomber par terre et la remet à sa juste place — sur son nez.

« Je vous ai entendu parler d’avant-garde, de frisson et de… trop con, apparemment. Alors je me suis dit : tiens, ils doivent être prêts pour le spectacle du siècle ! »

Évidemment qu’on allait tomber sur une tarée. Ne sachant pas trop quoi faire d’autre, Dylan la laisse déballer une affiche dessinée main et réciter son petit discours.

«  Eh oui, mesdames, messires, mes-gobelets et tout ce qui est entre les trois, préparez vos yeux et vos oreilles, car le Cirque Zigouigoui débarque dans le Palais ! C’est LE rendez-vous des folichons et des trublionnes, des petits, des grands, des couples en situation compliquée et des familles recomposées. Nous avons hommes-canons qui font des mots-croisés, des trapèzes qui sautent dans des anneaux, des clous du spectacle qui rebondissent à toute vitesse, un cyantifique qui fait des expériences de psychologie quantique et d’autres surprises encore ! Mais surtout, notre grande particularité, c’est que nous faisons participer le public, et que vous pouvez même payer votre place en faisant un petit tour si vous avez un talent particulier. »

Je crois piger pourquoi elle nous aborde. On avait l’air bizarre et elle s’est dit que c’était parfait.

M’enfin, Dylan a pas tiqué qu’il était à moitié pris pour un animal de foire, et à la place il voit surtout l’opportunité d’avoir une “enquête” facile. Après tout un cirque dans l’Esquisse c’est forcément foireux et puis vu qu’ils ont en plus l’air de pas avoir trop de moyens, il pourra toujours se foutre de leur gueule.

« Vas’y on y va ? »


Dernière édition par Eelis le Lun 11 Nov - 15:19, édité 1 fois



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Shynagi
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Sam 26 Oct - 12:51


Quel ingrat. C’est pas Dylan qui a dû remplir tous les papiers pour l’adoption ! Car c’est bien facile de faire son ado rebelle, mais les preuves de bonne parentalité, a fortiori en tant que mère célibataire, c’est pas une mince affaire. Puis la triste vérité c’est qu’aujourd’hui à l’adoption, on ne propose que des Dylan, des orphelins déjà âgés, enfin on dit des enfants à besoin particulier. C’est que jadis des anciennes orphelines ont dit à Ekithée en tous cas.

Et puis zut, même pas besoin de se mettre dans son personnage de mère cringe surprotectrice, le momentum de la saltimbanque lui avait déjà pris la vedette, plus besoin d’être au cœur de l’action. Ces histoires de quantique, de faire participer le public et tout, elle se serait crue aux conférences gesticulées de Franck Lepage. Mais avant même de pouvoir espérer des révélations sur comment les ficelles sont tirées, sur comment le non-argent de l’Esquisse était avidement prédaté par ces capitalistes en col blanc mais aussi probablement bleu (juste pas celui des ouvriers), elle redescendit.

Déjà ce cirque Zigouigoui c’est bizarre cette histoire. Dans sa réalité, les cirques c’était soit tout le conglomérat Zavata et ses cousins germains d’Australie, soit des featurings entre Bozo le clown, Mario le plombier et Thomas le train. Ce qui mit un doute bien plus profond à Ekithée tenait en une simple juxtaposition, « hommes canons ». Bien qu’Ekithée ne connaissait que la franche camaraderie, on lui avait conté les 1001 larcins des hommes. Si bien que nul homme ne put mériter tel qualificatif. Et quid de son fils adoptif d’un jour ? Il ne faudrait pas lui remplir la tête de telles obscénités et mensonges, de tels contre-modèles n’amélioreraient pas le sort de ce petit chenapan en quête d’identité.

Soulagée de se rappeler, une deuxième fois en l’espace de quelques instants, que Dylan n’était pas son fils adoptif, elle reprit son rôle. Tout ceci lui semble suspicieux mais pourquoi être les seuls à profiter d’un pareil spectacle. Alors, tout en hochant le gobelet à la proposition de Dylan, elle ajouta à voix haute, comme un défi adressé à la saltimbanque, « Hmphf, la participation c’est bien beau tout ça. Mais je ne vois qu’un spectacle de rue qui recrute désespérément des passants qui veulent faire bien. Là où ce serait vraiment participatif, politique même, ce serait de voir les choses en grand. Que tout ce palais soit la scène de cette pièce. Que la participation ne soit plus une option mais un devoir, composer même avec les grincheux, les désinvoltes, les débordés. Là, oui, là je vous tirerai le couvercle de mon gobelet ma bonne Zigouigoui. ».


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Mar 19 Nov - 6:26
… Plus j’écoute Ekithée, et plus je me dis que les magendarmes ont fait l’erreur de leur vie en ne l’arrêtant pas quand ils en avaient l’occasion. J’veux dire, à côté, la clown a juste l’air d’une Dessinatrice lambda qui fout le bordel par sa seule existence, et Dylan est un pauvre ado qui a l’impression d’avoir fait le casse du siècle en volant une sucette dans une boulangerie. Mais elle j’ai limite l’impression qu’elle pourrait provoquer les catastrophes comme ça, pour le fun, parce que l’idée lui passe par la tête.

Et le problème que j’ai avec tout ça…

« Ah ouais, j’avoue. »

C’est que Dylan, il adore ça. Bon, il adore un peu timidement, parce qu’il déteste encore Ekithée au fond, mais à force d’être coincé dans sa tête, j’le connais assez pour savoir qu’il suffit que les idées commencent à fuser pour qu’il morde à l’hameçon.

Puis au cas où je comptais sur la clown (d’ailleurs ça se dit clown, clownette, clownesse ?) pour dire “non mais attendez on est certes un cirque mais ça veut pas dire qu’on veut mettre le cirque”, ben…

« Politique, vous dites, c’est un mot qui me plaît… »

Elle aussi elle adore timidement, mais la timidité va durer à peine une phrase.

« Vous voyez — d’ailleurs vous pouvez m’appeler Marmelade, c’est mon nom de scène, Madame Marmelade — vous voyez, disé-je, je me permets une confidence, car vous avez l’air de sacrés numéros, je rêve aussi de faire les choses en grand. Vous et moi, nous connaissons le plaisir du spectacle, mais dans ce palais on ne peut plus rien installer sans que le Syndicat et les gauchistes essaient de nous virer pour faire leurs réunions si moribondes que personne ne s’arrête pour rire à une bonne plaisanterie ! »
Elle pouffe d’un rire qui sonne assez malicieux, et reprend :
« Mes estimés collègues se font tout petit et se disent qu’on va attendre de gagner en notoriété pour gagner petit à petit en respect… Moi, je rêve d’un cirque qui n’a pas peur de s’imposer, car c’est là l’essence de notre profession, vous ne trouvez pas ? »

(Est-ce que l’essence du spectacle est d’empêcher les gens de travailler ? Vous avez trois heures…)



(Merci à Ara' pour la super signature ♥)

Shynagi
Une frite qui a du piquant
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Shynagi
Mar 19 Nov - 21:17


Et bien, ça a mordu à l’hameçon bien plus qu’Ekithée ne l’aurait cru. Alors il lui suffit de ferrer la prise, « Marmelade, vous savez, l’art c’est comme de la bonne confiture, plus on en a, plus on l’étale pour faire durer le plaisir. Alors si vous voulez que tous ceux qui se sont moqués de vous comprennent qu’ils étaient les vrais clowns dès le début, écoutez-moi bien. On ne va pas écœurer les gens avec de la confiture très concentrée et avalée en une bouchée. Non. Trouvez-moi la crème de la crème de la confiture, tous vos confrères dont les tartes à la crème, de la confiture, sont réputées de toutes les casernes de magendarmes ! Et si, et si, Marmelade, si je me permettais une petite folie. Et si nous faisions le grand soir de l’art, mais de jour, avec de la confiture ! ».

Pourquoi ferrer une prise et tuer un petit poisson, voire tout l’étang avec l’appât électrique qu’elle préparait ? Non pas qu’Ekithée soit émue de la potentielle mise derrière les barreaux d’étudiants arty qui se fument un joint puis reviennent tout propre chez papa-maman faire de l’équitation. Mais elle n’était pas plus enthousiaste à l’idée de faire plaisir aux condés. Et puis, même si Ekithée s’est toujours refusée de toucher à la weed, elle rentrait facilement dans la fête.

« Marmelade, croyez-moi, ils seront dans la confiture jusqu’au cou. Le Syndicat s’insurgera de votre, de notre, performance in situ. Les gauchistes se dérideront un peu, avant de retourner écrire des commentaires sur le commentaire de la société de la confiture, puis de faire scission sur l’arôme de la parfaite confiture des jours meilleurs. Bref, on va fédérer, on va déranger.

Pour ce faire, il faut qu’on soit à la hauteur de nos moyens. Marmelade. Dites-nous donc. Où sont vos déguisements ? Si tout le monde se déguise en gros bonnet du Syndicat, en brutasse des magendarmes, en dépravé des hussards, là on va bouger les repères, là on va perturber et déconstruire la réalité. »


Pourquoi des déguisements ? Une petite touche personnelle d’Ekithée sûrement, et un autre changement d’identité assuré pour se sortir de toute cette affaire policière. Puis avec le petiot, lui trouver un déguisement ce sera un peu comme occuper un enfant avec le jouet du Happy meal, une technique redoutable pour manger ses frites en scred et acheter la paix familiale.


Ekithée : #cc9933 Les suspects idéaux [Dylan / Ekithée] CISklWB
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