Tours et détours
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Personnages : Crevette, Rosalina Ngwenya, Amundsen, Agate Withcroft-Molina, Langouste, Crevette des Câbles
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Stilgar
Jeu 14 Nov - 11:44
Finies, les petites explorations, dont les durées ne se comptaient qu’en jours – esquisséens certes, mais jours quand-même. Il était temps pour Amundsen de se lancer dans un vrai, un grand défi, à sa hauteur. Le premier qu’il s’était posé, ce qui avait été la raison même de son entrée dans l’ordre des cyantifiques.
La Mecque n’était certes pas dans l’Esquisse, mais c’était un pèlerinage d’une autre sorte qui l’attendait. Amundsen voulait trouver le nord magnétique.
Nombreux étaient ceux qui s’y étaient déjà essayés avant lui. Il était aisé de trouver une boussole, on pouvait même en demander une à la fermaiguille, un peu en lisière de la ville, dont les poules pondaient des réveils, des minuteurs, des baromètres, des altimètres, et tout autre objet contenant au moins une susdite aiguille. Hélas, elles s’avéraient décevantes. Toute tentative de suivre la pointe rouge, ou la pointe blanche, n’avait abouti qu’à trouver quelque lieu certes déployant un fort champ magnétique, mais qui n’était en rien à l’échelle mondiale : sitôt qu’on sortait de sa zone d’influence, on tombait dans celle d’un autre, et quand lesdites sphères se rejoignaient, la boussole devenait folle. (Selon la marque choisie, il arrivait d’ailleurs qu’elle vous le fasse savoir en vous engueulant dans un langage particulièrement fleuri.)
C’est d’ailleurs une de ces boussoles parlantes qu’Amundsen recherchait. La doyenne de son peuple. La plus sage de toutes. On disait qu’elle vivait au plus profond des sables du Désert de Craie, qu’il faudrait braver des nombreux dangers pour atteindre sa demeure et avoir l’honneur d’obtenir une audience auprès de de Celle Dont les Degrés sont les Plus Précis. Peut-être même n’était-elle qu’un mythe. Une illusion sortie des esprits qui avaient parcouru cette terre folle. Toutefois, les témoignages étaient assez nombreux pour qu’Amundsen les prît au sérieux. Personne ne l’avait vu en personne, mais beaucoup avaient rencontré certains de ses laquais.
Pour cette grande aventure, il allait falloir à Amundsen une équipe de choc. Il avait passé un temps fou à amasser des connaissances cartographiques – et considérant la nature de la topographie esquisséenne, ce n’était pas une mince affaire – et du matériel de pointe. Tout d’abord, une seconde monture ; une limavier, sorte de gastéropode biomécanique à la beau couverte de touches noires, en un plastique très dur, marquées de lettres ou de chiffres, et avec pour tête une paire d’antennes métalliques. Cet animal, long, robuste, épais et qui s’entendait à merveille avec le gélatinomadaire d’Amundsen, qui décidément avait semblait-il une affection toute particulière pour les choses qui rampent, servirait à porter divers équipements. On pouvait y compter, certes, des provisions (viande séchée, légumes et fruits secs, soupes déshydratées, eau lyophilisée), mais aussi de l’équipement d’escalade, allant de la corde grimpant au son d’un tuba, du pioulpet (un piolet dont les pics sont des tentacules de poulpe), et tout ce qu’il fallait de mousquetons, toiles de tente et vêtements de rechange adaptés à tous les climats.
Il lui fallait maintenant une équipe. Il avait bien sûr pensé à ses collègues habituels ; Toklo Pikkorippoq et Carmen. Le premier étant disponible, il accepta, disant qu’il le rejoindrait en cours de route, avec une « surprise », selon ses dires. Amundsen aimant beaucoup les surprises, il s’était résolu à attendre son compagnon, sans le presser de question. Hélas, la seconde ne pouvait pas répondre à l’appel. Il faudrait donc trouver un ou deux Dessinateurs courageux et volontaires pour la remplacer.
Ayant passé plus de temps à fouiner dans les archives de la bibliothèque et à faire le tour des boutiques de la Ville qu’à entretenir un réseau de relations, Amundsen se rabattit sur une méthode qui avait fait ses preuves : laisser la question du recrutement des membres dans les mains de Dieu. À une heure de fréquentation importante du marché, il plaça un étal, indiquant qu’il recrutait des membres d’expédition, ce qui signifiait dangers, longs moments passés loin de chez soi, mais aussi aventure, récompenses, et cyance. Le hasard déciderai de qui répondrait à l’appel.
La Mecque n’était certes pas dans l’Esquisse, mais c’était un pèlerinage d’une autre sorte qui l’attendait. Amundsen voulait trouver le nord magnétique.
Nombreux étaient ceux qui s’y étaient déjà essayés avant lui. Il était aisé de trouver une boussole, on pouvait même en demander une à la fermaiguille, un peu en lisière de la ville, dont les poules pondaient des réveils, des minuteurs, des baromètres, des altimètres, et tout autre objet contenant au moins une susdite aiguille. Hélas, elles s’avéraient décevantes. Toute tentative de suivre la pointe rouge, ou la pointe blanche, n’avait abouti qu’à trouver quelque lieu certes déployant un fort champ magnétique, mais qui n’était en rien à l’échelle mondiale : sitôt qu’on sortait de sa zone d’influence, on tombait dans celle d’un autre, et quand lesdites sphères se rejoignaient, la boussole devenait folle. (Selon la marque choisie, il arrivait d’ailleurs qu’elle vous le fasse savoir en vous engueulant dans un langage particulièrement fleuri.)
C’est d’ailleurs une de ces boussoles parlantes qu’Amundsen recherchait. La doyenne de son peuple. La plus sage de toutes. On disait qu’elle vivait au plus profond des sables du Désert de Craie, qu’il faudrait braver des nombreux dangers pour atteindre sa demeure et avoir l’honneur d’obtenir une audience auprès de de Celle Dont les Degrés sont les Plus Précis. Peut-être même n’était-elle qu’un mythe. Une illusion sortie des esprits qui avaient parcouru cette terre folle. Toutefois, les témoignages étaient assez nombreux pour qu’Amundsen les prît au sérieux. Personne ne l’avait vu en personne, mais beaucoup avaient rencontré certains de ses laquais.
Pour cette grande aventure, il allait falloir à Amundsen une équipe de choc. Il avait passé un temps fou à amasser des connaissances cartographiques – et considérant la nature de la topographie esquisséenne, ce n’était pas une mince affaire – et du matériel de pointe. Tout d’abord, une seconde monture ; une limavier, sorte de gastéropode biomécanique à la beau couverte de touches noires, en un plastique très dur, marquées de lettres ou de chiffres, et avec pour tête une paire d’antennes métalliques. Cet animal, long, robuste, épais et qui s’entendait à merveille avec le gélatinomadaire d’Amundsen, qui décidément avait semblait-il une affection toute particulière pour les choses qui rampent, servirait à porter divers équipements. On pouvait y compter, certes, des provisions (viande séchée, légumes et fruits secs, soupes déshydratées, eau lyophilisée), mais aussi de l’équipement d’escalade, allant de la corde grimpant au son d’un tuba, du pioulpet (un piolet dont les pics sont des tentacules de poulpe), et tout ce qu’il fallait de mousquetons, toiles de tente et vêtements de rechange adaptés à tous les climats.
Il lui fallait maintenant une équipe. Il avait bien sûr pensé à ses collègues habituels ; Toklo Pikkorippoq et Carmen. Le premier étant disponible, il accepta, disant qu’il le rejoindrait en cours de route, avec une « surprise », selon ses dires. Amundsen aimant beaucoup les surprises, il s’était résolu à attendre son compagnon, sans le presser de question. Hélas, la seconde ne pouvait pas répondre à l’appel. Il faudrait donc trouver un ou deux Dessinateurs courageux et volontaires pour la remplacer.
Ayant passé plus de temps à fouiner dans les archives de la bibliothèque et à faire le tour des boutiques de la Ville qu’à entretenir un réseau de relations, Amundsen se rabattit sur une méthode qui avait fait ses preuves : laisser la question du recrutement des membres dans les mains de Dieu. À une heure de fréquentation importante du marché, il plaça un étal, indiquant qu’il recrutait des membres d’expédition, ce qui signifiait dangers, longs moments passés loin de chez soi, mais aussi aventure, récompenses, et cyance. Le hasard déciderai de qui répondrait à l’appel.
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Eelis
Jeu 14 Nov - 22:12
Les mains sur les hanches, Sydonia s'était arrêtée devant l'étal, un air déterminé fixé au regard et un sac à dos bien rempli dans le dos. Elle avait troqué sa tenue d'hôtelière pour quelque chose de plus pratique pour l'aventure, même si l'on devinait au caractère un peu aléatoire et exagéré de son accoutrement - entre cowboy, chasseur et steampunk - qu'elle s'était moins basée sur l'expérience que sur les stéréotypes pour s'habiller.
Heureusement, cela ne lui avait pas fait perdre le sens des réalités. Ni celui des affaires.
«
Aux côtés de la jeune femme, un grand canard non moins sûr de lui semblait mâchouiller quelque chose qui s'apparentait à une cuisse de poulet tout en dévisageant Amundsen avec gourmandise. Daisy était aussi haute qu'un enfant prépubère et pouvait sans doute en dévorer un, pour peu que celui-ci n'ait pas réglé son loyer ou qu'elle soit affamée. Elle ne portait pas d'affaire sur elle mais pouvait sans mal porter une sacoche, à condition de bien le vouloir (et ça, ce n'était pas gagné).
Tandis qu'elle attendait la réponse à ses questions, les passants continuaient leur chemin derrière elle, certains d'entre eux se demandant pourquoi celle qui était si attachée à l'hôtel postulait soudainement pour une longue aventure - auprès d'un cyantifique qui plus est.
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Silivren
Dim 1 Déc - 17:03
C'était bien une ville que Millie avait aperçu depuis le haut de sa colline. Une Ville, même, si ce n'était LA Ville de ce monde étrange. L'ambiance changeait radicalement de ce qu'elle avait traversé depuis son réveil sous ce ciel décidément rose et étrange. Déjà, il y avait une vie autre que des arbres menaçants et des livres imbus d'eux-même - non pas qu'elle n'aimait pas Mirobolant, loin de là. Et elle avait beau être une souris haute comme trois pommes, et pas une de plus, ces grandes échasses sans poil qui semblaient être les plus courants dans la population du lieu lui rappelaient une ancienne normalité, renforçant le sentiment qu'elle n'avait pas toujours été une souris.
Et donc, LA Ville. Pourquoi donc ? Et bien, elle était bien plus peuplée que tout ce qu'elle avait vu jusqu'à présent. Et pressée, aussi. On ne remarquait pas forcément la petite souris bien en dessous du champ de vision. Les étals autour d'eux lui avaient rapidement soufflés l'idée qu'elle avait atterri dans un marché, visiblement en heure de pointe, ce qui n'aidait en rien son affaire. Elle commençait à faire - douloureusement - la découverte de la sensibilité de sa queue quant à la douleur. Et du vrac sans dessus-dessous de ses sens. Elle n'y voyait que pouic à plus d'un mètre de distance et il y avait trop d'odeurs et de sons pour qu'elle ne termine pas avec une migraine bien carabinée.
Mais heureusement, il y avait ce cher Mirobolant. Cher, bon et attentif Mirobolant. Il lui évita d'être écrabouillée un nombre incalculable de fois, battant de la couverture comme deux grandes ailes de cuir noblement vieilli par l'âge... Mais elle était tellement accaparée par ce grandiose spectacle, pour le peu qu'elle en apercevait, qu'elle ne vit pas la grande jambe qui s'avançait vers elle, la percuta en plein élan et finit par culbuter contre un bout de bois quelques pas plus loin sans grand dommage, car elle avait, semblerait-il, hérité par sa forme animale d'une étrange agilité.
- Outch... marmonna-t-elle en se frottant la tête de la patte, la truffe agitée par la poussière. Un examen approfondi de son "coussin" lui apprit qu'elle avait percuté le pied d'un étal et elle se releva en secouant les saletés de ses vêtements.
- Veuillez me pardonner, chers inconnus, je crains d'avoir crand besoin d'une paicre de lunettes.
Elle regarda les deux grandes perches, les moustaches secouées de gêne.
- Et d'avoir intecrrompu vocre conversation.
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Stilgar
Jeu 5 Déc - 21:13
Celle-ci avait l’air déterminée. Pas expérimentée, mais déterminée. Aucune importance, l’expérience, c’était son rayon. Amundsen prit un instant pour réfléchir à la volée de question qu’on venait de lui envoyer, faire le tri, et organiser une réponse groupée, qui n’oublierait aucun aspect.
« Chère demoiselle, je vais au nord. Prenez cela le plus littéralement possible ; je compte trouver le pôle nord magnétique de l’Esquisse. Il semblerait qu’il soit situé dans le désert de craie. Ce sera aussi là que nous devrons aller pour trouver un objet qui nous sera utile dans notre quête : une boussole ne se laissant pas dérouter pour la moindre perturbation esquisséenne. Je ne peux pas vous dire combien de temps cela durera, mais combien de temps cela ne durera pas… Prévoyez un mois, a minima. Le voyage se fera à dos de monture, je dispose de deux bêtes, comme vous pouvez le voir : un gélatinomadaire endurant et courageux, pour autant que je puisse le dire, et un limavier. Si vous en avez une, vous pouvez bien sûr la prendre avec vous, si vous estimez qu’elle est faite pour ce genre d’expédition. Je me sponsorise moi-même, étant donné que le… butin, comme vous le dites si bien, sera réparti entre tous les participants avec équité, et il promet d’être conséquent. »
Amundsen avait bien entendu fait l’ablation de la dernière question, soit qu’il l’ait oubliée, qu’il jugeait qu,elle n’avait aucune pertinence cyantifique, soit qu’il ne la considérait pas pertinente. Les risques font partie de l’aventure ! S’il n’y en avait pas, on appellerait pas cela une aventure.
Par contre, il n’avait pas oublié de faire du charme.
« Mais, je crois vous reconnaître. Vous travaillez à l’hôtel, je crois, ma — »
Son propos fut interrompu quand un « bonk » secoua son étal. Se penchant sur le lieu d’impact, Amundsen aperçut un rongeur parlant. Il l’attrapa et le posa sur le comptoir.
Rapide inspection du nouveau venu. Petit, donc mange peu, a déjà une monture, et des plus pratiques, car volante, peut s’infiltrer partout, terriblement mignonne, et frappée de ce qui ressemblait probablement à une myopie.
« Bonjour, petite madame. Je vous en finance une paire si vous venez avec moi. Tenez. »
Amundsen ouvrit un prospectus résumant les détails de l’aventure qu’il comptait entreprendre, et le posa devant la souris.
« Vous voulez que je vous le lise, ou ça ira ? »
« Chère demoiselle, je vais au nord. Prenez cela le plus littéralement possible ; je compte trouver le pôle nord magnétique de l’Esquisse. Il semblerait qu’il soit situé dans le désert de craie. Ce sera aussi là que nous devrons aller pour trouver un objet qui nous sera utile dans notre quête : une boussole ne se laissant pas dérouter pour la moindre perturbation esquisséenne. Je ne peux pas vous dire combien de temps cela durera, mais combien de temps cela ne durera pas… Prévoyez un mois, a minima. Le voyage se fera à dos de monture, je dispose de deux bêtes, comme vous pouvez le voir : un gélatinomadaire endurant et courageux, pour autant que je puisse le dire, et un limavier. Si vous en avez une, vous pouvez bien sûr la prendre avec vous, si vous estimez qu’elle est faite pour ce genre d’expédition. Je me sponsorise moi-même, étant donné que le… butin, comme vous le dites si bien, sera réparti entre tous les participants avec équité, et il promet d’être conséquent. »
Amundsen avait bien entendu fait l’ablation de la dernière question, soit qu’il l’ait oubliée, qu’il jugeait qu,elle n’avait aucune pertinence cyantifique, soit qu’il ne la considérait pas pertinente. Les risques font partie de l’aventure ! S’il n’y en avait pas, on appellerait pas cela une aventure.
Par contre, il n’avait pas oublié de faire du charme.
« Mais, je crois vous reconnaître. Vous travaillez à l’hôtel, je crois, ma — »
Son propos fut interrompu quand un « bonk » secoua son étal. Se penchant sur le lieu d’impact, Amundsen aperçut un rongeur parlant. Il l’attrapa et le posa sur le comptoir.
Rapide inspection du nouveau venu. Petit, donc mange peu, a déjà une monture, et des plus pratiques, car volante, peut s’infiltrer partout, terriblement mignonne, et frappée de ce qui ressemblait probablement à une myopie.
« Bonjour, petite madame. Je vous en finance une paire si vous venez avec moi. Tenez. »
Amundsen ouvrit un prospectus résumant les détails de l’aventure qu’il comptait entreprendre, et le posa devant la souris.
« Vous voulez que je vous le lise, ou ça ira ? »
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Eelis
Dim 29 Déc - 23:35
Sans couper la parole à l'homme, Sydonia notait mentalement toutes les informations qu'il avait condensé dans sa réponse. Evidemment, elle qui n'avait jamais quitté l'Hôtel ne pouvait retenir quelque appréhension à l'idée de partir pour un lieu qu'elle connaissait forcément - c'était ce fameux désert blanc, où l'aventurier Robinson Canoë s'était un jour retrouvé perdu, avant de mourir petit à petit rongé et étouffé par la craie - mais qu'elle n'avait pas visité depuis longtemps, et les affaires en pâtiraient forcément.
Mais elle avait deux raisons de ne pas rebrousser chemin. Peut-être trois.
«
«
Sans se laisser de temps de réfléchir aux questions qui l'avaient effleurée à toute vitesse face à ses propres propos prononcés machinalement, elle enchaîna.
«
À défaut de pouvoir lui présenter l'écran de validation, elle lui tendit la main, à la fois pour terminer les présentations et pour marquer l'accord.
Pendant ce temps-là, Daisy se léchouillait les babines qu'elle n'avait pas, à la vue d'un livre ma foi fort appétissant...
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Silivren
Dim 19 Jan - 19:59
Elle comptait s'en repartir vers quelques chemins moins encombrés quand une main immense - tout lui paraissait géant de par sa taille de rongeur - eut l'outrecuidance de la saisir pour la faire quitter le sol. Un couinement aigu lui échappa dans l'émotion, affolant Mirobolant qui voleta jusqu'à la table où le goujat avait daigné la déposer et se plaça en bouclier devant elle. Bien évidemment, il ne faisait que lui cacher la vue. Mais bon, pour le peu de ce qu'elle lui apportait, elle n'allait pas lui en tenir rigueur. Son geste, bien qu'inutile, n'en était pas moins gentil et attentionné. Cher et bon Mirobolant, vraiment.
Millie n'en poussa pas moins les lourdes pages de son chemin pour se planter devant la grande perche qui avait dérangé ses habits en l'enlevant aussi disgracieusement de la sécurité du plancher des vaches. Et des souris. Elle n'était pas un oiseau, pardi ! Un poing sur une hanche, elle agita l'autre tenant le prospectus qu'elle n'avait pas encore remarqué, les moustaches agitées par l'outrage dont elle se ne remettait pas encore.
- Mais mon bon Monsieur ! Allons donc, vous aimecriez, vous, qu'une crande perche cromme vous vous accrape par le crollet pour vous sucrélever sans demander vocre avis ? Nan mais ! Quelle increvenance !
Elle rouspétait encore lorsque le prospectus lui percuta le museau alors qu'elle agitait son bras, lui coupant court la parole dans un gémissement.
- Mais il est crai que j'ai crand besoin d'une paicre de lunettes. Voyons donc voir ça... grommela-t-elle en s'intéressant au papier en question. Une aventure ? Sa vie en était une depuis qu'elle s'était réveillée dans les bois. Elle avait échappé à un arbre vivant, pardi ! Ce n'était pas rien, encore moins de tout repos. Et elle ne savait pas que faire dans cette Ville, ni où aller - elle avait tout de même noté cette histoire d'Hôtel si jamais.
- Mh... mmmmh... Je vois. Un désert de craie ? J'accrepte si vous ne m'y perdez pas, blanche cromme je suis. Et plus de sucrélevage sans permission !
Elle trottina jusqu'à la grande perche masculine pour secouer l'un de ses doigts dans ses mains et fit de même avec la grande perche féminine qui avait eu, elle, la politesse d'esquisser le geste la première.
- Enchantée ! Je me crapelle Millie Mouse.
Elle ne savait pas trop dans quoi elle s'embarquait mais puisque tout n'était que folle aventure ici... autant aller où la porterait le vent ! Et elle pouvait aussi respecter le serment de SOS Société qu'elle avait chantonné durant toute la marche qui l'avait menée ici en aidant ces deux aventuriers dans leur quête hautement importante ; quel étrange monde que celui qui ne connaît pas le pôle Nord ! S'orienter devait être une gageure insurmontable.
Néanmoins... elle n'avait pas vraiment confiance en cette étrange bestiole qui zieutait d'un air un peu trop gourmand son cher Mirobolant. Le Livre s'était d'ailleurs prudemment retranché à distance, frissonnant quelques menaces de ses feuilles acérées comme des rasoirs.
- Et on ne mange pas Microbolant, n'est-ce pas ? demanda-t-elle en tordant le museau d'inquiétude.
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Stilgar
Mar 21 Jan - 1:12
L’enthousiasme de ces Dessinateurs faisait plaisir à voir. Amundsen sourit en entendant le nom du rongeur.
« Enchantée, Millie. Je m’appelle Amundsen. Je pourrais vous tailler une tenue noire. Avec des harnais d’escalade, pour qu’à défaut d’être soulevée vous puissiez escalader sans risque. Je n’ai pas de piolets et de cordes à votre taille, mais on pourra s’arranger. Mon gélatinomadaire est une monture bien assez stable pour me permettre de vous fabriquer de l’équipement en route. »
Il était en revanche vrai que le volatile de Sydonia allait poser quelques problèmes. Ce monstre n’avait pas intérêt à s’approcher des notes d’Amundsen – ou de son Coran.
« Par contre, madame Mouse marque un point. Surveillez votre canard, s’il vous plaît. »
Il ne restait plus qu’à aller s’équiper et à partir. Après être passés par un opticien, direction une boutique de matériel d’escalade, de surplus de fromineurs et d’équipement de survie, qui avait joui d’une clientèle redoublée depuis que l’exploration des Monts Vêtus avait gagnée en popularité.
« Bien ! Sydonia, votre accoutrement est très joli, mais il lui manque une paire de chaussures de marche de rechange, une source de lumière, un couteau, un piolet, un baudrier, un bâton de marche, un manteau et pantalon d’hiver, des gants, une écharpe, et de quoi faire du feu. Quant à vous, Millie, la même chose, mais adaptée à votre morphologie… Si vous ne trouvez pas à vous vêtir, indiquez-moi seulement le tissu qui vous conviendrait et je vous coudrai ce qu’il faut avec. Pensez aussi à prendre de quoi nourrir vos montures, et vous-même si vous avez des régimes particuliers. Je finance tous vos achats, donc n’hésitez pas à prendre ce qui vous convient… Dans les mesures du raisonnable. »
Après avoir complètement abandonné toute marque de vouvoiement comme si de rien n’était, Amundsen laissa en plan Sydonia, qui était, il faut le dire, assez grande pour pouvoir se débrouiller seule, pour s’occuper des emplettes de Millie.
« Enchantée, Millie. Je m’appelle Amundsen. Je pourrais vous tailler une tenue noire. Avec des harnais d’escalade, pour qu’à défaut d’être soulevée vous puissiez escalader sans risque. Je n’ai pas de piolets et de cordes à votre taille, mais on pourra s’arranger. Mon gélatinomadaire est une monture bien assez stable pour me permettre de vous fabriquer de l’équipement en route. »
Il était en revanche vrai que le volatile de Sydonia allait poser quelques problèmes. Ce monstre n’avait pas intérêt à s’approcher des notes d’Amundsen – ou de son Coran.
« Par contre, madame Mouse marque un point. Surveillez votre canard, s’il vous plaît. »
Il ne restait plus qu’à aller s’équiper et à partir. Après être passés par un opticien, direction une boutique de matériel d’escalade, de surplus de fromineurs et d’équipement de survie, qui avait joui d’une clientèle redoublée depuis que l’exploration des Monts Vêtus avait gagnée en popularité.
« Bien ! Sydonia, votre accoutrement est très joli, mais il lui manque une paire de chaussures de marche de rechange, une source de lumière, un couteau, un piolet, un baudrier, un bâton de marche, un manteau et pantalon d’hiver, des gants, une écharpe, et de quoi faire du feu. Quant à vous, Millie, la même chose, mais adaptée à votre morphologie… Si vous ne trouvez pas à vous vêtir, indiquez-moi seulement le tissu qui vous conviendrait et je vous coudrai ce qu’il faut avec. Pensez aussi à prendre de quoi nourrir vos montures, et vous-même si vous avez des régimes particuliers. Je finance tous vos achats, donc n’hésitez pas à prendre ce qui vous convient… Dans les mesures du raisonnable. »
Après avoir complètement abandonné toute marque de vouvoiement comme si de rien n’était, Amundsen laissa en plan Sydonia, qui était, il faut le dire, assez grande pour pouvoir se débrouiller seule, pour s’occuper des emplettes de Millie.
- Achats:
- N’hésitez pas à sortir des objets esquisséens au possible, ça n’en sera que plus rigolo. Millie, je te laisse contrôler Amundsen pour qu’il trimballe des achats.
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Eelis
Mer 12 Fév - 18:19
Les présentations terminées, Amundsen prit la parole pour donner une longue liste d’équipement que Sydonia ne retint, à vrai dire, qu’aux trois quarts. En revanche, il ne fallait pas lui dire deux fois que c’était le cyantifique qui payait la séance shopping !
«
Les bras croisés et le regard déterminé, Sydonia s’aventura dans les rayons encombrés de la boutique qu’avait suggéré Amundsen. La première étape, bien sûr, était de discuter avec le vendeur et ses assistants, pour avoir de bons conseils et si possible une ristourne. Elle trouva d’abord le couteau, dont la lame s’illuminait au contact de l’eau, par un phénomène que Sydonia était persuadé de connaître – puisqu’elle savait tout de l’Esquisse – mais qu’elle serait bien en mal d’expliquer si on le lui demandait. Elle s’arma ensuite de chaussures automatiques, qui avaient la particularité de pouvoir marcher toute seule, pour peu d’être nourries régulièrement, et qui étaient vendues avec un bâton de marche spécialisé muni d’un porte-carotte, qui permettait évidemment de donner un peu plus de motivation aux chaussures. Pour l’ensemble d’hiver, elle fit plus simple, avec un pantalon épais et un manteau-gazon, dont la fourrure repoussait si elle était coupée ou arrachée, et qui pouvait donc être adapté aux températures en rasant plus ou moins régulièrement la surface. Il aurait été parfait d’avoir également des gants-gazons et une écharpe-gazon, mais la boutique était en rupture de stock, ce qui déçut Sydonia, contrainte de s’abattre sur une étole en laine du Palais et des croque-mitaines (assez confortables, mais réputées pour donner des cauchemars à celui qui les portait trop longtemps).
Enfin, Sydonia compléta son shopping avec un matériel d’escalade classique, une paire de chaussons palmés pour Daisy et des cendres de phoenix (qui permettaient, comme chacun sait, de faire un feu en soufflant dessus). C’est avec un air très satisfait que le vendeur la vit arriver avec les bras très chargés, s’imaginant déjà faire un gros chiffre d’affaire, ou tout du moins troquer contre tout cet équipement des objets de grande valeur.
C’était mal connaître Sydonia.
«
Le vendeur parvint à contrer quelques unes de ces attaques, mais il se retrouva bien en peine lorsqu’une nouvelles vagues de petits détails le submergea, et il finit par consentir à quelques douloureuses ristournes.
«
Bien sûr, Sydonia ne faisait pas cela compassion envers la bourse d’Amundsen, seulement pour asseoir sa réputation et pour… disons…
«
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Silivren
Mer 12 Fév - 20:59
Mais, MAIS ! Une petite souris maligne ne devait pas mordre dans la main tendue quand elle était offerte. Millie accepta donc l'offre de main d'oeuvre d'un mouvement de tête encore un peu raide du fait de son humeur ambiguë et bondit agilement sur la reliure de Mirobolant. L'Objet s'éleva gracieusement jusqu'au niveau des yeux des grandes perches, ce qui allait leur éviter d'être écrabouillés encore une fois par ces malotrus qui n'avaient pas le bon sens de regarder plus bas que leur menton.
Comme elle était encore une étrangère dans cette Ville, nouvelle arrivée qu'elle était, elle suivit Sydonia dans la boutique indiquée par Amundsen, glissant du dos de Mirobolant pour atterrir sur la première étagère qui passa à portée de pattes. Une fois sur son perchoir, elle se tapota le museau en grommelant toute seule.
Il fallait trier les priorités !
Tout d'abord, se vêtir car si son corps était animal, son esprit ne l'était décidément pas et il lui semblait de plus en plus inconvenant de se promener nue comme son premier jour dans le monde - ce qui était un peu vrai dans ce monde-ci. Ensuite, récupérer la longue liste de babioles demandées par Amundsen : une corde, un piolet, des chaussures, des gants, une écharpe, un bâton de marche, une source de lumière, des vivres et un couteau. A sa taille, bien évidemment. Rien de bien aisé mais, si elle devait en croire quelques souvenirs de souris en train de coudre une robe de princesse, rien n'était impossible à qui s'en donnait la peine !
Alors direction le rayon de vêtements et de couture ! Déjà, le manteau-gazon déniché par Sydonia lui faisait de l’œil avec son système astucieux chaud-froid qui évitait de s'encombrer de deux par-dessus. Tous étaient bien trop grands pour elle, elle s'y attendait mais la déception fut quand même au rendez-vous. Ses moustaches s'agitaient d'agacement alors qu'elle se faufilait entre les cintres à la recherche de la perle rare... Bingo ! Ce beau manteau-gazon noir avec une poche à moitié détachée semblait illuminé par la providence. La souris s'agrippa au tissu et trottina jusqu'à la poche convoitée, crissant joyeusement en avisant qu'elle était à la juste taille. Et hop ! Un petit contre-poids sur les attaches à moitié arrachées et la pièce de tissu, fourrée à l'intérieur, était à elle.
Un bond plus tard, elle trouvait une boîte à couture qui fit son bonheur : une pelote de cortendons des Monts Vêtus (selon l'étiquette), aussi fins que solides, quelques aiguilles dont la plus épaisse était toute indiquée pour servir d'épée mais également de bâton de marche grâce au bouchon qui servait de fourreau à bord rond, quelques babioles brillantes qui allaient pouvoir servir de bijoux et d'attaches et, par-dessus le marché, un solide crochet en métal tout indiqué pour remplacer le piolet, et même servir de grappin grâce à un bout de cortendon.
Quant aux chaussures... Non, non et non. Elle avait des pattes d'animal sauvage, pardi ! C'était fait pour courir sur tous les terrains, ces machins-là. Et si le froid s'avérait trop prégnant, ils pourraient toujours utiliser des chutes de la poche de manteau-gazon pour faire des chaussons. Raisonnement tout à fait logique qui se tenait également pour les gants et l'écharpe.
Il ne restait donc que le baudrier... Ce fut assez humiliant mais Millie réussit à dénicher un harnais pour rongeur de compagnie dans le barda du magasin. Quant à la source de lumière, une luciolampe ferait l'affaire ; l'étiquette garantissait qu'elle avait une durée de vie d'au moins un an. Juste à côté, dans un coffre de bois qui semblait avoir vécu des millénaires, Millie dénicha des minicarnets, de l'encre transparente qui ne se voyait qu'à la lumière ainsi qu'une plume de duvet d'oiseau secrétaire. Elle rajouta également au tas de bricoles des lunettes de pilote qu'elle avait piqué à une poupée - pour se protéger les yeux du sable, des croquants au fromage et des graines, pour tenir plus longtemps en terme de péremption, ainsi qu'une couverture-cale livre gonflable pour tenir chaud à Mirobolant... et leur servir d'amortisseur au cas où. On ne savait trop ce qu'on allait trouver dans le désert de craies. Prudence est mère de sûreté ! Et une autre bouteille d'encre tant les pages de l'Objet-Livre avait bruissé d'envie devant ce... met (?) appétissant.
Ses emplettes achevées - et entassées dans les bras d'Amundsen dès qu'il s'avéra que Mirobolant ne restait pas assez stable pour tout porter - Millie bondit sur une étagère à hauteur d'épaule pour se rapprocher de l'oreille humaine.
- A moins que vous ne soyez croncre mon avis, je pense avoir tout ce qu'il me faut dans cette aventucre. Il n'y a que le manteau à croudre... Mmmh... Un poncho secrait le plus seyant et efficrace pour gacrantir mes mouvements.
Petit pimousse au rapport !
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Stilgar
Jeu 2 Avr - 23:54
D’un œil amusé, Amundsen observait Millie chaparder son équipement. Son agilité et sa débrouillardise en faisait une compagnonne de choix. De son côté, Sydonia faisait état de ses capacités de négociatrice. Les Objets étaient des créatures capricieuses et qu’il n’était pas toujours facile à raisonner, aussi, quelqu’un pouvant les entourlouper serait sûrement utile.
Alors qu’elle s’équipait, Amundsen réfléchit aux conditions maximales auxquelles pouvait survivre une souris, en chaud comme un froid. Le fils d’un collègue à lui était, une fois, parti acheter un hamster dans Bagdad, et revenant dans sa maison de banlieue en transports en commun, la pauvre bête était morte dans sa cage, du fait de la chaleur écrasante de l’été du Machrek. Il n’avait pas d’histoire équivalente sur un rongeur mort en région froide, n’ayant lui-même jamais vu de neige ailleurs que dans l’Esquisse. D’un autre côté, si ses besoins, en valeur relative, étaient plus importants, en eau, en rafraîchissements, en renforts contre le froid et en nourriture chaude, ils étaient, en valeur absolue, bien plus faibles, et il serait donc bien plus aisé d’y subvenir.
Amundsen récupéra donc le fatras de ses compagnonnes – y compris les accessoires pour canard géant demandés par Sydonia –, et après une certaine escrime comptable – littéralement, les paiements étant perçus en joutes au porte-monnaginata avec le vendeur – visant à déterminer le prix d’une poche de manteau, d’une poignée d’aiguilles, d’un petit crochet de pêche et de lunettes de poupée, le caissier prononça la phrase rituelle :
« À la fin du boulier, je touche ! »
Et ils purent enfin partir.
Une fois dehors, Amundsen se tourna vers ses deux assistantes pour leur donner ses dernières instructions.
« Nous allons nous mettre en route. Sydonia, si la chevauchée de votre monture devient trop pénible, n’hésitez pas à vous poser sur mon limavier. Il est peu confortable, mais on peut s’y allonger. Quant à vous, Millie, j’imagine que vous pouvez utiliser mon gélatinomadaire comme porte-avion… De mon côté, je vais vous faire quelques vêtements. Un poncho est une bonne idée, au demeurant, et je ne dis pas ça que parce que ça impliquera moins de travail pour moi. Le trajet jusqu’au Désert de Craie sera assez long, mais il ne faut pas baisser sa garde pour autant. Millie, le canactère volant de votre monture vous permet de voir plus loin que nous. Pensez à faire quelques rondes aériennes périodiquement. Quant à vous, Sydonia, prenez ceci. »
Amundsen lui tendit une élangue-vue, à la fourrure épaisse.
« Faites-la brouter si la vision avec se floute. »
Alors qu’elle s’équipait, Amundsen réfléchit aux conditions maximales auxquelles pouvait survivre une souris, en chaud comme un froid. Le fils d’un collègue à lui était, une fois, parti acheter un hamster dans Bagdad, et revenant dans sa maison de banlieue en transports en commun, la pauvre bête était morte dans sa cage, du fait de la chaleur écrasante de l’été du Machrek. Il n’avait pas d’histoire équivalente sur un rongeur mort en région froide, n’ayant lui-même jamais vu de neige ailleurs que dans l’Esquisse. D’un autre côté, si ses besoins, en valeur relative, étaient plus importants, en eau, en rafraîchissements, en renforts contre le froid et en nourriture chaude, ils étaient, en valeur absolue, bien plus faibles, et il serait donc bien plus aisé d’y subvenir.
Amundsen récupéra donc le fatras de ses compagnonnes – y compris les accessoires pour canard géant demandés par Sydonia –, et après une certaine escrime comptable – littéralement, les paiements étant perçus en joutes au porte-monnaginata avec le vendeur – visant à déterminer le prix d’une poche de manteau, d’une poignée d’aiguilles, d’un petit crochet de pêche et de lunettes de poupée, le caissier prononça la phrase rituelle :
« À la fin du boulier, je touche ! »
Et ils purent enfin partir.
Une fois dehors, Amundsen se tourna vers ses deux assistantes pour leur donner ses dernières instructions.
« Nous allons nous mettre en route. Sydonia, si la chevauchée de votre monture devient trop pénible, n’hésitez pas à vous poser sur mon limavier. Il est peu confortable, mais on peut s’y allonger. Quant à vous, Millie, j’imagine que vous pouvez utiliser mon gélatinomadaire comme porte-avion… De mon côté, je vais vous faire quelques vêtements. Un poncho est une bonne idée, au demeurant, et je ne dis pas ça que parce que ça impliquera moins de travail pour moi. Le trajet jusqu’au Désert de Craie sera assez long, mais il ne faut pas baisser sa garde pour autant. Millie, le canactère volant de votre monture vous permet de voir plus loin que nous. Pensez à faire quelques rondes aériennes périodiquement. Quant à vous, Sydonia, prenez ceci. »
Amundsen lui tendit une élangue-vue, à la fourrure épaisse.
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Qu'est-ce qui est jaune et qui traverse les murs ?
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Eelis
Lun 4 Mai - 6:10
Très vite, elle s’était aperçue qu’il y avait eu un léger malentendu avec Amundsen. Il n’avait jamais été question que Daisy serve de monture, sauf peut-être pour la petite souris, aussi Sydonia comptait-elle bien sur le limavier du cyantifique pour reposer ses jambes sur le trajet, tandis que le fier canard se dégourdissait les jambes en flairant les odeurs de paysages inconnus, et se chargerait de monter la garde la nuit.
Après avoir franchi les éoliennes, grouillantes de curieux car en pleine période de récolte, et les champs en tout genre qui s’étendaient au-delà, ils avaient croisé quelques convois de Dessinateurs qui revenaient des Monts Vêtus avec des chariots remplis de tissus, puis les rencontres s’étaient lentement, mais sûrement, raréfiées, lorsqu’ils avaient atteint des terres plus hostiles et plus distantes. Ils avaient vu, de loin seulement, le début d’une forêt mourante dont les feuilles gelées attendaient l’arrivée inexorable de l’Univerre, dont l’expansion ne connaissait de trêve. La jeune femme n’avait jamais directement foulé son sol damné, mais elle avait entendu assez d’histoires pour avoir quelques anecdotes à conter, et surtout assez de mises en garde pour ravaler rapidement son désir d’y faire un tour.
Elle était toutefois rassurée qu’il existât exactement comme elle se le représentait.
Après avoir fait un détour pour éviter d’avoir à traverser la forêt, ils avaient fait escale - un peu malgré eux - dans un marécage, probablement vestige d’un récent eaurage. Se faire respecter par toutes les harpies féroces délogées des bois environnants n’avait pas été mince affaire, mais les rapaces avaient fini par les tolérer. Quand ils étaient repartis, bercés par les mélodies produites par quelques volatiles qui les avaient devancés, il ne leur avait pas fallu longtemps pour apercevoir les grains de sable.
«
La raison pour laquelle elle avait choisi cette aventure ne tarderait sans doute plus à apparaître.
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Silivren
Mer 3 Juin - 12:31
Une étrange salutation (sans doute un adage obscur de commerçants) et ils étaient lancés sur la route. Il ne fallut que le temps de sortir de la Ville pour que l'imprudence de quitter ce nouvel environnement dont elle venait de prendre connaissance au terme de la même journée qui avait débuté par sa découverte lui sauta au visage. Mais, quitte à être ballottée par les nouveautés extravagantes de ce monde, autant le faire avec plus de curiosité que de peur. Elle ne comptait pas se terrer dans un coin, soit-elle devenue un rongeur. Son esprit regorgeait de questions qui n'attendaient que d'avoir des réponses et qui ne la laisseraient pas en paix avant de les avoir obtenues !
Durant le voyage, Millie fut cependant suffisamment occupée pour ne pas réfléchir au fait qu'elle était totalement lâchée dans un environnement inconnu, et en grande partie inhospitalier pour les ignorants. Il y avait tellement de choses à observer pour apprendre ! Et Millie ne s'en gênait pas, profitant de sa petite taille, et de la maniabilité de Mirobolant qui voletait ici et là, pour regarder, fixer et décortiquer tout ce qu'elle pouvait voir sans s'en donner une affreuse migraine. Ses minicarnets ne tardèrent pas à se voir recouvrir de minuscules pattes de mouche et de croquis miniatures des espaces qu'ils traversaient, en commençant par le marché de la Ville, en terminant, à terme, par l'orée du Désert de Craie, non sans oublier le champ d'éoliennes végétales et les anecdotes sur les Monts Vêtus et l'Univerre. Ces deux environnements si différents lui indiquaient en outre deux éléments : la connaissance d'un bout ne lui garantissait pas celle d'un autre et tout cela la confortait dans sa première impression à savoir que ce monde, l'Esquisse, recelait tant de douces folies que de dangers mortels.
En un aller seulement, voilà donc une belle somme d'informations à compiler et digérer !
Le temps semblait long, même s'il ne parut passer que cinq journées, surtout pour une petite souris où tout lui paraissait plus immense. Millie s'était rapidement rendue compte qu'elle devait grignoter de petites quantités en plusieurs fois plutôt que d'effectuer de gros repas si elle ne voulait pas tomber malade et cela n'en fragmentait qu'encore plus son temps. Alors, quand elle n'avait rien de nouveau à observer, entre deux paysages quasi-identiques, surtout vers la fin du voyage, ou qu'elle n'était pas occupée à patrouiller dans les airs avec Mirobolant comme le lui avait demandé Amundsen, la petite souris s'entraînait. Ou plutôt, elle entraînait son corps à lui répondre correctement, elle l'apprivoisait car il lui était vraiment inconcevable de faire reposer sa survie sur ses compagnons. Elle avait sa petite fierté, la Millie Mouse !
Et puis, elle n'était pas sans ressource malgré son petit corps. Agile, rapide et acrobatique, il lui permettait des prouesses qu'elle ne se serait jamais crue capable. Comme sauter sur plus d'un mètre pour atteindre Mirobolant sans que ce ne soit un grand effort. Et se réceptionner sur ses pattes si elle tombait. Ou encore sprinter à toute allure se terrer à l'abri lors de l'attaque des harpies féroces. Sa fameuse fierté en avait pris un coup, pour sûr ! L'instinct de conservation était fort en elle et, devant des rapaces, le rongeur avait pris les rênes. Dans un premier temps seulement... elle n'avait pas tardé à chevaucher Mirobolant tel un fier destrier pour asticoter ces volatiles impolis de son aiguille-épée. L'agiter dans tous les sens, de moins en moins bêtement à son humble avis, avait fini par donner quelques menus résultats... (Et Mirobolant était agile à éviter les contre-attaques, ouf !).
Elle était tellement fatiguée le lendemain qu'elle somnolait au moment où ils arrivèrent à l'orée du Désert de Craie et ce ne fut que le commentaire de Sydonia qui lui fit papillonner les yeux dans un vague réveil qui devint en une seconde un état observateur alors qu'elle prenait conscience de leur environnement. Ses moustaches frémirent.
- Et bien, heucreusement que mon poncho est noicre, plaisanta-t-elle avec un petit reniflement amusé. Il m'aucrait été pénible d'éviter de me faicre écraser ou oublier dans crette étendue aussi blanche que mon pelage.
Millie abaissa ses lunettes sur ses yeux, en prévision des bourrasques de craie qu'elle imaginait dans un espace plus ou moins plat, et mis une patte en coupe sur son front. Elle ne voyait rien de très probant... pas qu'elle ne puisse voire quelque chose très loin de toute façon. Elle avait encore du mal à s'habituer à sa myopie. Bondissant au sol, l'ombre de Mirobolant planant au-dessus d'elle d'un air protecteur, la petite souris trottina jusqu'au sable blanc pour imprégner ses pattes de la nouvelle sensation. Le museau pointé en avant, les moustaches frissonnantes, elle renifla le Désert, faisant bien plus confiance à ses sens aigus du toucher et de l'ouïe qu'à sa vue défaillante. Si un danger les attendait dans les mètres environnants, elle devrait pouvoir le sentir par les vibrations du sol ou de l'air ou par un quelconque fumet.
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Stilgar
Ven 10 Juil - 16:16
Ce furent cinq jour de voyage qu’Amundsen trouva fort agréables, pour plusieurs raisons, et ennuyeux pour une seule, ce qui dans le rapport satisfaction/insatisfaction penchait notoirement en faveur de la première. Tout d’abord, l’assiduité et le sérieux à la tâche de ses compagnons le ravit. La maîtresse d’hôtel garantissait une tenue exemplaire de l’intendance - qui était encore aidée dans son décompte du temps passé par les prières quotidiennes d’Amundsen -, et la souris aéroportée de la surveillance et donc la sécurité de l’expédition. Par ailleurs, elle dessinait et notait tout ce qui lui passait sous le museau ; comportement cyantifique s’il en était.
À propos de sécurité, la seule ombre au tableau fut justement lors de la rencontre avec les harpies. Après plusieurs offensives aériennes et tentatives de se faire respecter d’elles en utilisant une violence limitée, Amundsen dut tirer la conclusion de l’échec de cette politique de tolérance mutuelle. Aussi, lors d’une pause dans leur harcèlement, il alla fouiller dans les affaire que trimballait Généova, son gélatinomadaire. Quelques assemblages de l’objet démontable qu’il cherchait plus tard, il chevauchait sa monture et ouvrait la marche de l’expédition, un long fusil à la main.
« C’est un jezzail, avait-il expliqué, une arme que j’ai fabriquée moi-même. Elle peut tirer des petites pierres, mais même cela sera de trop. Ne vous en faites pas pour ces harpies, qui sont tout à fait en droit de défendre leur territoire. J’entends leur faire plus de peur que de mal. »
Quand un autre raid aérien fut lancé, Amundsen pointa le rapace de tête avec son arme. Se sentant provoquée, ladite matriarche piqua sur lui, entendant bien le désarçonner pour lui apprendre à ne pas violer son espace aérien. Avec une longue expiration, calme et immobile, Amundsen attendit qu’elle soit à bout portant du canon, et tira. La déflagration foudroya la harpie en vol, qui finit celui-ci en effondrée dans une flaque. Le fracas de la détonation, ainsi que la perte de leur meneuse, fit fuir à tire d’aile les autres. La victime du tir se releva, la face noircie, tituba et s’envola, sans demander son reste.
« Une balle à blanc. Je répugne de prendre une vie. Seul Dieu a ce pouvoir. »
Les étendues mornes du Désert de Craie apparurent bien vite. Au sujet de leur couleur, Millie fut une remarque fort judicieuse. Amundsen y réfléchit un certain temps, puis alla chercher dans un sac. Il en sortit une espèce de petit aquarium contenant de la laitue, et en prit quelque chose.
« Millie, venez voir, s’il vous plaît. Tenez, prenez ça. »
Il lui tendit une coquille, qui devait faire la taille de la tête de la souris blanche. Il en sortit deux antennes, puis tout un corps.
« Elle s’appelle A-DEL-e. C’est un lumigot. Enfin, elle est hermaphrodite, mais aucune importance. Et très affectueuse. Je l’utilise parfois, elle et les membres de sa famille, pour m’éclairer quand je suis en pleine nature. Celle-ci est encore jeune, elle ne produit qu’une timide loupiote. Bien assez pour qu’on puisse vous repérer, même dans le noir. »
À propos de sécurité, la seule ombre au tableau fut justement lors de la rencontre avec les harpies. Après plusieurs offensives aériennes et tentatives de se faire respecter d’elles en utilisant une violence limitée, Amundsen dut tirer la conclusion de l’échec de cette politique de tolérance mutuelle. Aussi, lors d’une pause dans leur harcèlement, il alla fouiller dans les affaire que trimballait Généova, son gélatinomadaire. Quelques assemblages de l’objet démontable qu’il cherchait plus tard, il chevauchait sa monture et ouvrait la marche de l’expédition, un long fusil à la main.
« C’est un jezzail, avait-il expliqué, une arme que j’ai fabriquée moi-même. Elle peut tirer des petites pierres, mais même cela sera de trop. Ne vous en faites pas pour ces harpies, qui sont tout à fait en droit de défendre leur territoire. J’entends leur faire plus de peur que de mal. »
Quand un autre raid aérien fut lancé, Amundsen pointa le rapace de tête avec son arme. Se sentant provoquée, ladite matriarche piqua sur lui, entendant bien le désarçonner pour lui apprendre à ne pas violer son espace aérien. Avec une longue expiration, calme et immobile, Amundsen attendit qu’elle soit à bout portant du canon, et tira. La déflagration foudroya la harpie en vol, qui finit celui-ci en effondrée dans une flaque. Le fracas de la détonation, ainsi que la perte de leur meneuse, fit fuir à tire d’aile les autres. La victime du tir se releva, la face noircie, tituba et s’envola, sans demander son reste.
« Une balle à blanc. Je répugne de prendre une vie. Seul Dieu a ce pouvoir. »
Les étendues mornes du Désert de Craie apparurent bien vite. Au sujet de leur couleur, Millie fut une remarque fort judicieuse. Amundsen y réfléchit un certain temps, puis alla chercher dans un sac. Il en sortit une espèce de petit aquarium contenant de la laitue, et en prit quelque chose.
« Millie, venez voir, s’il vous plaît. Tenez, prenez ça. »
Il lui tendit une coquille, qui devait faire la taille de la tête de la souris blanche. Il en sortit deux antennes, puis tout un corps.
« Elle s’appelle A-DEL-e. C’est un lumigot. Enfin, elle est hermaphrodite, mais aucune importance. Et très affectueuse. Je l’utilise parfois, elle et les membres de sa famille, pour m’éclairer quand je suis en pleine nature. Celle-ci est encore jeune, elle ne produit qu’une timide loupiote. Bien assez pour qu’on puisse vous repérer, même dans le noir. »
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Eelis
Dim 26 Juil - 1:00
Elle récolta soigneusement un échantillon d’une roche qui lui semblait particulièrement appréciable pour les sens. Un moyen de se souvenir d’en prendre davantage au retour, si la place se permet... et de regarder comment la matière réagirait au passage du temps - ce qui se conserve bien sera vendu à meilleur prix au marché.
Suivant son idée, la jeune femme en profita pour revenir vers Amundsen et lui poser quelques questions, dont certaines que les étapes les plus récentes de leur voyage avaient reporté à plus tard.
«
Tandis qu’elle assommait le bonhomme de questions, ses idées fusaient pour y répondre. Probablement qu’un sortilège de vent suffirait à faire le travail, ou que le cyantifique avait en sa position une boussole qui permettait de trouver la boussole qu’il cherchait, il n’avait pas l’air d’être du genre à venir les mains dans les poches et de se laisser aller à son intuition.
Sitôt la question éclaircie, l’esprit de Sydonia changea de sujet presque aussitôt, puis elle se pencha vers la petite souris, à qui elle tendit doucement le bout de ses doigts blanchis.
«
Daisy, en tout cas, appréciait suffisamment pour se rouler dans la farine, sans même tenir compte de l’accueil que le Désert leur préparait, ni du silence inquiétant qui présageait la tempête.
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Silivren
Sam 15 Aoû - 14:24
Quand l’ombre d’Amundsen la surplomba, Millie leva la tête d’un air surpris pour écouter son offre et tendit les mains pour réceptionner le lumigot. Dans ses bras minuscules, la créature, aussi grosse que sa tête, ne semblait pas du tout petite, tout au contraire lui paraissait-elle plutôt lourde et encombrante. La souricelle tourna la tête de droite à gauche, les moustaches agitées, et les coins de la bouche frémissant de rire alors qu’A-DEL-e suivait ses mouvements de ses antennes. Une idée lui vint soudainement et elle se tortilla pour atteindre sa sacoche et en sortir une des cordelettes qu’elle avait pensé à amener dans son matériel. Le lumigot accroché dans son dos, elle mit les poings sur les hanches devant Mirobolant.
- Alors qu’en pencres-tu, mon ami ? lui demanda-t-elle en tordant son museau de fierté. Mais le Livre ne fit qu’agiter des pages furibondes de jalousie en bredouillant des bruissements bougonnés. Les yeux de Millie devinrent énormes derrière ses lunettes de protection et elle tapota gentiment la reliure de l’Objet. Mais il ne faut pas êcre aussi décrappointé, Microbolant ! Les pages du Livre ne s’agitèrent qu’avec plus de hargne et il s’ouvrit brusquement pour dévoiler ses pensées feuilletées.
« Mon manifeste que ce machin m’est manifestement malcommode. Et il te mouille le manteau, ma musaraigne. » Millie arqua un sourcil en se tordant le cou pour observer qu’effectivement, A-DEL-e laissait une traînée de bave luminescente sur son ton nouveau poncho. Pragmatique, elle haussa les épaules en souriant. Mais c’est le but de la manœucre, de me rencre visible. Un soupir bruissé lui parvint du Livre. « Manifestement. Misons que ces manigances soient une merveille. » Mirobolant n’avait pas d’yeux apparents mais la façon dont il se tourna d’un air menaçant vers Amundsen s’en passait aisément pour le foudroyer
Mais les bougonneries de Mirobolant, toutes amusantes qu’elles soient, durent bien prendre fin quand Sydonia lui présenta ses doigts couverts de craie. La commerçante avait vraiment le nez fin pour les affaires : rien de mieux pour expérimenter son idée commerciale que de la tester sur le membre du groupe à l’odorat le plus développé ! A sa grande surprise, l’odeur de fleur et de sucre de la craie lui fit gargouiller le ventre et, portée par une curiosité qui n’avait pas de frein, la souricelle se pencha pour tirer du sol une poignée de craie dont elle goûta quelques grains ; ses yeux s’écarquillèrent alors qu’elle se léchait les babines. Quelle surcrise ! Cette craie est aussi doucre que du sucre et aussi odocrante qu’une fleur. Comment poucrrions-nous la crappeler… mmh…. Elle tournoya sur elle-même en se frottant le menton fredonnant de ses marmonnements inaudibles. De la sucraie, tout simplement ! Qu’en pencrez-vous ? Des petites sucrecries goûteucres à confectionner avec se decrinent sans aucun doute pour votre hocrizon commercrial. J’en échangecrai bien concre… concre… ce que je poucrrai avoir à ce moment-là. Vous crenez les poils de soucris ? Et… !
Son babillage fut brusquement interrompu par des secousses qui firent vibrer le sol sous eux, sans doute imperceptiblement pour les deux grands dadais, mais qui la secouèrent comme un prunier. La queue en diapason, les moustaches frémissant au point de s’en faire des nœuds, l’équilibre chancelant, Millie dut se retenir à Mirobolant pour ne pas choir cul par-dessus la tête sur le sol crayeux. Qu’est-cre donc ? s’étonna la souricelle en fronçant du museau. Sans attendre de réponse de la part ses compagnons de voyage – que pourraient-ils savoir de plus qu’elle alors qu’ils n’avaient comme preuve de l’étrangeté que le bouleversement de son équilibre ? – Millie grimpa sur le dos de Mirobolant qui agita ses pages comme un colibri pour s’envoler à la vitesse d’une étoile filante.
Mais la souris était toujours aussi bigleuse que cinq minutes plus tôt et si elle apercevait bien un épais nuage de neige sèche au loin, impossible de deviner ce qui en était en l’origine. Il faut nous raccrocher, Microbolant ! pépia-t-elle à travers le vent assourdissant qui se levait. Le Livre tordit ses feuilles d’inquiétude mais son vol chamboulé par les rafales s’approcha tout de même des lieux nouveaux qui se dessinaient peu à peu en contrebas. Le paysage vierge des abords du Désert avait en effet laissé place à une immense plaine aride où se dressaient quelques baobabys qui craillaient leur solitude par leur feuillage et une multitude de papirus et de mamirus dont les commérages allaient bon train. Au centre de cette foule herbeuse, un nuage de lait s’étendait dans la douceur crayeuse au délicat parfum de fleur. (Elle avait décidément un creux !) Mais la scène qui se jouait sous elle dictait des lois plus sauvages.
Des boules de laine tentaient d’échapper à des reptiles en grain de sable. Son esprit traduisit aussitôt : des moumouchats s’enfuyaient devant l’attaque de bourrascaïmans.
Aussi aberrante que soit cette description, qu’elle essayait de retourner avec plus de logique dans sa tête, en vain, Millie ne trouvait pas de meilleure façon de rendre compte de ce qu’elle voyait. Et même avec sa vue défectueuse, elle ne pouvait pas se tromper à ce point dans son identification ! Une des peluches ambulantes trébucha soudainement, dévoilant une tête ronde avec deux petites oreilles en pointe, des pattes aux coussinets duveteux et une longue queue-plumeau… Millie n’eut pas le temps de s’extasier devant cette adorable créature que la gueule béante d’un des reptiles s’abattait sur la retardataire condamnée. Des miaulements déchirants se firent entendre à travers le fracas des bourrasques de la tempête où les reptiles fusaient et foudroyaient leurs proies en un ballet dangereux d’une grisaille délavée.
Une nouvelle rafale fit virevolter sans dessus dessous les couvertures de Mirobolant, agitant d’autant plus les lueurs du lumigot accroché au dos de Millie. Au sol, ce devait être un joli spectacle. Pas très compréhensible cela dit… Mais oh ! On ne pouvait pas tout avoir ! Millie était déjà bien occupée à rester accrochée à la reliure du Livre pour s’inquiéter de l’incompréhension certaine de ses compagnons de voyage.
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Personnages : Crevette, Rosalina Ngwenya, Amundsen, Agate Withcroft-Molina, Langouste, Crevette des Câbles
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Stilgar
Mer 2 Sep - 23:11
Sur le voyage, la Dessinatrice chapeautée ne manqua pas d’inonder Amundsen par un flot d’interrogations variées. Celui-ci n’aimait pas particulièrement ces longs entretiens et auraient préféré se repaître en silence de la beauté du paysage – pendant que Sydonia et la souris considéraient le fait de se repaître du paysage. Mais quel cyantifique serait-il s’il n’étanchait pas la soir de savoir de ses compagnons.
« Pour ce qui est de sa valeur marchande en tant que craie, ne prenant pas mes notes sur des tableaux, je ne saurais vous le dire. Ceci dit, il me semble que certaines personnes s’approvisionnent déjà en ce matériau dans les environs. Je dis ça parce que j’ai été invité chez un collègue une fois pour que nous devisions sur quelque théorème, et, mm… J’ai mangé ses instruments de notation et noté des choses sur son tableau au sujet de ses équations avec les en-cas qu’il nous avait préparé. Il faut dire qu’ils avaient à peu près le même aspect et que lesdites craies, comme vous le soulignez, avaient une bien bonne odeur. Je ne savais pas qu’elles venaient de là, ceci dit. »
Quant à la boussole, Amundsen aurait voulu lui expliquer qu’il faudrait chercher vers le haut et non vers le bas, celle-ci siégeant dans un domaine surélevé. Il aurait pu expliquer que ses deux sources principales étaient Baffin et Bougainville, deux cyantifiques ayant été les pionniers de l’exploration du Désert de Craie. La première avait exploré ces lieux pendant des mois, mais son journal de bord, trouvable à la Bibliothèque, tenait plus du récit initiatique entrecoupé de considérations mystiques, où au fil des pages, une jeune étudiante en anthropologie fraîchement arrivée dans l’Esquisse se transformait en survivante des sables. Bien qu’écrit d’une plume riche et talentueuse, La Folie Blanche – car tel était le titre de l’ouvrage, faisant référence à la fois au milieu où elle évoluait et à elle-même, une Kenyane certes, mais albinos – était plus un monument de la littérature esquisséenne que de sa cyance. La seconde source, une série de papiers écrits pas Bougainville, étaient eux aussi assez peu exploitables. Fort peu digestes, très succincts, manquant de rigueur dans l’analyse à certains moments. En effet, Amundsen aurait pu expliquer cela à Sydonia pour arriver à la conclusion qu’il n’avait aucune idée précise d’où ils allaient et de comment trouver ce qu’ils cherchaient, mais il ne le voulait pas.
Et surtout, il n’allait pas en avoir le temps. Une nouvelle menace se présenta à l’horizon. Voyant Mirobolant prendre les airs, Amundsen se posa surtout la question de la sécurité des parties terrestres de son équipe.
« Sydonia, suivez-moi, je vous prie. Nous devrions monter sur cette colline. Regardez ces étranges bêtes : elles répugnent à gravir la moindre pente. Je crois comprendre pourquoi… »
En effet, les bourrascaïmans survolaient à peine la surface ; ils ne s’élevaient sur plusieurs mètres pour saisir leurs proies qu’avec difficultés. Ils flottaient au-dessus du sol plus qu’ils ne volaient. Cela fit penser à Amundsen que leur terminologie était assez incorrecte : on aurait dû les nommer les méduzairds, par exemple, pour signaler leur côté flottant et plus soumis par les pentes que maître du dénivelé. Une fois plus en altitude, Amundsen s’empara d’un appareil photo pour prendre quelques clichés. Il en discuterait avec un zoologiste une fois de retour en Ville.
Mais alors que, depuis leur hauteur, Sydonia et Amundsen constataient, voire étudiaient le massacre, et que depuis sa plus élevée hauteur encore, Millie guettait l’état de santé de ses camarades, une partie tierce s’adonnait à la même activité qu’eux – observer la situation – depuis un poste dissimulé. Ceci dit, elle était très mauvaise à ce jeu là, ayant trop l’habitude d’arpenter ces terres comme si elles lui appartenaient. Sa surface exposée de verre fit se refléter la brillance d’a-DEL-e, produisant un éclat lumineux que pouvait percevoir Millie.
Ne s’en étant pas rendue compte – l’espionne regardait les expéditionnaires, pas son ventre –, la boussole à pattes, canne-épée, complet veston et chapeau haut-de-forme prenait des notes. Son assurance, bien que largement transmise par sa tenue, s’érodait à chaque instant qui passait. Elle avait remarqué les dents du canard, le fusil du barbu, et surtout, le fait qu’elle faisait cinq centimètres de diamètre quand eux étaient des géants de plusieurs mètres, juchés qu’ils étaient sur leurs imposantes montures. Sauf la souris, certes, mais celle-ci faisait tout de même plusieurs têtes de plus que l’observatrice à aiguille. Que faire face à ces géants qui pénétraient le domaine de sa maîtresse ? Pour l’instant, serrer sa canne, se rassurer de sa seule présence et continuer à regarder.
« Pour ce qui est de sa valeur marchande en tant que craie, ne prenant pas mes notes sur des tableaux, je ne saurais vous le dire. Ceci dit, il me semble que certaines personnes s’approvisionnent déjà en ce matériau dans les environs. Je dis ça parce que j’ai été invité chez un collègue une fois pour que nous devisions sur quelque théorème, et, mm… J’ai mangé ses instruments de notation et noté des choses sur son tableau au sujet de ses équations avec les en-cas qu’il nous avait préparé. Il faut dire qu’ils avaient à peu près le même aspect et que lesdites craies, comme vous le soulignez, avaient une bien bonne odeur. Je ne savais pas qu’elles venaient de là, ceci dit. »
Quant à la boussole, Amundsen aurait voulu lui expliquer qu’il faudrait chercher vers le haut et non vers le bas, celle-ci siégeant dans un domaine surélevé. Il aurait pu expliquer que ses deux sources principales étaient Baffin et Bougainville, deux cyantifiques ayant été les pionniers de l’exploration du Désert de Craie. La première avait exploré ces lieux pendant des mois, mais son journal de bord, trouvable à la Bibliothèque, tenait plus du récit initiatique entrecoupé de considérations mystiques, où au fil des pages, une jeune étudiante en anthropologie fraîchement arrivée dans l’Esquisse se transformait en survivante des sables. Bien qu’écrit d’une plume riche et talentueuse, La Folie Blanche – car tel était le titre de l’ouvrage, faisant référence à la fois au milieu où elle évoluait et à elle-même, une Kenyane certes, mais albinos – était plus un monument de la littérature esquisséenne que de sa cyance. La seconde source, une série de papiers écrits pas Bougainville, étaient eux aussi assez peu exploitables. Fort peu digestes, très succincts, manquant de rigueur dans l’analyse à certains moments. En effet, Amundsen aurait pu expliquer cela à Sydonia pour arriver à la conclusion qu’il n’avait aucune idée précise d’où ils allaient et de comment trouver ce qu’ils cherchaient, mais il ne le voulait pas.
Et surtout, il n’allait pas en avoir le temps. Une nouvelle menace se présenta à l’horizon. Voyant Mirobolant prendre les airs, Amundsen se posa surtout la question de la sécurité des parties terrestres de son équipe.
« Sydonia, suivez-moi, je vous prie. Nous devrions monter sur cette colline. Regardez ces étranges bêtes : elles répugnent à gravir la moindre pente. Je crois comprendre pourquoi… »
En effet, les bourrascaïmans survolaient à peine la surface ; ils ne s’élevaient sur plusieurs mètres pour saisir leurs proies qu’avec difficultés. Ils flottaient au-dessus du sol plus qu’ils ne volaient. Cela fit penser à Amundsen que leur terminologie était assez incorrecte : on aurait dû les nommer les méduzairds, par exemple, pour signaler leur côté flottant et plus soumis par les pentes que maître du dénivelé. Une fois plus en altitude, Amundsen s’empara d’un appareil photo pour prendre quelques clichés. Il en discuterait avec un zoologiste une fois de retour en Ville.
Mais alors que, depuis leur hauteur, Sydonia et Amundsen constataient, voire étudiaient le massacre, et que depuis sa plus élevée hauteur encore, Millie guettait l’état de santé de ses camarades, une partie tierce s’adonnait à la même activité qu’eux – observer la situation – depuis un poste dissimulé. Ceci dit, elle était très mauvaise à ce jeu là, ayant trop l’habitude d’arpenter ces terres comme si elles lui appartenaient. Sa surface exposée de verre fit se refléter la brillance d’a-DEL-e, produisant un éclat lumineux que pouvait percevoir Millie.
Ne s’en étant pas rendue compte – l’espionne regardait les expéditionnaires, pas son ventre –, la boussole à pattes, canne-épée, complet veston et chapeau haut-de-forme prenait des notes. Son assurance, bien que largement transmise par sa tenue, s’érodait à chaque instant qui passait. Elle avait remarqué les dents du canard, le fusil du barbu, et surtout, le fait qu’elle faisait cinq centimètres de diamètre quand eux étaient des géants de plusieurs mètres, juchés qu’ils étaient sur leurs imposantes montures. Sauf la souris, certes, mais celle-ci faisait tout de même plusieurs têtes de plus que l’observatrice à aiguille. Que faire face à ces géants qui pénétraient le domaine de sa maîtresse ? Pour l’instant, serrer sa canne, se rassurer de sa seule présence et continuer à regarder.
Qu'est-ce qui est jaune et qui traverse les murs ?
Personnages : Al, Sydonia, Even, Dylan et Al'
Messages : 3246
Date d'inscription : 10/06/2012
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Eelis
Dim 21 Fév - 16:25
Depuis les hauteurs, où elle avait rejoint le barbu pour échapper au danger, elle examina minutieusement les acteurs en présence. Un danger potentiel, certes, mais surtout un intéressant butin de feuilles et de laine. La question était de savoir comment les récupérer. En utilisant les montures pour isoler une partie des Objets ? En leur tirant dessus, quitte à les abîmer ? En se cachant jusqu’à ce que le calme retombe, pour les prendre par surprise ? En les attirant avec de la nourriture ?
«
Maintenant qu’elle y pensait, elle aurait dû en apporter avec elle - c’était chose courante dans les magasins, après tout - ou même suggérer d’inviter un magicien dans l’équipe. Tant pis. Puisqu’il fallait se passer des méthodes éprouvées, il ne restait plus qu’à faire avec les moyens du bord.
Sydonia pointa du doigt les papyrus et les mamyrus qui se trouvait au loin, et jeta elle-même une boule de papier au loin. Il ne fallut pas plus d’incitations pour que Daisy se précipite dans la foule et ajoute à la pagaille ambiante une frénésie gourmande. Sans plus attendre, l’aventurière descendit la colline, dans une direction qui l’éloignait de la scène de bataille tout en lui permettant de récupérer les quelques moumouchats qui auraient pu échapper au carnage en fuyant dans sa direction…
«
Armée de son bâton et de son courage, elle se prépara à accueillir sa future source de profit… sans grand souci pour tout autre objectif que ses alliés auraient pu avoir en tête (comme s’emparer d’une certaine boussole).
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