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De justes directions | PlopCorn

Jaune
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Date d'inscription : 22/01/2019
Jaune
Lun 22 Avr - 17:58
Bien que l’Esquisse soit fascinante aux yeux du cyantifique qu’est Wittgenstein, les pensées qu’il consacre à ses habitants s’approchent plus d’une sorte de désespoir généralisé. Le marché en est un parfait exemple : de part tous les dysfonctionnements y étant présents, les Dessinateurs s’enferment constiemment dans un cycle d’ineflagracité et n’en sortent jamais. Ils ne peuvent donc pas construire des bases communes, pourtant nécessaire pour toute entreprise correflexive ou progrès. Même sans élan de génolie, il est pourtant évident de prime abord qu’une horde de serchands œuvrant pour leurs propres intérêts sans que n’existe ni monnaie commune ni organisme imposant des lois de bon voisinage, n’arrivera que difficilement à apporter les fondations d’un modèle de vie communautaire efficace. Ces formes d’anorchie, il les déteste – attachant beaucoup trop d’importance aux formes que prennent les choses – quelles qu’elles soient, – ainsi qu’à son propre modèle de ce qui est ou non acceptable, sa rigueur étant trop bornée pour qu’il apprécie à sa juste valeur certaines formes de diversité.

Malgré le fait que la société entière soit gangrénée par des problèmes aussi importants – tout du moins, en Ville – qui freinent énormément sa progression et sa maîtrise de son environnement, ce sont des lubies de l’esprit et des débats stériles – comme ceux concernant l’existence ou non d’une hypotherre que Wittgenstein ne se souvient pas avoir déjà vu de ses propres yeux – qui sont l’objet ds bavarmels importinimes qu’il entend en permanence. Tout cela l’a conduit à se retrancher dans sa maison, être là depuis longtemps – aussi longtemps qu’il se souvienne, en fait, et ne pas avoir succombé aux folies ambiantes, comme l’usage abusif d’un langage bien trop subjectif – n’ayant pas que des inconvénients : quelqu’un d’habitué à la Ville et ses exiginacités pouvant aisément s’approprier un bâtiment dans lequel vivre tranquillement, un havre de paix au milieu de tous ces remous. La seule difficulté majeure à une telle entreprise – tenir les gens à l’écart pour ne pas déclencher de conflits de propriétés là où personne n’est en mesure de juger ceux-ci – peut aisément être dépassée par la réputation, et celle du cyantifique n’est plus à faire.

Quand bien même quelqu’un ne le connaîtrait pas, ce cyantolique qu’il faut absolument éviter pour ne pas subir des leçons que trop longues sur la bonne utilisation de la langue – alors là même que tout le monde, cet énergumène à part, se comprend, – s’approcher de sa maison n’est pas une faute que beaucoup seraient à même de faire. Celle-ci est en effet trop bien rangée, trop ordonnée pour un lieu comme l’Esquisse : elle ne semble pas à sa place puisque chaque chose semble, justement, à sa place – et chacun sait que ce sont ces endroits qu’il est nécessaire d’éviter, trop de conformité cachant généralement des incohérences pouvant se révéler ignofames. Ceci mis-à-part, le stand de dictionnaires en libre-service devant l’édifice sert à prouver à tous que la maison est habitée – et même si les réactions sont négatives, elles permettent au moins au cyantifique d’en tirer tout de même profit. Désespérer de tant de rigéfaillance n’empêche pas de l’utiliser à ses propres fins, d’autant plus que les braves âmes qui viendraient s’intéresser à tout cela sont d’autant plus susceptibles d’être des personnes qu’accepterait de côtoyer Wittgenstein l’espace de quelques instants imprécis – le social restant, il faut l’avouer, un domaine plein d’imprécisions ne pouvant être évitées même avec la meilleure volonté du monde.

Comme à son habitude, il est assis vers l’entrée de son logement, profitant de la lumière non-solaire inondant la rue pour écrire et réfléchir, alternativement, dans une optique de Révocabulation, toujours. Le quartier étant déserté depuis longtemps pour une raison qui lui échappe encore puisqu’il est fort appréciable, il ne se gêne pas pour maugréer à haute voix durant tout ce processus, ressassant des évènements récents, ou encore des problèmes de la Ville en général, adoptant un langage plus ou moins incompréhensible. Cette fois-ci, c’est l’Hôtel et sa façon d’accueillir les nouveaux arrivants, de les former, sans pour autant leur apprendre l’essentiel – ce qui est même plus essentiel qu’un couvert et un gîte sur la tête, – le langage, qui fait l’objet de ses longues divagations, jusqu’à ce qu’il soit interrompu au milieu de tout ça par une arrivée inattendue, vers laquelle il reporte son intérêt.
PlopCorn
Plop! :3
Personnages : Abigail
Messages : 8
Date d'inscription : 15/03/2019
PlopCorn
Jeu 8 Aoû - 13:40

Abigail pile, d'un coup sec, manquant de peu une chute fort peu gracieuse en se marchant sur le bout du pied. D'ordinaire, une bouffée instantanée de chaleur se serait empressée de faire rosir son visage et perler son front sous l'embarras ; aujourd'hui, pourtant, Abigail n'a aucune conscience de ces réactions corporelles, tant la tâche de démêler les éléments hétéroclites du cocktail d'émotions qu'elle perçoit au travers du voile de la fatigue requiert de concentration et de ressources.
Se sent-elle davantage en danger, ou surprise ? Est-il plus judicieux de faire de son souci premier ses propres besoins vitaux, ou plutôt de tenter de comprendre l'inextricable situation dans laquelle elle s'enfonce plus profondément à chaque pas? Pour ce faire, vaut-il mieux faire connaître sa présence, ou au contraire la dissimuler ?

C'est ainsi qu'elle se retrouve plantée là, devant ce qui semble constituer un présentoir à dictionnaires, le chignon défait, le regard peinant à se focaliser sur le point d'intérêt le plus pressant qui s'offre à sa vue. En effet, au milieu de cette rue autrement déserte à première vue, se trouve un homme aux cheveux sombres et à la blouse immaculée, marmonnant quelque chose dont Abigail ne parvient pas à saisir un traître mot.

A partir de cet instant, tout se dénoue rapidement.

Le temps de remettre un semblant d'ordre dans ses pensées, Abigail réalise deux choses essentielles : d'une, qu'il serait plus prudent de cacher sa présence au mieux le temps de jauger la situation plus en détail, et de deux, que l'étranger assis sur le perron de ce qui, selon les apparences, paraît être son lieu de domicile au sein de cette ville incompréhensible s'est tu, l'examinant en silence du regard, et indiquant par là sans aucune méprise possible que la pensée précédente n'est désormais plus d'actualité.

C'est alors qu'Abigail entend sa propre voix résonner dans toute la rue :

"Veuillez m'excuser de vous déranger, mais... sauriez-vous où trouver de la menthe fraîche, par le plus grand des hasards ?"


Abigail parle en #C37DC6. :magicarpe:
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