[Côté Base, en marge, et là où il y a un banc / plein de trucs en ruine] Cette fois, pas de rageux à casquette pour nous interrompre !
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Sam 30 Juil - 0:12
J'ai choisi de m'asseoir sur un banc. Un instant, je l'avais imaginé me tendre la main, m'inciter par de doux mots à venir prendre un répit contre sa surface sans doute trop molle pour être du bois ou de la pierre. Cela tenait tout juste, comme l'excuse qui me permettait presque de nier un acte d'évitement vis à vis des récents évènements.
Je regarde avec dépit ma garde-robe, composée de tristes vêtements un peu déchirés. Il manque quelque chose de plus… Exaltant, peut-être ? Ma main vient secouer mon épaisse chevelure bouclée. Je fais les cent pas dans ma petite chambre au parquet grinçant.
Ma tête est redevenue ce puzzle qu'il m'est si difficile de recomposer. Entre les images et les sons de ces souvenirs qui ne sont guère miens, je découvre de quelques fragments plus réalistes, plus frais, presque plus cohérents… Cohérents ? Parler soudainement à un homme debout sur un banc et se lancer avec lui dans une exploration ô combien métaphorique de l'Esquisse, ce n'est pas très…
Il vient m'enlacer par derrière et me murmurer quelques mots que j'ai oublié. Je fais semblant de lui sourire et le décor change. Cette fois je suis sur une plage.
De nouveau, ni mon siège improvisé, ni le bâtiment effondré qui se trouve à côté n'existent. Emportée dans un carrousel éparpillé et coloré, mon âme est juste prise dans un soudain tournis.
Je n'aime pas le ciel bleu ; il est couvert. On commence à replier le parasol et les trois serviettes étendues sur le sol. J'attrape une crème solaire pour la ranger, mais lorsque je me retourne... il n'y a plus personne derrière moi, n'est-ce pas ? Est apparu à la place un champ qui s'étend à perte de vue et la silhouette d'un chiot qui sautille à une dizaine de mètres.
Aucun doute pourtant : je me suis amusée. Je m'amuse peut-être encore, qui sait ? Il me suffit de m'éloigner un peu pour réaliser à quel point tout souvenir, y compris récent, y compris surprenant et inhabituel, ne fait qu'entrer dans une vaste collection de plus hétérogènes. Sitôt l'alarme incendie passée, elle devient amusante plutôt que dramatique ; sitôt ruinée l'idée de visiter la Base tout de suite, sitôt me voilà postée ailleurs, en simple attente de faire une nouvelle découverte.
Je suis sûre qu'il me suffit juste de tourner la tête pour que tout change. Je ne sais même pas combien de temps je verrai ce champ de façon distincte, ou quel clignement d'yeux va l'effacer !
Puisqu'il ne faut qu'un mouvement de cils pour tout changer...
« Encore vous ? » sourié-je.
J'attendais au port. Un bateau est venu me prendre.
Et cela n'a rien d'un souvenir pour l'instant...
Je regarde avec dépit ma garde-robe, composée de tristes vêtements un peu déchirés. Il manque quelque chose de plus… Exaltant, peut-être ? Ma main vient secouer mon épaisse chevelure bouclée. Je fais les cent pas dans ma petite chambre au parquet grinçant.
Ma tête est redevenue ce puzzle qu'il m'est si difficile de recomposer. Entre les images et les sons de ces souvenirs qui ne sont guère miens, je découvre de quelques fragments plus réalistes, plus frais, presque plus cohérents… Cohérents ? Parler soudainement à un homme debout sur un banc et se lancer avec lui dans une exploration ô combien métaphorique de l'Esquisse, ce n'est pas très…
Il vient m'enlacer par derrière et me murmurer quelques mots que j'ai oublié. Je fais semblant de lui sourire et le décor change. Cette fois je suis sur une plage.
De nouveau, ni mon siège improvisé, ni le bâtiment effondré qui se trouve à côté n'existent. Emportée dans un carrousel éparpillé et coloré, mon âme est juste prise dans un soudain tournis.
Je n'aime pas le ciel bleu ; il est couvert. On commence à replier le parasol et les trois serviettes étendues sur le sol. J'attrape une crème solaire pour la ranger, mais lorsque je me retourne... il n'y a plus personne derrière moi, n'est-ce pas ? Est apparu à la place un champ qui s'étend à perte de vue et la silhouette d'un chiot qui sautille à une dizaine de mètres.
Aucun doute pourtant : je me suis amusée. Je m'amuse peut-être encore, qui sait ? Il me suffit de m'éloigner un peu pour réaliser à quel point tout souvenir, y compris récent, y compris surprenant et inhabituel, ne fait qu'entrer dans une vaste collection de plus hétérogènes. Sitôt l'alarme incendie passée, elle devient amusante plutôt que dramatique ; sitôt ruinée l'idée de visiter la Base tout de suite, sitôt me voilà postée ailleurs, en simple attente de faire une nouvelle découverte.
Je suis sûre qu'il me suffit juste de tourner la tête pour que tout change. Je ne sais même pas combien de temps je verrai ce champ de façon distincte, ou quel clignement d'yeux va l'effacer !
Puisqu'il ne faut qu'un mouvement de cils pour tout changer...
« Encore vous ? » sourié-je.
J'attendais au port. Un bateau est venu me prendre.
Et cela n'a rien d'un souvenir pour l'instant...
- Spoiler:
Résumé : Trenca glande en ville, totalement perdue dans ses pensées (Watson a une élève). Puis elle voit un Kaori sauvage apparaître et lui demande si c'est encore lui. ..... Bon, dit comme ça.
Non, non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !
Personnages : Kaoren, Penrose
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Kaoren
Jeu 4 Aoû - 15:52
Crétin fini, sale gosse orgueilleux, pendard de prétentieux de la cour...
Ce petit Fagotin t'affrontait avec une épée en bois ! EN BOIS ! Et tu l'as empalé net d'une série d'estocs, armé une pointe d'acier ! Ce pauvre gamin... Il t'a provoqué, oui. Il t'a insulté, bien sûr. Il t'a offensé, je ne peux pas le nier. Mais c'étaient des attaques en l'air ! C'était moins fondé encore que les menaces de Christian à Cyrano ! Et toi, tu l'exécutes sous l’œil d'un public, sur un coup de tête !
Crétin fini, sale gosse orgueilleux, pendard de prétentieux de la cour...
Kaoren déambulait. Non, il errait. La direction vers laquelle il marchait... comment dit-on, en mauvais français, déjà ? Il n'en avait rien à foutre. Sa tête était de toute façon trop lourde de reproches quant à son acte honteux pour qu'il parvienne à la relever vers le décor.
Depuis le début de la journée, il était passé du stade d'animal à celui d'humain, puis à celui de monstre. Il avait commencé par affronter sans réfléchir un adversaire également armé. Cela faisait longtemps qu'il se l'était pardonné. Cela faisait même aussi longtemps que le dit adversaire avait accepté ses excuses. Et pourtant, à la fin...
...
Crétin fini...
Une fois, on lui avait dit que quand on s'autocritique, on se montre supérieur à soi-même. Mais supérieur au dernier traîne-misère, ça ne signifiait plus grand-chose. Alors Kaoren ne s'arrêtait pas, peut-être dans l'infime espoir de devenir meilleur au fur et à mesure... Il se blâmait continuellement depuis tout à l'heure. Il n'avait plus adressé la parole à quiconque, depuis. Ni la dame, ni le jeune à casquette, ni personne. Il avait même profité de la première occasion de leur fausser compagnie pour aller s'amender ailleurs; autant éviter de leur infliger cette scène déplorable. Alors il marchait, contemplant le sol. La route, la terre, les cailloux, ou tout ce qui pouvait y ressembler dans ce monde... Une fois de temps en temps, dans un effort surhumain, il parvenait à lever les yeux à la recherche d'un horizon où se perdre, mais n'y trouvait que des murs dans chaque direction. Un mur de scène dans son dos, derrière lequel gisait sa victime. Un mur de cour à sa gauche, le séparant de la Base, où s'est isolée la parodie de Brioché avec sa casquette. Un mur de jardin à sa droite, qu'il était tenté de briser pour s'enfuir vers la Plaine... Mais c'était sans compter le quatrième mur, celui qui le séparait de son public, droit devant, assis sur un banc... Pourquoi se présenter, plutôt que simplement fuir en coulisses ? Les spectateurs acceptent tous les gestes de l'acteur, pourvu que ceux-ci soient adroitement exécutés. Si l'acteur quitte la scène, eh bien soit. Il la quitte. Mais Kaoren n'était pas tant l'acteur que l'écrivain de sa pièce. Et il ne donnait pas encore le droit à son personnage de sortir. Pas avant d'avoir déclamé une ultime tirade. Au pire, l'audience rira à nouveau.
Il franchit doucement le mur, puis attira timidement l'attention du public...
« Encore vous ? » souriait-elle.
Question pertinente : était-il encore lui-même ? Ou plutôt, l'était-il de nouveau ? Ou était-il toujours la bête qu'il avait libérée plus tôt dans la journée ? Ou était-il même un être totalement nouveau, grandi de cette fâcheuse expérience ? Même en fouillant dans les détails les plus profonds de sa mémoire, en analysant chacun des états d'esprit l'ayant envahi depuis son arrivée sur l'Esquisse, il n'aurait certainement pas été capable de trouver la solution de cette énigme. Où se trouvait la frontière, le seuil, le limes séparant le Kaoren qu'il jugeait inhumain à l'autre, sa personnalité à tête reposée, alors que le second, sous son couvert de sagesse, pouvait sans peine prendre la forme du premier ? Pouvait-on décemment discerner Dr. Jekyll et Mr. Hyde ? Si oui, alors Kaoren était actuellement dans son état Jekyll. Sinon, il devait être encore lui dans toutes circonstances.
Disons que oui. Je pense que je suis encore à peu près moi-même... Et si je ne le suis plus, c'est que tu as assisté à mon dernier accès de rage.
Oui, il restait l'hypothèse du "Kaoren nouveau", qui aura retenu la leçon et qui ne recommencera plus. Mais la dernière fois, il avait déjà envisagé cette hypothèse, et voyez le résultat. Hors de question de se voiler la face une fois de plus.
En vérité, il serait plus pertinent que moi seul posasse cette question. De quoi ai-je eu et ai-je encore l'air, d'un œil extérieur ?
Ce petit Fagotin t'affrontait avec une épée en bois ! EN BOIS ! Et tu l'as empalé net d'une série d'estocs, armé une pointe d'acier ! Ce pauvre gamin... Il t'a provoqué, oui. Il t'a insulté, bien sûr. Il t'a offensé, je ne peux pas le nier. Mais c'étaient des attaques en l'air ! C'était moins fondé encore que les menaces de Christian à Cyrano ! Et toi, tu l'exécutes sous l’œil d'un public, sur un coup de tête !
Crétin fini, sale gosse orgueilleux, pendard de prétentieux de la cour...
Kaoren déambulait. Non, il errait. La direction vers laquelle il marchait... comment dit-on, en mauvais français, déjà ? Il n'en avait rien à foutre. Sa tête était de toute façon trop lourde de reproches quant à son acte honteux pour qu'il parvienne à la relever vers le décor.
Depuis le début de la journée, il était passé du stade d'animal à celui d'humain, puis à celui de monstre. Il avait commencé par affronter sans réfléchir un adversaire également armé. Cela faisait longtemps qu'il se l'était pardonné. Cela faisait même aussi longtemps que le dit adversaire avait accepté ses excuses. Et pourtant, à la fin...
...
Crétin fini...
Une fois, on lui avait dit que quand on s'autocritique, on se montre supérieur à soi-même. Mais supérieur au dernier traîne-misère, ça ne signifiait plus grand-chose. Alors Kaoren ne s'arrêtait pas, peut-être dans l'infime espoir de devenir meilleur au fur et à mesure... Il se blâmait continuellement depuis tout à l'heure. Il n'avait plus adressé la parole à quiconque, depuis. Ni la dame, ni le jeune à casquette, ni personne. Il avait même profité de la première occasion de leur fausser compagnie pour aller s'amender ailleurs; autant éviter de leur infliger cette scène déplorable. Alors il marchait, contemplant le sol. La route, la terre, les cailloux, ou tout ce qui pouvait y ressembler dans ce monde... Une fois de temps en temps, dans un effort surhumain, il parvenait à lever les yeux à la recherche d'un horizon où se perdre, mais n'y trouvait que des murs dans chaque direction. Un mur de scène dans son dos, derrière lequel gisait sa victime. Un mur de cour à sa gauche, le séparant de la Base, où s'est isolée la parodie de Brioché avec sa casquette. Un mur de jardin à sa droite, qu'il était tenté de briser pour s'enfuir vers la Plaine... Mais c'était sans compter le quatrième mur, celui qui le séparait de son public, droit devant, assis sur un banc... Pourquoi se présenter, plutôt que simplement fuir en coulisses ? Les spectateurs acceptent tous les gestes de l'acteur, pourvu que ceux-ci soient adroitement exécutés. Si l'acteur quitte la scène, eh bien soit. Il la quitte. Mais Kaoren n'était pas tant l'acteur que l'écrivain de sa pièce. Et il ne donnait pas encore le droit à son personnage de sortir. Pas avant d'avoir déclamé une ultime tirade. Au pire, l'audience rira à nouveau.
Il franchit doucement le mur, puis attira timidement l'attention du public...
« Encore vous ? » souriait-elle.
Question pertinente : était-il encore lui-même ? Ou plutôt, l'était-il de nouveau ? Ou était-il toujours la bête qu'il avait libérée plus tôt dans la journée ? Ou était-il même un être totalement nouveau, grandi de cette fâcheuse expérience ? Même en fouillant dans les détails les plus profonds de sa mémoire, en analysant chacun des états d'esprit l'ayant envahi depuis son arrivée sur l'Esquisse, il n'aurait certainement pas été capable de trouver la solution de cette énigme. Où se trouvait la frontière, le seuil, le limes séparant le Kaoren qu'il jugeait inhumain à l'autre, sa personnalité à tête reposée, alors que le second, sous son couvert de sagesse, pouvait sans peine prendre la forme du premier ? Pouvait-on décemment discerner Dr. Jekyll et Mr. Hyde ? Si oui, alors Kaoren était actuellement dans son état Jekyll. Sinon, il devait être encore lui dans toutes circonstances.
Disons que oui. Je pense que je suis encore à peu près moi-même... Et si je ne le suis plus, c'est que tu as assisté à mon dernier accès de rage.
Oui, il restait l'hypothèse du "Kaoren nouveau", qui aura retenu la leçon et qui ne recommencera plus. Mais la dernière fois, il avait déjà envisagé cette hypothèse, et voyez le résultat. Hors de question de se voiler la face une fois de plus.
En vérité, il serait plus pertinent que moi seul posasse cette question. De quoi ai-je eu et ai-je encore l'air, d'un œil extérieur ?
- Résumé:
- Kaoren s'amende pour la façon dont il a verbalement molesté le pauvre Inu dans l'épisode précédent, puis retombe sur Trenca. Il lui demande alors s'il a eu l'air d'un fou.
- Distinctions:
- Les tarty's du temps où ça s'appelait encore comme ça:
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Ven 19 Aoû - 22:29
« Hmm… »
Cette fois aussi, je m'étais amusée. Amusée non plus de l'instant, mais de lui en particulier, et de la façon théâtrale dont il avait réagi pour une simple affaire de cheveux. Dois-je vraiment lui répondre que je n'ai rien contre ce spectacle, mais que mon oeil extérieur est de loin étrange ? Après tout, je connais pas si bien les gens, puisque ceux qui me hantent sont davantage des images insolites dont je ne peux guère tirer d'information objective sur la bienséance. Comment pourrais-je, même, reconnaître ou ne pas reconnaître une personne dans ses actes, alors qu'il ne s'agit là que de l'un des premiers que je vois ?
« Pertinent, je ne sais pas.. Après tout, je ne suis pas si bien placée pour répondre. »
Quelle importance après tout ? Je ne désire pas juger le spectacle, seulement l'admirer, et si cet homme en fournit un… Alors je souhaite certainement davantage qu'il joue sans se préoccuper des apparences.
« Mon oeil extérieur dit simplement qu'il n'y a pas de quoi s'en soucier, précisé-je, en souriant, le doigt pointé vers l'oeil gauche. Surtout pas ici, au milieu de tout ce que l'on peut déjà voir.. »
Cette fois c'est le ciel que je contemple. Y dansent une photo de hamster, des hommes en bikini et des extraits de romans célèbres. Pourquoi ai-je naturellement tendance à trouver cette vision étrange et anormale, voire effrayante, alors que j'ai ri d'une joute sur les cheveux ? Peut-être parce que le ciel ne transporte nulle part et ne mène vers aucune étoile, tant il ne raconte rien et n'a plus rien de ponctuel ni d'évènementiel - allez savoir.
Revenant alors dans l'Esquisse, j'ose à peine masquer mon intention de discuter plus en détails. De ce qui est arrivé, ou de n'importe quoi d'autre, après tout.
Cette fois aussi, je m'étais amusée. Amusée non plus de l'instant, mais de lui en particulier, et de la façon théâtrale dont il avait réagi pour une simple affaire de cheveux. Dois-je vraiment lui répondre que je n'ai rien contre ce spectacle, mais que mon oeil extérieur est de loin étrange ? Après tout, je connais pas si bien les gens, puisque ceux qui me hantent sont davantage des images insolites dont je ne peux guère tirer d'information objective sur la bienséance. Comment pourrais-je, même, reconnaître ou ne pas reconnaître une personne dans ses actes, alors qu'il ne s'agit là que de l'un des premiers que je vois ?
« Pertinent, je ne sais pas.. Après tout, je ne suis pas si bien placée pour répondre. »
Quelle importance après tout ? Je ne désire pas juger le spectacle, seulement l'admirer, et si cet homme en fournit un… Alors je souhaite certainement davantage qu'il joue sans se préoccuper des apparences.
« Mon oeil extérieur dit simplement qu'il n'y a pas de quoi s'en soucier, précisé-je, en souriant, le doigt pointé vers l'oeil gauche. Surtout pas ici, au milieu de tout ce que l'on peut déjà voir.. »
Cette fois c'est le ciel que je contemple. Y dansent une photo de hamster, des hommes en bikini et des extraits de romans célèbres. Pourquoi ai-je naturellement tendance à trouver cette vision étrange et anormale, voire effrayante, alors que j'ai ri d'une joute sur les cheveux ? Peut-être parce que le ciel ne transporte nulle part et ne mène vers aucune étoile, tant il ne raconte rien et n'a plus rien de ponctuel ni d'évènementiel - allez savoir.
Revenant alors dans l'Esquisse, j'ose à peine masquer mon intention de discuter plus en détails. De ce qui est arrivé, ou de n'importe quoi d'autre, après tout.
- Résumé:
Trenca est contente de voir Kaori débarquer. Elle lui répond cependant qu'elle se fiche des apparences, surtout ici.
Non, non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !
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Kaoren
Lun 29 Aoû - 12:01
Fait assez surprenant, le comportement de Kaoren ne l'était pas, ou du moins est-ce là ce que laissait entendre son interlocutrice. Elle avait dû en voir de belles, pour ne pas s'en étonner. Dans sa vie, ou au moins dans l'Esquisse. Mais en soi, c'était gênant. On n'aime pas se faire pardonner un acte ignoble, car on sait qu'on devra alors rendre la pareille. Si l'on peut t'excuser de risquer la crise cardiaque d'un môme sur le coup d'un simple mot au sujet de ta chevelure, alors il devient naturel que tu excuses quiconque voudra répondre à tes dires par des menaces.
Au moins, la question n'était pas stupide. En tout cas, elle ne l'était plus, elle avait pris tout son sens dans sa réponse. L'étude de soi sur des critères proprement humains, sur la base de l’œil extérieur du quidam moyen, n'importe qui pouvait le faire. Il suffisait de penser sans réfléchir. C'est même certainement ce que venait de faire Kaoren, en demandant à quelqu'un de le faire à sa place. À moins qu'il ne voulût confirmer quelque chose qu'il savait déjà depuis qu'on l'avait supposé fou, plus tôt dans la journée...
« Oui... je suppose... »
Elle regardait le Ciel, comme pour chercher une folie, une bizarrerie à laquelle comparer la situation de ce matin. Et, alors que nul n'y semble lire la même chose, il était indéniable qu'elle l'avait trouvée, son anomalie. Qu'elle avait trouvé la même que Kaoren. Qu'elle avait trouvé la même que quiconque était encore capable de vision, car il n'était qu'un mot pour définir ce qui planait au-dessus de toutes les têtes.
Ciel...
« C'est ce que tu m'as dit, tout à l'heure... "Loin derrière certains". »
Mais cette fois, Kaoren l'avalait mieux. Cette fois, il craignait la folie. Depuis sa tendre enfance, il redoutait le jour où il perdrait la raison, mais restait assuré que des années le séparaient encore de cette date fatidique. Désormais, il n'y croyait plus. Il ne donnait pas trois jours à son calme, deux à son esprit, un à son humanité.
« Toi et ton œil extérieur semblez partager le même avis... J'espère que vous avez raison. »
Il regarda le Ciel à son tour, n'y voyant plus que des menaces ourdies à son égard.
« J'espère que vous aurez raison encore longtemps... »
Au moins, la question n'était pas stupide. En tout cas, elle ne l'était plus, elle avait pris tout son sens dans sa réponse. L'étude de soi sur des critères proprement humains, sur la base de l’œil extérieur du quidam moyen, n'importe qui pouvait le faire. Il suffisait de penser sans réfléchir. C'est même certainement ce que venait de faire Kaoren, en demandant à quelqu'un de le faire à sa place. À moins qu'il ne voulût confirmer quelque chose qu'il savait déjà depuis qu'on l'avait supposé fou, plus tôt dans la journée...
« Oui... je suppose... »
Elle regardait le Ciel, comme pour chercher une folie, une bizarrerie à laquelle comparer la situation de ce matin. Et, alors que nul n'y semble lire la même chose, il était indéniable qu'elle l'avait trouvée, son anomalie. Qu'elle avait trouvé la même que Kaoren. Qu'elle avait trouvé la même que quiconque était encore capable de vision, car il n'était qu'un mot pour définir ce qui planait au-dessus de toutes les têtes.
Ciel...
« C'est ce que tu m'as dit, tout à l'heure... "Loin derrière certains". »
Mais cette fois, Kaoren l'avalait mieux. Cette fois, il craignait la folie. Depuis sa tendre enfance, il redoutait le jour où il perdrait la raison, mais restait assuré que des années le séparaient encore de cette date fatidique. Désormais, il n'y croyait plus. Il ne donnait pas trois jours à son calme, deux à son esprit, un à son humanité.
« Toi et ton œil extérieur semblez partager le même avis... J'espère que vous avez raison. »
Il regarda le Ciel à son tour, n'y voyant plus que des menaces ourdies à son égard.
« J'espère que vous aurez raison encore longtemps... »
- Résumé:
- Kaoren réalise qu'il a de plus en plus peur de devenir fou. En attendant, il répond à Trenca.
- Distinctions:
- Les tarty's du temps où ça s'appelait encore comme ça:
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Mar 30 Aoû - 22:39
Même s'il me reste encore à apprendre sur les gens et leurs réactions, je n'ai pas de mal à comprendre que moi et cet homme ne partageons pas la même légèreté. Craindre les apparences ? Craindre de paraître étrange ? Voilà bien quelque chose qui m'amuse ! Pour autant, je décide de lui épargner, à lui dont l'image a déjà souffert de mes rires et d'une situation ridicule, une nouvelle démonstration de mon état d'esprit. Je décide à mon tour d'être sérieuse.
« Vous savez… Si vous craignez de ne plus être vous-même, cela signifie que vous êtes sur… En quelque chose, la bonne pente. » articulai-je.
Je tourne la tête. Il m'est difficile, cette fois, d'afficher l'insouciance face à mes propres paroles. Difficile de prétendre que je ne suis pas concernée.
Ai-je raison d'être jalouse ? Ai-je raison de vouloir posséder ce que cet homme n'a pas et craint de perdre ? N'est-ce pas là qu'une autre forme d'égoisme, venant de celle qui ne sait pas se contenter des morceaux de verre qu'elle a ramassé - ou plutôt volé - à droite et à gauche ?
« Certains ont oublié qui ils sont, ou ne s'en sont peut-être jamais souvenus. D'autres encore.. ne sont pas sûrs d'être réellement quelqu'un. »
Inutile de préciser qui je pourrais citer en exemple. Accrochez-vous à vos souvenirs, vous que je ne connais que depuis ce matin, car vous devriez sans doute être heureux de pouvoir vous soucier de tout cela. Ces derniers mots, je les retiens dans ma gorge, préférant à la place éviter de m'aventurer en terrain trop abrupt.
« Mais en parlant de cela, qui êtes-vous ? rattrapé-je donc sur un sourire. Je veux dire. Votre nom. »
« Vous savez… Si vous craignez de ne plus être vous-même, cela signifie que vous êtes sur… En quelque chose, la bonne pente. » articulai-je.
Je tourne la tête. Il m'est difficile, cette fois, d'afficher l'insouciance face à mes propres paroles. Difficile de prétendre que je ne suis pas concernée.
Ai-je raison d'être jalouse ? Ai-je raison de vouloir posséder ce que cet homme n'a pas et craint de perdre ? N'est-ce pas là qu'une autre forme d'égoisme, venant de celle qui ne sait pas se contenter des morceaux de verre qu'elle a ramassé - ou plutôt volé - à droite et à gauche ?
« Certains ont oublié qui ils sont, ou ne s'en sont peut-être jamais souvenus. D'autres encore.. ne sont pas sûrs d'être réellement quelqu'un. »
Inutile de préciser qui je pourrais citer en exemple. Accrochez-vous à vos souvenirs, vous que je ne connais que depuis ce matin, car vous devriez sans doute être heureux de pouvoir vous soucier de tout cela. Ces derniers mots, je les retiens dans ma gorge, préférant à la place éviter de m'aventurer en terrain trop abrupt.
« Mais en parlant de cela, qui êtes-vous ? rattrapé-je donc sur un sourire. Je veux dire. Votre nom. »
- Spoiler:
Résumé : Trenca dit à Kaoren qu'il a bien de la chance de s'en faire, et lui demande son nom.
Non, non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !
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Kaoren
Sam 3 Sep - 20:19
« Mais en parlant de cela, qui êtes-vous ? »
Eh oui, qui suis-je ? Qui sommes-nous, que sommes-nous, et selon quels critères me démarqué-je de -
« Je veux dire. Votre nom. »
Ah, juste mon nom ?
En effet, elle ne le lui avait jamais demandé, pas plus qu'il ne l'avait fait. Le gosse à casquette non plus, d'ailleurs... Connaissait-il le nom, ne serait-ce que d'une personne, dans ce monde ? Aucun. En deux jours, jamais cela ne lui avait traversé l'esprit. Tout le monde se reconnaissait de toute façon par la fonction ou la déformation d'un tel ou d'un tel. Si tout le monde voulait un nom, personne n'en avait besoin. Au théâtre, n'en déplaise à Giraudoux, il est convenu que seuls les personnages principaux en aient un qui soit connu du public. Dans l'Esquisse, tous les personnages étaient secondaires. Leurs noms étaient tantôt ceux qu'avaient porté leurs personnages sur Terre, tantôt la façon dont ils voulaient être reconnus sur l'Esquisse.
Kaoren songeait que la façon dont on devait l'appeler n'avait pas d'importance, ici, pour les autres. Mais au nom de sa croisade contre la folie et l'oubli, il rendit un dernier hommage à l'homme qui avait disparu de son foyer :
« Kaoren. »
Rien de plus ? Pas une périphrase, pas une épithète ? Pas même mon nom complet ?Juste ce pseudonyme ?
Ce pseudonyme, oui. Mais il était cher à ses yeux. Son nom, son prénom, il les utilisait quand on demandait l'homme, le citoyen, le fils... Kaorentin Placonte était le nom de son enveloppe corporelle. C'était celui qui remplissait les bas de pages administratives de signatures, celui qui allait faire le plein d'essence, celui encore qui répondait aux questions sur sa vie lors des repas de famille. L'esprit rêveur et poète qui l'habitait au plus profond ne pouvait pas porter ce sobriquet. Depuis qu'il avait mis son pied dans le monde de l'artistique et de l'onirique, il s'y faisait appeler Kaoren. Des carnets qu'il remplissait d'écrits en tous genres, le seul signé au nom de Placonte était son carnet de santé. « Sang d'encre », c'était Kaoren. « Aboiements à la Lune », c'était Kaoren. « Kaoren », c'était encore Kaoren.
S'il lui fallait oublier l'un de ses deux noms, Kaorentin Placonte s'effacerait. Il était dès lors capital de se présenter sous l'autre.
« J'ai la chance de m'en souvenir, oui. Une fois de plus, tu parles d'or. J'ai oublié une part de ma vie, mais... »
Je sais encore admirer, aimer... rêver.
« J'ai gardé l'essentiel. »
Un regard pour la plus sage. Céphise, Polymnie, ou quel que fût son nom. Peut-être même Jesrad en ermite, enseignant à un illuminé de passage où se situent le bien et le mal, ou encore Pallas sous les traits de Mentor, le préparant aux dangers qui l'attendent dans son aventure... Ce sont déjà mille figures, toutes allégoriques, que Kaoren lui avait associés. Et si le nom « Lune » désigne toutes les faces de l'astre, quel était celui qui englobait tous les visages de cette femme ?
« Puis-je te retourner également cette question ? »
Eh oui, qui suis-je ? Qui sommes-nous, que sommes-nous, et selon quels critères me démarqué-je de -
« Je veux dire. Votre nom. »
Ah, juste mon nom ?
En effet, elle ne le lui avait jamais demandé, pas plus qu'il ne l'avait fait. Le gosse à casquette non plus, d'ailleurs... Connaissait-il le nom, ne serait-ce que d'une personne, dans ce monde ? Aucun. En deux jours, jamais cela ne lui avait traversé l'esprit. Tout le monde se reconnaissait de toute façon par la fonction ou la déformation d'un tel ou d'un tel. Si tout le monde voulait un nom, personne n'en avait besoin. Au théâtre, n'en déplaise à Giraudoux, il est convenu que seuls les personnages principaux en aient un qui soit connu du public. Dans l'Esquisse, tous les personnages étaient secondaires. Leurs noms étaient tantôt ceux qu'avaient porté leurs personnages sur Terre, tantôt la façon dont ils voulaient être reconnus sur l'Esquisse.
Kaoren songeait que la façon dont on devait l'appeler n'avait pas d'importance, ici, pour les autres. Mais au nom de sa croisade contre la folie et l'oubli, il rendit un dernier hommage à l'homme qui avait disparu de son foyer :
« Kaoren. »
Rien de plus ? Pas une périphrase, pas une épithète ? Pas même mon nom complet ?Juste ce pseudonyme ?
Ce pseudonyme, oui. Mais il était cher à ses yeux. Son nom, son prénom, il les utilisait quand on demandait l'homme, le citoyen, le fils... Kaorentin Placonte était le nom de son enveloppe corporelle. C'était celui qui remplissait les bas de pages administratives de signatures, celui qui allait faire le plein d'essence, celui encore qui répondait aux questions sur sa vie lors des repas de famille. L'esprit rêveur et poète qui l'habitait au plus profond ne pouvait pas porter ce sobriquet. Depuis qu'il avait mis son pied dans le monde de l'artistique et de l'onirique, il s'y faisait appeler Kaoren. Des carnets qu'il remplissait d'écrits en tous genres, le seul signé au nom de Placonte était son carnet de santé. « Sang d'encre », c'était Kaoren. « Aboiements à la Lune », c'était Kaoren. « Kaoren », c'était encore Kaoren.
S'il lui fallait oublier l'un de ses deux noms, Kaorentin Placonte s'effacerait. Il était dès lors capital de se présenter sous l'autre.
« J'ai la chance de m'en souvenir, oui. Une fois de plus, tu parles d'or. J'ai oublié une part de ma vie, mais... »
Je sais encore admirer, aimer... rêver.
« J'ai gardé l'essentiel. »
Un regard pour la plus sage. Céphise, Polymnie, ou quel que fût son nom. Peut-être même Jesrad en ermite, enseignant à un illuminé de passage où se situent le bien et le mal, ou encore Pallas sous les traits de Mentor, le préparant aux dangers qui l'attendent dans son aventure... Ce sont déjà mille figures, toutes allégoriques, que Kaoren lui avait associés. Et si le nom « Lune » désigne toutes les faces de l'astre, quel était celui qui englobait tous les visages de cette femme ?
« Puis-je te retourner également cette question ? »
- Résumé:
- Kaoren se dit qu'en effet, c'est cool de se rappeler son nom, et demande celui de Trenca.
- HRP:
- Holà, j'ai oublié les résumés sur mes deux autres posts du topic ! Je vais corriger ça de suite.
- Distinctions:
- Les tarty's du temps où ça s'appelait encore comme ça:
Invité
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Ven 16 Sep - 23:13
Garder l'essentiel ? Je retiens instantanément mes lèvres prêtes à s'entrouvrir pour demander plus de détails. Sans doute ai-je bien fait, ne serait-ce que pour éviter d'interrompre mon interlocuteur - ou plutôt Kaoren, tel que je devrais le nommer à présent. Cela n'est cependant que partie remise, puisque j'ai au moins compris que je ne suis pas face à ce genre d'être qui pourrait s'étonner d'une question portant sur la définition exacte du terme essentiel.
« Trenca. »
Tout du moins s'agit-il de ma réponse convenue à cette question, pourrais-je rajouter. Le fait de s'appeler Trenca n'est ni un souvenir, ni une évidence, ni une loi qui aurait été gravée quelque part. En ce sens, j'accepterais facilement que l'on m'appelle par n'importe quel patronyme, y compris que l'on ne me nomme pas. J'aurais pu faire tout cela et ma réponse aurait alors été le début d'un classique imbroglio ; mais au lieu de cela, j'ai décidé dès mon premier jour d'avoir un nom. Quitte à ce que cela soit un nom arbitraire, c'est de toute façon le principe même d'un patronyme.
Si n'importe qui alors peut se donner un nom, n'importe qui peut-il avoir l'essentiel ? Ce mot m'intrigue et me fascine à la fois, c'est pourquoi j'enchaîne à nouveau d'un air inquisiteur :
« Je me permets de vous demander… »
Ce préambule est-il bien utile ? Je cale ma tête au creux de ma main droite, coude appuyé contre le sommet du banc. Au vu de ma condition, si je puis dire, il m'est difficile de savoir si je lance un tel geste en guise d'invitation à la confidence, ou juste pour me tenir autrement. Toujours est-il que je remets sur le tapis le sujet qui m'intéresse.
« Quelle part de votre vie avez-vous oublié ? »
Quels souvenirs vous échappent sans pour autant que vous sembliez particulièrement accablé de leur disparition ? Ou, autrement dit, de quel meuble regrettez-vous si peu l'absence, au point de vous soucier davantage de l'allure qu'arbore votre maison vue par la fenêtre, cher Kaoren ? Mon oeil extérieur - et les projecteurs de la Scène - sont entièrement braqués sur vous.
« Trenca. »
Tout du moins s'agit-il de ma réponse convenue à cette question, pourrais-je rajouter. Le fait de s'appeler Trenca n'est ni un souvenir, ni une évidence, ni une loi qui aurait été gravée quelque part. En ce sens, j'accepterais facilement que l'on m'appelle par n'importe quel patronyme, y compris que l'on ne me nomme pas. J'aurais pu faire tout cela et ma réponse aurait alors été le début d'un classique imbroglio ; mais au lieu de cela, j'ai décidé dès mon premier jour d'avoir un nom. Quitte à ce que cela soit un nom arbitraire, c'est de toute façon le principe même d'un patronyme.
Si n'importe qui alors peut se donner un nom, n'importe qui peut-il avoir l'essentiel ? Ce mot m'intrigue et me fascine à la fois, c'est pourquoi j'enchaîne à nouveau d'un air inquisiteur :
« Je me permets de vous demander… »
Ce préambule est-il bien utile ? Je cale ma tête au creux de ma main droite, coude appuyé contre le sommet du banc. Au vu de ma condition, si je puis dire, il m'est difficile de savoir si je lance un tel geste en guise d'invitation à la confidence, ou juste pour me tenir autrement. Toujours est-il que je remets sur le tapis le sujet qui m'intéresse.
« Quelle part de votre vie avez-vous oublié ? »
Quels souvenirs vous échappent sans pour autant que vous sembliez particulièrement accablé de leur disparition ? Ou, autrement dit, de quel meuble regrettez-vous si peu l'absence, au point de vous soucier davantage de l'allure qu'arbore votre maison vue par la fenêtre, cher Kaoren ? Mon oeil extérieur - et les projecteurs de la Scène - sont entièrement braqués sur vous.
- Spoiler:
Résumé : Trenca se présente aussi et demande à Kaori ce qu'il a oublié de sa vie d'avant
Non, non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !
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Kaoren
Ven 23 Sep - 20:49
« Trenca »... Et ce nom s'accompagnait de la première interrogation à laquelle il n'était pas question de réfléchir à la réponse. Vous pouvez choisir, la façon dont vous verrez l'Esquisse, la limite à partir de laquelle vous considérez un fou, ou même votre nom... Mais vous ne choisirez jamais dans quels souvenirs vous pourrez encore vous perdre, ni lesquels vous aurez perdus, ni même lesquels vous perdront.
« J'ai perdu des noms, des têtes, des lieux... Quand je pense à feu ma tendre vie sur Terre, je n'y vois plus que moi, marchant entre des blocs de pierre et de béton... Et puis l'amphithéâtre, où je prodigue des cours à une foule de corps sans visage... J'ai l'impression de chercher des traits familiers chez des figures qui n'en ont aucun. »
Kaoren s'assit. Non pas sur le banc, mais bien au sol. Aux pieds de Trenca et à ceux de la Ville. alors qu'il relatait son passé, il voulait revoir le monde en contre-plongée, comme il le faisait auparavant... depuis son bureau, face aux gradins de curieux auxquels il enseignait.
De cet angle, il imposait un choix à toutes les entités qui l'entouraient : Converger vers la raison de ses mots, ou diverger vers la folie du Ciel.
« Et il en va de même pour tous les souvenirs dans lesquels j'arrive à me projeter. Qu'il s'agisse de représentations théâtrales d'âmes sans corps pour des corps sans âme, ou de repas en famille sans me rappeler le nom de mes parents, leur personnalité, ou même la couleur de leurs cheveux... Les questions qu'ils me posaient sont restées intactes, mais elles me semblent venir des statues sans face de Brâncuși... »
Et Kaoren relevait les yeux vers ceux de Trenca... Pour le plaisir de revoir un visage après avoir replongé dans tout ce vide... Pour la satisfaction d'y savoir attribuer un nom sans réciter ceux des peintres, des écrivains, des héros qui lui étaient farouchement restés dans la tête... Pour l'espoir de d'illustrer d'une personne chaque question dont il a le souvenir, de cette façon dont il put admirer le sourire qui lui demandait tantôt « Serait-ce un spectacle ? »
Car si son esprit perturbé était peut-être la seule origine des interrogations de ses étudiants, celle-ci avait assurément une génitrice. Comme toutes celles qu'elle avait posées.
Alors sa dernière réponse assez correctement formulée à son avis, Kaoren reprit un regard curieux, se retenant de lancer par déformation professionnelle : « D'autres questions ? »
« J'ai perdu des noms, des têtes, des lieux... Quand je pense à feu ma tendre vie sur Terre, je n'y vois plus que moi, marchant entre des blocs de pierre et de béton... Et puis l'amphithéâtre, où je prodigue des cours à une foule de corps sans visage... J'ai l'impression de chercher des traits familiers chez des figures qui n'en ont aucun. »
Kaoren s'assit. Non pas sur le banc, mais bien au sol. Aux pieds de Trenca et à ceux de la Ville. alors qu'il relatait son passé, il voulait revoir le monde en contre-plongée, comme il le faisait auparavant... depuis son bureau, face aux gradins de curieux auxquels il enseignait.
De cet angle, il imposait un choix à toutes les entités qui l'entouraient : Converger vers la raison de ses mots, ou diverger vers la folie du Ciel.
« Et il en va de même pour tous les souvenirs dans lesquels j'arrive à me projeter. Qu'il s'agisse de représentations théâtrales d'âmes sans corps pour des corps sans âme, ou de repas en famille sans me rappeler le nom de mes parents, leur personnalité, ou même la couleur de leurs cheveux... Les questions qu'ils me posaient sont restées intactes, mais elles me semblent venir des statues sans face de Brâncuși... »
Et Kaoren relevait les yeux vers ceux de Trenca... Pour le plaisir de revoir un visage après avoir replongé dans tout ce vide... Pour la satisfaction d'y savoir attribuer un nom sans réciter ceux des peintres, des écrivains, des héros qui lui étaient farouchement restés dans la tête... Pour l'espoir de d'illustrer d'une personne chaque question dont il a le souvenir, de cette façon dont il put admirer le sourire qui lui demandait tantôt « Serait-ce un spectacle ? »
Car si son esprit perturbé était peut-être la seule origine des interrogations de ses étudiants, celle-ci avait assurément une génitrice. Comme toutes celles qu'elle avait posées.
Alors sa dernière réponse assez correctement formulée à son avis, Kaoren reprit un regard curieux, se retenant de lancer par déformation professionnelle : « D'autres questions ? »
- Résumé:
- Kaoren répond à Trenca, puis, plutôt que de lui demander son avis ou quoi que ce soit d'autre, il attend une nouvelle question.
- Distinctions:
- Les tarty's du temps où ça s'appelait encore comme ça:
Invité
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Dim 25 Sep - 17:46
« Je me demande… »
Je me demande si nos mémoires s'opposent ou s'attirent. Je me demande s'il vaut mieux avoir un fil sans détail ou bien les détails sans fil. Je me demande si j'ai mis cet homme en position inconfortable, en l'intimant ainsi à se livrer alors qu'il s'inquiète déjà de savoir si ses dires auront quelque répercussion néfaste. Je ne saurai dire si vous êtes étrange ou juste plus simple que vous ne le laissez supposer, Kaoren. Peut-être les deux à la fois. Je me demande si vous avez de la chance ou si vous êtes à plaindre d'avoir ainsi perdu les finitions de vos souvenirs. Vous lamentez-vous d'avoir ainsi perdu vos visages, vos couleurs de cheveux, vos noms, vos repères ?
« Vous semblez pouvoir parler de ce vide sans réserve, à quelqu'un que vous venez de rencontrer… Quelle importance a-t-il vraiment pour vous ? Enfin… »
Je me lève. Ce rapport de force, de juge à jugé, n'a pas de raison d'être. De quoi pourrais-je l'accuser ? Je fais quelque pas pour m'éloigner de lui, sans pour autant lui tourner le dos. Regard vers le ciel. Regard vers l'homme assis. Regard vers le banc. Quitte à avoir atteint ce stade de la conversation, je me concerte quelques secondes le temps de reformuler plus précisément ma question.
« Qu'est-ce qui est le plus réel ? La situation absurde dans laquelle vous vous trouvez maintenant, ou les souvenirs flous que vous avez d'une situation normale ? Je veux dire.. Est-ce que vous êtes Kaoren donnant des cours dans l'amphithéâtre, ou bien Kaoren admirant le paysage et détestant que l'on critique ses cheveux rouges ? »
En d'autres termes : êtes-vous ce que vos souvenirs ont fait de vous, un être en parti effacé, privé de sa netteté ? Ou bien êtes-vous une somme d'actions réalisées au présent, agissant indépendamment d'un mémoire qui n'est ni plus ni moins qu'une forme de stockage ? Quelle que soit votre définition de l'existence, et surtout quelle qu'en soit la conséquence pour moi, je suis curieuse de la connaître. Un cas me condamne, un autre me permettrait certainement de relativiser ma situation, mais je ne puis vous faire part de cet affrontement pour le moment.
Il est bien plus amusant de savoir ce que vous allez en dire sans vous préoccuper de mon cas, n'est-ce pas ?
Je me demande si nos mémoires s'opposent ou s'attirent. Je me demande s'il vaut mieux avoir un fil sans détail ou bien les détails sans fil. Je me demande si j'ai mis cet homme en position inconfortable, en l'intimant ainsi à se livrer alors qu'il s'inquiète déjà de savoir si ses dires auront quelque répercussion néfaste. Je ne saurai dire si vous êtes étrange ou juste plus simple que vous ne le laissez supposer, Kaoren. Peut-être les deux à la fois. Je me demande si vous avez de la chance ou si vous êtes à plaindre d'avoir ainsi perdu les finitions de vos souvenirs. Vous lamentez-vous d'avoir ainsi perdu vos visages, vos couleurs de cheveux, vos noms, vos repères ?
« Vous semblez pouvoir parler de ce vide sans réserve, à quelqu'un que vous venez de rencontrer… Quelle importance a-t-il vraiment pour vous ? Enfin… »
Je me lève. Ce rapport de force, de juge à jugé, n'a pas de raison d'être. De quoi pourrais-je l'accuser ? Je fais quelque pas pour m'éloigner de lui, sans pour autant lui tourner le dos. Regard vers le ciel. Regard vers l'homme assis. Regard vers le banc. Quitte à avoir atteint ce stade de la conversation, je me concerte quelques secondes le temps de reformuler plus précisément ma question.
« Qu'est-ce qui est le plus réel ? La situation absurde dans laquelle vous vous trouvez maintenant, ou les souvenirs flous que vous avez d'une situation normale ? Je veux dire.. Est-ce que vous êtes Kaoren donnant des cours dans l'amphithéâtre, ou bien Kaoren admirant le paysage et détestant que l'on critique ses cheveux rouges ? »
En d'autres termes : êtes-vous ce que vos souvenirs ont fait de vous, un être en parti effacé, privé de sa netteté ? Ou bien êtes-vous une somme d'actions réalisées au présent, agissant indépendamment d'un mémoire qui n'est ni plus ni moins qu'une forme de stockage ? Quelle que soit votre définition de l'existence, et surtout quelle qu'en soit la conséquence pour moi, je suis curieuse de la connaître. Un cas me condamne, un autre me permettrait certainement de relativiser ma situation, mais je ne puis vous faire part de cet affrontement pour le moment.
Il est bien plus amusant de savoir ce que vous allez en dire sans vous préoccuper de mon cas, n'est-ce pas ?
- résumé:
Trenca écoute gentiment Kaori, se demande si sa situation est meilleure que la sienne, puis abandonne l'idée de le juger. Elle se lève et s'éloigne un peu, puis lui demande s'il est plus attaché à ses souvenirs ou à son présent, se gardant bien de lui dire qu'il ne s'agit pas juste de curiosité mais bien qu'une recherche existentielle.
Résumé du résumé : Trenca répond à Kaori.
Non, non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !
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Kaoren
Dim 2 Oct - 2:31
Il est dingue, de constater combien les réponses aux questions « Qui êtes-vous ? » et « Êtes-vous encore vous-même ? » peuvent se révéler différentes... Il y a quelques minutes, Kaoren n'était pas sûr de si son esprit était seulement resté humain, et le voilà soudain assuré de son identité. Oui, il s'essuyait de tout doute. A fortiori dans cette question précise : « Kaoren le terrien, ou Kaoren l'esquisséen ? »
S'il existait une démarcation, elle ne se situait pas là. Et comme c'était la frontière la plus probable entre l'homme qu'il avait été auparavant et celui qu'il incarnait désormais, il était de l'ordre de la certitude que Kaoren n'avait pas changé. Il s'était simplement mis à penser à autre chose.
« Il n'y a pas de grande différence entre les deux Kaoren dont tu parles. Si le professeur brun et moustachu qui déclame du Cyrano se retrouvait ici, sous ce Ciel rose et ce qu'il surplombe, tu ne crois pas qu'il réagirait comme je le fais ? »
Et le professeur brun, car c'était lui, leva la tête vers Trenca, pour rappeler à qui il posait cette question. Mais cette dernière étant rhétorique, il n'attendit pas sa réponse longtemps. Il ne laissa à l'interrogée que le temps de réfléchir à cet énoncé, puis se releva pour continuer dans une attitude plus sûre.
« Même un tel monde ne saurait me faire revoir en deux jours les conceptions mentales que j'ai acquises en trente ans. Ou il devrait me les arracher par la force de sa démence. »
Oui, c'était probablement indiscutable. Pourtant, pour qui n'était pas dans son esprit, Kaoren pouvait donner l'air de se contredire ; peut-être le faisait-il en vérité. Mais à son avis d'alors, s'il était acceptable qu'il évoluât, son personnage ne devait jamais disparaître pour laisser la place à un autre. Peut-être se rassurait-il simplement en invoquant les prémisses les plus élémentaires d'un raisonnement qu'il pourrait concevoir... Ces prémisses auxquelles l'Esquisse ne semblait pas encore avoir touché.
C'était une bien fragile coquille, mais l'escargot qui se réfugiait dessous savait qu'il ne ramperait jamais assez vite pour échapper aux dangers qui le guettaient. Alors que faire, sinon espérer que seules de faibles attaques soient lancées contre son semblant de rempart, et prier pour qu'il tienne jusqu'à la fin de la tempête ?
S'il existait une meilleure alternative, elle ne consistait certainement pas à inviter la folie prendre un verre dans sa carapace.
« L'Esquisse m'a enlevé à ma Terre, et détruit une partie de mon être. Mais malgré tout ce qu'elle m'a offert, tout ce qu'elle a créé en moi, je ne suis pas son enfant. Je ne lui adresserai aucune pitié en l'affrontant, car elle n'en aura aucune. Pour elle, comme pour moi, l'enjeu est trop grand. C'est un duel à qui choisira comment je quitterai ce monde. »
Les yeux levés, encore, vers le Ciel. Lui, toujours lui. Lui, car si les ruines, les Objets, ou les personnages, tous aussi caractéristiques de l'Esquisse que cette voûte, ont quant à eux gardé pour la plupart une image de la Terre dans leur enveloppe, le Ciel n'obéit même pas à cette pseudo-loi. Alors comment lui faire confiance ? Kaoren n'y parvenait pas. Chaque fois qu'il cherchait son ennemi, il levait les yeux. Et chaque fois qu'il cherchait un allié, il posait la question.
« Tu voudrais le fuir, toi aussi... ? »
S'il existait une démarcation, elle ne se situait pas là. Et comme c'était la frontière la plus probable entre l'homme qu'il avait été auparavant et celui qu'il incarnait désormais, il était de l'ordre de la certitude que Kaoren n'avait pas changé. Il s'était simplement mis à penser à autre chose.
« Il n'y a pas de grande différence entre les deux Kaoren dont tu parles. Si le professeur brun et moustachu qui déclame du Cyrano se retrouvait ici, sous ce Ciel rose et ce qu'il surplombe, tu ne crois pas qu'il réagirait comme je le fais ? »
Et le professeur brun, car c'était lui, leva la tête vers Trenca, pour rappeler à qui il posait cette question. Mais cette dernière étant rhétorique, il n'attendit pas sa réponse longtemps. Il ne laissa à l'interrogée que le temps de réfléchir à cet énoncé, puis se releva pour continuer dans une attitude plus sûre.
« Même un tel monde ne saurait me faire revoir en deux jours les conceptions mentales que j'ai acquises en trente ans. Ou il devrait me les arracher par la force de sa démence. »
Oui, c'était probablement indiscutable. Pourtant, pour qui n'était pas dans son esprit, Kaoren pouvait donner l'air de se contredire ; peut-être le faisait-il en vérité. Mais à son avis d'alors, s'il était acceptable qu'il évoluât, son personnage ne devait jamais disparaître pour laisser la place à un autre. Peut-être se rassurait-il simplement en invoquant les prémisses les plus élémentaires d'un raisonnement qu'il pourrait concevoir... Ces prémisses auxquelles l'Esquisse ne semblait pas encore avoir touché.
C'était une bien fragile coquille, mais l'escargot qui se réfugiait dessous savait qu'il ne ramperait jamais assez vite pour échapper aux dangers qui le guettaient. Alors que faire, sinon espérer que seules de faibles attaques soient lancées contre son semblant de rempart, et prier pour qu'il tienne jusqu'à la fin de la tempête ?
S'il existait une meilleure alternative, elle ne consistait certainement pas à inviter la folie prendre un verre dans sa carapace.
« L'Esquisse m'a enlevé à ma Terre, et détruit une partie de mon être. Mais malgré tout ce qu'elle m'a offert, tout ce qu'elle a créé en moi, je ne suis pas son enfant. Je ne lui adresserai aucune pitié en l'affrontant, car elle n'en aura aucune. Pour elle, comme pour moi, l'enjeu est trop grand. C'est un duel à qui choisira comment je quitterai ce monde. »
Les yeux levés, encore, vers le Ciel. Lui, toujours lui. Lui, car si les ruines, les Objets, ou les personnages, tous aussi caractéristiques de l'Esquisse que cette voûte, ont quant à eux gardé pour la plupart une image de la Terre dans leur enveloppe, le Ciel n'obéit même pas à cette pseudo-loi. Alors comment lui faire confiance ? Kaoren n'y parvenait pas. Chaque fois qu'il cherchait son ennemi, il levait les yeux. Et chaque fois qu'il cherchait un allié, il posait la question.
« Tu voudrais le fuir, toi aussi... ? »
- Résumé:
- Kaoren répond à Trenca, lance des injures à l'Esquisse, et demande à Trenca si elle aussi voudrait fuir ce monde.
- Distinctions:
- Les tarty's du temps où ça s'appelait encore comme ça:
Invité
Invité
Sam 15 Oct - 21:31
L'amusement est effectivement au rendez-vous !
« Quel sérieux, soudainement. » murmuré-je en plein lors de son monologue engagé à la poursuite dans l'Esquisse. L'homme du voyage, ami des métaphores et de l'art, laisse entrevoir les armes cachées sous sa veste. Armes qu'il est prêt à brandir à l'encontre de ce même paysage, de cette même rivière, de ce même bateau qui les entraîne.
À sa question finale, je me retiens de rire. Je sais bien qu'il n'y a pas de quoi, et j'ai toutes les raisons de me rappeler que ce monde est avant tout celui de la survie, des objets terrifiants, de la Ville qui s'effondre sur ceux qui l'habitent temporairement. Je n'oublie pas que ces rivages et ce ciel si vastes cachent cette chose cruelle que l'on nomme la réalité, la mort, la solitude et la perte. Mais…
« C'est sans doute plus fort que moi… »
J'ai envie d'ouvrir les bras en grand, de danser sur ces ruines et de m'allonger sur le sol comme si celui-ci n'était un vaste champ d'herbes. Je m'abstiens, et à la place je continue de marcher.
« Vous décrivez ce monde comme un ennemi. Le sol, le ciel, les murs, la nourriture, votre ennemi est-il partout autour de vous ? Y compris dans votre corps qui a changé ? Je ne suis pas sûre de partager ce point de vue… »
C'est un bien grand mot. Ai-je vraiment autant d'assurance ? Au fond, je me demande bien… Les images qui sont en moi veulent-elles se battre pour retrouver leur source ? Dans ces cas, c'est moi l'ennemie, et à l'intérieur de moi vivent enfermés des gens comme vous, Kaoren.
« Dans la perspective où ce que nous voyons est juste "le monde", et rien d'autre, je ne vois pas comment l'on pourrait fuir. Ou même pourquoi l'on voudrait autant s'aliéner. »
S'aliéner, devenir étranger au monde, s'obstiner à être ce qui est en dehors… C'est pourtant bien ce qui m'arrive. Comment lui reprocher de s'écarter d'un monde bizarre alors que lui fait partie de cet univers où le ciel est bleu ? Ne suis-je pas alors l'alien ? Cela fait-il de nous deux êtres venant d'une planète différente, humains que tout sépare ?
Soudainement, je décide de proposer une conciliation à notre débat, s'il en est un.
« Enfin, même si je ne peux vous suivre dans cette démarche, je vous regarderai assurément le faire. Je veux savoir si vous avez raison et si vous parvenez à gagner. Qu'en dites-vous ? »
Je suis assise sur le banc, prête à l'écouter. Passagère dans un voyage, élève dans un amphithéâtre, spectatrice dans l'arène, je suis les trois à la fois. J'écoute, je ris, je savoure, j'interroge par pure curiosité, concentrée sur le présent pour ne pas voir mes contours flous et les larmes qui ont séché sur mes joues.
- Spoiler:
Résumé : Trenca est à moitié bouleversée par la réponse de Kaori, elle lui demande s'il a raison d'agir ainsi et de considérer le monde comme un ennemi, et lui propose de devenir la spectatrice de ce qu'il va faire
Non, non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !
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Kaoren
Sam 22 Oct - 17:33
Le doute commençait à s'installer, mais ne trouvait nulle part où ancrer son siège. Chaque question sans réponse en trouvait une ici.
Le monde est-il ton ennemi ?
Ce monde veut la mort de tous ceux qui le foulent, et il ne s'en cache pas. S'il n'est pas un ennemi, alors il considère que la mort est plus enviable que la vie. Mais Kaoren ne l'entendait pas de cette oreille. Même son goût pour la vie était moins violent que son refus de mourir. Qu'était l'Esquisse, pour daigner croire qu'elle savait ce que désiraient ses personnages mieux qu'ils ne le faisaient ? Elle les avait seulement dessinés, pas écrits.
Ton corps est-il ton ennemi ?
Le petit garçon aux cheveux rouges était une cellule de la prison, dédiée à l'esprit du professeur brun. Mais vous ne libérerez jamais un oiseau en écrasant, noyant, ou brûlant sa cage alors qu'il piaille encore dedans. Ou vous le ferez, mais soyez sûrs que ce ne sera pas la liberté dont il rêvait. C'est cet argument qui poussait Kaoren à ne pas éviscérer ce nouveau corps.
Comment vaincre ton ennemi ?
L'homme est la seule espèce capable de détruire le monde. L'Esquisse ne perdait rien pour attendre. Il fallut du temps pour que des singes viennent à comprendre les rouages de leur univers, et à les exploiter pour fabriquer des armes et des armures contre ses multiples assauts. Au froid, ils opposèrent le feu. Aux maladies, ils opposèrent la médecine. À la gravité les clouant au sol, ils opposèrent les avions. Et face aux limites de l'atmosphère les condamnant à ne jamais fouler que leur Terre natale, ils s'en allèrent poser le pied sur la Lune.
Au fur et à mesure qu'il réfléchissait, Kaoren se jurait d'affronter l'Esquisse jusqu'à son dernier souffle. Même les yeux braqués sur le Ciel, il la regardait de haut, avec autant d'orgueil que Cyrano avait embrassé la Mort. Car si la folie pouvait tout lui prendre, elle ne lui arracherait jamais son panache.
Pourtant, malgré cette détermination, malgré même le fait qu'il possédait les réponses à chaque interrogation que Trenca lui formulait, Kaoren ne disait rien. Il savait que penser, mais ne savait que dire. La raison à cela était la dernière remarque, car elle soulignait les questions qui n'avaient pas été posées. Celles dont les réponses attendaient encore. Si Kaoren avait raison. Si Kaoren vaincrait. À l'instant où Trenca avait terminé sa dernière phrase, elle avait troqué son rôle de chœur contre celui du personnage principal d'une nouvelle pièce, dans laquelle se déroulait la première. Finies, les introspections. La scène devait se terminer, et laisser place à la suivante : celle dans laquelle reviendraient les autres personnages. Finie, la théorie. Il était l'heure de la mettre en pratique.
« Qu'en dites-vous ? », avait demandé Trenca au sujet de cette proposition. Quelles étaient les options ? Accepter ou refuser qu'elle le suive ? Diantre, pourquoi refuser ? Ce n'était pas comme si ça avait été une chance de l'éloigner des périls qu'impliquerait cette petite croisade, puisqu'ils la côtoyaient comme chacun à tout instant.
Ce pensant, Kaoren regardait les ruines de ce qui les entourait, Trenca et lui. Il y cherchait les dangers auxquels il se faisait allusion. Il posa le pied sur ces pseudo-pierres, qui auraient été trop fragiles pour tenir les bâtiments qu'elles avaient formés, si la logique était de mise. Il suffisait d'y appliquer un semblant de force pour commencer à les effriter.
Dans cette dernière question, Trenca ne demandait-elle pas s'il fallait participer, ou se contenter d'observer ? S'il était légitime qu'elle contemplât la scène sans en être un personnage, puisque son objectif n'était que de savoir comment elle se terminerait.
Kaoren se saisit d'un fragment de pierre, l'éleva à hauteur de son regard, et la fixa un moment.
« Être ou ne pas être », telle était la question.
« Je serais flatté que tu étudies, et racontes peut-être mon histoire, même si c'est probablement celle d'un combat bien plus grand. Celui des hommes contre l'Esquisse. Car je ne reviendrai pas sur mon avis. Si beau soit ce Ciel, si artistique soit ce monde, je ne le laisserai pas m'imposer de le contempler, ou me menacer d'y mourir. »
Kaoren retourna ses yeux vers la pierre qu'il tenait.
« Il ne m'inspire pas la peur et la colère pour que je m'en détourne finalement. Il n'aura raison de me les proposer que si j'y cède et le défie. »
Il commença alors à appuyer sur le morceau de roche, qui commença à se fissurer en gémissant le son du bris, avant d'exploser dans une brève et dernière plainte. De la poussière et des sédiments sur la main, le meurtrier du bout d'édifice se frotta victorieusement les doigts, avant de les tendre tous les cinq vers l'intriguée sur son banc.
« Je n'ai pas l'ombre d'un doute sur ma détermination. Mais tu doutes de mes chances, et tu as bien raison. Alors... Si tu connais des hommes portant l'épée dans la même direction que moi, si tu sais où j'en trouverai encore, si, enfin, il te plaît, guide-moi vers eux, et le spectacle commencera. »
Le monde est-il ton ennemi ?
Ce monde veut la mort de tous ceux qui le foulent, et il ne s'en cache pas. S'il n'est pas un ennemi, alors il considère que la mort est plus enviable que la vie. Mais Kaoren ne l'entendait pas de cette oreille. Même son goût pour la vie était moins violent que son refus de mourir. Qu'était l'Esquisse, pour daigner croire qu'elle savait ce que désiraient ses personnages mieux qu'ils ne le faisaient ? Elle les avait seulement dessinés, pas écrits.
Ton corps est-il ton ennemi ?
Le petit garçon aux cheveux rouges était une cellule de la prison, dédiée à l'esprit du professeur brun. Mais vous ne libérerez jamais un oiseau en écrasant, noyant, ou brûlant sa cage alors qu'il piaille encore dedans. Ou vous le ferez, mais soyez sûrs que ce ne sera pas la liberté dont il rêvait. C'est cet argument qui poussait Kaoren à ne pas éviscérer ce nouveau corps.
Comment vaincre ton ennemi ?
L'homme est la seule espèce capable de détruire le monde. L'Esquisse ne perdait rien pour attendre. Il fallut du temps pour que des singes viennent à comprendre les rouages de leur univers, et à les exploiter pour fabriquer des armes et des armures contre ses multiples assauts. Au froid, ils opposèrent le feu. Aux maladies, ils opposèrent la médecine. À la gravité les clouant au sol, ils opposèrent les avions. Et face aux limites de l'atmosphère les condamnant à ne jamais fouler que leur Terre natale, ils s'en allèrent poser le pied sur la Lune.
Au fur et à mesure qu'il réfléchissait, Kaoren se jurait d'affronter l'Esquisse jusqu'à son dernier souffle. Même les yeux braqués sur le Ciel, il la regardait de haut, avec autant d'orgueil que Cyrano avait embrassé la Mort. Car si la folie pouvait tout lui prendre, elle ne lui arracherait jamais son panache.
Pourtant, malgré cette détermination, malgré même le fait qu'il possédait les réponses à chaque interrogation que Trenca lui formulait, Kaoren ne disait rien. Il savait que penser, mais ne savait que dire. La raison à cela était la dernière remarque, car elle soulignait les questions qui n'avaient pas été posées. Celles dont les réponses attendaient encore. Si Kaoren avait raison. Si Kaoren vaincrait. À l'instant où Trenca avait terminé sa dernière phrase, elle avait troqué son rôle de chœur contre celui du personnage principal d'une nouvelle pièce, dans laquelle se déroulait la première. Finies, les introspections. La scène devait se terminer, et laisser place à la suivante : celle dans laquelle reviendraient les autres personnages. Finie, la théorie. Il était l'heure de la mettre en pratique.
« Qu'en dites-vous ? », avait demandé Trenca au sujet de cette proposition. Quelles étaient les options ? Accepter ou refuser qu'elle le suive ? Diantre, pourquoi refuser ? Ce n'était pas comme si ça avait été une chance de l'éloigner des périls qu'impliquerait cette petite croisade, puisqu'ils la côtoyaient comme chacun à tout instant.
Ce pensant, Kaoren regardait les ruines de ce qui les entourait, Trenca et lui. Il y cherchait les dangers auxquels il se faisait allusion. Il posa le pied sur ces pseudo-pierres, qui auraient été trop fragiles pour tenir les bâtiments qu'elles avaient formés, si la logique était de mise. Il suffisait d'y appliquer un semblant de force pour commencer à les effriter.
Dans cette dernière question, Trenca ne demandait-elle pas s'il fallait participer, ou se contenter d'observer ? S'il était légitime qu'elle contemplât la scène sans en être un personnage, puisque son objectif n'était que de savoir comment elle se terminerait.
Kaoren se saisit d'un fragment de pierre, l'éleva à hauteur de son regard, et la fixa un moment.
« Être ou ne pas être », telle était la question.
« Je serais flatté que tu étudies, et racontes peut-être mon histoire, même si c'est probablement celle d'un combat bien plus grand. Celui des hommes contre l'Esquisse. Car je ne reviendrai pas sur mon avis. Si beau soit ce Ciel, si artistique soit ce monde, je ne le laisserai pas m'imposer de le contempler, ou me menacer d'y mourir. »
Kaoren retourna ses yeux vers la pierre qu'il tenait.
« Il ne m'inspire pas la peur et la colère pour que je m'en détourne finalement. Il n'aura raison de me les proposer que si j'y cède et le défie. »
Il commença alors à appuyer sur le morceau de roche, qui commença à se fissurer en gémissant le son du bris, avant d'exploser dans une brève et dernière plainte. De la poussière et des sédiments sur la main, le meurtrier du bout d'édifice se frotta victorieusement les doigts, avant de les tendre tous les cinq vers l'intriguée sur son banc.
« Je n'ai pas l'ombre d'un doute sur ma détermination. Mais tu doutes de mes chances, et tu as bien raison. Alors... Si tu connais des hommes portant l'épée dans la même direction que moi, si tu sais où j'en trouverai encore, si, enfin, il te plaît, guide-moi vers eux, et le spectacle commencera. »
- Résumé:
- Kaoren répond que oui, l'Esquisse, c'est pas gentil, et qu'il faut l'affronter. Il accepte également la proposition de Trenca, et lui demande si elle a des connaissances qui pourraient l'aider dans sa pseudo-croisade.
- Distinctions:
- Les tarty's du temps où ça s'appelait encore comme ça:
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Mar 25 Oct - 12:16
« Voilà une belle réponse... » murmuré-je.
Une fois de plus, le caractère théâtral de cet homme ne fait que m'arracher des sourires, sinon plus. S'agit-il de rires insouciants et purement déconnectés de la réalité - de sa réalité, du combat que Kaoren compte réellement mener contre l'Esquisse ? Moquer, rabaisser, sous-estimer, réduire à l'état de petite lutte vouée au scénario d'une maigre comédie ? Non, je ris au contraire parce que la bataille n'en est que trop épique. Je me sens sur scène, face au personnage qui entonne son intrigue, mais je ne comprends ni ses motivations ni la vigueur de son verbe - c'est moi qui fais de sa tragédie une comédie et de sa détermination une farce. Je ne le prends probablement pas au sérieux comme il le faudrait. Mais il n'en a cure - puisque je ne suis là que pour être son public - et, plus encore, il me demande de lui indiquer d'éventuels compagnons d'armes.
Serait-ce un spectacle ?
Un des plus flamboyants.
Des yeux, mais aussi de la tête, je balaie les alentours, tentant d'y projeter notre conversation. Le ciel, le décor, c'est l'ennemi et son labyrinthe. Au milieu de tout ça, je cherche l'épée, je guette les chevaliers, j'attends la bataille qui les fera se démener. À en entendre sa dernière phrase, cet homme ne sait ni comment, ni avec qui il va lutter : il sait seulement quel Tout gigantesque il va défier ; de mon point de vue, voilà ce qui est drôle.
« Je connais peut-être quelques personnes, mais il est difficile de trouver qui que ce soit dans cette vi… »
Alors que j'allais capituler, quelque chose m'interrompt. Il y a bien quelqu'un dans le décor, et pas des plus inconnus. La tenue et l'allure reconnaissable, l'homme qui a déjà interpellé Kaoren une fois à peine plus tôt dans la journée est de retour. Même sans avoir connaissance réelle de leur lien, ma curiosité m'entraîne vers lui. J'enjoins le fanfaron à me rejoindre afin d'aller le saluer.
« Encore vous ! » l'interpellé-je en toute légèreté, mais sans l'intention de le laisser filer, sachant très bien que la référence serait comprise par quelqu'un. Une façon de voir si deux personnes différentes répondront également deux choses différentes. Je ne sais presque rien sur ce jeune homme, à part qu'il est du genre à profiter d'un moment d'inattention pour partir au quart de tour et qu'il n'a pas l'amabilité dans les gènes.
« Dites, est-ce que vous détestez ce monde ? » demandé-je malgré tout, sans prendre la peine de poser une prémisse quelconque. Dans le pire des cas, il aura au moins quelque chose de drôle à répondre.
Pour l'instant, le sujet du spectacle est après tout moins de savoir si Kaoren va réussir que de voir s'il peut faire quelque chose... Et à ce jeu-là, je veux bien prendre part, puisqu'il n'y a point de représentation sans mise en scène, point d'armée sans guerrier et sans arme.
Une fois de plus, le caractère théâtral de cet homme ne fait que m'arracher des sourires, sinon plus. S'agit-il de rires insouciants et purement déconnectés de la réalité - de sa réalité, du combat que Kaoren compte réellement mener contre l'Esquisse ? Moquer, rabaisser, sous-estimer, réduire à l'état de petite lutte vouée au scénario d'une maigre comédie ? Non, je ris au contraire parce que la bataille n'en est que trop épique. Je me sens sur scène, face au personnage qui entonne son intrigue, mais je ne comprends ni ses motivations ni la vigueur de son verbe - c'est moi qui fais de sa tragédie une comédie et de sa détermination une farce. Je ne le prends probablement pas au sérieux comme il le faudrait. Mais il n'en a cure - puisque je ne suis là que pour être son public - et, plus encore, il me demande de lui indiquer d'éventuels compagnons d'armes.
Serait-ce un spectacle ?
Un des plus flamboyants.
Des yeux, mais aussi de la tête, je balaie les alentours, tentant d'y projeter notre conversation. Le ciel, le décor, c'est l'ennemi et son labyrinthe. Au milieu de tout ça, je cherche l'épée, je guette les chevaliers, j'attends la bataille qui les fera se démener. À en entendre sa dernière phrase, cet homme ne sait ni comment, ni avec qui il va lutter : il sait seulement quel Tout gigantesque il va défier ; de mon point de vue, voilà ce qui est drôle.
« Je connais peut-être quelques personnes, mais il est difficile de trouver qui que ce soit dans cette vi… »
Alors que j'allais capituler, quelque chose m'interrompt. Il y a bien quelqu'un dans le décor, et pas des plus inconnus. La tenue et l'allure reconnaissable, l'homme qui a déjà interpellé Kaoren une fois à peine plus tôt dans la journée est de retour. Même sans avoir connaissance réelle de leur lien, ma curiosité m'entraîne vers lui. J'enjoins le fanfaron à me rejoindre afin d'aller le saluer.
« Encore vous ! » l'interpellé-je en toute légèreté, mais sans l'intention de le laisser filer, sachant très bien que la référence serait comprise par quelqu'un. Une façon de voir si deux personnes différentes répondront également deux choses différentes. Je ne sais presque rien sur ce jeune homme, à part qu'il est du genre à profiter d'un moment d'inattention pour partir au quart de tour et qu'il n'a pas l'amabilité dans les gènes.
« Dites, est-ce que vous détestez ce monde ? » demandé-je malgré tout, sans prendre la peine de poser une prémisse quelconque. Dans le pire des cas, il aura au moins quelque chose de drôle à répondre.
Pour l'instant, le sujet du spectacle est après tout moins de savoir si Kaoren va réussir que de voir s'il peut faire quelque chose... Et à ce jeu-là, je veux bien prendre part, puisqu'il n'y a point de représentation sans mise en scène, point d'armée sans guerrier et sans arme.
- Spoiler:
Résumé : Trenca est contente de la réponse de Kaori, même si pour l'instant ça donne pas grand chose, mais ne sait pas trop si elle connait des gens semblables à lui.. Puis elle voit Sacha et se jette dessus en mode Eelis.
Invité
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Mar 25 Oct - 15:29
Ça fait combien de temps déjà que j'ai réussis à me débarrasser de ces 3 abrutis ? Aucune idée. Mais la base était enfin juste devant moi. Enfin, pouvoir me foutre dans un coin et pas être emmerdé par le premier pelé venu. Et encore moins devoir râler sur un nouveau inconscient. Qu'ils se démerdent.
Mais ça, c'était sans compter un hurlement. De la base.
C'était plutôt une alarme incendie. Mais pour moi, il n'y a aucune différence.
Figé. Il fallait que je bouge.
Faire un truc, quelque chose.
Aider quelqu'un à l'intérieur ?
Oui, voilà, ne pas recommencer.
Ne pas faire la même erreur.
… La même erreur ? Quelle...
Non, ce n'est pas le moment de se poser ce genre de question.
Aller un pied devant l'autre…
De l'autre sens foutues jambes ! De l'autre sens !
Incapable. Incapable. A nouveau.
Je fuis. Loin. Je crois. J'en sais rien.
Plus rien ne m'obéit.
Encore.
« Encore vous ! »
Quoi, encore moi ? Qui est-ce qui m'emmerde encore ? Encore avec cette foutue phrase. Arrêtez avec ça enfin ! Je me retourne vers l'emmerdeuse... Oh non. Pas eux. Sérieusement. Lâchez-moi. J'avais réussis à me débarrasser de vous. Je continue à m'avancer. Mais cette greluche insiste, elle ne me laisse clairement pas le choix, je dois rester leur tenir compagnie. Je ne suis pas un baby-sitter pour la 150e fois, barrez-vous ! Décryptez les regards noirs bande d'abrutis.
« Dites, est-ce que vous détestez ce monde ? »
… Pardon ?
« C'est quoi cette question foireuse ? »
Est-elle stupide ou elle le fait exprès ?
« Ecoute, l'abrutie, quand ça fera plus d'un mois et demi qu'on te fera chier par rapport à un jeu vidéo que tu connais pas, qu'on tentera de te tuer toutes les 5 minutes et qu'au final, le plus dangereux ici, c'est l'autre, tu vas finir par le détester. »
Et j'ai encore 50 000 autres raisons.
« Mais plus que ce monde, ce sont ses habitants qui sont le plus horripilant. Foutez-moi la paix. »
Mais ça, c'était sans compter un hurlement. De la base.
C'était plutôt une alarme incendie. Mais pour moi, il n'y a aucune différence.
Figé. Il fallait que je bouge.
Faire un truc, quelque chose.
Aider quelqu'un à l'intérieur ?
Oui, voilà, ne pas recommencer.
Ne pas faire la même erreur.
… La même erreur ? Quelle...
Non, ce n'est pas le moment de se poser ce genre de question.
Aller un pied devant l'autre…
De l'autre sens foutues jambes ! De l'autre sens !
Incapable. Incapable. A nouveau.
Je fuis. Loin. Je crois. J'en sais rien.
Plus rien ne m'obéit.
Encore.
« Encore vous ! »
Quoi, encore moi ? Qui est-ce qui m'emmerde encore ? Encore avec cette foutue phrase. Arrêtez avec ça enfin ! Je me retourne vers l'emmerdeuse... Oh non. Pas eux. Sérieusement. Lâchez-moi. J'avais réussis à me débarrasser de vous. Je continue à m'avancer. Mais cette greluche insiste, elle ne me laisse clairement pas le choix, je dois rester leur tenir compagnie. Je ne suis pas un baby-sitter pour la 150e fois, barrez-vous ! Décryptez les regards noirs bande d'abrutis.
« Dites, est-ce que vous détestez ce monde ? »
… Pardon ?
« C'est quoi cette question foireuse ? »
Est-elle stupide ou elle le fait exprès ?
« Ecoute, l'abrutie, quand ça fera plus d'un mois et demi qu'on te fera chier par rapport à un jeu vidéo que tu connais pas, qu'on tentera de te tuer toutes les 5 minutes et qu'au final, le plus dangereux ici, c'est l'autre, tu vas finir par le détester. »
Et j'ai encore 50 000 autres raisons.
« Mais plus que ce monde, ce sont ses habitants qui sont le plus horripilant. Foutez-moi la paix. »
- Résumé :
- Sacha se retrouve devant la base qui se met à sonner. Tétanisé, tout ce qu'il arrive à faire lorsqu'il arrive à bouger à nouveau est de s'enfuir. Lorsque Trenca l'aborde, il tente de la fuir mais il a bien vu qu'elle n'allait pas la laisser faire. Il répond alors à sa question en l'insultant de manière totalement gratuite avant de leur ordoner de lui foutre la paix.
Non, non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !
Personnages : Kaoren, Penrose
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Date d'inscription : 22/09/2015
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Kaoren
Ven 28 Oct - 17:44
Encore lui ?
C'est dans une situation devenue à la fois épique, romantique, romanesque et lyrique, qu'un rageux à casquette avait choisi de faire son apparition. Comment se retombaient-ils toujours dessus ? La Ville n'était-elle pas assez grande et assez peuplée ? Bien sûr, on pouvait arguer que dans une pièce de théâtre, les personnages ne se quittent jamais vraiment, qu'ils vont simplement s'isoler le temps de terminer leurs réflexions avec leur chœur et toute la vie machin, mais là, c'était n'importe quoi ! Une sorte de destin malveillant leur en voulait, à tous les deux !
Oui, Kaoren avait pardonné à ce petit braillard leur première dispute. Oui, il avait encore un peu de mal à s'afficher comme l'adulte responsable, depuis l'incident avec l'autre marmot. Non, il n'avait pas les cartes en main pour s'énerver, si tant était qu'il en fallût. Mais ce gosse lui avait échangé le droit à l'attention du public contre celui à l'accès de rage. Sans le vouloir, certes. La transaction avait été rédigée par Trenca. Elle aurait pu ne pas le voir, ne pas le faire remarquer, ou se contenter de signaler sa présence sans l'interpeller... Mais mettez-vous à sa place. Elle avait constaté que les deux parties se connaissaient, sans avoir conscience du mépris qu'ils s'adressaient mutuellement. Elle crut probablement bien faire... Ou peut-être testait-elle simplement leurs nerfs, en posant cette question qui ne faisait carrément aucun sens, dès lors qu'elle était adressée à un gamin manifestement à peine capable d'établir un raisonnement plus poussé que « J'aime pas les gens, alors je veux rester seul ». Quelle réponse attendre, sinon « Il y a des gens dans ce monde, alors j'aime pas ce monde » ?
Et devinez ce qu'il répondit ? Je vous le donne en mille, « Foutez-moi la paix ! »
Qu'attendait donc Kaoren pour le faire ? Il attendait Trenca, simplement. Alors jusqu'à ce qu'elle retrouve un sursaut de bon sens et laisse ce lambin retourner à ses activités, il fallait regarder la scène et sembler n'avoir aucun avis dessus, afin de revenir le donner ensuite. De toute façon, il n'était pas mandé. Ni par l'une, ni par l'autre. Alors que faire, sinon attendre ?
Par contre, si elle pouvait se dépêcher...
C'est dans une situation devenue à la fois épique, romantique, romanesque et lyrique, qu'un rageux à casquette avait choisi de faire son apparition. Comment se retombaient-ils toujours dessus ? La Ville n'était-elle pas assez grande et assez peuplée ? Bien sûr, on pouvait arguer que dans une pièce de théâtre, les personnages ne se quittent jamais vraiment, qu'ils vont simplement s'isoler le temps de terminer leurs réflexions avec leur chœur et toute la vie machin, mais là, c'était n'importe quoi ! Une sorte de destin malveillant leur en voulait, à tous les deux !
Oui, Kaoren avait pardonné à ce petit braillard leur première dispute. Oui, il avait encore un peu de mal à s'afficher comme l'adulte responsable, depuis l'incident avec l'autre marmot. Non, il n'avait pas les cartes en main pour s'énerver, si tant était qu'il en fallût. Mais ce gosse lui avait échangé le droit à l'attention du public contre celui à l'accès de rage. Sans le vouloir, certes. La transaction avait été rédigée par Trenca. Elle aurait pu ne pas le voir, ne pas le faire remarquer, ou se contenter de signaler sa présence sans l'interpeller... Mais mettez-vous à sa place. Elle avait constaté que les deux parties se connaissaient, sans avoir conscience du mépris qu'ils s'adressaient mutuellement. Elle crut probablement bien faire... Ou peut-être testait-elle simplement leurs nerfs, en posant cette question qui ne faisait carrément aucun sens, dès lors qu'elle était adressée à un gamin manifestement à peine capable d'établir un raisonnement plus poussé que « J'aime pas les gens, alors je veux rester seul ». Quelle réponse attendre, sinon « Il y a des gens dans ce monde, alors j'aime pas ce monde » ?
Et devinez ce qu'il répondit ? Je vous le donne en mille, « Foutez-moi la paix ! »
Qu'attendait donc Kaoren pour le faire ? Il attendait Trenca, simplement. Alors jusqu'à ce qu'elle retrouve un sursaut de bon sens et laisse ce lambin retourner à ses activités, il fallait regarder la scène et sembler n'avoir aucun avis dessus, afin de revenir le donner ensuite. De toute façon, il n'était pas mandé. Ni par l'une, ni par l'autre. Alors que faire, sinon attendre ?
Par contre, si elle pouvait se dépêcher...
- Résumé:
- Kaoren est pas jouasse, alors il laisse les deux autres parler sans intervenir.
- HRP:
- Ce post n'est pas inutile ! Il est contemplatif !
- Distinctions:
- Les tarty's du temps où ça s'appelait encore comme ça:
Invité
Invité
Jeu 24 Nov - 20:40
Pour une réponse violente... Je commence à comprendre pourquoi Kaoren a eu quelques problèmes avec ce jeune. Un instant, je recule un peu, gênée par l'agression verbale inattendue. En matière d'aigreur, j'ai déjà eu affaire au roux dans le Phare ; est-ce que c'est ce monde qui rend ses habitants si violents sur le plan physique ou sur le plan mental ? Ou bien est-ce un élément perturbateur qui vient s'opposer à nous ? Un autre personnage dont, similairement à Kaoren, je ne comprends guère les motivations ?
Plutôt que de m'en formaliser, je tente de lui sourire, et même de lui répondre, peut-être avec un brin de condescendance.
« Alors ce que vous faites de votre journée, c'est marcher dans les rues... en détestant tout le monde ? »
L'idée sonne comme une vaste blague, un personnage du décor de l'Esquisse qui n'apparaît que pour rire, que pour quelques phrases de dialogue avant de partir. À moins qu'il soit, bien que misanthrope, secrètement en quête de sa Célimène… Puisque l'on parle de théâtre, j'ai quelques souvenirs qui me reviennent, dont celui d'une vaste bibliothèque allongée contre un mur bleu, aux étagères craquants sous les livres. Je ne saurai jamais si la personne à qui j'ai volé cette image aura pu tout en lire, ou si elle l'a simplement vue une jour.
« En dehors de tout cela, continué-je en me reprenant, vous devez bien avoir une occupation plus intéressante, non ? »
La mienne, en tout cas, implique peut-être les questions foireuses. J'adresse un regard à Kaoren, pour voir s'il a quelque chose à ajouter, ou si au contraire il me fait signe d'abandonner. Si on n'arrive pas à rallier celui-là, ce n'est peut-être pas plus mal, mais cet interrogatoire est davantage le fruit de ma propre curiosité ; j'ai aussi envie de voir quelles sont toutes les options, quand bien même je porte davantage mon intérêt sur celle de Kaoren pour l'instant.
Plutôt que de m'en formaliser, je tente de lui sourire, et même de lui répondre, peut-être avec un brin de condescendance.
« Alors ce que vous faites de votre journée, c'est marcher dans les rues... en détestant tout le monde ? »
L'idée sonne comme une vaste blague, un personnage du décor de l'Esquisse qui n'apparaît que pour rire, que pour quelques phrases de dialogue avant de partir. À moins qu'il soit, bien que misanthrope, secrètement en quête de sa Célimène… Puisque l'on parle de théâtre, j'ai quelques souvenirs qui me reviennent, dont celui d'une vaste bibliothèque allongée contre un mur bleu, aux étagères craquants sous les livres. Je ne saurai jamais si la personne à qui j'ai volé cette image aura pu tout en lire, ou si elle l'a simplement vue une jour.
« En dehors de tout cela, continué-je en me reprenant, vous devez bien avoir une occupation plus intéressante, non ? »
La mienne, en tout cas, implique peut-être les questions foireuses. J'adresse un regard à Kaoren, pour voir s'il a quelque chose à ajouter, ou si au contraire il me fait signe d'abandonner. Si on n'arrive pas à rallier celui-là, ce n'est peut-être pas plus mal, mais cet interrogatoire est davantage le fruit de ma propre curiosité ; j'ai aussi envie de voir quelles sont toutes les options, quand bien même je porte davantage mon intérêt sur celle de Kaoren pour l'instant.
- Spoiler:
Tout ce temps pour ça... Sorry.
Résumé : Trenca demande à Sacha s'il a quelque chose de mieux à faire que de clasher tout le monde.
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