Jour 4, étoile de mer. (Ziza/Emi // Chambre à coucher n°X)

Emi avait un peu peur. Elle se remettait lentement de la veille. Elle se souvenait avoir vu des, des, des, des choses. À chaque seconde, il lui semblait que quelque chose était là, et aller la dévorer. Elle avait encore un peu de mal à quitter la grande pièce où elle se trouvait. Il semblait que c'était une chambre : il y avait un lit à chaque coin, des bureaux et des étagères juste à côté. Elle s'était réfugiée sous une couette - la première - et ne voulait pas être repérée. Elle avait rapidement dit aux deux personnes qui avaient été là quand elle était venue - Ambros et Adénia - qu'elle resterait là pendant un moment. On lui avait objecté que la pièce était occupée, mais elle était déjà en train de courir pour entrer et se cacher. Un jour était passé et rien n'était venu, heureusement. Depuis la couette, elle observait les étagères : des livres, des bandes dessinées, beaucoup de peluches multicolores. Elle se releva, mangeant un bout d'une barre chocolatée qu'on lui avait donné au matin, pris la plus belle des peluches.

« Elle est trop mignonne ! Ça doit être, euh ... une étoile de mer ? »

Elle chuchotait, pour ne pas attirer l'attention au cas où quelqu'un passerait dans le couloir. Et justement. Elle entendit des bruits de pas, et retourna sous la couette, serrant fort l'étoile de mer qu'elle venait de prendre. Il semblait que la porte était en train d'être ouverte. La peur revint du coup. La pris, la dévora toute entière. Qu'allait-il se passer ?

Résumé:

Ziza arpentait les couloirs de la base d'un air méfiant. Même si ces yeux lumineux semblaient bel et bien immobiles, elle n'était pas encore tout à fait convaincue que les escaliers soient également immobiles. Elle aurait juré les avoir vu se déplacer depuis la dernière fois qu'elle était passé dans cet endroit... Mais peut-être que ce n'était qu'une impression, elle avait tendance à se faire des idées lorsqu'elle était fatiguée.

… Fatiguée. Oui, c'était cela, elle était sûrement juste fatiguée. La journée précédente avait pourtant été plutôt tranquille. Les méchants objets qui avaient attaqué la base s'était finalement retirés et elle avait enfin pu parcourir librement le bâtiment. Et, finalement, il s'était avéré qu'explorer cette base militaire gigantesque était tout aussi épuisant que de repousser un horde d'objets.

Elle tourna en direction de la chambre qu'elle avait repérée la veille. A priori, c'était une chambre pour enfants... Ou du moins, cela y ressemblait beaucoup. Il y avait quelques lits, des bureaux colorés, un épais tapis doux au toucher, et des étagères pleines de peluches, livres d'images et bandes dessinées. C'était jusqu'alors sa deuxième salle préférée, juste après le jardin plein de tulipes et de fleurs roses et bleues qui était vraiment très mignon.

En ouvrant la porte, elle fronça les sourcils. D'après le relief de la couette, quelqu'un occupait déjà la pièce, et plus précisément, était recroquevillé dans le lit. Elle hésita un instant. Devait-elle laisser cette personne se reposer ? Elle ne voulait déranger personne... D'un autre côté, la personne qui se trouvait là n'avait pas l'air de dormir... La forme sous la couette remuait légèrement... Elle tremblait ?

Ziza s'approcha doucement du lit et vint s’asseoir sur le bord du matelas en essayant de faire le moins de bruit possible. Qui que ça soit, elle ne pouvait pas le laisser ainsi...

- Pardon mais... est-ce que ça va ? demanda-t-elle timidement.

Résumé:

Surprise. Emi tremblait, au fur et à mesure que les pas s'approchaient, oppressants. Elle avait peur. Elle n'allait pas se faire manger, hein ? Hein ? Elle sentit une masse se poser juste à côté d'elle et elle voyait déjà sa vie défiler devant elle, remerciant ses parents et l'orphelinat et ses rares amis et beaucoup de monde en somme et pourtant c'était simplement une petite voix.

« Pardon mais ... est-ce que ça va ? »

Poussant un petit cri, Emi sursauta et sortit de la couette pour se plaquer contre le mur d'en face, tremblotant et tenant la peluche étoile de mer devant elle, comme pour se protéger d'un monstre, fermant les yeux. Elle se hasarda à ouvrir ne serait-ce qu'un peu les yeux et vit que ce n'était qu'une fille comme elle. Elle était gênée. Très gênée.

« E-E-E-Euh o-o-o-oui ça va enfin euh je crois mais euh je suis désolée vraiment pardon pardon pardon. »

Elle avait du mal à articuler, terriblement confuse, elle ne voulait pas que la fille soit méchante avec elle comme beaucoup avaient pu l'être autrefois. Elle avait envie de se cacher.

Résumé:

C'était une petite fille. Une petite fille effrayée qui avait littéralement sauté hors du lit et se cachait maintenant derrière une peluche étoile de mer… Elle semblait terrifiée. Ziza l'écouta s'excuser, gênée. Elle ne s'attendait pas à cette réaction, c'était bien la première fois qu'effrayait quelqu'un… Elle se leva et vint la rejoindre près du mur.

- De quoi tu t'excuses ? demanda-t-elle doucement. Tu n'as rien à te reprocher…

La vision de cette petite fille vulnérable serrant sa peluche la mettait mal à l'aise.
C'était comme se trouver face à son reflet.

- Ne t'inquiète pas, tu ne risques rien ici, les objets ne peuvent pas entrer ! Et puis, même si les gens de cet endroit ont parfois l'air bizarre, au fond ils sont tous gentils !

Elle sourit pour tenter de rassurer la fillette. Elle avait envie de venir la prendre dans ses bras, mais elle craignait de ne parvenir qu'à l'effrayer davantage…

- En plus, si tu as besoin d'aide, je suis là !

Résumé:

Emi recula un peu lorsque la fille vint s'asseoir à côté d'elle. Elle l'entendait tenter de la rassurer, mais elle ne savait vraiment, vraiment pas pourquoi elle ne pouvait s'empêcher de penser que les objets viendraient, en rampant, la dévorer. Elle serrait fort la peluche contre son cœur et essayait de se calmer, de respirer plus tranquillement, car elle avait envie de croire en la fille. Mais son petit cœur peureux continuait de battre fort en elle.

« S-Si tu le dis ... »

Elle se souvenait. Des gens qui tentaient de la rassurer, de lui dire des mots doux, mais souvent elle savait, au fond d'elle, que tout ça était faux, que ce n'était qu'une façade, que de toute façon, tout le monde la détestait. Elle en avait si peur, de ces objets, qu'elle ne pouvait se résoudre à accepter si facilement le fait qu'elle était en sécurité à l'intérieur de la Base.

« En plus, si tu as besoin d'aide, je suis là ! »

Sur ces dernières paroles, Emi se rendit compte qu'elle ne l'avait même pas regardée, tellement elle était effrayée. On aurait dit son portrait craché, excepté le fait qu'elle ne devait pas venir de son pays. Elle sentait qu'elle lui ressemblait. Elle avait envie de lui parler, mais elle ne savait pas vraiment quoi dire ... Elle voulait lui faire confiance. Elle était admirative de sa gentillesse.

« A-Alors, il n'y a vraiment pas de quoi s'inquiéter i-ici ? J-J'ai peur ... J'ai cru que j'allais me faire tuer par ces choses ... Alors j'ai couru, j'ai couru ... J'espère ne pas devoir subir ça encore ... Tout le monde me détestait avant ... J'ai s-si peur ... »

Les mots peinaient à venir car elle avait si peur qu'elle bafouillait et que les larmes lui venaient. Elle ne savais pas vraiment pourquoi elle se confiait, mais elle le faisait. Et ça lui faisait du bien.

Résumé:

Elle croisa enfin le regard de la petite fille. Elle semblait s'être un peu calmée, mais paraissait toujours aussi nerveuse. Ziza garda son sourire tout en réfléchissant… Comment pouvait-elle parvenir à l'aider ? Elle n'était pas sûre que de simples paroles suffisent, mais elle ne voyait pas ce qu'elle pouvait faire d'autre… Alors elle écouta aussi calmement que possible cette petite voix étouffée parler des ses inquiétudes.

- Les objets ne peuvent pas venir ici, il y a une barrière pour nous protéger… Tu ne risques plus rien. répondit-elle d'un ton apaisant. Et… Les gens ne te détesteront pas. Ils ne sont pas comme… Comme ceux que tu connais… Alors… N'aie pas peur…

Un mensonge de plus, n'est-ce pas ? Les objets avaient attaqué la base il y a quelques jours, et elle ne pouvait rien promettre au sujet des personnes qui la peuplaient. Les gens étaient tous les mêmes, et même les plus gentils en apparence étaient capables de retourner leur veste à tout moment… Et, maintenant, par dessus ce mensonge, voilà que Ziza tentait de réconforter quelqu'un en étant elle-même terrifiée. Apeurée par les objets et les dangers de ce monde. Terrifiée par ces autres choses, les silhouettes sombres de ses souvenirs.

Au fond, elle était la moins bien placée pour donner des conseils… Mais qu'importe. Elle ne pouvait pas laisser cette petite fille seule. Elle ne pouvait pas l'abandonner, laisser ses larmes couler sans ne rien dire.

- Je ne te connais pas encore bien mais tu as l'air gentille… Je ne vois pas pourquoi je te détesterais. Les gens qui étaient méchants avec toi, avant, devaient vraiment être idiots.

Elle s'approcha, attrapa sa main et la pressa doucement.

- Si tu veux… Tu peux rester avec moi… Je ne suis pas très forte, mais je ne laisserai personne te blesser.

Et encore une promesse qu'elle ne saurait tenir. Ses paroles dégoulinaient d'hypocrisie.

Résumé:

Emi pleurait un peu, serrant fort sa peluche, et reniflant bruyamment tout en écoutant sa nouvelle amie la réconforter. Elle essayait de ne pas y penser. Tout allait bien se passer. Tout allait bien se passer. Tout allait mal se passer. Tout allait bien se passer. Allez.

« Si tu veux ... Tu peux rester avec moi ... Je ne suis pas très forte, mais je ne laisserai personne te blesser.
- M-Merci, j-je veux bien ... »

Elle fut surprise de la chaleur de sa main et la serra. Elle avait l'air d'être contente, elle se sentait plus en sécurité avec elle. Elle veut rester avec elle.

« A-Au fait, qui es-tu ? »

Résumé:

La petite fille avait presque cessé de pleurer. Ziza était rassurée…

- A-Au fait, qui es-tu ?

Qui était-elle ? Vaste question… Dans l'Esquisse, elle n'en était plus très sûre. Enfin, dans le cas présent, il suffirait probablement de donner son nom… C'était un bon début de présentation.

- Je m'appelle Alizée, mais tu peux m'appeler Ziza ! Je suis arrivée dans cette base il y a trois jours donc je commence un peu à la connaître… Si tu as besoin de quelque chose, n'hésite pas à me le demander !

Elle lui sourit encore. En réalité, elle se perdait encore fréquemment à l'intérieur du bâtiment, mais elle préférait éviter de le mentionner… Pour l'instant, le plus important était de l'aider à se sentir mieux. Pour le reste… Elle déciderait plus tard.

- Et toi, comment tu t'appelles ?

Elle se retint d'ajouter une remarque sur son adorable peluche étoile de mer… Ce n'était pas l'envie qui manquait, mais elle essayait de garder son sérieux pour l'instant.

Résumé:

Emi fut rassurée encore plus quand Ziza lui sourit et lui parlait un peu. Elle lui sourit aussi, malgré sa peur et sa gêne profonde. Elle avait toujours eu du mal à communiquer avec les autres et était souvent solitaire, car personne ne venait lui parler. Alors elle essayait de faire de son mieux, dans ce nouveau monde.

« E-Euh ... Je m'appelle Emi !! »

Elle essayait de paraître gentille et sûre d'elle, même si elle ne l'étais pas vraiment. Elle jeta un coup d'œil à la peluche étoile de mer toute chaude qui l'avait aidé à aller mieux, et elle souriait. Elle eut alors une idée. Elle se releva soudainement et pris une autre peluche étoile de mer, cette fois-ci violette, et la donna à Ziza, parce que son étoile de mer l'avait rassurée.

« T-Tiens, c'est pour toi !!! »

Résumé:

La petite fille s'appelait donc Emi. Ziza appréciait de pouvoir poser un nom sur ce nouveau visage. C'était une des premières enfants qu'elle croisait dans la base, et sûrement la première avec qui elle avait l'occasion de discuter.

- T-Tiens, c'est pour toi !!!

Emi lui tendait une peluche étoile violette qu'elle venait de ramasser dans la pièce… Ziza la remercia, rayonnante. Ce geste était adorable. Il y avait bien longtemps qu'on ne lui avait pas offert quelque chose… Depuis l'ancien monde, sûrement ? Et encore, cela devait dater de son anniversaire… Qu'est-ce que c'était, déjà ? Impossible de se souvenir.

Elle attrapa la peluche et la serra contre elle. Elle était douce au toucher… Elle comprenait pourquoi la petite fille avait elle-même décidé de s'en approprier une.

- Merci beaucoup, cette peluche est vraiment trop mignonne ! En plus, j'adore les étoiles de mer ! J'en fais la collection… Elles représentent beaucoup pour moi !

Beaucoup… Oui, les étoiles de mer étaient un symbole, en quelque sorte… Même si elle n'avait jamais expliqué à personne pourquoi elle aimait réellement les étoiles de mer et qu'elle ne le ferait sans doute jamais.

- Oh, et comme ça, ça nous fait deux peluches assorties ! ajouta-t-elle joyeusement.

Résumé:

Emi rayonnait elle aussi quand elle vit que Ziza était contente. Elle n'avait jamais entendu quelqu'un aimer les étoiles de mer, et à part trouver leur forme mignonne, elle n'avait jamais eu de peluche étoile de mer et elle n'en avait jamais vu en vrai. Elle se demandait si on pouvait en voir, ici ... avant de vite se dire qu'ils ne seraient peut-être pas si gentils, et donc de penser à autre chose.

« Oh, et comme ça, ça nous fait deux peluches assorties !
- C'est cool !! »

Elle était toute contente.

« Ziza, ça te dirait d'aller explorer la Base, un petit peu ? »

Elle se releva et se souvint qu'elle n'avait pas fini sa barre chocolatée, alors elle en coupa une moitié pour Ziza et lui tendit, puis mangea sa part. Et elle lui souriait.

Résumé et HRP:

Emi proposa d'aller explorer la base en sa compagnie. Ziza, oubliant momentanément sa fatigue, accepta avec joie. Elle remercia encore une fois la petite fille lorsque celle-ci lui proposa la moitié de sa barre chocolatée.

- Oh ! Merci, c'est gentil ! Tu l'as trouvée où ?

Elle préférait savoir à quoi s'attendre avant d'en manger un morceau… Dans l'Esquisse, ce qui avait l'apparence de chocolat n'en avait jamais le goût. Mieux valait être méfiante.

- Désolée… Je n'ai pas grand chose à partager… Mais je peux te faire visiter les lieux !

Elle se redressa et invita Emi à sortir de la pièce. Il ne restait plus qu'à lui trouver une idée  d'explication pour justifier la présence de globes oculaires en guise de lampe. Et une explication mignonne, de préférence.

Résumé: