Jour 14 - Partie 2

Sous-sol de la Base - Salle des machines

« Kof .. kof ... »

Titus toussait sous toute cette poussière. De toute évidence, cette mystérieuse pièce n'avait pas été visitée par quelque âme humaine depuis bien longtemps. Des rouages, des engrenages, des machines, des tuyaux....

Le ronronnement doux et rythmé d'une machine se faisait entendre tranquillement. Titus ne s'était jamais vraiment passionné par la mécanique, et ne comprenais pas toutes ces choses. Il faisait quelques pas, regardaient un peu autour, effleurait de sa main tremblante la machinerie, soupirait devant ce spectacle, pensait à mille et zéro choses. Aussi, il s'avança et vit un joli compteur, avec plein de jolis boutons bleus qui clignotaient. Il fut derechef pris d'un violent mal de tête à la vue de ces lumières, et se tenait la tête. Il toussa violemment et ses maux de têtes reprirent de plus belle. Il essaya de s'accrocher au compteur mais il rata de peu sa cible — il avait du mal à voir et n'évalua pas assez bien la distance. Ses doigts appuyèrent sur deux ou trois boutons et des lumières s'allumaient dans sa tête. Il grognait, gémissait silencieusement, tout ce bazar lui faisait extrêmement mal.

Au bout de quelques minutes à se tenir si fort le crâne, il aperçut une petite porte, et enjamba difficilement les câbles pour l'atteindre. En poussant la poignée, il tomba.



La Base se mit à crier.

Dans chaque pièce, sa voix stridente résonna au plus près des tympans de ceux qui, jusqu'alors, n'auraient jamais pu envisager qu'un tel évènement se produirait.

La Base se mit à pleurer.

Ses larmes se déversèrent depuis les plafonds, se précipitant sur les têtes et les meubles. Une pluie fraîche, ou peut-être un dégât des eaux, qui n'épargnerait que les quelques réfugiés sur le toit ou personnes à l'extérieur du bâtiment.


Quelques secondes après le début de la panique, les premiers dessinateurs trempés ne tardèrent pas à se précipiter à l'entrée, face à un Watt qui observait la situation en se pinçant le nez avec dépit.

« Heureusement qu'Averroès n'est pas là pour admirer le spectacle… » ne put-il s'empêcher de commenter, conscient que son collègue aurait rapidement manifesté le désir d'étrangler ceux qui avaient réussi à déclencher l'alarme incendie.

« Je ne pensais pas qu'ils feraient cramer la Base aussi vite, hihihi ♫ » s'exclama Wilkins, qui venait lui aussi d'apparaître avec trois tubes à essai à la main - qu'il continuait de manipuler comme si de rien n'était - tandis que l'encre dégoulinait encore de ses deux bras ; toutes les formules que l'homme était incapable de retenir venaient de disparaître.

Alors que le déluge ne finissait pas, ils attendirent que tout le monde soit manifestement sorti pour prendre de nouveau les choses en main. Quand bien même la Base était à peu près irriguée, il était possible qu'un feu - ou quelque chose du même acabit - soit toujours présent. De plus, il fallait bien descendre jusqu'à la salle des machines pour éteindre cette foutue douche. Et la sirène qui allait avec.

Il ne manquerait plus que…

« Hey ! Ça tombe bien, j'ai un super truc ! »

Qu'une intervention de Dalton, fraîchement débarqué de nulle part sur une trottinette si pimpante qu'il était difficile de ne pas la remarquer. En tout cas, son chapeau de paille et ses cheveux blonds étaient parfaitement secs, ce qui supposait qu'il n'avait pas trinqué avec les autres.

« J'ai croisé Watson tout à l'heure, il a trouvé un endroit géant dans les entrailles de la Ville ! Pendant que vous vous occupez de ça, je vais faire le guide touristique ! Comme ça, si Averrounet revient, il les épargnera. »

Les roues de son véhicule firent quelques rotations.
Juste le temps de rajouter un détail supplémentaire..

« Et ça vous laisse le temps de vérifier quelques petites choses, bien sûr. »

Et de détaler vers la bande de dessinateurs inondés - probablement rejoints par quelques curieux qui avaient entendu les hurlements de la Base depuis la Ville. Watt se demanda quel subterfuge avait bien pu trouver son acolyte excentrique.

« Que ceux qui veulent faire du shopping me suivent ! »

Bien sûr…
Il se précipita au secours de la crédibilité des cyantifiques rebelles.

« Ce qu'il sous-entend par là, c'est qu'il peut vous emmener à un endroit où vous trouverez diverses ressources d'utilité probable, qu'il s'agisse d'armes ou de nourriture. De quoi vous… sécher, également. Puisque nous connaissons mieux la façon dont a été construit cet endroit, nous allons nous charger d'arranger les choses et de trouver pourquoi l'alarme incendie s'est déclenchée.
- De surcroît, si quelqu'un a une idée, nous sommes toute ouïe. » balança aussitôt Wilkins, avec un grand sourire de requin.

Entre affronter les sourires de requin de Wilkins et suivre un cyantifique dénué de sérieux jusqu'à un nouveau lieu…
Quel choix allez-vous faire, dessinateurs ?

Après plusieurs heures de bruit, deux valeureux dessinateurs se sont aventurés dans le sous-sol à la recherche de la commande faisant taire cette alarme une bonne fois pour toute. Ces deux dessinateurs sont Al et Latrodectus. Non sans quelques chamailleries habituelles, nos deux sauveurs ont réussis à arrêter ces hurlements après avoir provoqué une fuite de gaz non mortel - malheureusement - et l'ouverture du garage. Et cela, quelques secondes avant que Watt n'arrive à leur niveau pour faire le même travail... Les ratés en moins.