[Jour 6 - William & Robyn][Grande Rue] Sur un banc.

« Je reviens, à tout à l'heure ! »

Aujourd'hui, j'avais envie d'être seul. Cela faisait deux fois que la lumière revenait depuis que nous nous étions cachés au manoir, Iris, Derpina, IA et moi. Nous avions trouvé quelques boîtes de cookies qui avaient tenté de résister à leur cruel destin, mais les fourchettes cassées n'avaient fait qu'une bouchée d'elles. Ils n'en restaient plus beaucoup, et je m'étais proposé pour aller chercher des provisions dans la ville. Seul. J'avais aussi envie d'être un peu seul, c'est vrai.

J'avais marché une dizaine de minutes depuis la maison, sans vraiment savoir où j'allais. Des magasins, le marché, des maisons, des immeubles. Tout était en ruine. Tout. J'avais l'impression que seuls quelques rares immeubles et maisons avaient survécus au massacre, sans compter le manoir qui trônait bêtement entre les ruines.

Finalement, fatigué, je finis par trouver un banc, là, au beau milieu de la rue. Pas plus loin que ça se trouvait une sorte de poste-frontière, certainement l'entrée de la ville. Je n'avais pas vraiment pratiqué de marche depuis très longtemps et j'avais l'impression d'être constamment fatigué depuis avant-hier.

Je me mit donc couché sur le banc, admirant le ciel qui diffusait des images de tout et de rien, de choses indescriptibles que je n'arrivais pas à déchiffrer. C'est alors que des mots s'affichèrent clairement au beau milieu de ce ciel.

« Ce n'est pas forcément l'espoir que tu trouveras au bout du chemin. »

J'avais mal à la tête et j'étais simplement étonné de voir une phrase comme celle-ci apparaître. Serait-ce "Elle" qui nous passe un message ?

Résumé:

De là où nous sommes, nous t'observons. Tu es un humain ou du moins, tu y ressembles tellement que c'est du pareil au même. Tu passes nonchalamment à côté de nous sans nous voir, le nez dirigé vers le plafond de l'Esquisse que tu nommes « ciel. » Nous te suivons, discrètement, sans un bruit. Tu ne pourrais pas nous remarquer, même si tu le voulais, même si tu savais. Au lieu de cela, tu continue ta marche tranquille et insolente, inconsciente du danger qui rôde.

Toi, William Woodborn comme tu aimes te le rappeler parfois, tu déambules dans ce que tu appelles « ville » sans avoir l'air de savoir où tu vas aller. Tu es peut-être perdu, sans doute à la merci de quelque chose de dangereux. Impatients que cela arrive, non continuons de te suivre.

Tu arrives près d'un banc. Il y a un autre humain dessus. Tu t'approche sans méfiance et te plante juste à côté de lui. Tu lui tend une main et souris. Tu ne dis rien, même après avoir ouvert la bouche pour t'exprimer. Tu es très enjoué et excité, cela se voit, cela se sent.

Nous t'observons de là où nous sommes, mais tu ne nous remarqueras jamais.

Résumé:

Note:

Un homme vint alors que j'étais en pleine réflex-- en pleine détente. Je m'ennuyais à ce moment-là, malgré la douceur du vent et le calme relatif qui rendaient l'atmosphère si paisible. Il me tendais la main et me souriais, arrivant de nul part, avec ces énormes cornes sur la tête. Je me relève, souriant également, car j'étais content de voir quelqu'un.

« Hey ! Comment ça va ? »

Je lui serre la main et le regarde, me demandant quand même si j'aurais dû lui demander qui il était avant : parce que c'est vrai, c'est pas mal des fois !

Résumé:

Le deuxième humain se lève pour te serrer la main que tu avais tendue sans avoir l'air de se poser de question. Cet humain te sourit à son tour. Ces actions naïves et superflues nous donnent envie d'agir, mais nous ne le ferons pas.

Ton nouveau petit camarade parle ; il te pose une question directe. Toi qui n'as jamais réussis à t'exprimer jusque-là, comment vas-tu parvenir à communiquer ? Cela se voit déjà sur ton visage, tu réfléchis. Tu pourrais parler, mais tu as déjà échoué dans cette entreprise. Nous rions silencieusement, tout ceci est bien trop stupide.

Tu entreprends alors de mimer ta condition physique et mentale ; tu gesticule pour dire « comment tu vas. » Tu diriges tes mains vers ton interlocuteur, puis tu fais une séries de gestes brusques avec en essayant de faire comprendre ton message. Tu finis par simplement secouer tes avant-bras verticalement, paumes tendues vers le haut et tournée vers l'autre humain. À la fin, tu souris à nouveau, comme si ton message avait eu une chance d'être compris par quiconque. C'était frustrant pour nous de ne pas non plus comprendre tes intentions par ces gestes débiles... Nous ne sommes pas des humains.

Puis, tu fais un signe de bras invitant ton camarade à donner son propre point de vue sur sa propre question. Tu continue de sourire et finis par exhaler bruyamment.

Résumé:

L'homme en face de moi prit du temps avant de répondre. J'entendais le silence, le silence et le silence ! Haha, génial. Est-ce qu'il est muet, au fait ? Je me demande. A moins qu'il soit sourd ? Les deux sont valables, finalement. J'étudierais la question plus tard, mon cerveau de super-héros a un peu mal. Héhé. Vous croyez quoi vous, que mon cerveau sait faire des additions ? Mais on a complètement perdu la boule ! Enfin bref.

Il fit alors une série de gestes étranges et ... Attendez un instant. Je reconnais ces gestes. Je suis sûr de les avoir déjà vus. C'était quand j'étais petit, dans l'autre monde ? Ou avant la Grande Tempête. Mystère et boules de gelées. Je ne saurais quoi dire. Mais je suis sûr de reconnaître ses signes. Il doit dire quelque chose comme "ça va, et toi ?".

Ainsi, dans une même série de gestes, je lui dit que j'allais bien. Tout en souriant, je lui demandais quel était son nom. C'est toujours utile un nom, surtout quand il faut héler quelqu'un dans la rue, du style "Hey, toi là-bas !" parce que quand tu dis ça, bah cinquante personnes se retournent. D'où l'utilité du nom, série de lettres collées ensemble avec un but recognatif et désignatif. Mais je m'égare.

Résumé: